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Full text of "Verhandlungen der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft"

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DES SCIENCES NATURELLES — 


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| Verhandlungen 

| Schweizerischen 

-  Naturforschenden Gesellschaft 
| 76. Jahresversammlung 


dem? 4,5, 6 September 1893 


zu Lausanne. 


A 


LAUSANNE 


Buchdruckerei Corbaz & Co. 


1893 


ACTES 


DE LA 


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Uli HELYELIQUE — 
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SCIENCES NATURELLES © | 
i 76° SESSION 
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GARDEN 
LAUSANNE 1 


IMPRIMERIE CORBAZ & COMP. 


1893 


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Pages. 


Adresse présidentielle, sur la Géologie des Préalpes de la 


SHUOte Dot RENENIER NEO Le cd NT 1 
Protocoles. 

3 COMMISSION préparatoire sms we. a nr 
295 Délibérations . . È se 1290 
2 II. Assemblées générales. Bei raso. E 206 
4 Seconde assemblée . . . ae 88 
fo II. Assemblées annuelles des Sociétés iù ENI AA E) 
È MAS OCIéLE zeolosique 2:7. mr. 399 
4 Speieteähotaniquend ar. 2 NE ON NE CAM 

IV. Conférences spéciales . . . dpi ire AD 

Dr M. Durour. Physiologie des edles TEE) 
3 $ Prof. Em. Yung. Psychologie de l’escargot. . . . 45 
4 V. Séances des sections: A. Section de physique . . . 49 
È Bseelion.decchimie tee aan, 58 
4 @seetiondeleeologie, 0. na. 2.56 
4 D. Section de botanique . . . ARE ne oO) 

i E. Section de médecine et de Sonlogie eier OS 

Excursion zoologiqueisur le lac .... .72...6 

3 PARSECHOMAASTONOIMNIENE RE MEN IO 
be Rapports. 

È IMRapporiduComite central Ne RER IE 
È: Annexe A. Lettre au Conseil fédéral . . . . . 82 
à »  B. Affaire du glacier du Rhône . . . . 8 
4 » CG. Résumé des comptes de 1892-93 . . . 9 


HRRAapportduibibliothécaire ME 7796 


Pages 

II. Rapports des (COMMISSIONS © 2 22 vr NE IUT 
A. Commission des Memoires , 7. men 

B. Commission du prix Schläfli .. =, 23 220 0109 

@ Gomamissionsgeologique 7 21. 7 o 

D. Commission gseodesique Seo 

EX CommissioNsismo 0% UR ee e 

KS Commission imnol0gique 7 2 I 

Gr Commission desztourbieres 7 nen 

H: Rapport sur-les bloes’du>Stenhof 7 Er 7 or 

IV: Rapports des Soeietes auxilares 7 222277 2772923 
A. Soeiete seolegique suisse 2 u ar a 

B- Societe botanique suisse 2 2 Wr 
Ü=Societe-zoologique susse 2 m mar 136. 
VRapportst des Sociétés cantonales 2, rn 
1. Argovie... 2 RSR EE o] 

9. Bales ee ia er ers MO) 

3.. Berne: nie A I) 

4 Rriboure e, 

Do GENEVE: RE ee ee RARE 

6. Glaris "0e AR ESS e a 
JAGTISONS (i e Va 

8: Lucernes a en ee Re Rat TE RME 

9. Neuchâtel: ae AT SN ES a ere] 

10. Saint-Galli5o 2.20 mr ae ea 
11.Schaffhouse . ae 5 
12.,Soleure -.. u. Wr. a may N a 

43, Tessin... ee o 
14.-Thurgovie un. en a ee 

15. Valais. er an een ee A 7 

16, Vaud. i e en lol 
17>Zurichn e RR ES 

Etats nominatifs. 

I. Partieipants à la session de Lausanne ee. 107 
Il. Mutations dans le personnel de la Société el) 
II. Fonctionnaires 1 e sa a ee 


Commissions |. e I) 


Necrologies. 


; | Pags. 
Tean=DaniellGOELADON Fee e 183 
Dr Hermann CUSTER, questeun ci 198 
PNENONSEIDENCANDOLEE, en e er 2083 
Camille IG er a o ee RO) 
LIE DINI OE, 


BOO MIS ORAVRAD I I au pe III 


AVIS 


Une analyse plus étendue des travaux présentés à la 
session de Lausanne a paru dans les Archives des sciences, n 
de Genève (N°s d'octobre, novembre et décembre). Ces 
articles, tirés à part et réunis en un fascicule, sont expédiés 
gratuitement à tous les membres de la Société helvétique - 
des sciences naturelles. > 


LIBRARY 
NEW YORK 


- BOTANKAL | 
GEOLOGIE GARDEN 00 


DES 


| PREALPES DE LA SAVOIE 


ADRESSE PRESIDENTIELLE 
| présentée à la 76e session de la 


| SOCIÉTÉ HELVETIQUE DES SCIENCES NATURELLES 
È PAR : Be 
| E. RENEVIER, 


Professeur à l'Université de Lausanne. 


Messieurs, chers confrères et collaborateurs! 


| Au nom de la Société vaudoise des sciences naturelles, je #2 
| suis heureux de vous souhaiter la bienvenue — pour la Pi 
5 5° fois dans la ville de Lausanne — pour la 6° sur terre i 
| 


vaudoise ! 

Appele par votre bienveillance à ouvrir et à diriger cette _ Lal 
76° session de nos assises scientifiques suisses, je ne sau- 4 
È rais mieux faire, me paraît-il, que de choisir pour sujet de 
mon adresse présidentielle ce qui a fait l’objet de mes étu- 
des spéciales pendant ces 13 dernières années : 


La géologie des Préalpes de la Savoie. # 
Mais craignant de ne pouvoir condenser suffisamment un 
sujet aussi étendu, je recours d'avance à votre indulgence ; 
> et laissant à d’autres moments les paroles de regret aux = 
amis que la mort nous a ravis cette année, en nombre 1 
rs inusité, jentre directement en matière. TR 
CS Acr. urıv. Lausanne 1893 1 
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et 


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ADRESSE PRESIDENTIELLE 


Cette contrée de Savoie, dont la partie septentrionale 
s’étale sous vos yeux, sur l’autre rive de notre beau lac 
Léman, était presque terra incognita au point de vue 
géologique. 

Il est vrai qu'ALpHonse Favre lui avait consacré le cha- 
pitre XVII de ses Recherches géologiques dans les Alpes, 
mais quand on lit ces 140 pages on y trouve plutôt le récit 
d’une série de courses, qu'une étude systématique de la 
région. Quant à sa Carte géologique de la Savoie septen- 
trionale, publiée en 1862, à l'échelle du 150 millième, c’est 
une ébauche, très remarquable pour son époque et ses 
proportions, mais qui n’était plus du tout au niveau de la 
cartographie géologique moderne. 

Je dois dire toutefois en commençant, et c’est intention- 
nellement que j'insiste sur ce point, que bien loin de dé- 
précier, comme d’autres l’ont fait, les travaux de cet aima- 
ble collègue, dont la figure sympathique est encore pré- 
sente à l'esprit de beaucoup d’entre vous, je reste sous 
Vimpression très vive de la justesse de ses vues d’ensemble, 
aussi bien que de ses observations de détail, quelque in 
complètes que soient nécessairement ces dernières. 


Chargé en 1881 par M. Jacquor, alors directeur du ser- 
vice officiel de la Carte géologique de France, des levés 
géologiques de la Feuille de Thonon, au 80 millième (N° 150 
du Dépôt de la guerre), j'ai dû y joindre dès 1891, sur la 
demande du directeur actuel, M. MicHeL Lévy, les tracés 
de-la partie septentrionale de la Feuille d'Annecy 
(N° 160 dis), jusqu’à la vallée du Giffre. Vous avez sous les 
yeux les premières épreuves de ces deux feuilles, qui vous 
donnent une vue d'ensemble sur cette vaste région, encer- 
clée par : le lac Léman, les vallées de l’Arve et du Giffre, le 
val de Golèze et le val d’Illiez, et enfin la vallée du Rhône 
jusqu’au lac. 


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GEOLOGIE DES PREALPES DE SAVOIE 3 


Avec un périmètre aussi étendu, et les difficultés nom- 
breuses que présentent cette contrée montagneuse, sou- 
vent très boisée, en présence aussi de la diminution de 
mes forces avec l’âge, je n'aurais pas pu venir à chef d'un 
pareil travail, sans le concours précieux de mon assistant, 
M. Maurice Luceon. Celui-ci s’est chargé plus spécialement 
de la région de la Brèche, si ardue à explorer. Il a le mé- 
rite d’avoir distingué, dans cet énorme complexe brèchi- 
fère, des horizons stratigraphiques distincts, que je lui ai 
laissé le soin de délimiter sur la carte. C’est à lui aussi que 
vous devez, Messieurs, ces 10 profils coloriés à l'échelle du 
dix millieme, qu'il a bien voulu reprodure en grand, à votre 
intention, pour faciliter l'intelligence de mon exposé. Ces 
profils, reproduits en grande partie d’après mes minutes, 
sont du reste sujets à revision, car plusieurs tronçons ont 
dû être dessinés avant l'achèvement de nos études. 

Dans ces profils nous avons appliqué la gamme interna- 
tionale des couleurs géologiques, tandis qu’au contraire, 
dans les cartes au 80 millième , les terrains sont repré- 
sentés par les teintes conventionnelles admises dès long- 
temps pour la carte de France. De là un fâcheux disparate. 
J’expose également à vos regards mes feuilles-minutes au 
50 millième, teintées au crayon de couleur, au fur et à me- 
sure des levés accomplis, d’après une gamme opportuniste 
personnelle, qui se rapproche beaucoup plus de la gamme 
internationale. 


‘Une des grandes difficultés de la région étudiée provient 
de l’extréme rareté des fossiles. Une autre de la complica- 
tion des plissements et d’autres accidents tectoniques. 

C'est ce point de vue, tectonique et orographique, qui 
donne à cette contrée son plus vif interet; interet qui 
s’est accru de plus en plus pour nous, au fur et à mesure 
de nos études. Avec les Préalpes vaudoises, fribourgeoises 


, 


ADRESSE PRESIDENTIELLE 


et bernoises, celles du Chablais forment un systeme 
montagneux sui generis, bien different par sa stratigraphie 
des Hautes-Alpes calcaires, en avant desquelles il cons- 
titue une protubérance geographique, empietant sur le 
plateau mollassique. C'est comme une chaîne à part, 
dont le plissement s'est fait dans d’autres conditions, et 
dont les terrains présentent un facies généralement plus 
pélagal. 


Les Préalpes chablaisiennes sont constituées par une 
série de plis concentriques, à peu près semicirculaires, allant 
de la vallée du Rhône à celles de l’Arve, et entourant un 
nucleus central, la région de la Brèche, qui chevauche 
comme un champignon par dessus son auréole! Les axes 
de ces plis sont donc bien loin d’être rectilignes. Dans 
le Bas-Valais leur direction est E-W. Dans les vallées 
d’Abondance et du Biot l’axe des plis devie de plus en 
plus au S, pour devenir N-S dans les vallées de Belle- 
vaux, des Habères, etc. et enfin NW-SE dans la vallée 
du Giffre. 

Il en résulte que pour donner à mes 10 profils une 
direction généralement transverse aux plis, Jai dû les dis- 
poser en éventail, les premiers allant du SSE au NNW et 
les derniers presque E à W. 


Pour faire comprendre les relations stratigraphiques et 
tectoniques de cette curieuse contrée, je dois la subdiviser 
en régions naturelles, disposées plus ou moins concentri- 
quement, du lac Léman jusqu’au bord des Hautes-Alpes. 


le Région. Plaine erratique. 

Quei Région mollassique. 

> Chaines des Prealpes exterieures. 
Ans > Region de la Breche. 


GEOLOGIE DES PRÉALPES DE SAVOIE 5 


I. Plaine erratique. 


Je n’ai rien de bien nouveau à dire sur la région basse, 
qui entoure les Préalpes du Chablais, suivant d’abord le 
littoral du Léman jusqu'au pied des Voirons, puis se pro- 
longeant au sud dans la vallée de l’Arve. 

À part quelques collines mollassiques plus où moins 
saillantes, le sol est entièrement formé de matériaux erra- 
tiques, charriés par les anciens glaciers alpins. Ces maté- 
riaux sont plus souvent du glaciaire remanié, à éléments 
arrondis, que du glaciaire anguleux, directement moraini- 
que. Mais ces deux sortes d’erratique s’enchevetrent, sur 
certains points, d'une manière très complexe. Ges interca- 
lations démontrent avec évidence les oscillations répétées 
du front de l’ancien glacier. Cette disposition est surtout 
remarquable à l'entrée des gorges de la Drance, près de 
Thonon. 

C’est aussi autour de Thonon que les terrasses intergla- 
ciaires sont les mieux accusées, sur le flane W du grand 
cöne alluvial de la Drance, aux altitudes approximatives de 
435”, 450%, 540", 640", et même jusqu'à 700" au pied de 
l’Armöne. Il faudrait pouvoir tracer les limites exactes de 
ces diverses terrasses, mais les cartes actuelles sont pour 
celà tout à fait insuffisantes. Je legue ce travail à M. l’in- 
génieur Delebecque , ou à quelqu'un de ses successeurs. 

Les Alluvions interglaciaires de la Drance sont habituel- 
lement si solidement agglutinées, qu’elles constituent un 
vrai poudingue à gros éléments, formant d'énormes parois 
abruptes, qu'on croirait beaucoup plus anciennes. 

Près de la sortie S de ces gorges, vers Bioge, au pont dit 
Pont-de-lEglise, on voit ces Alluvions poudingoïdes, hori- 
zontalement stratifiées, reposer très nettement sur la tran- 


v 


6 ADRESSE PRESIDENTIELLE 


che des bancs triasiques, de cornieule et calcaire dolomi- 
tique. A la base des Alluvions, et comblant les anfrac- 
tuosites du Trias erode, apparait une Breche a elements 
calcaires anguleux, parfois de tres grande taille, vestige 
probable d’une moraine locale du premier envahissement 
des glaciers, avant le depöt de la grande nappe alluviale. 

ALPHONSE Favre avait déjà signalé, sur le Gypse d’Armoy, 
un lambeau de lignite interglaciaire (Rech. I, p. 80). Je n’ai 
pas pu le retrouver. 


II. Région mollassique. 


‘ Au sud-ouest de Thonon, la plaine erratique est bordée 
par quelques chainons arénacés, qu’Alph. Favre avait en 
partie attribués au Flysch éocène et que je me vois con- 
traint de rapporter au miocène inférieur, soit à la base de 
notre Mollasse. En outre, quelques monts isolés, percant la 
nappe erratique, ont été consideres les uns comme du 
Flysch (Allinges), les autres comme formés de Mollasse. 

Le mont de Boisy est dans ce dernier cas. Son abrupt N 
montre la tranche des bancs de Mollasse, qui plongent au 
SE; tandis que son versant S, beaucoup plus doux, est 
entierement recouvert d’erratique, sauf dans la gorge du 
Foron, où l’erosion a denude la Mollasse jusqu’a deux kilo- 
metres en amont. Sous le village de Sciez, on voit, dans ce 
torrent, les bancs plongeant inversement au NW. Get 
affleurement de l’anticlinal mollassique a déjà été signalé 
par Alph. Favre (Rech. I, p. 227), qui le considère, avec 
raison, comme un prolongement de celui du Salève. 

Je ne puis plus étre d’accord avec cet auteur, quand il 
attribue le Grès des Allinges au Macigno éocène. Ce mon- 
ticule isolé, au S de Thonon, qui supporte les ruines de 
l'ancien château des Allinges, a une conformation très 


Lat 


RER STREITEN et 


GEOLOGIE DES PREALPES DE SAVOIE 7 


semblable au Mont de Boisy. Son abrupt NW offre les têtes 
des bancs de gres, qui plongent 50° SE. Son versant opposé 
plus doux est aussi revetu d’erratique. La roche, parfois 
poudingoide, a une grande analogie avec la Mollasse du 
Mont de Boisy, et plus encore avec celle de la Tour-Langin, 
dont les Allinges paraissent être une continuation directe. 
La colline de la Tour-Langin forme dans la carte d’Alph. 
Favre l’extremite N d’une bande mollassique, qui s’etend 
jusqu’à Lucinge, bordant à l’ouest le Mont des Voirons. 

Les Voirons constituent un anticlinal déjeté à l’ouest, à 
axe N-S, dont la voûte arénacée est plus ou moins profon- 
dément rompue, jusqu'au Flysch, au Néocomien, ou même 
jusqu’au Malm. Aux Hivernages, on voit encore un anti- 
clinal secondaire rompu également jusqu’au Neocomien. 
Prcrer et pe Lorior ont décrit les fossiles de ces deux anti- 
clinaux néocomiens; ERNEST Favre ceux des pointements 
de Malm; l’existence de ces affleurements est ainsi incon- 
testable. Ce que je puis ajouter, c'est que les affleurements 
neocomiens y sont beaucoup plus étendus qu’on ne le croi- 
rait, d’apres la carte Favre. De nature marno-schisteuse, 
le Neocomien forme aux Voirons des combes allongees, 
ordinairement gazonnées. Dans l’anticlinal principal, le 
plus grand de ces affleurements néocomiens constitue 
une boutonnière d’environ 3 kilometres, percée par 4 poin- 
tements de calcaire jurassique, qui, par leur nature plus 
compacte, y forment des arêtes rocheuses alignées. Dans le 
même anticlinal, à 1 kilomètre plus au nord, j'ai constaté, 
près de la Juillette, une seconde boutonnière néocomienne, 
avec pointement de Malm ; plus au nord encore, au-delà 
de la Servette, une troisième boutonnière néocomienne, 
sans Malm, et enfin à E de la Tour-Langin, des indices 
d'un quatrième affleurement néocomien. Dans les interval- 
les de ces boutonnières, à peu près rectilignes, la voûte 
n’est rompue que jusqu’au Flysch. 


AREA Sr Mc 


8 ADRESSE PRESIDENTIELLE 


Dans l’anticlinal secondaire des Hivernages, on ne voit 
que du neocomien, sans Malm. 

Quant au Flysch de cet anticlinal des Voirons, il s’etend 
du N au S sur une longueur d’environ 9 kilometres, de- 
puis les Granges (Langin) jusque pres de Bonne. Mais 
comme la roche se desagrege facilement, il est d’ordinaire 
recouvert de végétation, et ne s’observe qu’en petits af- 
fleurements, d’ailleurs assez nombreux. Sa nature petro- 
graphique consiste en schistes grisätres, avec beaucoup 
d’intercalations de banes de gres, souvent par minces pla- 
quettes, parfois aussi en bancs de 3 ou 4 décimètres d’é- 
paisseur, rarement plus. Dans son introduction stratigra- 
phique a la Monographie paléontologique de Pictet et de 
Loriol, M. GasrieL pe MortILLET avait déjà distingué 
ce Flysch schisteux (F) du Macigno superpose (P) et y 
avait signale des « Fucoides du Flysch » (Néoc. d. Voirons 
p- 10, pl. A.). Je n’ai pas eu la chance d'y retrouver ces 
fossiles, mais la nature pétrographique est tellement con- 
forme à celle de notre Flysch habituel, que je n’hesite pas 
a lui assimiler ces schistes. 

Enfin les deux flancs de l’anticlinal des Voirons sont for- 
mes de grès, plus ou moins poudingoides, assez sem- 
blables de part et d’autre. Là Alph. Favre me paraît 
avoir commis une erreur, en assimilant a la Mollasse les 
grès du flanc W renversé ; tandis qu’il mettait dans le 
Flysch ceux du flanc E, normalement superposé aux 
schistes. Il se basait pour cela sur la découverte de préten- 
dues Nummulites, dans le gres-poudingue de l’arète des. 
Voirons. Mais d’une part on n’a jamais pu retrouver ces 
échantillons dans sa collection; d’autre part aucun autre 
observateur n’a constaté des Nummulites dans ce grès. 
M. Duparc et moi les y avons vainement cherchées ! 
Comme d’ailleurs on rencontre dans le poudingue des cail- 
loux de tous les terrains antérieurs , il est fort possible 


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GÉOLOGIE DES PRÉALPES DE SAVOIE o 


que Alph. Favre ait été induit en erreur par la rencontre 
d’un galet nummulitique, erratique dans le poudingue. 
Malheureusement, soit au N soit au S, la nappe gla- 
claire empêche de constater la fermeture de la voûte par 
continuité des deux flancs arénacés. Mais l’inspection du 
terrain et de la carte rend cette continuité souterraine très 
probable, surtout du côté sud, où se trouvent des affleure- 
ments intermédiaires de grès-poudingue, dans la prolon- 
gation de la boutonnière du vrai Flysch (Bonne, Malan). 


Quant au versant E des Voirons, il présente dans son 
milieu une sorte de dépression longitudinale N-S, qui re- 
présente à mes yeux l’axe du synclinal mollassique, au- 
quel succède le flanc renversé d’un nouvel anticlinal, com- 
prenant le Mont-Vouan et sa prolongation N jusqu'au col 
de Saxel, puis de là, avec une légère déviation à E, bor- 
dant la plaine erratique jusqu’au-dessus de Lully. 

A cette 3° bande de grès-poudingue succède à l'Est un 
9me anticlinal de Flysch schisteux, superposé à la Mollasse 
renversée, et s’etendant sur une longueur d’au moins 12 
kilometres, depuis le Mont-Vouan au S, jusqu’a La Foge 
sur Lully au N. Mais ici la boutonnière de Flysch se re- 
ferme, et la bande mollassique l’enveloppe, en se contour- 
nant à E. Elle devient à partir de Targaillan le flanc normal 
du second anticlinal, lequel se continue au S jusqu'au vil- 
lage de Burdignin, avec un pendage E ou SE de 50 à 60°. 


En résumé, cette seconde région, qu’Alph. Favre coloriait 
presque tout entière en Eocène, se compose essentielle- 
ment de 2 anticlinaux déjetés à W, qui ne montrent le 
Flysch que dans la rupture des voûtes, et dont la charpente 
est à mon avis entièrement mollassique. 

Si je me suis trop allongé sur ce sujet, j'ai pour excuse 
l'importance de ces constatations, si récentes qu'elles ne 
figurent pas encore sur les épreuves au 80 millième. 


* 


RON, I ILLE ROTA SI ILE MO EL PSE 


| 


10 ADRESSE PRÉSIDENTIELLE 


III. Chaines des Préalpes extérieures. 


A l’est de la Région mollassique surgissent des chaînes 
plus élevées, à courbure très caractéristique et formées 
essentiellement de terrains secondaires. Ces chaînes sont 
constituées par une serie de plis antielinaux et synelinaux, 
normaux ou plus ou moins déjetés, parfois très aigus, qui 
tantôt s’anastomosent entre eux, tantôt se continuent pa- 
rallèlement sur une grande longueur. Comme vous pouvez 
en juger par les profils et par la carte, c'est ici que les dis- 
positions sont les plus variées et les zones les plus multi- 
pliées. Aussi suis-je obligé de subdiviser cette région com- 
plexe en 3 bandes concentriques, ayant chacune ses 
caractères propres. Je les désigne par le terrain qui en 
forme principalement l’ossature. 

1. Zone du Lias. 
2. Zone du Malm. 
3. Zone du Flysch. 


1. Zone pu Lias. 


Cette première zone est séparée de la Region mollassique 
par une faille oblique, dirigée à peu près N-S, et observée 
sur une quinzaine de kilomètres au moins, le long des- 
quels la Cornieule triasique se trouve habituellement en 
contact avec le Flysch. Vers le S la faille se traduit en un 
vaste chevauchement, par suite duquel d'importantes colli- 
nes de Cornieule se superposent au Flysch (La Tremplaz 
près Bogève, Les Aulx sur Viuz). La presence de Lias sur 
la Gornieule montre que ces lambeaux ne sont point ren- 
versés, mais refoulés sur le Flysch. Le long du ruisseau 
des Crêts, au N de Viuz, on voit, sur rive gauche, une 


fa 


GEOLOGIE DES PREALPES DE SAVOIE 11 


falaise abrupte de Cornieule, tandis que la rive droite 
abaissée est formée d’erratique, recouvrant le Flysch. 


La zone liasique commence, à proprement parler, au 
bord du Lac Léman, à Meillerie, et c'est de là que, grâce 
aux carrières, nous en avons les plus nombreux fossiles, 
constatant les étages suivants : Rhetien, Hettangien, Siné- 
murien, Toarcien, Opalinien, Bajocien. 

Mais cette zone est recouverte par l'énorme nappe d’al- 
luvions glaciaires, qui forme le plateau de St-Paul et 
Vinzier. Elle ne réapparaît que dans les gorges de la 
Drance. Elle est jalonnée toutefois, aux environs de Vin- 
zier, par trois affleurements de Cornieule alignés, qui 
pointent au travers de l’erratique. 

Au S. de la Drance, la zone du Lias comprend les Monts 
de l'Armône, du Forchet, de Coux, de Targaillan, de Tar- 
ramont, etc.; puis elle disparaît de nouveau sous l’erratique 
de la Vallée des Haberes, pour ne plus se presenter que 
par lambeaux isolés, aux environs de Villard et de Viuz. 


Dans le troncon médian, où elle est le mieux développée, 
la zone liasique ne présente que 3 anticlinaux : celui d’Ar- 
moy - Col-de-Coux, celui de l’Epine-Armòne-Forchet, et en- 
fin celui de Bioge-Tarramont. Ges anticlinaux offrent, sur 
divers points, du Rhetien fossilifère ; ils sont fréquemment 
rompus jusqu'au Trias, parfois jusqu'au Gypse (Armoy, 
Epine, Bioge, Coux); mais c’est la Cornieule qui en est le 
principal noyau. La charpente des plis est formée de Lias 
calcaire. Enfin les flancs et les synclinaux consistent en 
schistes toarciens (gisement fossilifère des Moises), Opa- 
liniens (gisements de Meillerie, de Vailly) et bajociens. 


9. Zone pu Mar. 


Cette seconde zone est beaucoup plus allongée et plus 
importante. Elle commence déjà dans le Bas-Valais, entre 


19 ADRESSE PRÉSIDENTIELLE 


Bouveret et Vionnaz , atteint sa largeur maximum dans la 
vallée d’Abondance, entre Chevenoz et Abondance, et va 
se rétrécissant dans les vallées du Biot et de Bellevaux. 

Les plis de cette première section de la zone sont habi- 
tuellement déjetés au NW; ils ont, en général, passable- 
ment d'amplitude et de continuité. Leur charpente est for- 
mée par le calcaire blanc du Malm, occasionnellement 
grumeleux et rougeätre, qui donne le cachet principal à 
la contrée, et forme en particulier les beaux massifs des 
Cornettes, Oche, Ouzon, Billat, Nifflon, etc. Aux carrières 
de La Vernaz et à Bellevaux, il a fourni quelques fossiles 
mal conserves, Belemnites et Ammonites. Un des niveaux 
les plus fossiliferes de la contrée est le Dogger à Mytilus, 
calcaire noir, souvent schistoïde, à faune littorale, qui se 
rencontre immédiatement à la base du Malm, à Darbon, 
aux Cornettes, au Mont-Chauffé, etc. (Voir les travaux de 
MM. pe Lorior, SCHARDT et GILLIERON.) 

Les anticlinaux sont souvent rompus jusqu’à la Cor- 
nieule, presque jamais jusqu'au Gypse. Le Lias y est habi- 
tuellement spathoïde (Lumachelle à Crinoïdes).Le Toarcien 
ne peut pas se distinguer du Dogger, qui est plus ou moins 
schisteux, assez étendu, et. montre sur divers points des 
Zoophycos. Suivant les places on peut constater, dans cette 
première moitié de la zone, de 2 à 5 anticlinaux, dont 
les principaux sont : celui d’Oche-Taverolle-Forclaz, et ce- 
lui, plus profondément rompu, de Lovenet-Antau-Vache- 
resse-Nicodez, qui dans la première partie de son parcours 
se-traduit en pli-faille très chevauche. 


Les synelinaux sont beaucoup mieux accusés que dans 
la zone liasique, et occupés par des terrains beaucoup plus 
récents, ce qui indique une émersion plus tardive. On y 
constate les horizons suivants : 

Le Néocomien, beaucoup plus calcaire que celui des Voi- 


WITT FF di 
AS ar 


GEOLOGIE DES PREALPES DE SAVOIE 13 


rons et très rarement fossilifère ; il est surtout distinct 
dans les chaines exterieures. 

Le Crétacique superieur, calcareo-marneux, assez va- 
riable d’aspect, mais caractérisé par ses Foraminiferes. Il 
est plutöt grisätre à sa partie inférieure, où il passe insen- 
siblement au Neocomien. Plus haut, il est ordinairement 
panaché, rouge et vert. Parfois c'est un calcaire blanc, 
qu’on confondrait facilement avec le Malm, n’etaient les 
Foraminiferes. On y a trouve une grande dent de Squale et 
quelques Inocerames. 

Enfin le Flysch, schisto-arénacé, avec- Fucoides et Hel- 
minthoides, qui occupe parfois le centre des synelinaux, et 
se reconnait facilement à ses plaquettes de grès, empiri- 
quement aussi au sol marécageux. 


Au sud de Bellevaux, la zone du Malm devient beaucoup 
plus irrégulière. Elle se bifurque, et chacune des deux bran- 
ches dévie plus ou moins promptement au SE, comprenant 
entre elles les vallées de Megevctte, d’Onion, etc. Les plis, 
formés des mêmes terrains qu’au nord, deviennent beau- 
coup plus accentués, comprimés, morcelés, et présentent 
de nombreux accidents, plis-failles, renversements, etc. 

La branche W comprend les massifs d’Hirmente, de 
Miribel, des Braffes, formés chacun d'un faisceau de plis 
aigus, en éventail, avec déjet divergeant sur les deux flancs. 
Puis, déviant de plus en plus à E, et déversant de plus en 
plus au S, elle forme le flanc E du Môle et les chaînons 
avoisinants, traversés par les gorges du Giffre. Cette 
branche finit au bord de la vallée de ’Arve, aux environs 
de Marignier. 

La branche E plonge sous la zone du Flysch, puis repa- 
rait à l’est de celle-ci, dans le massif sì compliqué de Haute- 
Pointe. Celui-ci se rétrécit de plus en plus au S, au contact 
de la Breche, qui l’envahit par chevauchement. Sur Ma- 


E SMI 


2 
BE 
3) 


14 ADRESSE PRÉSIDENTIELLE 


tringe, dans la vallée du Giffre, un plis-faille, dont le plan 
parfaitement visible plonge 65° NE, met en contact immé- 
diat le Malm renversé avec le Trias normal (Gypse, Cor- 
nieule, Marnes rouges), recouvert par le Rhetien fossilifere 
et le Lias. Un peu plus loin cette branche, toujours plus 
amincie, traverse le Giffre au Roc de Suet, et vient finir à 
la Pointe d’Orchez, en stratification absolument renversee. 


Après un divorce momentané, les deux branches de la 
zone du Malm, s’unissent de nouveau sur la rive gauche 
du Giffre pour venir mourir ensemble sur le flane droit de 
la Vallée de l’Arve. La zone du Malm a parcouru ainsi le 
demi-cercle presque complet, des bords du Rhône, où l’axe 
des plis est dirigé E-W, jusqu'au bord de l’Arve, où il est 
presque W-E. 

3. ZONE DU FLyscH. 


La troisième zone des Préalpes extérieures n’est, à pro- 
prement parler, qu'une dépression médiane des chaînes ju- 
rassiques, envahie par le Flysch transgressif. Mais ce Flysch 
prédomine à tel point dans le centre du Chablais, qu'il y 
forme une véritable zone orographique, où les vallées sont 
plus évasées et les sommets plus arrondis et moins élevés. 

Cette zone du Flysch commence au NE dans le Bas- 
Valais, près de Vionnaz, où elle est fort étroite. Elle va en 
s’elargissant au SW jusqu'à la vallée d’Abondance. Elle 
ne mesure encore que 1 % kilometre a La Chapelle et un 
peu plus dans le val de Charmy. Puis elle s’annexe les 
synclinaux éocènes de Ferrier, d’Ubine, de Bonnevaux, et 
atteint une largeur de 5 kilometres entre les vallées d’A- 
bondance et du Biot, dont elle forme l’aréte séparative, 
avec les sommets de Pointe-du-Mont, Pointe-de-Gercle, 
Equellaz, ete. La largeur maximum de cette zone (6 4 kil.) 
se trouve dans la contrée de Seytroux et sur l’aréte qui 
sépare celle-ci de la vallée supérieure de Bellevaux. 


i 


GEOLOGIE DES PRÉALPES DE SAVOIE 15 


Ensuite la zone du Flysch se rétrécit de nouveau, en- 
jambe la branche E de la zone du Malm, entre les Rochers 
d’Ombre et de Haute-Pointe, s'annexe le synclinal crétaci- 
que et éocène de Megevette, puis, de plus en plus étroite, 
descend dans la vallée du Giffre, en s’inflechissant à l'Est, 
pour finir sous la Pointe-d’Orchez, en un simple petit syn- 


- clinal d'environ 200 mètres de large. Comme on le voit, la 


zone du Flysch est beaucoup moins arquée que celle du 
Malm, avec laquelle elle chevauche. 


Au milieu de ce vaste synclinal ondulé de Flysch, specia- 
lement sur les arétes, on voit apparaître un certain nom- 
bre de pointements crétaciques ou jurassiques, qui for- 
ment parfois de singulieres Klippes, et qui jalonnent le 
prolongement souterrain des chaînes envahies. 

Presque partout le Flysch repose sur le Crétacique su- 
périeur, ou en est recouvert par renversement. Dans quel- 
ques cas cependant on le voit en contact direct avec le 
Malm, le Néocomien ou la Breche; d’où je conclus qu'il 
est venu recouvrir transgressivement un sol déjà ondulé, 
en partie même érodé. 

Le Flysch de cette région est essentiellement schisteux, 
mais contient aussi fréquemment des intercalations gré- 


_seuses, en petits bancs ou plaquettes et, à la base surtout, 


des bancs calcaires assez développés, qui présentent de 
remarquables lithoclases, se croisant dans 3, 4 et même 5 


directions différentes. Un autre facies particulier de cet 


étrange terrain, c’est le Flysch rouge, qui paraît pro- 
venir de la trituration du Crétacique rouge, mais qui 
s’en distingue par sa nature plus argilo-schisteuse. Autant 
que j'ai pu en juger il se présente toujours vers la base du 
Flysch, et si parfois ces deux niveaux de couleur rouge 
risquent de se confondre, l'erreur ne serait pas bien grave, 
puisque l’un et l’autre diagnostiquent les couches pro- 
fondes. 


SN e a i A 


16 ADRESSE PRESIDENTIELLE 


Sur quelques points, La Chapelle, Seytroux, etc., nous 
avons trouvé de nombreux Fucoides, parfois assez bien 
conservés, mais le fossile le plus habituel et le plus carac- 
teristique du Flysch ce sont les Helminthoides, que nous 
n’avons jamais rencontres a un autre niveau. 


IV. Region de la Breche. 


Il ne s’agit plus ici d’une zone, mais d’une region ova- 
laire d’environ 14 sur 30 kilomètres, en apparence beau- 
coup plus uniforme que les précédentes, qui sépare les 
Prealpes exterieures des Hautes-Alpes calcaires, depuis le 
Bas-Valais a la vallée du Giffre. 

La roche caractéristique prédominante, qui lui a valu 
son nom, est une brèche à ciment calcaire et à fragments 
anguleux de toutes dimensions, depuis un simple gres 
grossier, Jusqu'à une accumulation de blocs énormes, par- 
fois de la taille d’une maison. T'antôt la brèche occupe de 
grandes épaisseurs, tantôt elle n’existe qu’en bancs d’un 
ou plusieurs mètres, intercalés au milieu des schistes ou 
des calcaires. Les cailloux de la brèche sont habituelle- 
ment calcaires, mais on y trouve aussi des blocs de quar- 
trite blanc ou rosé, qui prédominent sur certains points. 


Dans la carte Favre de 1862, toute cette étendue est 
teintée en Lias. Il en est de même dans la feuille XVI de 
la Carte géologique suisse au 100 millième, où M. Jaccard 
n'avait fait que reproduire Alph. Favre, pour ce qui concerne 
le Chablais. Il en est tout autrement dans la feuille XVII 
(Vevey-Sion), où M. Ernest Favre a annexé au Flysch 
toute la Brèche du Chablais et du Bas-Valais. De là, entre 
ces deux feuilles contiguës, un disparate étrange, que la 
Commission géologique fédérale a voulu faire disparaître 
dans la carte assemblée, exposée à Paris et ailleurs, en 


vr 


GEOLOGIE DES PREALPES DE SAVOIE 1174 


étendant la teinte du Flysch, à toute la région de la Brèche 
du Chablais. 

C'est là le point de vue dont M. Schardt s’est fait le 
défenseur, dans la livraison 22 des Matériaux pour la Carte 
géologique suisse, et jusqu’à ces derniers temps il a main- 
tenu que la Brèche du Chablais appartenait à l’Eocene. 
Maintenant il reconnaît son erreur! 


Lorsque, il ya quelques années, j'ai abordé l'étude de 
cette region, je me suis bientôt rendu compte qu’elle n’é- 
tait pas aussi uniforme qu'on le croyait, mais présentait 
au contraire des niveaux géologiques variés : Trias, Lias, 
Brèche, Crétacique supérieur, Flysch. Puis, d’après la po- 
sition qu'y occupe la Brèche par rapport aux autres ter- 
rains, je suis arrivé de bonne heure à la conviction qu’elle 
y représente le Jurassique dans son ensemble, y compris 
une partie du Lias, peut-être même encore du Néocomien, 
en d’autres termes qu’elle n’est en somme qu'un facies 
jurassique 

J'ai trouvé une confirmation de cette idée dans la grande 
analogie que présentent certains schistes de la partie infé- 
rieure de cette brèche avec le Dogger des Préalpes exté- 
rieures, ainsi que certains calcaires gris de sa partie supé- 
rieure avec le Malm de cette même région. Puis j'ai trouvé 
des points intermediaires, où les roches jurassiques des 
chaînes extérieures deviennent un peu bréchiformes (So- 
man, Treveneuse, etc.). 

Jai surtout été frappé de la nature des éléments clasti- 
ques de la Breche, qui m'ont paru pouvoir se rapporter 
tous à des terrains antérieurs au Jurassique. C’est ainsi que 
j y ai constaté beaucoup de cailloux de calcaire spathoïde 
gris ou violacé, dus évidemment au Sinémurien supérieur 
(calce. d’Arvel); beaucoup de calcaires noirs, qui ont dû 
appartenir au Lias-calcaire habituel; de calcaires gris ou 


ACT. HELV. LAUSANNE, 1895. i 2 


ADRESSE PRESIDENTIELLE 


blonds, que nous retrouvons frequemment dans l’Hettan- 
gien de la contrée; enfin, et surtout, de calcaires et de brè- 
ches dolomitiques du Trias. Les cailloux de quartzite 
blanc ou violacé, que j'y ai assez souvent rencontrés, pro- 
viennent , à n’en pas douter, des quartzites triasiques; et 
les fragments de schistes rouges que M. Schardt attribuait 
au Crétacique rouge, sont bien plus probablement du 
Permien, ou des schistes rouges du Trias, comme à 
Matringe. 

Enfin je trouvais le terrain bréchifère constituant l’ossa- 
ture des plis, comme le font le Dogger et le Malm dans les 
chaînes extérieures. 

J'avais aussi remarqué, particulièrement dans le massif 
du Sex-de-Grange, que la Brèche est fréquemment sé- 
parée du Flysch par des banes de Crétacique rouge, et 
dans ces cas-là je trouvais parfois le Flysch par dessous, 
et la Brèche par dessus le Crétacique. Je m’expliquais 
ainsi par des interversions, si naturelles dans les Alpes, 
les superpositions de Brèche sur le Flysch, invoquées par 
M. Schardt. 

En revanche, dans le centre de la région de la Brèche, 
javais constaté une vaste étendue de Flysch, reposant, 
normalement, de droite et de gauche, sur la Brèche (pla- 
teaux d’Arvoriaz et des Gets), et formant ainsi un vaste 
synelinal, analogue a celui de Seytroux. 


Les choses en étaient là en 1891, lorsque M. le directeur 
Michel Lévy ajouta à ma täche le nord de la feuille d’An- 
necy. Désirant activer les travaux, il m’autorisa à confier 
une partie des leves, sous ma surveillance, a mon assis- 
tant, M. Maurice Lugeon. 

Apres avoir fait quelques courses avec M. Lugeon dans 
la contree de la Breche, et l’avoir mis au courant de mes 
observations anterieures, je lui confiai plus specialement 


GEOLOGIE DES PRÉALPES DE SAVOIE 19 


l'achèvement de cette région, me consacrant plutôt moi- 
même aux chaînes extérieures. 

Depuis ce moment M. Lugeon a parcouru en tout sens 
cette contrée. Après être arrivé au même résultat que moi 
sur l’âge de la Brèche du Chablais, prise en bloc, il a réussi 
à la subdiviser en 4 niveaux distincts, qu'il a reconnus 
d’abord dans la contrée de Taninges, et qu’il a poursuivis 
ensuite tout au travers de la Région. J’ai eu l’occasion de 
vérifier sur plusieurs points la réalité de ces niveaux. 
Malheureusement l'absence presque totale des fossiles ne 
permet pas de leur attribuer une date géologique précise. 

Ces quatre niveaux du terrain brechifere sont de haut 
en bas : 

a) Brèche supérieure, ordinairement à éléments moins 
gros, interstratifiée de nombreux bancs calcaires gris- 
blanchâtres. Elle forme plusieurs sommets importants : 
Sex-de-Grange, Pt de Nantaux, Roc-d’Enfer, Pte des Nions. 
J'ai trouvé sous la Pt° d'Uble, qui en fait aussi partie, un 
gros fragment d’Ammonite (Perisphinctes?) qui parais- 
sait en provenir. — Nous assimilons ce niveau au Malm 
presque sans hésitation. 

b) Schistes ardoisiers, grand complexe schisteux, exploité 
pour ardoises à Morzine, Montriond et dans la vallée de 
l’Essert, près Châtel. Vers le haut se trouvent fréquemment 
des schistes feuilletés rouges, verts, noirs parfois, plus ou 
moins siliceux , qui fournissent un bon horizon géologique. 
Dans ce niveau, M. Lugeon a trouvé des Fucoïdes, mais 
jamais d’Helminthoides. — Il l’assimile au Jurassique 
moyen, si souvent schisteux dans les Alpes. 

c) Brèche inferieure, sousjacente aux Schistes ardoi- 
siers, a éléments généralement plus gros, et avec moins de 
banes calcaires que dans la Brèche supérieure. Elle forme 
aussi quelques-uns des plus ‘hauts sommets de la contrée, 
mais seulement du côté des Hautes - Alpes : Hautforts, 


* 


TC MUR RTE KA Era à VR # 
LP ERE ar 


30 ADRESSE PRESIDENTIELLE 


Pte d’Angolon, Pte de Marcelly, Pt de Hautfleury. Au 
Coi de Brion elle est presque entierement composée de 
blocs de Quartzite, détachés d'un pointement triasique 
assez rapproché. — Niveau assimilé au Dogger. 

d) Schistes inférieurs, probablement liasiques, au moins 
en partie. Les bancs de brèche intercalés deviennent de 
plus en plus rares et moins épais. Cet horizon joue un rôle 
important au-dessus de Taninges et surtout aux confins 
des Hautes-Alpes. Il y repose constamment sur la Cor- 
nieule et le calcaire dolomitique, par dessous lequel on 
voit, à Taninges, pointer le Carbonique. 


Un autre mérite de M. Lugeon est d’avoir découvert que, 
sur tout son pourtour, la Région de la Brèche empiète 
sur le Flysch, ete., des contrées avoisinantes; soit par de 
grands plis fortement déjetés, soit par de vastes chevau- 
chements, à plan très oblique, parfois couché presque 
horizontalement, ou même replongeant. Puis tout autour, 
il a découvert de nombreux lambeaux de recouvrement, 
isolés de la région mère par les érosions. 

Mais je ne veux pas m’etendre sur ce sujet, je tiens à 
laisser à mon élève l'honneur et le plaisir de vous l’ex- 
poser lui-même plus en détail. 


La Région de la Brèche présente ainsi grosso-modo une 
disposition concentrique. Le centre déprimé est occupé par 
le Flysch en repos normal. Tout autour le terrain bréchi- 
fère, relevé extérieurement, et reposant sur le Trias, ou 
même sur le Lias fossilifère (Morgins), qui lui forment 
comme une auréole, interrompue ici et là par le che- 
vauchement. Elle produit ainsi l'impression d'un vaste 
champignon ovalaire, déprimé au centre, et se déversant 
sur la périphérie. 

Cette disposition remarquable ne peut guère être réalisée 
que par un massif souterrain, opposant résistance à la 


él 


GÉOLOGIE DES PRÉALPES DE SAVOIE 21 


poussee tangentielle de la Lithosphère, ce qu’on a nommé 
un horst. Cette hypothèse aurait le merite d’expliquer en 
même temps la forme semi-circulaire des chaînes exté- 
rieures, aussi bien que de celles des Hautes-Alpes; d’ex- 
pliquer aussi l’abondance des brèches et la grosseur de 
leurs elements, par demantelement graduel du horst. 
Enfin les pointements cristallins disséminés au milieu du 
Flysch de la dépression centrale (Protogine, Porphyrite, 
Ophite), se présenteraient à nous comme quelques - uns 
des sommets de la chaîne démantelée, envahie par le 
Flysch avant l’époque du plissement maximum. | 


Que tes œuvres sont grandes, ò Eternel! 
Tu les as toutes faites avec sagesse ! 


Je déclare ouverte la 76° session de la Société helvétique 
des sciences naturelles. 


MM. 


MM. 


PROTOGCOLES 


Commission préparatoire. 


Séance du 3 septembre, à 3 heures après-midi, 
au Palais de justice fédéral. 


CONSTITUTION DE LA COMMISSION 
(Statuts, $ 19.) 


Les membres présents sont désignés par un astérisque (*). 


A. Membres du Comité annuel. 


*E. RENEVIER, prof., a Lausanne, président. 4 
*CH. Durour, prof. id. vice-président. sv 
*D: En. Buenion, prof., id. secrétaire. br 
*A. Nicati, pharm., id. id. al 

J. CHavannes, bang, id. caissier. 8 
*Dr J. LARGUIER. prof., id. assesseur. Va 


*Ct Rosset, directeur des Mines de Bex, id. 


B. Membres du Comité central. 


*F.-A. ForeL, prof. à Morges, président. 
*Hri Durour, prof. à Lausanne, vice-président. 
*Hi GoLLIEZ, prof. id. secrétaire. 
D' H. Custer, à Aarau, questeur (décédé). 
C.-Ep. CRAMER, prof., à Zurich, president de la 
Commission des mémoires. 


94 PROTOCOLES 


C. Délégués. 


a) Soc. géologique. MM.* RexeviER, prof., Lausanne. 
* Ars. Hem, prof., Zurich. 


5) Soc. botanique . _ __ CHopar, prof., Genève. 

* D* Ep. FiscHER, prof., Berne. 
eo) Arzovien 2... Vacat. 
baleine * K. von DER MiHL, prof. 

D: C. ScHmipT, prof. 
ec) Berne pe: * J.-H. GRAF, prof. 
* Dr Ep. FiscHER, prof. 
PE * H. Cuony, pharm. 
* R. HorxER, prof. 
g) Genève. . . . * D: Ep. SARASIN. 
* Marc MicHeLi. 
beast CPS Yyacar, 
DR GLISonSe 2 0 Vacat. 
krEueerne - . . Orto SumTer, pharm. 
| * Dr E. SCHUHMACHER-KoPP. 
l) Neuchâtel. . . * P. GopET, prof. 
* O. BILLETER, prof. 
m) Saint-Gall. . . Vacat. 
n) Schaffhouse . . * J. MEISTER, prof. 
* J. NurscH, prof. 
o) Soleure = De RR. Bane 
Ip) bless Vacar. 
q) Thurgovie. . . D' CL. Hess, prof. 
PA Rev. Besse, chanoine. 
5) Vaud * J. Durovur, prof. 
= FE: BLANC. prof 
Dez ehi sei * D: Arn. Lang, prof. 
% 


D: C. SCHRÖTER, prof. 


COMMISSION PREPARATOIRE 95: : 


D. Présidents des Commissions. 


Comm. des Mémoires. . MM. DC. Cramer, Zurich. 
— géologique . * D: Fr. Lane, Soleure. 
— géodésique. > DIR. Wous, Zurich. 
—  sismologique D' R. BiLLwiLLer, Zurich. 
—  limnologique D' F. ZscHokke, Bâle. 
— des tourbieres. D: J. Früs, Zurich. 
— du Prix Schläfli . * D: Ars. Hem, Zurich. 
D’ J.-H. Grar, Berne. 


Bibliothécaire . . . . = 


E. Anciens membres du Comité central. 


MM.* Prof. D' Ep. HagengacH-BiscHorr, à Bâle. 
Prof. D' L. RüTIMEYER, id. 
* Prof. D: Frirz BURKHARDT, | id. 
D’ Vicror Fario, à Genève. 
* Prof. D: Tn. STUDER, à Berne. 


J. Coaz, insp. forest., 
D’ E. pe FELLENBERG, 


id. 
id. 


Prof. D' Ep. ScHzr, à Strasbourg. 


F. Anciens présidents annuels. 


MM. Louis pe CouLon, président en 1866, à Neuchâtel. 


* D Fr. Lane, 


D' G. STIERLIN, 

Prof. L. RüTIMEYER, 

J.-B. SCHNETZLER, 

C. BRUNNER DE WATTENWYL, 


C. REHSTEINER, 
O.-F. WoLF, 


1569 et 1888, à Soleure. 


1873, a Schaffhouse.. 
1876, a Bäle. 

1877, a Bex. 

1575, a Berne. 

1879, a St-Gall. 

1880, a Sion. 


Ù 


26 PROTOCOLES 


MM. F. Münuserg, president en 1881, a Aarau. 


F. KONIG, 1882, a Linthal. 
D’ C. CRAMER, 1883, à Zurich. 
O. SUIDTER, 1884, à Lucerne. 
* A. JAGCARD, 1885, au Locle. 
U. GRUBENMANN, 1877, a Frauenfeld. 
C. FRASCHINA, < 1889, à Lugano. 
J. Havrr 1890, à Davos. 
* M: Musy, 1891, à Fribourg. 
* Ep. HAGENBACH-BIScHOFF, 1892, à Bale. 
DELIBERATIONS 


1. M. le president annuel ouvre la seance en souhaitant 
la bienvenue aux membres du Comité central et aux dele- 
gués presents; il procède ensuite à la constitution de l’as- 
semblée. 

2. Le rapport du Comité central, présenté par M. F.-A. 
ForEL, est approuvé ainsi que celui des commissaires vé- 
rificateurs. 

La Commission préparatoire discute ensuite et adopte 
les préavis suivants à faire à l'assemblée generale: 

3. Le Club alpin ayant renoncé à s’occuper de l'étude 
du glacier du Rhône, le Comité central propose que la So- 
ciété helvétique continue l'étude des glaciers, en deman- 
dant l'appui du bureau topographique fédéral et qu'elle 
charge l’ancienne Commission des glaciers de poursuivre 
les travaux commencés. 

4. La Société helvétique a été invitée à se faire repré- 
senter dans la Commission suisse de l'exposition nationale 
de Genève en 189,6. Cette offre a été acceptée avec remer- 
ciements. Le Comité central a délégué un de ses membres. 


EST 


COMMISSION PREPARATOIRE at 


5. M. le professeur Lane, de Soleure, présente le rapport 


‘et le projet d’acquisition du bloc du Steinhof; il propose 
d'y faire graver une inscription. Si les frais dépassent le 


reliquat de la somme votée pour ce poste, M. Lang devra 


s'entendre avec le Comité central. 


6. M. le prof. D' Grar donne lecture du rapport de ges- 
tion de notre bibliothèque, lequel est approuvé. Le credit 


demandé de 1200 fr. est accordé. 


7. Après avoir entendu le rapport de la Commission des 
mémoires, l’assemblée approuve les propositions du Comité 


central accordant à cette commission les 2000 fr., subside 


de la Confédération, plus le produit de la vente des mémoi- 
res. M. le professeur C. CRAMER, de Zurich, démissionnaire, 
est remplacé comme président par M. le professeur Arnold 
Lang, de Zurich. M. le prof. Rexevier, de Lausanne, est 


désigné comme membre de la Commission en remplace- 


ment de feu M. Kaurmann, de Lucerne. 


8. Les rapports de la Commission géologique, de la 


‘Commission géodésique et de celle du Prix Schlæffli sont 
approuvés sans observations. 


9. Un crédit de 200 fr. est accordé à la Commission sis- 
mologique. 


10. Le crédit de 200 fr., accordé à la Commission limnolo- 


gique, n'ayant pas été utilisé en 1892-93, est reporté sur 


l'exercice prochain. 


11. Le erédit de 300 fr., demandé pour la Commission des 
tourbieres, est approuvé. M. Stebler s’est retiré de cette 
commission. Il ne sera pas remplacé pour le moment. 


12. Le Comité central écrira au Conseil fédéral pour at- 
tirer son attention sur la grande valeur de la collection 


archéologique et anthropologique du Schweizerbild, ap- 


, 


28 PROTOCOLES 


partenant à M. le D' Nuesch, et sur l’intérét scientifique- 
qu'il y aurait pour la Suisse à la conserver. 


13. L'assemblée approuve la liste de présentation de- 
7 membres honoraires et de 27 membres effectifs. (Voir la 
liste aux annexes.) 


14. M. le professeur Rexevier fait une proposition ten- 
dant à la revision des statuts, pour donner à la Commission 
préparatoire une compétence plus grande, et décharger. 
ainsi les assemblées générales. Après discussion, cette pro- 
position est retirée, sur la promesse du Comité central d'é-- 
tudier la question et de consulter les personnes compé- 
tentes de la Société. 


15. La ville de Schaffhouse est choisie comme lieu de- 
réunion de la session de 1894, ensuite d’une invitation de- 
la Société cantonale. M. le professeur MæIsTER, désigné- 
comme président, remercie l’assemblée de l'honneur qui. 
est fait à son canton et à lui-même. 


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À 


PROTOCOLES 


II 


_ Assemblées générales. 


Première assemblée générale. 


Lundi 4 septembre 1893, à 9 heures du matin, dans la 
salle du Grand Conseil. 


1. M. Renevier, président annuel, ouvre la session en 


souhaitant la bienvenue aux membres de la Société helvé- 


tique et à tous les assistants, puis il fait lecture de son 


adresse présidentielle, consacrée à la Géologie des Préalpes 
«de la Savoie. 


2. M. F.-A. Forez, president central, présente le rapport 


«du Comité central sur l’année écoulée ; il rend hommage à 


la mémoire de notre vénéré caissier, M. le D' CustER, aux 


obsèques duquel le Comité central était représenté. Ce 


rapport est approuvé, ainsi que celui des commissaires-vé- 
rificateurs des comptes. 


3. La ville de Schaffhouse est choisie pour recevoir la 


Société helvétique en 1894, et M. le prof. MEISTER est ap- 


pelé à la présider. M. Meister adresse des remerciements 


à l'assemblée. 


4. Le Club alpin ayant renoncé à s'occuper des études 


du glacier du Rhône, l'assemblée décide de continuer les 


recherches scientifiques concernant les glaciers et d’en 


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30 PROTOCOLES 


charger l’ancienne commission, composée de MM. Ed. 
HacexBacx et Louis Rürimeyer, à Bâle; Coaz, inspecteur 
forestier en chef, à Berne; Albert Hem, à Zurich ; 
Ed. Sarasin, à Genève; puis, comme membre nouveau, 
M. Léon DuPasquier, à Neuchâtel. Devenu président cen- 
tral, M. F.-A. Forel s’est retiré de cette commission. Un 
appel sera adressé au bureau topographique fédéral pour 
le prier de continuer à s'intéresser à ces études. 

5. Le rapport de la Commission geologique,"ainsi que 
celui concernant l’acquisition du bloc erratique du Stein- 
hof, présentés par M. le prof. Lang, sont adoptés. (Voir aux 
annexes.) 


6. M. le prof. Hem donne lecture du rapport sur la 
Fondation ScHL&rLı, lequel est approuvé. (Voir aux an- 
nexes.) 


7. M. F.-A. Forez communique à l'assemblée ‘le préavis 
du Comité central, relatif à la collection paléontologique et 
anthropologique provenant des fouilles du Schweizerbild. 
M. le D’ Nuesch, propriétaire de cette magnifique collec- 
tion, a reçu des offres de l'étranger, et comme il y aurait 
un grand intérêt scientifique à la conserver en Suisse, le 
Comité central s’adressera au Conseil fédéral pour le prier 
d'y vouer son attention. 


8. M. Raoul Picrer ‘, de Genève, expose les résultats de: 
ses recherches relatives à l'influence des basses tempéra- 
tures sur les phénomènes vitaux. 

Une question se pose tout d’abord : En quoi consistent 
les phénomènes vitaux. La définition de la vie a été tentée: 
bien souvent, mais personne n’a réussi à la donner. Il faut 
remplacer ici la définition simple par un ensemble de faits 
généraux donnant le tableau de ces phénomènes. Le phé- 


1 Extrait, avec quelques modifications, de la Gazette de Lausanne 
du 5 septembre 1893. 


PREMIERE ASSEMBLEE GENERALE 


nomene vital se passe toujours dans l’organisme de l’in- 
dividu, et c’est de la reaction de cet organisme contre le 
milieu qui l’entoure, que naît l’idée de la vie. 

L’individu, conscient ou inconscient, cherche à se sauve- 
garder contre les influences qui tendent à le détruire ; ce 
caractère distinctif de l'être vivant s’observe du haut en bas 
de l'échelle, jusqu'aux êtres infiniment petits, réduits à une 
cellule. Tant que cette lutte entre l'organisme et le milieu 
ambiant se poursuit dans certaines conditions, l'équilibre 
est maintenu, la vie ne cesse pas ; mais où cet équilibre 
est troublé, les phénomènes vitaux sont modifiés et ces mo- 
difications constituent les maladies. 

Comment les basses températures agissent-elles sur l’or- 
sanisme vivant? L'étude de cette question comprend un 
ensemble énorme de faits, dont il n’est possible de donner 
qu'un court aperçu. 

Les expériences de M. Pictet ont porté d'abord sur les 
mammifères. Les bains, qui avaient été employés jusqu’iei 
comme agents réfrigérants, présentent l’inconvénient d'agir 
trop subitement, à cause de la grande absorption de cha- 
leur due à la conductibilité de l’eau. L'auteur se sert, pour 
ses expériences, d'un cylindre de cuivre rempli d'air, long 
de 1 mètre sur 35 em. de diamètre ; les parois de ce réci- 
pient peuvent être portées à des températures variant de 
0100" 

Plaçons un chien dans l’appareil refroidi à — 80° ; nous 
allons assister à un spectacle saisissant, à un véritable drame, 
c'est la nature qui lutte pour tenter de sauver l'animal ; 
aussitôt la respiration s'accélère, la circulation devient plus 
rapide ; le chien mange avec avidité des aliments qu'il re- 
fusait tout à l'heure; il sent qu'il doit se pourvoir de com- 
bustible. Fait remarquable : pendant les premières 10 mi- 
nutes, la température s'élève d’un demi-degré, tant est 
énergique la résistance de l’organisme. 


52 PROTOCOLES 


Bientôt la lutte devient inégale. Le froid continuant à 
agir, l'organisme se trouve dans la situation d’un capitaine 
qui veut à tout prix sauver son navire, il jette par-dessus 
bord tout ce qui n’est pas indispensable. Le sang reflue 
vers l’intérieur du corps; les extrémités se refroidissent, 
elles se congèlent même, tandis que la température centrale 
se maintient; au bout d’une heure et demie, la tempéra- 
ture du chien n’a baissé que d’un degré. Enfin arrive un 
moment où la lutte n’est plus possible ; la température, qui 
s'était maintenue jusque-là, tombe tout d’un coup à 39°; l’a- 
nimal s’affaisse, il devient inerte et ne peut dès lors plus 
être ramené à la vie. 

M. Pictet a fait des expériences sur lui-même, en plon- 
geant son bras dans l'appareil réfrigérant. Pendant les pre- 
mières 5 minutes, l'impression n’est pas trop désagréable, 
on perçoit seulement le refroidissement du bras tout en- 
tier; mais bientôt survient une vive douleur qui n’est pas 
rapportée à la peau comme dans les circonstances ordi- 
naires, mais semble siéger dans le périoste. Lorsque le 
bras est retiré de l'appareil, on constate que la mobilité 
west pas influencée; il n'y a pas d’engourdissement, mais 
la douleur persiste quelque temps dans l’intérieur du 
membre et l’on ressent une chaleur intense, due à la réac- 
tion très vive qui succède au refroidissement. 

Il arrive souvent dans ces expériences que l’on recoive 
des brûlures par le froid, surtout si l’on touche par mé- 
garde les parois du récipient ; la sensation que l’on éprouve 
est semblable à celle d’une piqûre de guèpe. Dans le pre- 
mier degré de brûlure, on sent une vive douleur, mais la 
peau n’est pas désorganisée ; il se produit seulement une 
tache violette. Dans les brûlures du second degré, l’épi- 
derme est enlevé et les tissus paraissent profondément 
altérés, car il se forme une ulcération qui met fort long- 
temps à guérir. 


BRATEN 


PREMIERE ASSEMBLEE GENERALE 33 


Les poissons opposent une resistance extraordinaire aux 
basses temperatures; on peut les congeler dans un bloc de 
glace au point de les rendre cassants comme des glacons et 
les voir revivre après le degel; il ne faut cependant pas 
descendre au-dessous de — 35°. Les grenouilles supportent 
très bien un froid de — 28°; toutefois, à partir de — 35°, 
leur sort devient problématique. Les orvets ont résisté à 
— 25° et sont morts à — 35°. Des scolopendres ont sup- 
porté — 50°; des escargots — 110° à — 120°, à condition que 
leur opercule soit intact. Les œufs d'oiseaux, par contre, 
sont très sensibles, surtout s'ils ont été pondus depuis un 
ou deux jours; au-dessous de — 2° ou — 3°, ils périssent. 
Les œufs (cocons) de fourmis sont encore plus délicats, 
tandis que les œufs de grenouilles supportent sans dom- 
mage — 60°. Les œufs de vers à soie résistent à des tempé- 
ratures assez basses ; s’ils viennent d’être pondus, ils résis- 
tent à — 40° et éclosent très bien le printemps suivant ; ce 
refroidissement s’opposant au développement des germes 
infectieux, il y a là un moyen de préserver la chenille des 
maladies, qui causent dans les établissements de séricicul- 
ture de si grands désastres. Les infusoires vivent encore à 
— 60°, mais à — 90° ils meurent tous. Quant aux microbes, 
M. Pictet a constaté que même en les soumettant à une 
temperature de — 213°, dans de l’air atmosphérique soli- 
difié, on ne parvenait pas à les tuer, bien que toute action 
chimique ait cessé dejà à — 110°. 

Résumant les faits acquis, l’'éminent conférencier arrive, 
par des considérations philosophiques de l’ordre le plus 
élevé, à des conclusions franchement spiritualistes. 

9. M. Brückner, prof. de géographie à l’Université de 
Berne, présente une étude sur l’action érosive des torrents 
(Geschwindigkeit der Abtragung des Landes durch die 
Flüsse). 


ACT. HELV. LAUSANNE, 1893. 8 


34 PROTOCOLES 


Après avoir constaté qu'il se produit des exhaussements 
du sol, atteignant en Suede et en Finlande jusqu’a 15 milli- 
metres par an, l’orateur analyse les causes qui abaissent 
le niveau des continents et qui contribuent à la « denuda- 
tion » du sol. 

Celle-ci peut être appréciée par la quantité de matériaux 
charriés par les cours d’eau. Ces matériaux sont de trois 
catégories : les substances dissoutes, les particules en sus- 
pension, les graviers roulés. La valeur de ces divers fac- 
teurs n’a été étudiée que pour un petit nombre de rivières, 
notamment en Suisse: au cône de déjection de la Reuss 
à Fluelen, par le prof. A. Heim; puis à l'embouchure de la 
Kander dans le lac de Thoune, par MM. Steck et Brückner. 
Tenant compte également des substances solubles et des 
particules en suspension, entraînées par le courant, ces 
auteurs ont constaté que la quantité de matériaux en- 
levée par la Reuss et la Kander représente, si on la ré- 
partit sur le bassin entier de ces rivieres, un abaissement 
du sol d’un demi-millimetre par an. La denudation causee 
par les fleuves de plaine est infiniment moindre et n’at- 
teint qu’une valeur tout à fait minime. 


10. Sur la proposition de M. Brückner, vu l'intérêt de la 
question traitée, l'assemblée décide la création d’une Com- 
mission des rivières. Cette commission sera composée de 
MM. Brückner, professeur à Berne; Duparc, professeur à 
Genève, et Hem, professeur à Zurich. 


11. M. le Président soumet au vote de l'assemblée la 
liste de presentation de 27 candidats , proposés pour deve- 
nir membres de la Société, et de 7 savants étrangers, pré- 
sentés comme membres honoraires. Cette liste est distribuée 
à tous les membres présents et le dépouillement est effec- 
tué pendant la séance. Toutes ces présentations sont 
acceptées à l’unanimité. (Voir aux annexes.) 


SECONDE ASSEMBLEE GENERALE 35 


12. M. Fr. Lane donne lecture du rapport de M. Worr sur 
les travaux de la Commission de geodesie, lequel est 
approuve. (Voir aux annexes.) 


13. Le rapport de la Bibliothèque, presente par M. le pro- 
fesseur GRAF, bibliothécaire en chef, est adopté. Un crédit 
de 1200 fr. est accordé. (Voir aux annexes.) 


14. Le rapport de la Commission sismologique est ap- 
prouvé et un crédit de 200 fr. accordé. MM. Louis GAUTHIER, 
à Lausanne, et Aug. Jaccarp, au Locle, entrent comme 
membres nouveaux dans cette Commission, en remplace- 
ment de M. F.-A. Forel. 


Seconde assemblée générale. 


Mercredi 6 septembre, à 8 heures du matin, dans la 
salle du Grand Conseil. 


1. Il est accordé à la Commission des tourbières un crédit 
de 300 fr., ensuite de la lecture de son rapport, qui est 
approuve. (Voir aux annexes.) 


9. Le rapport de la Commission limnologique est 
approuve. Le credit de 200 fr., demandé par elle, lui est 
accorde. (Voir aux annexes.) 


3. L’assemblee procède ensuite a la réception de trois 
nouveaux membres ordinaires. 


4. M. Henri GorLırz, professeur a Lausanne, entretient 
l’assemblée de ses recherches sur les plissements anciens 
du massif de Morcles. Les schistes cristallins de cette région 
peuvent se subdiviser en deux groupes: l’un plus jeune, 
celui des cornes vertes; l’autre plus ancien, celui des mica- 
schistes. Ces groupes dessinent trois anticlinaux et quatre 
synclinaux. Dans l’un de ces derniers repose le grand syn- 
clinal connu du Garbonique; enfin le tout est recouvert en 


r 


36 PROTOCOLES 
discordance par le grand pli couché, si bien décrit par M. 
Renevier. | 

L’auteur montre qu'il faut voir, dans les plissements du 
soubassement cristallin, les restes de la vieille chaîne calé- 
donienne, tandis que le synclinal carbonique est d’äge her- 
cynien et qu’enfin le grand pli couché est d’äge alpin. 

M. Golliez fait voir encore, sur une coupe a grande 
échelle, que ces ridements d’äges différents se sont repro- 
duits dans les mêmes plis anciens, ceci à l’appui des idées 
de M. Bertrand sur cette question. 

Enfin M. Golliez annonce la découverte, au pont de Do- 
rénaz, d'un poudingue plus ancien que les poudingues car: 
boniques, dans un des complexes de cornes vertes. Cest la 
première fois qu'on signale une telle trouvaille dans nos 
Alpes. 

5. M. J. Prccarp, professeur de chimie à Bâle, entretient 
l'assemblée des expériences qu'il a faites aux entonnoirs 
de Bonport (vallée de Joux). 

On admettait depuis longtemps que l’eau du Lac Bre- 
net, qui s’engouffre dans les entonnoirs, réapparaît aux 
sources de l’Orbe. Néanmoins cette hypothèse n’avait ja- 
_ mais été confirmée par l'expérience, bien que la preuve 
eût présenté un grand intérêt scientifique et pratique. Ré- 
cemment encore, MM. Forel et Golliez tentèrent de la four- 
nir, en jetant dans les entonnoirs de Bonport une solution 
de violet d’aniline acide; après quoi ils attendirent vaine- 
ment, pendant quatre heures et demie, que l’eau sortit co- 
lorée aux sources de l’Orbe. Le résultat négatif de cet 
essai provenait de ce que la matière colorante employée 
avait été décomposée dans le sol calcaire. En outre, le 
temps d'observation aux sources de l’Orbe avait été in- 
suffisant. 

M. Piccard a répété l'expérience, en employant une solu- 
tion de fluorescéine, substance qui possède un pouvoir 


SECONDE ASSEMBLEE GENERALE 37 


colorant considérable et ne présente pas les inconvénients 
du violet d’aniline. 

N’ayant prévenu personne, M. Piccard jeta la solution 
colorante dans les entonnoirs de Bonport, et s’en alla sans 
attendre le résultat de son experience. Ge furent les jour- 
naux qui lui en apprirent le brillant succès ; ils racontèrent 
que l’eau de l’Orbe avait été colorée en vert pendant 18 
heures. D’après les observations faites, l’eau a commencé à 
ressortir colorée 50 heures après l'introduction de la fluo- 
rescéine. La durée du passage peut être évaluée à 12 heu- 
res. Chose curieuse, si elle se confirme, on prétend que le 
Nozon s’est aussi coloré en vert!. Comme le liquide colo- 
rant n’a pas été versé dans le lac, mais seulement dans 
l’entonnoir, cela prouverait qu'il existe de vastes chambres 
souterraines alimentant à la fois les deux rivières. 

M. Piccard tient à rassurer la population des bords de 
l’Orbe, que la coloration inusitée de la rivière avait vive- 
ment inquiétée. La fluorescéine n’est pas vénéneuse; elle se 


trouvait d’ailleurs dans l’eau à un degré de dilution tel, 


qu’elle ne pouvait avoir aucune influence nuisible sur les 
poissons ?. Pour mieux convaincre son auditoire, il avale 
séance tenante un verre de ce liquide, couleur émeraude, 
bien plus concentré que ne l'était ’Orbe au moment de 
l'expérience. 

Une discussion s’engage à la suite de cette communica- 
tion. 


M. Forez était persuadé depuis longtemps de l’origine 
lacustre des sources de l’Orbe; la nature de l’eau, ses va- 


1 D’après des renseignements ultérieurs, la nouvelle de la colora- 
tion du Nozon ne s’est pas confirmée (Piccard). 


2 Le degré de dilution de la fluorescéine pendant le passage maxi- 
mum peut être évalué à 0,000 000 006, le volume du canal souterrain 
à 200 mille mètres cubes. 


PROTOCOLES 


riations de température, coincidant avec celles du lac, en 
étaient un indice certain. MM. Lucien Reymond et Aubert 
avaient déjà essayé en 1865, sans succes d’ailleurs, d’en 
fournir la preuve directe. L’orateur félicite M. Piccard du 
brillant résultat de son expérience. 


M. Ch. Durour avait remarqué, il y a 40 ans environ, que 
l’eau de l’Orbe a un goût fade et insipide, semblable à ce- 
lui de l’eau du lac; il avait vu dans ce fait un indice de 
son origine lacustre, qui ne fait plus de doute aujourd’hui. 
Il félicite également M. Piccard. 


6. Le rapport de la Commission des memoires est lu et 
adopté. Son président, M. le prof. C. CRAMER, démission- 
naire, est remplacé comme tel par M. le prof. Arnold Lang, 
de Zurich, qui devient ainsi membre du Comité central; 
puis M. le prof. RenEviER est désigné comme membre de la 
Commission. Conformément aux propositions du Comité 
central, la Commission de publication disposera du subside 
fédéral de 2000 fr., et, en outre, du produit de la vente des 
mémoires. (Voir aux annexes.) 


7. M. Marc MicHeLI propose de voter de vifs remercie- 
ments aux autorités cantonales vaudoises, ainsi qu'à la 
Municipalité de Lausanne, pour l’aimable réception qu’elles 
ont faites à la Société helvétique. — Adopté avec enthou- 
siasme. 

Sur la proposition du même membre, l’assemblee ex- 
prime sa reconnaissance au Comité annuel et à ses Com- 
missions, pour la maniere distinguée dont ils ont organise 
et dirige la session de Lausanne. 


PROTOCOLES 39 


III 


Assemblées annuelles des Sociétés auxiliaires. 


A. Zwolfte Jahresversammlung 
der Schweizerischen geologischen Gesellschaft. 


5. September 1893, 8 Uhr Morgens. 


1. Der Herr Präsident Renevier eröffnet die Versamm- 
lung und ersucht, in Abwesenheit des Actuars, Herrn 
Prof. Heim das Protokoll zu führen. 


9. Verlesung des Protokolls der letzten Jahresversamm- 
lung wird nicht verlangt, da dasselbe schon in den Eclogæ 
gedruckt worden ist. 


3. Der Präsident verliest den Jahresbericht des Comité. 
(Voir aux annexes.) 


4. Herr Golliez berichtet als Rechnungsrevisor über die 
Rechnung: 
« Les soussignes ont examine la comptabilite de la 
» Société geologique et l’ont trouvee parfaitement con- 
» forme aux écritures et aux pieces justificatives. Ils pro- 
‘» posent à l'Assemblée générale d’en voter l’approbation, 
» avec remerciements au caissier. 
» Lausanne, le 14 août 1893 : Henri GoLLiez, prof. 
» Berne, le 16 août 1893 : D' HS Frey, P. D. » 
Die Discussion über Jahresbericht und Rechnung wird 


nicht benützt, die Abstimmung ergibt einstimmige An- 
nahme von Jahresbericht und Rechnung. 


40 PROTOCOLES 


5. Das Budget für nächstes Gesellschaftsjahr, wie es im 
Jahresbericht enthalten ist, wird gesondert zur Discussion 
gebracht und ohne Abänderung angenommen. 


6. Herr Golliez hat als Rechnungsrevisor schon seit 2 Jah- 
ren funktionnirt. An seine Stelle wird für die zwei folgen- 
den Jahre Herr Schardt gewählt. Herr Frey bleibt noch 
ein Jahr neben demselben. 


7. Der Präsident legt das Excursionsprogramm der ita- 
lienischen und der französischen Geologischen Gesell- 
schaften vor. 


S. Herr Schardt frägt an, wie es die Gesellschaft nächstes 
Jahr in Beziehung auf ihre Generalversammlung und ihre 
Excursion wegen dem internationalen Congress halten 
soll. Es wird darauf nach einer kurzen Discussion be- 
schlossen : 

Die Schweizerische geologische Gesellschaft hält im 
Sommer 1894 keine Extraexcursion ab. Für die Jahres- 
versammlung der Schweizerischen Naturf. Ges. wählt sie 
ihre Delegirten ; die Jahresversammlung aber soll in 
Zürich gelegentlich des internationalen Gongresses statt- 
finden. Das Comité soll noch prüfen, ob den internationalen 
Excursionen eine solche durch den Randen unter Leitung 
von D: Schalch anzufügen sei. 

Weitere individuelle Anregungen werden nicht gemacht. 

9. Für die wissenschaftlichen Verhandlungen, die Sec- 
tionssitzung für Geologie, wird das Bureau wie folgt be- 
stellt: = 

Präsident: Herr Cotteau; Vizepräsident : Heim; Sekre- 
täre : Wehrli und Lugeon. 

Schluss der Sitzung 9. Uhr. 

Prof. Alb. Hem. 


cash sa 


PROTOCOLES 41 


B. Vierte Jahresversammlung 
der Schweizerischen Botanischen Gesellschaft. 


5. September 1893, 8 Uhr Morgens. 


1. Der Vizepräsident C. ScHRÖTER eröffnet die Sitzung 
mit einigen Worten in denen er der Waadtländischen 
Botaniker und insbesondere L. Favrat’s gedenkt. 


9. Die sämmtlichen bisherigen Vorstandsmitglieder 
werden auf neue Amtsdauer von 3 Jahren wiedergewählt. 


3. Bezüglich der Frage der Herstellung einer Flora der 
Schweiz waltet eine belebte Discussion. In einer Abstim- 


mung erklärt die Versammlung, es sei die Herstellung einer. 
 Kryptogamenflora wünschbar. Der Vorstand wird mit dem 


weitern Studium der Angelegenheit beauftragt. 


4. Auf Antrag des Vorstandes wird beschlossen : es seien 
in den «Berichten» künftig nur noch solche kleinere Origi- 
nalarbeiten aufzunehmen, welche die Flora der Schweiz 
betreffen, es sei ferner daselbst die Rubrik : « Fortschritte 
der Floristik » bis auf weiteres auf die Phanerogamen zu 
beschränken, und habe nur alle zwei Jahre zu erscheinen. 


5. Bezüglich des Antrages auf Abfassung und Heraus- 
gabe eines schweizerischen botanischen (resp. naturwis- 
senschaftlichen) Reisehandbuches, erklärt die Versamm- 
lung, es sei ein solches Unternehmen mehr Sache privater 
Initiative. 

6. Auf Antrag des Vorstandes beschliesst die Gesell- 
schaft eine Sammlung von Photographien merkwürdiger 
Bäume anzulegen. 


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49 PROTOCOLES 


IV 


Conférences spéciales. 


A. Conférence du lundi 5 septembre, a 4 heures. 


La physiologie des Aveugles 
par M. le prof. D Marc DUFOUR!. 


L’aveugle est-il égal à un voyant sur les yeux duquel on 
aurait mis un bandeau ? Peut-il y avoir une suppléance de 
fonctions, comme on en voit si souvent dans la série ani- 
male ? Telle est la question que M. Dufour se pose après 
avoir cité quelques exemples dans lesquels l’organe ocu- 
laire disparu est remplacé par les organes tactiles. Répon- 
dant affirmativement à cette question, il établit qu’il y a 
une physiologie spéciale des aveugles, physiologie dont la 
suppléance des sens, due au développement spécial de cer- 
tains centres cérébraux, est le trait caractéristique. En effet, 
le jeune aveugle normal marche, court avec précaution, 
contourne un arbre, marche sur un mur, court après son 
cerceau, joue aux billes, à la toupie, tout cela par la sup- 
pléance de trois sens : l’ouie, l’odorat et le toucher. 

Par l’ouie l’aveugle signale les petits arbres à 2 mètres 
de distance, les tiges de becs de gaz à 1 mètre; il constate 
les portes devant lesquelles il passe, les maisons à 20 


1 Compte rendu du Nouvelliste Vaudois, du 5 septembre, revu et 
complété par l’auteur. 


PREMIÈRE CONFÉRENCE 43 


mètres. Cela vient du changement qui se produit dans le 
bruit des pas ou du bâton, ensuite de la réflexion des on- 
des sonores par l'obstacle interpose. C’est l'extrême dimi- 
nution d’un phénomène que nous apprécions très bien 
quand nous sommes en wagon et que, les yeux fermés, 
nous disons si le train longe un mur, s’il passe sous un 
pont ou sur un remblai. 


L’aveugle a-t-il une réelle augmentation de l'audition ? 
Entend-il des bruits plus faibles que le voyant ? 

Les expériences faites à l’Asile des aveugles ont montré 
que si trois hommes normaux avaient une audition 
moyenne de 110, trois jeunes filles voyantes en avaient 
uné moyenne de 160, et cinq jeunes aveugles une moyenne 
de 208. L’attention exercée peut expliquer cette différence. 

Quant à l'appréciation de la direction du son, les aveu- 
gles ont fait une erreur moyenne de 6° d’angle, les voyants 
en ont fait une de 13°. Un jour, un bateau à vapeur tout 
près de la côte de Savoie était dans un épais brouillard et 
ne pouvait avancer, car une cloche sonnait en Savoie et 
l'équipage ne put s’accorder pour dire si c'était à droite ou 
à gauche. Un aveugle exercé aurait pu le leur dire, et dans 
ce cas particulier il manquait un aveugle pour diriger le 
bateau. 

L’aveugle apprécie très bien les particularités de la voix; 
celle-ci a pour lui une physionomie très personnelle : il juge 
d'après la voix siune personne a bonne façon; il sait quelle 
est sa taille, quel est son âge. Il reconnaît, bien mieux que 
nous ne le ferions nous-mêmes, une personne de sa con- 
naissance au son de sa voix. 

L’odorat et le toucher lui donnent encore bien des ren- 
seignements utiles, et cela d'autant plus que la quantité 
de choses préalablement acquises par ces sens est plus 
grande. 


L'Arte a CIS 


44 PROTOCOLES 


M. Dufour indique par des exemples combien la somme 
des choses déjà enregistrées par un sens donne de clarté 
aux constatations nouvelles que nous faisons par ce sens. 
Les aveugles sont ainsi tout naturellement au bénéfice de 
cette loi pour les renseignements fournis par l’ouie, l’odo- 
rat et le toucher. 


Si l’on cherche à apprécier la somme de malheurs hu- 
mains qui résultent de la cécité, il faut distinguer 3 cas: 

1° l’homme adulte qui perd la vue ; 2° l’enfant devenu 
aveugle tôt dans la vie ; 3° l’aveugle-ne. 


L'homme adulte qui perd la vue a le sentiment absolu 
de sa perte, sa souffrance est entière. Pour l'enfant devenu 
aveugle, la suppléance partielle s'établit et il est moins 
fortement éprouvé par la lacune de la sensation. Quant à 
l’aveugle-né, il lui est très difficile de se rendre compte de 
ce qui lui manque, malgré les récits des voyants. Les cen- 
tres visuels du cerveau n'ayant jamais fonctionné, n’ont 
pas non plus le besoin de la sensation qu'ils ne connaissent 
point. Peut-être nos récits ne lui causent-ils pas beau- 
coup plus de regrets que ne le feraient à nous-mêmes les 
récits d'un homme doué d’un 6° sens. 

A cet égard, les opérations heureuses pratiquées sur des 
aveugles-nés donnent des renseignements péremptoires. 
Au moment où ils reçoivent la vue, ils ne savent qu’en 
faire, n'ayant pas le développement nécessaire des centres 
cérébraux pour élaborer et interpréter les excitations spé- 
cifiques de la lumière. L'arrivée de la première image ré- 
tinienne chez un homme de 20 ans, par exemple, peut être 
comparée à une première dépêche télégraphique passant 
par un fil établi depuis longtemps, mais qui n'aurait jamais 
fonctionné. La dépêche passe par le nerfoptique, arrive 
aux cellules de l’écorce du lobe oceipital qui sont en quel- 
que sorte le bureau de réception, et trouve là... un télégra- 


i 


SECONDE CONFÉRENCE 45 


phiste dans l'enfance; non que ce telegraphiste soit jeune, 
mais parce qu'il n'a encore rien enregistré 

On peut done admettre qu’ensuite du defaut de déve- 
loppement de l’organe central, l’absence des sensations 
visuelles n’est pas si vivement ressentie par l’aveugle-né 
qu'il semblerait au premier abord. 

Quoi qu'il en soit, conclut M. le D' Dufour, et malgré la 
suppléance des sens, que j'ai cherché à vous démontrer, la 
lutte pour la vie est äpre et dure à l’aveugle ; il l’aborde 
avec une arme de moins, et il a droit ainsi à notre plus 
affectueux intérêt. 


B. Conférence du mardi 6 septembre, à 4 heures. 


La Psychologie de l’escargot 


par M. le prof. Emize YUNG. 


L'auteur commence par justifier le titre qu’il a donné a 
son entretien. Puisque les animaux inférieurs sentent, se 
souviennent, font des distinctions entre les choses, raison- 
nent en une certaine mesure, éprouvent des sentiments 
d'amour, de haine, de plaisir, etc., puisque ces phénomè- 
nes sont irréductibles aux lois de la mécanique, et qu'ils 
supposent chez ces animaux le principe de la conscience, 
il est indiscutable que leur étude fait partie du domaine 
de la psychologie. 

A ce propos M. Yung fait remarquer que l’histoire na- 
turelle, telle que nous la comprenons aujourd'hui, est 
beaucoup trop confinée dans l'étude de la morphologie. 


46 PROTOCOLES 


Nos musees ressemblent trop à des cimetières, nos labo- 
ratoires à des boucheries. M. Yung aspire à une histoire 
naturelle vivante. Tout en reconnaissant la haute portée 
des recherches anatomiques, il lui semble que l’on com- 
mence à se lasser de couper en tranches des noyaux 
cellulaires, de colorer minutieusement les particules du 
protoplasme. On reconnaît la nécessité de se préoccuper 
davantage des manifestations vitales. C’est en complétant 
nos observations anatomiques, par des investigations sur 
la physiologie et la psychologie des animaux à tous les 
degrés de la série zoologique, que nous arriverons à com- 
prendre la physiologie et la psychologie de l’homme. 


L'auteur montre ensuite que la méthode objective. 
des sciences naturelles est parfaitement applicable aux 
recherches psychologiques, en vertu de la concomitance- 
qui existe entre les faits psychiques et les faits physiques. 
Tout phénomène mental est accompagné d'actes, c’est-a- 
dire de mouvements, qui le révèlent à l'observateur suffi- 
samment sagace pour en trouver la vraie signification. 


A l’appui de cette thèse, le conférencier expose le résul- 
tat de ses recherches sur les fonctions psychiques de l’es- 
cargot, accompagnant son récit de projections d’escargots. 
vivants et de photographies instantanées. 

M. Yung a porté d'abord son attention sur les sensations 
qui sont les matériaux premiers de tout travail mental. 
Les organes sensoriels ne sont pas encore différenciés chez. 
l’escargot au même degré que chez les animaux supé- 
rieurs. Les sens du toucher, du goût, de l’odorat sont en- 
core confondus à la surface entière du corps, de sorte que 
le mollusque perçoit les odeurs, par exemple, par le bord 
de son pied, en même temps que par ses tentacules. Il est 
vrai que le sens olfactif atteint à l'extrémité de ces der- 
niers son maximum d’acuité, mais l’ablation des tentacu- 


SECONDE CONFÉRENCE 47 


les n'empêche nullement l'animal de distinguer les divers 
parfums. Le sens gustatif, bien que plus délicat dans le voi- 
sinage des lèvres, existe également sur les tentacules infé- 
rieurs et sur le pied. Le sens tactile est très développé partout, 
mais plus particulièrement aussi vers l'extrémité des ten- 
tacules. L’escargot recueille les moindres souffles de l'air, 
les plus légères trépidations du sol; son extrême impres- 
sionnabilité pour les différences de température rend les 
expériences fort difficiles. Quant à l’ouïe, la situation pro- 
fonde des otocystes laissait prévoir que ces organes sont 
peu sensibles. En effet, toutes les expériences prouvent 
que l’escargot est très « dur d’oreille ». Il ne paraît sen- 
sible qu'aux sonorités très basses ou très aiguës, mais de- 
meure sourd à la plupart des sons que nous percevons 
nous-mêmes. 

M. Yung confirme les recherches de Willem sur l’exis- 
tence de la fonetion dermatoptique chez l’escargot. Il en- 
tre dans quelques détails sur son extrême myopie. Les 
experiences relatives à la perception des couleurs ont 
donné des résultats négatifs. L’escargot est beaucoup plus 
sensible aux variations d'intensité lumineuse qu'aux diffé- 
rences de réfrangibilité; une lumière trop intense lui est 
désagréable. 

L'auteur a étudié les faits et gestes de l’escargot cher- 
chant sa nourriture et observé ses préférences à cet égard. 
La gourmandise que manifestent ces animaux pour les 
fraises, les champignons, etc., a servi à instituer des expé- 
riences sur leur mémoire. Cette faculté est rudimentaire, 
mais elle peut être développée par l'exercice. M. Yung 
montre un escargot qui, après un exercice de huit jours, 
avait appris à retrouver le lieu où des fraises étaient pla- 
cées; après en avoir été éloigné, il y revenait sponta- 
nément , à travers un chemin compliqué de plus de 15 me- 
tres de longueur. Les fraises ayant été enlevées du lieu 


* 


148 PROTOCOLES 


en question, il ne pouvait être guidé que par ses souve- 
nirs. Un autre individu retrouvait sa demeure après une 
absence de trois jours; il avait donc une représenta- 
tion mentale de sa situation et des particularités de la 
route qui y conduisait. Toutefois le souvenir d’une sensa- 
tion ne se manifeste que lorsque celle-ci a été souvent 
renouvelée. Les faits, relatifs à la reconnaissance des escar- 
gots entre eux, prouvent aussi en faveur de leur mémoire. 


En terminant, M. Yung cite des preuves de l'intelligence 
des escargots, qui se manifeste par la spontanéité et l’ori- 
ginalité de certains de leurs actes, et il montre les attitudes 
qui traduisent chez ces mollusques les sentiments de plai- 
sir et de peine. 


PROTOCOLES 49 


y 


Séances des Sections. 


A. Section de physique. 


Séance du 5 septembre 1893, à l’auditoire de physique. 


Président d'honneur: M. Gariel, professeur à Paris. 
Président : M. Henri Dufour, professeur à Lausanne. 
Secrétaire : M. Bührer, pharmacien à Clarens. 


La séance est ouverte à 8 X heures, par M. le professeur 
Henri Durour, qui rappelle par quelques mots le souvenir 
de M. Louis Dufour, l’éminent physicien de l’Académie 
de Lausanne, dont le portrait orne la salle. 


1. M. AwsLer-Larron, de Schaffhouse, décrit un limni- 
mètre enregistreur transportable, de son invention, au 
moyen duquel on évite les erreurs des limnimètres stables 
qui donnent souvent des cotes trop élevées. M. Amsler 
ayant apporté l'appareil, le fait fonctionner et explique les 
détails de l’ingénieux mécanisme. 


2. M. L.pe LA Rive, de Genève, fait une expérience sur la 
transmission de l'énergie par un fil élastique. Deux poids 
de 5 kilogr., formant pendules, suspendus à des fils de fer 
de 3,5 mètres de longueur, à 4 mètres de distance, sont re- _ 
lies entre eux par un fil élastique. Un seul pendule mis en 
oscillation communique son mouvement à l’autre, dont les 
oscillations augmentent à mesure que celles du premier 

ACT. HELV. LAUSANNE, 1893. ; 4 


50 PROTOCOLES 


diminuent. Le second pendule ralentissant ses oscillations, 
met de nouveau en mouvement le premier, et ainsi de 
suite. Le fil élastique sert de conducteur à l’énergie trans- 
mise d’un poids à l’autre, suivant les conditions de dilata- 
tion et de vitesse des deux sections terminales. 


3. M.le prof. Charles Durour indique un moyen de déter- 
miner le grossissement des lunettes en utilisant le procédé 
bien connu, qui consiste à regarder un objet avec les deux 
yeux. Avec l’un des yeux, on regarde l’objet directement, 
avec l’autre œil on le regarde dans la lunette et l’on com- 
pare la grandeur des deux images. M. GarIEL, répondant à 
M. Dufour, fait entrer en ligne de compte dans cette ques- 
tion fort complexe, la puissance d’accommodation de l'œil. 


4. M. le prof. KLEINER, de Zurich, parle de l’échauffement 
des diélectriques. 


5. M. le prof. Albert RiecenBacH, de Bâle, expose les con- 
ditions des précipitations atmosphériques dans le canton 
de Bâle. La quantité moyenne des précipitations des sta- 
tions qui n’ont pas une situation ou une exposition excep- 
tionnelles, peut être exprimée par la formule : 

R=a+b.h4c.tge. 
h est la hauteur de la station au-dessus du niveau moyen 
de la contrée ; z la moyenne de l’inclinaison du terrain ; 
ab c des constantes, soit a la moyenne annuelle des preei- 
| pitations atmosphériques de la hauteur initiale, d l’aug- 
mentation des précipitations pour un mètre d’elevation et 
c l'augmentation provoquée par l’inclinaison du terrain à 
15°. Les valeurs des constantes sont: 
a, 199,3 (elim = Sie, 

Les résultats des observations pluviometriques de cinq 
années, a Cham, au Gubel et au Righi, ainsi que de huit an- 
nées à Gäbris et au Santis, concordent parfaitement avec 
cette théorie. 


SECTION DE PHYSIQUE 51 


A 11 heures, la section de chimie se réunit à celle de 
physique. 

6. M. le prof. KanLBAUW, de Bâle, expose les résultats de 
ses laborieux travaux de distillation des métaux dans le 
vide. Les cornues en verre de Bohême et en verre d’Iéna, 
que l’orateur fait circuler, étaient plongées dans un bain 
d'huile et ne sont nullement déformées, quoiqu’ayant sup- 
porté des températures allant jusqu’à 900 degrés. Le vide à 
peu près complet dans lequel les distillations ont eu lieu 
permet aux métaux de se volatiliser à une température de 
beaucoup inférieure à celles constatées jusqu'à présent. 
Les métaux présentés par M. Kahlbaum se distinguent de 
ce fait par leur grande pureté. 


7. M. Raoul Pıcrer parle des phénomènes chimiques aux 
basses températures et accompagne ses exposés de quel- 
ques expériences, renouvelées en partie le lendemain en- 
suite d'un petit accident. Les démonstrations du manie- 


ment de l'acide carbonique à l’état liquide et gazeux étaient 
© 


faites surtout en vue des membres de la Société qui se 
vouent à l’enseignement. 

À 1 heure, la séance est suspendue ; reprise des travaux 
à 2 heures. 


8. M. le prof. Ch. GaLoPIN, de Genève, expose les résultats 
que fournit le calcul pour les modifications du son, lorsque 
le corps sonore a un déplacement rapide. Dès que la vi- 
tesse du mobile dépasse celle du son, l'observateur reçoit 
simultanément deux sons, d’abord tous deux plus aigus 
que le son naturel, puis l’un aigu et l’autre grave. Si la vi- 
tesse du mobile surpasse le double de celle du son, ily a 
une dernière période où les deux sons sont graves. 


9. M. Durorr, professeur, à Orbe, présente un nouveau 
baromètre anéroïde de son invention. L'appareil se compose 
d'une boîte d’aneroide portant au fond une glace noire. 


* 


PROTOCOLES 


Une lentille convexe peut étre rapprochée de cette glace 
au moyen d’une vis micrometrique, qui porte un limbe divisé 
permettant de lire le nombre des tours et des fractions de 
tours. En rapprochant la lentille de la glace, on voit appa- 
raître au point de contact les anneaux colorés de Newton. 
Un tube vertical placé au-dessus de la lentille, portant une 
loupe à son sommet et à l’intérieur une glace sans tain, fai- 
sant un angle de 45° avec l’axe du tube, facilite l’observa- 
tion; de même une ouverture latérale qui éclaire le point 
de contact. 

Le baromètre est gradué à la façon ordinaire, par com- 
paraison avec un baromètre à mercure. 

10. M. Crraïs, de Menton, parle de la formation des cli- 
mats de localités. Les conditions géographiques et géolo- 
giques ne suffisent pas, comme on l’admet généralement, à 
constituer le climat d’une région; il faut en chercher la 
raison dans le seul facteur atmosphérique à grande varia- 
bilité, la vapeur d’eau. Dans une atmosphère humide, la 
chaleur du sol se perd difficilement par rayonnement et la 
température réelle du lieu devient supérieure à la tempé- 
rature de latitude. 

11. M. Guys, privat docent à Zurich, expose le parti que 
l’on peut tirer de la connaissance de la moyenne distance 
géométrique de tous les éléments de la section d’un con- 
ducteur, dans le calcul des coefficients d’induction. 

12. M. le prof. Henri Durour présente divers appareils de 
son invention, exécutés par son assistant, M. Möhlenbrücke, 
et construits dans le laboratoire de physique de Lausanne ; 
entre autres, les diverses installations électriques de l’audi- 
toire, celles qui servent à produire l’air comprimé, un ap- 
pareil enregistrant la vitesse et la direction des vents, fone- 
tionnant à l’observatoire météorologique du Ghamp-de- 
l'Air, enfin un ingénieux petit appareil qui permet de me- 
surer le bleu du ciel par comparaison directe. Ge dernier 


SECTION DE CHIMIE 53 


se distingue par une disposition qui fait voir la couleur type 
par transparence, à côté de celle du ciel réfléchie par un 
petit miroir. 


La séance est levée à 4 heures. 


B. Section de chimie. 


Séance du 5 septembre 1898, à l’auditoire de chimie. 


Président d'honneur : M. Friedel, de l’Institut de France. 
Président: M. Brunner, prof., à Lausanne. 
Secrétaire : M. W. Robert, à Lausanne. 


1. M. O. BiLLeter, professeur, à Neuchâtel, entretient 
l'assemblée de la desmotropie des thiurées. L'auteur estime 
qu'il ne faut pas considérer les thiurées comme des corps 
tautomériques. Ce n’est que par comparaison avec les urées 
qu’on leur a attribué une formule symétrique, mais toutes 
leurs réactions s'accordent avec une constitution asymétri- 
que. « M. Billeter a démontré récemment que par l’action 
des chlorures thio-carbamiques disubstitués sur les thiu- 
rées tertiaires, il se forme des combinaisons à constitution 
asymétrique désignées sous le nom de pseudo-dithiobiurets 
qui, sous l'influence de la chaleur, se transforment en di- 
thiobiurets penta substitués à constitution normale. » L’ex- 
périence a montré que les thiurées réagissent sous la forme 
asymétrique et donnent des produits instables. On peut 
conclure que, dans le cas particulier, ces corps ne présen- 
tent pas de desmotropie. Il faut donc s'attendre, en opérant 
sur des thiurées mono ou disubstituées à ce que l’attaque 
se fasse directement sur l’azote. 


04 PROTOCOLES 


Des essais, tentés dans ce but, n’ont pas encore donné de - 
résultats définitifs. 


2. M. le D' Amé Prcrer, de Genève, présente quelques 
observations sur la phénanthridine. Il indique d’abord quel- 
ques-unes des synthèses de cette base, soit à partir de la 
benzilidène-aniline, soit à partir des dérivés du biphényle. 
Il parle ensuite de sa transformation en phénanthridone 
par oxydation au moyen d’une solution de chlorure de 
chaux en présence d’un sel de cobalt, et il termine par 
quelques considérations théoriques sur la constitution des 
hydrates d’ammonium derivant de la phenanthridine. 


3. M. SCHUMACHER-KopP, chimiste cantonal, à Lucerne, 
décrit un cas d’empoisonnement occasionné par la poussière 
des moulins (Mühlenstaub) employée comme nourriture 
pour les bestiaux. L'analyse n’ayant fait constater aucune 
trace d’alcaloide ou de ptomaine, l’intoxication doit être 
considérée comme purement bactériologique. 


M. SCHUMACHER parle d'un autre empoisonnement dû à 
un mélange d’arsenic et de chaux répandu par vengeance 
sur un champ et développe les faits qui, après le meurtre 
de Keller, à Lucerne, ont amené ce dernier à faire des 
aveux. 


4. M. le D' W. Marckwatp, de Berlin, a étudié la consti- 
tution des anneaux de carbone et la position des liaisons 
simples et doubles dans la naphtaline et la quinoline. 


M. FriepeL fait remarquer l’importance que présente la 
stéréochimie dans l’etude des corps organiques et dans 
celle qui occupe M. Marckwald, en particulier. 


_ 5. M. FrIEDEL, de Paris, fait part de ses dernières recher- 
ches sur un nouveau corps obtenu par l’action de l’oxy- 
chlorure de phosphore sur la méthylacétanilide. C’est une 
poudre brune, à reflets bleus, soluble dans l’alcool avec 


SECTION DE CHIMIE 53, 


une belle coloration rouge de fuchsine, qu’on peut consi- 
derer comme le monochlorhydrate d’un ether chlorhydrique 
du carbinol. M. Friedel developpe la constitution de cette 
combinaison et decrit ses proprietes ainsi que celles de 
quelques-uns de ses sels. 


6. M. GLADsToNE, de Londres, parle de « l’âge du cuivre » 
qui a précédé l’âge du bronze. Il a examiné plusieurs outils 
formés d’un metal rouge et rapportés d’Egypte par M. Flin- 
ders Petrie. « Ils sont de cuivre, mais ils contiennent tou- 
jours de petites quantités d’antimoine, d’arsenic, ou même 
d’étain. » On a aussi trouvé une bague d’étain et des orne- 
ments qui, d'après l'analyse, paraissent être de l’antimoine 
métallique. L'auteur a aussi constaté que les outils décou- 
verts par M. Bliss à Lachish, sont en cuivre très dur et 
renferment beaucoup d’oxyde cuivreux. On a encore 
trouvé à Lachish des objets en plomb très pur et des bra- 
celets d'argent. 


7. M. W. RogerT, de Lausanne, lit quelques extraits 


d’une notice sur les travaux’de Samuel Baup, chimiste vau- 


dois peu connu. 


8. M. BRuNNER, empêché par la communication de M. R. 
Prarer à laquelle chacun comptait assister (voir Section de 
physique), renonce à présenter ses travaux sur les nilro- 
prussiates, sur l’action du chloroforme sur la phenylhydra- 
zine et sur un nouvel hydrate de carbone, identique à la 
dextrose au point de vue chimique, mais qui en diffère par 
ses propriétés physiques. 


56 PROTOCOLES 


C. Section de géologie. 


Séance ouverte a 9 heures dans la salle du Grand Conseil, 
après l’Assemblée générale de la Société géologique suisse. 


Président : M. G. Cotteau, d’Auxerre. 
Vice-president: M. le prof. Albert Heim. 
Secrétaires : MM. Wehrli et Lugeon. 


1. M. Gozriez rend compte de l’excursion géologique en 
Chablais, du 29 aoüt au 2 septembre. Il releve combien 
cette region a été scrupuleusement etudiee par MM. Rene- 
vier et Lugeon, dont les participants a la course ont pu 
admirer l’oeuvre. Les points les plus importants ont été 
vérifiés. Le recouvrement par la Brèche du Chablais, sous 
forme d’un grand pli couché, chevauché, a été très nette- 
ment prouve. L’etude des pointements cristallins du pla- 
teau des Gets a convaincu la plupart des excursionistes 
que les schistes, dans lesquels ces pointements sont pinces, 
ne sont en tout cas pas du flysch, mais probablement du 
trias. Le Trias rouge de Matringe a été également admis, 
ainsi que la réapparition de la chaîne de la Chevasse der- 
riere Taninges, sous forme d’un lambeau de flysch et de 
crétacé reposant sous le carbonique. 


2. M. Maurice Lueron a étudié, sous la direction de M. 
Renevier, la région de la Brèche du Chablais. Celle-ci est 
jurassique. Elle représente les niveaux du lias au malm. 
Partout cette région chevauche sur les zones avoisinantes, 
tantôt sur les Préalpes, tantôt sur les Hautes-Alpes, ce qui 
lui donne la forme d’un champignon (double renverse- 
ment anticlinal dans tous les sens). Le renversement, tourné 


5 


SECTION DE GEOLOGIE 57 


du côté des Hautes-Alpes, reproduit, dans le val d’Illiez, un 
phenomene analogue au double pli glaronnais, avec des 
complications analogues à celui-ci. i 


Au cours de la discussion M. Hem, après avoir félicité 
MM. Renevier et LuceoN des beaux résultats obtenus, cons- 
tate que par ceux-ci la géologie des Alpes occidentales et 
orientales se sont rapprochées d’un grand pas, et qu’ainsi 
ilya une très grande ressemblance entre les phénomè- 
nes de ces deux régions (champignon chablaisien, double 
pli glaronnais). | 


MM. pe MarerRıE, RENEVIER, SCHARDT, JACCARD, PENCK 
entrent en discussion sur le m&me sujet. 


3. M. le Dr Beum, de Fribourg en Brisgau, présente de 
splendides polypiers du silurien de Gotland, nettoyés par 
‘l’acide chlorhydrique. 


M. Baum présente encore une belle serie de fossiles cré- 
taciques du Frioul (Italie). Plusieurs exemplaires sont d’une 
rare beauté, surtout les rudistes, que M. Boehm a étudiés 
avec beaucoup de soin. Il considère ces couches comme 
équivalant au cénomanien supérieur. 


4. M. DeLEBECQUE, ingénieur des Ponts et Chaussées, à 
Thonon, présente son bel atlas des lacs français, dont il 
fait hommage à la Bibliothèque de la Société helvétique. 


5. M. DeLEBEcQUE donne aussi les résultats d’une nou- 
velle exploration au glacier de la Tête-Rousse, lequel pro- 
voqua en 1892 le terrible sinistre de St-Gervais. Il soutient 
l'opinion de la crevasse de fond. Pour lui l'accident se re- 
produira tôt ou tard. La vallée est donc à jamais menacée. 


6. Le massif du Simplon excite toujours la curiosité bien 
justifiée des géologues. M. le Dr ScHarpT, de Montreux, a 
fait une étude absolument neuve de cette région, en s’oc- 
cupant particulièrement de la nature du gneiss d’Antigo- 


58 PROTOCOLES 


rio. M. Schardt interprète la coupe du Simplon d’une facon 
bien différente qu'on ne l’avait fait jusqu'ici. Il y trouve des 
plis remarquables, dont un dans le flane méridional de la 
chaîne. Le gypse de la vallée de la Cherasca est triasique 
et les couches sous-jacentes probablement jurassiques. 


M. Hem ne voit pas de preuve que ces différentes cou- 
ches se relient. Pour lui les gneiss correspondent à la 
partie inférieure des gneiss du Tessin. 

M. Renevier, au contraire, est disposé à admettre de 
nombreux plis dans cette chaîne. Il en avait vu des in- 
dices, mais sans pouvoir les prouver. 


M. Gozurez, de Lausanne, en cherchant à introduire dans 
le cristallin du Simplon les divisions françaises, est arrivé 
aux mêmes constatations de plis intenses. Il montre un 
profil qu'il avait construit antérieurement. Il pense que’ 
les anciens plis seront plus faciles à trouver lorsqu'on assi- 
milera les zones du Simplon aux divisions si clairement 
établies dans le Plateau central. 


= 


7. M. Corteav, par ses études sur les Æchinides du 
Liban, rapporte les terrains de cette montagne au cenoma- 
nien et non pas au jurassique ou au crétacique inférieur, 
comme on l’a fait jusqu'ici. Il y signale la présence du ra- 
diole de l’Echinus glandarius. Il décrira prochainement 
quinze espèces nouvelles d’échinodermes de cette région. 


M. pe LorioL est d'accord. 


8. M. le prof. Pexcx, de Vienne, fait une communication 
sur les lacs de barrage, au nord du lac de Constance. Il a 
trouvé des deltas torrentiels bien typiques, à une hauteur 
qui dépasse beaucoup les moraines de la dernière période 
glaciaire. Ces moraines auraient dû combler ces lacs. C’est 
donc la glace de l’ancien glacier du Rhin qui a formé le 
barrage, de sorte que les eaux furent forcées de faire un 


SECTION DE GEOLOGIE 59 


contour, de la Bregenzer-Aach jusqu'au lac d’Ueber- 
lingen, pour rejoindre le Rhin ou les anciens thalweg, aux 
environs de Stein. 


MM. Hem et Forez prennent part à la discussion. 


9. M. Meister, de Schaffhouse, a trouvé au sud du 
Schweizerbild, près de Schaffhouse, un cône de déjection 
interglaciaire, qui aujourd'hui est creusé par des vallées. 


10. M. Früx, de Zurich, a envoyé à M. Renevier une lettre 
concernant un bel exemple de polissage éolien, sur un ro- 
cher en place près de Laufenburg. M. Früh attire l’atten- 
tion des géologues sur ce phénomène, probablement plus 
fréquent qu'on ne se le figure. Il se réserve du reste de 
poursuivre cette étude. 


11. M. le prof. Renevier présente, au nom de M. le pro- 
fesseur L. Favre, de Neuchâtel, un grand profil détaillé, 
colorié géologiquement, des Tunnels du Jura-Industriel, 
réimprimé récemment à Paris, à l'échelle du 1 :2000°, par 
M. l'ingénieur James Lapame, sous la direction duquel ces 
tunnels ont été percés. Le but de M. Ladame a été de faire 
servir ce beau profil à l’enseignement technique et géolo- 
gique, aussi le remet-il au tiers du prix de revient, soit 
pour la somme de 5 francs. 


12. M. le prof. D' Ave. Jaccarp montre la seconde édition 
de sa feuille XI de la carte géologique de la Suisse, et fait 
quelques remarques concernant le texte qui va paraître. 


13. M. ScHarpT a exploré le Mont-Catogne en Valais. La 
protogine du Mont-Blanc traverse la vallée de la Dranse et 
va se perdre sous les schistes au Mont-Chemin. Les series 
stratigraphiques établies par M. Schardt sont nettement 
définies par d’assez bons fossiles. Il signale le Rhétien au 
Catogne, et une brèche, probablement jurassique, à la 
Pierre-à-Voir. 


60 à PROTOCOLES 


14. M. Gorztez présente une machine à faire les coupes 
minces, d'un type nouveau, établie par lui et M. MonLen- 
BRÜCKE, assistant mécanicien du laboratoire de physique. 
La machine à scier permet d’avoir, en une demi-minute, 
des lames de moins d’un millimètre d'épaisseur et de 4 à 
5m de côté, que l’on coupe dans l'échantillon de roche 
lui-même et non dans ses débris. 

La machine à polir est formée par 3 meules tournant 
entre pointes. La première, avec laquelle on fait le dégros- 
sissage, est faite en cuivre,avec du diamant serti; la seconde 
est un alliage spécial, on y travaille à l’amorce; la troi- 
sième, pour le finissage, est en verre. On obtient avec ces 
appareils de très grandes plaques, et très rapidement. Des 
accessoires très simples servent à la confection des coupes 
orientées. 


Interrompue un moment à midi, la séance est levée à 
4 heures du soir. 


D. Section de botanique. 


Seance du 5 septembre 1893. 


VICOLO ( M. le prof. Schnetzler, Lausanne. 
i  M. le prof. Radlkofer, Munich. 
Président: M. Mare Micheli, Genève. 
Secrétaire: M. le prof. Wilezek, Lausanne. 
1. M. le prof. J. Durour présente un raisin à grains pana- 
chés en vert et en blanc. 


2. Il fait ensuite une conférence sur la sélection des 
vignes américaines et passe en revue les résultats obtenus 


SECTION DE BOTANIQUE 61 
quant à la production, le greffage et la resistance au phyl- 
loxéra. 

La société fait une visite aux cultures de vignes ameri- 
caines et a la collection ampelographique organisée au 
Champ-de-!’Air. 

3. Herr Prof. RapLkorer, aus München, spricht über den 
anormalen Stammbau der Sapindaceen. Diese anormale 
Structur ist den Sapindaceen eigenthümlich und bis jetzt 
in einer einzigen, einer anderen Familie angehörigen 
Pflanze, aufgefunden worden. Es ist dies wahrscheinlich 
eine mit der Gattung Dauhinia verwandte Leguminose. 

4. Derselbe spricht über neue Kaoutschouk führende 
Pflanzen und citirt solche aus den Familien der Celastri- 
neen, Hippocrateaceen und Tiliaceen. 


5. M. le prof. MüLLer, de Genève, donne un aperçu de 
ses études sur les lichens exotiques depuis le mois d’aoüt 
1892. 

6. Herr Prof. Fiscxer, aus Bern, bespricht einen neuen 
Ascomyceten, die Sclerotinia Rhododendri Fischer, seine 
Unterscheidungsmerkmale von den 4 von Woronin unter- 


suchten nahe verwandten Arten und seine Entwicklungs- 
geschichte. 


7. M. le prof. Wizczex, Lausanne, présente un cas de 
prolifération chez les cônes du mélèze. 

8. M. P. Jaccarp, Lausanne, présente un travail sur le 
développement de l’endosperme des corpuscules et de 
l’embryon, ainsi que sur la germination du pollen de 
l’Ephedra helvetica, G. A. Mey. 

9. Herr Prof. ScareTER, Zürich, bespricht einen Fall 
von wahrer « Cleistogamie » bei Molinia serotina. Die 
« chasmogamen » Blüthen sind immer steril, die « cleisto- 


gamen » sind zwischen Halm und Blattscheide einge- 
schlossen. | 


, 


HEREIN RE Zani 


62 PROTOCOLES 


10. Derselbe bespricht, an der Hand einer Karte, die 
pflanzengeographischen Verhältnisse des St. Antönier- 
thales, im Prättigau , mit besonderer Berücksichtigung der 
Wiesentypen. 


11. M. le prof. Martin, de Genève, présente un travail 
sur les Ayménomycètes genevois, accompagné de nombreu- 
ses planches peintes. 


12. M. le prof. ChopaTt, Genève, présente le 2° volume 
de son travail sur les Polygalacées, contenant le genre 
Polygala. M. Chodat insiste sur les questions d’affinités et 
sur les melhodes propres à les decouvrir. Par une étude 
des « tendances » du groupe persicæfolia d'Asie et d’Afri- 
que, il arrive à la conclusion que le groupe entier est d’ori- 
gine monophylletique. A i 

13. M. le prof. ChopaT présente, au nom de Me Ropri- 
Gue, de Genève, un travail sur les semences des Polyga- 
lacées, qu'elle a étudiées a partir de la formation de 
l’ovule. Quelle que soit la difference dans l’aspect des grai- 
nes, quand elles appartiennent au même groupe, les tégu- 
ments ont la même structure. | 


14. M. Jaccarp, d’Aigle, présente des échantillons de 
Hierochloa borealis des Mosses et de Hypericum Richeri 
des Alpes de St-Maurice, ainsi qu’un cas teratologique de 
l’inflorescence du Quercus sessiliflora. 


M. GAILLARD, d’Orbe, présente une série de roses nou- 
velles pour le canton de Vaud. 


14. M. VETTER présente des plantes de Costa-Rica en- 
voyées par M. Tonduz à M. Barbey de Valleyres s/Rances. 
Il lit quelques remarques qui s’y rattachent. 


ta a (TT nt 


HAE Ecran ee tai iii Be 


PROTOCOLES _65 


E Sections de médecine et de zoologie 
(fusionnées). 


President d’honneur : M. le prof. J. Kollmann, de Bale. 


President : M. le prof. Th. Kocher, de Berne. 
Secretaire: M.le prof. E. Bugnion, de Lausanne. 


La séance est ouverte à 8 % heures dans l’auditoire de 
l’Institut anatomique, par M. le prof. Larguier. 


1. M. le prof. J. KoLımann décrit, sous le nom de pseudo- 
recessus intraperitonealis, une poche du péritoine due à la 
soudure du mésocolon dans la période fœtale. Le mésen- 
tère du colon ascendant, du colon transverse et du colon 
descendant formait une poche à large ouverture, dans 
laquelle la moitié du jejunum pouvait s’engager. Cette 
anomalie a été observée chez une femme de 40 ans envi- 
ron, dont les organes abdominaux offraient a d’autres 
égards encore une disposition irreguliere, résultant de 
troubles du développement. Une description de ce cas, 
accompagnée de figures, a été publiée dans l’ Anatomischer 
Anzeiger, léna, 1883. 


2. M. J. KoLLmann fait une autre communication relative 
au spina bifida et au canal neurentérique. 

L’embryologie experimentale est arrivee à produire arti- 
ficiellement, chez les animaux, des monstruosites qui jet- 
tent une vive clarté sur les premières origines du spina 
bifida. On a vu se produire une fissuration de la moelle 


64 PROTOCOLES 


épinière, rachischisis anterior et posterior, ainsi que des 
adhérences anormales entre le canal vertébral et la cavité 
pleuropéritonéale, semblables à celles que l’on observe 
chez l’homme dans certains cas pathologiques. 

L'auteur présente plusieurs blastodermes de poulet, chez 
lesquels on peut constater les premiers commencements 
de ce genre d’anomalie. Le canal neurentérique, qui existe 
aussi chez l'embryon humain, paraît être le siège primitif 
de la lésion. 

Pour plus de détails, voyez: Anatomischer Anzeiger, 
Iena, 1893. 


3. M. le D' F. UrecH, docent à Wurzbourg, parle de la 
coloration des écailles du tégument chez les Lépidoptères 
et les Coléoptères. 

Ses recherches ont porté sur 100 espèces environ de ces 
insectes. Les couleurs ont été étudiées à la lumière trans- 
mise et à la couleur réfléchie. Les unes sont de véritables 
pigments, séparables sous forme d’extraits, les autres sont 
des couleurs « physiques », dues à des phénomènes d’in- 
terférence. Les pigments ont été traités tour à tour par 
l'eau, l'acide chlorhydrique, l'acide nitrique, l’ammonia- 
que, etc., et leurs principales propriétés indiquées en ré- 
sumé dans un tableau d'ensemble. (Voir aux Archives et 
au Zool. Anzeiger, dans lequel les recherches de M. Urech 
seront prochainement publiées.) 


4. M. le prof. pe CÉRENVILLE fait part des résultats qu'il a 
obtenus avec l'acide carbonique liquéfié, employé comme 
révulsif contre la sciatique. 


5. Dans une seconde communication, M. DE CÉRENVILLE 
rend compte des observations qu'il a faites sur la fatigue 
du coeur. Gelle-ei est surtout caracterisee par la dilatation 
de l’organe et se rencontre le plus souvent chez les per- 
sonnes qui se livrent à des travaux violents, sans s’y être 


e 


SECTIONS DE MEDECINE ET DE ZOOLOGIE 65 


suffisamment préparées. C’est ainsi que chez des alpinistes 
non « entraînés » il suffil parfois d’une ascension rapide, ou 
un peu prolongée, pour que l’on voie se produire une dila- 
tation considérable du cœur, accompagnée d’essoufflement, 
faiblesse et autres symptômes plus ou moins alarmants. 


Après une interruption d’une heure, la séance est re- 
prise dans la salle d’histologie. 3 


6. M. Hrrzen, professeur, constate, à propos d’un récent 
travail de M. Vanlair, l’innocuité de la section bilatérale 
des récurrents, et conclut que ce n’est pas à la paralysie 
de ces nerfs que la section des pneumogastriques doit sa 
gravité ; cette dernière opération n’est d’ailleurs pas infail- 
liblement mortelle : M. Herzen a observé un chat qui a 
vécu trois mois en parfaite santé, après la section simulta- 
née du vago-sympathique des deux côtés, sans trace de 
régénération de ces nerfs. M. Krehl ayant prétendu que la 
mort des animaux était due à la suppression de la sécré- 
tion de l’acide par la muqueuse gastrique, M. Herzen a 
établi chez deux chiens, il y a six mois, une fistule gastrique 
destinée non seulement à faire quelques études sur la di-. 
gestion, mais à permettre l'injection directe dans l’estomac 
d'HCI dilué, afin de contrôler l’assertion de M.Krehl; il 
n’a cependant pas voulu faire l'expérience avant le Con- 
grès, afin de pouvoir présenter ces chiens, qui offrent un 
autre intérêt. 

Ces deux animaux, jeunes et vigoureux, ont subi, il y a 
trois mois, la section d’un sciatique, suivie immediate- 
ment de la suture des deux bouts du nerf, faite avec le 
plus grand soin. Il n'y a plus de forte congestion de l’ex- 
trémité opérée; la peau est parfaitement saine; dans la 
marche les deux animaux se servent assez habilement 
de la patte ; mais celle-ci est encore tout à fait insensible. 
Chez un troisième chien, qui a subi le même jour la même 


‚ 


ACT. HELV. LAUSANNE, 1895. 5 


66 PROTOCOLES 


opération, la patte opérée est encore très fortement con- 
gestionnée ; l’animal marche sur le dos de la patte, dont la 
peau est excoriée et ulcérée. 


7. M. Herzen présente ensuite un chat qui a subi l’extir- 
pation profonde des soi-disant centres moteurs corticaux 
de l’extremite antérieure gauche ; l’animal marche, court, 
saute et grimpe parfaitement; l’anesthésie tactile est 
encore complete, après trois mois, dans l’extremite ante- 
rieure; elle a disparu dans l’extremite postérieure, qui 
n’est cependant pas tout à fait indemne : elle est insensible 
au froid, ce que M. Herzen démontre par une experience 
evidente. 


8. Enfin, les conclusions de M. Semrr et de M. Herzen 
au sujet de l'influence exercée par la rate sur la production 
de ia trypsine dans le pancréas, ayant été tout récemment 
mises en doute, M. HERZEN montre des éprouvettes conte- 
nant, dans l'alcool, les restes d'une quantité constante 
d’albumine et de fibrine soumise à la digestion artificielle. 
La diminution de ces deux substances est beaucoup plus 
considérable lorsqu'elles ont été exposées au mélange d’in- 
fusions pancreatique et splénique, que lorsqu'on emploie 
la première seule. (Voir Archives des sc. ph. et nat.) 


9. M. le prof. Ep. BéRANEGK, de Neuchâtel, expose, en s’ai- 
dant de nombreux dessins, le mode de développement et 
les transformations successives de l’épiphyse des amphi- 
biens. Après avoir suivi le processus par lequel l’organe 
frontal ou corpus epitheliale des anoures se détache de 
l’épiphyse, l’auteur conclut que ce corps représente certai- 
nement un organe visuel ancestral, mais qu'il n’est pas 
l’homologue de l'œil pariétal des sauriens et répond à l’'é- 
piphyse seule de ces derniers. Aïnsi les ancêtres des ver- 
tébrés ont dû posséder deux yeux médians, l’un épiphy- 
saire, l’autre pariétal. 


SECTIONS DE MEDECINE ET DE ZOOLOGIE 67 


Pour plus de details, voir Revue suisse de zoologie, Ge- 
neve, 2° fasc., 1893. 


10. M. le prof. C. Emery, de Bologne, parle des poils de 
mammiferes, au point de vue de leur homologie et de leur 
développement phylogenetique. 

D’accord avec O. Hertwig et Beard, il admet que sc 
poils dérivent des dents cutanées des poissons primitifs. 
Ces dents étant portées par un socle de cément qui cons- 
titue la base des écailles placoides, nous pouvons voir dans 
la papille du derme, souvent ossifiée, qui est recouverte par 
l’épiderme corné des écailles des reptiles, ’homologue de 
la plaque de cément. M. Emery discute à ce propos les 
opinions émises par M. Max Weber dans son remarquable 
travail sur les téguments du pangolin (Manis). Si l'on ad- 
met que les mammifères primitifs étaient couverts d’écail- 
les, leurs poils devaient &tre implantés sur les écailles 
elles-m&mes, et non pas derrière elles, comme le suppose 
cet auteur. 


11. M. Every parle en outre des glandes sébacées et su- 
doripares et de leurs connexions avec les poils. Il arrive à 
la conclusion que les écailles, les poils et les glandes sont 
trois sortes d'organes cutanés également anciens, remon- 
tant aux premiers âges des vertébrés, mais qui se sont 
développés et différenciés inégalement dans les trois clas- 
ses des amniotes. (Voir Archives des sc. ph. et nat. et Ana- 
tom.-Anzeiger, 1893, p. 731.) 


12. M. le prof. N. LòwentHAL fait une communication 
sur le lobe olfactif du lézard. Il distingue les couches sui- 
vantes : a) épithélium edu ventricule; D) couche assez 
épaisse de cellules ressemblant à des grains; c) couche 
médullaire, essentiellement formée de fibres nerveuses à 
myéline ; d) couche gélatineuse renfermant les grandes 
cellules du lobe olfactif ; e) couche des glomérules ; f) cou- 


* 


68 PROTOCOLES 


che des fibres du nerf olfactif. L’auteur a réussi, grâce à la 
methode de Golgi modifiée, a observer les connexions des 
elements et a decouvrir des details de structure encore 
inedits. (Voir Archives des sc. ph. et nat.) 


13. M. le prof. Th. Sruper parle de la formation des gal- 
les chez les Alcyonnaires. (Voir Archives des sc. ph. et nat.) 


14. M.le prof. Ep. Bugnion présente une série de prépara- 
tions montrant le développement des muscles chez l’em- 
bryon de l’axolotl. 


15. M. Harry J. BarBER présente quelques aberrations 
de lépidoptères diurnes (P. machaon, T. rubi, etc.) captu- 
rés en Suisse pendant l’ete de 189. 

Il montre ensuite un exemplaire femelle de Thais ru- 
mina, var. medesicaste, pris par lui le 28 juin 1893 pres de 
Tarasp (Basse-Engadine), entre le chäteau et le Kurhaus. 
C’est la première fois qu'on signale en Suisse l’existence 
de cette espèce, dont l'habitat ordinaire est limité a la 
France méridionale et à la péninsule ibérique. Get insecte 
sera déposé au musée de Lausanne, auquel M. Barber a 
bien voulu en faire don. 


16. M. H. Got, de Lausanne, signale l'existence du véron 
‘Phoxinus lœvis) dans le lac du Grand-St-Bernard, et 
donne quelques détails sur la «variété alpine» de cette 
espece. (Voir Archives des sc. ph. et nat.) 


17. M. le D' O.-E. Imnor, empêché d’assister à la séance, 
nous a fait parvenir les travaux suivants, destinés à la 
section de zoologie : 


Beitrag zur Kenntnis der Fauna der Gewässer (Seen) 
des Gebietes der Rhône. : 


Notiz über die Rotatorien der Schweiz. (Voir Archives 
des sc. ph. ct nat.) 


: 
L 
| 


SECTIONS DE MEDECINE ET DE ZOOLOGIE 69 


ANNEXE 


Excursion zoologique sur le lac Leman. 


Conformément au programme, le lundi 4 septembre, à 
1 % heure de l’apres-midi, par un temps splendide et un 
lac très calme, vingt-cinq membres de la Société helvétique 
étaient recus à bord du Little Prince, par MM. A. Kohler 
et M. Auckenthaler, propriétaires du gracieux vapeur, qu'ils 
avaient, pour la circonstance, généreusement mis à la dis- 
position de l'organisateur de l’excursion. 

En quelques minutes, Messieurs les zoologistes, auxquels 
se sont joints quelques paléontologistes et botanistes, sont 
transportés du port d’Ouchy en plein lac. Là, par une pro- 
fondeur d’environ 120 mètres, le professeur H. Blanc opère 
en canot et démontre les appareils qu'il emploie pour re- 
cueillir les êtres pelagiques et ceux du fond. 

Le filet de gaze fine traîné pendant cinq minutes à 40 
mètres de profondeur, est ramené à la surface, renfermant 
une masse considérable d'organismes pélagiques. A lœil 
nu se voient des myriades de Copépodes (Diaptomus gra- 
cilis, lasciniatus, Cycloptus brevicauda), des Cladocères 
(Daphnia hyalina, Bosmina longispina, Sida cristallina , 
Bytothrephes longimanus, Leptodora hyalina). Le soleil est 
si éclatant, qu’à 20 mètres, le filet traîné ne ramène qu'une 
très petite quantité de matériel. 

La drague est ensuite jetée entre 50 et 60 mètres de fond; 
en quelques minutes elle est remplie, et son contenu tamisé 


, 


70 PROTOCOLES 


à la surface, à l’aide de deux tamis. Le premier, le plus 
grossier, retient les nombreux vers Oligochètes qui vivent 
dans le limon du fond (Saenuris velutina, Bythonomus Le- 
mani), des larves d’un Chironomus, quelques valves de 
Pisidium Foreli, etc.; le second tamis, plus fin, retient le 
sable avec les Difflugies, et on remarque, à l’ceil nu déjà, 
de nombreuses Gromia Brunmneri. 

A 3 heures, le Little Prince rentre à Ouchy, où M. H. 
Blane fait voir, sous le microscope, tout un monde d’or- 
ganismes aux formes les plus variées, provenant de ce qui 
vient d’étre récolté en plein lac et dans la faune profonde. 

Cette excursion d’un nouveau genre a paru vivement in- 
teresser les membres de la Société qui y ont pris part. 


F. Section d’agronomie. 


Séance du 5 septembre, à 8 heures du matin, 
à l’Institut agricole. 


Président : M. S. Bieler, directeur de l’Institut. 
Vice-président : M. Chuard, professeur. 
Secrétaire : M. Borgeaud, inspecteur. 


1. M. BieLER ouvre la séance par un discours dans lequel 


il constate que si c’esl la première fois que des membres de 


la Société, s'intéressant aux questions agricoles, forment 
une section spéciale, ce n’est pas la première fois que la So- 
ciété helvétique des sciences naturelles entend des travaux 
se rapportant directement à l’agriculture. En 1817, A.-P. 
de Candolle établissant le programme des questions à étu- 
dier, disait, entre autres: « La physiologie végétale est un 
champ bien digne d'occuper les botanistes ef les agricul- 
teurs. » Il mentionnait diverses questions spéciales propres 


CAP 


sil A 


SECTION D’AGRONOMIE 71 


a éveiller l’attention des uns et des autres. En 1819, a Lau- 
sanne, M. de Trey présenta un travail sur la culture du 
tabac. En 1820, la Société s’occupa de l’amelioration des 
alpages, de la culture du froment, etc. C’est dire que les 
fondateurs de la Société avaient compris l’importance des 
sciences naturelles pour l’agriculture ; il ne paraîtra donc 
pas déplacé de former aujourd'hui une section agronomique. 


9. M. MarTINET, directeur de la station laitière, présente 
un travail fait avec la collaboration de M. Paccaup, chimiste 
de la station, sur la nature du ferment de l’azi. Diverses 
considérations, basées sur des faits pratiques, ont engagé 
M. Martinet à faire l'étude de l’azi au point de vue des fer- 
ments organisés qu'il peut contenir. Deux ferments ont été 
isolés : 1° une bactérie ; 2 une levure. La bactérie obser- 
vée, qui ressemble au ferment lactique de Pasteur, n’est 
pas identique à celui-ci, quoiqu'elle soit également un fer- 
ment lactique ; elle joue probablement un rôle important 
dans la maturation des fromages. La levure observée est 
morphologiquement différente des levures elliptiques ordi- 
naires ; elle fait fermenter la lactose et empêche, en modi- 
fiant le milieu, la pullulat ion de germes qui provoqueraient 
des fermentations accessoires peu désirables. C’est proba- 
blement elle qui occasionne la formation des yeux dans le 
fromage. La station laitière continue ces recherches, qui 
réclament beaucoup de soins et de persévérance. 


3. M. Brecer, qui cède momentanément la présidence à 
M. Chuard, présente le résultat de deux séries d’experien- 
ces relatives à l’action du chlorate de potasse sur la produc- 
tion du lait. En 1888, un Anglais prétendit avoir obtenu une 
augmentation de lait sur des vaches auxquelles il adminis- 
trait de fortes doses de ce sel. Il résulte d'expériences faites 
sur une vache de l’et able d’experimentation du Champ-de- 
l'Air, que des doses de 95 à 30 gr. par jour produisent une 


Ù 


79 PROTOCOLES 


augmentation de lait, mais celle-ci ne se maintient pas. Les 
analyses de M. Paccaud montrent, en outre, que le lait est 
modifié d'une manière défavorable. 


Dans la discussion qui suit, M. SEILER, chimiste cantonal, 
dit que, non prévenu, on considérerait les laits obte- 
nus comme des laits falsifiés. M. pe RIEDMATTEN demande 
si l’on s’est assuré que les variations observées provenaient 
bien de ce qu’on avait administré du chlorate de potasse. 
M. Bieter répond qu'il a été fait plusieurs analyses prélimi- 
naires, pour déterminer la composition normale du lait de 
la vache qui a servi aux expériences ; du reste, les varia- 
tions observées sont trop fortes pour provenir de simples 
troubles passagers. 


4. M. Cauarp, professeur, parle des levures sélection- 
nées et de leur emploi dans la vinification. Ses conclusions 
sont les suivantes : Les levures sélectionnées ont une 
action évidente sur les vins, qui sont modifiés, mais le 
changement qu'ils subissent ne peut être taxé d’amélio- 
ration. M. Chuard a observé quelquefois la formation d’un 
bouquet très marqué, mais celui-ci a disparu pour ne plus 
revenir. Les levures ont une action amélioratrice évidente 
sur les hydromels ; on pourra utiliser les levures pour ob- 
tenir une fermentation régulière des vins et une augmen- 
tation de la teneur en alcool. M. Chuard a l’impression 
qu'on a lancé l’affaire trop tôt dans le commerce. 


Dans la discussion qui suit et à laquelle prennent part 
MM. Dusserre, SeiLer et MARTINET, on insiste sur l’impossi- 
bilité, où l’on se trouve actuellement, de différencier les 
levures de divers crus au simple examen microscopique. 
Il serait pourtant important qu’on püt le faire. M. BoRGEAUD 
croit qu'on pourrait y arriver en examinant au microscope 
non pas les levures elles-mêmes, mais les colonies qu’elles 
forment sur la gélatine. 


SECTION D’AGRONOMIE 73 


5. M: SeiLeR, chimiste cantonal, présente le résultat 
d'analyses de foins du canton de Vaud. M. Seiler a employé 
des méthodes un peu différentes de celles qu'on applique 
d'ordinaire à ce genre de recherches, aussi ses résultats 
sont-ils assez differents de ceux que l’on obtient avec 
les méthodes habituelles. Il a trouvé que le foin renferme 
en moyenne 12% d’eau, 7 à 9 %, de matières protéiques 
(maximum 19 %), 3-4 % de matières grasses et de 300 à 
400 gr. de chlorure de sodium par 100 kilos. Le foin de plaine 
contenait plus de sel que le foin de montagne. Les ma- 
tières grasses des foins, par le fait qu'elles renferment des 
principes volatils, exercent une influence sur la qualité du 
lait et du beurre. Les beurres de cette année ont présenté 
des anomalies, dues probablement à ce que le bétail a 
reçu beaucoup de fourrages artificiels. 


A propos de cette communication, M. Dusserre demande 
s’il a été constaté à l’analyse une différence en faveur du 
foin des prairies bien fumées, ou améliorées au moyen d’en- 
grais chimiques. M. SEILER répond qu'il n’a pas été fait de 
recherches dans ce sens. M. BieLER observe que la na- 
ture des corps gras des plantes a une action marquée sur 
la production du tissu adipeux des animaux. Un porc 
nourri avec des glands aura un lard plus dense qu’un porc 
nourri avec des faînes. 


6. M. Dusserre, chimiste, à Fribourg, a observé um cas 
particulier de stérilité d’une terre arable. Le cas a été ob- 
servé en Valais; il est dû à des efflorescences, à la surface 
du sol, d’un sel nuisible aux plantes; l'analyse a démontré 
que ce sel était du sulfate de magnésie. Comme remède, 
M. Dusserre a préconisé un bon labourage et le chaulage. 


M. Cauarp a observé un cas analogue, également dans le 
Valais ; le sulfate de magnésie agit en cassant les tiges par 
formation de cristaux au collet de la plante. 


74 PROTOCOLES 


7. M. Cauarp expose les résultats qu'il a obtenus, dans son 
laboratoire, avec son assistant M. Jaccarp, sur la dispari- 
tion de l'acide sulfureux dans les vins brantés. Cette dispa- 
rition a lieu assez rapidement, soit par évaporation, soit 
par oxydation, l'acide sulfureux étant transformé en acide 
sulfurique ; il paraîtrait qu’il se forme également un acide 
aldéhyd-sulfureux qui doit avoir une action favorable sur 
les vins. La tolérance accordée par certains cantons de la 
Suisse allemande n’est pas suffisante ; les vins, renfermant 
par litre jusqu'à 100 milligrammes d’acide sulfureux, de- 
vraient être considérés comme sans danger pour le con- 
sommateur. 

8. M. Bieter présente une pomme, qui a crü à proximité 
immédiate d'un poirier et qui, probablement par suite 
d’hybridation, a pris la forme d’une poire. 


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RAPPORTS 


Rapport du Comité central 


pour l’annee 1892-93. 


Le Comité central de Lausanne, auquel l’année dernière 
vous avez confié la direction de la Société, doit tout 
d’abord rendre hommage à la bonne administration et ges- 
tion de ses prédécesseurs, et en particulier à celle du Co- 
mite de Berne, présidé avec distinction et devouement par 
M. le prof. D' Th. Studer. Conformément aux règlements, 


les pouvoirs nous ont été remis à la fin de la session de 


Bâle, et nous sommes entrés de suite en fonction. Nous 
avons reçu les titres du cautionnement statutaire de M. le 
questeur et nous les avons déposés chez M. le notaire 
Et. Garrard, de la maison Monay, Carrard et Cie, à Morges, 
sous la responsabilité du président du Comité central. 

La gestion financière a suivi son cours normal, sous l’ex- 
cellente direction de notre cher questeur, M. le D' H. Cus- 
ter, d’Aarau, auquel nous adressons nos remerciements les 
mieux mérités. Le rapport du questorat nous donne les 
détails de cette gestion et nous dit que les comptes soldent 


76 RAPP ORTS 


par un boni de 295 fr.; si les sommes prévues par les cré- 
dits ouverts à la commission de publication des mémoires 
et à la commission des blocs erratiques du Steinhof avaient 
été réclamées dans le cours de l’année comptable (elles 
devront être payées sur le budget de cette année), ce boni 
se serait changé en un assez fort déficit de 1475 fr. 50. C'est 
vous dire que notre situation financière est loin d’être 
brillante, que nous devons être économes des fonds sociaux 
et ne pas nous laisser entraîner à des dépenses extraordi- 
naires au-dessus de nos moyens; que nous devons avant 
tout travailler à augmenter notre capital inaliénable, de 
manière à ce que des revenus plus élevés nous mettent à 
même de satisfaire aux besoins toujours croissants de notre 
activité scientifique. Nous vous recommandons, en particu- 
lier, de ne pas oublier notre Société dans vos dispositions 
testamentaires ; que ceux qui le peuvent songent aux né- 
cessités de l'étude scientifique et mettent nos successeurs 
en mesure de remplir plus facilement la noble tâche qui 
s'offre chaque jour à nos ambitions. 

Nos relations avec les sociétés confédérées qui compo- 
sent notre association, sociétés cantonales des sciences 
physiques et naturelles et sociétés générales de géologie et 
de botanique, ont été cordiales et sans incidents. Nous 
avons, entre autres, recu de la Société botanique une de- 
mande de chercher avec elle les moyens d'assurer une 
belle entreprise qu’elle projette, l'établissement d’une flore 
suisse à la hauteur de la science moderne. Nous avons sa- 
lué avec plaisir ces ouvertures et nous aurons sans doute à 
vous en parler de nouveau dans d’autres rapports. 

Une des affaires les plus importantes que nous ayons eu 
à traiter et pour laquelle nous allons vous demander des 
décisions formelles, est l’etude du Glacier du Rhône. Cette 
grande entreprise scientifique, exécutée grâce au concours 
actif et désintéressé du Bureau topographique fédéral, a 


COMITÉ CENTRAL 77 


été commencée en 1874 par le Club alpin suisse et notre 
Société, associés ensemble depuis 1863 pour l’etude des 
glaciers des Alpes; continuée par le Club alpin seul depuis 
1881; puis largement subventionnée par notre Société dans 
les trois dernières années ; mais elle est menacée d’une fin 
prematuree. Le Club alpin suisse, par des motifs légitimes 
sans doute, refuse de continuer a la diriger et a y contri- 
buer. Or le Gletscher-Collegium, la commission qui préside 
à ces recherches, estime qu’une interruption ou une cessa- 
tion des travaux en cours d'étude serait un grave échec 
pour la science suisse, et une grande perte pour la science 
glaciaire en général. Il nous a fait partager cette opinion, 


et, sur sa demande, nous avons cherché les moyens de sau- 


ver l’entreprise d’un naufrage déplorable. Malheureuse- 
ment, l’état de nos finances ne nous permet pas de nous y 
lancer sans réflexion; nous ne serions pas en mesure de 
nous charger de nouvelles dépenses sans augmenter con- 
sidérablement la cotisation annuelle des membres, ou sans 
réclamer un contingent d'argent des sociétés confédérées. 
Nous nous sommes donc adressés par circulaire aux mem- 
bres de la Société et aux amis de la nature alpine pour ob- 
tenir d'eux les subsides nécessaires. Nos espérances n’ont 
pas encore reçu une satisfaction suffisante. Il nous fallait 
une somme minimale de 8500 fr.; nous n'avons jusqu’à 
présent encaissé que quelque 3500 fr. Nous faisons un 
appel pressant à la générosité des membres fortunés de 
notre association, les suppliant de ne pas nous laisser 
dans l'embarras. Vous allez avoir à décider des mesures à 
prendre dans cette occurrence. (Voir annexe B.) 

Les autorités de la Confédération, en particulier le haut 
Conseil fédéral, nous témoignent une bienveillance dont 
nous sommes tous reconnaissants. Les Chambres fédé- 
rales nous ont alloué l’année dernière, et nous espérons 
qu'elles voudront bien continuer à nous accorder, les sub- 


78 RAPPORTS 


sides importants qui permettent a nos commissions de 
géologie, de géodésie et de publication des mémoires, de 
remplir leur täche utile et feconde. 

Nous avons été heureux de satisfaire a une demande du 
Conseil fédéral, d’etudier une question interessante soule- 
vee par la Societe vaudoise des ingenieurs et des architectes, 
a savoir la recherche en Suisse de nouvelles carrieres de 
ciment prompt. La commission géologique a fait un pre- 
mier rapport sur cette affaire et s’est mise aux ordres du 
Conseil fédéral pour une étude ultérieure, si celle-ci de- 
vient nécessaire. 

Dans la Session de Bale, vous nous aviez chargés de de- 
mander aux Autorités federales et cantonales de s’inte- 
resser aux études des variations des glaciers, études qui 
sont d’importance capitale pour l’economie alpine, en 
même temps qu'elles cherchent à résoudre l’un des pro- 
blèmes les plus difficiles et les plus compliqués de la science 
de la nature. A notre demande, adressée au Conseil fédéral 
en janvier 1893 (voir annexe A), nous avons recu de M. le 
conseiller fédéral Deucher, chef du département de l’In- 
dustrie et de l'Agriculture, une réponse des plus favora- 
bles. Nous lui en exprimons ici notre vive reconnaissance. 
Le département, après avoir consulté les gouvernements 
cantonaux et obtenu leur promesse de concours, a chargé 
de cette question l’administration forestière fédérale, que 
dirige avec tant de distinction notre collègue M. J. Coaz. 
Dès cette année, l’ensemble des glaciers suisses seront 
surveillés par les administrations forestières cantonales, et 
leurs rapports seront transmis à l'Autorité fédérale, qui 
nous a promis de nous les communiquer. 

Sur une invitation formelle des Autorités fédérales, nous 
avons chargé notre président de représenter la Société 
dans la commission nationale de l’exposition suisse de Ge- 
nève de 1896; la première séance a eu lieu à Berne le 22 


COMITÉ CENTRAL 79 


juin de cette année. Nous saluons avec joie cette grande 
entreprise nationale que nos confédérés de Genève, ap- 
puyes par l’unanimité des représentants de l’industrie, du 
commerce, des arts et des sciences, sauront mener à 
bonne fin, pour l'honneur et la prospérité de la patrie. 

Nos collègues MM. F. Lang et E. de Fellenberg avaient 
demande en 1892 que des mesures fussent prises pour 
sauver de la destruction les biocs erratiques du Steinhof 
pres Soleure. Vous leur avez ouvert un credit dans ce but. 
M. le professeur Fr. Lang, qui a reussi dans ses tractations, 
nous présentera un rapport spécial à ce sujet. 

Dans l’assemblee préparatoire de la session de Bâle, une 
question interessant les Mémoires a été renvoyée à l’etude 
de la commission de publication et du Comité central. Il 
s’agissait de la motion faite l’année précédente, a Fribourg, 
de régler à nouveau, en l’augmentant si possible, le nom- 
bre des exemplaires gratuits à donner aux auteurs. Après 
discussion attentive, et après avoir entendu le rapport de 
M. le questeur sur les effets financiers de la modification 
demandee, la commission propose de s’en tenir aux pres- 
eriptions actuelles du reglement. Le Comité central préavise 
dans le même sens. 

Pour les mömes raisons d’économie, la commission de 
publication et le Comité central ont dù, à leur grand re- 
gret, ne pas agréer une demande spéciale qui leur était 
adressée par M. le prof. D' A. Riggenbach, de Bâle, con- 
cernant la cession à prix réduit d’un nombre d’exemplaires 
de son mémoire sur les pluies de Bâle. Dans l’état difficile 
de nos finances, nous sommes obligés de les défendre con- 
tre toute mesure qui pourrait leur être nuisible. 

La Société des sciences naturelles de Zurich nous a ren- 
dus attentifs à un lapsus de l'édition allemande des statuts 
publiés à Genève en 1886. Au $ 19, qui établit les ayants 
droit à l'assemblée préparatoire, il a été négligé d’intro- 


80 RAPPORTS 


duire un n° 5, portant: « Aus den Präsidenten der in der 
Gesellschaft eingesetzten Commissionen », ainsi que cela 
avait été résolu dans la session de Genève, et ainsi que le 
porte correctement l’édition francaise de la même année. 
Nous avons paré à cette erreur en faisant inviter person- 
nellement, par le Comité annuel, les présidents des com- 
missions à assister à cette séance, et nous veillerons, lors 
d’une prochaine réimpression des statuts, à ce que cette 
omission soit reparee. — Nous avons cru bien interpréter 
ce paragraphe, en invitant M. le bibliothécaire de la So- 
ciété à prendre part également à l’assemblée préparatoire. 
Il présente un rapport à la Société et il doit pouvoir en dé- 
fendre les conclusions. 

Voici les changements que nous avons à signaler dans le 
personnel des commissions. Nous avons perdu, par la mort, 
un membre utile et fidèle de la commission des Mémoires, 
M. le professeur F.-J. Kaufmann, de Lucerne, qui y avait 
été associé déjà en 1880 ; rappelons qu'en 1875, il avait pré- 
side notre Société dans la session d’Andermatt, et gardons- 
lui un souvenir reconnaissant. D'autre part, l’année der- 
nière, M. le prof. D' C. Gramer, de Zurich, avait accepté la 
présidence de la commission des Mémoires seulement pour 
la durée d’une année ; malgré nos instances, il a persisté 
à vouloir se retirer de la présidence, tout en restant mem- 
bre de la commission. Le Comité central, qui perd en lui 
un de ses meilleurs membres, lui exprime les regrets 
de sa décision. Il sera procédé au remplacement de ces 
collegues. — Pour cause d’incompatibilité, M. Forel s’est 
retiré des commissions sismologique et limnologique. Con- 
formement aux pouvoirs que vous nous avez donnés à 
Bale, ila été remplacé à la présidence de la commission 
limnologique par M. le prof. D: F. Zschokke à Bâle, et dans 
la commission des tremblements de terre, par MM. L. 
Gauthier à Lausanne, et A. Jaccard au Locle. 


COMITÉ CENTRAL 81 


Nous avons, pendant l’année passée, envoyé au nom de 

la Société, des adresses de sympathie à M. L. Pasteur, à 
Paris, qui fetait le jubilé de ses 70 ans, le 27 décembre 
1892; à M. H. Wild, a St-Pétersbourg, qui fêtait le 22 mai 
1893 son jubilé de 25 ans en qualité de directeur de l’Obser- 
vatoire physique ; à la Société des naturalistes de Danzig, 
à l’occasion de son jubilé de 150 ans, le 2 janvier 1893; à 
la Société américaine de philosophie, à Philadelphie, pour 
son jubilé centenaire, le 12 mai 1893; au Naturhistorischer 
Verein für Rheinpreussen, Westphalen und Osnabrück, 
pour son cinquantenaire, le 28 mai 1893. 
_ Terminons ce rapport par une bonne nouvelle. La So- 
ciété d'histoire naturelle de Schaffhouse invite notre So- 
ciété à siéger dans sa ville l’année prochaine, en 1894 ; elle 
propose comme président annuel, M. le professeur Meister, 
à Schaffhouse. Vous accepterez avec reconnaissance ces 
ouvertures et propositions. 


Au nom du Comité central : 


Le Président, Le Secrétaire, 
F.-A. Forez. H. GoLLiez. 


P.-S. Le rapport ci-dessus avait été présenté aux mem- 
bres dispersés du Comité central et avait été approuvé par 
eux, lorsque nous avons reçu la douloureuse nouvelle de la 
mort de notre excellent et cher questeur, le D' Hermann 
Custer, décédé à Aarau, le 27 août ,- dans sa 71° année. Il 
ne nous est pas possible de dire ici tout ce que notre ami 
a fait pour la patrie et pour la science dans sa longue et 
laborieuse carrière ; une autre plume s’en chargera plus à 
loisir. Mais nous devons relever les services précieux qu'il 
a rendus à notre Société. Nommé en 1880 à la fonction de 
questeur, pour succéder à feu J. Siegfried, de Zurich, de- 
puis cette époque, c'est-à-dire pendant treize années, M. 

ACT. HELV. LAUSANNE, 1893. 6 


89 RAPPORTS 


Custer a dévoué à nos intérêts tout son cœur, toute son ac- 
tivité, toute son intelligence ; sachant mieux que personne 
les traditions de la Société helvétique, il les conservait et 
les entretenait avec enthousiasme ; sa gestion était un mo- 
dèle de correction et de précision. Il était la cheville ou- 
vrière de notre administration et le Comité central perd en 
lui un collègue aimé et vénéré dont l'expérience lui fera 
longtemps defaut. La Société helvetique tout entière s’as- 
sociera au deuil de sa famille, de St-Gall, son canton d’ori- 
gine, et de la ville d’Aarau dans laquelle il a passe la plus 
grande partie de sa carrière. 


ANNEXE A. — Lettre au Conseil tédéral en vue d’une 
étude des variations des glaciers. 


Au Departement de U Industrie et de 0 Agriculture 
du haut Conseil fédéral. 


Monsieur le Conseiller fédéral et Messieurs, 


La Société helvétique des sciences naturelles, après avoir 
entendu le rapport presente par l’un de ses membres, sur 
l’étude des variations des Glaciers des Alpes, a chargé son 
Comité central de s’adresser aux Autorités federales pour 
solliciter leur intervention dans les recherches qui inté- 
ressent à un haut degré l’économie publique des hautes 
régions. Nous prenons la liberté de vous exposer ce qui 
suit : 

Les glaciers sont soumis à des variations périodiques, de 
périodicité irrégulière, qui font varier notablement leurs 
dimensions, tellement que leur longueur peut s’accroître 
ou se raccourcir de centaines et même de milliers de mè- 
tres. Ces variations de taille ont une grande action sur la 
météorologie des contrées montagneuses, et suivant que 
les glaciers sont longs ou courts, étendus ou diminués, l’é- 


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IL 


RE! 


COMITÉ CENTRAL 


conomie alpestre, les cultures forestières ou agricoles, la 
climatologie des hautes vallées en sont sensiblement in- 
fluencées. D’une autre part, l'étude historique du pheno- 
mene a prouvé que la plupart des grandes catastrophes 


qui ont ravage les hautes vallees des Alpes sont dues à ces 


variations des glaciers, C’est en temps de crue ou d’exten- 
sion maximale des glaciers qu'ont eu lieu les catastrophes 
de Saas en 1633, 1680, 1772 ; de Bagne en 1545, 1605, 1818; 
de Randa en 1636, 1819; de Tæsch en 1892; de St-Bar- 
thelemy pres St-Maurice en 1560, 1635, 1636, 1835; et en 
dehors de la Suisse, de St-Gervais en 1892; de la Plima en 
1887, 1888, 1889, 1891; du Vernagt à diverses époques; du 
Defdoraki, etc. Ges variations des glaciers interessent donc 
grandement la prospérité publique des régions alpestres. 


Les naturalistes, et en particulier les naturalistes suisses, 
n'ont pas négligé l’étude de ce phénomène et ils ont réuni 
des documents nombreux qui décrivent les variations gla- 
ciaires et qui essaient d’en faire la théorie. Mais ils sont 
arrêtés par une circonstance particulière, c’est la grande 
durée de ces.oscillations. D’apres les faits connus, la durée 
de chaque periode des glaciers serait d’un tiers de siècle 
ou même d’un demi-siècle; dans le XKX®° siècle, il y a eu 
de grandes crues des glaciers vers 1820, vers 1850; ac- 
tuellement, les glaciers commencent à croître dans quel- 
ques massifs de montagnes, mais la crue n’est pas encore 
générale. 


Ce phénomène dépasse done, par sa durée, la moyenne 
de la vie humaine ; il dépasse done le pouvoir d’observa- 
tion de l’homme isolé. Les Sociétés de naturalistes et les 
Clubs alpins se sont intéressés à ces questions et des com- 
missions nommées par eux surveillent les glaciers et enre- 
gistrent des observations. Mais là encore le phénomène 
dépasse par sa durée les forces de ces associations. 


84 RAPPORTS 


Il nous paraît qu’un seul organisme de nos sociétés 
humaines est égal, par sa persistance, à la majestueuse len- 
teur de ce phénomène naturel: c’est l'Etat ; l'Etat qui se 
renouvelle sans cesse, et qui dure plus que les individus, 
que les associations de naturalistes, autant que la société 
humaine. L'Etat peut avoir des vues plus étendues, et re- 
cueillir pour les. générations futures des matériaux dont 
celles-ci bénéficieront. 

Nous nous permettons donc respectueusement de solli- 
citer le concours de l'Etat. Il nous paraît que les adminis- 
trations forestières sont le mieux placées pour se charger 
de la surveillance des glaciers et de l’étude de leurs varia- 
tions. Ce sont elles, du reste, qui sont le plus directement 
intéressées à ces recherches. 

Un membre de notre Société s’est déjà adressé directe- 
ment au gouvernement du Valais qui, par un arrêté du 16 
février 1892, a bien voulu prendre en considération cette 
demande et a chargé l’Inspectorat forestier du canton d’or- 


ganiser cette surveillance qui fonctionne actuellement à 


satisfaction. Mais il nous paraît désirable que cette mesure 
soit étendue à tous les districts alpins qui renferment des 
glaciers, et nous espérons que votre haute Autorité voudra 
bien intervenir auprès des Administrations cantonales pour 
leur recommander ces études. 

Le programme général de cette surveillance est très sim- 
ple ; il peut se formuler en deux phrases: 

1° Surveiller avec assez d'attention les divers glaciers du 
pays pour préciser, pour chacun d’eux, l’année du maxi- 
mum d'extension, et l’année du minimum, dans chacune 
des variations successives ; 

2° Surveiller spécialement les glaciers dangereux et 
avertir l'administration des menaces qu'ils peuvent causer 
en prenant des dimensions exagérées dans leur phase de 
crue. 


COMITÉ CENTRAL 


Quant aux details d'exécution de cette surveillance, c’est 
aux hommes compétents à les indiquer ; ils sont, du reste, 
très simples et faciles à organiser. 

Il va sans dire que les naturalistes ne se désintéresseront 
pas de cette question, et que, s'ils obtiennent de l'Etat et 
des administrations forestières des documents sur ces phé- 
nomènes, ils voueront d'autant plus d'attention à l'étude 
théorique de ces problèmes difficiles. 

Nous ajouterons qu’en prenant cette initiative auprès de 
votre haute Autorité, nous ne sommes guidés que par des 
considérations d'intérêt supérieur, pour la prospérité des 
populations de nos cantons alpestres et pour les questions 
scientifiques que nous avons à résoudre. 


- Agréez, Monsieur le Conseiller fédéral et Messieurs, les 
hommages de notre respectueux dévouement. 


Lausanne, 2 janvier 1893. 


_ Le President, Le Secrétaire, 
F.-A. Forez. H. GoLLIEZ. 
ANNEXE B. — Affaire du glacier du Rhône. 


a) Circulaire du Comité central. 


Vous savez que depuis l’année 1874 le Club alpin suisse 
a entrepris, dirige et subventionné des recherches et tra- 
vaux importants sur le glacier du Rhòne, dans le Haut- 
Valais. Ces travaux ont été exécutés par le bureau topo- 
graphique fédéral qui a bien voulu consacrer à cette entre- 
prise les forces de ses meilleurs ingénieurs. 

Les travaux du glacier du Rhône ont compris deux par- 
ties essentielles. L’une est terminée, c’est le lever topogra- 
phique d’une carte à grande échelle du glacier et de son 


86 RAPPORTS 


névé d'alimentation. L’autre est, par sa nature, une recher- 
che de plus longue haleine et est encore loin d’avoir fourni 
des résultats définitifs. En effet, à côté des travaux d’ordre 
cartographique, le Club alpin ordonnait des observations 
d'ordre experimental; il faisait étudier, en particulier, la 
direction et la vitesse des courants dans lesquels se meut 
le fleuve glaciaire, et les relations qui existent entre la vi- 
tesse d'écoulement et les variations de longueur des gla- 
ciers. Ces études importantes, dont l'intérêt est capital pour 
la connaissance de la physique du glacier, et pour l’établis- 
sement d’une théorie des variations périodiques des gla- 
ciers, ont été continuées méthodiquement, année après an- 
née, de 1874 à 1892. Malheureusement elles sont menacées 
d'interruption. 

La commission des glaciers du Club alpin (Gletscher-Colle- 
gium) s’est adressée à nous, pour demander à la Société hel- 
vétique des sciences naturelles de prendre la succession du 
Club alpin dans la direction de l’entreprise du glacier du 
Rhône. Le président du Gletscher-Collegium, M. le profes- 
seur Ed. Hagenbach-Bischoff, de Bâle, nous a exposé que 
par suite de votations, décisions et engagements antérieurs, 
le Comité central du Club alpin l'avait avisé que les crédits 
annuels allaient être supprimés, et que le Club cesserait 
de s'intéresser à l’entreprise. Dans ces conditions le Glet- 
scher-Collegium, estimant que ces recherches ont une haute 
importance scientifique, nous demande de les prendre en 
main et de pourvoir à leur continuation. 

Au reçu de cette demande, nous nous sommes adressés 
au Comité central du Club alpin pour connaître directe- 
ment ses intentions. Nous ne voulions pas qu'on püt nous 
accuser d'être intervenus dans les affaires d’une société 
amie, avec laquelle nous avons entretenu jusqu'ici les meil- 
leures relations. Par lettre du 27 janvier 1892, M. le pas- 
teur Baumgartner, de Brienz, président central du Club 


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COMITÉ CENTRAL © 87 
alpin, nous a confirmé que la société qu’il dirige cesserait 
à l’avenir de subventionner les travaux du glacier du 
Rhöne. 
Cela etant, et libres de scrupules de ce còté, nous avons 
étudié attentivement la proposition du Gletscher-Collegium 
et la situation qui nous était faite. Nous avons tout d’abord 
constaté que les travaux du glacier du Rhône sont de va- 
leur scientifique de premier ordre; qu'ils sont d’un intérêt 
capital pour la compréhension de la théorie des glaciers ; 
que c’est une nécessité à la fois patriotique et scientifique 
de les continuer sans interruption pendant quelques années 
encore, tout au moins jusqu'à ce que la crue du glacier, 
qui s’est déjà manifestée dans plusieurs glaciers du Valais, 
et dont le glacier du Rhône donne depuis quelque temps 
des signes préparatoires, se soit développée et ait fourni à 
l'étude les résultats importants qu’elle promet. Il est donc 
nécessaire pour l'honneur de la science suisse que nous 


nous occupions de cette affaire. 


D'une autre part, nous avons dû reconnaître que nos res- 
sources actuelles ne nous permettent pas d'ouvrir les cré- 
dits nécessaires à une telle entreprise ; celle-ci exige une 
dépense annuelle de près de 2000 fr. Les subventions relati- 
vement considérables que nous avons données à cette en- 
treprise pendant les trois dernières années, ont achevé d’é- 
puiser nos ressources disponibles. 

Dans cette situation, nous avons cru pouvoir nous adres- 
ser individuellement aux membres de notre société et à nos 
amis en leur demandant de venir à notre aide. Nous vous 
prions de nous accorder par souscription volontaire les 
moyens d'action qui nous font défaut. Que ceux qui le peu- 
vent, que ceux qui s'intéressent à la science en général, à 
la science des glaciers, à la nature alpine, à l'honneur scien- 
tifique de la Suisse, veuillent bien répondre à notre de- 
mande en nous apportant les moyens pécuniaires dont nou 


+ 
- 


POELE 


88 RAPPORTS 


avons besoin. Nous vous invitons à souscrire sous l’une 
des deux formes suivantes : ou bien une souscription payée 
une fois pour toutes, ou bien une souscription ferme pour 
6 années, durée d’un traité que nous espérons pouvoir 
nouer avec le bureau topographique fédéral. 

Si, comme nous avons le droit de l’espérer, nous obtenons 
de vous les fonds indispensables, notre intention est : 

1° D'instituer une commission des glaciers de la Société 
helvétique des sciences naturelles, composée des mêmes 
hommes que le Gletscher-Collegium qui a dirigé les études 
du Club alpin, cela afin d'assurer la continuité des travaux 
suivant le même plan et avec le même esprit. Elle est com- 
posée actuellement de MM. Ed. Hagenbach-Bischoff, pro- 
fesseur, à Bâle, president; A. Heim, professeur, a Zurich, 
secrétaire ; L. Rütimeyer, professeur, à Bale ; J. Coaz, di- 
recteur des eaux et forêts de la Confédération, à Berne; 
Dr Ed. Sarasin-Diodati, de Genève, ce dernier remplaçant 
M. F.-A. Forel, empêché par ses fonctions de president 
central de faire partie d’une commission de la Société ; 

9° De nouer avec le bureau topographique federal un 
traité sur les mêmes bases que les précédents traités du 
Club alpin suisse ; 

3° De publier chaque année un rapport qui sera imprimé 
dans les actes de notre société et expédié à tous les sous- 
cripteurs de l’entreprise. 

Nous vous prions instamment, Messieurs, de faire bon 
accueil à notre demande et de nous mettre en mesure de 
suivre à la tâche qui nous incombe ; nous vous assurons, 
en même temps, de nos sentiments très distingués et dé- 
voués. 

Le Président, Le Secrétaire, 
F.-A. FOREL. H. GoLLIEZ. 


+ So dea 


COMITÉ CENTRAL 89 


b) Rundschreiben des Gletschercollegiums 
des schweizerischen Alpen-Clubs. 


Dem Schreiben des Centralcomites der Schweizerischen 


Naturforschenden Gesellschaft hat das unterzeichnete Glet- 


schercollegium nur wenige Worte beizufügen, um den 
Entwicklungsgang, den diese Gletscherbeobachtungen ge- 
nommen haben, wieder in Erinnerung zu bringen und zu 
zeigen, wie wir notgedrungen dazu geführt werden, au 
unsere Freunde mit der Bitte um finanzielle Unterstützung 
zu gelangen. 

Im Jahre 1868 hat der verstorbene Professor RAMBERT, 
der für alles, was zur Hebung von Wissenschaft und Kunst 


in unserem Vaterlande beitrug, ein warmes Herz hatte, 


an der Jahresversammlung des Schweizerischen Alpen- 
elubs beantragt, die Initiative zu ergreifen für eine wissen- 
schaftliche und systematische Erforschung der Gletscher. 
In Folge dessen wandte sich das Centralcomité des Alpen- 
clubs an die Schweizerische Naturforschende Gesellschaft, 
um gemeinschaftlich die Aufgabe zu übernehmen. Mit 
Freuden nahm die Naturforschende Gesellschaft das Aner- 
bieten an, hauptsächlich getragen von dem Gefühle, dass 
wesentlich aus ihrem Schosse die wichtigsten wissenschaft- 
lichen Untersuchungen über die Gletschererscheinungen 
geboren waren ; leider war sie aber genötigl, gleich zu er- 
klären, dass es ihr unmöglich sei, finanziell an das Unter- 
nehmen etwas beizutragen, da ihre knappen Mittel für 
andere Zwecke ‘schon vollauf in Anspruch genommen 
waren. Der verhältnissmässig reiche Alpenclub war ganz 
einverstanden mit dieser durch die Not gebotenen Rück- 
haltung seines ärmeren Bruders und es kam unter der 
Voraussetzung, dass die Naturforschende Gesellschaft nur 
den Rat, der Alpenclub aber auch noch die Geldmittelgeben 
werde, zur Aufstellung der aus Mitgliedern beider Vereine 


x 


90 RAPPORTS 


gemeinschaftlichzusammengesetzten Gletschercommission. 
Unter dem Präsidium des verstorbenen Professor DEsoR, 
stellte dieselbe das Programm der Arbeiten auf und kam 
nach längerer einlässlicher Beratung zu der Ueberzeugung, 


dass ein gründliches Studium der in mancher Hinsicht 


noch rätselhaften Gletschererscheinungen nur möglich sei, 
wenn eine möglichst genaue topographische Aufnahme 
einstweilen eines Gletschers ausgeführt und dann an diesem 
regelmässig die Veränderungen studirt würden. Aus ver- 
schiedenen Gründen wurde der Rnonegletscher als zweck- 
entsprechendes Untersuchungsobject erkoren. Eine solche 
Arbeit verlangte nun aber nicht nur bedeutende Geld- 
mittel, sondern auch vor Allem einen leitenden Ingenieur, 
der mit Liebe und Sachkenntniss die grosse Aufgabe an die 
Hand nahm. Hier kam nun zu Hilfe einerseits der Alpen- 
club, der in freigebiger Weise die grossartigen Kredite be- 
schloss, und anderseits das eidgenössische topographische 
Bureau, dessen damaliger Chef, Herr Oberst SıEGFRIED, sich 
lebhaft für das Unternehmen interessirte, und einen seiner 
tüchtigsten Ingenieure, Herrn Gosser, mit der Aufgabe 
betraute, und ausserdem einen grossen Theil der Kosten 


übernahm. Wohl selten ist mit solcher Energie die rich-: 


tig und klar aufgefasste wissenschaftliche Untersuchung 
einer grossen Naturerscheinung an die Hand genommen 
worden wie diese Vermessung des Rhönegletschers, und 
die wertvollen selbst einem Laien in die Augen springenden 
Resultate über die Bewegung dieses grossartigen Eisstromes 
haben mit Recht im Inlande und Auslande die vollste An- 
erkennung gefunden. Einige Missverständnisse haben den 
ruhigen Fortgang dieses schönen Unternehmens etwas 
getrübt aber nicht unterbrochen. Während zwanzig Jahren 
war es möglich, regelmässig die Beobachtungen über 
Wachsthum und Bewegung des Gletschers auszuführen 
und dadurch ein Beobachtungsmaterial zu sammeln, das 


COMITÉ CENTRAL 91 


in seiner Art einzig dasteht. Die Gunst des eidgenössischen 
topographischen Bureaus ist uns vollkommen erhaljen ge- 
blieben, und die Nachfolger des Herrn Oberst SIEGFRIED, 
die Herren Oberst Dumur und Oberst Lochmann sind mit 
gleichem Eifer fortwährend für die Förderung unseres 
Unternehmens eingetreten, und in der Person des jetzt die 
Vermessungen leitenden Herrn Ingenieur HeLp haben wir 
einen Mann gefunden, der mit vollem Verständniss, mit 
ruhiger Sicherheit und seltener Ausdauer die oft mühevolle 
Aufgabe thatkräftig fortführt. Auch das freundschaftliche 
Zusammenwirken des Alpenclubs und der Naturforschen- 
den Gesellschafft ist noch dasselbe wie vor zwanzig Jahren; 
die beidseitigen Gentralcomites verständigen sich über die 
gemeinsame Fortführung des Unternehmens und im Alpen- 
club so gut wie in der Naturforschenden Gesellschaft finden 
sich warme Freunde dieser grossartigen wissenschaftlichen 
Untersuchungen. Nur in einem Punkte haben sich die Ver- 
hältnisse geändert. Während vor zwanzig Jahren der Alpen- 
club bereit war, alle Kosten zu übernehmen, und sogar in 
der Gewährung der Kredite weiter ging, als die damalige 
Gletschercommission beantragte, möchte er jetzt das Spen- 
den der Geldmittel auf die nun nahe bevorstehende Publi- 
cation der Beobachtungen beschränken. Da diese Leistung 
eine bedeutende ist, und da in zuvorkommender Weise 
vom Alpenclub auch die durch die Umstände gebotene 
Vermehrung der Kosten über den ursprünglichen Voran- 
schlag hinaus übernommen worden ist, so finden wir diesen 
die verschiedenen Ansichten der Clubmitglieder berück- 
sichtigenden Standpunkt gerechtfertigt und begreifen es 
gut, wenn man erwartet, dass nun für die Fortsetzung der 
Beobachtungen die Naturforschende Gesellschaft eintrete. 
Die regelmässigen jährlich zu gleicher Zeit auszuführenden 
Messungen und Beobachtungen jetzt einzustellen, nachdem 
mit grossen Opfern die topographische Aufnahme durch- 


x 


99 RAPPORTS 


geführt und dadurch der Rhonegletscher zu einem förm- 
lichen Beobachtungsinstrumente von kolossaler Grösse ge- 


worden ist, und das noch zu einer Zeit, wo sehr wahrschein- 
lich ein neues Vorrücken des Gletschers interessante und 
wichtige Daten uns liefern wird, wäre nach dem Urtheile 
aller, die sich mit Gletscherfragen befassen, geradezu un- 
verantwortlich. Hätte die Schweizerische Naturforschende 
Gesellschaft eigenes Vermögen wie die nach ihrem Muster 
gegründeten Gesellschaften Englands und Frankreichs, so 
würde sie gerne aus ihren Mitteln den nötigen Kredit aus- 
werfen. Allein der schweizerischen Naturforschenden Ge- 
sellschaft, dienun während mehr als DreiviertelJahrhundert 
Vieles zur Hebung des wissenschaftlichen Lebens in unse- 
rem Vaterlande beigetragen hat, war es nicht vergönnt 
erhebliche Geldmittel für wissenschaftliche Zwecke anzu- 
sammeln. Da ferner der Bund durch Vermittlung des topo- 
graphischen Bureaus und der geologischen Commission in 
höchst verdankenswerter Weise das Seine an die Rhöne- 
gletschervermessung beiträgt, so bleibt uns zur Aufbringung 
des noch fehlenden Theiles nichts übrig, als unsin Gemein- 
schaft mit dem Gentralcomite der Naturforschenden Gesell- 
schaft direkt an unsere Gönner zu wenden, mit der Bitte, 
uns mit Geldmitteln zu unterstützen, und wir haben die 
feste Hoffnung, dass es so möglich sein werde, ein grosses 
wissenschaftliches Unternehmen, das sich auf eine der 
wichtigsten Naturerscheinungen unseres Vaterlandes be- 
zieht, in würdiger Weise weiterzuführen. 

Indem wir uns zum Voraus allen Gebern zu Dank ver- 
pflichtet erklären, zeichnen achtungsvollst 


Das vom schweizerischen Alpenclub aufgestellte 
Gletscher-Collegium : 


HAGENBACH-BiscHorFF, Präsident. — J. Coaz. — 
F.-A. Forez. — Aus. Hem. — L. RÜTIMEYER. 


COMITÉ CENTRAL 


Annexe GC. — Résumé des comptes. 


Exercice du 1° juillet 1892 au 30 juin 1893. 


65. Rechnung. — Questeur: D' H. Cusrer 
A. Central-Cassa. 
Vermögensbestand am 30. Juni 1892 QE Verhandl. 1892, 


93 


PASO RE RSR RE ar i PSC NO AGE 
Bonne 
uiihmesebuhrent 3... EE 198 — 
Jahresbeiträge . ._. . ORO Von 3525 40 
Bundesbeitrag für Dea ag pra 2000. 
MerkaufkvonDenksehriften fe 435 45 
Zinsgutschrift und bezogene Zinze . . . . . . » 510 85 
Erlös für Bödelibahn Obligationen . . . . . . . » 2 412 — 
To NP EU NT ri 78 E 
Ausgaben. 
Jahresversammlung in Basel . . . . . . . . . Fr. 132 73 
LOR ie Te LIT MO Ne OS 1 220 — 
Denkschriften . . . Aie (3 582 35 
Verhandlung Comptes- "nare ina Dr uelaschen I Er? 1 606 90 
Commissionen . . SAS RE LS ER 1 300 — 
Ankauf von Gotthard- Onieationen A SR 3142 — 
MO CIS ESE E ER de ds à > 803 07 
dale RE OR M STE OS 
SARO RS a PAR ae pi Rte ST 4401 094 
Fr. 13278 14 
B. Unantastbares Stamm-Capital. 
Bestand am.30. Juni 1892 (v. Verhandl. Basel p. 82) . Fr. 10550 — 
Zuwachs durch 3 neue Mitglieder auf Lebenszeit . . » 450 — 
Bestand’ am 30. Juni 1893 M Er. 11.000. — 
nämlich : 
‘Gotthard-Obligationen, Nennwert , . . . . . . Fr. 700 — 
‘Centralbahn » » AE » 2000 — 
‘Guthaben bei der allgem. aargau. cp i RI 2000 — 
Total (Inbegriffen Fr. 500 Bibliothek-Fonds). Fr. 11000 — 


94 RAPPORTS 


C. Bibliothek-Rechnung. 
Einnahmen. 


Saldo vom 30. Juni 1892 (v. Verhandl. Basel, p.82) . . Fr. 139 15 
Beiträge der Central-Cassa (inclus Fr. 40 Zins pro 


1892 und 1893 des Koch’s Legats.) . . . 5 » 1240 — 
Beitr. d. bern. nat. Gesellsch. Zins d. Leg. pro Qu. 98 » 35 — 
RACRVELRCUUNE EN RE RI 135 20 

i TOtaL SCR 1549 33 

Ausgaben. 

Bücher-Auschaffung nnd Ergänzung . . . . . . Fr. 427 99 
Buchbingerarbeivenzen ner ee 334 — 
rokalmieterd ne na Ne ne RE Re 200 — 
Salaize AURAS NUIT EN ana 2a ee > 300 — 
Bort Hrachtenus Verschiedenes un 2.2002 232 55 
Totali. 0e seien 

SATA OS RA A EI AA Me N EVER 54 79 


Fr. 1549 33 


D. Rechnung der Schläfli-Stiftung. 
I. Stamm-Capital. 
Bestand und Art der Anlage wie letztes Jahr: 
Fr. 10000 Centralb.-Obligationen und Fr.4000 neuen 


Stahlbadesist-Moritz .. . e E 000 
II. Laufende Rechnung. 
Einnahmen. 
Saldo vom 30. Juni 1892 (vide Verhandl. Basel, p. 8). Fr. 593 52 
Zinse der Centralbahn-Obligationen . . i SIERO 400 — 
» der Obligat. des neuen Stahlbades St- Moritz a > 170 — 
Zinsgutschrift bei derallg.aargau. Ersparniss-Cassa . >» 32 90 
Total der Einnahmen . . Fr. 1196 42 
Ausgaben. 
Druckund Adressirenndes Oirenlarsı 2 EN ea 49 — 
Aufbewahrungsgebühr der Wertschriften .. . . . » 14 — 
POLE a NR ED 16 56 
Total der Ausgaben . . Fr. 79 56 
Sal OF Be N SE n ee PO 1116 86 


Er 1 196 42 


COMITÉ CENTRAL 95 


_ E. Gesammt-Vermògen der Gesellschaft. 


30. Juni 1982. | 30. Juni18%. 
Vena Bassarı n Fr: 4196.94 4491 09 
Stamm Capitale 0 2.2.0... 0550 — 11 000 -— 
ipliothelk=Cassa li et. 22...» 139 13 54 79 
Schlafli-Stiftung, Stamm-Capital . . »- 14000 — | 14000 — 
» laufende Rechnung. » 593 52. 1116 86 

He 29279059 
Vermehrung auf 30. Juni 1893 . . . » 1 183 15 IE 
Fr. 30662 74 30 662 74 


La comptabilite de la Societe helvetique des sciences 
naturelles, tenue par M.le questeur pour l’année 1892- 
1893, a été examinée par les soussignes et trouvee en 
concordance avec les pièces justificatives; en conséquence, 
ils ont l'honneur d’en proposer l'adoption. 


Lausanne, le 25 août 1893. 
Les Vérificateurs des comptes : 


Ch DappLES, professeur. . Louis Gonim, ingenieur. 


ET. GUuILLEMN, ingénieur. 


96 RAPPORTS 


Il 


bericht über die Bibliothek | 
der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft 
für das Jahr 1892-93. vi 


Hochgeehrter Herr Präsident! 


Im Berichtsjahr — 1. Juli 1892 bis 30. Juni 1893 — wur- 
den neben den gewöhnlichen Bibliothekgeschäften von 
‚ler Verwaltung der Bibliothek folgende Spezialarbeiten 
ausgeführt: 

In unsere Autographensammlung ist-das gesammte 
vorhandene Material eingereicht und in jedem Band ein 
vollständiges Verzeichnis der darin enthaltenen Autogra- 
phen angelegt worden. Wir geben uns ferner der Hoff- 
nung hin, dass die Tit. Mitglieder der Schweiz. Naturfor- 
schenden Gesellschaft dem Beispiel des Herrn Prof. Dr 
R. Wolf in Zürich folgen und uns Briefe oder Portraits 
berühmter Naturforscher alter und neuer Zeit zur Dispo- 
sition stellen werden. Jede solche Zusendung wird mit 
Dank angenommen. 

Für die Bibliographie der schweiz. Landes- 
kunde wurden sämmtliche auf die Naturwissenschaft der 
‚Schweiz bezügliche Arbeiten sowohl aus den « Denk- 


BIBLIOTHEQUE 97 


schriften » oder auch aus den « Verhandlungen» und 
« Comptes-rendus » ausgezogen; ebenso werden für die 
nämliche Publikation die Periodica der kantonalen Natur- 
forschenden Gesellschaften, soweit dies nicht von den 
letztern selbst besorgt wurde, excerpirt; bereits sind die 
bern. und die aargau. naturforschende Gesellschaft in 
dieser Hinsicht erledigt. 

Die Benutzung der Bibliothek gestattete sich fol- 
gendermassen (die eingeklammerten Zahlen beziehen sich 
auf 1891/92) : Expediert wurden 47 (26) Pakete an aus- 
wärtise Mitglieder, 120 (140) Briefe, 40 (71) Postkarten, 
39 (34) Mitglieder haben die Bibliothek an Ort und Stelle 
benutzt. wi 

Wir haben folgende neue Erwerbungen zu ver- 
zeichnen: 


A. Durch Tausch : 


Düsseldorf. Naturwissenschaftl. Verein, Mitteilungen, 
Heft 2. Düsseldorf 1892, 95 S. 8°. 

Torino. R. Accad. delle scienze. Osservazioni meteorolo- 
giche fatte nell’ anno 1891 all’ osservatorio della R. univer- 
‘sità, calcol. dal Dott. G. B. Rizzo. Torino, 1892. 54 S. 8° 

Petersburg. K. R. Mineral. Gesellschaft, Verhandlungen. 
Bd. 20-28. Petersburg 1885-1891, 8°. 

— Register 1866-1884, Petersburg 1885, 8°. 

Reusch, H. Bömmelöen og Karmöen med omgivelser. 
Kristiania 1988. 422 S. 4° mit 3 Karten. 

Kansas Univ. Quarterly, Vol. I., N° 1. Lawrence 1892. 
47 S. 8° mit Tafel. 

El Instructor, periodico cientifico y literario, anno IX. 
Aguascalientes, 1892, gr. 8°. 

Memorial of Joseph Lovering. Cambridge 1892, 40 S. 8. 

Imperial Univ. of Japan The Calender for 1891-02. 
Tokyo 1892. 279 S. kl. S’ Mit Karte und Tabellen. 


ACT. HELV. LAUSANNE, 1895. ; 7 


BORN ch PA 
en BAND BR 


98 RAPPORTS 


Daday, J. Literatura zoologica Hungarica 1881-1890 
(Ungarisch). Budapest 1891. 305 S. gr. 8°. 

Herman, O. Petenyi, der Begründer der wissenschaftl. 
Ornithologie in Ungarn. Pest 1891. 137 S. 4. 

Pungur, G. Gryllodea regni Hungariae (Ungarisch). 
Budapest 1891. 79 S. 4° mit Tafel. 

Simony, Fr. Das Schwinden des Karlseisfeldes nach 50 
Jahr. Beobachtungen und Aufnahmen. Wien 1891, 33 S. 
kl. 8°. | 

Holm, Theo. The flora of the Dakota group (Separat- 
abdruck) 4 S. 8°. 

Autun. Societe d’histoire nat. Bulletins 1-4. Autun et 
Paris 1888-91. gr, 8°. 

Societe Belfortaine d’emulation. Bulle tin 11. Belfort 1892. 
SDS AS 

Nantes. Soc. des sciences naturelles de l’ouest de la 
France. Bulletin, année II, 1-2. Nantes. 1892, 8°. 

Congrès périodiques des naturalistes et médecins russes. 
Photogr. mit Text. 10 S. 4°. Moscou 1892. 

Congrès international d’archéologie prehistorique et 
d’anthropologie. T. I. Moscou 1892. 268 S. 8°. 

Congrès international de zoologie. 1" partie. Moscou, 
TSI 202 CP. 

Beneden , J., van. La Mer noire et ses cétacés vivants et 
fossiles. 48 S. 8° Moscou, 1892. 

Bogdanov, A. Quelle est la race la plus ancienne de la 
Russie centrale ? Moscou, 1892, 24 S. 8°. 

Société scientifique du Chili. Actes. Tome II, livr. 1.San- 
tiago, 1592, 248 S. 40. 

Seeliger, Hugo. Ueber allgemeine Probleme der Mecha- 
nik des Himmels (z. Feier des 133. Stiftungstages der k.b. 
Akad. d. W. zu München). München 1892. 29 S. 4°. 

Indiana Academy of Science, Proceedings, 1891. Brook- 
ville, 1892. 1795. 80. 


BIBLIOTHEQUE 99 


Anuario del Observatorio astron. y meteorol. del Sal- 
vador, 1893. S. Salvador, 1892. 93 S. kl. 8°. 

The Bacteriological world and modern medicine. Vol. I. 
Battle Creek, 1892. 8°. 

Boletin de la Riqueza publica de los estados unidos de 
Venezuela. Ano II. Tome III Nos 41-44. Caracas, 1899, 4° 

Jentzsch, A. Führer durch die geolog. Sammlungen des 
Provinzialmuseums der Physik.-Oekon. Gesellschaft zu 

Königsberg. Königsbere i/Pr. 1892. 106 S. 8°. 

Sarasın, Ed. Rapport du prés. de la Soc. de physique et 
d’hist. nat. de Genève pour l’année 1892. 

Petersburg. Geogr. Ges. Iswestija (Nachrichten) T. 28 
(1592). Petersburg 1892. 3° 

Teichmann, L. Elephantiasis Arabum. Text mit Tafeln. 
Krakau 1892. 51 S. Text. 4° und 1 Mappe mit 5 Taf. fol. 

Nebraska University. Bulletins. Annual report. 8°. Lin- 
coln, 1892. 

Mülhausen. Indust. Gesellsch. Bulletins. 8°. 

— Catalog. Mülh. 1874. 124 S. 8°. 

— 22 Suppl Mall 1887.91 5. 8. 

— Verzeichnisse der Preisaufgaben. 8°. 

Kharkow. Annales de l’Univ. Impériale. 1893. Kharkow, 
SIRO 


Upsala. Bulletin of the Geolog. Institution of the Univ. 


of Upsala. Upsala, 1893. 8°. 
Centralblatt für die Mähr.-Landwirte nebst Notizen-Blatt. 
Brünn 1899. 4°. 


B. Durch Kauf: 


Bibliotheca mathematica. Herausgegeb. von G. Eneström. 


Jahrgg. 1884 und 1885. 4°. — 1887-92. 8°. Stockholm. 


Ohm, G. 5. Gesammelte Abhandlungen. Leipzig 1892. 


885 S. 8°. 


100 RAPPORTS 
Wilh. Weber’s Werke. 3 Bde. 595, 316.und 671698282. 


Berlin 1892 u. 1895. 

Portraits berühmter Naturforscher. 48 Bilder mit biogr. 
Text. Wien u. Leipzig. Fol. 

Reye, Th. Die Geometrie der Lage. Abtl. 1-3. 3. Aufl. 
3 Bd. v. 248, 330 u. 224 S. 8° Leipzig 1892. 

Geograph. Nachrichten. 9 Jahrg. Basel 1893. 8°. 

Bibliographie der Schweiz. 1893. 

Schweiz. paläontol. Gesellsch. Abh. Vol. XIX. 

Richthofen, Ferd. v. Führer für Forschungsreisende. 
Berlin 1891. 745 S. 8°. 

Leydig, Fr. Naturgeschichte der Daphniden. Tübingen 
1860. 252 S. 4°. mit 10 Kupfertafeln. 

Vejdorsky , Fr. System u. Morphologie der Oligochaeten. 
Prag 1884. 166 S. Fol. mit 16 Tafeln u. 5 Holzschnitten. 

Scrope, G. P. The geology and extinct volcanos of cen- 
tral France. 2° ed. London. 1858. 258 S. 8. With maps, 
views and sketches. 


C. Als Geschenke : 


Enquete betr. die Gründung einer schweiz. National- 
bibliothek. Bern 1893. 232 S. 3°. 

Forel, Aug. Die Ameisen Neu-Seelands, 24 S. 8°. Sepa- 
rat Abdr. 

— Notes myrmecologiques. 6 S. 8°. Sep. Abdr. 

— Die Ameisenfauna Bulgariens. 14 S. 8° mit 1 Tafel. 
Sep. Abdr. 

— Les formicides. 243 S. 4° mit Taf. Sep. Abdr. 

— Nouvelles espèces de formicides de Madagascar. Sepa- 
rei Albers dee serie. 1892. 2115. 80% 

— Quelques fourmis de la faune mediterraneenne. Sepa- 
rat Abdr. 1892. 6 S. 8°. 


pia 
1 
li 
eni 
A 
= 


BIBLIOTHEQUE 101 


— Le male des Cardiocondyla et la reproduction consan- 
guine perpétuée. 1892. 5 S. 8°. Sep. Abdr. 

— Hermaphrodite de l’Azteca instab. Smith. Sep. Abdr. 
3 5. 8° mit Taf. 

— Die Nester der Ameisen. Zürich 1892. 36 S. 4° mit 
Tafel. 

— Les Formicides de l’empire des Indes et de Ceylan. 

Part I. with a plate. 1892. 27 S. 8°. 

Part II. » > Dr 

Graf, J. H. Das Leben und Wirken des Physikers und 
Astronomen Joh. Jak. Huber. Bern 1892. 75 S. 8° mit Taf. 

— Notice sur la plus ancienne carte connue du Pays de 
Neuchätel. Sep. Abdr. Neuchätel 1892. 30 S. 8° mit Karte. 

— Ueber den gegenwärtigen Stand der Einführung der 
mitteleuropäischen Zeit in der Schweiz. Sep. Abd. 2 5. 4° 

— Beiträge zur Topographie u. Geographie der Schweiz. 
Bern 1893. 17 S. 8°. Sep. Abdr. 

— Die Karte v. Gyger u. Haller aus d. Jahre 1620. Sep. 
Abdr. Bern 1893. 15 S. 8°. 

Holm, Theo. Notes on the flowers af Anthoxanthum od. 
L. Sep. Abdr. Washington 1892. 5 S. Se mit Taf. 

Coville, FE. V. The Panamint Indians of California Was- 
hington 1892. 11 S. 8°. 

Woeikof, A. Klima des Puy de Dome in Centralfrank- 
reich. 19 S. gr. 8°. 1892. Sep. Abdr. 

Landolt, H. Ueber die Einwirkung der Halogene auf 
Chloranilsäure u. Bromanilsäure. Diss. Zürich 1892. 50 5. 8°. 

kössler, @. Untersuchungen üb. die Magnetisirung des 
Eisens. Diss. Zürich 1892. 58 S. 8°. 

Girard, O. Ueber die wässerigen Lösungen v. Disdiazo- 
salzen etc. Diss. Zürich 1892. 76 S. 8°. 

Schmid, E. Ueber die Einwirkung v. reiner, nitroser u. 
rauchender Schwefelsäure auf Blei ete. Diss. Zürich 1892. 
1345.80 u. 23 Tab. 


Petit e AI e, A PR e er A AI A ER A Te ITA er! è AI 


102 RAPPORTS 


Nebelthau, F. Ueber die sec. Base aus Carbodiphenyli- 
mid und Phenylhydrazin. Diss. Zürich 1892. 82 S. &. 

Falsan, Alb. Les Alpes françaises, avec 77 fig. Paris. . 
1893. 358 S. 8°. 

Holm, Theo. A study of some anatomical characters of 
North-Amer. Graminae. IV with plate. Washington 1892. 
5 S. 8°. Sep. Abdr. 

‘Oesterr.  Gradmessungs - Commission. Verhandlungen 
vom 21. Apr. u. 2. Sept. 1892. Wien 1892. 25 S. &. 

Omboni, G. Achille de Zigno. Cenni biografici. Padora, 
1892.55 S. kl. 8°. 

Kuenen, J. P. Metingen bet. het. opperlak r. r. d. Waals 
voor mengsels v. Koolzunden Chloormethyl. Diss. Leiden 
1899-75 5.82% 

Memorial of Jos. Henry. Washington 1880. 598 S. gr. &. 

Kaiser. Meteorol. Beobachtungen für 1890, angestellt 
in Tor am Sinai. 12 Blätter fol. Manuscript. 

Rehsteiner, H. Beiträge z. Entwicklungsgesch. d. Frucht- 
körper einiger Gastromyceten. Mit 2. Taf. Diss. Bern 1892. 
44 S. 8°. 

Un proyecto de ley presentato al congreso nacional de 
Costa Rica. Madrid 1892. 15 S. 8°. 

Caviezel, Hartur. Register dils mastrals dil Cumin d’Or- 
tenstein (Dialect da Giufaulta). Cuira 1892. 15 S. 8°. 

Tobler, A. Die elektrischen Uhren und die elektr. Feuer- 
wehr-Telegraphie. Wien, Pest, Leipzig 1883. 191 S. kl. 8°. 

Bergbohm, J. Neue Integrationsmethoden. Stuttgart 
1892. 58 S. So. 

Marchlewski, L. P. Kritische Studien über die Sulfid- 
schwefelbestimmungsmethoden. Diss. Zürich. Wiesbaden 
192 Sl Se en 

Schmitt, G. Ueber das Phenylhydrazondi-carbodi-p.- 
tolylamin R. Wessel’s. Diss. Zürich 1892. 55 S. 8°. 

Henderson, ©. H. The first cretaceous fold of the alps 


BIBLIOTHEQUE 103 


between the Linth and the Sihl, mit 1 Tafel. Diss. Zürich. 
Philadelphia 1893. 22 S. 8°. 

Binz, A. Beiträge zur Morphologie und Entstehungs- 
geschichte der Stärkekörner. Diss. Zürich. Mit 3 Tafeln. 
München 1892. 60 S. 8°. 

Singer , L. Beiträge zur Theorie der Petroleumbildung. 
Diss. Zürich-Wien 1893. 70 S. 8°. 

Schad, Ph. Synthese ringförmiger Verbindungen aus 
Benzolderivaten mit offenen Seitenketten. Diss. Zürich- 
Berlin 1892. 36 S. 8°. 

Hundhausen , J. Ein Beitrag zu der Lehre von der Centri- 
fugalbewegung. Sep. Abdr. Zürich. 5 S. kl. 8°. 

Deutsche Vierteljahrschrifft für öffentl. Gesundheits- 
pflege. Band 1-25. Braunschweig 1369-93. 8°. 

Boule, M. Description géol. du Velay. Paris, 1892. 259 S. 8°. 

Hann. J. Einige Resultate der anemometr. Aufzeich- 
nungen in Wien 1873-1892. Wien 1893. 80 S. 8°. 

Flückiger, F. A. Pharmakognosie des Pflanzenreiches. 
3 Bände. 2. Aufl. Berlin 1882 u. 1883. 1049 S. 8°. 

Bernoullianum. Anstalt für Physik, Chemie und Astro- 
nomie an der Univers. Basel. Beschreibg. und Pläne von 
Ed. Riggenbach, J. Piccard, J.J. Stehlin. Basel 1876. 15 S. 4°. 

Wild, H. Bestimmung der Elemente des Erdmagnetis- 
mus auf einer Reise von St. Petersburg nach Tiflis. Peters- 
burg 1870. 45 S. 8°. 

Auszug aus der Forst-Statistik des Kantons Bern. Bern 
1867. 70 S. 42. 

Klimatol. u. phänolog. Beobachtugen im Kanton Bern 
1875. Bern 1876. 39 S. 4. 

Wild, H. Ueber Wetterprophezeiung. Sep. Abdr. Bern 
1867. 14 S. 4°. 

— Bericht über die Arbeiten zur Reform der schweiz. 
Urmaasse. Zürich 1868. 170 S. 4e. 


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104 RAPPORTS 

Rickli. Was ist der Krapp? Was ist die Garancine ? 
Bern 1860. 12 S. 8°. 

Munk, Ph. Offenes Schreiben an Hrn. D* Th. Huse- 
mann in Göttingen. Sep. Abdr. Bern 1866. 15 S. 8°. 

Hoppe-Seyler, F. Ueber die Processe der Gährungen und 
ihre Beziehung zum Leben der Organismen. ?17S.8. 

Arata, P. N. El Clima y los condicione higienicas de la 
cindad de Buenos Aires. B. A. 1889. 133 S. gr. 8°. 

— y Fr. Canzoneri. La Corteza de Quina morada. Bue- 
nos Aires 1888. 15 S. 8° 

— — Sobre la goma de la Clareta. Buenos Aires 1889. 
89.8. 

— Relacione de los trabajos practicados por la oficina 
quimica municipal de Buenos Aires 1887. Buenos Aires 
1888. 66 S. 8°. 

Valentin, G. Histiologische und physiologische Studien. 
Die Giftwirkungen des Kombi. 43 S. 8°. 

Kräuter-Buch. Beschrieben durch J. 7. Tabernaemon - 
tanus, Casp. u. Hier. Bauhin. Basel 1731. 660 S. fol. 

Gruner, Paul. Die Werte der Weber’schen Strahlungs- 
constanten b? verschiedener Kohlenfäden. Diss. Zürich 
1893. 64 S. 8°. 

Riggenbach,, A. Die mitteleuropäische Zeit und ihre Vor- 
geschichte. Sep. Abdr. Basel 1893. 34 S. kl. 8°. 

Wolf. Handbuch der Astronomie, 4. Halbband. Zürich 


18932698 8.83% 


Soweit die aussergewöhnlichen Erwerbungen; eine Auf- 
zählung des Zuwachses der Bibliothek in Folge des ge- 
wöhnlichen Tauschverkehrs wurde zu weit führen. Wir 
stehen mit 325 (312) ausländischen Gesellschaften, Aka- 
demien etc. u. mit 23 (22) schweizer. Vereinen in Verbin- 
dung und es gelang uns mit 17 ausländischen und 1 
schweizer. Gesellschaft Verbindungen zum Tauschverkehr 


BIBLIOTHEQUE 105 


anzuknüpfen. Dagegen ist mit 4 Gesellschaften der Verkehr 
abgebrochen: 
Wien, K. K. geograph. Gesellschaft. 
Wien, K. K. anthropolog. Gesellschaft. 
Firenze, Società toscana di scienze naturali. 
Stuttgart, Verlag des « Ausland. » o 
Von den im vorjährigen Bericht erwähnten Gesellschaf- 
ten, von denen damals gesagt wurde, es werde der 
Tauschverkehr ihrerseits nicht erwiedert, haben folgende 
Gesellschaften denselben wieder erneuert: 
Brookville, Soc of. nat. history. 
‘ Dresden, Verein für Erdkunde. 
Görlitz, Naturf. Ges. 
Halle Q » » 
Offenbach, Verein für Naturkunde. 
Venezia, Istituto veneto di scienze. 
Kharkow (Section med. nicht, dagegen Univ. Imperiale.) 
Es bleiben immer noch folgende übrig: 
Agram, Societas hist.-nat. croatia. 
Altenburg, Naturf. Gesellschaft des Osterlandes, 
Amsterdam, Genootschap van Kunsten en Weten- 
schappen. 
Bruxelles, Observatoire. 
Cambridge, England, University. 
Caracas, Soc. di ciencias fisicas y naturales. 
Colmar, soc. d’histoire naturelle. 
Dijon, Soc. d'Agriculture et d’Industrie de la Côte d'or. 
Elberfeld, Naturw. Verein. 
Fulda, Verein fùr Naturkunde. 
Guadalajara, Sociedad de Ingenieros de Jalisco. 
Kharkow. Dagegen Univ. Impériale. 
Lisboa, Commissao permanente de Geographia. 
St. Louis, Academy of Science. 
Modena, Soc. dei naturalisti. 


a ae 


106 RAPPORTS 


Neisse, Philomathie. 

Newport, Nat. hist. Society. 

Nijmwegen, Soc. bot. néerland. 

Pisa, scuola normale. 

Salem, Mass., Peabody Acad. of Science. 

Sondershausen, Irmischia. 

Toulouse, Soc. d’hist. naturelle. 

Ulm, Verein für Mathem. und Naturw. 

Utrecht, K. nederlandsch meteorol. Institut. 

Valencia, Instituto. 

Die Bibliothekrechnung zeigt mit dem vorjährigen Saldo 
von 139 Fr. 13 Ct. ein Einnehmen von 1549 Fr. 33 Ct., so- 
dann ein Ausgeben von 1490 Fr. 79 C.; der verfügbare 
Saldo ist somit 58 Fr. 54 Ct. Unter den Ausgaben figuri- 
ren 427 Fr.99 Ct. für Bücher anschaffungen, 334 Fr. Buch- 
binder, Miethe und Aushülfe 500 Fr., Porto und Spedition 
228 Fr. 40 Ct. In den Einnahmen erscheinen zum ersten 
Mal 75 Fr. Reinertrag pro 1891-92 und 1892-93 des Koch- 
fundus der allgemein. schweizer. Naturf. und der bern. 
Naturf. Gesellschaft. Da die Verhältnisse der Bibliothek 
sich im Jahr 1893-94 vollständig gleich bleiben werden, so 
sind wir im Fall an das Tit. Central-Comité das höfliche Ge- 
such zu richten : Es möge der Bibliothek auch für das Jahr 
1893-94 ein Kredit von 1200 Fr. gesprochen werden. 

Zum Schlusse gereicht es mir zum grossen Vergnügen 
dem H. Quästor D' Custer in Aarau, wie auch meinem 
Unterbibliothekar H. D’E. Kissling in Bern und der Biblio- 
thekgehülfin, Frau A. Kräuter-Lauterburg, für alle Unter- 
stützung meinerseits den wärmsten Dank auszusprechen. 


Bern, den 30. Juni 1893. 
Der Oberbibliothekar: 
Prof. D: J. H. Grar. 


COMMISSION DES MEMOIRES 107 


III 


Rapports des Commisssions. 


A. Bericht der Denkschriften-Commission 
für das Jahr 1892-93. 


Es sind im Lauf des Jahres 1892-93 zwei Abhandlungen 
zur Publication durch die Denkschriften-Commission ge- 
langt, nämlich die schon im vorjährigen Bericht berührte 
posthume Arbeit unseres grossen Zürcher Botanikers C.von 
Nägeli : « Ueber oligodynamische Erscheinungen an leben- 
den Zellen», mit einem Vorwort von S. Schwendener, 
und einem Nachtrag von G. Cramer, dann eine Serie neuer 
Untersuchungen über die Phalloideen mit drei Tafeln in 
Farbendruck, von Herrn D' Ed. Fischer in Bern. Die 
Drucklegung der ersten Arbeit wurde Ende Dez. 1892 vom 
Central-Comité bewilligt, im April 1893 vollendet; woge- 
gen die im April 1893 vom Central-Comité genehmigte 
Veröffentlichung der Fischer’schen Arbeit ihren Abschluss 
erstim Laufe dieses Monates erreichen wird. Immerhin 
darf man hoffen, dass der 1* Halbband von Band XXXIII 
der Denkschriften, umfassend die Arbeit von Herrn D' 
Emden über das Gletscherkorn und die zwei vorstehend 
genannten Schriften noch vor Eröffnung der diesjährigen 
Versammlung der Schweiz. Naturforscher zur Ausgabe 
gelangen wird. 


SINO 


108 RAPPORTS 


Der ebenfalls schon im letztjährigen Bericht erwähnte 
«Catalogue de la flore valaisanne» von Herrn Prof. H. 
Jaccard in Aigle wird zur Zeit von dem Herrn Verfasser 
noch einmal durchgesehen, resp. vervollständigt, um ohne 
Zweifel nächstes Jahr, als Band XXXIV, Aufnahme in 
den Denkschriften zu finden. 

Andere Arbeiten, die der Denkschriften-Commission 
eingereicht oder angekündigt worden sind, ohne dass bis 
jetzt auch nur bei dieser Instanz eine Beschlussfassung in 
positiven Sinne möglich geworden wäre, müssen hier na- 
türlich übergangen werden. 

In Betreff der Rechnungsverhältnisse der Denkschriften- 
Commission sei Folgendes bemerkt: 

Die Einnahmen der Denkschriften-Commission beliefen 
sich laut Rechnungsauszug unserer verehrten Herrn Quä- 
stors und unter Einbezug von 2000 Fr. Bundesbeitrag auf 
2413 Fr., die Ausgaben auf nur 582 Fr. 30 Ct. (nämlich 
288 Fr. 20 Ct. Nachtragszahlung für die Arbeit Emden, 
250 Fr. Miete für das Denkschriftenlocal, 24 Fr. Feuerasse- 
kuranz und 20 Fr. 10 Gt. Commission für den Denkschrif- 
tenverkauf). Doch kommen zu diesen Ausgaben noch 306 
Franken Druckkosten für die Arbeit von C. von Nägeli 
und mindestens 883 Fr. 30 Ct. für die Phalloideenarbeit 
von D' Ed. Fischer, so dass die Gesammtsumme der Aus- 
gaben auf 1771 Fr. 60 Ct. ansteigt und ein Einnahmenüber- 
schuss von 641 Fr. 40 Gt. resultirt, der freilich in Folge der 
kaum ausbleibenden Ueberschreitung der Kostenanschläge 
für die Fischer’sche Arbeit in Wirklichkeit merklich klei- 
ner ausfallen dürfte. 

Da die pro 1893-94 jetzt schon so viel als sicher in Aus- 
sicht zu nehmenden Auslagen der Denkschriften-Commis- 
sion (Arbeit Jaccard) auf 2500-2600 Fr. zu veranschlagen 
sind, bei Einreichung weiterer druckwürdiger Arbeiten 
aber leicht eine wesentliche Erhöhung erfahren, sieht sich 


COMMISSION DES MÉMOIRES 109 


die Denkschriften-Commission veranlasst die Schweizer. 
Naturforschende Gesellschaft abermals um Bewilligung 
eines Credites von unbestimmter Höhe zu ersuchen. 

Verschiedene im Schooss der Denkschriften-Commission 
gepflogene Beratungen über andere Obliegenheiten der 
Commission führten zu Anträgen, welche das Central- 
Comité der Naturf. Gesellschaft vortragen wird und die 
daher in diesem Bericht übergangen werden mögen. 

Auch an dieser Stelle nicht unerwähnt bleibe dagegen 
der schmerzliche Verlust, den die Denkschriften-Commis- 
sion imvorigen Spätjahr durch den Tod ihres langjährigen 
ebenso verdienten als bescheidenen Mitgliedes Herrn 
Prof. D" Fr. Jos. Kaufmann aus Luzern erlitten hat. Die 
Denkschriften-Commission wird dem Verewigten ein dank- 
bares Andenken bewahren. 


Mit vorzüglicher Hochachtung und Ergebenheit. 
Zürich, 2. August 1893. 
| Namens der Denkschriften-Commission, 
deren derzeitiger Präsident : 
Prof. Dr C. Cramer. 


B. Bericht 
der Commission für die Schläflistiftung 
für das Jahr 1892-93. 


Auf den 1. Juni 1892 war als Preisaufgabe ausgeschrie- 
ben : « Monographische Bearbeitung der schweizerischen 
Repräsentanten irgend einer grösseren Abteilung der Al- 
gen, Pilze oder Moose.» Da die eingegangenen Arbeiten 
sich als viel zu unvollständig erwiesen, wurde kein Preis 


110 RAPPORTS 


erteilt, sondern die gleiche Preisaufgabe nochmals auf 
1. Juni 1594 ausgeschrieben. Für die Frage « Ueber den 
Einfluss der äussern Lebensbedingungen auf den Bau und 
die biologischen Verhältnisse der Fauna von Alpenseen » 
ist auf 1. Juni 1893 keine Lösung eingetroffen. Auch diese 
Frage ist zum zweiten Male auf 1. Juni 1895 in der be- 
stimmten Hoffnung ausgeschrieben worden, dass bis dann 
eine Lösung möglich sei, welcher eventuel der Doppel- 
preis zuerkannt werden könnte. 

Besondere Ereignisse sind aus dem abgelaufenen Be- 
richtsjahre keine zu verzeichnen. Der Personalbestand der 
Commission ist unverändert geblieben. 


Zürich-Hottingen, 97. Juni 1893. 
Namens der Schläflistiftungs-Commission, 


deren Präsident : 
D’ Alb. Hem, Prof. 


C. Bericht der geologischen Commission 
für das Jahr 1892-93. 


In diesem Berichtsjahre sind folgende Commentare zur 
geologischen Karte der Schweiz zum definitiven Ab- 
schlusse gelangt: 

1. Die Lieferung XXI zu Blatt XVIII, bearbeitet von D: 
Edmund von Fellenberg und D’ Casimir Mösch. 

Der Text von Fellenberg umfasst 46 Bogen mit sechs. 
eingedruckten Zinkographien und zwei lithographischen 
Tafeln nebst petrographischen Beiträgen von Professor 
D: Carl Schmidt. Dieser Text ist begleitet von einem reich 


111 


ausgestatteten Atlas, welcher 4 Profil- und 5 Lichtdruck- 
tafeln, 9 Tafeln geologischer Landschaftsbilder mit Detail- 
skizzen und eine instruktive Excursionskarte im Maasstab 
von 1: 100 000 enthält. Der Text von Mösch begreift 6 Bo- 
gen mit einer Doppeltafel von Profilen in Toro nale 
und 6 in den Text gedruckten Holzschnitten. 

Die gesammte wertvolle Publikation über das Hochal- 
pengebiet des Berner Oberlandes hat in Fachkreisen die 
verdiente Anerkennung gefunden und wurde von der geo- 
logischen Commission den Autoren gebührend verdankt. 


COMMISSION GEOLOGIQUE 


9. Das von Prof. D' Aug. Jaccard in zweiter Auflage 
bearbeitete Blatt XI ist fertig erstellt und der dazu gehö- 
rige Text, der als Lieferung VII Supplement 2, eingefügt 
wird, ist vollendet. Diese Druckschrift mit der Karte wird 
im Laufe des Monates September publizirt werden. 


3. Herr Karl Burkhardt von Basel hat seine Diplom- 
arbeit über die Contactzone von Kreide und Tertiär am 
Nordrande der Schweizeralpen vom Boden- bis zum Thu- 
nersee im Auftrage der geologischen Commission dem 
Drucke übergeben. Diese Arbeit ist ebenfalls vollendet und 
wird in nächster Zeit als Lieferung XXXII der Beiträge 
mit 2 Karten und 7 Tafeln geologischer Profile zur Ver- 
öffentlichung gelangen. 

Folgende rückständige Texte sind in Vorbereitung : 

1. D" Casimir Mösch ist mit der Redaktion des Manu- 
skriptes für die Lieferung XXIV, 3, zu Blatt XII weit vor- 
gerückt und eine grosse Zahl geologischer Profile ist bei 
der topographischen Anstalt in Winterthur bereits erstellt, 
so dass man der Publikation dieses Werkes im künftigen 
Winter entgegensehen kann. 

9. Herr Pfarrer G. Ischer wird das Manuskript mit Pro- 
filen zu Blatt XVII, Lieferung XXI, 2, der geologischen 
Commission einliefern. Im Einverständniss mit dem Autor 


» 


1119) - RAPPORTS 


wird dasselbe durch Professor D! Schardt revidirt und 
zur Drucklegung vorbereitet. 


3. Herr D' Léon Du Pasquier ist mit der Ausarbeitung 
des Textes zur Gletscherkarte von Alphonse Favre, Lie- 
ferung XXVIII, beschäftigt. 

4. Professor D' C. Schmidt in Basel wird den unter den 
geologischen Beiträgen fehlenden Textband für die Lie- 
ferung XXIV zu Blatt XXIII redigieren und zugleich auf 
Grundlage der Karte von 1:250000 eine zusammenhän- 
sende und übersichtliche Beschreibung des östlichen Wal- 
lis und westlichen Tessin ausarbeiten. 

Im Anschluss an diese Abhandlung wird Professor D* 
Hans Schardt als separaten Band zu Lieferung XXIV, 2, 
eine Monographie über den Antigorio-Gneiss des Wallis 
publizieren, welche im Laufe des künftigen Winters er- 
' scheinen soll. 

5. Professor D' A. Baltzer hat das Manuskript zur geo- 
logischen Karte der Umgebung von Bern vollendet und 
dasselbe kann in nächster Zeit dem Drucke übergeben 
werden. Die dazu gehörige Karte ist bereits durch den 
Buchhandel zu beziehen. Diese Arbeit wird als XXX. Lie- 
ferung der Beiträge zur geologischen Karte der Schweiz 
erscheinen. 

6. Die Herren Professoren A. Jaccard, E. Renevier und 
H. Schardt sind mit der Erstellung der zweiten Auflage 
von Blatt XVI (Umgebung von an) das vollstän- 
dig vergriffen ist, beschäftigt. 

Als neue Publikationen sind folgende Arbeiten in Angriff 
genommen: 

1. Herr Louis Rollier hat mit dem Druck seines Manu- 
skriptes : « Structure géologique du territoire compris 
entre le lac de Bienne, le Doubs, le val de Délémont et le 
Weissenstein » begonnen. Diese Arbeit wird als Lieferung 


COMMISSION GEOLOG IQUE 113 È 

VII, Supplement 1, mit den geologisch illuminirten 4 
Siegfriedblättern Chaux-de-Fonds, St-Imier, Chasseral È 
und Weissenstein nebst 12 geologischen Profilen und einer à 
photolitographischen Tafel zur Publikation gelangen. 3 
9. D E. Kissling in Bern, welcher mit der Bearbeitung 2 
des Diluviums und der Molasse auf Blatt VII südlich der 3 
Aare und Zihl betraut wurde, hat das Gebiet westlich der i 
Emme kartirt und ist gegenwärtig mit der Aufnahme des à 
sudöstlichen Ecke von Blatt VII beschäftigt. à 


3. Die Arbeiten von Professor F. Mühlberg über Unter- 
suchung und Kartirung der anormalen Lagerungsverhält- 
nisse im nördlichen Jura nehmen ihren regelmässigen 
Fortgang. | 


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SIE RESTI ee ar ae, Frame a Enz 


MEO 


4. Herr Quereau aus Canada hat sich mit dem Spezial- 
studium der Umgebung von Iberg im Kanton Schwytz be- 
fasst. Daselbst hat er die Frage der Klippen und der exo- 
tischen Blöcke im Flysch eingehend untersucht und eine 
geologische Karte im Maastabe von 1: 25000 entworfen. 
Nach Beschluss der geologischen Commission, soll diese 
fertige, werthvolle Arbeit als Lieferung XXXHI unter die 
Beiträge zur geologischen Karte der Schweiz aufgenom- 
men werden. 


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5. Die kleine geologische Uebersichtskarte der Schweiz 
im Maassstab von 1 : 530 000 ist in Arbeit und wird recht- 
zeitig für den internationalen Geologenkongress erschei- 
nen. 


6. Die Farbenskala für die Herausgabe einer geologi- 
schen Karte der Schweiz im Maasstabe von 1: 250 000 ist 
von Professor Heim ausgearbeitet. Die Publikation dersel- 
ben wird später erfolgen. 


7. Die von Louis Rollier übernommene Redaktion der 
schweizerischen geologischen Bibliographie, die als Lie- 


ACT. HELV., LAUSANNE 1893. 8 


BA LA iatale a 


A 


114 RAPPORTS 


ferung XXIX erscheinen soll, nimmt ihren regelmässigen 
Fortgang. 

Den 13. April 1893 ist ein Schreiben des Präsidenten 
des Central-Comité der Schweiz. Naturforschenden Gesell- 
schaft an die geologische Commission gelangt, worin an 
die Letztere das Gesuch gestellt wurde, ein Gutachten 
über das Vorkommen von Rohmaterial in der Schweiz zur 
Fabrikation von rasch ziehendem Romancement (Ciment 
de Grenoble) abzugeben. Es geschah diess in Folge einer 
Eingabe des waadtländischen Architekten- und Ingenieur- 
vereines an das eidgenössische Departement des Innern. 
Die Beantwortung dieses Gesuches ist den 11. Juni 1893 
an den Präsidenten D! F. A. Forel abgegangen und gipfelt 
in folgenden Schlusssätzen : | 

1. Eine allgemeine Enquéte über das Vorkommen der 
mergeligen Gesteine in der Schweiz ist, soweit durchführ- 
bar, schon gemacht und in den Publikationen der geolo- 
gischen Commission enthalten. 


9. Die Hauptarbeit in der vorliegenden Frage fällt natur- 
semäss der eidgenössischen Materialprüfungsstation zu, 
die in dieser Beziehung kräftiger Unterstützung bedarf. 


3. Die Geologen können mit Nuizen nur im einzelnen 
Falle berathen werden und wir zweifeln nicht daran, dass 
dieselben der Materialprüfungsstation oder den einzelnen 
Cementindustriellen gerne zu Diensten stehen. 

Der Tauschverkehr mit mehr als 40 auswärtigen, wis- 
senschaftlichen Instituten wird regelmässig fortgesetzt und 
ist in angemessener Weise erweitert worden. Die Tausch- 
exemplare werden an die Bibliothek des eidgenössischen 
Polytechnikums abgeliefert. 

Aus diesem kurzen Abriss geht hervor, dass die geolo- 
gische Commission stetig die Aufgabe verfolgt, die Com- 
mentare zu den einzelnen Blättern der geologischen Karte 


COMMISSION GÉOLOGIQUE 115 


successive zu vervollständigen und die im Buchhandel ver- 
griffenen Blätter in zweiter verbesserter Auflage zu er- 
setzen. Nachdem die geologischen Grundlinien durch das 
sanze Schweizerland gezogen sind, ist die geologische 
Commission bestrebt, einzelne wichtige Lokalitäten durch 
jüngere, strebsame Fachmänner geologisch aufnehmen 
zu lassen und die Resultate dieser Studien in monographi- 
schen Spezialarbeiten zu veröffentlichen, wobei die Blätter 
des Siegfried-Atlas wesentliche Dienste leisten. Durch Lö- 
sung dieser Probleme und bei der Fortdauer der bisheri- 
gen Opferwilligkeit unserer eidgenössischen Behörden 
wird das nationale Werk immer mehr an Vollständigkeit 
sowie an tieferm Inhalt gewinnen und wir dürfen das Be- 
wusstsein hegen, dass dasselbe mit den geologischen Fort- 
schritten anderer Kulturvölker im Einklange steht. 


Solothurn, im August 1893. 


Der Präsident der schweiz. geologischen Commission : 
D: Fr. Lane. 


D. Bericht der geodätischen Commission. 
für das Jahr 1892-93. 


Die geodätische Commission konstatirte in der Sitzung, 
welche sie am 7. Mai 1893 zu Bern abhielt, mit Vergnügen 
dass: 


1° Der von ihr angestellte Ingenieur, Herr D' Messer- 
schmitt, mit Hilfe des ihm zeitweilig beigeordneten Herrn 
D' Hilfiker, im Sommer 1892 die ihm in der Sitzung vom 
15. Mai 1892 aufgetragenen und bereits im vorhergehen- 
den Jahresberichte, als bereits ausgeführt oder wenigstens 


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116 RAPPORTS 


projektirt, namhaft gemachten Arbeiten wirklich bewälti- 
gen konnte — mit einziger Ausnahme der Station Hörnli, 
welche theils wegen vorgerückter Jahreszeit, namentlich 
aber darum zurückgelegt werden musste, weil sich die 
Kosten für die schwierige Station auf der Dent-de-Naye 
bedeutend höher beliefen als im Voranschlage angenom- 
men worden war — dass ferner : 


2 Die gemeinschaftlich mit dem eidgen. topographi- 
schen Bureau und unter dessen Leitung unternommenen 
Aufnahmen zur Verbindung unsers Höhennetzes mit dem- 
jenigen Frankreichs, und damit auch noch die Anschlüsse 
unsers Nivellement de précision an die Nachbarländer 
beendigt, somit überhaupt die seiner Zeit der geodätischen 
Commission übertragenen Nivellements- Arbeiten zum 
Abschlusse gebracht worden sind — und dass endlich : 


3° Im Winter 1892-93 Herr Ingenieur Messerschmitt 
auch seine Bureau-Arbeiten so weit zu fördern wusste, 
dass der Druck von Band VI der Publication « Das schwei- 
zerische Dreiecksnetz » begonnen werden konnte. 


Angesichts dieser Sachlage beschloss sodann die Com- 
mission dass im laufenden Sommer theils auf den Statio- 
nen Herzberg, Hohentwiel und Hörnli die Polhöhen- und 
Azimut-Bestimmungen vorgenommen, theils sowohl auf 
diesen Stationen als auf passenden Zwischenpunkten die 
Beobachtungen mit dem Sterneck’schen Pendel ausgeführt 
werden sollen, und es ist diesem Beschlusse schon in 
erheblichem Maasse Folge gegeben worden. Nicht nur ist 
die Station Herzberg ganz, die Station Hohentwiel nahezu 
absolvirt, ferner die Schwerebestimmung in Konstanz 
beendigt und in Schaffhausen vorbereitet — sondern es 
sind auch, zur Verbindung mit unsern Arbeiten in den 
früheren Jahren und mit denjenigen der Nachbarstaaten, 
in Zürich, Neuenburg und München die nöthigen Serien 


COMMISSION GEODESIQUE az 


mit dem Sterneck’schen Apparate bereits ausgeführt, so 
dass alle Hoffnung vorhanden ist das diesjährige Arbeits- 
programm in allen Theilen vollständig abwickeln zu 
können. 

Zum Schlusse bleibt anzuführen, dass es sowohl für un- 
ser Land als für die Wissenschaft von der höchsten Wich- 
tigkeit ist, die Ergebnisse der mit vieler Arbeit und grossen 
Kosten ausgeführten Triangulation und Höhenmessung 
auch für die Folge dadurch zu erhalten, dass die Dreiecks- 
und Höhenpunkte revidirt und hinlänglich versichert wer- 
den — eine umfangreiche Arbeit, welche das eidgenössische 
topographische Bureau bereits begonnen und für welche 
dasselbe von der geodätischen Commission die Zusi- 
cherung einer namhaften Betheiligung an den Kosten 

nachgesucht und erhalten hat. 


Zürich, 17. Juli 1893. 
Für die geodätische Commission : 
Prof. Rud. Worr. 


E. Bericht der Erdbebenecommission. 
für das Jahr 1892-93. 


Die Convention, welche der leitende Ausschuss der 
Erdbebencommission mit der meteorologischen Central- 
anstalt getroffen, dass nämlich das Archiv der erstern in 
den Räumlichkeiten der meteor. Gentralanstalt (eidg. Phy- 
sikgebäude in Zürich) untergebracht werde und dass die 
Zusammenstellung und Bearbeitung der Erdbebenberichte 
in den « Annalen der Schweiz. Meteorolog. Centralanstalt » 
publicirt werden sollen, wurde in der Sitzung der eidg. 


118 RAPPORTS 


meteorolog. Commission von 3. Juni d. J. genehmigt und 
dabei festgesetzt, dass die Erdbebencommission einen 
Dritteil der durch den Druck ihrer Berichte veranlassten 
Kosten zu übernehmen habe, wofür ihr jedoch 100 Sepa- 
ratabzüge für ihre Bedürfnisse gratis geliefert werden 
sollen. 

Die im letzten Jahresbericht erwähnte Bearbeitung der 
Erdbebenbeobachtungen der Jahre 1888-91 durch unsern 
Aktuar D' Früh ist im Jahrgang 1891 der meteorolog. Anna- 


len begleitet, von kartographischen Darstellungen, erschie- 


nen. Ausserdem hat derselbe, auf Anregung des leitenden 


Ausschusses der Commission sich der verdankenswerthen- 


Aufgabe unterzogen, einen für das Publikum bestimmten 
Bericht, über die Thatigkeit der Erdbebencommission, 
sowie über die hauptsächlichsten Ergebnisse der bisherigen 
Beobachtungen abzufassen. Derselbe wurde zu Anfang des 
Jahres an ca. 20 der grössern schweiz. Journale behufs 
Publikation mitgetheilt. Es sollte durch diesen Bericht das 
Interesse des Publikums an den Erdbebenbeobachtungen 
wach gehalten und dasselbe zu ferneren zahlreichen Mit- 
theilungen der Wahrnehmungen über. Erdstösse ermun- 
tert werden. 

Im Laufe des Jahres 1892 wurden 16 zeitlich getrennte 
Erdstösse innerhalb der Schweiz wahrgenommen, wovon 
6 sich als Beben von mehr oder weniger grossen Ausdeh- 
nung erwiesen haben, nämlich: 

1. Das Beben vom 1.Jan.7 % Uhr p. (Localbeben im 

Rhein-Plessurgebiet). 

2. id. v. 5. Jan. 4 Uhr 50 M. p. im Bergell (als Ausläufer 

eines lombardo-vicentinischen Erdbebens). 

3. id. v. 9. Febr. 4 Uhr a. Rambach-Addabeben. 

4. id. v. 5. März 6 Uhr 5 M. p. in Grächen (Wallis), 

wahrgenommen als Ausläufer eines gros- 
sen piemontesischen Bebens. 


COMMISSION SISMIQUE 119 


5. Das Beben vom 1. April 11 Uhr 15 M. a. in Bergünn 
(locales: Querbeben). 

Glidiv:4: August 4 Uhr 58 M. a. das grosse alpin- 
jurassische Längsbeben. 


Die Bearbeitung des gesammten Beobachtungsmaterials 
über diese Beben, sowie einiger Nachträge aus den Jahren 
1889-91 hat wieder in verdankenswerthester Weise D' Früh 
übernommen und es wird seine Arbeit noch im Laufe des 
Jahres im Jahrgang 1892 der meteorol. Annalen zur Publi- 
kation kommen. 

Zu erwähnen bleibt noch, dass unser Mitglied Professor 
F.-A. Forel in Folge seiner Wahl zum Präsident des Cen- 
tral-Comité der Schweiz. Naturforsch. Gesellschaft seinen 
Austritt aus der Commission nahm. An seine Stelle haben 
wir Herrn Louis Gauthier, chef de service au Departement 
de l’Instruction publique , als Mitglied cooptirt und als 
weiteres Mitglied Herrn Prof. Aug. Jaccard (Repräsentant 
für den Kanton Neuenburg). Beide Herren haben das 
Mandat in verdankenswerther Weise angenommen. 

Zur Bestreitung unserer Kosten pro 1893-94 ersucht Sie 
der leitende Ausschuss wieder um einen Kredit von 200 
Franken. 

Zürich, im August 1893. 
R. BILLWILLER. 


F. Bericht der limnologischen Commission 
über das Jahr 1892-93. 


Dem diesjährigen Bericht der limnologischen Commis- 
sion dürfen wir mit freudiger Genugtuung eine für die 
schweiz. Seenkunde höchst bedeutungsvolle Thatsache 


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120 RAPPORTS 


voranstellen : das Erscheinen des ersten Bandes von 
F. A. Forel’s grosser Monographie des Leman. 

In diesem für alle Zukunft fundamentalen Werk verei- 
nigt der Verfasser die Resultate langjähriger und hinge- 
bendster Arbeit über die geographischen, hydrographi- 
schen und geologischen Verhältnisse des Genfersees; 
weitere grosse Abschnitte sind der Climatologie und 
Hydrologie des genannten Wasserbeckens gewidmet. 

Wir erfüllen eine einfache Pflicht, wenn wir Herrn 
Forel, dem bisherigen Präsidenten der limnologischen 
Commission, an dieser Stelle die aufrichtigsten Glückwün- 
sche und gleichzeitig den wärmsten Dank ausdrücken. 

Ueber die kleineren Arbeiten auf dem Gebiete der 
schweiz. Limnologie werden wir alle zwei bis drei Jahre 
zusammenhängend berichten ; wir begnügen uns diesmal 
mit der Berichterstattung über die Thätigkeit der Com- 
mission selbst. 

Herr Prof. X. Arnet in Luzern hat sich der Arbeit unter- 
zogen die Daten über das Gefrieren der centralschweize- 
rischen Seen für den Winter 1892-93 zu sammeln (siehe 
Beilage). Wir hoffen entsprechende Beobachtungen nach 
und nach für die ganze Schweiz organisiren zu können 
und schon für den nächsten Winter neue Mitarbeiter zu 
gewinnen. | 

Herr D' Ed. Sarasin-Diodati setzt seine interessanten 
Studien über die « Seiches» des Neuenburgersees, über 
die er an der letzten Jahresversammlung in Basel gespro- 
chen, weiter fort. Er hofft vielleicht schon in Lausanne 
Näheres über seine Untersuchungen mittheilen zu können. 

Der Unterzeichnete hat im Sommer 1892 die Hochge- 

birgsseen des Rhätikon von Neuem zoologisch durchsucht 
und wird in nächster Zeit eine letzte grössere Excursion 
in das betreffende Gebiet unternehmen. 


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COMMISSION LIMNOLOGIQUE 


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129 j RAPPORTS 


Die Bestimmung des gesammelten Materials ist durch- 
geführt, die Verarbeitung der Resultate zu einer umfas- 
senderen Publikation über Fauna und Biologie der Alpen- 
seen begonnen. 


Indem wir Sie bitten vorstehenden Bericht genehmigen 
zu wollen verbinden wir damit das ergebene Gesuch: 

Der limnologischen Commission für ihre eventuellen 
Bedürfnisse für das nächste Rechnungsjahr einen Kredit 
von 200 Fr. eröffnen zu wollen. 


Basel, 2. August 189. 


Der Präsident der limmologischen Commission : 


Prof. D: F. ZscHokke. 


G. Bericht der Moorcommission 
für das Jahr 1892-93. 


1. Der Untersuchung und Sichtung der im Sommer 1891 
gesammelten Materialen wurde im verflossenen Winter 
durchschnittlich jede Woche 1 Tag gewidmet. Mikrosko- 
pische Präparate, Pflanzen- und Torfproben bleiben vor- 
läufig als Eigenthum der Commission aufbewahrt. Herr 
D: Warnstorf in Neu Ruppin übernahm gütigst die Be- 
stimmung der Torfmoose, Herr Apotheker Ammann in Da- 
vos diejenige der Laubmoose, Professor Godet in Neuenburg 
diejenige der Gonchylien. Die Untersuchung der Fichtelit- 
proben ist im Gange. 


2. Zur Untersuchung kleinerer Moore’speziell im Kanton 
Luzern, sind weitere 25 Mitarbeiter gewonnen worden. 


COMMISSION DES TOURBIERES 195 


3. Von Commissionsmitgliedern wurden 17 Excursionen 
ausgeführt, vor allem in die Gletscherlandschaft des 
zürcherischen Glattthales, dann nach Ruswil (Luzern), in’s 
Thal der Broye und Orbe, Vallée de Joux, Gotthardgebiet. 
Spezielle Aufmerksamkeit wurde der Verlandung des Grei- 
fensees und Pfäffikersees, theilweise auch des Murtner- 
und Neuenburgersees, geschenkt. Wir erkannten dabei 
die volle Bestätigung eines schon im letzten Jahr gefunde- 
nen Gesetzes, worüber Stebler und Schröter eine vorläufige 
Mittheilung bereits veröffentlicht haben (cf. St. u. Schr., 
« Beiträge zur Kenntniss der Matten und Wiesen der 
Schweiz» im Landwirth. Jahrb. d. Schweiz 1892 S. 69-90, 
speziell S. 72-73). Wir behalten uns eine eingehende Be- 
schreibung dieser Verhältnisse für die Gesammtpublika- 
tion vor. 


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2 
41 
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4 


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4. Die Mannigfaltigkeit der Moortypen, ihre vielen 
Eigenthümlichkeiten und gegenseitigen Beziehungen erfor- 
dern eine einheitliche Darstellung, wesshalb wir auch 
dieses Jahr von einer Zusammenfassung der Ergebnisse 
abstrahiren müssen. Nurin Kürze möge einiger Thatsachen i 
erwähnt werden. Der warme Sommer gestattete einen 
Einblick in die fast tropische, energische Entwicklung von i 
Wasserpflanzen in unsern Breiten. È 

In 3 Mooren des Vallée de Joux wurde Betula nana À 
gefunden, in einem Torfstich am Greifensee der für die ù 
Fauna helvetica so seltene Planorbis corneus L. Im Unter 


Wetzikerried (Zürich) trafen wir auf Lebertorf von 0.55% à 
CO . . . . . al 4 
Mächtiskeit ; im Gebirge lernten wir den Typus der Ge- È 
hängemoore kennen. 
5. Die Korrespondenzen überstiegen auch dies Jahr die È 
Zahl 100 erheblich. à 
{ 


6. Leider sah sich Herr D' Stebler veranlasst, aus der % 
Commission zu treten. Wir glauben, immer unter Vorhe- ol 


ER RAA 
FR 


124 RAPPORTS 


halt des Cooptationsrechtes, vorläufig auf die Wahl eines 
Nachfolgers verzichten zu sollen. 


7. Rechnung: a) Einnahmen : 

Saldo vom letzten Jahr . . Fr. 27.75 

Kredit pro 1892-3 2.°...72°7 >» 9300 7Rr 22745 
b) Ausgaben für Excursionen, Porti, Karten, 

ein Thermomet., verschiedene Utensilien Fr. 306.05 


Saldo pro 1893-94 Fr. 21.70 


Unter günstigen Witterungsverhältnissen ist es nicht 
unmöglich, wenigstens die Hauptarbeiten im Terrain 
innerhalb der nächsten zwei Jahre zu beendigen. Zur 
Fortsetzung derselben erbitten wir auch pro 1893-94 einen 
abermaligen Kredit von Fr. 300 


Zürich, 16. August 189. 


Für die Commission: D: J. FRUB. 


H. Bericht über die Erhaltung der erratischen 
Blöcke d. Steinhoî (Solothurn) 


von Prof. D' Fr. Lang. 


An der letzten Versammlung der naturforschenden Ge- 
sellschaft in Basel wurde in der vorberathenden Commis- 
sion auf den Antrag von Dr Ed. von Fellenberg und Pro- 
fessor Lang beschlossen, zu besserm Schutze des grossen 
erratischen Blockes auf dem Steinhof, sowie zum Ankauf 
eines anliegenden kleinen Blockes einen Credit bis 300 Fr. 
auszusetzen, der nöthigenfalls vom Gentralcomite auf400Fr. 


BLOC ERRATIQUE DU STEINHOF 195 


erhöht werden kann. Dieser Antrag der Delegirtenver- 
sammlung wurde in der allgemeinen Sitzung der Gesell- 
schaft vom 7. Dezember zum Beschluss erhoben. 

Im Auftrage des Centralcomité wurden die sachbezüg- 
lichen Unterhandlungen eingeleitet und haben zu folgenden 
Resultaten geführt: 


1. Der dritte erratische Block wurde von Alt-Gemeinde- 
ammann J. Widmer auf Steinhof um die Aversal- 
summe von 225 Fr. erworben. 


9. Der Servitutsvertrag mit der Gemeinde Steinhof vom 
12. August 1869 wurde auch auf den neu erworbenen 
Block erweitert und im Hypothekenbuch der Ge- 
meinde eingetragen. (Vide Beilage). 

3. Die Vermarkung des neuen Areals wurde von Kantons- 
oberförster J. von Arx vorgenommen und der sach- 
bezügliche Plan ausgefertigt. (Vide Plan.) 

4. Die Rechnung für Vermarkung, Plan und Servituts- 
Errichtung beträgt Fr. 14. 10. Die Gesammtkosten 
belaufen sich auf Fr. 239. 10, somit bedeutend weniger 
als der ausgeworfene Credit vorsah. 


Dadurch ist die Erhaltung der Blockgruppe für alle Zu- 
kunft gesichert. Es bleibt nur noch übrig, eine passende 
Inschrift auf dem grossen Blocke anzubringen. Als die 
naturforschende Gesellschaft von Bern im Laufe dieses 
Sommers dieser erratischen Blockgruppe einen Besuch ab- 
stattete, wurde die Nordseite des grossen Blockes für das 
Anbringen einer Inschrift auf schwarzer Marmortafel mit 
vergoldeten Lettern in Aussicht genommen, welche lauten 
soll. « Diese Blockgruppe steht unter der Obhut der schwei- 
« zerischen naturforschenden Gesellschaft und ist dem 
« Schutze des Publikums empfohlen. 


» Vertrag von 1869 und 1893. » 


196 RAPPORTS 


Es sind für Herstellung dieser Inschrift bereits Schritte 
gethan worden. Gleichzeitig wird auch auf der Oberfläche 
des Blockes ein neues trigonometriches Signal errichtet, 
welches ohne Anzeige an die obere Behörde nicht verän- 
dert werden darf. 

Auf diese Weise wird das interessante Denkmal aus der 
Glazialzeit unverändert auf Jahrhunderte den kommenden 
Generationen erhalten bleiben. 


Vertrag. 

Zwischen : a, 

1. Löbl. Bürgergemeinde Steinhof, vertreten durch den 
Statthalter Johann Josef Hofstetter auf Steinhof mit 
Vollmacht der Gemeindeversammlung Steinhof vom 
6. Juli 189. 


2. Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft, ver- 
treten durch Herrn Professor Dr. Franz Lang in 
Solothurn und 


3. Josef Widmer, alt Ammann auf Steinhof. 


RARE 


Die Bürgergemeinde Steinhof als Eigenthümerin der 
Liegenschaft Hypothekenbuch Steinhof N° 181 mit einem 
Flächeninhalt von 2 Aren 85 m°, auf welcher sich drei er- 
ratische Blöcke in unmittelbarer Nähe von einander und in 
der Richtung von Nord nach Süd gelesen, befinden, hat 
mit der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft, 
welche damals schon durch den heutigen Bevollmächtigten 
vertreten war, am 12. August 1869 einen (aus fünf Para- 
graphen bestehenden) Servituts-Vertrag abgeschlossen, 
welcher nach den $$ 778 und 933 des alten C.G.B. bei der 
Liegenschaft (damals alte Kataster-Nummer 3807), einge- 
tragen worden ist. 


BLOC ERRATIQUE DU STEINHOF 127 


Dieser Vertrag wird hiemit neuerdings in vollem Um- 
fange als auch heute noch in Rechtskraft bestehend erklärt 
und bestätigt. 


Art. 2. 


Entgegen der Eintragung im Hypothekenbuch, welche 
er als theilweise unrichtig bezeichnete, hat Herr alt Am- 
mann Widmer auf Steinhof behauptet, die beiden südlich 
gelegenen von den drei erratischen Blöcken, auf Hypo- 
thekenbuch Nr. 181 befänden sich auf seinem Grundeigen- 
thunı. 

Um nun keine Veränderungen im Katasterplan und 
Hypothekenbuch vornehmen zu müssen, erklärt Herr 
Widmer, er überlasse hiemit der Bürgergemeinde Steinhof 
die beiden erwähnten Blöcke nebst Grund und Boden zu 
vollem Eigenthum, so dass alle drei Blöcke der in Art. 1 
bezeichneten Gruppe nunmehr Eigenthum der Gemeinde 
sind. 


Art. 


Die Bürgergemeinde Steinhof ihrerseits verpflichtet sich 
gegenüber der Schweizerischen Naturforschenden Gesell- 
schaft, den ganzen Inhalt des Vertrages vom 12. August 
1869 fortan auf den Gesammtinhalt der Liegenschaft Nr. 181 
anwenden zu lassen, welcher Vertrag ursprünglich nur in. 
Betreff des grössten nördlichen der drei erratischen Blöcke 
abgefasst war, und es gelten demnach dessen Bestimmun- 
sen von jetzt an in der ganzen Blockgruppe. 


Aa Ar 


Als Entgelt für die von der Bürgergemeinde Steinhof der 
Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft durch den 
gegenwärtigen Vertrag eingeräumten Dienstharkeiten be- 


- 


128 RAPPORTS 


zahlt letztere an Stelle der Gemeinde Steinhof dem Josef 
Widmer für die endgültige Verzichtleistung auf das Eigen- 
thum am mittlern und südlichen Stein der Blockgruppe, 
in baar 225 Fr. (zweihundertfünfundzwanzig Franken), 
wofür derselbe hiemit quittirt. | 


Aue D. 


Dieser Vertrag ist als Originalakt im Aktienprotokoll der 
Amtschreiberei Kriegstetten einzutragen und bei der Lie- 
genschaft Hypothekenbuch Steinhof Nr. 181 nach $ 500 
C.G.B. vorzumerken. 


Urkundlich dessen unterzeichnen 
Solothurn, den 7. Juli 1893. 


Joh-Jos. HoFSTETTER. 
D: Fr. Lane. 
Josef WIDMER. 


Für getreue, dem im Aktenprotokoll Nr. 114 Fol. 151 vom 
7. Juli 1893 eingetragenen Originalakte gleichlautende Ab- 
schrift, sowie die Anmerkung des Vertrages im Hypotheken- 
buch Steinhof sub Nr. 178 und Nr. 181 test. 


Solothurn, den 24. Juli 1895. 


Der Amtschreiber von Kriegstetten : 
J.-J. RerscHi, Not. 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE SUISSE 199 


IV 


- Rapports des Sociétés auxiliaires. 


A. Société géologique suisse. 


Rapport du Comité à l’Assemblée annuelle du 5 sept.1893. 


Messieurs , 


Votre Comité, absorbé par la préparation du Congres 
géologique de 1894, n’a point eu de séance cette année. 
Les rares décisions à prendre ont été traitées par corres- 
pondance. Comme d’autre part votre président, est en 
même temps président annuel de la Société helvétique 
des sciences naturelles, dès lors excessivement chargé en 
ce moment, vous ne lui en voudrez pas d’être très bref 
cette fois. 

Nous n'avons d’ailleurs que fort peu d'événements à 
mentionner. Nous avons perdu deux membres par décès, 
MM. Syzvius CHavannes et KARL BERTSCHINGER, plus un par 
démission à cause de son grand âge, M. Louis DE CouLon. Il 
ya, d’autre part, deux adhesions nouvelles: 

MM. Leo Weurui, d’Aarau. 

ALF. ToRCAPEL, ing. à Avignon (Vaucluse). 


Comptabilite. — Voici le resume fourni par notre 
caissier M. le prof. F. MùnLBERG : 


ACT. HELV. LAUSANNE, 1893. h 9 


CEREA 


a mar 


sa 


130 RAPPORTS 
Recettes. 


8 cotisations arriérées . 
10107 » 1892-1893 . 

6 » anticipées . 

3 finances d’entrée : 
Vente de numeros des Ecloge . 
Bonification d’intéréts . 


Recettes de l’exercice 
Reliquat au 30 juin 1892 


Total disponible 


Dépenses. 


Ecloge geologice Helvetie 
Frais de ports . 


Dépenses effectuées . 
Excédent des recettes 


Total égal 


989 — 


5 — 
52 25 
28 60 


; . 750 85 


150 93 


- . 901 78 


. 528 50 


13 19 


> . 941 69 


560 09 


: 201578 


Notre excédent doit couvrir diverses notes arriérées. 
D’autre part, le capital inalienable, provenant des coti- 


sations à vie, s’eleve à 800 fr. 


Nous vous proposons de voter le même budget des dé- 


penses que l’an dernier, savoir : 


Ecloge geologice ; 
Frais de courses du dani x 
Ports el frais de bureau 


Eventualites. (Collection de hholoss in nice. o 


Total 


600, 


1502 
50 — 
all) — 


ehe. EL — 


sla NE NANI Ei 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE SUISSE 131 


Dons et échanges. -- Les listes suivantes de notre 
archiviste M. Epm. pe FELLENBERG, vous feront connaître 
les ouvrages reçus, et serviront d’accusé de réception : 


© 


A. Ouvrages offerts. 


(Dons des auteurs, sauf indication contraire.) 


. Dr RowserG, in Berlin. Stratigraphische Untersuchungen an argen- 


tinischen Graniten (Separ. Abdr. Neues Jahrbuch fùr Min. Geol. 
und Paläont. 1892.) 


. Wizziam Morris Davis. Geographical Illustrations. (Published 


by Harward University. Cambridge. March 1892) 


. Pauz CnorrAr. Description de la faune jurassique du Portugal. 


Mollusques lamellibranches , 1°* ordre. Siphonides. (Direct du 
trav. géolog. du Portugal. 189?.) 


. Idem. Sur les niveaux ammonitiques du malm inférieur dans la 


contrée de Montejunto, en Portugal. (Comptes-rendus de 1° A- 
cadémie de Lisbonne. 1893.) 


. F. M. Sraprr. 1. Taraspit, ein neuer Ornamentstein. 


2. Nickelmagnetkies. (Zeitschrift für praktische 
Geologie. Heft 5. 1893.) 


. Idem. Eine zerbrochene Fensterscheibe. (Separ. Abdr. aus der 


Zeitschrift Glückauf.) 


. Idem. Ueber Daubrée’s Versuche über die mechanische Wirkung 


heisser Gase auf Gesteine (Zeitschrift für praktische Geologie, 
Heft 7. 1893.) 


. Idem. Ueber die Zunahme der Dichtigkeit der Erde nach ihrem 


Innern. (Sep. Abdr. aus den Verhandlungen der physikalischen 
Gesellschaft in Berlin. Jahrg. Il. 1893.) 


. Harward University. General Account of the Instruction and 


Equipment in the Department of Geology 8.°. Cambridge. March 
1890. 


10. W. Morris Davis. The subglacial Origin of certain Eskers. 


8° broch. (Boston. Proceedings of Society of Natural History. 
1892.) 


11. Actes de la Société scientifique du Chili. 2° année. Santiago 


1892. 8°. 


12. Archives des sciences physiques et naturelles. Tome XXVIII, N° 11. 


Val 


(Don de M. Brun, pharmacien.) 


PIE pg e 


ei ARA LIE PAR EE pos Gates 


i 
RE FERIE ST TIE PRIA RALE 


132 RAPPORTS 


B. Cartes, photographies i etc. 


1. A. DELEBECQUE. Atlas des lacs francais. In folio. 6 planches. (Don 
de l’auteur.) 


C. Périodiques, etc. (Recus en échange.) 


1. United States. Geological Survey. —D. T. Day. Mineral Resources 
of the United States in 1889 and 1890. Washington. 1892. 

2. The American geologist. Minneapolis. Vol. X., 3, 4, 5, 6. Vol. XI 
1,23, 4,05) 6. 1892-93. 

3. Bulletin of the geological Society of America. Vol. III. Rochester. 
1892. 

4. Mémoires du Comité géologique de St-Pétersbourg. Vol. IN. N° 1. 
A. Sarrzew Geologische Untersuchungen im Nicolai Pawdin- 
schen Kreise uud Umgebung im Gebiet des Central-Ural. 1892. 

5. Bulletin du Comité géologique de St-Pétersbourg. Vol. X1. Nos 1. 
et 2. St-Pétersbourg. 1891-92. (Russe). 

6. Annales de la Société geologique de Belgique. Tome XVIII 
3° livr. Liège. 1891-92. 

Idem. Tome XIX, 3° livr. Tome XIX, 4° livr. 1892. 

7. Bulletin de la Société belge de géologie, de paléontologie et d’hy- 
drologie. Bruxelles. Tome V, fascicule II, 1891. Tome VI, fas- 
cicules I (1892), II (1893). 

8. Annales de la Société géologique du Nord. Tome XX. Lille, 1892. 

9. Archives des sciences physiques et naturelles. Compte-rendu des 
travaux scientifiques présentés à la 78° session de la Soc. helv. 
des Sc. nat. à Bâle. 1892. 

10. Viertel Jahrsschrift der Naturforschenden Gesellschaft in Zürich. 
Red. von R. Wolf. 37. Jahrgang, 2., 3. und 4. Heft. 38. Jahr- 
gang, Heft 1 (1892-93). — 

11. Mittheilungen aus dem mineralogischen Institut der Universitàt 
Kiel. Redig. von D: J. Lehmann. Band I. Heft 1-4. 

12. Bericht über die Thätigkeit der St-Gallischen Naturforschenden 


Be Gesellschaft wärend des Vereinsjahres 1890-91. 

È i 13. Jahreshefte des Vereins für Naturkunde von Würtemberg. 45- 
po Jahrgang. Stuttgart. 1892. 

“a 14. Bericht der Central-Commission für die Bibliographie der schwei- 
bi. zerischen Landeskunde. V. Mittheilung. Bern. 1893. 

Di 15. Enquéte betreffend Gründung einer National-Bibliothek. Bern: 


1893. (Auf Auftrag des eidgen. Dep. des Innern.) 


SOCIÉTÉ GEOLOGIQUE SUISSE 133 


16. General Register der Publikationen der Naturforschenden 
Gesellschaft in Zürich. 1892. 
17. Verhandlungen der Naturforschenden Gesellschaft in Basel. 1392. 


18. Mittheilungen der Thurgauer Naturforschenden Gesellschaft. 
10. Heft. Frauenfeld. 1892. 


Excursion annuelle. — Nous avons choisi cette 
annee pour champ d’excursion le nord de la Savoie, que 
votre president explore depuis 13 ans pour la Carte geolo- 
gique de France. Vous avez recu le programme de ce 
petit voyage géologique de 5 jours, qui devait avoir lieu 
du 29 août au 2 septembre, sous la conduite de MM. Rexe- 
VIER et Lueron, et dont il sera question tout à l'heure, dans 
la partie scientifique de notre assemblée. 


Publications. — Les N° 3 et 4 du troisième volume 
des Ecloge, ont seuls paru pendant ce dernier exercice. 
Le Récit de l’excursion de 1892 dans le Jura, qui doit clore 
le tome II, paraîtra prochainement. Nous avons, en outre, 
plusieurs mémoires en composition pour le N°1 du vol. IV. 


En terminant nous signalons à votre attention le 19° vo- 
lume de nos Mémoires paléontologiques suisses, paru au 
printemps, ainsi que la livraison 21° des Matériaux pour 
la Carte géologique suisse, avec son magnifique Atlas, fai- 
sant connaître les explorations de notre collègue M. DE 
FeLLENBERG dans le massif de l’Aar. 


Pour le Comité de la Société géologique : 


Le president, E. RENEVIER, prof. 


134 RAPPORTS 


B. Schweizerische botanische Gesellschaft. 


Vorstand : 


Herr D' H. Christ in Basel, Präsident. 
» Prof. D C. Schröter in Zürich, Vizepräsident. 
» Prof. D' Ed. Fischer in Bern, Secretàr. 
» Prof. Dr R. Chodat in Genf. 
» Prof. F. 0. Wolf in Sitten. 


Kassier : Herr Apotheker B. Studer-Steinhäuslin in Bern. 
Bibliothekar : Herr Prof. J. Jäggi in Zürich. 


Redactionscommission : 
Herr M. Micheli in Genf. 
» Prof. D' ©. Schröter in Zürich. 
» Prof. D' Ed. Fischer in Bern. 


Zahl der Mitglieder (am 5. September 1893) : 


> 


Ehrenmitglieder : 3. 
Ordentliche Mitglieder : 125. 
Jahresbeitrag : 5 Fr. 


Auszug aus dem Jahresberichte des Vorstandes. 


Im Jahre 1892-93 sind 5 neue Mitglieder in die schwei- 
zerische botanische Gesellschaft eingetreten, 4 dagegen 
ausgelreten. In die Reihen der Ehrenmitglieder sind emp- 
findliche Lücken gerissen worden durch den Hinscheid 
von Alph. de Candolle und Louis Favrat. 

Die wichtigste Frage welche den Vorstand in seinen drei 
Sitzungen (am 19. Juni in Bern, am 3. und 4. September 
in Lausanne) beschäftigt hat, ist die Herstellung einer Flora 
der Schweiz. Es ist in der letzten Zeit die Frage ausge- 
worfen worden, ob nicht der Zeitpunkt gekommen sei, die 
Publication einer grösseren, die Phanerogamen und Kryp- 
togamen umfassenden Schweizerflora an die Hand zu neh- 


N PRESI SIT N ER N OR RAT rs 
En RA sn SG RR CRI 


SOCIÉTÉ BOTANIQUE SUISSE 159 ; 
men. Bei der Prifung dieser Frage kam der Vorstand zu 1 
dem Resultate, dass eine solche Publication in der That, a 
und zwar in erster Linie für die Kryptogamen, sehr e 
wünschbar sei, dass dieselbe aber für die meisten Grup- ; 


pen nicht mittelbar an die Hand genommen werden könne, 
sondern dass vorerst mit Vorarbeiten begonnen werden 
müsse. Letztere würden in der Veröffentlichung von mono- 
graphischen Bearbeitungen einzelner schweizerischen 
Pflanzengruppen (Familien oder grössere Gattungen) be- 
stehen , wobei also vor Allem die Kryptogamen ins Auge 
zu fassen wären, aber die Phanerogamen nicht ausge- 
schlossen sein sollen. Diese Monographien müssten unter 
besonderem Titel, getrennt von unseren « Berichten », 
erscheinen. Späterhin könnte dann auf Grund dieser Vor- 
arbeiten eine eigentliche Flora publieirt werden. Der Vor- 
stand hat sich zur finanziellen Beihülfe bei diesem Unter- 
nehmen an das Centralcomité der Schweizerischen Na- 
turforschenden Gesellschaft gewandt; dieses hat unsern 
Plan begrüsst und uns einige Vorschläge gemacht, über 
welche weitere Verhandlungen zu pflegen sein werden. 

Im Fernern hat der Vorstand des Centralcomité der 
Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft gebeten, 
es möchte durch Vermittlung des eidg. Departements des 
Innern dem hohen Bundesrath von der Existenz der bota- 
nischen Gesellschaft in Kenntniss setzen, damit vorkom- 
mendes Falls, z. B. bei der Wahl von Delegirten für inter- 
nationale Congresse etc. die Vorschläge der botanischen 
Gesellschaft eingeholt werden können. 

Die Einladung, welche auf Beschluss der Jahresver- 
sammlung in Basel an die « Société botanique de France » 
ergangen ist sich nächsten Sommer mit uns zu einer Ses- 
sion extraordinaire und zu einer Excursion ins Wallis zu 
vereinigen wurde wärmstens verdankt und angenommen. 


aa È. St ne 


En 


RAPPORTS 


C. Société 6 zoologique suisse. es : me 
Les zoologistes presents ont décidé de se constituer en 
Société auxiliaire, ayant essentiellement ous but l'étude 
de la faune suisse. 
Président : M. le prof. D: Th. Studer, à Berne. 
Secrétaire : M. le D'M. Bedot, Mus. d'hist. nat. à Genève. ; 
TI 


Per ER en ei ES 


RO SV TON PET ET TR I a 
È r 


TE PERI AS 
i 


SOGIETES CANTONALES 137 


i V 


Rapports des Sociétés cantonales. 


1. Argovie. 


Naturforschende Gesellschaft des Kantons Aurgau. 


Vorstand für 1893 : 


Präsident: Herr D' F. Mühlberg, Professor. 
Vice-Pràsident : SONDE P. Diechü, Brot. 
Aktuar : » H. Kummler , Kaufmann. 
Bibliothekar : » S. Döbeli , Bezirkslehrer. 
Kassier: » A. Schmuziger , Fabrikant. 


Ehrenmitglieder : 2. 
Ordentliche Mitglieder : 126. 
Jahresbeitrag : 8 Fr. 


Vorträge und Mitteilungen: 


Herr S. Döbeli, Bezirkslehrer : Demonstration der Ent- 
wicklungstadien des Kamm-Molchs. Die Entwicklung und 


‚Nester der Wespen. 


Herr Wüest, Rektor: Die Anwendung des Doppler’schen 
Prinzips in der Astrophysik. 

Herr D' Hofer, Bezirkslehrer in Kulm : Die Fischfauna 
der Schweizer-Seen. 


(ii DARA PR LE ER RE Ta EN ERNIA Pia PRESSIONE VALI Ps ACE 


158 RAPPORTS 

Herr Keller-Zschokke, Bezirkslehrer in Olten : Die Gift- 
schlangen der Schweiz. 

Herr Ed. Greppin, Chemiker in Basel: Geschichte und 
Demonstration der von ihm der aargauischen naturfor- 
schenden Gesellschaft zu Handen des naturhistorischen 
Museums käuflich abgetretenen paläontologischen Samm- 
lung. 

Herr Prof. D' E. Zschokke in Zürich : Die Statik und 
Mechanik des Knochen-Skelettes. 

Herr Keller - Zschokke, Bezirkslehrer in Olten : Das 
Viperngift. 

Herr Leo Wehrli, stud. phil., von Aarau, in Zürich: 
Die Bedeutung der Färbung der Pflanzen. 

Herr Prof. Conrad Zschokke : Die Entleerung und Des- 
infection der Kanalisirungen in Städten. 

Herr S. Döbeli, Bezirkslehrer : Demonstration seltener 
schweizerischer Spinnen und amerikanischer Schmetter- 
lings-Puppen. 

Herr D' F. Mühlberg: Angebliche Kohlenlager am Heu- 
berg bei Laufenburg. 

Herr D' F. Mühlberg : Das Steinsalzlager bei Koblenz. 

Herr S. Döbeli , Bezirkslehrer : Die Blattwespen. 

Herr D" À. Häusler in Aarburg : Neu-Seeland und die 
Maori. 

Herr D' Graf, Prof. in Bern : Die Einführung der mittel- 
europäischen Zeit. 


Ausserdem unternahm die Gesellschaft am Sonntag den 
30. April eine geologische Excursion von Olten über Erli- 
moos auf den Wisenberg, Ramsach, Homberg und Läufel- 
fingen unter Führung des Herrn D' E. Mühlberg. 


SOCIETES CANTONALES 


2. Bale. 


Naturforschende Gesellschaft in Basel. 
Vorstand für 1892-94 : 


Präsident: Herr D: A. Gutzwiller. 
Vize-Präsident: » Prof. D' F. Zschokke. 
Secretär : » Prof. D' A. Riggenbach. 
Bibliothekar : » Prof. D' G. Kahlbaum. 


Ehrenmitglieder : 4. 
Korrespondirende Mitglieder : 33. 
Ordentliche Mitglieder : 200. 
Jahresbeitrag : 12 Fr. 


In 12 Sitzungen wurden folgende Vorträge gehalten: 


-1892. Nov. 2. Herr Prof. D' K. Von der Mühl : Die Theo- 
rie der « Seiches. » | 

Nov. 16. Herr Prof. D' @. K/ebs : Die Ernährungsweise 
der niedersten Tiere. 

Dez. 7. Herr Prof. D' M. von Lenhossek : Das Nerven- 
system des Regenwurms. 

Dez. 21. Herr D' J. Balmer : Die Wirkung des Oeles zur 
Besänftigung der Wasserwellen. 

1893. Jan. 11. Herr Prof. D' J. Kollmann : Der Embryo 
der Affen. 

Jan. 25. Herr Prof. D' C. Schmidt : Der geologische Bau 
des Kaiserstuhls und seine Beziehungen zu Schwarzwald 
und Vogesen. 

Febr. 8. Herr D' E. Zollinger : Diluviale Flussverschie- 
bungen. 

März 1. Herr Prof. D' E. Hagenbach- Bischoff : Die Kraft- 
übertragung durch Drehstrom. 


140 RAPPORTS 

März 15. Herr Prof. Dr F. Mühlberg in Aarau : Der geo- 
logische Bau des Jura. 

Mai 3. Herr Apotheker E. Steiger : Die einheimischen 
Florideen. 

Juni 7. Herr Prof. D' F. Miescher : Die physiologischen 
Wirkungen des Hohen-Klimas. 

Juli 5. Oeffentliche Schluss-Sitzung. Herr Prof. D' H. 
Heussler : Der Kampf um den Zweck. 

Am 14. Mai führte die Gesellschaft eine geologische 
Excursion in den Kaiserstuhl aus. 


3. Berne. 


Naturforschende Gesellschaft in Bern. 


Präsident: Herr Prof. D’ A. Tchirch. 
Vize-Präsident : » Prof. D' E. Fischer. 

Sekretàr : » D' E. Kissling. 

Kassier : »  B.Studer-Steinhäuslin, Apotheker. 


Redaktor der Mitteilungen : Herr Prof. D' Graf. 
Bibliothekare : Herr Prof. D' Graf. 
» D' E. Kissling. 
Geschäftsführer des Lesezirkels: H. D' Th. Steck, Cons. 
Mitgliederzahl auf 1. August 1893: 

Korrespondierende Mitglieder : 24. 

Ordentliche Mitglieder : 173. 

Jahresbeitrag : 8 Fr. 

Zahl der Sitzungen : 12. 


1592. Nov. 5. Herr Prof. D' Studer : Ueber 2 fossile Krebse 
aus der Molasse des Belpberges. 

Nov. 5. Herr Prof. Dr Ed. Fischer : Einige Pflanzen- 
formen der Steinkohlenperiode. 


SOCIETES GANTONALES 141 


Nov. 26. Herr D' Bannwarth : Mikrophotographien ana- 
tomischer Präparate. 

Nov. 26. Herr J. Fankhauser : Einfluss der Scheitelzelle 
auf die rückwärts liegenden Punkte der Pflanze. 

Dez. 17. Herr Prof. Guillebeau : Ueber Coccidium ovi- 


forme. 
Dez. 17. Herr D' Steck : Ueber nordamerikanische 
Schmetterlinge. 


Dez. 17. Herr Prof. D' Sidler : Ueber den 5. Jupiters- 
mond. 


1895. Jan. 14. Demonstrationsabend. 

Febr. 4. Herr D' Gruner : Ueber Licht und Warmestrah- 
lung fester Körper. 

Febr. 4. Herr Prof. D' Tehörch : Kautschuk- und Gutta- 
perchagewinnung in Indien. 

Febr. 11. Herr Prof. D" Flückiger : Bemerkungen über 
Manna. 

Fehr. 11. Herr D' Beer: Ueber das Leben der Vögel, 
mit besonderer Berücksichtigung der Accomodation. 

Fehr. 25. Herr Prof. D' Bruckner: Die Schwerkraft im 
Gebirge. 

Feb. 25. Herr E. Jordi : Warum erstickt man in ge- 
schlossenen Räumen ? 

März. 11. Demonstrationsabend. 

April. 29. Herr D' Kaufmann : Marine Kruster in Schwei- 
zerseen. 

April. 29. Herr Apotheker Studer : Das Genus Amanita. 

Mai. 13. Herr Prof. D' Drechsel : Ueber die Beziehungen 
des Harnstoffes zum Eiweiss. 

Mai. 13. Herr Prof. D' Tchirch : Ueber die Harzbildung 
in den Scheidewänden der Frucht von Capsicum annuum, L. 
und über das Capsaicin. 

Juni. 10. Herr D' Kissling : Nachweis der obern Süss- 
wassermolasse im Seeland. 


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149 RAPPORTS 


Juni. 10. Herr D' H. Frey : Das Gypslager von Ossasco. 

Juli. 2. (Auswärtige Sitzung.) Herr Prof. D' Studer : Die: 
Zugstrassen der Vögel in der Schweiz. 

Juli. 2. Herr Prof. D' Fischer : Ameisen und Pilze. 

Juli. 2. Herr Prof. D' Tehirch : Ueber die Stickstoffer- 
nährung der Pflanzen und ihre Bedeutung? für die Land-. 
wirtschaft. 


4. Fribourg. 


Société fribourgeoise des sciences naturelles. 


Président : M. Musy, professeur. 
Vice-Président et Caissier : M. l'abbé Ch. Remy. 
Secrétaire : M. Derset, Ant., expert agricole. 


Membres honoraires : à. 
Membres internes (cotisation annuelle 5 fr.) : 69. 
Membres externes (cotisation 3 fr.) : 20. 


La Société a tenu 20 séances du 3 novembre 1892 au 
1° mai 1893. 
Principaux travaux : 


M. Castella D'. De l’enseignement de l'hygiène dans les 
écoles. — L’hygiène infantile dans les écoles primaires de 
Fribourg. 

M. Chardonnens, exp. agr. L'industrie du lait stérilisé. 

M. Boéchat D'. Le lait stérilisé dans l'alimentation des 
enfants. — Les procédés de stérilisation du lait. — La mor- 
talité infantile à Fribourg. — Choix d’une écriture au Doi 
de vue de l'hygiène des enfants. 

M. Gremaud, ingenieur. Etude géologique des nouvelles. 
carrières de Marsens. — La géologie des rives du Léman. 
— Le tramway électrique de Fribourg. 

M. Dusserre, chimiste. Culture de la myoctaline. 


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SOCIETES CANTONALES 143 


M. Horner, prof. Sur de nouveaux bancs scolaires hygie- 
niques. 

M. Jeanrenaud, chimiste. Un nouveau acidobutyromètre. 

M. Musy, prof. Formation et origine du pétrole. — La 
Myoctaline. 

M. Remy, J., prof. Les ondulations électriques calorifi- 
ques et lumineuses. 

M. Remy, Ch., curé. Observations météorologiques de 
1892— Les différents emplois de la tourbe dans l’industrie. 

M. D' Weck. Le lait stérilisé dans l'alimentation des en- 
fants. — Les maladies infantiles à Fribourg. 

M. Wilezek, prof. Sur un palmier de la carrière de Mar- 
sens. 


5. Genève. 


Société de Physique et d'Histoire naturelle. 


Comité pour 1892 : 


Président : M. Ed. Sarasin. 
Vice-président : » le Dr d’Espine. 
Secrétaire : » P. van Berchem. 
Trésorier : » le D' 4. Wartmann. 


Secrétaire du comité de publication : M. Alb. Rilliet. 


Nombre des membres en décembre 1892 : 
Membres ordinaires : 59. 
» emerites : 5. 
» honoraires : 57. 
Assoeies libres : 46. 
Cotisation annuelle : Fr. 20. 
Seances : 18 (janvier 1891-decembre 1892). 


M. ©. de Candolle, président sortant : Rapport annuel 
pour 1891 (paraîtra dans le T. XXXI, seconde partie, des 
Mémoires de la Société). 


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144 RAPPORTS 


Sciences physiques et mathématiques. 


M. Ph. Plantamour. Hauteurs moyennes du lac Leman 
en 1891. | 

M. Raoul Pictet. Sur la production des grands froids. — 
Expériences diverses à basses températures. 

M. Dussaud. Indices de réfraction du chlorate de soude. 

M. Delebecque. Appareil de sondage portatif à fil d'acier. 
— La Fata Morgana (mirage). — Lacs du Jura français. — 
Lac de la Girotte. — Entonnoirs du glacier de Gorner. — 
Carte hydrographique du Léman. 

MM. Delebecque et L. Dupare, prof. Composition des 
eaux et des vases de différents lacs de Savoie et du Jura. 
— Causes de la catastrophe de St-Gervais. — Composition 
des eaux des lacs francais. 

MM. Delebecque et E. Ritter. Exploration des lacs du 
Bugey. — Sondages exécutés sur le lac des Sept-Laux. 

MM. Delebecque, Vallot et Duparc. Catastrophe de Saint- 
Gervais. 

M. L. Dupare, prof. Orientation des matériaux déposés 
par la débâcle du glacier de Tête-Rousse. — Ravin sous- 
lacustre du Rhòne. 

MM. L. Duparc, prof., et Chavannes. Cristaux de hyalo- 
phane. i 

M. C.-E. Guye. Probleme du pont de Wheatstone appli- 
qué au bolometre. 

MM. C. Soret, prof., et C.-E. Guye. Polarisation rotative 
du quartz aux basses températures. 

M. C. Soret, prof. Sur la conductibilité de la chaleur dans 
les cristaux. 

MM. A. Pictet et G. Krafft. Valence maxima de l’atome 
d’azote. i 

M. F.-A. Forel, prof. Variations saisonnières et locales 
de la transparence des eaux du Léman. 


SOCIETES CANTONALES 145 


M. À. Gautier, prof. Correspondance de Le Verrier avec 
Emile Gautier.— Sur la découverte d’un cinquième satellite 
de Jupiter. — Résumé des recherches sur la variabilité de 
la iatitude. — Coup de foudre. 

MM. C. Friedel et Edouard Sarasin. Sur la production 
artificielle de divers minéraux. 

M. C. Friedel. Constitution de l’acide camphorique. 

M. A. Haller. Formule et format. de l’acide camphorique. 

M. E. Nelting. Sur la triazine. 

M. L. Maquenne. Quelques propriétés des métaux alca- 
lino-terreux. 

M. Ph.-A. Guye, prof. Détermination du poids molécu- 
laire d’un corps qui se trouve au point critique.-- Tensions 
de vapeur en fonction des constantes critiques. — Emploi 
de la stereochimie pour l’étude de la dissociation des ions. 

M. A. Brun. Spectre d’absorption des grenats almandins 
rouges de Ceylan. 

MM. À. Le Royer et P. van Berchem. Expériences sur 
les courants alternatifs à haute tension. 

MM. Ed. Sarasin et L. de la Rive. Production de l’etin- 
celle de l’oscillateur de Hertz dans un diélectrique li- 
quide. — Interférences des ondulations hertziennes. 

M. Ed. Sarasin. Seiches du lac de Neuchàtel. 

M. J. Pidoux. Mouvement périodique du sol. 

Me Schipiloff. Moyen de purification de l’eau pour usa- 
ges domestiques. 

M. Thury, prof. Nouveau modèle de densimètre. — Ca- 
thétomètre à crémaillère. 

M. F.-L. Penot. Indices de réfraction d’une série isomor- 
phe de cristaux à deux axes. 


Sciences naturelles. 


M. E. Chaix. Carte de l'Etna. — Eruption de l'Etna. 
M. H. de Saussure. Sur la dernière éruption de l’Etna, 


ACT. HELV. LAUSANNE, 1893. 7 10 


146 RAPPORTS 


M. Penard. Premiers jours de la vie d’un échinoderme. 

MM. V. Fatio et Th. Studer. Catalogue distributif du ré- 
seau de la Suisse. 

M. E. Chodat, prof. Structure anormale de certaines 
Malpighiacées. — Effets de l’électricité statique sur la ve- 
gétation. — Nouvelles recherches sur l’origine des tubes 
criblés dansle bois. — Nouveau procédé de double coloration. 

MM. À. Chodat, prof., et Zollikofer. Corpuscules qui exis- 
tent sur les poils du Dipsacus. — Filaments vibrants des 
poils capités. 

MM. R. Chodat, prof., et Hochreutiner. Oxalate de chaux 
contenu dans des cellules. 

MM. A. Chodat, prof., et de Jackzewski. Préparation des 
champignons. 

MM. R. Chodat, prof., et Ch. Roulet. Structure anormale 
de la tige de Thunbergia laurifolia. 

M. R. Chodat, prof., et M® 0. Malinesco. Structure cellu- 
laire des Cyanophycées. 

M. le Dr Sulzer. Travail de M. le D' Trousseau sur la con- 
sanguinité en pathologie oculaire. — Théorie des surfaces 
réfringentes de l'œil. 

M. A. de Candolle. Jardin botanique de Stockholm. 

M. L. Dupare, prof., Structure de la protogine. — Struc- 
ture des Voirons. — Roches filonniennes dans les schistes 
encaissants du Mont-Blane. 

MM. L. Duparc, prof., L. Mrazec. Protogine du Mt-Blane. 
—Bombes de l’Etna.—Recherchessur le massif du M*-Blane. 

MM. L. Duparc, prof. et E. Ritter. Pointements graniti- 
ques du massif de Beaufort. 

M. A. Brun. Microcline de la protogine du Mont-Blane. 
— (Couronnes d’amphibole brune qui entourent les 
peridots d’un gabbro erratique. — Echantillon erratique 
d'un schiste a ottrelites. — Echantillons de microcline. — 
Pegmatite du Mont-Blanc. 


SOCIETES GANTONALES 147 


M. Ch. Sarasin. Roches exotiques que l’on trouve dans 
le Flysch. 


M. C. de Candolle. Analyse de divers travaux. — Plante 
du genre Senecio. — Actions des rayons ultra-violets sur 
la formation des fleurs. 

M. Th. Flournoy, prof. Temps de réactions aux impres- 
sions auditives. — Temps de réaction simple chez un sujet 
du type visuel. - L’audition colorée. 

MM. le D: d’Espine et le Dr de Marignac. Stréptocoque 
retire du sang d’un malade atteint de scarlatine. — Note 
sur une espèce de stréptocoque. 

M. le D'd’Espine. Observation de purpura hemorrhagica 
avec œdème étendu de la peau. 

M. M. Micheli. Sur diverses espèces d’Iris. 

M. le D' À. Hartmann. Travail de M. Plateau sur la res- 
semblance protectrice de animaux. 


M. le D: P. Binet. Toxicité comparée de métaux alcalins 
et alcalino-terreux. 


Me Cath. Schipiloff. Etude sur les fonctions des nerfs 
de la vine paire. — Irrégularité florale des Légumineuses. 

M. P. Chaix. La patrie du café. 

M. Schiff, prof. Suc intestinal des mammifères comme 
agent de la digestion. — Respiration des poissons. 

M. le D" W. Marcet. Nouvelles études sur la respiration 
chez l’homme. 

M. M. Bedot. Répartition géographique des animaux de 
la faune pélagique. 

M. le D Girard. Recherche sur la fonction des canaux 
semicireulaires de l’oreille chez la grenouille. 


Le compte rendu de ces communications a paru dans 
les Archives des sciences physiques et naturelles et a été 
réuni en un tirage à part : Bulletin pour 1892. 


- 


148 RAPPORTS 


6. Gilaris. 


Naturforschende Gesellschaft des Kantons Glarus. 


Präsident: Herr Gottfr. Heer, Pfarrer in Betschwanden. 
Aktuar: » J. Weber, Sekundarlehrer in Netstall. 
Quästor u. Bibliothekar: Herr J. Oberholzer in Glarus. 


Ehrenmitglied: 1. 
Ordentliche Mitglieder : 53. 
Jahresbeitrag: 2 Fr. 


Verzeichniss der in 1892-1893 gehaltenen Vorträge : 


I. In den Hauptversammlungen : 


Herr Pfr. E. Heer und D* Fritsche: Sterblichkeit und 
Todesursachen im letzten Drittel des XVIII. Jahrhunderts. 

Herr büscher, Kantonschemiker : Gifte und deren 
Nachweis. 

Herr Dr Wegmann : Ueber Algen und Meeralgen 
insbesondere. 


II. In den Sektionsversammlungen : 


Herr Brändli, Erzieher : Die Biene und ihr Haushalt. 

Herr Hafner, Hauptmann : Die Schmetterlinge des 
Kantons Glarus. 

Herr Pfr. Heer : Die Pflanzennamen im Volksmund. 

Herr Pfr. Heer ; Heinrich Pfändler, ein Naturkundiger 
des XVII. Jahrhunderts. Acht Tage in Rom. 

Herr Heinrich Blesi-Tschudi: Die Pflanzen als Heilmittel. 

Herr Wire, Sekundarlehrer: Die Holzgewächse des Kan- 
tons Glarus. 


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SOCIETES CANTONALES 149 


7. Grisons. 


Naturforschende Gesellschaft Graubünden’s in Chur. 


Präsident: Herr D: P. Lorenz. 
Vize-Präsident: » Dr F. Kaiser. 

Aktuar: » Lehrer Fl. Davatz. 
Kassier : » Ratsherr Pet. Bener. 
Bibliothekar : »  Rud. Zuan-Sand. 
Assessoren : » Prof. D' Chr. Brügger. 


» Oberingenieur Fr. von Sales. 


Ordentliche Mitglieder : 133. 
Ehrenmitglieder : 9. 
Korrespondierende Mitglieder : 44. 


Jahresbeitrag : 5 Fr. 


In den 12 Sitzungen sind folgende Vorträge gehalten 
worden: 

Herr Prof. D Kreis: Ueber Butteruntersuchungen. 

Herr Davatz, Lehrer: Ueber Mus Poschiavinus Fatio. 

Herr D' E. Köhl: Ueber Phrenologie und die moderne 
Localisation der Gehirnfunktionen. 

Herr Imhof, Seminarlehrer : Ueber die Err-Gruppe und 
die Piz-Plattagruppe. 

Herr D' P. Bernhard: Ueber Sehen und Sehtäuschungen. 

Herr Welhelm Jäger, Architect: Reisebilder aus Süd- 
frankreich. 

Herr J. L. Caflisch, Rechtsanwalt: Ueber Farbenano- 
malien bei Schmetterlingen. 

Herr Prof. D" C. Tarnuzzer: Ueber einige Mineralien 
des Oberhalbsteins. 

Herr D' F. Egger, von Arosa: Ueber Bergkrankheit. 


« 


150 RAPPORTS 


Herr D' P. Lorenz: Aus der neuesten Literatur zur bùnd - 
nerischen Landeskunde. 

Herr D' P. Lorenz: Ueber Städte-Reinigung mit beson- 
derer Berücksichtigung von Chur. Drei Vorträge. 


8. Lucerne. - 


Naturforschende Gesellschaft in Luzern. - 


Präsident: Herr Otto Suidter, Apotheker. 
Aktuar : » D' Schumacher-Kopp, Kantonschemiker. 
Kassier : » Karl von Moos, Förster. 


Mitgliederzahl : 78. 
Jahresbeitrag : 2 Fr. 
Vorträge : 

1. Herr Otto Suidter : Monographie des Krebses. 

9. Herr Prof. Bachmann : Zur Physiologie der Algen 
und Pilze. 

3. Herr Burri, Kreisförster : Das Leben der Ameisen. 
I. Teil. 

4. Herr Burri, Kreisförster: Das Leben der Ameisen. 
II. Teil. 

5. Herr D' Schumacher-Kopp : Der Hurimerfang auf 
Helgoland. — Die Papyrus in Sicilien. 

6. Herr Otto Suidter : Monographie der Falltürspinne. 

7. Herr » Ueber Lössmännchen im Gotthard- 
gebiet. 

8. Herr Burri, Kreisförster: Monographie des Pappel- 
hartskäfers. 

9. Herr Prof. Bachmann : Pflanzenparasiten. 

10. Herr Prof. Ribeaud: Metamorphosen d. Nitrocellulose. 

11. Herr Prof. Amberg : Stundenzonenzeit und Weltzeit. 


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SOCIETES CANTONALES 


9. Neuchatel. 


Société neuchäteloise des sciences naturelles. 


Président honoraire : M. L. Coulon, direct. des musées. 


Président : » P. Godet, professeur. 
Vice-président : » 0. Billeter, professeur. 
Secretaires : » L. Du Pasquier. 


» P. de Meuron. 
Rédacteur du Bulletin: » F. Tripet, professeur. 
Caissier : » J. de Perregaux. 


Membres actifs : 120. 
Membres correspondants : #1. 
Membres honoraires : 22. 


Cotisation annuelle : 8 Fr. 


La Société a eu 15 séances pendant l'exercice 1892-1893, 
qui s’est prolongé cette année jusqu'au 15 juin. 


Liste des communications scientifiques. 


M. O. Billeter, prof: Analyse des vins de Neuchâtel 1892. 
— Sur la constitution des thiurées. — L’ebulliometre de 
Salleron. — Nouvelle balance de Sartorius pour la mesure 
de la densité des liquides. 

M. Aug. Jaccard, prof. Sur l’urgonien supérieur des en- 
virons d’Auvernier. — Sur les differents niveaux de Spon- 
gitaires dans le Crétacé du Jura. — Sur le minerai de fer 
des Brenets. — Sur l’opale du Locle. — Sur les Polypiers 
des terrains crétacés dans Je Jura. — Les eaux souterrai- 
nes, introduction à l’hydrologie da Jura. — L’hydrologie 
du Jura (partie générale). — Note sur le gisement de fos- 
siles de l’Astartien coralligene de la Chaux-de-Fonds. — 


159 RAPPORTS 


Sur le Corallien de Gilley (Doubs). — Sur le relevement 
des couches glaciaires au Champ-du-Moulin. — Echantil- 
lons de vivianite formée sur des débris de bois carbonises 
récents. — Sur la houille tertiaire de Marsens (Fribourg). 

M. Ad. Hirsch, prof. Sur la comète découverte par Hol- 
mes le 6 novembre. — Courbes des variations de latitude 
observées à Berlin, Prague, Strasbourg et Honolulu. — 
Notice nécrologique sur le D Matthias Hipp, ancien direc- 
teur de la fabrique de télégraphes à Neuchâtel. 

M. P. Godet, prof. Monstruosités du type scalaris chez 
l’escargot des vignes.— Sur les déformations de la coquille 
des bivalves d’eau douce. — La collection d'œufs d’oi- 
seaux de M. Samuel Robert, donnée au Musée d'histoire 
naturelle par M. Alfred Borel. — Notice biographique sur 
M. Eugène Mauler. — Sur un cas de monstruosité dans la 
tige et l’inflorescence d’un Taraxacum officinale. 

M. P. de Meuron, D* ès sc. Sur la grande Salamandre du 
Japon (Cryptobranchus japonicus). 

M. R. Weber, prof. Présentation de deux modèles nou- 
veaux de câbles téléphoniques. — Sur la constante diélec- 
trique. — La prévision du temps pour Neuchâtel de 1885 
à 1892, par le bureau météorologique central. 

M. G. Borel, D'-méd. Sur l'extraction de corps étrangers 
de l’intérieur de l’œil. 

M. L. Isely, prof. Sur les propriétés harmoniques des 
miroirs et des lentilles. 

M. F. Borel, ing. Sur un moteur électrostatique. 

M. L. Favre, prof. Compte rendu d’un cas d’empoison- 
nement par l’Amanita phalloides à Jurancon pres Pau. — 
Sur le gisement de houille de Marsens (Fribourg). 

M. H. Albrecht, D'-méd. Une visite au Sanatorium de 
Leysin. 

M. S. de Perrot, ing. Les divers systemes d’appareils 
frigorifiques. 


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SOCIÉTÉS CANTONALES 153 

M. H. Ladame, ing. Sur une disposition de plaque tour- 
nante ayant un diamètre inférieur à l’ecartement des 
essieux extrêmes d’une voiture. 

M. L. Du Pasquier, D'-phil. Rapport de la commission 
chargée de s'occuper de la conservation des blocs errati- 
ques. — Sur les seiches du lac de Neuchâtel, d’après les 
recherches de M. Ed. Sarasin. 

M. G. Ritter, ing. Sur les sources de Gorgier. 
| M. Ed. Cornaz, D'-méd. Sur la presence aux environs de 
Neuchâtel de la Rosa Sabine (Woods). 


La Société a adopté un nouveau règlement, qui entrera 
en vigueur avec le prochain exercice. 


10. St-Gall. 


Naturwissenschaftliche Gesellschaft in St. Gallen. 


Präsident: Herr Prof. D' Wartmann , Mus. Dir. 
Vice-Präsident: » Dr Ambühl, Kantonschemiker. 
Kassier: » J.J.Gschwend, Kassier der Kreditanst. 
Bibliothekar: » H. Schmid, Reallehrer. 


Korresp. Aktuar: » Th. Schlatter, Gemeinderat. 
Protok. Aktuar: » À. Ulrich, Reallehrer. 
Beisitzer: » J. Brassel, Reallehrer. 
» Stein, Apotheker. 
» Wild, Forstverwalter. 
» Brüschweiler, Adjunkt. 
» Dr Vonwiller, Director. 
Ehrenmitglieder : 35. 
Ordentliche Mitglieder : 688. 
Jahresbeitrag: Für Stadtbewohner 10 Fr. 
» Auswärtige 5 Fr. 
Zahl der Sitzungen: 15. 


154 . RAPPORTS 


Vorträge und Mitteilungen : 


Herr D' Ambühl: Die Verhandlungen der schweizerischen 
naturforschenden Gesellschaft in Basel. 

Herr D' Ambühl: Die chemische und bakterielle Unter- 
suchung des Trinkwassers, mit spezieller Berücksichtigung 
der Untersuchung des Bodenseewassers. 

Herr Brassel, Reallehrer: Mein Besuch der zoologischen 
Station in Neapel. 

Herr Brassel, Reallehrer: Mitteilungen über die Vögel 
in Italien. | 

Herr Professor Jäggi von Zürich : Der Hahnenfuss mit 
Massliebchenblüten (Ranunculus bellidiflorus) des F. Gess- 
ner, eine botanische Mystification aus dem vorigen Jahr- 
hundert. 

Herr Kast, Reallehrer, Wattwil: Die wichtigsten Kultur- 
pflanzen im alten Aegypten. 

Herr Kehl, Secundarlehrer : Die wichtigsten Parasiten 
des Menschen. 

Herr D: C. Keller, Professor, Zürich : Das Genossen- 
schaftsleben (Symbiose) im Tierreiche. 

Herr Kelchmann, Ingenieur : Die Wasserversorgung aus 
dem Bodensee für die Stadt St. Gallen in technischer und 
finanzieller Hinsicht. 

Herr D' Lang, Professor, Zürich : Das Regenerationsver- 
mögen der Tiere. 

Herr D: Leuthner : Die Beziehungen der Fauna und Flora 
Chili’s zu derjenigen von Europa an der Hand der von Phi- 
lippi gezogenen Schlüsse. 

Herr Rehsteiner, Apotheker: Der heutige Stand der Cho- 
lerafrage. 

Herr D' Guido Rheiner: Die gesundheitlichen Gefahren 
einzelner Berufsarten. 2 Teil. 

Herr D' O. Roth, Docent, Zürich: Die bakteriologische 


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SOCIETES GANTONALES 155 È 


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Wasseruntersuchung mit besonderer Rücksicht auf das 
Bodenseewasser. 

Herr Schawalder, Secundarlehrer : Aus dem Seelenleben 
der Tiere. 

Herr Th. Schlatter, Gemeinderat:Die Temperaturverhält- 
nisse des Bodensees mit Rücksicht auf Wasserversorgung. 

Herr Schmid, Reallehrer: Die Fische des Bodensees. 

Herr D’ Steiger, Professor : Die Induktionswage von Hug- 

- hes und ihre praktische Anwendung insbesondere zum 
Nachweis metallischer Fremdkörper im menschlichen Or- 
ganismus. 

Herr Ulrich, Reallehrer: Naturgeschichte der Schnecken 
und ihre Verbreitung in den Kantonen St. Gallen und Ap- 
penzell. 

Herr D' Vonwiller, Director: Demonstration des Cholera- 
bacillus. 

Herr D' Wartmann, Director: Vorweisung zoologischer 
Objekte aus dem naturhistorischen Museum mit erlàutern- 
den Notizen. ; 

Herr D' Wartmann, Director: Reptilien und Lurche aus 
dem Tessin, gesammelt von D' Vinassa in Lugano. 

Herr D' Wartmann, Director: Blühende Orobanche gran- 
diflora kultiviert auf Vicia faba, etc. 

Herr Zollikofer, Präparator: Vorweisung einer Collection 
selbstgesammelter nordischer Seevögel mit darauf bezüg- 
lichen Reisenotizen. 


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44. Schaffhouse. 


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Naturforschende Gesellschaft in Schaffhausen. 


Präsident : Herr D' @. Stierlin, Bezirkarzt. 
Vice-Präsident : » D' Emil Joos, Regierungsrath. > 
Aktuar.: » D'J. Nuesch. 


Anzahl der Mitglieder : 63. 
Jahresbeitrag : 3 Fr. 


ME 


156 RAPPORTS 


In den 8 Sitzungen wurden folgende Vorträge nebst 
einer Reihe kleinerer Mittheilungen gehalten: 


1. D" Schaad : Ueber mitteleuropäische Zeit und Ein- 
heitszeit nach Stundenzonen. 

9. D Stierlin : Ueber den Höhlenfund bei Büsserach. 

3. D' J. Nuesch : Ueber den Fund von Mammuthzähnen 
in Schleitheim. 

4. DJ. Nuesch : Ueber die diesjährigen Ausgrabungen 
beim Schweizerbild. 

5. D' von Mandach sen’ : Ueber die Gibbonaffen, ihre 
geistigen Fähigkeiten und ihre Stellung im Thierreich. 

6. Dr Stierlin : Ueber die Feldmäuseplage in Griechen- 
land und über das Mittel zur Bekämpfung derselben. 

7. D' von Mandach sen": Ueber die Immunität gegen- 
über septicämischen Krankheiten. 

8. D! Gysel, Director : Ueber den elektrischen Dr dia 

9. Prof. Amsler-Laffon : Ueber Wind und Wolken. 

10. Prof. J. Meister : Ueber Gletscherbildungen um 

Schaffhausen. i 


12. Soleure. 


Naturforschende Gesellschaft in Solothurn. 
Präsident : Herr D’ Fr. Lang, Prof. 


Aktuar : » A. Strüby, Prof. 
» J. Ene, prof. 
Cassier : » B. Reinert, Negt. 


Mitglieder : 235. 
Jahresbeitrag : 3 Fr. 


Vorträge : 


Herr Oberst Brosi : Christoph Columbus und seine 
Vorgänger. 


SOCIETES GANTONALES 197 


Herr D' Kottmann, Spitalarzt : Ueber Ermüdung. 


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J. Enz, Prof.: Isaac Newton und das Gravitations- 
gesetz. 

Wiswald, Zahnarzt : Geschichte der Cholera. 

P. Felber , Gasdirektor : Neuere Bauwerke in Bern. 

D' Lang, Prof.: Die Katastrophe von St. Gervais. 

D' Barbieri, Prof., Zürich : Die Entwickelung der 
Photographie. 


. B. Huber, Reallehrer : Die Luftschifffahrt. 


D: 0. Gresly, Arzt : Laienhülfe in Notfällen. 

J. Walter, Prof.: Atome und ihre Beziehungen. 

A. Strüby, Prof.: Alpwirtschaftliche Rundschau. 

E. Bodenehr, Kantonsingenieur : Eine Besteigung 

des Gspaltenhorn im Kienthal. 

D' Michel, Arzt : Ueber seine Reise als Schiffsarzt 
nach Batavia. 

J. Enz, Prof.: Interferenz, Beugung und Polarisa- 

tion des Lichtes. 

Schlatter , Stadtingenieur : Tiercrematorien. 

D' Lang, Prof.: Ein Besuch beim Schweizersbild. 

Spielmann , Ingenieur : Falbs kritische Tage. 

D' Lang, Prof. : Das Erdbeben auf Zante, den 
312. Jam. 1891. 


15. Tessin. 


Società Ticinese delle Scienze naturali. 


Presidente : Sig. Dott. Giov. Ferri, prof. in Lugano. 
Segret.-cassiere : » Zug. Defilippis, in Lugano. 


Membri : 32. 


Tassa annuale : 3 Fr. 


158 RAPPORTS 


Communicazioni. 


Sig. Dott. Calloni, Silv. Sopra una nuova Campanula 
della specie glomerata, di straordinaria picolezza, che de- 
nomina uniflora. 

Sig. Ferri, G. Sopra la nuova colonna meteorologica sta- 
bilita di recente in Lugano. 


14. Thurgovie. 


Naturforschende Gesellschaft des Kantons Thürgau. 


Präsident: Herr Prof. D' Grubenmann. 
Quästor: >», Prof? DPless- 
Aktuar: » Prof. Wegelin. 
Bibliothekar : » Prof. Zimmermann. 
Ehrenmitglieder : 12. 
Ordentliche Mitglieder : 94. 


Jahresbeitrag :5 Fr. 


Vorträge im naturwissenchaftliche Kränzchen in Frauenfeld 
im Winter 1892-98 : 


Herr Kantonschemiker Schmid : Einrichtung des kan- 

tonalen Laboratoriums und Besuch desselben. 

» D' Elias Haffter : Die Errungenschaften der mo- 
dernen Chirurgie und ihre Zielpunkte. 

>» Zahnarzt Brodbeck : Ueber Stiftzähne, Kron- und 
Brückenarbeiten, mit Demonstration. 

» Prof. Grubenmann : Ueber die Umwandlung (me- 
tamorphose) der Gesteine, mit Demonstration. 

» Prof. Hess : Ueber electrische Kraftübertragung, 
mit Demonstration. 

» Prof. Wegelin : Ueber Blitzschlag in Weinberge. 


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SOCIETES CANTONALES 159 - 


Herr D' Debrunner : Zur Frage der Anschaffung eines 
Desinfectionsapparat für Frauenfeld. 

» Dr Isler und Zahnarzt Brodbeck : Ursachen und 
Folgen kranker Zähne, mit besonderer Berück- 
sichtigung der Resultate einer Zahnuntersuchung 
bei Schulkindern. 

» Dr Albrecht : Ueber die Frage der Absonderung, 

Canalisation und Abfuhr in Frauenfeld, mit Be- 

rücksichtigung der Massregeln gegen die Cholera. 

Apotheker Schzlt : Mitteilungen über Kolibris und 

Paradiesvögel mit Demonstration ; sowie über 

einen anormalen Rehfuss. 

» Prof. Wegelin : Mitteilungen über eine Seidenbie- 
nencolonie in der Nähe von Frauenfeld. 


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15. Valais. 


La Murithienne: Société valaisanne des sciences naturelles, 
fondée en 1861 ; section de la Société helvétique depuis 1890. 
Comité pour 1892-93 : 

Président: M. F-0. Wolf prof. à Sion. 
Vice-président: » Em. Burnat, a Nant s. Vevey. 
Secrét.-caissier : » Rev. Besse, prof. à l’école agr. d’Ecòne. 
Bibliothécaire : » Oggier, secr. au départ. milit. a Sion. 
Membres adjoints pour la rédaction du Bulletin : 
M. H.Jaccard, professeur, à Aigle. 
M. Fr. Tripet, professeur, à Neuchâtel. 
Membres adjoints pour les stations botaniques : 
M. le D' Beck, député, à Monthey. 
M. Em. Burnat, à Nant sur Vevey. 
Membres actifs : 120. 
Membres honoraires : 12. 
Cotisation annuelle : 5 Fr. 


160 RAPPORTS 


La XXXIII° Reunion générale a eu lieu le 31 juillet 1893, 
a Sion, dans une des salles du nouveau college. Gette 
séance, honorée de la présence de M. L.-L. von Roten, 
vice-president du Conseil d’Etat du Valais, et de M. Ch. de 
Rivaz, president de la ville de Sion, a été fréquentée par 
38 sociétaires de Vaud, de Genève, de Bâle, du Valais, 
d’Allemagne et d'Italie. 


Communications : 


M. Wolf, président, rappelle dans son discours d’ouver- 
ture differents souvenirs et progres réalisés par la Société 
depuis sa dernière réunion à Sion, 1875, date dès la- 
quelle il se trouve à la tête de la Murithienne. 

M. le D' Frey-Gessner, de Genève, donne la suite de ses 
tables analytiques sur la determination des Hyménoptères 
du Valais, c’est-à-dire des familles: Sapygidæ, Scolia- 
dide, Mutillide et Trigonalyde. 

M. Em. Burnat, de Vevey, presente une boite-presse de 
botanique perfectionnée, en aluminium, et a propos de 
son travail sur les plantes des Alpes maritimes il parle 
des difficultes a surmonter pour le monographiste d’une 
nouvelle flore locale. 

M. Besse, G. R. du Grand-St-Bernard, présente un tra- 
vail sur les Potentilles et les Alchémilles du Valais, et indi- 
que de nouvelles stations de plantes rares du canton. 

M.le D' Cornaz père, de Neuchâtel, retrace les souvenirs 
d'une excursion botanique aux vallées de la Viège, il y a 
un demi-siècle (1842), avec MM. Jean Muret, Georges 
Reuter et Victor Ruffy. 

Le 1° août, une vingtaine de membres partirent pour 
une excursion de trois jours au col du Sanetsch. 

Aux stations botaniques de Zermatt et du Grand-Saint- 
Bernard, on en a ajouté en 1893 une troisième , située de- 
vant le nouveau collège de Sion. 


SOCIETES CANTO NALES 161 


16. Vaud. 


Société vaudoise des sciences naturelles. 


Président : 
_ Vice-président : 


Membres du Comité : 
Secrétaire : 
_ Bibliothécaire : 


Editeur du Bulletin : 
_ Caissier : 


Vérificateurs : 


M. Dufour, Henri, professeur. 
» Palaz, A., professeur. 

M. Gonin, L., ingénieur. 
» Nicati, A., pharmacien. 
» Gauthier, L., chef de serv. 


M. Welczek, E., professeur. 

» Mayor, L., professeur. 

» Roux, F., directeur. = 
» Pelet, L., professeur. 


M. Chenevière. 
» Dapples, colonel. 
» Robert, W. 


Membres ordinaires au 21 juin 1893: 226 


» honoraires 
Membre émérite 


» 50 
» 1 


_ Cotisation annuelle des membres lausannois : 8 fr. 


ge Id. » 


» forains : 6 fr. 


Pendant l’exercice 1891-99, la Société a tenu 17 séances, 
dans lesquelles ila été présenté les communications sui- 


vantes : 


M. H. Badoux, forestier : Les dégâts causés par la 
nonne dans les forêts de la Bavière et du Wurtemberg. 


ACT. HELV. LAUSANNE, 1893. 


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162 RAPPORTS 


M.S. Bieler, directeur : Le cuir du fameux porc « John», 
de Payerne. — Le Poligonum cuspidatum comme plante 
fourragère. 

M. H. Blanc, prof. : Cas remarquables de mimetisme. — 
Travail de M. Ducret, sur le développement des nageoires 
chez la truite. — Mélanges zoologiques. — La truite arc- 
en-ciel. 

M. H. Brunner, prof. : Travail de M. L.-C. de Coppet, 
sur la temperature du maximum de densité des solutions 
aqueuses.— À propos de la réaction entre la phenylhydra- 
cine et le nitroprussiate de sodium.—-Sur latheobromine et 
la cafeine (en collaboration avec M. Leins). — Sur la cycla- 
mine et la primuline (en collaboration avec M. Angelescu). 

M. E. Chuard, prof. : Contribution à la géologie agricole 
du canton de Vaud. — Présentation de gyps fibreux de 
Morges et de pierres précieuses de la fabrique Junod, à 
Lucens. — Action de l’acide sulfureux sur les carbonates 
et phosphates de calcium. — Découverte de Vivianite dans 
les travaux de correction de la Broie. 


M. Cruchet : Constatation de la tuberculose chez le bétail 
à l’aide de la tuberculine. 


M. Ch. Dufour, prof. : Le mouvement progressif du re- 
froidissement du 7 mai 189. 


M. H. Dufour, prof. : Sur la vitesse du son dans l’alumi- 
nium. — Presentation d’un miroir magique. — Les nou- 
velles expériences de MM. Sarasin et de la Rive, sur la ré- 
flexion des ondes électriques. — Projection de photogra- 
phies de nuages. 

M. J. Dufour, prof. : Supplement à la flore d’Aclens, par 
M. Corboz. — La nouvelle maladie de la vigne en Califor- 
nie. — Sur la destruction du ver de la vigne. 


M. E. Dutoit : La grotte des rochers de Naye. 


SOCIETES CANTONALES 163 
M. F.-A. Forel, prof.: Présentation de graines d’une 
Euphorbiacee du Bresil, douées de mouvements curieux 
dus à de petites larves de Coléoptères, qui y sont renfer- 
mées. -— Expériences faites à l’entonnoir de Bon-Port. — 
Présentation des premières feuilles d’un atlas des lacs 
français, par M. Delebecque, ingénieur à Thonon. — Tra- 
vail de M. Bührer, sur l'importance du givre déposé sur 
différents objets. — Hache rapportée par M. Jemir de son 
voyage au Tonkin et en Assam. — Correction à apporter 
à la formule des seiches suivant la hauteur du lac. — La 
vitesse du courant dans le lac Léman. 


M. L. Gauthier : Acclimatation d'arbres fruitiers à La 
Vallée. — Résumé météorologique de 1891 pour la vallée 
de Joux. — Contribution à l’histoire du lac de Joux. 


M. H. Golliez, prof. : Le haut plateau et le grand Canion 
du Colorado.— Photographies de polis glaciaires, mis à nu 
sur la place du Château, à Lausanne. 

M. Gonin, cand. med. : Les métamorphoses des papillons. 
Dessins et préparations microscopiques. (Lab. du prof. E. 
Bugnion.) 

M. A. Herzen, prof. : Présentalion d'un exemplaire vi- 
vant de Phrynosoma du Pécos. 

M. P. Jaccard, préparateur : L'influence de la pression 
sur les plantes. — Le développement du pollen chez 1 £- 
phedra helvetica. G.-A. Mey. 

M. A. de Jaczewski : Champignons de la contrée de Mon- 
treux. — La methode de Herpell pour créer un herbier 
de champignons hyménomycètes. 

M. Kool, ingénieur : Mouvement d’un corps passant par 


un puits qui traverserait la terre par son centre. — Sur la 


définition du plan dans les traités de géométrie. — Tempé- 
rature à l’intérieur du globe. — Sur la détermination de la 
densité de la terre. 


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164 RAPPORTS 


M. Lecoultre : Un nouveau chronographe. 

M. Lugeon, assistant de géologie: Geologie de la contrée 
comprise entre la partie moyenne de la vallée du Giffre et 
le haut des vallées de la Drance de Bellevaux et du Biot 
(Haute-Savoie). 

M. le D' Machon : Voyage au Paraguay. Projections. — 
Voyage dans la Pampa et la Patagonie. — L’äge de la 
pierre en Patagonie. 

MM. Möhlenbrücke et Dupuis : Projections de DIA 
phies d’etincelles électriques. 

M. Raoul Pictet : Utilisation des basses températures | en 
chimie. 

M. E. Renevier, prof. : Tectonique des Préalpes de la 
Savoie. — Notice du D' A. Jaccard, du Locle, sur les gise- 
ments fossilifères des terrains crétaciques des environs de 
Ste-Croix. — Découverte d'un fossile ressemblant à une 
Conularia dans les gisements néocomiens de Chdtel-Saint- 
Denis. — Les moraines terminales des environs de Sierre 
et quelques points de la stratigraphie valaisanne. 

M. W. Robert: Echantillons de galène artificielle obtenus 
par la fusion de plaques d’accumulateurs. — Cristaux de 
bismuth. 

M. F. Roux, directeur : Un curieux cas de justice chez 
les corneilles. 

M. Taillens, cand. méd. : Sur la glande de Harder. (Lab. 
du prof. N. Löwenthal.) 

M. Wilezek, prof. : Le gui sur le Pinus silvestris et au- 
tres végétaux 


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SOCIETES GANTONALES 16 


47. Zurich. 


Naturforschende Gesellschaft in Zürich. 


Präsident: Herr Prof. D' @. Lunge. 
Vize-Präsident: » Prof. D' A. Lang. 


Aktuar : » D' K. Fiedler. 
Quästor : » D' H. Kronauer. 
Bibliothekar : » Prof. D' H. Schine. 
Beisitzer : >» Prof. D' Kleiner. 


> Prof. Dr Rudio. 


Ehrenmitglieder : 12. 
Korrespondierende Mitglieder : 7. 
Ordentliche Mitglieder : 229. 


Jahresbeitrag : für Stadtbewohner : 20 Fr. 
» für Auswärtige : 7 Fr. 


Im Berichtjahre 1892-93 wurden in 9 Sitzungen 21 Vor- 
träge und Mitteilungen gebracht: 


Herr Prof. D' Bühler : Ueber das Wiederbegrünen der 
von der Nonne befallenen Fichtenwaldungen in Schwaben. 

Herr D’ K. Fiedler: Ueber eine Süsswasser-Nemertine. 

Herr Prof. D' Forel : Ueber den Nestbau der Ameisen. 

Herr Prof. Dr Goldschmid: Ueber die Lagerung der Atome 
im Raume. 

Herr Prof. D' Heim : Ueber eine geologische Profilma- 
schine. — Ueber die Blitzwirkungen an Gesteinen. 

Herr Prof. Dr Keller : Ueber die Uwadi- Akazie und 
ihre Ameisen. 

Herr Prof. D' Kleiner : Ueber die durch elektrische Po- 
larisation in Isolatoren erzeugte Wärme. 


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166 RAPPORTS 


Herr Prof. D' Lang: Ueber den Ursprung der Mollusken. 
— Der Nautilus und die Skelettbildungen der Gephal- 
opoden. — Demonstration des Skeletts eines afrikanischen: 
Strausses. 

Herr D' von Monakow : Demonstration eines Anence- 
phalus. 

Herr D' Overton: Ueber die Gentrosomem der Pflanzen. 

Herr Prof. D' Pernet : Die neueren Bestimmungen der 
Ausdehnung des Wassers. 

Herr Prof. Ritter : Der Fränkel’sche Dehnungszeichner 
und seine Anwendung. 

Herr D' Schall: Aus der Theorie der elektrolytischen Dis- 
sociation. 

Herr Prof. D' Schinz: Haastia pulvinaris, eine neuseelän- 
dische Polsterpflanze. 

Herr Prof. D' Schröter : Die Spörri’sche Bambussamm- 
lung. — Ueber die Pflanzengenossenschaften in den Alpen. 

Herr Prof. D' Stöhr : Ueber die Schleimzellen des Vogel- 
darms und die Lieberkühn’schen Krypten des Meerschwein- 
chendarms. 

Herr Prof. Dr 0. Wyss : Ueber die Erscheinungen bei 
Blitzschlägen beim Menschen. 


Der 37. Jahrgang der Vierteljahrsschrift enthielt 18. Bei- 
träge von 10 Verfassern, als Neujahrsblatt erschien der 
Vortrag von Herrn Prof. Forel. Ausserdem gab die Gesell- 
schaft ein von Herrn Prof. Wolf zusammengestelltes Ge- 
neralregister ihrer bisherigen Veröffentlichungen heraus. 


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ETATS NOMINATIFS 


Participants à la session de Lausanne. 


A. Membres effectifs de la Société. 


(L’asterisque (*) designe les nouveaux adhérents). 


1. Bale. 


MM. Burckhardt, F., prof., Bâle. 
Cornu, Félix, chimiste, Bale. 

. Hagenbach-Bischoff, E., prof., D’, Bale. 
Kahlbaum, Georg, prof. D', Bâle. 
Kollmann, J., prof., D', Bâle. 

Piccard, J., prof., Bale. 
Riggenbach-Burckhardt, prof., D', Bâle. 
Riggenbach-Stehlin, banquier, Bäle. 
Von der Mühll, K., prof., D', Bâle. 


168 ETATS NOMINATIFS 


2. Berne. 


MM. Brückner, E., prof., D', Berne. 
Fischer, Ed., prof., D', Berne. 
Graf, J.-H., prof., D’, Berne. 
Kocher, Th., prof., D', Berne. 
Reber, J., D', Berne. 

Studer, Th., prof., D', Berne. 


3. Fribourg. 


MM. Cuony, pharmacien, Fribourg. 
Dusserre, chimiste, Fribourg. 
Horner, prof., Fribourg. 
Musy, prof., Fribourg. 


4. Genève. 


MM. Barbier, Henri, D', Geneve. 
Bedot, M., conservat. Mus. hist. nat., Genève. 
Brun, J., prof., Genève. 

Chodat, Rob., prof. D", Genève. 
“de la Rive, Lucien, Genève. 
Favre, Ernest, Genève. 
*Flournoy, Edmond, étud., Genève. 
Flournoy, Th., prof., Genève. 
Galopin, Ch., Dr, Genève. 
*Guye, Ch.-Eugene, D’, Genève. 
Micheli, Marc, Genève. 


PARTICIPANTS A LA SESSION DE LAUSANNE 169 


Muller, Jean, prof. D', Genève. 
Perrot, Louis, Genève. 

Pictet, Amé, D’, Genève. 

Pictet, Raoul, prof. à Berlin, Genève. 
Redard, prof., D', Genève. 

Rilliet, Alb., Genève. 

Sarasin, Edouard, Genève. 

Soret, Ch., prof., Genève. 

Sulzer, D.-E., D', Genève. 

Yung, E., prof., Genève. 


Mlle Schipiloff, Catherine, Genève. 


MM. 


D. Grisons. 


Amann, Jules, pharmacien, Davos. 


6. Lucerne. 


Schuhmacher-Kopp, D', chimiste cantonal, Lucerne. 


7. Neuchâtel. 


Béraneck, Ed., prof., D', Neuchâtel. 
Billeter, O., prof., Dr, Neuchâtel. 
Cornaz, Ed., D', Neuchatel. 
Favre, Louis, prof., Neuchàtel. 
Jaccard, Aug., prof., D', Locle. 
Godet, Paul, prof., Neuchâtel. 
*Rivier, Henri, assist. Lab. chim., Neuchätel. 
Tripet, Fritz, prof., Neuchätel. 
Weber, Rob., prof., D', Neuchâtel. 


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170 ÉTATS NOMINATIFS 


S. Schaffhouse. 


MM. Amsler-Laffon, Schaff house. 
Meister, J., prof., Schaffhouse. 
Nuesch, J., D', Schaff house. 


9. Soleure. 


M. Lang, Fr., prof., D', Soleure. 


10. Valais. 


MM. *Besse, M., chanoine, prof., Ecòne. 
de Riedmatten, P.-M., prof., Sion. 
Wolf, F.-O., prof., Sion. 


41. Vaud. 


MM. Bieler, S., Direct. Inst. agric., Lausanne. 
Blanc, H., prof., D', Lausanne. 
Brunner, H., prof., D', Lausanne. 
Bugnion, E., prof., D', Lausanne. 

* Bùhrer, C., pharmacien, Clarens. 
Chuard, E., prof., Lausanne. 
Dapples, Ch., ingénieur, Lausanne. 
de Cérenville, prof., D', Lausanne. 

* de Jaczewsky, Arthur, Montreux. 


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PARTICIPANTS A LA SESSION DE LAUSANNE ze! 


de Loriol, Perceval, Crassier. 

de Sinner, Ch., ingénieur, Nyon. 

Doge, Francois, Tour-de-Peilz. 

Dufour, Charles, prof., Morges. 

Dufour, Henri, prof., Lausanne. 

Dufour, Jean, prof., D', Lausanne. 

Dufour, Marc, prof., D', Lausanne. 

Dürr, Henry, prof., Lausanne. 

* Dutoit, Constant, prof., Orbe. 
Forel, F.-A., prof., D', Morges. 
* Ganty-Berney, prof., Château-d’Œx. 
* Gauthier, Louis, chef de service, Lausanne. 

Girardet, F., prof., Morges. 

Golliez, H., prof., Lausanne. 

Goll, Hermann, Lausanne. 

Gonin, Louis, ingénieur cantonal, Lausanne. 

Guinand, E , architecte, Lausanne. 

Guisan, René, ingénieur, Lausanne. 

* Heer, Oswald, D", Lausanne. 

Herzen, Al. prof., D', Lausanne. 

Jaccard, Henri, prof., Aigle. 

Martinet, G., Directeur stat. laitière, Lausanne. 
* Muret, Ernest, inspecteur forestier, Morges. 
* Pischl, A., pharmacien, Lausanne. 

Renevier, E., prof., Lausanne. 

Rey, Gustave, prof., Vevey. 

Robert, William, chimiste, Lausanne. 

* Rosset, Constant, directeur des mines, Bex. 

Schardt, Hans, D', Montreux. 

Schnetzler, B., prof., Lausanne. 

Secretan, Alfred, D', Lausanne. 

* Stilling, H., prof., D', Lausanne. 

Vionnet, Paul, pasteur, Etoy. 

* Wilezek, prof., D', Lausanne. 


Pi. 172 


MM. 


MM. 


MM. 


MM. 


ETATS NOMINATIFS 


42, Zurich. 


Heim, Albert, prof., D', Zurich. 

Kleiner, A., prof., D", Zurich. 

Lang, A., prof., D', Zurich. 

Meister, Otto, chimiste, Thalweil. 
Schröter, Carl, prof.. Zurich. 

Von Wyss, C.-H., D", privat docent, Zurich. 


13. Etranger. 


Delebeeque, André, ingenieur, Thonon (H**-Savoie). 
Torcapel, A., ingenieur, Avignon. 
Urech, F., prof., D', Tubingue. 


B. Membres honoraires. 


Cotteau, G., Auxerre. 

Daubrée, A., membre de l'Institut, Paris. 
Garriel, prof., Paris. 

Gladstone, J.-H., D', Londres. 

Penck, Alb., prof. D', Vienne (Autriche). 


C. Hôtes officiels. 


Boiceau, Ch.,vice-presid. du Grand Conseil, Lausanne. 


Ruffy, Eug., conseiller d'Etat. id. 
Cossy, Robert, conseiller d'Etat. id. 
Chuard, Ernest, présid. du Conseil communal. id. 
Cuénoud, S., syndic de Lausanne. id. 
Grenier, L., membre de la Municipalité. id. 


Vuichoud, E., syndic des Planches, Montreux. 


PARTICIPANTS A LA SESSION DE LAUSANNE 173 


D. Membres de la Société vaudoise 
| des sciences naturelles. 


Amstein, H., prof., D', Lausanne. 

Aubert, Samuel, maître secondaire, Le Sentier. 
Barber, H -J., Glarens. 

Blanc, F., préparateur au Musée, Lausanne. 
Borgeaud, Albert, vétérinaire, Lausanne. 
Chavannes, Julien, banquier, Lausanne. 
Conod, G., architecte, Lausanne. 
Curchod-Verdeil, forestier, Lausanne. 

de Blonay, H., ingénieur, Lausanne. 

de Coppet, L.-C., D', Lausanne. 

Ducret, Eug., D', maître au College, Moudon. 
Gander, S!, president du tribunal, Grandson. 
Gautschy, Emile, opticien, Lausanne. 

Gloyne, G -P., Clarens. 

Grandjean, G., etudiant, Lausanne. 

Grenier, W., professeur, Lausanne. 

Jaccard, Paul, assistant de botanique, Lausanne. 
Kamm, Henri, Lausanne. 

Löwenthal, Nathan, prof. D', Lausanne. 
Lugeon, Maurice, assistant de géologie, Lausanne. 
Morax, J., D', Morges. 

Nicati, Aug., pharmacien, Lausanne. 
Nussbaum, Charles, chef d’Institut, Blonay. 
Olivier de Speyr, chef d’Institut, Lausanne. 


Payot, L.-H., ancien instituteur, Corcelles s/Goncise. 


Rouge, F., libraire, Lausanne. 

Schenk, Alex., etudiant, Lausanne. 

Seiler, F., chimiste cantonal, Lausanne. 

Tallichet, E., dir. Bibliotheque universelle, Lausanne. 
van Muyden, Alois, ingenieur, Lausanne. 


174 


MM. 


MM. 


ETATS NOMINATIFS 


E. Hötes etrangers. 


Boehm, Georges, prof., D', Fribourg en Brisgau. 
Cérésole, Maurice, D", Neuveville-s/Saöne. 
Chiais, de Menton {Alpes-Maritimes). 
Cornu, Félix, D', Montreal. 

de Margerie, Emmanuel, Paris. 

Emden, R., Dr, Munich. 

Emery, Carlo, professeur, Bologne. 

Friedel, Ch., membre de l’Institut, Paris. 
Marckwald, W., D', Berlin. 

Meunier, Stanislas, prof. au Museum, Paris. 
Radlkofer, prof., Munich (Baviere). 

Schrodt, P.-F., D, Heidelberg (Bade). 


F. Autres participants. 


Bonnard, Jean, professeur, Lausanne. 

Bugnion, Gustave, licencié en théologie, Lausanne: 
Chavannes, Ernest, Lausanne. 

Dumas, Paul, Genève. 

Martin, prof., Genève. 

Möhlenbrücke, assistant de physique, Lausanne. 


Secretan-Mayor, Ch., D', Lausanne. 


van Muyden, Berthold, avocat, Lausanne. 
van Muyden, Fédor, Lausanne. 
Wehrli, Léon, Aarau. 


MUTATIONS DE L'ANNÉE 175 


Jul 


Mutations survenues dans le personnel de la Société. 


A. Membres recus à Lausanne. 


1. Membres honoraires (7). 


MM. Baron de Müller, Ferd., Gov. Botanist, a Melbourne. 


Marsh, prof. Yale i Newhaven (Etats-Unis). 
Michel Lévy, direct. carte géol. de France, Paris. 
von Bauernfeind, Geheimrath, Munich. 

Jansen, J., membre de l’Institut, à Paris. 

Vallot, J., fondat. Observatoire du Mont-Blanc, Paris. 
Emmons, ing. en chef à Washington (Etats-Unis).! 


9. Membres ordinaires (30). 


Barbier, Henri, D' ès sciences, Genève. 


Besse, Maurice, chanoine, prof., Ecòne. 
Bühler-Lindenmeyer, pharmacien, Bale. 

Bührer, C., pharmacien, Clarens. | 

Clément, Eug., pharmacien, Orbe. 

de Goumoéns, Georges, ingénieur, Lonay sur Morges. 


176 


i MM. 


Me 


MM. 


PRI, 


ÉTATS NOMINATIFS 


de Jaczewski, Arthur, botaniste, Montreu 
Duserre, Charles, chimiste, Fribourg. 
Dutoit, G., prof., Orbe. 

Engelmann, A., pharmacien, Territet. 
Flournoy, Edm., etudiant, Geneve. 
Ganty-Berney, prof., Château-d’Œx. 


x. 


Gauthier, Louis, chef de service, Lausanne. 


Guye, C.-Eug., privat-docent, Zurich. 


Heer, Oswald, docteur-médecin, Lausanne. 
Jabs, Asmus, directeur de fabrique, Wyhlen (Bade). 


Kissling, E., institut. sec., Berne. 

Meister, Ed., chimiste, Thalweil (Zurich). 
Messerschmitt, D’, ing., Zurich. 

Muret, Ernest, forestier, Morges. 

Pischl, Ch., pharmacien, Lausanne. 
Rivier, H., assistant de chimie, Neuchätel 
Rosset, Gonstant, directeur des salines, B 
Stilling, H., prof., D', Lausanne. 

Vautier, Aug., Grandson. 


CX. 


Veillon, H., D", assistant de physique, Bâle. 
Weber, Julius, prof. au Technicam, Winterthour. 


Wilezek, prof., D', Lausanne. 
von Wyss, G.-H., D", privat-docent, Zuric 
Schipiloff, Catherine, Genève. 


B. Decedes. 
(Jusquau 15 septembre 1893.) 
1. Membres honoraires: 


Baumgartner, Geh. Hof., Baden-Baden. 
Biermer, A., prof., D', Geh.-Med., Breslau. 
v. Hayden, F., Washington 


h. 


Annee de 


Année de 


naissance. reception. 


1798 
1327 


1838 
1885 
1876 


MM. 


MM. 


MUTATIONS DE L’ANNEE 


9. Membres ordinaires: 


Am-Stein, J.-G., docteur-med., Zizers 


Berry, doct.-med., St-Moritz (Engadine). 


Bertschinger, Carl, D', Lausanne . 
Boechat, P.-A., doct.-med., Fribourg 
Bölger-Hindermann, Kaufm., Bäle 
Buzzi, Alf., med. chirurg., Lugano. 
de Candolle, Alph., prof., Genève. 
Chavannes, Sylvius, Aigle 
Colladon, Daniel, prof., Genève 
Custer, H., D' phil. Adı au: 


un, J.-C., trad. en chef, Bee’ 
Dufour, Louis, ancien prof., Lausanne . 


Fankhauser, Docent, Berne . 
Fetscherin, F., doct.-méd., Nyon . 
Hipp, M. D', ingenieur, Zurich 


Hofstetter, C.-E., doct.-méd., Lucerne . 


Kaufmann, F.-J., prof., Lucerne 
Kinzelbach, E., Direkt., Gerlafingen . 
Kottmann, Carl, doct.-méd., Soleure 
Lindt, Rud., Apotheker, Berne. 
Lossier, L., ingénieur, Besançon . 
Manni, Ch.-J., Forstinspekt., Coire 
Matthey, Fréd., géomètre, Delémont . 


Pfister, Rud., commandant, Schaffhouse. 


Tschudi, N., doct.-méd., Glaris . 


C. Démissionnaires. 


de Bosset, Fréd., Neuchâtel . 


de Chastonay, J.-M., pharmacien, Sierre. 
Du Plessis-Gouret, D", Anières(Genève). 


ACT. HELV., LAUSANNE 1893. 


Année de 


naissance. 


1819 
1828 
1856 
1847 
1817 
1854 
1807 
1833 
1803 
1823 
1829 
1832 
1847 
1829 
1813 
1858 
1825 
1841 
1810 
1823 
1847 
1822 
1826 
1824 
1814 


1840 
1845 
1838 


177 


Année de 
réception. 


1874 
1863 
1881 
1876 
1841 
1889 
1825 
1853 
1824 
1864 
1869 
1354 
1874 
1860 
1858 
1883 
1858 
1888 
1836 
1851 
1883 
1874 
1858 
1873 
1851 


ETATS NOMINATIFS 


Année de Année de 
naissance. réception. 


Favre, Cam. rentier, Genève . . . 1845 1886 
Gebhart, J., Arzt, Felben ee 1842 1887 
Guillaume, G., anc. cons., d’Et. Neuchätel 1817 1849 
Juillard, G., of Dr, ana ee iS 
Landry, L.-Fl., med., Chaux-de-Fonds . 1821 1847 
Müller, P., Kreisrichter, Davos. . . . 1898 1890 
Niehaus, P., doct.-med., Berne . . . 1848 1878 
Posth, Jules, rentier, Genève . . . . 1833 1886 
de Riedmatten, R., banquier, Sion . . 1849 1879 
Rigaud, Ch. lieutenant-colonel, Genève. 1835 1886 
Schwander, E., Münchenbuchsee . . . 1862 1888 


Stàubli, N., Erzieh.-Secretàr, Aarau . . 1837 1881 
Suter, H., prof. Dr Zurich? 2.2 os 
Wieland, E., Arzt, Rheinfelden. - . . 15021807 
Battaglini, A., D!, jur., Lugano . . | — ‘1889. 
De Filippis, Eug., bang”, Lugano . = 1856 1889 
Hörler, H., Apotheker, Herisau = — 1890 
Merz, Ferd., insp. for., Bellinzona. | = > 1889. 
Rhyner, Ad., West Hoboken U. S. | &. 1848 1873 


Spinelli, Erenn., Sagno (Tessin) ..|° 1846 1888 , 


Membres dont l’adresse est inconnue. 


. Bouvier, Ernest, D’, Berlin ? 
-Polari, Torquato, Rome ? 


È 


CA I PRE AC 


FONCTIONNAIRES 120 


N 


III 


Fonctionnaires. 


1. Comité central à Lausanne. 


Pour la période de 1892 & 1898. 


= Entrée. 
MM. Forel, F.-A., prof., D', président, Morges . . 1892 
Dufour, Henri, prof., vice-president, Lausanne. 1892 


Kollrezgklener, prof, Secretaire . .. ....189 
Lang, Arnold, prof., D', president de la com- 
mission des mémoires, Zurich . . . . . 189 


NB. La charge de questeur n’est pas encore repourvue. 


2. Bibliothecaires à Berne. 


MM. Graf, J.-H., prof., D', bibliothécaire en chef . 1889 
Kissling, E., D’, bibliothécaire . . . 21888 
Moe collane i lince star 1889 


180 


ETATS NOMINATIFS 


3. Comité annuel de 1894, à Schaffhouse. 


MM. 


J. Meister, Prof., Präsident. 

Stierlin, G., D’, Vice-präsident. 
Nuesch, G., D', Actuar. 

H. Wanner-Schachenmann, Actuar. 
H. Frei-Jezler, fabricant, Kassier. 
von Mandach, F., Dr, Beisitzer. 
Vogler, H., D', Beisitzer. 


NB. Pour le Comité de Lausanne en 1893, voir p. 23. 


MM. Lang, Arnold, prof., D’, president, Zurich 


MM. 


4. Commissions. 


a) Commission des mémotres. 


Rutimeyer, L., prof., D’, Bâle 
Micheli, Marc, Genève 5 
von Fischer, L., prof., D', Berne 
Bedot, Maurice, D', Genève 
Renevier, E., prof., Lausanne 


b) Commission geologique. 


Lang, Fr., prof., D', president, Soleure 
Favre, Ernest, secrétaire, Genève 

de Loriol, Perceval, Genève . 

Heim, Alb., prof., Dr, Zurich . 
Baltzer, A., prof., D', Berne . 


Entrée. 
1892 
1880 
1582 
1886 
1892 
1893 


1872 
1888 
1865 
1888 
1888 


\FONCTIONNAIRES 


c) Commission géodésique. 


MM. Wolf, Rud., prof., D", président, Zurich . 
Gautier, Raoul, prof., secrétaire, Genève 
Hirsch, H., prof., D", Neuchâtel . à 
Lochmann, J-J., chef du bureau topog., Berne . 
Rebstein, S., prof., Zurich 


Membre honoraire : 
Dumur, colonel du génie, Lausanne . 


d) Commission de la fondation Schléfli. 


MM. Heim, Alb., prof., D", president, Zurich . 
Rutimeyer, L., prof., D', Bâle 
Cramer, C.-Ed., prof., Zurich. 
Soret, Charles, prof., Genève . 
Schnetzler, J.-B., prof., Lausanne . 


e) Commission sismologique. 


MM. Billwiller, Robert, directeur de la station mé- 
teorologique centrale, president, Zurich 
Heim, Alb., prof., vice-président, Zurich 
Früh, J.-J., D’, secrétaire, Zurich 
Forster, A., prof., D', Berne . 
Amsler-Laffon, J., prof., Dr, Schalfhouse 
Hagenbach- Bischoff, E., prof., Dr, Bale 
de Torrenté, A., inspecteur forestier, Sion . 
Brugger, C.-S., prof., Coire 
Soret, Charles, prof., D", Genève 
Hess, Cl., prof., D', Frauenfeld 
Jaccard, Aug., prof., Locle rg 
Gauthier, Louis, chef de service, Lausanne . 


MM. 


MM. 


MM. 


MM. 


ÉTATS NOMINATIFS 


f) Commission limnologique. 


Coaz, inspecteur fédéral des foréts, Berne . 


Zschokke, Fr., prof., D', Bale . 
Sarasin, Edouard, Genève . 
Duparc, Louis, prof., Genève . 
Arnet, X., prof., Lucerne 


9) Commission des tourbières. 


Früh, J.-J., Dr, Zurich 
Schröter, C., prof., D', Zurich 


h) Commission des glaciers. 


Hagenbach-Bischoff., prof., D', Bâle 
Rütimeyer, Louis, prof., D', Bâle 


Coaz, inspecteur en chef des forêts, Berne . 


Heim, Albert, prof., D", Zurich . 
Sarasin, Edouard, Genève . 
Du Pasquier, Léon, Neuchâtel 


i) Commission des rivières. 


Brückner, prof. D', Berne . 
Heim, Albert, prof. D', Zurich 


-Duparc, Louis, prof., Genève . 


Entrée. 
1887 
1390 
1892 
1892 
1892 


1890 
1890 


1893 
1893 
1893 
1893 
1893 
1893 


1893 
1893 
1393 


NECROLOGIES 


Jean-Daniel COLLADON, ingénieur. 


Jean-Daniel Colladon, né le 15 décembre 1802, mort le 
30 juin 1893, descendait de Germain Golladon-Trembley, 
né en 1509, qui quittant Bourges en Berry pour fuir les 
persécutions contre les protestants vint se fixer a Genève 
où il se fit recevoir bourgeois. 

Le père de Jean-Daniel Colladon avait été nomme régent 
au College classique de Genève, a l’äge de 23 ans; il avait 
des goüts littéraires et avait épousé une demoiselle Gille- 
Marié, poète aussi à ses heures, et cependant Jean-Daniel 
Colladon montre de bonne heure des aptitudes pour les 
sciences naturelles et exactes tout en héritant de ses pa- 
rents une grande facilité pour écrire des vers badins ou sé- 
rieux adressés surtout à des membres de sa famille et sou- 
vent illustrés à la Töppfer. Il fit toutes ses études à Genève ; 
ses parents le destinaient au droit; il fut reçu avocat en 
1824, mais tous ses moments de loisirs étaient consacrés à 
des études et des expériences de physique qu'il faisait avec 
son camarade de classe, Charles Sturm ; leur but, dit Gol- 
ladon dans son autobiographie, était surtout de devenir 


- 


184 NÉCROLOGIES 


membres de l’Académie des sciences de Paris, sans se dou- 
ter qu'il fallait être Francais, ni de toutes les difficultés 
qu'il faut pour acquérir le droit de porter ce titre de mem- 
bre ; cependant, elles furent vaincues : Sturm se fit recevoir 
Francais et fut de l’Académie, et Colladon en fut nommé 
correspondant. 

Le premier mémoire de Colladon fut publié en 1824, dans 
la Bibliothèque universelle ; il relatait des expériences faites 
avec M. Darier, sur l’attaque des corps durs par des corps 
plus mous se mouvant avec une grande vitesse ; l’année 
suivante, la Société des sciences, de l’agriculture et des arts, 
de Lille, couronna un photomètre de son invention et lui 
envoya sa première récompense, une médaille d’or. A cette 
époque, il était déjà en relation avec Arago, Ampère, Du- 
mas, le baron Fourier, de Candolle, prof. Necker, de la 
Rive, qui l’encourageaient et l’aidaient de leurs conseils ; il 
publia bientôt avec le D" Prévost, des observations sur 
l’action exercée sur les aimants par quelques corps en 
mouvement; puis apprenant que l’Academie des sciences 
avait proposé, pour sujet du grand prix à décerner en 1826, 
la mesure de la compressibilité des principaux liquides, il 
se mit à étudier ce sujet d’abord seul, puis avec son ami 
Sturm ; mais les appareils manquaient à Genève, ils obtin- 
rent cependant les moyens d’aller travailler a Paris, après 
avoir recueilli déjà un grand nombre d’observations, entre 
autres sur la vitesse du son dans l’eau, que Colladon trouva 
etre de 1435 metres par seconde, expériences qui furent 
contrôlées et confirmées plus tard au moyen d’appareils 
plus perfectionnés et à des distances plus considérables. 
L'Académie accorda le grand prix de l’Institut, au travail 
des deux Genevois, en 1827. 

S'il n’enleva pas à Faraday la gloire de la découverte de 
l’induction électromagnétique, ce ne fut que par le fait qu’il 
opérait seul, faute d’assistant; en effet, ayant construit un 


JEAN-DANIEL COLLADON 185 


galvanomètre de son invention, il faisait des recherches 
comparatives sur l'électricité atmosphérique, statique et 
dynamique ; il plaçait le galvanomètre dans une pièce et 
ses appareils magnéto-électriques dans une autre. Il ap- 
prochait l’aimant de l’hélice, puis «sans se presser », comme 
il l’avouait, il allait voir si l’index du galvanometre remuait, 
ne soupconnant pas que l’induction püt étre un effet seule- 
ment instantané; quoi qu'il en soit, déjà en 1896, il affir- 
mait énergiquement l’identité des phénomènes statiques, 
dynamiques et d’induction, car il avait obtenu la déviation 
de l’aiguille aimantée aussi bien par le courant d’une ma- 
chine électrique à frottement, que par la pile et que par 
l’électricité provenant des nuages. | 

Ses autres travaux ayant rapport à la physique ou à la 
météorologie sont nombreux: Sur la conductibilité des 
corps minces pour la chaleur. — Recherches expérimen- 
tales à la Rochelle, sur l'électricité des torpilles. — Des 
effets mécaniques de l'électricité dégagée par le frottement, 
dans les filatures et les papeteries. 11 étudia toute sa vie les 
phénomènes électriques atmosphériques et publia de nom- 
breuses observations ou expériences: sur les effets de la 
foudre sur les arbres, sur des orages de grêle, la formation 
du verglas, des trombes aspirantes, les origines du flux 
électrique des nuages, etc. 

Mais Colladon était moins électricien que physicien et 
plus encore, ingénieur éminent, inventeur et constructeur, 
il allait être professeur et collaborait déjà au Dictionnaire 
de l’industrie. 

C'est a Paris qu'il eut son premier deboire ; Ampère qui 
s’interessait beaucoup à lui, lui promit de le prendre comme 
préparateur, ce qui lui aurait permis de travailler au labo- 
ratoire du Collège de France, et cependant la place fut 
donnée a un autre malgré Ampere; cela n’empécha pas 
Colladon et Sturm de mener à bien leur travail sur la com- 


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186 NEGROLOGIES 

pressibilite des liquides, gräce a Dumas, alors préparateur 
de Thenard, à l'Ecole polytechnique, qui leur ouvrit son 
laboratoire. 

En 1898, Colladon publie, entre autres, un mémoire sur 
les roues de navigation à aubes fixes ou mobiles de di- 
vers systèmes, qui lui vaut une mention honorable de 
l’Académie des Sciences de Paris. Le rapporteur avait ce- 
pendant déclaré que le système Colladon à palettes mobi- 
les, à mouvement réglé par un excentrique, était impropre 
à résister aux coups de mer, ce qui ne l’empêcha pas d’é- 
tre adopté peu après par les principaux constructeurs. 
Plus tard il mesura le travail réalisé sur l’arbre des roues 
à aubes et évalua la résistance des coques de navires à va- 
peur ; il installa en 1844, à l’arsenal de Woolwich, un 
dynamomèlre de son invention pour mesurer le pouvoir 
effectif des machines à vapeur pour la navigation jusqu'à 
1000 chevaux , ce qu’on ne savait faire avant lui. 

Il mit ses inventions en pratique en construisant le pre- 
mier bateau en fer qui navigua sur le Rhône et la Saône, 
avec chaudières tubulaires et dispositions mécaniques nou- 
velles (1835). Ce ne fut que beaucoup plus tard, en 1858 
qu'il inventa la roue hydraulique qui porte son nom. 
Quand l’utilisation du courant des fleuves et rivières sera 
plus employée pour la production à bon marché de cou- 
rants de force, à transporter au loin, cette roue, qui suit 
la baisse ou la hausse des eaux, jusqu'ici presque incon- 
nue encore, prendra une large place parmi les moteurs 
utilisant les forces naturelles. £ 

Colladon était un remueur d’idees, un inventeur fecond, 
mais trop désintéressé et trop ardent à des recherches 
nouvelles pour savoir tirer tout le parti possible de ses 
decouvertes. 

C’est en 1828 que l'Ecole Centrale fut fondée à Paris, 
avec Dumas, Benoit, Péclet et Olivier. Colladon, qui avait 


riti ER + 


JEAN-DANIEL GOLLADON 


déjà une grande réputation, y fut appelé comme profes- 
seur de physique, puis en 1831 on le chargea des cours de 
mécanique. Ayant étudié à fond les machines à vapeur, 
son cours très complet et très bien fait attirait beaucoup 
d'étudiants ; il aimait à présenter à ses élèves non pas des 
modèles ou des dessins, mais les machines elles-mêmes, 
lorsque cela était possible. Ainsi dans ses leçons sur les 
pompes, il amenait une dizaine de pompes qu'il faisait 
fonctionner en démontrant à ses auditeurs les avantages et 
les inconvénients de chaque système en démontant les piè- 
ces après essai. Il professa plusieurs années à Paris, et au 
moment du choléra, en 1837, son directeur, M. Lavallée, 
ayant été malade et l'Ecole désorganisée, ce fut lui, 
avec deux ou trois autres professeurs, qui la reconstitua. 
Il collaborait à cette époque au « Dictionnaire de l’indus- 
trie manufacturière, commerciale et agricole »; il fit un 
projet d'alimentation d’eau pour la ville de Mâcon, en 1835, 
qui fut couronné ; il dirigeait aussi un atelier de construc- 
tion de machines à vapeur à détentes perfectionnées et 
chaudières tubulaires. C’est en 1838 qu'il démontra la pos- 
sibilité de se servir de la vapeur d'eau pour éteindre les 
incendies, et depuis lors beaucoup d’usines ont installé 
des prises de vapeur sur le générateur pour disposer d'un 
jet de vapeur en cas de besoin. 


En 1839, Colladon revint à Genève, où il fut nommé 


professeur de mécanique théorique et appliquée, et ce fut 
en 1841 que, pour rendre visible à ses élèves les différen- 
tes formes que prend une veine liquide en sortant par des 
orifices variés, qu'il fut conduit à l’éclairer intérieure- 
ment; c'était le principe des fontaines lumineuses qui, 
avec l'éclairage électrique, devaient émerveiller le public 
des expositions de Glascow et de Paris; il s’occupa de 
réparer le pont des Bergues, à Genève, collabora à la 
réorganisation des mines de soufre en Romagne, introduisit 


« 


Er Em La lg 15e 


188 NÉCROLOGIES 


des procédés nouveaux qui améliorèrent les rendements, 
installa des fours neufs et procura aux ouvriers un outil- 
lage qui leur permit de les décharger sans danger. 

Dès 1843, Colladon avait été chargé d'étudier l’installa- 
tion de l'éclairage au gaz à Genève ; il devint le fondateur 
de l'usine et le premier ingénieur de la compagnie. Il fut 
certainement l’homme le plus versé dans ces questions, 
s’en occupa toute sa vie et concourut à la fondation d’un 
grand nombre d’usines, entre autres celle de Naples. Il 
introduisit dans cette industrie de nombreux perfection- 
nements, une méthode de mise au gaz des gazomètres, un 
laveur-epurateur, etc. Mais le plus beau fleuron de la 
couronne scientifique de Colladon fut l’idée de ’emploi de 
l’air comprimé à une haute tension pour le transport de la 
force à de grandes distances. Déjà en 1826 , lorsque Brunel 
construisait son tunnel sous la Tamise, les eaux ayant fait 
irruption, le jeune ingénieur fit proposer à ce dernier 
d’employer l’air comprimé pour les refouler, ce moyen ne 
fut pas suivi alors; on se contenta de verser dans la 
Tamise de nombreux sacs de ciment, et pour cette fois le 
trou fut bouché. 

C'est en 1849 que Colladon fit les premiers essais sur la 
resistance qu’éprouvent les gaz circulant dans des condui- 
tes ; il se servit pour cela de gaz d’éclairage et d’une con- 
duite de la Société du gaz de Genève. Avant lui, Girard en 
1819 et d’Aubuisson en 1825, puis Pecqueur avec Bon- 
temps et Zambaux en 1845, s’etaient déjà occupes de la 
question, mais ils avaient expérimenté sur des conduites 
d’un petit diamètre et avaient obtenu des chiffres peu con- 
cluants et que les expériences de Colladon ne confirmèrent 
pas. 

Maus, ingénieur belge, étudiait alors au Val d'Oc une per- 
foratrice de son invention et préparait un projet pour le 
percement du Mont-Cenis ; il comptait se servir d’un câble 


JEAN-DANIEL COLLADON 189 


sans fin pour transmettre à sa machine la force extérieure 
des moteurs hydrauliques ; il comptait découper la roche 
et la faire sauter au moyen de leviers ; c'est à ce moment 
que l’idée vint à Colladon de transmettre la force, par l’air 
comprimé, qui pourrait en même temps aérer le tunnel 
et permettre l’emploi de la poudre. Il écrivit, en avril 1850, 
au comte de Santa-Rosa, gouverneur du Faucigny, qui 
lui répondit que Cavour et lui s'empresseraient de lui être 
utile quand il présenterait sa demande de brevets, qui 
devaient faciliter le percement des Alpes. Mais il n’avait 
pas parlé de son idée, et l’exposition de Londres, en 1851, 
où il était envoyé comme commissaire de la Confédération, 
devait retarder d’un an et demi ses essais sur l’air com- 
prime; ce fut un grand sacrifice pour lui. Il les reprit sur 
une conduite de gaz de 17 % centimètres, en octobre 1851, 
et constata que la resistance des gros tubes était de pres 
de moitié plus faible que celle qu'on aurait pu déduire des 
expériences de Girard et d’Aubuisson. 

Au commencement de décembre 1852, il présenta, à 
Turin, un mémoire à l’appui du brevet qu’il demandait 
pour l’emploi de l'air comprimé dans le percement du 
tunnel. Menabrea le mit en rapport avec Maus, qui ne voulut 
pas croire qu’on püt refroidir suffisamment l’air comprimé 
pour pouvoir s’en servir et tenait à sa machine mue par 
câbles. 

Le 19 janvier 1853, le journal officiel du duché de Savoie 
inserait une lettre de M. Menabrea, membre de la commis- 
sion du Mont-Cenis, où il annonçait que le gouvernement 
sarde avait retardé la discussion au sujet de l’adjudication 
des travaux du Mont-Cenis, pour pouvoir examiner les pro- 
jets de M. Colladon, « qui a inventé un nouveau mécanisme 
et proposé de nouveaux et puissants moyens de nature à 
abreger considerablement l’operation et à la rendre beau- 
coup moins coûteuse.» La commission de l’Académie de 


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190 NÉCROLOGIES 


Turin chargée d’examiner le mémoire et la demande de 
brevet envoya son rapport le 13 février 1853, dans lequel 
elle loue le projet sans restriction d'aucune sorte, disant : 
« La commission reconnaît de quelle importance peuvent. 
être les inventions de M. Colladon pour hâter la construc- 
tion du chemin de fer destiné à franchir les Alpes. » 

Ainsi, dès le commencement de 1853, son système était du 
domaine public, et aucune proposition faite au gouverne- 
ment sarde ne reposait sur l'emploi de l’air comprimé. Ge 
n'est qu’en automne 1853 que Sommeiller, Grandis et. 
Grattoni prirent un brevet pour comprimer l'air par un 
bélier hydraulique ; nommés ingénieurs du Mont-Cenis en 
1857, leurs béliers ne purent pas fonctionner. 

Pour se mettre en règle avec une nouvelle loi sarde, exi- 
geant que les brevets soient essayés en Piémont ou en Sa- 
voie, Colladon fit des essais pratiques à Etrembières, près 
Genève, à la fin de 1857. Ses installations furent visitées 
par un grand nombre d'ingénieurs étrangers, le roi Léopold 
de Belgique et M. de Cavour; mais ce dernier étant mort 
en 1861, Colladon perdit en lui son principal soutien contre 
les agissements des trois ingénieurs italiens; il lui aurait 
fallu faire un procès à l'étranger ; il y renonça. Ce fut un 
grand chagrin pour lui de ne pas pouvoir appliquer ses. 
inventions au percement du Mont-Genis. Mais on lui ren- 
dit justice à l'ouverture du tunnel, où M. Victor Lefranc et 
M. de Rémusat, ministres français, représentaient la 
France; le premier s’exprima ainsi : « Je me suis demandé 
si les travaux des trois ingénieurs qui ont dirigé ce travail 
n'avaient pas eu des antécédents; à cela la Belgique. 
répond : Maus, et la Suisse : Colladon; après eux sont. 
venus les noms des trois ingénieurs directeurs du Mont- 
Cenis. » Et bien tard, en 1871, le ministre Sella, en lui 
envoyant la décoration de commandeur de l'ordre des. 
Saints Maurice et Lazare, lui écrivait : « Le gouvernement 


JEAN-DANIEL COLLADON 191 


italien ne peut faire moins que de s’empresser de montrer 
sa reconnaissance à ceux qui ont facilité cette entreprise 
colossale par leur génie et leurs études. » 

En 1885, l’Académie des Sciences n'ayant pas reçu de 
mémoires pour la question proposée pour le prix Fourney- 
ron : étude théorique et pratique sur les accumulateurs 
hydrauliques et leur application, la commission chargée 
de rapporter se livra à des recherches sur les travaux déjà 
publiés rentrant dans ce programme général, et son atten- 
tion se porta sur ceux de Colladon, et lui décerna le prix, 
en en portant exceptionnellement la valeur à trois mille 
francs, et termine son rapport en disant : « Il résulte de 
cet exposé que Colladon est le véritable créateur des com- 
presseurs et qu'il a apporté, au Saint-Gothard, des amé- 
liorations considérables aux anciens appareils du Mont- 
Cenis. » 

Tout le monde sait, en effet, la part qu'il a prise au per- 
cement du Gothard, et ce n’est pas dans les Actes de 
la Société helvétique qu'il est besoin d’en parler ; ses com- 
presseurs furent adoptés par le comité directeur du tunnel 
sous la Manche et employés à l’Arlberg. 

On pourrait encore citer une foule de travaux impor- 
tants de Colladon: ses mémoires sur les terrasses lacus- 
tres du lac de Genève, ses études météorologiques, sur les 
effets de la foudre sur les arbres et les plantes ligneuses, 
sur les cerfs-volant conjugués, sa théorie de la grêle et des 
trombes aspirantes, son audiphone destiné aux sourds, et 
son cornet acoustique , dont il fat le premier à se servir, 
car sa surdité était grande, mais n’entravait en rien son 
activité et n’influait aucunement sur sa bonne humeur. 
Grand travailleur, mangeant et dormant quand il en avait 
le temps, très serviable, il ne cessa d'étudier et de pro- 
duire que fort peu de temps avant sa fin; en 1885, à 83 
ans ,il se trouvait encore trop jeune pour être nommé. 


199 NÉCROLOGIES 


membre honoraire de la Société des ingénieurs civils de 
France, et voulut être compté parmi les membres actifs. 

Les études de Colladon sur les difficultés et les inconvé- 
nients d’un tunnel sous le Mont-Blanc et les avantages du 
Simplon méritent encore d’être signalées, pour la clarté 
avec laquelle les faits sont exposés. 


C'était un citoyen dévoué, un patriote autant qu'un 
savant, ayant en lui cette modestie innée qui est la mar- 
que du vrai mérite; pendant toute sa carrière, il fut le 
meilleur conseiller des jeunes ingénieurs ; il se faisait un 
plaisir d'accorder son appui à ceux qui venaient le consul- 
ter. Colladon porta haut et loin le nom de Genève, il fut 
une des gloires de notre patrie, et son nom restera gravé 
dans le livre d’or des illustrations de notre Helvétie. 


HERMANN CUSTER 193 


Dr Hermann Custer 


Quastor der Schweizerischen Naturforsch. Gesellschaft 
1880-1893. ! 


Johann-David-Hermann Guster wurde geboren am 19. 
April 1823 in seiner Vaterstadt Rheineck, von wo aber 
schon im folgenden Jahre die Eltern mit ihren zwei Kin- 
dern nach St. Gallen übersiedelten. Hier brachte Custer 
seine Jugend- und Schuljahre zu bis er 1837 die Gewerbe- 
schule in Aarau bezog. St. Gallen besass damals noch keine 
derartige Anstalt, während die aargauische auch aus vielen 
andern Kantonen, ganz besonders auch aus Glarus Schü- 
ler besass. Unter den vortrefflichen Lehrern Bolley, Flei- 
scher, Rytz wurde schon damals ganz besonders Custer’s 
Interesse an den Naturwissenschalten geweckt, und da 
um diese Zeit das väterliche kaufmännische Geschäft, für 
das Custer als einziger Sohn bestimmt war, aufhörte, 
wurde er freiin der Wahl des Berufs und entschied sich 
für denjenigen des Apothekers, als breiter Basis für das 
Weiterstudium der Naturwissenschaften. 1841-43 machte 
Custer seine Lehrzeit in Bern und besuchte während der- 
selben Vorlesungen und das Praktikum bei Prof. Brunner 


! Grösstentheils nach eigenen Aufzeichnungen des Verstorbenen 
und seines Sohnes Herrn Emil Custer, Fabrikant in Aarau. 


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ACT. HELV. LAUSANNE, 1893. - 1 


194 NÉCROLOGIES 


Chemie, bei Prof. Trechsel Physik, und bei Prof. Wydler 
Botanik. Als Gehülfe hielt sich Custer sodann in Freiburg 
i. U., Genf und Frankfurt a. M. auf, in seiner freien Zeit 
fleissig botanisierend. Das pharmazeutische Institut an der 
Universität Jena, damals von Apothekern aus vielen Thei- 
len Deutschlands und auch aus der Schweiz besucht, zog 
ihn im Herbst 1846 nach dort. Schleiden war damals auf 
der Höhe seines Ruhms. Nach einem Jahre wurde Guster 
die Assistentur im jenem Institute angeboten, was ihn 
veranlasste, auf die Absicht zu verzichten, seine Studien 
in Liebig’s Laboratorium fortzusetzen, und in Jena noch 
den Doktor-Titel zu erwerben. 

Im Herbst 1848 kehrte Custer nach Hause zurück, be- 
stand das aargauische Staatsexamen mit Erfolg und begab 
sich hierauf Anfang 1849 nach Paris, wo er bis Ende des 
Semesters die Vorlesungen bei Dumas besuchte und bei 
Chevreuil, Balard, Pelouze, Péligot, Payen, Orfila, Elie 
de Beaumont, G. St. Hilaire, Regnault, Gl. Bernard so 
weit möglich hospitierte. Im Sommersemester las Wurtz 
zum ersten Mal anstatt Dumas an der Ecole de Medecine 
organische Chemie, und Custer wurde auf Empfehlungen 
des erstern hin Assistent (Preparateur) für diese Vorle- 
sungen. Seine Mussestunden widmete er einem eingehen- 
den Studium der französischen Landesausstellung und 
sandte hierüber einige Artikel in den von Prof. Bolley und 
Möllinger herausgegebenen « Verbreiter gemeinnütziger 
Kenntnisse. » Von Paris aus wurde D' Custer 1850 durch 
den h. Bundesrath auf den neu geschaffenen Posten des 
eidgenössischen Münzwardeins berufen, auf welchem er 
die Uniformung des alten Münzsystems in die neue einheit- 
liche Schweizerwährung leitete. Anlässlich der Einschmel- 
zung der kantonalen Münzen, die mehrere Jahre in An- 
spruch nahm, gab D' Custer ein Büchlein heraus : « Die 
Gewichte, Gehalte und Werthe der alten Schweizer Mün- 


HERMANN CUSTER 195 


zen», eine der Seitenzahl nach kleine, in Wirklichkeit sehr 
grosse Arbeit, deren Grindlichkeit um so verdienstlicher 
ist, als der Münzwardein so mit laufenden Geschäften 
überladen war, dass er die Nachtstunden für diese wissen- 
schaftliche Studie zu Hülfe nehmen musste. 

Die Anerkennung seiner grossen Verdienste blieb denn 
auch dem fleissigen Beamten nicht aus, die Ernennung 
zum eidgenössischen Münzdirektor (1855) schien ihm eine 
ebenso ehrenvolle wie sorgenfreie Zukunft zu sichern. 
Indessen wurde ihm seine ohnehin höchst verantwortungs- 
volle Stellung durch unerwartete Schwierigkeiten und 
unerquickliche Verhältnisse bald verleidet, und er ent- 
schloss sich Ende 1856, seine Demission einzugeben. 

Gleichzeitig fand D* Custer ein neues, wenn auch sach- 
lich weit abgelegenes Arbeitsfeld, indem ihn seine Ver- 
wandten mütterlicherseits einluden, in ihre Seidenband- 
fabrik einzutreten, worin auch sein eigener Vater thätig 
war. So siedelte denn die Familie Custer im Januar 1857 
von Bern nach Aarau über. 

Mit Feuereifer machte sich unser Herr Custer an seine 
neue Aufgabe und bald treffen wir ihn als Associe in der 
Firma J.-F. und J. Frey, wo er freilich statt der gehofften 
finanziellen Vortheile nur schweren Schaden und bittere 
Enttäuschung erfuhr , indem der amerikanische Bürger- 
krieg die Firma im Jahre 1862 zu einem Accommodement 
nôthigte. Da die frühern guten Jahre sich auch nachher 
nicht wieder einstellen wollten, so gründete schliesslich 
D' Custer Ende 1866 eine Mineralwasserfabrik in Aarau, 
die anfänglich rasch aufblühte, bald aber trotz allem 
Fleiss sich als nicht weiter ausdehnungsfähig erwies und 
hauptsächlich die Erwartungen eines raschen Aufschwun- 
ges der eigentlichen künstlichen Heilwasser, um deren 
Einführung sich die Firma D.-H. Custer besonders be- 
mühte, nicht auf die Dauer erfüllte. 


196 NÉCROLOGIES 

So sah es denn D'Custer als eine höhere Fügung an, 
abermals einen Theil seiner Zeit der Textilbranche zu 
widmen, als im Sommer 1870 sein früherer Mitassocié 
und Jugendfreund Julius Frey, Seidenbandfabrikant, starb. 
Er führte dessen Geschäft während einer Reihe von immer 
schwierigeren Jahren weiter, bis ein Sohn seines Freun- 
des die Zügel in die Hand nehmen konnte, worauf er sich 
nach besorgter Liquidation der alten Firma ganz in sein 
eigenes Geschäft zurückzog, in welchem er rastlos und 
unermüdlich weiter arbeitete, bis ein erster Schlaganfall 
ihm anfangs September 1888 die Feder aus der zitternden 
Hand riss und ihn hülflos auf das Schmerzenslager warf, 
von welchem er erst nach Monaten — körperlich invalid, 
mit gelähmtem rechtem Arm, geistig ungebrochen — sich 
wieder erhob, um sich nie mehr ganz zu erholen. In der 
Folge legte D' Custer die Leitung des seit Eintritt seines 
Sohnes vergrösserten Geschäftes ganz in die Hände dieses 
letzteren nieder, bewahrte jenem aber nach wie vor sein 
ungeschmälertes Interesse, wie er denn auch in persön- 
lichem Verkehr mit manchem Geschäftsfreund blieb. 

Als Hauptbeschäftigung galt dem nunmehr Verstorbe- 
nen seit seiner Invalidität neben meist wissenschaftlicher 
Lectüre die Weiterführung des ihm im Jahre 1880 anver- 
trauten verantwortungsvollen Quästorates der Schweizeri- 
schen Naturforschenden Gesellschaft, das er, von seiner 
Tochter unterstützt (alle kürzeren Correspondenzen übri- 
gens mit der linken Hand ausführend) bis zu seinem 
Todestage mit höchster Gewissenhaftigkeit bekleidete, 
wodurch er gleichzeitig mit vielen der angesehensten 
Naturforscher des In- und Auslandes in Verkehr gebracht 
und überhaupt so aussergewöhnlich geistesfrisch erhalten 
wurde. 

Ueber die bezügliche Thätigkeit Custers schreibt Herr 
Professor D' F.-A. Forel, Präsident des Centralcomité, 
folgendes: 


HERMANN CUSTER 197 


« Das Quästorat der Naturforschenden Gesellschaft ist 
ein wichtiges Amt; es erfordert grosse Hingebung und 
Sorgfalt. Durch die Hand des Quästors gehen naturgemäss 
alle Geschäfte unserer bedeutenden Gesellschaft und ihrer 
zahlreichen Commissionen, welche mit dem Studium ver- 
schiedener die Naturgeschichte unseres Landes betreffen- 
der Fragen betraut sind, mit deren Bestrebungen und 


Arbeiten sich noch diejenigen von 17 kantonalen Gesell- 


schaften vereinigen, welche zusammen mehr als 2700 Mit- 
glieder zählen und neben welchen noch eine schweizerische 
Geologische und eine Botanische Gesellschaft bestehen. 

» Der Quästor besorgt nicht nur den Einzug der Jahres- 
beiträge, sondern er führt auch das Mitgliederverzeich- 
niss; es ist seine Aufgabe den Personalbestand der Gesell- 
schaft festzustellen, dieneuen Mitglieder einzutragen, die 
Adressen der Mitglieder, welche ihren Wohnsitz wechseln, 
zu ermitteln und gelegentlich solche Mitglieder , welche 
fahnenflüchtig werden wollen, durch passende Zuschrift 
der Gesellschaft zu erhalten, sowie auch die Verluste, 
welche der Tod oder die Gleichgültigkeit Einzelner der 
Gesellschaft verursachen, zu registriren. Der Quästor ist 
das einzige Mitglied des Vorstandes, welches mit allen 
anderen Mitgliedern der Gesellschaft in direkter Verbindung 
steht ; Herr D' Custer hat diese Verbindung jeweilen in 
zutreffendster Weise zu erhalten gewusst. 

» Als eines der wichtigsten Mitglieder des Centralcomités 
hat der Quästor sein Gutachten über alle die verschie- 
denartigen Fragen abzugeben, welche die Finanzen der 
Gesellschaft betreffen. Während der Sitz des Gentraleomites 
und also auch die einzelnen Mitglieder desselben sta- 
tutengemäss alle 6 Jahre wechseln, ist einzig der Quästor 
wieder wählbar und kann also die Aufgahe erfüllen, den 
hergebrachten Geschäftsgang der Gesellschaft weiter fort- 
zuführen ; er wird auf solche Art die stabile Achse der- 
selben. er 


198 NÉCROLOGIES 


Mit Bezug auf alle diese Aufgaben war Herr D* Custer 
das Muster eines Quästors. Als Mann der Ordnung und der 
getreuen Pflichterfüllung liebenswürdig und zuvorkom- 


mend, war sein Rath stets geschätzt und den Interessen - 


der Gesellschaft förderlich. Sein Andenken wird von der 
Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft stets in 
Ehren gehalten werden. » 

Schon bald nach seiner Niederlassung in Aarau trat 
Herr Custer als Mitglied der Aargauischen Naturforschen - 
den Gesellschaft bei, in welcher er sich 36 Jahre lang in 
mannigfacher Weise bethätigte. Allerdings ist die Zahl der 
wissenschaftlichen Vorträge, welche er in der Gesell- 
schaft namentlich über chemische und betanische The- 
mata hielt, nicht gross. Dagegen stellte er seine geschickte 
Feder in den Dienst der Gesellschaft , indem er einige Zeit 
das Actuariat besorgte. Da er mit den verschiedenen 
naturwissenschaftlichen Disciplinen wohl vertraut und im 
persönlichen Umgang sehr gewandt und gefällig war, 
wurde er bald als Präsident der Gesellschaft erkoren. Zur 
Würdigung seiner bezüglichen Thätigkeit ist die Schwie- 
rigkeit wohl zu beachten, welche die Erhaltung und För- 
derung der Thätigkeit einer wissenschaftlichen Gesellschaft 
an einem so kleinen Orte wie Aarau darbietet, wo natur- 
gemäss nur wenige Kräfte vorhanden sind, welche selb- 
ständig weiter arbeiten und wo daneben noch alle die 
vielen Vereine für gesellige, militärische, gemeinnützige 
Zwecke wie anderwärts auf die Theilnahme der relativ 
geringen Zahl der Einwohner Anspruch erheben. Es darf 
mit Rücksicht hierauf als ein Verdienst des Verstorbenen 
bezeichnet werden, dass während seiner Präsidentschaft 
von 1863 bis 1875 die Thatigkeit der Gesellschaft ihren 
normalen Verlauf nahm. Er wusste stets in passender 
Abwechslung für die nöthigen Vorträge in den reglemen- 


tarischen Sitzungen und Jahresversammlungen zu sorgen 


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HERMANN CUSTER 199 


und die Jahresversammlungen und Excursionen bestens 
in Scene zu setzen. 

Einen besonderen Glanzpunkt in seiner präsidiellen 
Thätigkeit bildete die Feier der 500. Sitzung der Naturfor- 
schenden Gesellschaft im Jahre 1869, bei welchem Anlasse 
die Gesellschaft zum ersten Male eine selbständige Druck- 
schrift veröffentlichte. In derselben schrieb Herr Custer 
die Geschichte der Aargauischen Naturforschenden Gesell- 
schaft und er setzte seine Thätigkeit als Historiograph 
derselben auch noch einige Zeit fort, als die Gesellschaft 
begann, wissenschaftliche Arbeiten in zwangloser Folge 
unter dem Titel von « Mittheilungen » zu publicieren. 

Alle Anregungen zum Zweck der Förderung wissen- 
schaftlicher Bestrebungen fanden bei ihm energische 
Unterstützung. Wiederholt trat er auch noch in späteren 
Jahren gelegentlich in die Lücke, um irgend eine Arbeit 
für die Gesellschaft z. B. vorübergehend das Actuariat zu 
übernehmen. Wesentlich ihm verdankt die Aargauische 
Naturforschende Gesellschaft die Ausführung des Be- 
schlusses, ein Album der Photographien ihrer Mitglieder, 
auch der früheren, anzulegen. Er liess sich keine Mühe 
reuen, um die Photographien (zum Theil nach Bildern) 
längst verstorbener oder in die weite Ferne gezogener 
verdienter Mitglieder beizubringen. 

So lange seine Gesundheit es gestattete, fehlte Herr 
Custer sozusagen in keiner Sitzung der ihm lieb geworde- 
nen Naturforschenden Gesellschaft und betheiligte sich 
jeweilen lebhaft an den Discussionen sowohl wissen- 
schaftlicher Themata als der administrativen Geschäfte. 
Man konnte stets auf ihn zählen, wenn es galt, die Gesell- 
schaft oder auch Private durch Subscriptionen zu einem 
Opfer für wissenschaftliche Zwecke z. B. für das Naturhis- 
torische Museum zu veranlassen. Die Anerkennung seiner 
Treue und seines Eifers für die Interessen der Gesellschaft 


200 NÉCROLOGIES 


sowie die Anhänglichkeit an ihn als eines der ältesten 
Mitglieder fand im Jahre 1891 ihren Ausdruck durch die 
nur seltene Auszeichnung als Ehrenmitglied der Aargaui- 
schen Naturforschenden Gesellschaft. 

In ähnlicher Weise wie zur aargauischen stund Herr 
Custer auch treu zur Schweizerischen Naturforschenden 
Gesellschaft. Er fehlte womöglich an keiner Versammlung, 
um alte Bekanntschaft aufzufrischen, neue anzuknüpfen 
und dem bildungsbedürftigen und wissensdurstigen Geiste 
neue Nahrung und Anregung darzubieten. Wie freute es 
ihn nicht, auch an der Jahresversammlung der Bernischen 
Naturforschenden Gesellschaft (deren eorrespondierendes 
Mitglied er geblieben war) im Sommer 1893 in Langenthal 
auf ergangene Einladung. hin theilzunehmen zu können. 
Die Hoffnung, auch der diesjährigen Versammlung in 
Lausanne beiwohnen zu können, sollte leider nicht in 
Erfüllung gehen; die Parzen schnitten ihm kurz vorher 
den Lebensfaden ab, während er gewissermassen in der 
Vorfreude schwelgte und bezeichnend gerade in dem 
Moment, da er mit dem Studium einer naturwissenschaft- 
lichen Zeitschrift aus der Lesemappe der Aargauischen 
Naturforschenden Gesellschaft beschäftigt war. 

Es ist wohl hier auch am Platze der mannigfaltigen 
Beteiligung des selbstlosen Mannes an andern Werken der 
Cultur und der Nächstenliebe zu gedenken, ohne dabei 
erschöpfend sein zu können oder zu wollen. Der protestan- 
tische kirchliche Hilfsverein verliert in D' Custer seinen 
langjährigen Bezirkseinzüger zuletzt Vicepräsidenten, der 
Verein für Sonntagsheiligung einen eifrigen Förderer ; die 
reformierte Kirchenpflege zählte ihn früher zu ihren Mit- 
gliedern, ebenso der Vorstand der Culturgesellschaft. Im 
Schulwesen hat sich der Verstorbene als Mitglied der 
Wahlfähiskeitsbehörde für Bezirkslehrer und besonders 
als langjähriger Kantonsschulinspektor (1860-1878) An- 


HERMANN CUSTER 201 


spruch auf bleibenden Dank erworben. In seiner Eigen- 
schaft als Inspektor des naturwissenschaftlichen Unter- 
richts an der aargauischen Kantonsschule trat er stets aus 
voller Ueberzeugung und mit Entschiedenheit dafür ein, 
dass die naturwissenschaftlichen Disciplinen und speziell 
die Naturgeschichte nicht nur an der Gewerbeschule, son- 
dern ganz besonders auch am Gymnasium mit entspre- 
chender Stundenzahl bis in die obersten Klassen durchge- 
führt werden, indem er diese Fächer für den übrigen 
sleichwerthig hielt und sie zu einer harmonischen Geistes- 
bildung neben den sprachlich-historischen Fächern für 
unentbehrlich erachtete. 

Als Inspektor des kantonalen Naturhistorischen Mu- 
seums befürwortete er jederzeit die angemessene Dotie- 
rung dieses Institutes für Verbreitung naturwissenschaft- 
licher Kenntnisse und Förderung der naturhistorischen 
Landeskunde ; überhaupt war er der Ansicht, der moderne 
Culturstaat habe unter Anderm auch die Aufgabe , durch 
Unterstützung wissenschaftlicher Bestrebungen nicht nur 
das materielle Wohl des Einzelnen zu heben, sondern auch 
zur geistigen Entwicklung der Gesammtheit beizutragen. 

Herr Custer verehelichte sich im Jahr 1852 mit Fräu- 
lein Fanny Fueter, der ältesten Tochter des angesehenen 
Berner Arztes und Professor Ed. Fueter. Die glückliche 
Ehe wurde mit einem Sohn und einer Tochter gesegnet 
denen der Verstorbene ein vortrefflicher Vater war. 

So lange D’ Custer sich einer guten Gesundheit erfreute, 
d. h. bis in’s hohe Mannesalter, hatte er reichlich Gelegen- 
heit, seine kräftige Gonstitution zu beweisen, indem er, — 
zwar ohne (zu seinem Bedauern)als Militär activ zu sein, — 
Strapazen genug erlebte auf zahlreichen Fussreisen in 
der engeren und weiteren Heimat und auf längeren Ge- 
schäftsreisen , welche ihn im Jahre 1860 sogar bis nach 
Russland führten. 


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202 NEGROLOGIES 


Am 19. April d. J. konnte D’ Custer noch seinen sieben- 
zigsten Geburtstag im Kreise seiner Lieben munter und 
geistesfrisch begehen, durch wohlverdiente Ovationen und 
seltene Besuche gefeiert. Seither ging es, dem Jubilar 
wohl bewusst, mit seinen Kräften deutlich abwärts, doch 
rüstete er sich noch voll Freude zur Begehung des Jahres- 
festes der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft, 
zu dem er mit seiner Tochter nach Lausanne reisen wollte. 
Er zeigte auch an seinem Todestage Sonntag den 97. Au- 
gust 1893 keine beängstigenden Symptome von Unwohl- 
sein ; er sass vielmehr mit seinen Hausgenossen wie sonst 
am Mittagsmahl und brachte den Nachmittag mit wissen- 
schaftlicher Lectüre zu. Auf einmal, nach 6 Uhr abends, 
sank der rastlose Greis beim Lesen von einem zweiten 
Hirnschlag getroffen leblos zurück und in wenigen Augen- 
blicken hatle das müde Herz schon völlig zu schlagen auf- 
gehòrt. So ging der sehnliche Wunsch des Verstorbenen 
in Erfüllung , von einem langen Siechtum in gezwungener 
Unthätigkeit verschont zu bleiben ; friedlich nahte sich der 
Todesengel dem reifen Manne, fast verklärt lag seine 
irdische Hülle da, in die prachtvollen Blumen gebettet, 
die dankbare Liebe in überreichem Masse spendete. 

An seinem Grabe bezeugen wir ihm : Gewissenhaf- 
tigkeit, Gesinnungstreue, warme, werkthälige Liebe zu 
allem was wahr, gut und schön ist, herzliche Fürsorge für 
seine Familie und für die Interessen der Gemeinde und 
des Staates, herzliche und gewandte Umgangsformen und 
besonders auch Bescheidenheit waren die Hauptzüge sei- 
nes Wesens. 


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ALPHONSE DE CANDOLLE 203 


Alphonse de Candolle. 


Notice biographique par M. Gaston Bonnier !. 


Alphonse de Candolle vient de s’éteindre, le 4 avril 1893, 
a Genève, en pleine possession de toutes ses facultés et 
dans la parfaite conservation de son caractère, malgré son 


_ grand age. Il était universellement-connu par ses travaux 


de botanique et aussi par ses autres publications touchant 
aux sujets les plus variés. 

D'origine genevoise, il est né le 27 octobre 1806 à Paris*, 
où ses parents se trouvaient en séjour temporaire. De 1808 
à 1813, son enfance s’est écoulée à Montpellier, pendant le 
professorat de son père; en 1814, il revint à Genève avec 


ses parents et y fit ses études classiques jusqu’en 1824, date 


de son admission au baccalauréat. Il étudia ensuite la ju- 
risprudence et fut reçu docteur en droit en 1829, après la 
soutenance brillante d’une thèse très remarquable sur le 
droit de grâce. En 1831, Alphonse de Candolle était nommé 
professeur honoraire à l’Université de Genève, chargé 
d'aider à l'administration du jardin botanique et de diriger 
les excursions des élèves. En 1835, il devenait professeur 
ordinaire, en remplacement de son père. En 1850 il donna 
sa démission, en même temps que beaucoup de ses collè- 
gues, au moment où la politique de James Fazy fit consi- 


1 Cette notice a paru dans la Revue scientifique (29 avril 1892). 


2 Et non pas le 18 octobre, comme on l’a imprimé par erreur dans 
plusieurs articles, 


204 i NÉCROLOGIES 


derer l’Académie de Genève comme un centre d’opposition. 
Toutefois, on ne voulut pas lui laisser quitter son ensei- 
gnement, sans lui conserver le titre de professeur émérite. 
. Membre de la plupart des sociétés savantes du monde, 
il a été élu correspondant de l’Académie des sciences en 
1851. Il a été choisi comme président des Congrès interna- 
tionaux de botanique à Londres, et à Paris en 1867. En 
1874, il était nommé associé étranger de l’Institut de France 
en remplacement de son compatriote Agassiz, temoignage 
le plus important de sa haute valeur scientifique, et auquel 
il a ete le plus sensible. 

Alphonse de Candolle était fils de !’illustre botaniste Au- 
gustin-Pyrame de Candolle, l’un des fondateurs de la clas- 
sification des végétaux. En 1832, il épousa Jeanne-Victoire- 
Laure Kunkler, d’une ancienne famille saint-galloise, fixée 
à Genève; il en eut deux fils, Casimir et Lucien, et une fille, 
Madame Pictet. M. Casimir de Candolle continue la tradi- 
tion de sa famille et a publié depuis 1860 d'importants 
mémoires d'anatomie, de physiologie et de botanique sys- 
tématique. 

L'esprit d’Alphonse de Candolle, qui s’est appliqué à tant 
de sujets, s’est toujours porté vers les travaux de statistique, 
mais d’une statistique où le raisonnement joue le rôle pré- 
pondérant, et qui s'appuie sur des observations directes ou 
même sur des expériences. Un de ses mémoires n’est ja- 
mais une accumulation de chiffres et de documents sans 
contrôle; c’est un travail où tous les faits sont examinés et 
pesés avec soin, groupés avec méthode; de leur comparai- 
son résultent toujours d'importantes conclusions au point 
de vue des grands problèmes de la science. Il était aidé 
dans ce genre de recherches, par son instruction générale, 
par sa connaissance des langues et par la somme des ma- 
tériaux recueillis pendant ses séjours prolongés en France, 
en Angleterre, en Allemagne, en Italie, ou provenant de 
ses nombreux correspondants. 


ALPHONSE DE CANDOLLE 205 


C’est surtout dans l’une des branches de la botanique, 
peu développée jusque-là, qu’Alphonse de Candolle a fait 
preuve de ce don d'observation qui s’alliait chez lui à un 
savoir profond et à une érudition incomparable. Etablir les 
lois de la géographie botanique, tel a été le principal but 
que s’est proposé le savant genevois. Beaucoup de ses mé- 
moires si divers et qui semblent, au premier abord, dispa- 
rates, si l’on ne fait qu’en lire les titres, sont reliés par un 
même fil conducteur, et se rattachent plus ou moins à ses 
études de prédilection. 

On vient de voir que les cours qu'il suivit d’abord à 
l’Université semblaient le porter vers une autre voie, mais 
dès sa première jeunesse sa préférence était déjà marquée. 

« Un penchant naturel, dit-il, m’a toujours entraîné vers 
» les études de géographie physique et botanique. A l’äge 
» de dix-sept ans, mes lectures favorites étaient les ouvra- 
> ges de Humboldt. J’admirais la justesse de ses idées sur 
» la distinction des climats, et son talent pour grouper à 
» un point de vue général une quantité considérable de 
» faits empruntés à toutes les sciences. J'aurais voulu m'é- 
> lancer sur les traces de lillustre voyageur et parcourir 
» après lui ces régions immenses du nouveau monde qu'il 
» a si bien décrites. Je l’aurais fait, probablement, si des 
» circonstances de famille ne m’avaient imposé le devoir de 
» rester en Europe. 

» Par un bonheur singulier, cette même cause qui aurait 
» pu me décourager, devint au contraire pour moi un sti- 
> mulant, à des études géographiques dont la direction seule 
» fut changée. Je trouvai, en effet, chez mon père, non seu- 
> lement le maître le plus zélé et le plus aimable, mais en- 
» core un des botanistes qui avaient le plus de goût pour 
» les questions de botanique géographique et l’un de ceux 
» qui s’en étaient le plus occupés. » 

Aussi, dès qu'il fut nommé professeur titulaire, Alphonse 
de Candolle entreprit la rédaction d’un important ouvrage, 


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206 i NÉCROLOGIES 


qui devait faire époque dans la science, sa Géographie bo- 
tanique raisonnée, qui parut en 1855. C’est l’œuvre princi- 
pale de sa carrière scientifique, c’est aussi celle qui lui est 
le plus personnelle 

Comment rendre compte d’un pareil travail, où les ques- 
tions les plus variées sont chacune abordées à plusieurs 
points de vue ? C’est là un genre de recherches qui ne sau- 
rait se résumer. J’essaierai seulement de donner une idée 
de la méthode suivie par l’auteur, en citant quelques-uns 
des problèmes qu'il a abordés. 

Et d’abord, de Candolle n’entend pas s'occuper de la 
géographie botanique à la manière des grands voyageurs. 
Il ne se propose pas de décrire la végétation des divers 
pays ou les différentes zones botaniques; c’est à un point 
de vue tout nouveau qu'il envisage cette partie de la 
science. En considérant la distribution des végétaux, il se 
demande en quoi elle dépend des conditions actuelles du 
climat, et en quoi elle se relie aux conditions géographi- 
ques antérieures, qui nous sont révélées par la géologie. La 
géographie botanique cesse de devenir une accumulation 
de faits, et la question ainsi posée est de l’ordre scientifique 
le plus élevé. Elle concourt alors à la recherche de l’un 
des plus grands problèmes de la science et de la philoso- 
phie modernes: établir la succession des êtres organisés 
sur le globe. 

En effet, on conçoit facilement que la flore actuelle pro- 
venant des flores anciennes, les documents géologiques 
sont très utiles à l'étude de la distribution des plantes vi- 
vantes. Mais, réciproquement, cette dernière vient aider 
puissamment à la connaissance des conditions physiques 
au milieu desquelles se trouvaient les végétaux dans les 
époques géologiques qui ont précédé la nôtre. 

Ces conditions physiques, dans lesquelles s'effectue l’évo- 
lution d’un végétal déterminé, ont attiré depuis longtemps 


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ALPHONSE DE CANDOLLE 207 


l’attention des savants. Adanson avait supposé qu'il y avait 
entre la croissance d’un végétal et la temperature une re- 
lation numerique très simple. Cette idée fut adoptée jus- 
qu’en 1855 par un grand nombre de botanistes. Boussin- 
gault lui avait donné une importance particuliere en fai- 
sant remarquer, pour un certain nombre de plantes culti- 
vées, que le nombre des jours pendant lesquels une espèce 
se developpe, multiplié par la temperature moyenne pen- 
dant cet espace de temps, donnait un produit sensiblement 
constant. 
_ C’est au moment où cette idée était le plus en faveur et 
où se fondait, sous le nom de phænologie, une fausse science 
basée sur ce seul rapprochement, que parut l’ouvrage 
d’Alphonse de Gandolle. Gelui-ci devait naturellement con- 
sacrer plusieurs chapitres de sa géographie botanique à 
l’examen de la théorie alors regnante. Il tait voir, par des 
expériences directes sur la germination comparée des mè- 
mes plantes dans diverses conditions, que la température 
n’est pas le seul facteur important dans le développement 
des végétaux ; il met en évidence le rôle considérable que 
jouent dans la croissance la lumière et l'humidité; il cher- 
che à tenir compte de ces conditions dans le moyen qu'il 
propose, et qui lui a servi à expliquer, par exemple, com- 
ment les espèces sont limitées vers le nord, ou sur les mon- 
tagnes élevées. Cette manière sommaire d'évaluer les con- 
ditions physiques dominantes, qui est désignée à tort sous 
le nom de méthode des intégrales de températures utiles, 
malgré les critiques exagérées qu’elle a soulevées, a rendu 
de nombreux services lorsqu'on a su l'appliquer avec dis- 
cernement, et a certainement contribué à faire peu à peu 
disparaître les anciennes erreurs, encore trop longtemps 
répandues sur cette question. 

La lecture de la Géographie botanique raisonnée a ins- 
piré bien des travaux, et l’on peut dire que son auteur 


208 NEGROLOGIES — 

avait dans les differents pays de nombreux disciples, dont 
beaucoup correspondaient avec lui et soumettaient leurs 
recherches à son appréciation. Ils étaient sûrs d’obtenir 
une réponse pleine de bienveillance et d'encouragement, 


contenant en même temps un judicieux examen des ques- 


tions posées et les conseils les plus précieux. 

D'ailleurs, tous les écrits d’Alphonse de Candolle sugge- 
rent des aperçus nouveaux, ou des idées de recherches à 
faire. N'est-ce pas grâce à lui que sont précisés divers pro- 
blèmes, non seulement sur la distribution des végétaux, 
mais sur leur mode de vie et même sur la physiologie ex- 
périmentale ? 

Ainsi propose-t-il comme sujets d’études les questions 
qu'il n’a pas eu le temps de traiter : sur la vitalité des grai- 
nes, l’hérédité des formes, les effets des températures ex- 
trêmes, l'assimilation continue, l’importance de la lutte 
pour l'existence dans la distribution géographique des 
êtres, etc. 

De Candolle ayant été amené, par la façon même dont il 
envisageait la botanique, à traiter de l’origine des plantes 
naturelles, ses études se sont portées aussi sur l'origine des 
plantes cultivées. Sous ce titre, en 1883, il reprenait l’un des 
chapitres de son ouvrage de 1855, étendant les recherches 
à un nombre double d'espèces. C’est dans ce genre d’études 
délicates, qui exigent une profonde érudition, qu'il put 
mettre en œuvre, en la perfectionnant, cette méthode, qu'il 
avait admirée dans les œuvres de Humboldt. Pour recher- 
cher l’origine des plantes que l’homme cultive, de Gandolle 
s’est adressé non seulement à la botanique mais aussi à 
l'archéologie, à la paléontologie, à l’histoire et à la linguis- 
tique, en faisant ressortir la nécessité de combiner ces dif- 
férentes méthodes. Par cette réunion de documents con- 
cordants avec les faits de géographie botanique, l’auteur 
démontre, par exemple, l’origine américaine du maïs, 


ALPHONSE DE CANDOLLE 209 


connu vulgairement sous le nom de blé de Turquie et qu’on 
croyait originaire de l’Orient. On peut citer encore l’origine 
du lin cultivé, à propos de laquelle une découverte d’Os- 
wald Heer est venue confirmer l’opinion de l’auteur, sur la 
pluralité des espèces de lin, qui ont dû être autrefois em- 
ployées pour tisser; car on a trouvé dans le limon de Ro- 
benhausen, les traces de l'emploi du lin, à l’époque préhis- 
torique, alors que les habitants de la Suisse orientale ne 
connaissaient encore que les instruments de pierre; ce lin 
n'était pas notre espèce cultivée, mais une espèce vivace 
du même genre, qu’on trouve actuellement à l’état sau- 
vage dans les Alpes méridionales. De Candolle avait indiqué, 
dès 1855, le pêcher comme originaire de la Chine, contrai- 
rement à l'opinion répandue; des documents plus récents 
ont fait voir que cette origine est incontestable. Et tou- 
jours, même en ces questions intéressantes, mais très spé- 
ciales, l’auteur sait grouper les faits et les rattacher à des 
questions générales. Pour les espèces cultivées qu'on n’a 
pu retrouver nulle part à l’état sauvage, il montre quelle 
est la proportion des espèces éteintes, ou en voie d’extinc- 
tion, depuis quelques centaines de siècles, et cette propor- 
tion pourrait atteindre un millier d’especes pour l’ensemble 
des végétaux phanérogames. 

En même temps qu'il poursuivait les études dont je viens 
de parler, Alphonse de Candolle continuait l’œuvre com- 
mencée par son père, cet immense répertoire du règne 
végétal, connu sous le nom de Prodrome. Il en dirigea la 
publication depuis le 8° volume jusqu’au 17° et dernier, 
qui terminait l’etude des Dicotylédones. Plus tard, en 1878, 
il reprit avec son fils Casimir de Candolle, la publication 
des suites au Prodrome, comprenant la description des Mo- 
nocotylédones. Son premier travail de botanique, paru en 
1830, était déjà un mémoire de botanique descriptive, la 
Monographie des Campanulées. 


ACT. HELV. LAUSANNE, 1898. 14 


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210 NÉCROLOGIES 


Dans la rédaction des descriptions botaniques, soit qu'il 
les fit lui-même, soit qu'il en dirigeät l'impression, Alphonse 
de Candolle a pportait un soin très grand, au point de vue 
de la correction des noms scientifiques, ou de l’ordre dans 
lequel on décrit les divers organes de la plante. C’est lui 
qui a rédigé les lois de la nomenclature, adoptées par le 
Congrès international de 1867. Il a exposé, dans un vo- 
lume intitulé la Phyfographie, paru en 1880, l’art de décrire 
les végétau x : i 

L'ordre parfa it avec lequel Alphonse de Candolle clas- 
sait toutes les observations, la sagacité qu'il apportait au 
contrôle des faits, enfin cette methode de statistique rai- 
sonnée, il ne les mit pas seulement au service de la bota- 
nique, il sut encore les appliquer à diverses questions qui 
intéressent tout le public intelligent. Dans son livre, dont 
ja premiere édition parut en 1873, sous le titre d'Histoire 
de la science et des savants depuis deux siècles, Alphonse de 
Candolle envisage la question de l’hérédité dans la société 
humaine. Par un nombre énorme d’observations recueillies 
et examinées soigneusement, il cherche à établir les lois de 
la transmission des qualités morales, des défauts, ou même 
des monstruosités dans l’ordre intellectuel. À ce propos, 
un curieux rapprochement : l’auteur trouve que l’heredite 
des aptitudes spéciales pour une science déterminée ne se 
rencontre presque jamais ; on pourrait dire que la famille 
de Candolle constitue une rerarquable exception à cette 
règle ! 

Cet ouvrage eut un grand succès ; ses conclusions furent 
souvent citées, et par le vif intérêt des questions traitées, 
il fit connaître le nom de son auteur au-delà du cercle res- 
treint des savants. D'ailleurs, l’activité d'esprit d’Alphonse 
de Candolle ne s’est pas limitée à cette incursion en dehors 

du domaine de sa science préférée, et l’on pourrait citer de 
lui plus de cinquante mémoires ou articles importants, 


ALPHONSE DE CANDOLLE le 


juridiques, économiques, statistiques ou politiques. Au 
sujet de ces derniers, il n’est pas inutile de mentionner le 
rôle qu'il a joué à plusieurs reprises dans la politique ge- 
nevoise libérale. 

De Candolle y a fait preuve encore de qualités remar- 
quables ; par la manière dont il a traité un grand nombre 
de questions, en apparence purement locales, elles se trans- 
formaient sous l'impulsion de son talent en notions politi- 
ques d'intérêt général. Il suffit de signaler qu'il combattit 
le systeme tyrannique des assurances obligatoires, et qu’il 
fut le premier à soutenir l'institution du referendum en 
matière politique. 

Alphonse de Candolle aurait pu se poser, à bon droit, 
comme un novateur dans une partie importante de la 
science: il n’en fit rien et ne crut jamais être un chef 
d'école. On ne voyait chez lui aucune trace de la morgue 
du professeur, et il ne prétendait pas planer au-dessus des 
simples mortels, dans les sphères élevées de la science. 

Non, dans ses lettres comme dans ses causeries, il était 
aussi simple qu’il était bon; loin de faire montre de son 
grand savoir, il préférait se servir de son interlocuteur 
pour chercher à apprendre encore quelque chose de plus. 


Encourageant pour les jeunes, toujours prêt à rendre 
service à ceux qui l’entouraient, sans aucune jalousie pour 
ceux de son temps, qu'ilsavait parfaitement apprécier, plein 
de courtoisie dans la discussion, Alphonse de Candolle 
laisse aux savants l'exemple bien rare de la vraie simplicité 
et de la modestie sans affectation. 


Ballen kg‘ 


2412 NÉCROLOGIES 


Camille Pictet. 


Jules-Camille Pictet est né le 28 juin 1864. Il appartenait 
a une de ces familles dont Genève a le droit d’étre fiere et 
qui depuis plusieurs siecles a fourni de nombreuses gene- 
rations d'hommes, dévoués à la science et à leur pays. Son 
père, Edouard Pictet-Mallet, fut un entomologiste distingué 
auquel on doit, entre autres, d’importants mémoires sur les 
Nevropteres. 

Mais si le nom de Pictet est inscrit dans le livre d’or des 
sciences naturelles, c’est surtout au grand-père de Camille, 
à Francois-Jules Pictet - de la Rive, qu'il le doit. Nous n’a- 
vons pas à retracer ici les mérites de ce savant illustre qui 
eut une influence si considérable sur le développement 
scientifique de notre pays, et fut, pendant toute sa vie, 
l’une des autorités les plus incontestées de la paléonto- 
logie. 

Nous pourrions, en remontant plus haut, trouver dans la 
parenté de Camille Pictet, des noms de savants, tels que 
Charles Bonnet ou Horace-Bénédict de Saussure, mais 
nous n’avons pas besoin de cela pour admirer profondé- 
ment les traditions, qui tendent à perpétuer dans une fa- 
mille le culte et l'amour de la science. 

Personne n’etait plus attaché à ces traditions que Camille 
Pictet. Dès son plus jeune âge, il avait montré une passion 
ardente pour l’histoire naturelle. Tout enfant, il se plaisait 
à classer des fossiles dans le cabinet de travail de son 


CAMILLE PICTET 913 


srand-pere. Pictet-de la Rive encourageait avec une joie 
bien comprehensible les goüts scientifiques de son petit-fils, 
mais il fut enlevé trop töt pour le voir entrer dans la car- 
riere. 

Après un séjour de trois années à Stuttgart, Camille Pic- 
tet entra à l’Université de Genève. Il suivit avec assiduité 
les cours de zoologie et d'anatomie comparée du profes- 
seur Carl Vogt, et travailla, sous sa direction, dans le labo- 


- ratoire de microscopie. En outre, il sut mettre son temps à 


profit pour fréquenter les laboratoires de chimie, et les 
connaissances qu'il acquit dans cette science lui furent plus 
tard d’une très grande utilité pour tous les travaux de tech- 
nique histologique. 

A la fin de ses études universitaires, Camille Pictet se 
rendit à la station zoologique de Roscoff. Le professeur de 
Lacaze-Duthiers y avait mis gracieusement une place à sa 
disposition, où il put, pour la première fois, se familiariser 
avec la faune marine. Puis il revint à Genève où Hermann 
Fol enseignait l’embryologie comparée. Camille Pictet tra- 
vailla sous sa direction et entreprit, en vue du doctorat, 
une étude générale de la spermatogénèse. Sur les conseils 
de Fol, il alla passer une année à l’Université de Fribourg- 
en-Brisgau, auprès des professeurs Weismann et Wieders- 
heim. A son retour, Hermann Fol, qui venait de fonder la 
station zoologique de Villefranche, l’emmena avec lui au 
bord de la mer. 

Son caractère sérieux et un peu timide cachait, sous une 
froideur apparente, une exquise délicatesse de sentiments. 
Tous ceux qui ont pu entrer dans son intimité ont appré- 
cié, chaque jour davantage, les qualités solides de cet ami 
fidèle et dévoué. 

Pictet profitait des vacances, que lui laissaient ses études, 
pour parcourir les Alpes. L’escalade des hautes cimes plai- 
sait à son caractère audacieux. L’Echo des Alpes de jan- 


914 NÉCROLOGIES 


vier 1890 contient un récit très interessant de son ascen- . 
sion à l'aiguille du Géant. | 

Après trois hivers passés au bord de la Méditerranée, 
à Villefranche, à Nice et à Naples, Pictet résolut de com- 
pléter ses études zoologiques par un voyage dans les con- 
trées tropicales. Le 9 février 1890, il quittait le port de 
Marseille, à destination de Singapore, en compagnie d’un 
ami. Il visita les principales îles de l’archipel malais, 
Bornéo, Sumatra, Java, Célébès, Timor et les Moluques. 

La décision et l’énergie de son caractère, jointes à des 
connaissances générales très étendues, le rendaient parti- 
eulierement apte aux explorations scientifiques. Dans ce 
domaine, comme dans celui de la zoologie, il eût certaine- 
ment rendu les plus grands services à la science, si la mort 
impitoyable n’était venue faucher avant l'heure cette belle 
intelligence. 

Pendant un séjour de deux mois et demi aux Moluques, 
où il fit d’abondantes récoltes d'animaux marins, Camille 
Pictet étudia spécialement la faune des Hydraires de la 
baie d’Amboine, et continua ses observations sur la sper- 
matogénèse. Mais ce sujet était vaste et, à son retour de 
voyage, il dut se borner à rédiger les résultats, que l’étude 
de quelques types principaux lui avaient fournis. Ge me- 
moire fut présenté à la faculté des sciences de l’Université 
de Genève, où Camille Pictet obtint le grade de docteur, le 
8 juillet 1891. Il publia ce travail dans les Mittheilungen 
de la station zoologique de Naples, sous letitre de: Recher- 
ches sur la spermatogenese chez quelques invertebres de la 
Médirerranée. 

Dans cet ouvrage, qui dénote chez son auteur de très 
grandes qualités d'observation et une connaissance appro- 
fondie de l’anatomie microscopique, Pictet s’est attaché 
surtout à l'étude de la genèse des différentes parties du 
spermatozoide. Il cherche, en outre, à élucider la question 


CAMILLE PICTET 25 


fort controversée du röle que joue le noyau accessoire de 
la spermatide et montre qu'il faut le considérer comme | 
un corpuscule de rebut. 

Parmi les travaux manuscrits de Pictet, se trouve un 
Catalogue des Névroptères du Senegal; il devait faire par- 
tie d’une faune générale de ce pays, mais ne fut pas publié. 

Ses études terminées, Camille Pictet épousa Mie Marie 
Diodati, qui eut le mérite de s'intéresser aux travaux 
de son mari et devint bientôt pour lui un précieux colla- 
borateur. 

Après quelques mois de séjour à Naples, où il avait été 
chargé par la station zoologique de faire la monographie 
des Hydraires du golfe, Pictet revint à Genève et se mit à 
l’examen des materiaux recoltes dans l’archipel malais. Il 
venait de terminer le compte-rendu scientifique de son 
voyage et ses Etudes sur les Hydraires de la baie d’ Amboine, 
lorsqu'il fut pris d’une indisposition subite. Le mal s’ag- 
grava avec une rapidite effrayante, et il expira le 29 jan- 
vier 1893, après quinze jours de souffrances, sans avoir ja- 
mais proféré une seule plainte. 

La mort de Camille Pictet cause un deuil profond, non 
seulement à ses parents età ses nombreux amis, mais aussi 
à la science genevoise, qui voit disparaître avec lui un zoo- 
logiste d’un réel talent et d’un brillant avenir. 


216 NÉCROLOGIES 


Louis Dufour, 


Notice biographique par le prof. Henri Dufour. 


Ce fut une bonne fortune pour la Société vaudoise des 
sciences naturelles, dit Eug. Rambert !, que de compter dans 
son sein un homme de cette valeur, un observateur aussi 
habile à interroger la nature et à pressentir ses réponses, 
sans jamais se laisser prendre aux illusions des esprits impa- 
tients de conclure : car chez lui, comme chez son frère — c’est. 
sans doute un don de famille — l'exactitude critique s’associait. 
toujours à l’ingénieuse pénétration de l’analyse. — Et quel 
charme quand il prenait la parole, quelle clarté, quelle facilité, 
quelle élégance! Tous ceux qui l’ont entendu et qui ont pu faire 
des comparaisons savent qu’il eût fallu chercher bien loin, pour 
trouver un savant aussi habile à captiver, par la simple et noble 
exposition de faits bien observés et de théories bien déduites. 

» Je demande pardon à M. Dufour, qui me lira peut-être, de 
parler de lui avec une si entière liberté; mais comment retracer 
l'histoire de la Société vaudoise des sciences naturelles sans 
évoquer des souvenirs toujours chers et vivants ? Pourquoi nous 
priver du seul et triste avantage que puisse avoir pour ses amis 
la retraite forcée à laquelle il s’est vu si brusquement condamné, 
celui d'apprécier son œuvre comme si déjà elle appartenait au 
passé? Pourquoi ne pas dire encore qu’au plaisir de l'entendre 
et au profit qu’il y avait à tirer de la moindre de ses communi- 
cations s’ajoutait un sentiment de fidèle reconnaissance ? Il lui 
eût été si facile de se faire au dehors une bien autre position 


1 La Société vaudoise des sciences naturelles 1850-1860. — « Gazette 
de Lausanne » 23 et 24 juillet 1888. 


LOUIS DUFOUR Dr 


que celle qu’il pouvait avoir à Lausanne, de s’assurer des moyens 
de publicité plus efficaces. Mais, modeste enfant d’un pays mo- 
deste, il réserva toujours pour la Société vaudoise la primeur 
de ses beaux travaux; il ne trouva jamais que les vingt ou 
trente amateurs, alignés pour l’entendre sur les bancs d’une 
salle mal éclairée, fussent un auditoire insuffisant pour lui, et 
sa carrière de savant se lit, page à page, dans les cahiers du 
Bulletin vert. Pour quiconque voudra l’etudier, là est la source.» 

Qu'il soit donc permis a un homme, qui n’a d'autre titre 
pour le faire que celui d’ancien élève et d’assistant, d'essayer, 
en utilisant les cahiers du Bulletin vert et ses souvenirs per- 
sonnels, d’esquisser les caractères principaux de l’activité scien- 
tifique de ce maître vénéré, dont le nom n’eveille dans le cœur 
de ses amis que de beanx et doux souvenirs, ceux que laisse la 
science la plus élevée unie à une parole brillante, dirigée par un 
cœur chaud et bienveillant et ornée de la plus grande modestie. 


Louis Dufour naquit à Veytaux le 17 février 1832. C'est là 
qu'il passa les cinq premières années de sa vie et que le lac, 
qui fut plus tard l’objet de plusieurs de ses recherches, produi- 
sit sur lui ses premières impressions. Elles se continuèrent à 
Villeneuve où jusqu’à l’âge de douze ans il fut en rapport cons- 
tant avec cette belle contrée, toute de lumière et de poésie. Un 
séjour de dix-huit mois à Berthoud l’éloigna pour un temps des 
rives du Léman, mais au printemps de l’année 1846, il revenait, 
grand garçon de quatorze ans, prendre sa place sur les bancs 
du collège de Vevey. 


Le jeune collégien, avide de science, d’une intelligence peu 
commune, trouva bientôt en 1847, chez un jeune professeur, M. 
J.-B. Schnetzler, un ami autant qu’un maître, aussi enthousiaste 
que lui de la science et qui savait donner à ses élèves le feu sa- 
cré, parce qu'il le possédait lui-même. Auditeur attentif des il- 
lustres de la Rive et de Candolle, M. Schnetzler apportait à ses 
élèves les dernières découvertes de la science. Louis Dufour était 
particulièrement qualifié pour les apprécier, et son esprit de 
recherche se manifesta en plus d’une occasion, à la grande sa- 
tisfaction de son maître. 


En 1849, au mois d'avril, Louis Dufour va passer trois mois 


4 


918 NECROLOGIES 


chez son frère aîné, M. Charles Dufour, qui venait d’être nommé 
professeur de mathématiques à Orbe. Le savant astronome 
trouva dans le futur physicien un élève digne de lui. « Il devi- 
nait les mathématiques », nous disait-il. C’est à grandes coupes 
que les deux frères, l’un enseignant l’autre, abattaient les théo- 
remes de la géométrie et de l’algèbre. \ 

Apres ce stage a Orbe, âgé de dix-sept ans seulement, c’est à 
Lausanne que le futur professeur commenca l’apprentissage 
simultané de la vie du maître et de celle de l’étudiant : auditeur 
assidu des cours de l'Académie où enseignaient alors le mathé- 
maticien Jean Gay, le physicien et chimiste Emmanuel Kopp, 
le zoologiste Auguste Chavannes, il appliquait immédiatement 
les connaissances acquises en enseignant dans la pension 
Devrient, où ses talents lui donnèrent l’autorité que les élèves 
n’auraient pas accordée A son äge. Cette double vie d’eleve 
et de maître, si fatigante, mais si utile pour former celui qui 
veut enseigner, fut celle de Louis Dufour pendant toute la du- 
rée de ses études. En effet, en 1850, âgé de dix-huit ans, il par- 
tait pour Paris ou il trouvait dans l'école normale protestante, 
dirigée par A. Vulliet, les conditions nécessaires à un séjour 
prolongé dans la brillante et savante cité. Debout à quatre heu- 
res, le jeune professeur consacrait les premières heures de la 
journée à son enseignement, et celui-ci achevé, il passait son 
temps à suivre des cours au Collège de France, à l'Ecole poly- 
technique, où il était externe, et à l'Ecole de médecine. Il était 
de ceux qui veulent, à côté de solides connaissances spéciales, 
ces clartés de tout et cette culture générale que tant de savants 
ignorent aujourd'hui. Notons à cette occasion que le premier 
ouvrage qu'il publia avait pour titre : Les propriétés des végé- 
taux et leurs applications, et qu'il fut écrit en partie d’après les 
cours qu'il suivit en 1851, 52 et 53 au Muséum, au Conserva- 
toire des arts et métiers et dans les autres établissements supé- 
rieurs que nous avons indiqués. 

Ses principaux maîtres, à Paris, furent les savants les plus 
illustres de cette époque. Citons d’abord: V. Régnault, profes- 
seur au Collège de France, auprès duquel Dufour pouvait ap- 
prendre à la fois l’élégance de l’enseignement et l’habileté mer- 
veilleuse dans l’expérimentation ; puis Ste-Claire Deville, physi- 


LOUIS DUFOUR 919 


‘cien et chimiste, esprit original et fin, qui fit de l’étude du platine 
sa spécialité; Desains, le physicien auquel on doit tant de tra- 
vaux sur la chaleur; Lame, professeur de physique mathémati- 
que; Duhamel, l’algébriste; Puisieux, qui enseignait l’astrono- 
mie, et Balard, le chimiste. Il y avait de quoi satisfaire l’étudiant 
le plus avide de science et surtout un esprit original et clair, ca- 
pable de saisir et de s’approprier, non seulement les faits, mais 
l’esprit des maîtres. N’oublions pas d’ajouter à cette liste de 
noms illustres, celui de Walferdin, l’habile experimentateur, au- 
quel la thermométrie de précision dut alors ses plus grands pro- 
grès ; Dufour l’aidait souvent dans ses expériences, et le savant, 
Age déjà, sut apprécier la valeur de ce jeune assistant volontaire. 
Mais Dufour ne pouvait, avec sa nature ardente et avide des 
connaissances les plus variées, se confiner dans l'étude d’une 
science unique; aussi, pratiquant ce qu'il recommandait plus 
tard aux jeunes, il suivait à côté des cours de physique, de chi- 
mie et de mathématiques, ceux de Claude Bernard, d’Adrien de 
Jussieu, de Geoffroy-Ste-Hilaire, de Richard le botaniste; de 
Velpeau et de Nélaton, à l'Ecole de médecine; puis, avide de let- 
tres comme de sciences, nous le voyons aux leçons de Jules 
Simon, de St-Mare Girardin et d'Emile Saisset. 

A côté des rapports, parfois un peu lointains, d’élève à profes- 
seur, qu'il pouvait avoir avec ces célébrités de la science, il ne 
tarda pas à en avoir de plus intimes avec quelques-uns de ses 
maîtres, tels que Claude Bernard, Dumas, Ste-Claire Deville, 
Jamin, Léon Foucault, Leverrier, Régnault, etc., relations qu’il 
cultiva et entretint dans la suite et qui s’ötendirent avec sa ré- 
putation croissante; une correspondance active et étendue avec 
les principaux savants de l’Europe le maintint en contact avec 
ses collègues de tous pays jusqu’à la fin de son activité féconde. 


En 1853, la chaire de physique et de chimie de l’Académie de 
Lausanne, que Kopp avait occupée seul en 1851, fut mise au 
concours. Louis Dufour, après s'être assuré, avec une délicatesse 
charmante, que son maître, M.J.-B. Schnetzler, ne songeait pas 
à se présenter, posa sa candidature, et remit au juryune disser- 
tation des plus intéressantes, intitulée: Essai sur quelques 
points de l’état actuel de la physique et de la chimie. Le jury, 


4 


220 NÉCROLOGIES 


voulant attacher à l’Académie deux forces au lieu d’une, proposa 
que le dédoublement de la chaire de physique et de chimie, qui 
avait déjà eu lieu de fait en quelques occasions, fût consacré offi- 
ciellement, et Louis Dufour fut nommé professeur de physique, 
tandis que H. Bischoff conservait la chaire de chimie; en 1855, 
les deux savants devenaient professeurs ordinaires, en même 
temps qu’Eugene Rambert était nommé, après un extraordi- 
nariat d’un an, professeur ordiuaire de littérature française. 


Le 25 octobre 1855, quatre professeurs : E. Rambert, A. Pi- 
guet, H. Bischoff et L. Dufour, étaient solennellement installés 
par le recteur, M. Rogivue; ce fut Rambert qui parla au nom 
de ses collègues. Le sujet de son discours était : L’esprit critique 
et le doute consideres comme guides dans la recherche de la 
vérité à laquelle croit l’esprit humain. Louis Dufour dut trouver 
certainement que sur beaucoup de points Rambert était l’inter- 
prete de ses propres pensées, car l'esprit critique, dans ce qu’il a 
d’actif et de salutaire, fut l’une des forces de ces deux natures 
si précises et si droites, bien faites pour se comprendre et s’ap- 
précier. Rambert, le peintre et le poète de la montagne, décri- 
vait les Alpes avec une précision toute scientifique ; Dufour étu- 
diait la nature avec l’objectivité apparente du physicien, mais il 
ne sentait pas moins que son ami la poésie de la nature, car ce 
sentiment grandit à mesure qu’augmente la connaissance des 
procédés qu’elle emploie dans ses transformations. Les noms de 
Louis Dufour et d’Eugene Rambert resteront historiquement et 
scientifiquement liés, lorsqu'on parlera dans le canton de Vaud 
des Alpes et du Léman. Les deux amis d’enfance eurent le 
privilège de commencer ensemble leur œuvre à l’Académie; 
la distance les sépara pour un temps, mais leurs pensées demeu- 
rèrent unies. 

S'il ne trouvait à Lausanne aucune des brillantes ressources 
de Paris, le nouveau professeur de physique y trouva des collè- 
gues avec lesquels sa nature si franche, si précise et si modeste 
devait être promptement à l'aise. Plusieurs étaient ses anciens 
maîtres. Nous ne pouvons les nommer tous. Signalons seule- 
ment, parmi les hommes de science, les deux représentants des 
mathématiques Jean Gay et Jules Marguet; son collègue de pro- 
motion Henri Bischoff, le chimiste ; Auguste Chavannes, qui lui 


Lie ES 


LOUIS DUFOUR VD 


avait donné des lecons; E. Renevier, le géologue dont notre uni- 
versité s’honore, et son ancien maître de Vevey, J.-B. Schnetz- 
ler, que l’Académie s’attacha peu d’années plus tard, et qui con- 
sacra ses forces, jusques à tout dernièrement, à cette vieille 
Académie qu'il aimait tant, et qui est fière de le compter au 
nombre de ses professeurs honoraires. 

A côté de ses collègues dans l’enseignement, il trouva parmi 
les membres de la Société vaudoise des Sciences naturelles de 
nombreux amis. Tous étaient les admirateurs du jeune savant, 
qui apportait à la vaillante petite société sa haute science, sa 
grande capacité de travail et l’appui de sa parole claire et élé- 
gante. Aussi l’activité scientifique de Dufour put-elle s'épanouir 
librement à Lausanne, à la Cité, devant ses élèves ravis d’un en- 
seignement supérieur, et au À usée industriel, où il apportait les 
résultats des recherches originales, qu'il poursuivait dans son 
modeste laboratoire de l’Académie. 

Essayons d’indiquer en quelques lignes cominent s’est deve- 
loppée l’activité scientifique du savant et celle du professeur. 

C’est dans la séance générale du 16 novembre 1855, que Louis 
Dufour fut regu membre de la Société vaudoise des sciences na- 
turelles, et c’est dans l’assemblée generale du 16 juin 1875, à 
Yverdon, qu’il faisait, quoique souffrant déjà, sa dernière com- 
munication sur la diffusion à travers les coquilles d'œufs. 


C’est donc une période de vingt et un ans et demi que Louis 
Dufour à pu consacrer à un travail productif et fécond pour la 
science; pendant cette période, il à publié cinquante mémoires 
originaux; la plupart ont paru dans le Bulletin de la Société 
vaudoise des sciences naturelles. En outre, il collaborait active- 
ment aux Archives des sciences physiques et naturelles, qui 
contiennent de nombreux articles bibliographiques et analyti- 
ques dus à sa plume. 

Ce savant sut admirablement tirer parti d’un matériel 
plus que modeste; car on n’était pas gâté, en 1855, en fait 
d'outillage et de confort à l’Académie de Lausanne. Nous 
sommes heureux de constater que les choses ont bien changé 
depuis, et c’est notre regret que notre cher maître n’ait pu 
jouir des ressources nouvelles de la jeune Université de Lau- 
sanne; elles font contraste avec ce qui existait alors. 


209 è NECROLOGIES 


Le laboratoire, petite chambre ou cuisine, à laquelle on ne 
parvenait qu’en traversant un auditoire occupé successivement 
par plusieurs professeurs, servait d’antichambre à la collection, 
qui contenait elle-même moins que le strict nécessaire. Un jeune 
étudiant, débutant dans l'étude des sciences, portait le nom d’as- 
sistant, probablement parce qu'il était plus aidé par le profes- 
seur que ses camarades. Au bout d’un an ou deux, lorsqu'il pou- 
vait rendre quelques services, ses études étaient achevées à Lau- 
sanne et Passistant formé faisait place à un débutant. Les 
candidats manquaient rarement, car on savait l’avantage qu’on. 
retirait à être sous la discipline d’un maître de cette valeur. 

Les ressources matérielles étaient à l'unisson du dénûment de: 
la collection : pas de force motrice, cela va sans dire ; peu d’ou- 
tils, de l’eau tout juste ce que le concierge pouvait apporter dans 
une brante remplie à la fontaine voisine et surtout peu d’ar- 
gent. Voilà ce dont disposait à cette époque le professeur de 
physique. 

C’est avec ces ressources, si ce mot n’est pas une métaphore, 
s’ingeniant à vaincre et à tourner les difficultés, travaillant pres- 
que toujours seul dans un local inchauffable, que Louis Dufour 
a produit un nombre considérable de travaux dont plusieurs ont. 
exigé des mesures très précises. 

- Ce brillant résultat est dû en partie à la remarquable habileté: 
manuelle du savant et à l’ingéniosité de ses moyens de recher- 
che. Les travaux qui sont sortis de ia modeste cuisine de la Cité 
sont des modèles de précision et ont été exécutés au moyen d’ins- 
truments qui sont d’une extrême simplicité. Nous n’en citerons. 
qu'un exemple. 

En 1862, Louis Dufour imaginait une méthode simple pour 
déterminer la densité de certains corps qui ne peuvent étre pesés 
par les méthodes ordinaires. Il appliquait sa méthode tout d’a- 
bord & la glace et lui trouvait une densité de 0,9176. Neuf ans. 
plus tard, un des plus habiles expérimentateurs de l’Allemagne,, 
Robert Bunsen, faisait dans le laboratoire de Heidelberg une 
nouvelle détermination de cette densité en employant une autre 
méthode et trouvait 0,9167 ; ainsi, grâce à sa dextérité, le savant 
de Lausanne avait presque atteint à l'exactitude que pouvait 
obtenir, dans un grand laboratoire, un des premiers savants de 
l'Allemagne. 


EP PERS fe 104, 


LOUIS DUFOUR 993 


Les travaux de Louis Dufour peuvent étre divisés en trois 
groupes: 1° Les recherches de physique pure effectuées au labo- 
ratoire ; 2° Les travaux de physique terrestre et de météorologie, 
où il utilisait les ressources si variées qu’offrent le bassin du 
Léman et les belles montagnes qui l’entourent ; 3° Les varia, re- 
cherches statistiques ou autres, provoquées parfois par une de- 
mande de renseignement, qui entraînait le savant béaucoup plus 
loin qu’il ne l'avait pensé d’abord. | 

Parmi les travaux du premier groupe, il en est plusieurs 
auxquels son nom restera exclusivement attaché, comme étant 
celui de l’auteur d’une découverte, en même temps inventeur 
de la méthode de recherche. Ainsi ses premières études sur la 
congélation de quelques dissolutions aqueuses, en 1860, suite de 
celles déjà commencées en 1855, ont été provoquées par une ob- 
servation faite a Rossinieres, sur l’emploi du sel dans les pom- 
pes à incendie pour en prévenir le gel. Ces recherches l’ame- 
nerent bientôt à l’étude de la congélation de l’eau pure et à la. 
détermination de la densité de la glace, par une méthode aussi 
élégante que simple, dont le principe était dû à Plateau, mais. 
que Louis Dufour perfectionna et généralisa ; puis passant de. 
la glace à d’autres corps, c’est l’etude générale de la solidifi-. 
cation, et des retards qu'elle subit parfois, qui succède à ces pre-. 
miers travaux. 

Cette question, à son tour, entraîne Louis Dufour dans l’étude. 
d’une autre anomalie, celle des retards d’ébullition, ou il a indi- 
qué d’une façon aussi complete que précise, les causes de ce: 
phénomène, si mal connu et qui paraissait si difficile à analyser. 

Ce travail lui valut de nombreuses lettres de félicitations des. 
savants de tous les pays; il restera classique et figure, à juste» 
titre, dans tous les bons traités de physique, comme un modele 
de recherche expérimentale et d’analyse. C’etait en même temps. 
un travail d'une utilité pratique, très grande pour les ingénieurs; 
car, son auteur le montra lui-même, la découverte des causes. 
des retards d’ébullition donnait simultanément l'explication 
des explosions de chaudières à vapeur, qui avaient attirés à plu- 
sieurs reprises, par le mystère qui les enveloppait, l'attention des 
praticiens ; aussi les ingénieurs apprirent-ils vite à connaître le 
mémoire classique de Dufour, et quelques-uns, par exemple: 
M. Emile Burnat, purent-ils fournir leurs observations techni- 


994 NÉCROLOGIES 


ques et pratiques, qui confirmaient dans tous les détails les 
observations et les déductions du savant professeur. 

Après s’être occupé de questions diverses et en particulier des 
courants électriques terrestres et de la polarisation secondaire 
des conducteurs métalliques dans le sol, l’attention de Dufour 
fut attirée, pendant quelques années surtout, par les phénomènes 
de physique terrestre. C'est en 1868 que paraît la belle mono- 
graphie sur le Föhn du 25 septembre 1866, travail considérable 
par les recherches et la vaste correspondance qu'il a exigées, et 
travail important, parce qu’il indiquait aux météorologistes une 
voie, dans laquelle cette science n’entrait guère alors, celle de la 
monographie d’un phénomène pris dans des circonstances d’in- 
tensité particulière, C’est aussi à cette époque que commencent 
les intéressantes recherches sur la différence entre la pluie et 
l’évaporation, études poursuivies pendant dix ans. En 1870, 
Louis Dufour résume dans un mémoire étendu nos connaissan- 
ces, et ses opinions, sur la question si débattue de la variation 
du climat. En 1873, parait la belle étude sur la réflexion de la 
chaleur par la surface du lac Léman, étude aussi importante 
par ses résultats que par la méthode employée. Les deux der- 
nières années de son activité scientifique , 1874 et 1875, furent 
consacrées A une recherche, qu’il laissa inachevée, et sur les ré- 
sultats de laquelle il comptait beaucoup, c'était celle de la diffu- 
sion des gaz et en particulier de la diffusion hygrométrique. Ce 
travail, le dernier, fut interrompu par cette maladie tenace et 
pénible qui brusquement vint le condamner à une inactivité de 
dix-sept années, repos forcé, d’autant plus difficile à supporter que 
l'esprit conservait toute sa vigueur et sa puissance d'analyse, 
que le savant appliquait avec la même netteté à l'étude de son 
mal qu’à celle des phénomènes extérieurs. 


Nous n’avons parlé que des recherches scientifiques faites 
dans le laboratoire de la Cité et dans celui de la nature; à côté 
de ces recherches, un grand nombre de notes, sur les sujets les 
plus divers, figurent dans la liste de ses travaux, car tout l’inté- 
ressait; et c’est aussi pour cela que ses communications intéres- 
saient tous ses collègues de la Société des sciences naturelles. Il 
est, à cet égard, une partie de l’activité de Louis Dufour dont 
on ne peut se rendre compte, qu’en parcourant le détail des pro- 


LOUIS DUFOUR 


cès-verbaux des séances de la Société vaudoise des sciences 
naturelles , c’est la place, si utile pour ses auditeurs, qu’il a oc- 
cupée dans les séances, en y apportant très souvent des comptes 
rendus scientifiques; lorsque le nombre des communications 
originales était insuffisant, nous l’entendions exposer, avec la 
clarté qu'il savait mettre en toute chose, une découverte nou- 
velle ou l’état actuel d’une question scientifique. Toujours au 
courant de la bibliographie française, allemande et anglaise, 
chacun de ses comptes rendus était complet, et donnait à ses 
auditeurs une idée parfaitement juste des préoccupations de la 
science. 

Mais l'intérêt que Louis Dufour portait à la Société des scien- 


ces naturelles se manifestait encore ailleurs que dans le domaine 


de la science; malgré des occupations multiples, il ne refusa ja- 
mais de répondre à la confiance que lui témoignaient ses colle- 
gues en l’appelant aux diverses fonctions administratives qui 
font partie de la vie d’une association. C’est ainsi que six mois 
après son entrée dans la Société, il fut appelé, le 3 mai 1854, 
aux fonctions de membre de la commission de rédaction du 
Bulletin ; le 15 novembre de la même année, il est appelé à la 
présidence pour l’année 1854-55. 

Au bout de ce temps la Société le nomme, le 21 novembre 
1855, secrétaire du bureau. En 1860 il rentre dans le bureau 
encore comme secrétaire et en 1862 la Société l'appelle une se- 
conde fois à la présidence ; enfin pendant bien des années, jus- 
qu'au moment où la maladie vint l'arrêter, il s’occupa avec ac- 
ivite du Bulletin, ayant bien voulu se charger des fonctions, si 
délicates, d’editeur. 

En 1876 la Société vaudoise des sciences naturelles désigna 
Louis Dufour comme président annuel de la Société helvétique 
des sciences naturelles, qui devait avoir sa session annuelle à 
Bex en 1877; malheureusement la maladie était déjà là! Il ne 
put assister à cette fête de la science, dont il aurait contribué à 
rehausser l’éclat. 


Jusqu'ici nous n'avons parlé de Louis Dufour que dans ses 
rapports avec la Société vaudoise des sciences naturelles ; cette 
notice serait incomplète, si nous ne disions quelques mots aussi 


ACT. HELV., LAUSANNE 1893. 15 


996 NÉCROLOGIES 


de son activité comme professeur et de ses relations avec les 
savants et les sociétés savantes de son pays et de l'étranger. 

Louis Dufour fit quelques voyages; le premier, en 1851, avait 
pour but de visiter l'exposition universelle de Londres; en 1852 
il parcourut le midi de la France; en 1856 il visita l'Allemagne, 
où il eut l’occasion de voir Humboldt à Berlin, et de là il visita 
l’Autriche. En 1870, enfin, il fit un voyage à Strasbourg, ou il 
arriva sept jours apres la reddition de la place. 

Ces quelques voyages, mais surtout ses travaux, portaient 
le nom du physicien vaudois au delà des frontières de son 
canton et de la Suisse. Aussi étaient-ils nombreux les sa- 
vants suisses et étrangers qui s’arretaient a Lausanne pour 
visiter ce collegue et ami. Plusieurs ne craignaient pas de 
monter à la Cité, pour voir dans le rustique laboratoire les ap- 
pareils employés. C’étaient de beaux jours pour Louis Dufour 
que ceux où il recevait ces visiteurs, avec lesquels il pouvait 
s’entretenir de sa science favorite. Et pour les élèves que leurs 
études ultérieures appelaient a l’étranger, c’étaient des jours 
utiles, car le maître ne les oubliait pas, mais profitait de ces 
occasions pour recommander à ses collègues des autres pays les 
etudiants qui allaient le quitter. — Ainsi l’activité du savant 
leur était indirectement utile, tandis que la parole du professeur 
les tenait sous le charme. 


L’enseignement de Louis Dufour est facile à caractériser : il 


était précis, clair, captivant et naturel. Ces qualités étaient dues 
pour une part à d’heureuses dispositions de l’esprit, mais la 
volonté et le travail en avaient beaucoup augmente la valeur. 
De bonne heure, il s’etait astreint à exprimer exactement sa 
pensée; il avait lutté contre le travers du Vaudois qui se con- 
tente de dire la moitié de ce qu’il veut dire et laisse deviner le 
reste. Il nous recommandait cette discipline de l’esprit qui con- 
siste & achever une phrase commencée. L’objectivite scientifi- 
que, qui le caractérisait, et qui en faisait un observateur impar- 
tial, de lui-même comme de ses appareils, avait eu pour consé- 
quence un soin particulier à éviter toute exagération et toute 
expression plus ou moins hyperbolique. Les superlatifs n’en- 
traient que rarement dans l’expression de sa pensée. Aussi la 
valeur d’un mot, une appréciation quelconque, de louange ov 
de blàme, avait-elle pour nous une importance particulière. 


LOUIS DUFOUR 997 


Son enseignement avait une clarté speciale, la plus diffi- 
cile parce qu’elle était faite d’une scrupuleuse exactitude, non 
seulement du fond, ce qui est indispensable, mais de la forme 
qui traduit l’importance relative des faits. Chez lui l’expression 
rendait toutes les nuances du fait et de la pensée. Des mots qui 
pour d’autres sont synonymes, pour lui ne l’étaient jamais, car 
chacun d’eux pouvait exprimer une nuance de l’idée. Ce souci 
de l’exactitude n’excluait nullement le mot heureux, celui 
qui frappe l’esprit et attire l’attention, que l’expression de 
la nuance et le détail venaient ciseler. Ce fait nous frap- 
pait tous et l’un de nos condisciples, esprit fort ouvert et très 
paradoxal, nous disait : « Le seul reproche que je lui fasse, c’est 
qu’il est trop clair ; on ne se rend pas compte des difficultés de 
la question qu'il traite, et ensuite, à l'étude, on est déçu. » — 
Si c’est là une critique, nous souhaitons qu’on nous l’adresse. 

La diction élégante de Louis Dufour tenait, pour une part, à 
son séjour prolongé à Paris; il sut à son retour rester réfractaire 
à l’accent vaudois et il passait avec raison pour l’un des hom- 
mes de notre pays parlant le mieux le français. Aussi ses confé- 
rences étaient-elles fort appréciées du public lausannois ou 
étranger, cela d’autant plus que l’absence de toute prétention 
oratoire caractérisait ses exposés. Il réalisait cet idéal que de- 
vrait se proposer tout professeur : savoir ce qu’on veut dire, le 
dire clairement et d’une façon agréable. 

Mais si cela suffit pour enseigner certaines disciplines de 
l'esprit, cela ne suffit pas pour enseigner une science expéri- 
mentale. Il faut quelque chose de plus. Il faut que l’auditeur 
sente que le professeur a pratiqué personnellement l’étude expé- 
rimentale de la science qu'il enseigne; à cet égard les nom- 
breux travaux du savant donnaient au professeur cette autorité 
que possède l’inventeur et le chercheur, qui juge d’egal à égal 
la valeur des documents fournis par ses collègues, chercheurs 
comme lui. On sentait dans son enseignement une vraie impar- 
tialité d'appréciation des travaux de ses collègues. Il citait tou- 
jours leurs noms, rendant à chacun ce qui lui était dû. Ce respect 
du nom, il l'avait pour les autres, mais il oubliait le sien ; lors- 
qu'il nous annonçait qu’on avait trouvé... il ne nous fallait pas 
de longues recherches pour découvrir qui avait trouvé. Cette 
modestie parfaite n’était pas un des moindres charmes ni l’une 


998 NEGROLOGIES 


des moindres leçons de notre maître, elle aura certainement été 
utile & plusieurs, mais elle n’a pas fait Ecole. 

Enfin l’adresse manuelle, qui lui était si utile pour ses recher- 
ches personnelles, était, on le devine, d’un grand secours pour 
le professeur; grâce à elle, les étudiants ne se doutaient pas 
trop de la pauvreté du laboratoire; il était habile à improviser 
une expérience de démonstration; des appareils précieusement 
conservés témoignent de cette ingéniosité à tirer parti de tout. 


La modestie de Louis Dufour ne pouvait empêcher que ses 
travaux et la supériorité de son enseignement ne fussent connus; 
aussi de nombreux témoignages de sympathie et d’admiration 
lui furent-ils donnés par des sociétés savantes, qui étaient fières 
de le compter parmi leurs membres honoraires ou associés. — 
Parmi nos sociétés vaudoises, citons la Société mdustrielle et 
commerciale, la Société d'étudiants la Stella, la Société du Musée 
de Montreux; à Genève, la Société de physique et d'histoire na- 
turelle, dans laquelle il comptait tant d’amis, se l’était attachée 
en lui conférant l’honorariat en 1864; l’Institut genevois l’avait 
élu correspondant de la section d'industrie et d'agriculture en 
1856; la Société des Sciences naturelles de Neuchâtel le comp- 
tait au nombre de ses membres correspondants, celle des Scien- 
ces naturelles à St-Gall Pavait nommé membre honoraire, celle 
de Bâle le comptait au nombre de ses correspondants, et J’Uni- 
versité de Bale lui avait conféré en 1874 le titre de docteur 
honoris causa. 

En 1869, le Conseil fédéral suisse l’avait nommé membre du 
conseil de l'Ecole polytechnique fédérale. 


En 1867 déjà, l’Ecole polytechnique l’avait appelé à succéder 
au savant Clausius, qui quittait Zurich pour Wurzbourg; un 
appel dans ces conditions était particulièrement honorable et 
tentant, les ressources scientifiques du laboratoire de l'Ecole | 
polytechnique devaient séduire un savant avide de recherches, 
qui avait souvent souffert de l'insuffisance du laboratoire de 
Lausanne; à Zurich il eut été le collègue, à côté de tant d’hom- 
mes distingués, du savant et sympathique Albert Mousson, 
nature fine et bonne, qui appréciait Louis Dufour à sa valeur; 
enfin il y aurait retrouvé son ami Rambert. Malgré toutes 


LOUIS DUFOUR 9929 


les sollicitations, il refusa, au grand regret de l’Ecole polytech- 
nique, dont le directeur, M. Zeuner, lui écrivait: « Ich habe 
» Ihnen mündlich gesagt wie ich mir Vorträge über technische 
» Physik an einer Anstalt von der Stellung und dem Range der 
» unsrigen vorstelle, wenn sie unsern Bedürfnissen entspre- 
» chen sollen ; ich hatte und habe noch die Ueberzeugung dass 
» Sie von Allen es verstanden haben würden, diesen für uns so 
» wichtigen Spezialzweig der Physik mit entschiedenem und 
» segensreichem Erfolg hier zu lehren ; hätte doch schon Ihr 
» Name allein unserer Anstalt zur Zierde gereicht, ein Name, 
» der nicht blos unter den Männern der Wissenschaft als hoch- 
» geachteter genannt wird, sondern der auch unter den Inge- 
» nieuren, besonders den deutschen, mehr bekannt ist als sie es 
» vielleicht selbst wissen ! » 


Cette lettre, heureusement pour l’Académie de Lausanne, ne 
put le décider, et les étudiants purent joyeusement faire une sé- 
rénade à leur cher professeur, auquel le consul, M. G. Dubois, 
exprima la sympathie et l’affection que la jeunesse vaudoise lui 
portait. 


L’annee suivante, en 1868, nouvel appel de l'Université de 
Berne, qui, craignant un refus, lui délégua deux professeurs 
pour le décider à accepter; Louis Dufour fut très touché de 
cette nouvelle marque de sympathie et de haute estime, mais il 
refusa encore. 


Sa décision ne se modifia pas lorsque, en 1869, Rambert lui 
annonçait de Zurich qu’on songeait de nouveau à lui pour l’'E- 
cole polytechnique. Il resta, malgré tout, fidèle à son poste mo- 
deste, consacrant ses forces à cette vieille Académie, dont il fut 
le recteur, et au développement de laquelle il contribua pour 
une grande part. Ce qui le retint, malgré les tentants attraits 
des grands laboratoires et la vie scientifique intense des grands 
centres, ce fut son amour pour le canton qui l’avait vu naître et 
pour ce lac sur les bords duquel, comme Rambert, il avait appris 
le jeu des ricochets et qui exerce un si grand ascendant sur ses 
admirateurs; Louis Dufour aimait d’une affection vraie et 
intense la patrie suisse, mais à cette affection générale s’ajoutait, 
pour le canton de Vaud, cette sympathie particulièrement pro- 


930 NECROLOGIES 


fonde qu’éprouvent tant de Vaudois, et qui les attache à cette 
belle portion de la terre helvétique. 

Puis Lausanne, petite ville sous bien des rapports, aimait et 
appréciait, avec trop de retenue peut-être, le savant qui l’hono- 
rait. Dufour rendait largement & ses concitoyens l’affection 
qu’on lui témoignait. C’est dans cette double affection pour 
son canton et pour la ville qu'il habitait qu'il faut chercher la 
cause de ces refus répétés de les quitter. 


Les sociétés scientifiques de France et d'Allemagne témoignè- 
rent aussi à Louis Dufour la haute estime qu'elles avaient pour 
ses beaux travaux. La Société d'encouragement pour l’industrie 
nationale l’appela, en 1876, au nombre de ses membres corres- 
pondants. La Société des sciences naturelles de Berlin l'avait, 
dès 1866, nommé membre honoraire, nomination qui lui fut an- 

 noncée par une lettre des plus aimables et des plus sympathi- 
ques du savant Magnus. 


Tous ces honneurs si mérités, Dufour paraissait les ignorer, 
tant sa modestie était grande; il nous pardonnera si nous en 
avons parlé aujourd'hui, où hélas ! ils ne sont plus, pour ceux 
qui restent, que de précieux et touchants souvenirs de la sym- 
patkie et de l'admiration que cette belle nature avait inspirée. 
Il pardonnera également à un ancien élève d’avoir parlé de lui 
plus longuement peut-être que son maître ne le lui aurait per- 
mis, mais les souvenirs et les lecons que son enseignement a 
éveillés dans le cœur de tous ses disciples sont trop vifs, pour 
qu'il ne soit pas à la fois triste et doux de les rappeler à la mé- 
moire. Louis Dufour laisse par ses travaux des documents utiles, 
pour la science dont il avait fait sa spécialité ; il laisse à ses 
collegues de la Société vaudoise des Sciences naturelles de beaux 
et doux souvenirs d’une noble nature et d’une intelligence supé- 
rieure ; il laisse à ses élèves un exemple à suivre qui leur dit: 
Allez et faites de même. 


Lausanne, juillet 1893. 


LOUIS FAVRAT 931 


Louis Favrat. 


Notice biographique par le D' Wilezek, prof. 


Le 27 janvier 1893 s’est éteint à Lausanne L. Favrat, le der- 
nier représentant de cette phalange illustre de botanistes vau- 
dois qui vivaient au milieu de ce siècle, les Muret, les Leresche, 
les Rapin, les Rambert. 

La Société vaudoise des sciences naturelles tient à honorer la 
mémoire de son cher membre émérite défunt, en publiant sa 
biographie dans le Bulletin qui doit paraître pour la 76° réunion 
de la Société helvétique des sciences naturelles à Lausanne. 

Entre temps, les amis de L. Favrat n’ont pas été inactifs; 
c'est avec plaisir que je signale la publication d’une excellente 
biographie du défunt, due à la plume de M. R. Buser , conser- 
vateur de l’herbier De Candolle, à Genève. 

Il ne m’appartient pas d'apprécier L. Favrat comme littéra- 
teur; d’autres, plus autorisés, l’ont fait *. Je tàcherai de montrer 
ce qu’il fut comme homme et comme savant. 

Né à Lausanne le 27 juillet 1827, L. Favrat fit ses études au 
college et à l’Académie de Lausanne. Il quitta sa ville natale en 
1850 pour aller continuer ses études de philologie dans les uni- 
versités de Munich, d’Erlangen et de Leipzig. Rentré au pays il 
enseigna le francais, l’histoire, la géographie, le chant, l’écri- 


1 R. Buser, Notice biographique sur L. Favrat. — Bulletin de l’herbier 
Boissier, N° 5, mai 1593. Genève, imp. Romet, boulevard Plainpalais, 26, 


? Gazette de Lausanne du 30 janvier 1893. 
Revue _ » » » 
Nouvelliste Vaudois » » » 


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939 NÉCROLOGIES 


ture et le dessin, successivement aux collèges d’Orbe et de la. 
Chaux-de-Fonds, puis la langne française, de 1862 à 1887, à 
l'Ecole industrielle de Lausanne. A cette époque, fatigué par un 
travail incessant et consciencieux, il se retira de l’enseigne- 
ment, pour se vouer uniquement à la botanique. 

Voici en quels termes M. le syndic Cuénoud, ancien directeur 
de l’Ecole industrielle, caractérise L. Favrat, qui avait accompli 
25 ans d’enseignement dans cet établissement : « Maître cons- 
ciencieux et laborieux, il avait à cœur de former ses élèves 
avec un soin scrupuleux. Il les captivait par sa diction nette et. 
concise et se faisait respecter et aimer bien plus par sa bonté 
et les qualités de son enseignement, que par des observations 
verbales. » En ceci, tous ses anciens élèves seront d’accord: on 
l’admirait pour le dévouement qu’il apportait à remplir sa tâche, 
souvent bien ingrate, et on l’aimait pour la bonté qu’il témoi- 
gnait aux jeunes gens, même quand ils lui rendaient la vie 
pénible en classe. Aussi ce n’est pas pour rien que chacun l’ap- 
pelait « papa Favrat. » 

Quelques années avant que L. Favrat se füt retiré de l’ensei- 
gnement, M. le professeur Schnetzler, désireux depuis longtemps 
de se décharger des courses botaniques de la Faculté des scien- 
ces et d’une partie du travail du Musée botanique, l’avait pro- 
posé au Conseil d’Etat comme suppléant. Il fut chargé des ex- 
cursions botaniques. Peu après, le Conseil d’Etat, tenant & 
montrer l’estime qu’il avait pour L. Favrat, l’aggregeat definiti- 
vement à la Faculté des sciences en lui conférant le titre de pro- 
fesseur extraordinaire. Il fut aussi nommé conservateur adjoint, 
puis conservateur en titre du Musée botanique; il pouvait donc 
dès 1887 s’adonner complètement à sa science bien-aimée. 


Dès sa première jeunesse, L. Favrat se fit remarquer par un 
esprit d'observation très fin, témoin les splendides études des 
mœurs et du pays vaudois, qu’il traça de main de maître 
dans ces ravissantes histoires et anecdotes, écrites en ce patois 
vaudois qu'il aimait tant. Cet esprit d’observation prit bientôt 
une direction déterminée. Grand admirateur de la nature, Louis 
Favrat avait appris à l’observer dans ses manifestations sous le 
rude climat du Jorat, où il avait passé une partie de sa jeunesse, 


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LOUIS FAVRAT 953 


et de bonne heure il se sentit attiré vers l’étude de la scientia 
amabilis, la botanique. 

Il avait commencé à herboriser à l’époque ou il était encore 
étudiant à l’Académie, avec son ami Rambert. La botanique 
devint rapidement passion chez lui, après qu'il eut fait la con- 
naissance du D" Jean Muret, dont il fut l’élève et l’émule. Je ne 
puis m'empêcher de reproduire ici le passage écrit sur L. Fa- 
vrat par le correspondant de la Gazette, du 30 janvier : 

« Je ne sais d’où nous était venu le goût des herbes, à mon 
ami, M. Louis Favrat, et à moi; mais je me souviendrai toute 
ma vie de la première herborisation que le hasard nous fit faire 
avec Jean Muret. C'était un beau jour de mai. Nous allions aux 
Pierrettes, par le chemin de Boston et de Malley. Comme nous 
demelions quelque bryonia grimpante qui se fautilait dans une 
haie, nous vîmes venir Jean Muret, avec sa grande boîte blanche. 
Pour nous c’était l’idéal, le nec plus ultra de la botanique. 
L’espoir qu'il nous aborderait, peut-être, en confrère, nous fit 
battre le cœur. Nous tächions de regarder d’un autre côté, pour 
ne pas étre indiscrets, et nous ne perdions pas un de ses mou- 
vements. Il nous aborda, en effet, si cordialement que, dès les 
premiers mots, nous fümes à l’aise. Il allait aussi aux Pierrettes. 
Quelle moisson nous y fimes! Nos boites regorgeaient et nous 
portions à la main d’énormes paquets de plantes. Et que de 
jolies choses il nous avait dites, que d’encouragements, que d’in- 
dications précieuses, que de bons conseils! » 

Cette « srande boîte blanche », L. Favrat l’a héritée de Jean 
Muret, et combien de fois ne me l’a-t-il pas fait voir encore dans 
les dernières années de sa vie, en disant du ton qu’un amateur 
emploierait en parlant d’un tableau précieux : « C’est la boîte 
à Jean Muret! » 

Il fut rapidement l’ami fidèle et l’assidu compagnon de course 
de J. Muret. Les courts loisirs que les nombreuses leçons et les 
soucis du père de famille lui laissaient, il les consacra à l’étude 
de la splendide flore de notre pays. 

Le nom de L. Favrat est associé d’une manière intime, avec 
celui de J. Muret, à l'étude de la flore suisse. La puissante ori- 
ginalité de Muret, comme le fait si bien ressortir M. Buser, a 
un peu déteint sur Favrat; c’est à l’influence et à l’exemple de 


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934 NÉCROLOGIES 


Muret qu’on peut attribuer ce mépris du temps et des distances, 
qui caractérisait ces deux hommes. Une fois en route, rien ne 
les arrétait et j'ai entendu dire par plus d’un ancien élève de 
L. Favrat, qu’une fois à la gare, le plus mauvais temps ne l’em- 
pêchait pas de partir. Aussi faire une course avec lui était le 
plus grand plaisir que püt rêver un amateur de botanique. 
Il connaissait à fond les moindres coins et « recoins » des 
montagnes vaudoises et valaisannes, leurs localités, sentiers, 
« raccourcis », les auberges où l’on est bien et celles où l’on est 
écorché. Il n’aimait pas voyager en grand seigneur, il avait 
l’horreur de ces grandes pensions d’étrangers qui, à son avis, 
avec leurs festins et leurs hôtes admirant la nature à la « Bæ- 
deker », troublaient la tranquillité majestueuse et simple de la 
montagne, qu’il recherchait. Il se réfugiait soit au chalet, soit a 
la pinte du village, où il frayait avec les indigènes, se rensei- 
gnait sur leurs habitudes, leurs mœurs, leurs légendes, leur lan- 
gage, leurs plats nationaux, etc. C’est là que L. Favrat, taciturne 
et comme opprimé en ville, se sentait à l’aise; il s’y montrait 
véritable fils du peuple dans la plus noble acception du mot. 
Quelles joyeuses journées et soirées nous passions! que de gra- 
cieux contes, pétris d’esprit et de malice, quand il nous faisait 
les honneurs de ses localités et de ses plantes favorites! Il indi- 
quait d’une manière précise et sans jamais se tromper, que telle 
ou telle plante devait se trouver là, et quand un de ses élèves 
parvenait à dénicher sur ses indications une plante rare, Fa- 
vrat rayonnait de joie et vous disait un de ses bons mots fami- 
liers, qui vous faisait d'autant plus plaisir qu'il provenait d’un 
maître vénéré. 


De bonne heure L. Favrat se fit connaître par ses belles trou- 
vailles, par les soins minutieux avec lesquels il les préparait et 
par la générosité avec laquelle il en faisait part. Aussi les cor- 
respondants ne lui manquèrent pas! et dans son herbier on re- 
trouve les étiquettes de plus d’un botaniste célèbre. Il fallait 
bien être hardi marcheur et explorateur infatigable comme 
Louis Favrat, pour entretenir des relations et des échanges si 
suivis. Outre les nombreux correspondants privés, auxquels il 
adressait avec une libéralité et un désintéressement sans pareils 
les primeurs des récoltes de chaque année, il participa, comme 
membre, aux échanges de la société Vogéso-Rhénane, laquelle, 


LOUIS FAVRAT 933 


interrompue par la guerre franco-allemande, donna naissance 
à la Société suisse pour l’échange des plantes, a Neuchâtel. Par 
son excellente amie, Rosine Masson, décédée une année avant 
lui, et dont il fit la biographie pour le Bulletin de la Société 
vaudoise, il fut membre de la Société botanique de Copen- 
hague, ainsi que de «l’Association pyrénéenne » : c’est pourquoi 
les « bonnes plantes » suisses de L. Favrat se retrouvent dans 
un grand nombre d’herbiers européens. 


On comprend avec peine comment, à côté de ses nombreu- 
ses occupations, cet homme distingué parvenait à suffire à 
tous ses engagements. Outre l’enthousiasme pour la botanique 
et les courses, qui lui retrempait le cœur, c’est le sentiment 
du devoir qui lui a fait faire tant d’excursions. Pendant la 
bonne saison, il partait gaiement chaque samedi après-midi, 
avec la boîte de Jean Muret, un grand « cartable » et son légen- 
daire petit piolet, servant à la fois de bâton et de pioche. Après 
la course, souvent longue, il rentrait le dimanche très tard, et 
mettait en papier ses récoltes le même soir, pour ne pas man- 
quer à ses leçons le lundi. Quand arrivait l’époque impatiem- 
ment attendue des vacances, L. Favrat s’&chappait pour plu- 
sieurs semaines, soit aux Plans sur Bex, où il herborisait avec 
M" R. Masson, soit au Tessin, aux Grisons, soit, depuis la 
mort du D' Lagger, de Fribourg, dans le haut Valais, dont il a 
continué à explorer systématiquement les vallées latérales avec 
beaucoup de succès. Jusque dans ses dernières années, c’est lui 
qui relevait les progrès réalisés dans la « floristique » de la Suisse 
romande. Il les transmettait ensuite è M. le professeur Jäggi, à 
Zurich, et chacun sait combien était grande, dans ce travail, sa 
part personnelle. Lorsque son herbier fut considérablement 
augmenté par ses nombreuses récoltes, et par les plantes que lui 
avaient léguées ses amis Muret et Leresche, Favrat commença 
à étudier plus particulièrement les genres critiques, tels que 
Roses, Epervières, Ronces, Potentilles et Euphraises. Les belles 
publications sur les ronces qu’a faites son fils Auguste, le seul 


1 Auguste Favrat, Les ronces du canton de Vaud, essai monographique, 
« Bull. Soc. vaud. sc. nat. », XVII, N° 86, 1881. — Auguste Favrat, Cata- 
logue des ronces du sud-ouest de la Suisse. Ibid. XX1. N° 92, 1885. — Louis 
et Auguste Favrat, Rubi helvetie austro-occidentalis. presertim pagi 
Vaudensis. Lausanne, 1883. 


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CU RAT VS 


236 NÉCROLOGIES 


qui ait hérité de son goût pour la botanique, sont nées sous 
son influence, témoin un travail sur le même sujet publié en col- 
laboration par le père et le fils. 


Avec l’ardeur et le courage qui le distinguaient, L. Favrat 
parvint à réunir en peu de temps un matériel aussi complet que 
précieux de ces genres critiques. De cette manière son herbier à 
pris des proportions énormes au cours des années, et il contient 
de véritables monographies, à l’état de matériaux secs. Le temps 
lui a manqué malheureusement pour en faire l’étude et la 
publication. 


Il fut membre de la Société botanique suisse et membre cor- 
respondant de la Société botanique de Genève. Mais c’est sur- 
tout dans les rangs de la Société vaudoise des sciences naturelles 
et de la Société murithienne du Valais qu’il déployait son acti- 
vité. Il fit partie de la Société vaudoise depuis son retour à 
Lausanne en 1862, et la présida en 1884. Lorsque, il y a quelque 
temps, infirme déjà, Favrat voulut se retirer de la Société vau- 
doise, celle-ci, par une revision des statuts, créa des « associés 


_émérites » dont notre botaniste fut l’un des premiers. Membre 


de la Murithienne des 1865, société qu’il présida de 1883 à 1885, 
il en fut pendant de longues années l’un des piliers, soit comme 
rapporteur des herborisations, qu'il suivait très régulièrement, 
soit comme rédacteur du Bulletin. Les nombreux articles qu'il 
publia, dans les bulletins de ces deux sociétés, portent sur des 
plantes nouvelles, sur des espèces critiques, sur des collègues ou 
des amis. Il est réservé aux futurs monographes, des genres qu’af- 
fectionnait Louis Favrat, de mettre en évidence avec combien de 
sens critique pour la distinction des formes, et de finesse d’esprit, 
il avait récolté ses matériaux ; nous verrons alors combien il est 
regrettable que le défunt n’ait pas pu publier lui-même le ré- 
sultat de ses recherches. Comme le dit si bien M. Buser, c’est 
dans son herbier que réside la véritable importance de L. Fa- 
vrat comme botaniste; son herbier sera son monumeut et per- 
pétuera son nom, tant qu'on s’occupera de la flore de notre 
belle patrie. L. Favrat a eu la joie de voir une partie de ses « ma- 
tériaux monographiques » utilisés de son vivant; je veux parler 
de sa splendide collection de roses, qui ne comptait pas moins 


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LOUIS FAVRAT 957 


de 60 gros fascicules. M. F. Crépin, le célèbre rhodologue de 
Bruxelles, a revu tout ce matériel, et l’on peut dire sans exagé- 
ration aucune que cette magnifique collection, conservée au 
Musée botanique de Lausanne, grâce à la générosité de M. W. 
Barbey. de Valleyres, est la collection suisse la plus belle et la 
plus complète de ce genre. Quel dommage qu'il ne lui ait plus été 
permis d'entendre le jugement du monographe des « Euphrasia » 
sur ses matériaux ! M. le professeur Wettstein, de Prague, écri- 
vait dernièrement à M. le prof. Jäggi,a Zurich: « Vos matériaux 
sont parmi les plus précieux que j'aie vus jusqu’à ce jour, 
quoique à l'heure présente j'aie devant moi les Euphrasia de 
quarante-deux herbiers.» M. Jäggi, le conservateur de l’herbier 
de l'Ecole polytechnique, ajoute : « Et nous devons cela, pour 
la majeure partie, à l’herbier Favrat! » 


Dès 1889, Favrat sentit ses forces diminuer; il prévoyait 
avec douleur le moment où il ne pourrait plus faire de courses 
botaniques. Mais il luttait avec courage contre la faiblesse, et ne 
s’arretait que lorsqu’il y était contraint par ses amis, qui crai- 
gnaient que la fatigue ne lui fit du mal. Tous les participants, 
dont j'étais un, à la course botanique qu’avaient faite les élèves 
de l'Ecole polytechnique au val d’Anniviers en 1889, se souvien- 
dront de la peine que nous avons eue à faire monter Favrat 
sur un mulet pour atteindre Zinal. Malgré la chaleur torride et 
malgré une grande fatigue, L. Favrat ne cessait de nous héler 
du dos de sa monture, pour nous indiquer, ici une bonne rose, là 
un Hieracium rare. Le 14 avril 1892, il fit une dernière 
excursion botanique avec un certain nombre de ses anciens 
élèves, à Roche. Il nous fit revoir avec amour ses « bons coins », 
mais il n’avançait que fort péniblement; c’est avec des larmes 
dans les yeux qu’il me dit à la rentrée : « Mon cher ami, 
je crois que je viens de faire ma dernière excursion, mes jambes 
ne vont plus! » Dans le courant de l’été sa faiblesse augmenta 
de plus en plus. Il était malheureux, parce qu'il ne croyait pas 
remplir consciencieusement ses fonctions de conservateur du 
Musée. A moins que le temps ne fùt très mauvais, il venait 
journellement au Musée et usait ses dernières forces A la 
revision de l’immense collection de ronces de Ph.-J. Müller, 


2 
+ 


938 NÉCROLOGIES 


travail qu’il termina au mois de décembre 1892. Le dévouement. 
qu'il mettait à remplir ses fonctions de conservateur ne lui 
permettait plus de s'occuper de son propre herbier; il ne pouvait. 
plus comme autrefois travailler au coin du feu dans sa cham- 
brette, au 4° de sa maison de la rue de l’Ecole industrielle, 
entouré de sa bibliothèque et de ses fascicules de plantes, qui 
représentaient le travail suivi de 40 années! Pour ce motif et 
pour d’autres encore, il résolut de vendre sa collection; heureu- 
sement, ce fut l’Ecole polytechnique de Zurich qui en fit l’acqui- 
sition; elle alla combler une lacune très sensible del’ Herbarium. 
Helveticum. Favrat eut ainsi la consolation de savoir son 
herbier en bonnes mains, et de voir que l’œuvre de sa vie ne 
serait point perdue pour la postérité. 

Le départ de cet herbier a porté un dernier coup à sa santé 
déjà chancelante; L. Favrat n’a jamais pu s’en remettre et di- 
sait bien souvent : « Je suis malheureux! Depuis qu’il est « loin, » 
il me manque quelque chose. » A cette occasion je relèverai un 
fait, qui prouve une fois de plus les hautes qualités du défunt. 
En visitant son herbier, nous avons constaté qu’évidemment la 
partie collectionnée avant 1879 avait été fouillée et dépouillée 
par un fin connaisseur; les plus belles choses y manquaient. 
L. Favrat n’avait pas eu le temps depuis cette époque de com- 
bler les lacunes et d’intercaler ses nouvelles recoltes. Celles-ci 
se trouvaient disposées en file de paquets, année par année. Voici 
ce qui s’etait passe : 

Apres la mort de Gaudin, l’herbier de ce botaniste passa 
dans les mains de Schouttleworth, alors president de la Societe 
des sc. nat. de Berne, le m&me qui avait acheté les herbiers de 
Schulthess et de Römer. Ce dernier herbier a disparu, on n’en a. 
plus de nouvelles depuis longtemps. Après la mort de Schoutt- 
leworth, toutes ses collections furent achetées par le botaniste 
bien connu J. Gay, à Paris, élève et ami de Gaudin. Gay les 
légua plus tard aux Instituts scientifiques de France, mais son 
testament fut cassé par ses héritiers et les collections furent 
mises en vente. A cette époque on offrit l’herbier Gaudin, par 
l’entremise d’Oswald Heer, au conseil de l’Ecole polytechnique 
pour la somme de 6000 fr. L. Favrat relate aussi ' qu'il avait été - 


1 Bulletin Soc. vaud. sc. nat. XVIII, N° 84, 1880. 


LOUIS FAVRAT 939 


offert à l'Etat de Vaud pour la somme de 1500 fr. Quoi qu'il 
en soit, le prix en fut trouvé trop élevé et ce fut sir J.-D. Hooker, 
directeur des jardins royaux de Kew, qui en fit l’acquisition. En 
1878, M. W. Barbey travaillant à une monographie du genre 
Epilobium, s'était rendu à Kew pour y consulter les collec- 
tions '. « Là, dit Favrat, il eut l’occasion de voir l’herbier 
Gaudin. Considérant la valeur que possède l’herbier Gaudin, 
parce qu'il contient les types que ce dernier a décrits dans ses 
splendides ouvrages sur la flore suisse, M. Barbey demanda & 
sir Hooker s’il consentirait a s’en dessaisir et à quelles condi- 
tions. Sir Hooker entra obligeamment dans les vues de son 
interlocuteur, lui dit qu’il ne le vendrait pas, mais qu'il le 
donnerait; et c’est à ce titre de don purement gratuit que cet 
herbier a été cédé à l’Etat de Vaud. Il est entré au Musée bota- 
nique de Lausanne en novembre 1878, et M. le chef du 
département de l’instruction publique en a immédiatement 
accuse réception, avec remerciements, au généreux donateur. 
C'est alors que M. Barbey, heureux d’avoir réussi dans sa 
négociation, fit promettre à sir Hooker d’accepter, le cas 
echeant, une collection de plantes suisses, en retour de celles 
qu'il abandonnait; ce qui m’amène à dire quelques mots aussi 
de l’herbier que j’ai préparé des le 1° novembre 1878 et dont 
M. Barbey a supporté tous les frais. » 

Suit une description de l’herbier et de la façon dont il a été 
fait. L. Favrat dit bien qu’il a puisé dans son herbier les choses 
qu'il n’a pas pu se procurer par les courses que lui faisait faire 
M. Barbey, mais il néglige de dire qu'il y a Zellement puisé, 
qu'il n’a jamais voulu revoir cette partie de son herbier mutilé! 
Il termine en disant : 

« Le travail a été long et laborieux, mais je l’ai accompli 
galement, dans la mesure de mes forces, et s’il peut avoir quel- 
que utilité et qu'il représente dignement la flore de la patrie 
suisse, je m’estimerai largement récompensé. » 


Cette phrase caractérise l’homme, tel que nous l’avons connu: 
Savant modeste et travailleur consciencieux, il parlait de lui 
aussi rarement que possible. On a prétendu que L. Favrat était 


ı Cité d’après Favrat, loc. cit. pag. 8. 


240 NÉCROLOGIES 


timide. Je ne le croirai jamais. Cette apparente timidité n’était 
autre chose que de la modestie, et quand il s'agissait d’une opi- 
nion ou d’une chose qu'il avait reconnue bonne, il la défendait 
énergiquement et avec succès. Toute pensée de lucre, de profit, 
lui était étrangère ; une réclamation à faire l’effrayait, et 
plus d’une fois on a abusé de son désintéressement. Sal ma 
n’a pas protesté, ce n’est pas la timidité qui l’a retenu, mais sa 
bonté, les qualités rares de son cœur, qui l’empéchaient de vivre 
en inimitié avec qui que ce fût. Tous ceux qui l’ont connu ap- 
préciaient en lui une nature d’élite, aux idées très arrêtées en 
fait de religion et de politique. Il pouvait avoir pour cela des 
adversaires, mais non des ennemis. Preuves en soient les ma- 
nifestations spontanées de l’estime générale, lors de sa mort. 


Puissent-elles consoler sa famille et ses amis, du vide qu'il a 
laissé autour de lui! 


Lausanne, juin 1893. 


Da 
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SEN! 
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; SCIENCES PHYSIQUES E ET NATURELLES 


OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1893 


COMPTE ill Sl TRAVAUX 


 SOIXANTE- SEIZIEME SESSION 


SOCIÉTÉ HELVETIQUE | 


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LAUSANNE 


Les 4, 5 et 6 septembre 


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Er BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PELISSERIE, 18 
i LAUSANNE | PARIS 
GEORGES BRIDEL (sa G. MASSON 

Place de la Louve, 1 | | Boulevard St-Germain, 120 


Dépôt pour VALLEMAGNE, H. GEORG, a Baur 


180 


ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES 


OCTOBRE-NOVEMBRE-DECEMBRE 1893 


COMPTE RENDU DES TRAVAUX 


PRESENTES A LA 


SOIXANTE-SEIZIEME SESSION 


DE LA 


SOCIÉTÉ HELVETIOUE 


DES 


SCIENCES NATURELLES 


REUNIE A 


LAUSANNE 


Les 4, 5 et 6 septembre 


1893 


GENEVE 
BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PELISSERIE, 18 
LAUSANNE PARIS 
GEORGES BRIDEL G. MASSON 
Place de la Louve, 1 Boulevard St-Germain, 120 
Dépôt pour PALLEMAGNE, H. GEORG, a Baze 


1598 


tene 


SOIXANTE-SEIZIEME SESSION 


DE LA 


SOCIÉTÉ HELVETIQUE DES SCIENCES NATURELLES 


REUNIE A 


LAUSANNE 


Les 4, 5 et 6 septembre 1893. 


La Société helvétique des Sciences naturelles a tenu 
cette année-ci sa 76° session à Lausanne, où elle a trouvé 
l’accueil le plus chaleureux. Le Comité vaudois avait pré- 
paré un programme des plus attrayants; à côté des 
assemblées générales et des séances de sections consacrées 
aux communications originales des membres de la So- 
ciété, il avait organisé pour le second et le troisième jour 
deux conférences de M. le prof. Marc Dufour sur la phy- 
siologie des aveugles et de M. le prof. E. Yung sur la 
psychologie des escargots, lesquelles ont eu le plus grand et 
le plus légitime succès. Nous ne pouvons malheureuse- 
ment en rendre compte ici. Le champ d’action de la 
Société avait en outre été étendu pour cette fois par 
l’adjonction d’une section d’agriculture, a la disposition 
de laquelle ont été mises les belles installations de la sta- 
tion du « Champ-de-l’Air. » Les établissements que la 
ville de Lausanne crée l’un après l’autre en l’honneur de 
sa nouvelle Université ont largement ouvert leurs portes à 
leurs hôtes d’un jour, qui en ont admiré l'excellente or- 


4 SOCIETE HELVETIQUE 


donnance. La Société geologique suisse, qui avait fait dans 
les jours précédents une course très intéressante dans les 
prealpes du Chablais, et la Société de botanique ont tenu 
leurs assemblées annuelles pendant la durée du Congrès. 
Enfin, les séances générales et les séances de sections ont 
été riches en communications originales dans les diffé- 
rentes branches. La science a donc eu largement sa part; 
les banquets, les réunions familières et la belle nature ont 
eu aussi la leur. Une promenade en bateau à vapeur sur 
le haut lac, suivie d’une brillante réception au Grand- 
Hôtel de Territet, puis le lendemain une course en chemin 
de fer aux Rochers de Naye ont clos de la manière la plus 
agréable cette charmante réunion, qui a laissé à tous de 
beaux souvenirs. 

Nous adressons ici nos sincères remerciements au 
Comité annuel, et tout spécialement à son président, M. le 
prof. Renevier. 

La prochaine réunion aura lieu en 1894 à Schaffhouse, 
sous la présidence de M. le prof, Meister. 


Nous allons rendre compte maintenant des travaux 
présentés dans le cours de cette session en les classant 
suivant les branches de la science auxquelles ils se rap- 
portent. 


OT 


DES SCIENCES NATURELLES. 


Physique. 


Président d'honneur . M. GARIEL, prof. à Paris. 
Président : M. H. Durour, prof. à Lausanne. 
Secrétaire : M. Büxrer, pharmacien à Clarens. 


R. Pictet. De l’emploi méthodique des basses températures en biologie. — 
Amsler-Laffon. Niveau à pression d'air. — L. de la Rive. Transmission de 
l'énergie par un fil élastique. — C. Dufour. Mesure du grossissement des 
lunettes. — Gariel. Même sujet. — Kleiner. Développement de chaleur 
dans les diélectriques sous l’action des courants alternatifs. — Riggenbach. 
Relation entre la chute de la pluie dans une station et le relief du terrain. 
— Kahlbaum. Distillation des métaux dans le vide. — C. Galopin. Déplace- 
ment d'un corps sonore. — C.-E. Guye. Calcul des coefficients d’induction, 
— Chiaïs. Climats de localité. — Dutoit. Nouveau baromètre anéroïde. 


M. Raoul Picrer, de Genève, fait dans la premiere 
assemblée générale une communication très développée 
qui tient à la fois de la physique et de la physiologie, 
relative à l'emploi méthodique des basses températures en 
biologie. 

Après avoir examiné dans ses traits généraux le rôle 
des basses températures en physique et en chimie, nous 
avons voulu fixer les caractères spécifiques des mêmes 
facteurs thermiques en biologie, soit dans l’ensemble des 
phénomènes concernant les êtres vivants. 

Il importe, pour préciser ce champ d’investigations, de 
donner, dans la limite des connaissances actuelles, la 
définition de ce que l’on entend par la vie, par phenomene 
vital par opposition à un phénomène de l’ordre mécani- 
que pur, se passant dans les corps inorganiques. Cette 
définition, sous forme succincte, est bien difficile, elle a 


6 SOCIETE HELVETIQUE 


été vainement tentée par nombre de physiologistes ; nous 
ne pouvons pas voir en raccourci une pareille masse de 
phénomènes caractéristiques, le profil fuyant leur ôte 
toute netteté et pour être concis on devient incomplet et 
peu clair. 

Nous allons donc grouper une série de faits généraux 
que nous retrouvons dans tous les êtres vivants, sans 
exception. La somme de ces caractères servira utilement 
de définition. 

1° Tous les êtres vivants, plantes ou animaux, nous 
apparaissent sous la forme de /ypes spéciaux appelés espe- 
ces. Le nom de l’espèce doit accompagner n’importe quel 
étre connu, vivant ou mort. 

L’etude des transformations successives des espèces, 
ou le darwinisme, ne fait qu’illustrer ce fait général. 

2° Chaque individu représente toujours une unité ayant 
une valeur intrinsèque. 

3° La conscience de sa propre existence par l'individu 
n’est pas nécessaire; chez les animaux supérieurs et chez 
l’homme en particulier, elle est le fait normal. 

4° Les phénomènes physico-chimiques qui se passent 
dans la profondeur des tissus des êtres vivants paraissent 
constituer comme résultante un eat d'équilibre stable qui 
correspond à la vie normale des êtres et garantit leur 
individualité contre la somme des forces extérieures. 

5° La vie normale des êtres représente toujours trois 
phases : la naissance et la croissance jusqu’à l’âge adulte, 
la vie normale, la vieillesse se terminant par la mort. 

6° Les maladies, dans le sens le plus général du mot, 
sont produites par toutes les influences quelconques qui 
troublent l'équilibre stable des phénomènes vitaux, au delà 
des limites qui peuvent être assignées comme normales. 


DES SCIENCES NATURELLES. 7 


7° Les phénomènes vilaux eux-mêmes, ramenés à leur 
expression la plus simple, sont toujours caractérisés par 
des phenomenes chimiques et pas physiques. 

Pour les plantes on trouve la cellule absorbant sous 
l'influence de la lumière l’acide carbonique de l’air ou de 
l’eau et le décomposant en carbone fixé et en oxygène 
rendu à l’extérieur. 

Pour les animaux, on distingue aussi la cellule absor- 
bant l'oxygène de l’air et le fixant aux substances qui 
s’introduisent dans cette même cellule par endosmose. 

La nutrition et la respiration des cellules, voilà les deux 
phénomènes constants chez tous les êtres vivants. 

Tous les mouvements volontaires ou non, toutes les 
perceptions sensorielles dus au système nerveux, sont des 
caractères variables et peuvent complètement faire défaut 
sans que la vie puisse être considérée comme absente ou 
éleinte. 

Après avoir rappelé, dans ce qui précède, les faits qui 
nous paraissent dominer la biologie et qui doivent partout 
et en toute occasion se manifester pour qu’on puisse dire 
avec certitude, 2 y a là un phenomene vital, nous allons 
voir de quelle façon on peut organiser les recherches sur 
l’influence spéciale des basses températures sur les phéno- 
menes vitaux. 


A. Expériences sur les animaux vivants. 


On choisit des spécimens bien normaux des différentes 
espèces d'animaux : mammifères, mammifères hibernants, 
oiseaux de différents climats, batraciens, ophidiens, insec- 
tes, infusoires, microbes, etc., etc. Ces animaux sont 
d’abord bien étudiés dans leur vie normale, nourriture, 


8 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


respiration, travail musculaire, sécrétions de toutes 
espèces. 

Cela fait, on plonge brusquement un de ces individus 
normaux dans le puits frigorifique décrit précédemment et 
qui se compose d'une enceinte assez spacieuse, dont les 
parois, à double enveloppe, sont maintenues à une tempé- 
rature basse variant à volonté entre 410° et —165° 
ou —200° par l’emploi des liquides volatils y compris 
l’air atmosphérique liquéfié. L’animal est ainsi influencé 
par son propre rayonnement, il perd sa chaleur et l’on 
observe alors l'effet, sur l’ensemble de l’organisme, de ce 
facteur perturbateur. 

On note : 

la respiration, sa fréquence; 

le pouls, ou la fréquence des battements du cœur; 

la température, à différentes parties du corps; 

les sécrétions diverses, des reins, etc. ; 

les variations apparentes dans la sensibilité et la mobi- 
lité des membres. 

En un mot on prend un schéma complet de tout l’en- 
semble des phénomènes vitaux qui sont la résultante de 
l’état normal, modifié par un facteur puissant agissant 
subitement sur cet organisme. 

Avant de donner les résultats obtenus ainsi sur quel- 
ques animaux, nous continuerons ce programme d’ex- 
périences que nous suivons actuellement dans nos 
recherches. 

Les expériences faites à plusieurs températures diffe- 
rentes permettent de constater l'importance des désordres 
organiques apportés par l’abaissement de température et 
la réponse spontanée que la nature oppose à cette influence 
qui menace l'existence de l'individu. 


DES SCIENCES NATURELLES. 9 


On connaît ainsi l’étendue de la zone où l’équilibre 
stable est possible et dans quelles limites il peut être main- 
tenu ou modifié. 

Inutile d’ajouter qu’une analyse rigoureuse des gaz 
absorbés par la respiration de l’animal, avant et pendant 
l’expérience, permet de connaître avec précision la fixa- 
tion en poids de l’oxygène par le sang et les muscles. 

Après avoir examiné l’effet du froid sur tout l’orga- 
nisme, on peut étudier l’action locale soit sur les muscles, 
soit sur le système nerveux, soit enfin sur le système glan- 
dulaire. 

La valeur des sécrétions et la plus ou moins grande 
rapidité des phénomènes d’assimilation et de désassimi- 
lation sont sous l'influence directe des changements de la 
température ambiante. 

En observant ces effets, si divers, si variés des grands 
froids, nous avons été amené à faire in anima vili une 
expérience bien involontaire sur les brûlures par le froid. 

Lorsqu'un contact, même de courte durée, vient à 
s’etablir accidentellement entre les parois métalliques du 
puits frigorifique au-dessous de —80° et la main ou un 
point quelconque du corps, on ressent une douleur vive, 
comparable à la piqûre d’une guépe. Il est rare que la 
brülure soit très petite, elle occupe généralement au mini- 
mum un centimètre carré de surface, souvent plus. 

Nous avons constaté, sans aucune exception, que ces 
brûlures par le froid présentent une allure dans la guérison 
toute différente des brûlures par le chaud. 

Les accidents survenus ainsi, soit à moi, soit à quel- 
ques-uns de mes assistants, nous ont permis d'étudier 
les brûlures à deux degrés. 

Dans le premier degré, la peau rougit fortement et se 


10 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


violace le lendemain. La tache augmente du double géné- 
ralement dans les jours suivants. 

On ressent une démangeaison des plus pénibles sur la 
tache rouge et sur tous les tissus environnants. Il faut 
plus de cinq à six semaines pour que la tache disparaisse 
définitivement. 

Si la brûlure a été plus grave, avec un contact plus 
prolongé, ou rendu plus parfait par de l’alcool, de l’éther 
ou de l’air atmosphérique liquide, etc., etc., la brülure 
est du second degré. 

La peau se détache très vite et toutes les parties refroi- 
dies agissent comme des corps étrangers. 

Ils provoquent la suppuration ; celle-ci est longue, opi- 
niàtre et ne semble pas accélérer la reconstitution des 
tissus. 

Ces plaies sont toujours de forme maligne, elles cicatri- 
sent très lentement, jamais d'une façon analogue aux 
plaies dues aux brülures par le feu. 

Le caractère spécifique de ces plaies réside justement 
dans la perte du pouvoir de reconstitution des tissus 
gelés. La vie semble s'être retirée de la partie refroidie. 
Tandis que j'avais une fois, à la main, une plaie de 
second degré, due à une gouttelette d’air liquide, je me 
suis écorché assez sérieusement la même main. L’écor- 
chure était guérie en dix, douze jours, tandis que six mois 
plus tard la plaie de la brülure par le froid était encore 
ouverte. 

Dans toutes les expériences sur l’action des basses 
températures sur les animaux vivants, nous préconisons 
presque, à l'exclusion de tout autre système, l'emploi du 
rayonnement dans l'air sec. Les bains, ou immersion 
dans les liquides froids, sont des moyens si brutaux et à 


DES SCIENCES NATURELLES. 14 


action si traumatique qu’ils paralysent les effets spécifi- 
ques que l’on veut étudier. 

Comme je faisais un jour des essais avec un bain concen- 
tré de chlorure de calcium à — 30° ou — 35°, un chat de 
taille moyenne tomba accidentellement du toit ouvert 
dans ce bain; il s’y congela tellement vite les pattes que 
toutes les griffes sortirent raides au dehors; l’animal est 
mort presque subitement. 

On sait que les animaux peuvent respirer l’air sec 
chaud dans une étuve portée à + 100 et + 110° sans 
mourir ni même être brüles. 

De même dans les puits frigorifiques, l’air à — 100 ou 
— 130 peut être respiré par les mammifères sans acci- 
dent autre que les influences caractéristiques que l’on 
désire observer. 

Ainsi, dans cette premiere série d'expériences, on en- 
registre avec soin l’effet immédiat produit par le milieu 
froid sur l’animal vivant, et cela pour tous les types des 
espèces animales connues. 

Ces expériences bien dirigées, lorsqu'elles seront com- 
plètes et accompagnées de toutes les analyses chimiques 
concernant les sécrétions obtenues sous l'influence des 
variations de températures, pourront peut-être conduire 
à des méthodes thérapeutiques nouvelles de certaines 
maladies. 

On sait déjà se servir des refroidissements locaux par 
les bâtons d’acide carbonique solide, pour la guérison 
des sciatiques. 

D'après certains résultats obtenus aujourd'hui, je 
pense que plusieurs genres de maladies d'estomac et de 
paresses de digestion et de sécrétion peuvent s’amender 
sous l’action méthodique des basses températures conve- 
nablement utilisées. 


42 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


Dans les expériences progressives du froid sur la série 
des différentes espèces animales il faudra noter l’ordre 
dans lequel les principales fonctions se modifient. 

Pour les ötres supérieurs on devra en particulier enre- 
gistrer avec soin : 

4° L’état mental, l’action de la volonté, de la mémoire, 
les perceplions diverses, la vitesse des mouvements ré- 
flexes, la valeur de l'erreur personnelle pour l’homme, 
les variations dans l'intensité des sensations, les limites 
du pouvoir musculaire, l’anesthésie progressive de la 
peau, etc., etc. 

20 Pour les êtres chez lesquels le contrôle des phéno- 
mènes psychiques est impossible, il faut surtout s’attacher 
aux mouvements observables des différents éléments 
mobiles : cils vibratiles, mouvements réflexes dus à la 
douleur et aux excitations électriques, dilatation de l'iris, 
mobilité des membres, mouvements péristaltiques de l’in- 
testin, etc.. etc. 

3° Autant que possible, il faudra aussi enregistrer les 
effets produits par le méme milieu refroidi au méme degré 
sur le même type d'animal pris dans les trois phases ca- 
ractéristiques de sa vie, jeunesse, dge mûr, vieillesse. 

On constatera ainsi les points faibles de chaque phase 
et l’action spécifique des basses températures sur l’orga- 
nisme s’accentuera encore plus. 

4° Au fur et a mesure que l’on descend dans la série 
des êtres, les mouvements vitaux se simplifient pour en 
arriver aux actions chimiques élémentaires des cellules. On 
touche aux infusoires et aux microbes. 

Leur développement sous l'influence des basses tem- 
pératures doit être surveillé avec tout le soin que 
comporte aujourd'hui la micro-biologie; l'effet du froid 


DES SCIENCES NATURELLES. 13 


sur une longue série d'êtres, tous soumis à ces influences 
perturbatrices, peut être entrepris, grâce à l’extraordi- 
naire rapidité de la reproduction de ces germes, bacilles 
et microbes. 

Les spores, les diatomées desséchées, les foraminifères, 
et tous ces êtres qui jouent un rôle analogue à celui des 
graines dans le règne végétal, peuvent donner lieu aux 
expériences les plus concluantes sur certains problèmes 
de la vie, que nous exposerons comme conclusion de ce 
mémoire. 


B. Expériences sur les végélaux vivants. 


De même que pour les animaux, nous devons tracer le 
cadre des expériences concernant les plantes et tous les 
végétaux. 

Pour chaque plante, depuis le sommet de l'échelle, 
avec les dicotylédones, les marronniers, les chênes, au 
bas de l’étage des cryptogames et des algues, il faut exa- 
miner avec précision les variations des phénomènes vi- 
taux dus au refroidissement. 

Dans cette catégorie d'êtres on trouve les mêmes règles 
et les mêmes faits que pour les animaux : 

Les plantes munies de leurs feuilles et en pleine florai- 
son sont aussi frileuses, si ce n’est plus, que les mammi- 
fères les plus délicats ! 

Si on les plonge, même un peu de temps, dans l’atmo- 
sphère glacée, elles périssent avec une vitesse effrayante. 

Il est donc nécessaire de graduer le froid et son inten- 
sité avec non moins de précautions que pour les animaux. 

L'observation simultanée de l’action de la lumière du 
soleil sur la chlorophylle et celle de la chlorophylle sur 


14 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


l’acide carbonique au méme instant, est de la plus haute 
importance, car c'est le phénomène capital caractérisant 
la vie végétative des plantes. L'observation des effets du 
froid sur les racines, les bourgeons, les fleurs, l’évapora- 
tion, etc., etc., devra être consignée pour les différents 
états d’âge des végétaux. Enfin une étude toute spéciale 
de l’action des grands froids sur les graines permettra de 
rapprocher dans une même série d'observations les végé- 
taux à leur origine et les animaux en germes. 

Nous venons de tracer dans ses traits principaux le 
programme que nous avons adopté pour les recherches 
biologiques dans notre laboratoire. 

Il suffit de la simple lecture pour voir d’emblée que 
plusieurs années de travail, la vie même d’une série d’ob- 
servateurs, ne suffiraient pas à le remplir et à l’épuiser. 

Nous voulons donc simplement glaner quelques résul- 
tats, encore égrenés, puisés dans la première serie d’expé- 
riences, ayant pour objet une vue d’ensemble prise un peu 
au hasard au milieu de cet immense domaine. 

J'ai pensé qu’il convenait, avant d’attaquer ces pro- 
blèmes en coupe réglée, de faire ce que l’on fait pour les 
mines, on fore des puits de sondage en différentes pla- 
ces pour connaitre la puissance du filon; ensuite on ouvre 
les galeries. 

En tête du questionnaire que chaque homme porte 
comme bagage, toute sa vie durant, on trouve toujours 
quelque question ayant un caractère philosophique, sur 
le confin de la métaphysique et de la science pure. Une 
de ces interrogations puissantes est celle-ci : Qu'est-ce 
que la vie? d’où vient-elle? Est-ce quelque principe spé- 
‚cial tombé, on ne sait d’où, spontanément sur terre et qui, 
tout à coup, a organisé la matière, créé ces types spé- 


DES SCIENCES NATURELLES. 15 


ciaux, donné à chaque être ce pouvoir mystérieux de pro- 
créer lui-même de nouveaux êtres semblables à lui ? 

La vie peut-elle être appelée spontanément dans la 
matière inerte ? 

La vie a-t-elle pour emblème ce feu sacré des vestales 
brülant toujours sur l’autel ? 

Si ce feu vient à s’eteindre, comment le rallumer ? 

Ce problème de la vie est un des plus anciens, il reste 
toujours un des plus modernes ; on peut dire cependant 
que la solution a fait un pas en avant sous l'influence 
des basses températures et de leur emploi méthodique en 
chimie et en biologie. 

Nous allons d’abord exposer les résultats généraux 
obtenus durant des recherches qui remontent déjà à bien 
des années et s’échelonnent de 1869 à 1891. Une partie 
de ces expériences ont été faites en collaboration avec 
MM. Casimir de Candolle, Édouard Sarasin et E. Yung, 
du Bois-Reymond, Bertin, Susani, etc., etc. 

D’autres, toutes récentes, complètent quelques termes 
de la série. 


RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX. 


Mammifères supérieurs. Le chien a été l'animal choisi 
pour quelques recherches. 

Un chien de taille moyenne pesant 8 kilogrammes et 
demi environ, à poils ras, est placé dans le puits frigori- 
fique refroidi à — 90°, — 100°. Les appareils fonction- 
nent de telle sorte que cette température est constante. 

Le chien est placé sur son fond de bois garni d’un sac 
de toile. Sa queue et son museau ne touchent pas les 
parois métalliques du puits, tendues à l’intérieur d’un 


16 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


cylindre de toile formé par les parois d’un grand sac 
relevées tout autour de l’animal. 

Dans cette expérience un thermomètre est fixé dans 
l’aîne du chien, dont la patte de derrière est solidement 
fixée contre l'abdomen avec plusieurs doubles de flanelle. 

La peau ayant été rasée, un excellent contact est éta- 
bli entre le réservoir du thermomètre, ayant une forme 
cylindrique, et la circulation générale de la bête, la fla- 
nelle et la position du chien font que le réservoir du ther- 
momèire occupe à peu pres la position centrale du puits 
frigorifique et qu’elle se trouve très protégée contre le 
rayonnement. La tige du thermomètre est assez longue 
pour permettre des lectures continues à 35 centimètres 
au-dessus du chien. 

Voici maintenant les observations générales recueillies. 
Nous ne donnons pas de chiffres de détails, nous en 
tenant seulement à la marche des phénomènes. 

La température du chien étant normale et l’animal 
ayant mangé deux heures avant le début de l'expérience, 
on introduit le chien dans le puits refroidi à — 92°. 

Dès la première minute on observe une augmenta- 
tion progressive de la rapidité de la respiration et de la 
fréquence du pouls. 

Ces accélérations vont en s’accusant pendant 12 à 
13 minutes, à mon étonnement je constate d'abord au 
thermomètre une augmentation de température d'environ 
un demi-degre. 

L’animal donne des signes d’agitation. 

Après 25 minutes, la température est lentement reve- 
nue à son point de départ. 

Le chien mange avec avidité du pain qu'il refusait pé- 
remptoirement avant le début de l'expérience. 


DES SCIENCES NATURELLES. 17 


La respiration est toujours très active, fréquente et 
profonde. 

Après 40 minutes, les extrémités des pattes sont très 
froides, mais la température s’est maintenue à peu près 
constante, oscillant avec deux à trois dixièmes de degré 
près autour de + 37°. 

Après 1 heure 10 minutes, le chien ne marque plus 
d’agitation sensible, mais respire fort et tend à faire quel- 
ques mouvements avec les pattes maintenues par les cor- 
des, efforts suivis de calmes complets, sauf la respiration. 

La circulation est un peu plus rapide que précédem- 
ment, on sent les pulsations du cœur bien nettes à l’ar- 
iere carotide. 

Les extrémités se refroidissent encore plus. 

Pendant la demi-heure suivante la béte a mangé en- 
viron 100 grammes de pain et les conditions générales 
indiquées plus haut ont peu varié. La température s’est 
abaissée d’un demi-degré tout au plus. 

Tout à coup, en quelques instants, la respiration se 
ralentit, le pouls devient fuyant et la température s’abaisse 
avec rapidité. 

Vers 22° on retire l'animal sans connaissance du 
puits et tous les soins pour le rappeler à la vie sont inu- 
tiles. 

L’extrémité des pattes est déjà gelée. 

Le chien est mort en moins de deux heures par rayon- 
nement de sa chaleur, et par les effets perturbateurs cau- 
sés par ce refroidissement excessif. 

D'autres animaux, chiens et cochons d'Inde, ont tou- 
Jours manifesté, dès leur entrée dans le puits frigorifique, 
cette augmentation dans la fréquence de la respiration et 
des battements du cœur; dans les cas observables, une 

2 


48 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


légère élévation de la température intérieure s’est 
toujours produite. 

Nous pouvons conclure de là que l'équilibre stable des 
mammifères vivants provoque dans l'organisme normal, 
en face de ce facteur subit, une réaction formidable. 
Lorsque l'individu menacé perd sa chaleur par rayonne- 
ment avec une telle énergie, il semble que la conservation 
automatique de l'animal provoque une absorption d’oxy- 
sène plus que normale; les fonctions de la digestion 
repartent avec vigueur et, à la menace des effets du froid, 
les organes répondent par un travail inverse : une sur- 
production de chaleur et d'énergie. 

Probablement que les tissus connectifs, les graisses, ete., 
se réabsorbent rapidement pour donner au sang les prin- 
cipes hydro-carburés attaqués par l'oxygène; l'apparition 
de la faim a toujours été signalée après un quart d’heure 
d'expérience. 

Lorsque la déperdition de chaleur devient toujours 
plus considérable, l'individu organisé inconscient fait le 
sacrifice des membres périphériques. La circulation s’ar- 
rête dans toutes les extrémités, elles sont mortes les pre- 
mières. 

Puis, presque tout à coup, la circulation centrale s’ar- 
rête elle-même, lorsque l’abaissement de la température 
est à 8° à 10° au-dessous de la normale. La chute finale 
brusque indique et prouve l’énergie du combat engagé par 
l'individu vivant contre le facteur qui vient perturber 
l'équilibre vital. 

Une étude approfondie de ces phénomènes reste à 
faire, car elle est d’un enseignement capital relativement 
à certaines fonctions du système nerveux central, et sur 
les causes de la combustion lente dans la circulation 
sanguine. 


DES SCIENCES NATURELLES. 19 


Refroidissement d’un organe. 


J’ai essayé sur moi-même l’effet du refroidissement de 
la main par rayonnement. 

J'ai plongé le bras nu jusqu’au-dessus du coude dans 
le puits frigorifique maintenu à — 105° sans toucher les 
parois métalliques. On sent sur toute la peau et dans 
toute l’épaisseur des muscles une impression tout à fait 
caractéristique et spéciale qu'aucune description ne peut 
faire entendre. On éprouve une sensation, pas désagréable 
d’abord, mais qui le devient peu à peu et dont le siège a 
l’air d’être l’os central ou le périoste. 

Le mot «se refroidir jusqu'à la moelle » semble prendre 
une signification nouvelle et vécue. Au bout de 3 à 4 mi- 
nutes la peau du bras est un peu violacée, mais la dou- 
leur devient forte et gagne surtout les parties profondes. 
Au bout de 10 minutes, après avoir sorti le bras du puits 
frigorifique, on éprouve en général une forte réaction 
avec cuisson superficielle de la peau. 

En maniant longtemps de la neige avec les bras nus, la 
réaction cutanée subséquente ressemble, en plus affaibli, 
a cette Cuisson qui apparaît à la fin de l’expérience 
décrite. 

Nous avons déjà parlé des brûlures par le froid au pre- 
mier et au second degré, nous n’y reviendrons pas ici. 


Expériences sur les Poissons. 


Les poissons rouges, les tanches et généralement les 
poissons d’étangs d’eau douce peuvent être complete- 
ment gelés puis dégelés sans mourir. L’experience de- 
mande cependant à être faite avec ménagement. 


20 SOCIETE HELVETIQUE 


Si l’on congele lentement, dans une atmosphère de 
— 8° à — 15°, des poissons de cette catégorie, en ayant 
eu la précaution de laisser ces poissons quelque vingt- 
quatre heures dans de l’eau à 0°, on peut former un seul 
bloc compact de cette eau et des poissons qu'elle contient. 

En brisant une partie de la glace et mettant à nu un 
de ces animaux, on constate qu'on peut le casser en 
petits morceaux comme s’il était lui-même fait de glace. 

On peut donc admettre que tous les poissons du même 
bloc ont la même apparence intérieure et qu'ils sont tous 
gelés au même degré. 

En laissant lentement fondre cette glace et les poissons 
qu'elle renferme, on voit ceux-ci nager après comme 
avant, sans aucun signe de malaise apparent. 

Au-dessous de -—20° l'expérience ne réussit plus avec 
les poissons rouges et les tanches. 

Nous n'avons pas examiné encore la série des pois- 
sons à cet égard. 


Expériences sur les Batraciens. 


Les grenouilles subissent un refroidissement et une 
congélation de — 28° sans crever. 
A — 30° et — 35° la plupart cessent de vivre. 


Expériences sur les Ophidiens. 


“Jai refroidi un serpent commun des champs, appelé 
vulgairement lanwoui, à — 25°, il a survécu, mais, 
refroidi une seconde fois à — 35°, il est mort. 


Expériences sur les Scolopendres. 


J'ai refroidi à — 40° trois scolopendres qui ont par- 


DES SCIENCES NATURELLES. 21 


faitement résisté au traitement et ont vécu une fois 
dégelés. 

Soumis à — 50° il ont aussi résisté. 

Refroidis une troisième fois à — 90° ils sont morts 
tous les trois. | 


Expér iences sur les escargots. 


Ayant refroidi trois escargots, fournis par M. le prof. 
E. Yung de j'Université de Genève, dont deux présen- 
taient quelques fissures à la plaque fermant leur coquille, 
nous les avons refroidis à — 110° à — 120° pendant 
bien des jours. 

Les deux escargots légèrement fendus sont morts, celui 
qui était intact a survécu au traitement et a échappé à la 
mort. 


Expériences sur les œufs d'oiseaux. 
p 


Tous les ceufs d’oiseaux refroidis au-dessous de — 2° 
a — 3° meurent et ne peuvent être couvés; si on ne les 
refroidit que jusqu’a — 1°, ils survivent. 


Expériences sur les œufs de grenouille. 


Ces œufs, refroidis lentement à — 60°, peuvent re- 
vivre et donner éclosion aux têtards. Si le refroidissement 
est brusque ils meurent. Il est très essentiel de mettre au 
minimum plusieurs heures pour obtenir l’abaissement 
complet de la température. 


Expériences sur les œufs de fourmis. 


Ces œufs, pris pendant la saison chaude, sont très 
sensibles au froid. 


22 SOCIETE HELVETIQUE 


Suivant l’etat d’avancement de la larve de l’insecte 
dans l’œuf, le refroidissement peut être plus ou moins 
grand. 

Entre 0 et — 5° tous les œufs ont été tués. Nous 
avons eu aussi des ceufs avancés tués par une tempéra- 
ture de + 5° maintenue quelques heures. 


Expériences sur les œufs de ver à soie. 


Nous avons fait un très grand nombre d’expériences 
grâce à une installation industrielle que nous avons orga- 
nisée en Italie septentrionale pour la conservation des 
graines de ver-à-soie. 

Ces œufs sont assez résistants, surtout si dès la ponte 
ils n'ont jamais eu de commencement de développement. 
Lorsque ces œufs pondus sont placés immédiatement 
dans la chambre froide, on peut les refroidir à — 40° 
sans leur faire perdre leur pouvoir de développement. Il 
se passe même dans ce cas un phénomène intéressant : 
les œufs refroidis, puis soumis aux conditions de tempé- 
rature normale pour leur éclosion des que le printemps a 
garni les mùriers de leurs feuilles, ne présentent presque 
jamais les maladies si fréquentes aux œufs de vers-à-soie 
abandonnés à eux-mêmes et subissant plusieurs mois 
durant les fluctuations des températures ambiantes. 

Les parasites de toutes espèces, vrais microbes des 
œufs du ver, ne trouvent pas dans ces conditions un 
terrain favorable à leur culture et la chenille sort indemne 
de tous ces accidents si redoutables pour elle et si redou- 
tés par toute l’industrie de la soie. 

Le refroidissement artificiel des œufs de ver-à-soie est 
entré dans la grande industrie, vu ces avantages bien 
positifs. 


DES SCIENCES NATURELLES. 23 


Expériences sur les Infusoîres. 


Des rotiferes, et toute la serie ordinaire des infusoires 
qui se développent normalement par le séjour de quelque 
durée de végétaux dans l’eau stagnante, ont été gelés 
dans l’eau où ils pullulaient, puis abaissés a — 80° et 
— 90°. A cette température, maintenue pendant près de 
24 heures, une grande partie des habitants sont morts. 

A — 60°, au contraire, ils ont tous vécu, autant que 
leur dénombrement était possible. 

Une dernière experience faite a — 150°, — 160° n’a 
plus laissé dans l’eau dégelée que des cadavres. 


Expériences sur les protozoaires, les microbes et les graines, 
les diatomées, etc., etc. 


Grâce à l’obligeance de M. Casimir de Candolle et de 
quelques autres naturalistes, j'ai pu me procurer à diffé- 
rentes reprises des graines sèches en bon état d’une foule 
de plantes diverses. 

De même, grâce à quelques naturalistes : MM. Fol, 
Miguel, E. Yung, MM. Pasteur et Roux de Paris, 
M. le prof. Koch de Berlin, etc., ete., j'ai pu rassembler 
une collection complete de microbes, de diatomees, de 
microcoques, de bacilles, de spores, dont la nomenclature 
serait ici fastidieuse. 

Plus de 30 à 35 microbes, un plus grand nombre de 
graines, de diatomées, etc., etc., ont été soumis, dans une 
série d'expériences, à des températures de plus en plus 
basses. 

Une partie de ces recherches ont déjà été publiées dans 
les Archives, les dernières expériences faites à Berlin sont 
encore inédites. 


94 SOCIETE HELVETIQUE 


Dans toutes ces recherches, sans exception aucune, les 
refroidissements les plus excessifs et les plus prolongés 
ont donné des résultats négatifs; c’est-à-dire que les ger- 
mes, graines. microbes, spores, bacilles, diatomées, mi- 
crocoques, etc., etc., se sont tous développés après ces 
refroidissements comme ils le font normalement, sans 
aucune différence appréciable. Les spores ont donné 
naissance à toute la série de leurs bacilles, les diatomées 
ont émis leurs filaments protoplasmiques ou pseudopodes, 
les graines ont germé et poussé des bourgeons et des 
plantes vigoureuses, etc., etc. En un mot, les graines et 
les œufs des animaux, qui leur servent de parallèles 
dans l’autre règne, semblent défier les froids les plus 
intenses. 

Dans la dernière série d'expériences, les graines et les 
bacilles ont été placés à pres de — 200° dans l'air 
liquéfié et se sont développés de la même façon que les 
mêmes graines et germes conservés aux températures 
extérieures. 

Les cils vibratiles du palais des grenouilles soumis aux 
mêmes expériences ont cessé de vibrer lorsque le froid a 
dépassé — 90°. Jusque-là, une fois réchauffés et dégelés, 
ils recommencaient a exécuter leur mouvement pendu- 
laire. 

Les vaccins seuls et les cultures connues sous le nom 
de ptomaines, à l’exception de toutes les substances orga- 
nisées, semblent beaucoup souffrir des grands froids. Les 
vaccins deviennent stériles. On sait du reste que les vac- 
cins ne contiennent pas de microbes ni de spores. L’in- 
fluence des basses températures trace ainsi une ligne de 
démarcation intéressante entre ces grandes classes de 
substances virulentes: les microbes et les vaccins. 


DES SCIENCES NATURELLES. 29 


CONCLUSIONS. 


Il se dégage de cette première série d’observations, 
encore bien incomplete et remplie de lacunes, quelques 
conséquences générales que nous essayerons de résumer 
ICÌ. 

1° Il est certain que plus on prend les phénomènes 
vitaux & leur origine, dans les organismes les plus simples 
et les plus primitifs, plus le refroidissement peut être 
poussé loin, sans amener plus tard de modifications 
appréciables dans le développement des individus refroidis. 

2° En formant une échelle des êtres, depuis les plus 
inférieurs jusqu'aux mammifères, on constate qu'une 
échelle analogue établit les températures minima que ces 
êtres peuvent supporter. Au fur et à mesure que l’orga- 
nisation se complique, les froids intenses deviennent plus 
à redouter pour l'individu. 

3° Chez les animaux supérieurs le refroidissement 
brusque dans un bain d’air froid provoque une réaction 
énergique, très caractéristique et qui pourra peut-être 
conduire à des méthodes thérapeutiques utiles à l’homme 
dans certaines maladies. 

4° Enfin une conclusion d’un ordre philosophique se 
dégage de cet ensemble de faits relativement aux idées 
générales qu'on peut se faire sur la vie. 

Nous avons démontré qu'aux basses températures voi- 
sines de — 100° tous les phénomènes chimiques sans au- 
cune exception sont anéantis et ne peuvent plus se pro- 
duire. Donc les actions chimiques qui, par principe méme 
et définition, doivent se manifester dans la profondeur 
des tissus, pour que nous puissions y reconnaître la pré- 


26 SOCIETE HELVETIQUE 


sence de la vie, sont supprimees ipso facto a — 200° dans 
tous les germes, graines, spores, etc., etc. 

Nous nous trouvons ainsi au moment où l'on réchauffe 
ces organismes refroidis à — 200°, dans d'excellentes 
conditions pour caractériser un des côtés principaux de 
la vie, à savoir si elle prend naissance spontanément dans 
un organisme mort preexistant. 

Si la vie, semblable au feu des vestales, devait dispa- 
raître à jamais de l’organisme une fois qu’on l'aurait 
laissée s’éteindre, ces germes une fois morts (et ils le 
sont à — 200°) devraient rester morts! Au contraire, és 
vivent, ils se développent comme si ce refroidissement 
n'avait pas eu lieu. 

Donc la vie est une manifestation des lois de la Nature 
au même titre que la gravitation et la pesanteur. Elle est 
toujours là, elle ne meurt jamais, elle demande pour se 
manifester l’organisation préexistantz. Celle-ci obtenue, 
chauffez, mettez l'eau, la lumière, et de même qu'une ma- 
chine à vapeur dans ces conditions se met à fonctionner, 
le germe vivra et se développera. On sait que jusqu’à ce jour, 
ni spontanément, ni artificiellement, l'homme n’a jamais vu 
sous ses yeux se former ce premier organisme où la vie 
jaillit comme d’un puits artésien. Pour créer cet orga- 
nisme, il faut jusqu’à ce jour s'adresser à la vie, et voilà 
pourquoi ie cercle est encore vicieux, la question reste 
ouverte. 

Si l’on pouvait créer de toutes pièces une structure orga- 
nisée morte, les conditions physico-chimiques suffiraient 
pour y développer tous les phenomenes vitaux de la vie 
végélative. 

Ajoutons immédiatement que tous les phénomènes de 
l'ordre psychique ne sauraient jamais être produits ni 


DES SCIENCES NATURELLES. 937 


expliqués par le seul mouvement de la matière organisée. 

L’etude des phénomènes vitaux par l’emploi méthodi- 
que des basses tempéralures permet donc de faire rentrer 
la vie au nombre des forces constantes de la Nature. 


Dans la séance de la section de physique, M. AmsLER- 
LAFFON décrit un niveau à pression d’air de son inven- 
tion. Les méthodes permettant de mesurer avec exacti- 
tude et rapidité les hauteurs des niveaux des eaux 
intéressent à la fois les sciences physiques et l’art de 
l’ingénieur. La mesure directe de la hauteur du niveau 
au moyen d’une règle plongée dans l’eau ou touchant 
sa surface est employée souvent dans la pratique, mais 
elle est très incertaine à cause du mouvement des 
vagues. Lorsqu'il s’agit d'étudier la pente superficielle 
d’une rivière, pente qui souvent est inférieure à 0,1mm 
par mètre, on se voit forcé de mesurer la différence de 
niveau entre les deux extrémités d'un assez long par- 
cours, puis on se sert de la hauteur moyenne pour cal- 
euler le débit au moyen d’un profil transversal qu'on 
a établi pour un point intermédiaire du cours de la 
rivière. Les résultats sont souvent erronés, parce que l’on 
n’a pas tenu compte de plusieurs causes d'erreur dans 
les observations qui ont servi à construire les formules 
usuelles pour le calcul du débit. L'auteur signale plusieurs. 
de ces causes, entre autres qu’on est force, faute de 
moyens exacts de nivellement, de choisir l’écartement des 
profils transversaux trop grand pour qu’on puisse consi- 
dérer la pente observée égale à la pente cherchée corres- 
pondant à un profil intermédiaire; que la surface 
du fleuve sur une coupe transversale est souvent en 
réalité une ligne convexe, et non pas droite comme on 


28 SOCIETE HELVETIQUE 


le croit generalement. Ou bien encore la masse du 
fleuve oscille dans un sens perpendiculaire a son cours, 
et le niveau se trouve monter tantòt contre la rive droite, 
tantòt contre la rive gauche. 

On peut mesurer très exactement la différence de 
niveau d’un cours d’eau par le moyen suivant : 

Deux tubes flexibles AB, A'B', longs de 20 à 40 mè- 
tres, plongent chacun par une de leurs extrémités A, A' 
dans la rivière, où elles sont maintenues par un poids 
creux sous les verticales des deux points a et a' dont on 
veut connaître la différence de niveau. Les autres extré- 
mités B et B' sont fixées à deux tubes de verre verticaux 
reliés en haut par une branche horizontale munie d’un 
robinet. On aspire l’eau à travers les tubes par le 
robinet, et il est évident que l’eau se tiendra dans les 
deux tubes de verre à des hauteurs différentes. L'écart 
entre les deux colonnes mesurera la différence de pres- 
sion aux extrémités plongeant dans la rivière, et par 
conséquent aussi la différence de niveau entre a et a’. 

On pourra ainsi, en déplaçant en tous sens les extré- 
mités immergées, construire en quelque sorte par points 
toute la surface du cours d’eau. Dans un nivellement, on 
pourra plonger un des tubes dans un vase d'eau placé 
sur la rive en un point d'altitude connue. 

Dans les stations d'observations permanentes, surtout 
au bord des mers et des lacs, on observe le niveau, non 
pas directement, mais dans un puits creusé dans la côte 
ei relié au bassin par un canal. Plus le canal se trouve 
placé bas et plus il est étroit, plus la surface de l’eau dans 
le puits est tranquille. Mais, sans compter les frais d’éta- 
blissement qu'ils nécessitent, ces puits présentent un grave 
inconvénient. Si le vent porte la mer à la côte, l’eau du 


DES SCIENCES NATURELLES. 99 


canal reçoit des chocs, et la force vive qui lui est ainsi 
communiquée le transforme en une sorte de bélier hy- 
draulique : le niveau s’eleve alors dans le puits, la sim- 
ple pression hydrostatique n’ayant pas le temps de rame- 
ner l’equilibre pendant l’intervalle qui sépare deux chocs. 
A cause de cette action dynamique, on trouverait vers 
le voisinage des còtes exposées aux vents un niveau 
moyen supérieur au niveau réel du large. L’auteur a 
soutenu déja' que c’était de cette cause que provenait le 
manque d’accord entre les résultats du nivellement de 
précision et ceux des mesures faites au bord de la mer. 
L'appareil que présente M. Amsler - Laffon tient 
compte de ces difficultés ; il peut être employé sans né- 
cessiter de coûteuses installations préliminaires, et ses 
indications sont indépendantes du choc des vagues. 
Voici le principe de l'appareil de M. Amsler-Laffon : 
un tuyau de plomb aboutit par une de ses extrémités, 
s’ouvrant dans une cloche large et pesante, en un point 
assez profond pour que l'effet des vagues sur la pression 
de l’eau ne se fasse pas sentir. L'autre extrémité arrive 
à la côte et se termine par un syphon à moitié rempli de 
mercure. Par une branche latérale on exerce une pres- 
sion d’air jusqu’à ce que toute l’eau soit refoulée hors 
du tuyau, qui se trouve ainsi rempli d’air ainsi que la 
cloche qui le termine sous l’eau. Il s’etablit un équilibre, 
et la différence des niveaux du mercure dans les deux 
branches du syphon mesure la pression de la colonne 
d’eau qui pèse à l'extrémité du tuyau dans la cloche. Un 
flotteur enregistre les niveaux du mercure dans la bran- 
che ouverte. Les fuites, ou diminutions quelconques de 


! Lors de la mesure de la base à Aarberg. 


30 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


volume de l’air dans la cloche, sont compensées par l’ar- 
tifice suivant : le socle de l’appareil enregistreur est con- 
stitué par un réservoir à air comprimé, et, gräce a une 
distribution lente et automatique, l’air est remplacé dans 
le tuyau à mesure qu'il vient à manquer. La capacité du 
réservoir permet de pousser les expériences pendant plu- 
sieurs semaines, sans qu'il soit nécessaire de comprimer 
l'air à plus de 1 ‘}, atmosphère. 

Veut-on connaître le niveau absolu de l’eau, il faudra 
enfin mesurer la distance entre le point où est posé la 
cloche ei un autre point d'altitude connue. L’appareil 
permet d'enregistrer des variations de niveau allant jus- 
qu'à sept métres. 


M. L. pe LA Rive fait une communication sur la trans- 
‚mission de l'énergie par un fil élastique. 

Deux pendules A et B de même longueur, environ 
3 m., sont formés chacun par un poids de 5 kilogr. sus- 
pendu à l’extrémité d'un fil de fer, et sont disposés à la 
distance l’un de l’autre de 4 m. Les deux poids sont reliés 
par un fil élastique en caoutchouc à section carrée de 
1 mill. carré, et le fil est seulement tendu par son propre 
poids dans la position verticale simultanée des deux pen- 
dules. On écarte A de la verticale du côté de B et on le 
laisse osciller. On voit B prendre un mouvement oscilla- 
toire qui va en augmentant d'amplitude, tandis que celui 
de À diminue jusqu’à un minimum qui le rend relative- 
ment presque stationnaire. À partir de ce minimum, le 
phénomène se renverse et le mouvement de A augmente, 
tandis que celui de B diminue. Cet échange d'amplitude 
d’oscillation a lieu trois ou quatre fois d’une manière bien 


DES SCIENCES NATURELLES. 31 


caractérisée, après quoi les deux pendules tendent. sem- 
ble-t-il, à osciller synchroniquement'. 

Cette expérience permet de montrer d’une manière 
simple et suggestive quel est le mode général de trans- 
mission de l’énergie cinétique d’un point à l’autre d’un 
systeme solide. On sait en effet que la transmission d’une 
force dans le cas de l'équilibre ou d’une force avec dépla- 
cement, d’un point à l’autre d’un système solide, est due 
aux deformations ei aux pressions intérieures qui en 
résultent. Les corps solides élastiques rigides et les cor- 
dons dils inextensibles effeciuent cette transmission d’une 
manière trop instantanée pour qu’on puisse en constater 
les conditions. Un fil en caoutchouc, à cause de sa grande 
extensibilité et de son faible coefficient d’élasticité, donne 
lieu à un échange lent dont l'étude offre de l'intérêt. 

La théorie de cette expérience peut être traitée au 
point de vue ordinaire en admettant que la tension du fil 
est la même à ses deux extrémités et qu'elle agit simulta- 
nément sur les deux masses. Sans entrer pour le moment 
dans le calcul, on démontre que le pendule entrainé, 
par le fait qu'il se trouve en retard sur l’autre d’environ 
'/, d’oscillation totale, gagne de l’énergie et que le pen- 
dule entraînant en perd. Il y a pour les deux perte et 
gain durant chaque oscillation, mais pour le premier c’est 
le gain et pour le second la perte qui l’emporte. 

On peut aussi considérer directement le mouvement de 
l’énergie dans l’intérieur du fil élastique. On sait que les 
travaux récents * sur le champ électromagnétique, d’après 


1 L’expérience a été montrée dans la salle de physique et dis- 
posée avec soin par l’obligeance de M. Möhlenbrücke, assistant 
de physique au laboratoire de M. H. Dufour. 

? Poynting, Phil. Trans. R. S. Londres, 1884, Archives des 
sciences phys. et nat., 1889, t. XXII, p. 214. 


32 SOCIETE HELVETIQUE 


la theorie de Maxwell, font envisager l’énergie comme 
possédant les deux caractères essentiels de la matière, 
l’indestructibilité et la propagation continue dans l’es- 
pace. Admettant cette hypothèse, il résulte d’une étude 
analytique plus récente' que les équations differentielles 
de l’élasticité peuvent prendre la forme d’équations diffé- 
rentielles relatives à la propagation de l’énergie. En appli- 
quant ce principe analytique au cas du fil élastique, 
l’équation exprime que l’accroissement de l’énergie totale 
du fil, énergie cinétique et énergie potentielle, rapporté à 
l'unité de temps est équivalent à la somme des deux flux 
d'énergie au travers des sections terminales du fil qui la 
font communiquer avec les deux masses. Le flux est en 
valeur absolue égal au produit de la dilatation par la 
vitesse et, puisque la tension est proportionnelle à la dila- 
tation, cette expression est bien celle du travail effectué 
et par conséquent de la variation d’énergie de la masse 
due à la tension du fil. Le mouvement des masses étant 
très lent par rapport a la vitesse de propagation de l’éner- 
gie dans le fil, l’égalité de tension à un instant quelcon- 
que en tous les points du fil doit être réalisée à très peu 
près et le résultat théorique relativement au mouvement 
des deux masses le m&me que dans la theorie ordinaire. 
Mais il y a de l'intérêt à se rendre compte des condi- 
tions cinématiques qui produisent un flux d’énergie sor- 
tant du fil ou y entrant par chacune de ses deux sections. 


M. le prof. Charles Durour, de Morges, expose un 
procédé qu’il a imaginé pour la mesure du grossissement 
des lunettes et des télescopes. 


1 Ueber den Begriff der Localisirung der Energie, von Willy 
Wien. Annales de Wiedemann, t. XLV, p. 685, 1892. 


DES SCIENCES NATURELLES. 33 


Quand on veut apprécier le grossissement d’une lu- 
nette sans considerer la force des différentes lentilles qui 
la composent, on regarde ordinairement l’image d’un 
objet dans la lunette, tandis que l’on regarde le möme 
objet avec l’autre ceil, puis on compare, comme l’on 
peut, la grandeur relative de ces deux images. 

La vision d’un objet de cette manière-là est assez 
facile; mais la mesure du grossissement l’est beaucoup 
moins, surtout pour les lunettes d’une grande force. On 
s’arrange pour que l’image vue dans la lunette se super- 
pose à celle de l’objet que l’on voit à l’œil nu, puis on 
cherche à comparer leur grandeur. Ainsi supposons que 
l’on regarde une maison, et qu’une de ses fenêtres, vue 
dans la lunette, paraisse trois fois plus grande que toute 
la maison vue à l’œil nu, on cherche à déterminer ensuite 
combien de fois la maison elle-même est plus haute que 
la fenêtre, et alors une simple multiplication donne le 
grossissement cherché. Mais toutes ces mesures sont sou- 
vent inexactes et alors le résultat auquel on arrive est 
plus ou moins défectueux. 

On recommande bien de choisir des objets qui facili- 
tent cette comparaison, par exemple les tuiles d’un toit, 
en regardant combien une tuile, vue dans la lunette, 
recouvre de tuiles vues à l’œil nu, ou bien de prendre une 
mire dont les divisions soient bien apparentes, et d’utili- 
ser de la même manière les divisions de la mire. Mais 
tout cela n’est pas facile, à moins que ces tuiles ou ces 
divisions ne soient très distinctes et très vivement 
éclairées. 

Voici un moyen que je trouve plus commode et plus 
exact : 

Attendre le jour de la pleine lune, ou bien un ou deux 

3 


3% SOCIETE HELVETIQUE 


jours avant ou après, alors que la lune parait comme un 
disque presque entierement rond, puis comparer la gran- 
deur de la lune vue à l'œil nu à la grandeur de l’image 
vue dans la lunette. La comparaison de ces deux gran- 
deurs est assez facile si l’on se place dans des conditions 
convenables, et pour ceci il peut se présenter deux cas : 

Aer cas. On a devant soi la ligne de l’horizon, bien mar- 
quée par une vaste plaine ou par une nappe d’eau étendue 
comme un lac ou une mer. On attend le moment où la lune, 
en s’elevant au-dessus de l'horizon, arrive à une hauteur 
telle, que l’image de la lune vue dans la lunette paraisse 


occuper tout l’espace qu’il y a entre l'horizon et le bord 


supérieur ou le bord inférieur de la lune réelle. Cette 
observation comporte un haut degré de précision, puis on 
calcule la hauteur apparente de la lune à l’instant de l’ob- 
servation, en tenant compte de la parallaxe et de la ré- 
fraction, et on la compare avec le diamètre apparent de 
la lune tel qu’il est donné dans les tables astronomiques. 
Et si l’on veut plus d’exactitude, on tient compte de la 
dépression de l'horizon, qui dépend de la hauteur à laquelle 
on est placé, mais ce calcul ne présente aucune difficulté. 

2 cas. On n'a pas devant soi une plaine ou une nappe 
d’eau d’etendue suffisante. Alors on attend un moment où 
l’image de la lune dans la lunette paraît occuper l’espace 
qu’il y a entre un des bords de la lune et une planète ou 
une étoile brillante bien visible dans le firmament. On 
calcule alors la distance qu'il y a de l'étoile jusqu’au bord 
de la lune que l’on a considéré, puis on compare cette 
distance avec le diamètre apparent de la lune; ce pro- 
cédé donne aussi de très bons résultats. 

Exemple du 1° procédé. 

Le 13 juin 1889, jour de la pleine lune, à 9%,06" du 


DES SCIENCES NATURELLES. 35 


soir, a Morges, par 46°,31 de latitude nord, et l’œil à 
10% au-dessus du lac, j'ai trouvé que la lune, vue avec 
une lunette, paraissait occuper l’espace qu'il y avait, à 
l'œil nu, du bord inférieur de la lune réelle jusqu’à l’ho- 
rizon. Trouver le grossissement de la lunette. 

Je ne développerai pas ici les calculs nécessaires pour 
trouver la hauteur apparente de la lune; ce n’est pas 
nécessaire pour les personnes habituées aux calculs astro- 
nomiques, et ce que je pourrais en dire ne serait pas suf- 
fisant pour l’apprendre à celles qui y sont étrangères. 

Je me contenterai de dire que ce calcul donne 81°,50' 
pour la distance zénithale de la lune au moment de l’ob- 
servation. La parallaxe a pour effet d’augmenter cette dis- 
tance zénithale. Ce jour-la, la parallaxe horizontale de la 
lune était 61‘,22”. La parallaxe réelle de la lune est égale 
a cette parallaxe horizontale multipliée par le sinus de la 
distance zénithale, elle est donc égale à 


61,22” x sin 81°,50 = 3644" ou 60,44”. 


La distance zénithale de la lune, telle qu'on la voit, 
est donc 819,51'+ 1°,0',44” = 829,51’, en faisant le 
calcul à 1' près, ce qui est ici bien suffisant. Donc la hau- 
teur apparente de la lune au-dessus de l'horizon est 7°,9'. 

En désignant par « la dépression de l'horizon, on sait 


que l’on a: 
2h 
tan A, 
5% R 


h étant la hauteur à laquelle on est placé, et R le rayon 
de la terre, on trouve ainsi que «= 6',6”. On peut aussi 
trouver cette tangente en divisant la limite de visibilité 
depuis la hauteur À par le rayon de la terre. Or cette 
limite de visibilité peut être obtenue rapidement et facile- 


36 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


ment par le moyen suivant : Exprimez la hauteur h em 
décimètres, augmentez cette quantité de son quart et 
prenez la racine carrée, cette racine donne en kilomètres 
la limite de visibilité. Le résultat ainsi obtenu est suffisant 
dans la grande majorité des cas. Cependant il est trop: 
faible à peu près du 1 °/,; il est facile de l’augmenter de 
cette somme si l’on veut obtenir une plus grande pré- 
cision. 

Avec cette correction, on arrive exactement au même 
chiffre que celui qui a été trouvé plus haut, savoir 6',6”. 
Done le centre de la lune est à 7,15’ au-dessus de la 
limite visible de l’eau. 

Et comme ce jour-là le demi-diamètre de la lune était. 
de 16,45”. le bord inférieur de la lune était à 69,58’ au- 
dessus de cette limite. Augmentons ce chiffre de la réfrac- 
tion, qui est ici de 7’, on trouve pour l'élévation du bord 
inférieur de la lune au-dessus du bord de l’eau 79,5. 
Pour avoir le grossissement, il faut diviser cette quantité 
par le diamètre apparent de la lune, qui est 33,307; 
on trouve alors pour le grossissement de la lunette 
12,69 fois. 

Exemple du 2% procédé. 

Le 13 juin 1889, jour de la pleine lune, à 10°,05" du 
soir, on a observé que Ja lune, vue dans la lunette précé- 
dente, paraissait occuper l’espace qu'il y avait depuis 
Jupiter jusqu’au bord de la lune le plus éloigné de cette 
planète. Déterminer le grossissement de la lunette. 

Je ne m’etendrai pas ici sur les détails du calcul néces- 
saire pour déterminer la distance de Jupiter au bord de 
la lune qui en est le plus éloigné. C’est un calcul facile 
pour les personnes un peu habituées aux calculs d’astro- 
nomie. Je dirai seulement que l’on trouve pour cette dis- 


DES SCIENCES NATURELLES. 37 


tance 7°,4',45”; cela donne pour le grossissement de la 
lunette 12,68 fois, chiffre qui se rapproche beaucoup du 
précédent. Ces résultats se rapprochent méme tellement 
que j'estime avoir eu du bonheur. En général, pour des 
‘observations de ce genre, on ne peut guère espérer une 
pareille concordance. 

Ces deux procédés nécessitent sans doute des calculs 
un peu longs; mais quant à l’exactitude ils donnent de 
bons résultats, parce que l’observation est facile et com- 
porte plus de précision que l’on ne peut généralement en 
‘obtenir quand on compare les grandeurs de deux images 
dont l’une est vue à l’œil nu, et l’autre vue dans la lunette. 

D’ailleurs, c’est un calcul que l’on ne fait pas tous les 
jours; on le fait une ou deux fois dans l’histoire d’un 
instrument, et alors, pour obtenir un bon résultat, on 
peut bien se donner la peine de faire quelques calculs qui, 
du reste, sont assez intéressants. 


M. GARIEL a entendu avec intérêt l'indication de l’ingé- 
nieuse méthode imaginée par M. Ch. Dufour et il pense 
que, dans des conditions convenables, elle doit donner 
des résultats satisfaisants: seulement elle n’est pas appli- 
cable à tous les cas : en effet, tandis que, par un tirage 
approprié de l’oculaire, on peut toujours arriver à voir 
nettement par l’œil qui regarde dans l'instrument, il n’en 
est pas de même pour l'œil qui regarde l’objet directement, 
la lune, dans le cas actuel, et la vision nette pour cet œil 
ne pourra avoir lieu que si l'œil est emmétrope ou si, 
étant hypermétrope, il accommode convenablement. Si 
l'œil est myope, la vision cesse d’être nette et la compa- 
raison entre les deux images ne peut rien donner de pré- 
eis; il en serait de même pour un œil astigmate. 


38 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


Cette objection est applicable, bien entendu, & toutes 
les méthodes dans lesquelles on compare des images vues 
par les deux yeux dans des conditions différentes. 

M. Gariel voudrait profiter de l'occasion qui lui est 

offerte pour indiquer comment il lui semble que doit s’in- 
troduire la notion de grossissement dans l’étude des ins- 
truments d’optique; il y a là une idée générale applica- 
ble à tous les cas et qui lui paraît devoir se substituer 
absolument aux définitions variées qu'on trouve dans 
presque tous les ouvrages où la question est traitée. 
. Sans insister sur les données physiologiques du fonc- 
tionnement de l’œil, on comprend aisément qu’on voit 
d'autant plus de détails dans un objet que son image sur 
la rétine est plus grande, de telle sorte qu’il convient de 
dire que le but des instruments d'optique est de substituer 
à l’image rétinienne directe d’un objet une image réti- 
nienne agrandie : l'avantage qu'il y a à se servir d’un 
instrument d'optique quelconque est donné par le rapport 
de ces images rétiniennes ou par le rapport des grandeurs 
d’une même ligne de ces images duquel le premier peut 
se déduire. 

On définira donc le grossissement fourni par un ins- 
trument, dans des conditions données : le rapport de l’image 
rétinienne d’une ligne vue à travers l'instrument à l’image 
rétinienne de la même ligne vue directement par l’œil, 
ces images étant obtenues dans les conditions indiquées. 

Mais si cette définition est la seule qui fasse réellement 
comprendre l'importance du grossissement, il est com- 
mode, pour la discussion, de lui en substituer une 
autre qui lui est équivalente, mais dont la signification 
manque de netteté si on la donne directement. La subs- 
titution dont il s’agit repose sur le fait que la position du 


DES SCIENCES NATURELLES. 39 


centre optique est sensiblement invariable pour un œil 
donné et que, par suite, la grandeur de l’image rétinienne 
d’une ligne est proportionnelle à l’angle sous lequel on 
voit cette ligne, à son diamètre apparent. On peut donc 
remplacer, pour la discussion, la définition précédente 
par la suivante : 

Le grossissement fourni par un instrument dans des 
conditions données est le rapport du diamètre apparent de 
l’image fournie par l'instrument au diamètre apparent de 
l’objet vu directement. 

Il est facile de voir que ce rapport n’est pas un nombre 
constant pour un instrument donné, mais qu'il dépend 
de la manière dont on l’emploie, du fonctionnement de 
l'œil regardant l’objet soit directement, soit à travers 
l'instrument. 

Soient, en effet, O la grandeur de l’objet regardé et d 
la distance à laquelle il est placé quand on le regarde 


directement : son diamètre apparent est alors DA soient 


de même I la grandeur de l’image fournie par l’instrument 
et D la distance à laquelle elle se forme de l’œil dans les 
conditions où on la voit nettement; son diamètre appa- 


rent osti, et le grossissement g, d’après la definition est 
egalag= 1 :0-1.4. 

Pour un objet donné 0, il y a bien trois variables dans 
cette formule, I, D et d; mais il importe de remarquer 
que I dépend de D, de telle sorte qu’il n’y a en réalité 
que deux variables, I et d. 

Ces deux variables dépendent l’une de l’autre dans le 
cas où, à l’aide d’une lunette, on regarde un objet placé 


à une distance qu’on ne peut modifier ; car alors la dis- 


40 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


tance d à laquelle on regarde l’objet vu directement est aussi 
celle à laquelle on le regarde avec l’instrument, de telle 
sorte que D est déterminé quand on connaît d qui est la 
seule variable. 

Mais il n’en est pas ainsi dans la loupe ou le micros- 
cope, car la distance d à laquelle on regarde directement 
l’objet n’est pas du tout celle à laquelle on le place pour 
le regarder avec l'instrument, de telle sorte que les deux 
variables d et D sont indépendantes. 

On conçoit donc qu'il y a lieu, dans ces différents cas, 
de faire une discussion qui permette de connaître les va- 
riations du grossissement pour un instrument donné et 
qui, notamment, indique quelles sont les meilleures con- 
ditions d’emploi, c’est-à-dire celles qui donnent le plus 
fort grossissement. 

M. Gariel n’abusera pas de la patience de l’auditoire 
en faisant cette discussion qui n'offre d’ailleurs aucune 
difficulté; il voulait seulement appeler l’attention sur 
quelques points relatifs à la question du grossissement, 
et notamment sur les suivants : 

L'étude des instruments d'optique ne peut être 
complète si l’on n’y fait intervenir les conditions de 
fonctionnement de l’œil. 

Le grossissement d’un instrument d’optique n’est pas 
une quantité constante : c’est une donnée qui varie, dans 
des limites plus ou moins étendues, avec les conditions 
de son emploi et notamment avec la nature et l’état de 
l’oeil qui est placé derrière l’instrument. 


M. A. KLEINER, de Zurich, a étudié la chaleur pro- 
duite par polarisation diélectrique. Au moyen d’un grand 
nombre de petits condensateurs plans, l’auteur a mesuré 


DES SCIENCES NATURELLES. 44 


l’élévation de température qui se manifeste sous l’action 
de charges et de décharges alternant rapidement. Les 
températures étaient données par des éléments thermo- 
électriques très fins, soudés aux feuilles d’étain qui for- 
maient les armatures des condensateurs. Le nombre des 
décharges pouvait être trouvé en comptant les étincelles 
fournies par un grand condensateur à feuillets intercalé 
en cascade derrière les petits condensateurs et muni 
d’un excitateur. 

Les expériences ont montré qu'à une diminution de 
l'épaisseur du diélectrique, toutes choses égales d’ailleurs, 
correspond une forte élévation dans la température. La 
comparaison des quantités de chaleur produites a aussi été 
faite entre les divers diélectriques et une couche d’ébo- 
nite de même épaisseur, et on a trouvé l’ordre suivant, 
la quantité de chaleur pour l’ébonite étant choisie comme 
unité : 


Preti 1 
Caoutchouc... 1,4 
Gutta-percha.. 1,76 
Verre ...... 0,74 
Cire mama 0,6 
Mica ie ot 0,28 
Paraffine..... (0) 
Colophane.... 0 


Le potentiel de la décharge a été maintenu pour tous 
les cas le même; il était d’environ 4500 volts. On pou- 
vait présumer que les substances dans lesquelles il se 
développe peu de chaleur donneraient des condensateurs 
ayant une courte durée de charge. C’est ce qu'ont con- 
firmé les expériences sur la paraffine et la colophane. Un 


49 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


condensateur construit avec de la paraffine comme dié- 
lectrique a présenté une durée de charge de deux secondes ; 
un autre, fait avec de la colophane, une durée de une 
seconde. Les meilleurs condensateurs qui soient jusqu'à 
présent connus ont une durée de charge de trois secondes. 


M. le prof. A. RIGGENBACH-BURCKHARDT fait une com- 
munication sur le rapport existant entre la moyenne annuelle 
d'eau tombée et la configuration du sol. 

La moyenne annuelle d’eau tombée pour le canton de 
Bäle-Campagne d’après les mesures effectuées pendant 
dix ans donne : 750 pour la plaine du Rhin (270% au- 
dessus de la mer), 966% pour le plateau moyen (565% 
au-dessus de la mer), 1100 pour Langenbruck, vallée 
élevée entre les crêtes du Jura, enfin 1030 pour des 
stations placées en arrière de vallées encaissées, bien que 
l'élévation ne soit que de 540”, c’est-à-dire inférieure à 
celle du plateau moyen. 

L'auteur propose la formule suivante pour exprimer 
le rapport entre la quantité d'eau tombée dans une sta- 
tion et ses constantes orographiques : 


R=a<+bh<+cigz, 


dans laquelle a représente la quantité d’eau tombée qui 
s’appliquerait à toutes les stations si elles étaient situées 
dans la même plaine. Pour une élévation plus grande, 
l'air est plus froid, ce qui déterminera de plus fortes con- 
densations; on peut admettre que l'augmentation de la 
condensation est proportionnelle à l’augmentation À de 
l'élévation. Le troisième terme représente l'influence 
exercée par les versants des vallées. Là où un courant 
d'air humide horizontal est obligé par la configuration du 


DES SCIENCES NATURELLES. 43 


sol à s’elever, il y aura refroidissement de l’air humide 
et par conséquent de la condensation. L’élévation de l’air 
dans une seconde et de même la condensation sera mesu- 
rée par la tangente de l’angle d’inflexion que subira le cou- 
rant d’air. Si le courant d’air était exactement parallele 
au sol, on devrait prendre l’inclinaison du sol de la sta- 
tion elle-même; mais comme les nombreuses irrégularités 
du sol n’influent que légèrement sur les couches d’air 
supérieures, c'est l'inclinaison moyenne du sol dans les 
environs de la station qui devra être utilisée. Étant don- 
nées les conditions du territoire de Bâle-Campagne, il a 
paru convenable d'étendre les limites de la région consi- 
dérée jusqu'aux hauteurs voisines visibles depuis la sta- 
tion. Le fait que dans le territoire de Bâle aucune station 
ne se trouve spécialement exposée ou à l’abri des vents plu- 
vieux vient favoriser beaucoup une recherche de ce genre ; 
de même aussi le fait qu’il n’y a pas de differences sensi- 
bles pour les vitesses du vent dans ces différentes stations. 

M. le D" Huber, à Berne, a déterminé à l’aide de l’atlas 
Siegfried l’inclinaison moyenne de 12 stations apparte- 
nant au plateau moyen et au Jura et a calculé pour elles 
à l’aide de la méthode des moindres carrés les valeurs des 
trois constantes. Le résultat donne : 


R = 793,3 + 0,414. (h — 300) + 381,6 te 2, 


où h indique l’elevation au-dessus de la mer et z l’incli- 
naison moyenne de la station. Cette formule permet d’ob- 
tenir d’une manière satisfaisante les hauteurs d’eau tom- 
bee. D’après M. Huber, l'écart probable de 17mm donné 
par la formule est le même que celui qui résulte de 
l'inégalité de la répartition de la quantité annuelle de la 
pluie entre les mois de l’année pour les 12 stations. 


44 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


Les observations des stations bäloises donnent une 
augmentation d’eau tombée de 41% pour 100” d’eleva- 
tion. Ce résultat est confirmé par les observations de 
cinq ans effectuées dans la station de plaine de Cham, au 
N. du lac de Zoug, et dans les stations élevées voisines de 
Gubel et du Rigi, ainsi que par les observations de huit 
ans sur le Santis et le Gäbris. 

Il ressort de cette formule que sur le versant d’une 
montagne il doit se trouver une zone où l’eau tombée 
atteint un maximum, car lorsqu’on approche du sommet 
l’angle d’inclinaison devient nul et cela entraine une dimi- 
nution du troisième terme plus forte que l’augmentation 
amenée au second terme par une élévation plus grande. 

Enfin la formule permet, à l’aide des observations de 
quelques stations, de calculer les quantités d’eau moyen- 
nes pour un bassin fluvial dans lequel il n’y a pas à dis- 
tinguer entre stations exposées et stations à l’abri des 
vents pluvieux. On calcule, a l’aide des observations des 
stations les trois constantes a, b, c. En donnant ensuite 
à het tgz les valeurs de la hauteur moyenne et de l’in- 
clinaison moyenne du bassin fluvial, on obtiendra la hau- 
teur de la chute d’eau moyenne et en la multipliant par 
la surface du bassin on aura la quantité d’eau totale tom- 
bée pour ce bassin. 

Si, d’autre part, on mesure le débit réel du fleuve on 
obtiendra en comparant les deux résultats la valeur de 
l’évaporation et de l’infiltration dans le sol. 


Le Prof. D' Georg-W. KaHLBAUN, de Bâle, parle de la 


! Voir mémoire complet sur ce sujet dans les Verhandlun- 
gen der Naturforschenden Gesellschaft in Basel, Bd. X, Heft 2, 
p. 425-433. 


DES SCIENGES NATURELLES. 45: 


distillation des métaux à de trés basses pressions. Dans la ses- 
sion de la Société helvétique à Bâle, en 1892, l’auteur a 
présenté une pompe pneumatique à mercure de sa cons- 
truction, au moyen de laquelle il est parvenu à distiller un 
assez grand nombre de corps organiques, bien au-dessous 
des limites de vide jusqu'alors obtenues, même jusqu’à 
0,4% de pression. Ces études ont montré que, en règle, 
non pas absolue, mais au moins très générale, l’abaisse- 
ment du point d’ébullition pour une même diminution 
de pression est d’autant plus grand que le point d’ébulli- 
tion à pression normale est plus élevé. On sait aussi que 
plus la pression est basse en valeur absolue, plus grand 
sera l’abaissement de la température d’ébullition pour 
une diminution de pression donnée. La connaissance de 
ces principes a conduit l’auteur à étendre ses recherches 
aux métaux. Il a jusqu'ici expérimenté à des pressions 
allant de 0,002”” jusqu'à 0,00004® sur les corps sui- 
vanis : K, Na, Se, Te, Cd, Mg, Bi, Zn, TI et Mn. 

A l’exception du zinc et du manganèse, tous ces mé- 
taux ont pu être distillés sans difficulté dans des appa- 
reils en verre peu fusible, a des températures restant 
bien au-dessous des limites vers lesquelles le verre aurait 
commencé & se ramollir. Cela dénote un abaissement 
considérable du point d’ébullition. La distillation avait 
lieu dans un bain-marie d’alliage fusible. Pour mesurer 
les températures, on s’est servi de thermomètres à mer- 
cure construits sous forte pression (30 atmospheres), qui 
permettent de lire des températures allant jusqu’a 560°. 
La série des sels de Carnelly et Williams, è points de fu- 
sion connus, à ausi servi à prendre les températures. Les 
pressions étaient indiquées par un volumènomètre de 
construction particulière permettant de mesurer des 


46 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


pressions de O,1"= à 0,00001"”", L’auteur s’abstient de 
publier les résultats numériques obtenus, car ils ne doi- 
vent être considérés que comme approximatifs, vu la dif- 
ficulté des mesures de températures. 

La distillation dans le vide a conquis une place im- 
portante en chimie organique pour la purification des 
produits. L’auteur a tenté d’appliquer la même méthode 
à la purification des métaux. 

L’examen spectroscopique des métaux soumis à ce 
procédé en a prouvé tous les avantages. Ainsi une seule 
distillation fait disparaître 35 raies du spectre du tellure 
le plus pur que puisse fournir le commerce. Ce n’est 
certes pas la seule methode qui permette d’obtenir les 
métaux à l’état pur, mais aucune ne peut lui être com- 
parée quant à la simplicité et la rapidité. Des détails plus 
circonstanciés sur ces sujets sont donnés dans le traité 
intitulé : « Studien über Dampfspannkraftsmessungen 
(in gem. mit P. Schrôter und anderen, von G.-W.-A. 
Kahlbaum). Basel, 1893, » 


M. C. GaLopin développe la théorie mathématique du 
déplacement d'un corps sonore. 

L’etude des modifications apparentes produites dans 
un son par le déplacement rapide du corps sonore a déjà 
été esquissée par M. le prof. Ch. Dufour (Archives, 
tome XXIV, 1890); mais en étendant ces recherches à 
un plus grand nombre de cas différents, on parvient par 
le calcul & des résultats inattendus. Ces résultats, toute- 
fois, peuvent être difficilement contrôlés par l’expérience : 
il s’agit souvent de sons très aigus qui, par cela même, 
échappent à notre sens auditif, puis de notes différentes 
qui se succèdent dans un temps si court que l'oreille doit 


DES SCIENCES NATURELLES. 47 


necessairement les confondre. Ajoutons encore que nos 
calculs concernent proprement, non les projectiles qui 
produisent un son en fendant l’air, mais les corps sono- 
res par eux-mémes, dans lesquels la note entendue se 
trouve fort altérée par un déplacement dont la vitesse soit 
comparable à celle du son. Nous ne faisons ici, à l’aide 
de calculs d’ailleurs très simples, et fort condensés dans 
les lignes qui suivent, qu’analyser des phénomènes qui, 
pour l’observateur, resteront le plus souvent indistincts. 
C’est ainsi que le chimiste décèle dans un produit, par 
une analyse délicate, la présence de certains principes 
que nos sens n'auraient jamais reconnus dans le composé. 

On verra, en particulier, que dès que la vitesse du mo- 
bile surpasse celle du son, on entend à la fois deux notes, 
d’abord plus aiguës que le ton naturel, puis l’une aiguë 
et l’autre grave; si la vitesse est plus que double de celle 
du son, il y aura une troisième période dans laquelle les 
deux notes seront graves. 


Vitesse du son #, du corps V, observateur en A (OA — qa). 
1% cas. V< u (locomotive). Ù 
Les sons arrivent en A dans l’ordre où 

ils se produisent. 


M 


era n 
S'il y a n vibrations par 1”, ou ii en 0A 
” 


Falli combien de temps entendra-t-on 


les pa vibrations produites à partir de M? ! 


Vet@-a) Vers. 


U U 


1 
OM = x. _ - 
x. Ce sera n —- e 


i | 
condes, qui pour m très grand se réduit à — i 
m uy «4x? 


48 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


3 : Va 
donc r vibrations s'entendent en 1 — = secondes, 
uy a+ x? 


RE a Va 
et le nombre de vibrations est divisé par 1 — 


u V a + x? 
Le son est donc plus aigu, devient juste en O, puis grave, 
V V V 1 
) —. AL —., 1 —— — 
Tons extrémes A n; et 1+ 7 Exemple x 2. 
soit pour V, 49 kilom. à l’heure. 
Si A est en 0, le son aigu ou grave reste invariable; en 0 


saut brusque de 1 id à 1+ MEI 
u U 


7 ee N — 

Les sons extrêmes deviennent 0 et 2; son infiniment aigu 
et octave grave. Changement graduel, sauf si A est en 0. Le 
ton juste s’entend quand le mobile est à une distance a de 0. 

Remarque. Des que V surpasse w, le mobile arrive en 0 
avant qu’aucun son ait été entendu; le premier qu’on enten- 
dra viendra d’un point correspondant à la valeur de & pour 


laquelle Vera + est minimum, d’où x = — : 
1 u V ; MALTE 
cela détermine le point critique, soit B; 
B È au 
faisons OB = —— —=b, et 
V? EN u? 
b < aV 
AB : 
VV? EGR 
0 a A b u 
on aura — = — et a + b? — c?. 
c V Eis 
| | a Vi 
Le premier son arrive en A dans un temps rn 
après le passage en O, dans un temps apres le 


(7) V V°— u? 
passage en B, et lorsque le mobile a parcouru depuis 0 une 


ay\?—u: 


longueur . Depuis ce moment, on entend tou- 


DES SCIENCES NATURELLES. 49 


jours deux sons simultanés émis. l’un avant, l’autre après B. 
A y Va LG y 
L’équation Vv + Li = j 
(V2 — w)y? + 2Vultu— c)y + Ve — ut?) = 0, 
donnera les distances au point B des deux positions du mo- 
bile qui envoient leurs vibrations en A dans un méme temps 
t compté depuis le passage du mobile en B. On suppose y 
positif dans le sens BO. Comme c< ut, on aura y’ positif, 
y” négatif, et y” surpassera y’ en valeur absolue. 
Le nombre de vibrations pour l’observateur se trouve, 
d’après le même raisonnement que ci-dessus, en divisant le 
nombre réel des vibrations par 


ou 


BT ou O .; 
uya®+x? uya® +(b— y) 
tant que le mobile n’a pas atteint le point critique, et par 
1 FE N. 9 ou 1 E Are O 9 
uy a+ x? uy a +(—y) 


lorsqu’il l’a dépassé. Après le point 0, x change naturelle- 
ment de signe; il faudrait remplacer b—y par y —b. 


ge cas. V entre u et Au. 
Comme V< 2, on aura pour æ positif Vx <2ux et 
Va 


a fortiori Va <2u Va + a? OÙ —— < 2; ainsi 
uV Ex? 
Va NL: = x 
—— — À < 1; donc les sons émis avant le point cri- 
uy a + x 


tique sont aigus, comme ceux émis après jusqu’en 0; en 0 
on aura le son naturel et au delà un son plus grave. Le son 


È a 
naturel arrive en A, m secondes après le passage du mobile 


à : i : aV i 
en 0, soit lorsque le mobile est à une distance za au delà 


de O. Pour connaître le ton qui arrive à l’oreille en même 
temps que le ton naturel, il faut dans l’équation en y faire 


b a 
= Y + i et les deux valeurs de y sont alors b et 


4 


50 SOCIETE HELVETIQUE 


E) dA — 1); le ‘ton correspondant à cette der- 
AE DIO 
uU?) 


niere se deduit de 
ua + G— y) 


— 1, expression qui 


peut se réduire alors à Les tons extrêmes, asymp- 


V2 —u? 
totiques, pour y —=—> et y — = sont toujours = —1 
el - + 1, aigu et grave, puisque - À 


Exemple : V = si u (projectiles, 500” environ). 


2V 6 Vu 5 
EP RE AI e ei) 
Alors Jr 1 n 1, vI@ 3 (plus 


u 
entre les deux sons 
V+u 


à : 1 
asymptotiques devient > un de ces sons étant obtenu en 


divisant par —- (octave aiguë), l’autre en divisant par —- 


d'une octave), et le rapport 


(4 


no 


(1 octave et 1 tierce au-dessous). 

Si A est en 0, le point critique se confondant avec 0, on 
entend en premier lieu le son parti de O, ou son naturel, 
puis simultanément le son antérieur, aigu, donné toujours 
par !/,, et le son postérieur, grave, donné par */,. 


4me cas. V= U. 
a 2a 


y nn kan 


Il faut diviser le nombre réel de vibrations par 


On aura db = 


2% 
V a+? 
(quantité plus petite que 1) avant le point critique, 
Zu 27 î ; 
1 — __— aprés, et 1 — apres le point 0; 
V a? + x? V a? + a? 
on a donc toujours 2 sons simultanés tous deux aigus tant 
que le mobile n’a pas atteint O, l’un grave et l’autre aigu 


DES SCIENCES NATURELLES. 51 


2V 4 
après son passage en O. Ici — 1 devient —, 
Vu? = 
Nr È V—u 
DER ’ t A 
Vw o, È _ devient (intervalle de l’ut au la) e ve, de 


det, È e 
vient 3° intervalle d’une octave et une quinte. 
Si À est en 0, le point critique est en 0; les deux sons 


Vv 

simultanés sont l’un le son naturel (i 1), l’autre le 
| V 

son d’une octave et une quinte au-dessous ” +1). 


Bre cas. V > 2. 


Alors l’inégalité —1>1 ou 


uy a+ x? 
V?x? — Lux? > ha?u? 


à 2au 
est possible et donne æ > ————; pour toute valeur 


VV: — mw 
de x répondant à cette condition, le son est grave. Donc 
après avoir entendu deux sons aigus, on aura un son aigu et 
un grave, puis deux sons graves. 


V—u 2 
Le rapport von entre les deux sons asymptotiques aug- 


mente avec V depuis 0 pour V=u, jusqu’à 1 pour V= =; 
dans le premier cas, en effet, un des sons est infiniment aigu, 
dans le dernier ils se confondent. 


a 3a 
V 8 Vis” 


2a À i 
c'est lorsque x > —— que le son antérieur devient grave. 
5 


Pour V= 3u (réalisable), d’où è = , c= 


Moie. gi br 


, on a (comme au 3"° cas) 


Re 3 1 a 1 
i An CINE er +1) Po 


77 at (E =) 


52 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


AO ALE u 
on aura y = 4 1 Fe 


Ma ( a Ar 2) 3 
nz 016006102 
a 730060 
gii 
De même la seconde valeur de y’ surpasse la première, et la 
seconde de y” surpasse numériquement la première. Si 


cette valeur de # surpasse l’autre de 


1 
ae la différence des temps est environ "/,,, de 


seconde : dans cette hypothèse on entendrait le premier son 
environ '/, de seconde après le passage au point critique, 
puis durant '/,, de seconde les deux sons aigus, et !/,3, de 
seconde un aigu et un grave, ensuite les deux graves. 

Les tons finaux, les seuls produits si A est en 0, sont l’oc- 
tave grave et l’octave sous-grave. 

Des deux sons simultanés, le postérieur est toujours plus 
intense, venant de moins loin. L’angle des deux directions 
augmente et tend vers 180°. Tout se passe dans un temps 
très court quand V est grand. 


Ainsi que nous l’avions annoncé, les résultats qui pré- 
cèdent échapperont sans doute, pendant longtemps en- 
core, à toute constatation expérimentale. Ils n’en sont pas 
moins dignes d’attirer l'attention des physiciens, d’autant 
plus que des caleuls analogues appliqués aux vibrations 
lumineuses qui proviennent des étoiles et à leurs change- 
ments de couleur, surtout pour les étoiles doubles, peuvent 
servir à déterminer les vitesses dont celles-ci sont animées, 
et par suite, leurs distances à la terre. 


M. C.-E. Guye de Genève expose le parti que l’on peut 
tirer de la connaissance de la moyenne distance géométrique 
de tous les éléments de la section d’un conducteur, dans le 
calcul des coefficients d’induction. 


DES SCIENCES NATURELLES. 53 


C’est dans le but de faciliter ce genre de calcul qu'il a 
exprimé d’abord la moyenne géométrique a des distances 
de tous les éléments d’un ensemble de surfaces s, s, ...5, 
en fonction des moyennes distances (a, a,...a,) de chaque 
surface et des moyennes distances (a,,...@n-,.n) des sur- 
faces considérées deux à deux. On obtient ainsi une rela- 
tion tout à fait générale qui trouve particulièrement son 
application dans le cas très fréquent où la section des 
conducteurs est circulaire; en effet la moyenne distance 
de tous les éléments d’un cercle se calcule aisément, elle 
est égale à 0,7788r (r — rayon); la moyenne distance 
de deux cercles est égale à la distance des centres. 

Dans le cas d’un système de n conducteurs égaux dont 
les sections circulaires sont réparties à égale distance les 
unes des autres sur le pourtour d’une circonférence de 
rayon È, la relation prend la forme très simple 


los (Goti) 
or n (1) 


loga 


Cette formule permet de calculer les moyennes dis- 
tances géométriques et par suite les coefficients d’induc- 
tion d'un certain nombre de systèmes conducteurs qui 
présentent une grande analogie avec les cables électriques 
(concentriques ou simples.) 

Comme on pouvait s’y attendre, les valeurs des coeffi- 
cients d’induction ainsi calculés concordent bien avec les 
valeurs déduites directement de l’expérience. 

La détermination expérimentale a porté 4° sur un 
système conducteur de forme carrée formé de 3 fils égaux 
paralleles et équidistants; 2° sur un semblable système 
formé de 6 fils. 

L’accord entre les résultats experimentaux et le calcul 


54 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


s’est montré très satisfaisant; les coefficients de self-in- 
duction calculés et observés n’ont différé que très peu 
l’un de l’autre (‘/,,, à ‘/,,, de la valeur absolue.) 

M. Curais, de Menton, a étudié quelle est la raison des 
climats de localité? On a cherché la raison des climats de 
localité dans les conditions géographiques et dans les 
conditions géologiques des lieux étudiés. Ces deux élé- 
ments n’expliquent point à eux seuls les climats de loca- 
lité. Il est des climats dont la moyenne thermique est 
supérieure à la moyenne thermique géographique et qui 
sont ouverts en plein Nord: tels sont les éléments de la 
Gascogne. La géographie et la géologie d’un lieu ne 
donnent pas la raison suffisante des climats de localité. 
Il faut en chercher la raison d’être dans la composition 
spéciale de l'atmosphère de chaque localité. Des 9 autres 
éléments gazeux qui entrent dans la composition de 
l'atmosphère, trois sont invariables ou à très peu près dans 
leur rapport quantitatif. Le quatrième, au contraire c’est- 
à-dire l'élément vapeur d’eau, est très variable comme 
quantité absolue et comme quantité relative de localité à 
localité. Or, à sérénité égale, quand la tension de la vapeur 
d’eau s'élève, la température monte parce que la chaleur 
lumineuse du soleil devenue obscure en s’accumulant dans 
le sol a perdu de son pouvoir de pénétration à travers l’at- 
mosphère ; elle se perd difficilement par rayonnement, et 
elle se perd avec d’autant plus de difficulté que l’atmos- 
phère est plus chargée de vapeur d’eau: la chaleur du sol 
est donc concentrée dans les couches inférieures de l’at- 
mosphère et la température réelle du lieu devient supé- 
rieure à la température de latitude. 

Comment se forment ces atmosphères de localité ? La 


DES SCIENCES NATURELLES. 55 


raison d’être des unes se trouve dans les courants 
chauds océaniens superposés aux courants chauds de la 
mer et qui se diffusent sur les iles et les continents; la 
raison d’étre des autres est donnée par les conditions 
géographiques et géologiques du lieu même. On pourrait 
appeler les atmosphères des premières localités des atmos- 
phères d'importation et les atmosphères des secondes des 
atmosphères autochtones. La distinction a son importance 
car avec les atmosphères autochtones les écarts négatifs 
sont toujours de faible amplitude; avec les atmosphères 
d'importation l’écart négatif est très considérable on a la 
conformation du tout en comparant les climats de la Gas- 
cogne aux climats des Alpes maritimes. 


M. C. Duroir décrit un nouveau barométre anéroide de 
son invention. Ce baromètre se compose en principe 
d’une boîte d’anéroïde fixé par l’un des fonds et portant 
sur l’autre fond une glace noire; au-dessus une lentille 
convexe peut être approchée de cette glace au moyen 
d’une vis micrométrique, portant un limbe divisé per- 
mettant de lire le nombre de tours et fraction de tour. 
En rapprochant la lentille de la glace on voit apparaître 
au point de contact les anneaux colorés de Newton. Pour 
observer facilement ces anneaux un tube vertical placé 
au-dessus de la lentille porte une loupe à son sommet et 
à l’intérieur une glace sans tain faisant un angle de 45° 
avec l’axe du tube est placé au-devant d’une ouverture 
latérale faite dans le tube et servant à éclairer le point de 
contact. Il suffit pour faire une observation de faire 
tourner la vis micrométrique jusqu'à l'apparition d’un 
anneau d’une couleur et d’un ordre donné ou mieux 
encore jusqu’à ce que l’un d’eux ait atteint une dimen- 


56 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


sion déterminée qui est alors indiquée par un cercle tracé 
sur la lentille. Ce baromètre est gradué à la façon ordi- 
naire par comparaison avec un baromètre à mercure. 


Chimie. 


President d'honneur : M. C. FRIEDEL, membre de l’Institut, Paris. 
President: M. le Prof. Brunner, Lausanne. 
Secrétaire: M. W. RoserT, Lausanne. 


O. Billeter. Desmotropie chez les thiurées. — A. Pictet. Phénanthridine. — 
E. Schumacher-Kopp. Cas d’empoisonnement chez le bétail. — W. Marck- 


wald. Constitution des composés cycliques. — C. Friedel. Produit de con- 
densation de la méthylacétanilide. — J.-H. Gladstone. L’äge de cuivre. — 
W. Robert. Samuel Baup, chimiste vaudois. — Raoul Pictet. Influence des 


basses températures sur les phénomènes chimiques. 


M. le Prof. O. BiLLETER, de Neuchâtel, parlant de la 
desmotropie chez les thiurées, pense que les faits connus 
jusqu’à présent n’autorisent pas à envisager les thiurées 
comme des combinaisons tautomériques. L’habitude 
qu'on a d'attribuer aux thiurées la constitution symé- 
trique n’a d’autre origine que leur comparaison avec les 
urées. Elle n’est nullement concluante. Si l’on considère 
la formation de dérivés de l’acide imidothiocarbamique à 
partir des thiurées comme une preuve de la présence dans 
ces dernières du groupe SH, alors toutes les réactions 
connues des thiurées s'accordent avec leur constitution 
asymétrique. Dans cette même supposition, la desmotro- 
pie des thiurées ne serait démontrée que si l’on réussis- 
sait à produire une substitution soit au soufre, soit à 
l’azote dans les thiurées tertiaires, c’est-à-dire dans celles 


DES SCIENCES NATURELLES. 57 


qui ne présentent plus qu’un atome d’hydrogene mobile. 

L’auteur a démontré récemment que par l’action des 
chlorures thiocarbamiques disubstitués sur les thiurées 
tertiaires, il se forme des combinaisons à constitution 
asymétrique désignées sous le nom de pseudodithiobiu- 
rets qui, sous l’influence de la chaleur, se transforment 
en dithiobiurets pentasubstitués & constitution normale. 
Toujours en supposant que cette réaction, ayant porté 
sur le soufre de la thiurée, implique la présence, dans 
cette dernière, d’un groupe SH, elle devra être formulée, 
par exemple, comme suit: 


N(CH;), N(CH;), 

sacd SIR 

El D 

+ dh = Ge er 
A N 
nen. CAE NC, H,.C.H, 
‚NICH,), 
ld 
= YNCH, 
S=C 


Les combinaisons finales et stables sont celles qui au- 
raient dù résulter directement si les thiurées étaient en- 
trées en réaction sous leur forme dite normale. Puisqu’en 
réalité elles ont réagi sous la forme asymétrique pour 
donner naissance à des produits instables, il est permis 
de conclure que la forme normale ne s’est pas présentée, 
que, par conséquent, il n’y a pas desmotropie, au moins 
dans les conditions de l'expérience. 

Si ce raisonnement était exact, il faudrait s'attendre à 
ce qu’en opérant sur des thiurées mono- ou disubstituées, 
l'attaque eût lieu directement à l’azote. Des essais tentés 
dans ce but n’ont pas encore donné de résultat définitif. 


58 SOCIETE HELVETIQUE 


M. le D" Ams PicTET, de Genève, donne un résumé 
des recherches qu’il poursuit depuis deux ans sur la phé- 
nanthridine et ses dérivés. La plupart des résultats obte- 
nus ont déjà été consignés dans les Archives (XXIV, 
598; XXVI, 370, 477; XXX, 89). Parmi les observa- 
tions nouvelles, il faut mentionner les deux suivantes: 

1° En collaboration avec M. A. Hubert, M. Pictet a 
cherché à établir, pour les dérivés de la phénanthridine, 
un procédé de synthèse analogue à celui qui a fourni à 
MM. Bernthsen et Bender de si remarquables résultats 
dans la série de l’acridine. On sait que ces chimistes ont 
trouvé que tous les dérivés acides de la diphénylamine, 
chauffés avec du chlorure de zinc, donnent par perte 
d’une molécule d’eau les dérivés méso de l’acridine. Il 
était à prévoir que cette même réaction, appliquée à l’or- 
tho-amidobiphényle, conduirait à la série correspondante 
des dérivés de la phénanthridine. Les premiers essais 
ont répondu à cette attente. En chauffant à une haute 
température le dérivé acétylé de l’amidobiphényle avec 
du chlorure de zine, les auteurs ont obtenu la méso- 
méthylphénanthridine, une base qui par toutes ses pro- 
priétés se rapproche beaucoup de Ja phénanthridine elle- 
meme: 

UH 002 cn Chile CH 
CB, — NH CH, — N 

Cette réaction sera appliquée à d’autres dérivés acides 
de l’amidobiphényle. 

2 MM. Pictet et E. Patry ont repris l’étude de l’oxy- 
dation de la phénanthridine, et cela principalement dans 
le but d’obtenir de cette manière la phénanthridone que 
MM. Græbe et Wander ont préparée récemment par voie 


DES SCIENCES NATURELLES. 59 


synthétique. Après avoir constaté que les oxydants usuels 
sont sans action sur la phénanthridine, ils ont eu l’idée 
d’employer comme agent d’oxydation le chlorure de 
chaux en presence d’un sel de cobalt, lequel constitue, 
comme on le sait, une source d’oxygene a l’état naissant. 
Ce procédé, qui n’a pas encore été utilisé pour l’oxyda- 
tion des corps organiques, a, dans le cas présent, conduit 
rapidement au résultat cherché. Chauffée quelques ins- 
tants avec une solution de chlorure de chaux au dixieme 
à laquelle on ajoute peu à peu une petite quantité d’une 
solution de nitrate de cobalt, la phénanthridine se con- 
vertit complètement en phénanthridone : 


On peut, de la même manière, obtenir facilement 
l’acridone par oxydation de l’acridine. 


M. le D' ScHumacHER-Kopp, chimiste cantonal à Lu- 
cerne, décrit un cas d’empoisonnement du bélail par des 
résidus de meunerie. L'homme qui avait distribué cette 
nourriture dut être opéré au bout de quelques heures à la 
suite d'un empoisonnement du sang. L'analyse ne décou- 
vrit dans la matière suspecte aucune trace d’alcaloïde, et 
l’intoxication doit être regardée, dans ce cas particulier, 
comme de nature purement bactériologique. 

L’auteur cite un second cas d’empoisonnement pro- 
duit par un mélange de chaux et d’arsenic répandu par 
vengeance sur un champ. Il discute enfin les faits qui se 
sont produits à la suite du meurtre de Keller et qui ont 
amené ce dernier à faire des aveux. 


60 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


M. le D' W. MArckwarp, de Berlin, s’oecupe de la 
constitution des composés cycliques. On sait que l’on a pro- 
posé dans ces derniers temps, pour exprimer la structure 
de ces corps (benzene, naphtalene, quinoline), les for- 
mules dites centriques. Pour le naphtalène, par exemple, 


i 


4 


la formule centrique se distingue de celle de Græbe- 
Erlenmeyer en ce que, dans cette dernière, les positions 
ortho 4, 2 et 3, 4 ne sont pas identiques à la position 
2, 3, a cause des doubles liaisons que l’on admet entre 
les atomes de carbone, tandis que pareille différence ne 
saurait s'expliquer avec la formule centrique. 

Or on peut prouver expérimentalement que cette diffé- 
rence existe en réalité et que l’on doit par conséquent 
admettre que les atomes de carbone 2 et 3 ne sont réu- 
nis que par une simple liaison, tandis qu'il y a une liai- 
son double entre les atomes 1 et 2, et entre les atomes 3 
et 4. Cela résulte en premier lieu de la particularité 
qu’offre le dioxynaphtalène 2, 5 de ne pas donner de 
quinone par oxydation, ainsi que du fait, connu depuis 
longtemps, que les 5-naphtols substitués en « ne peuvent 
pas se combiner avec les diazoiques, parce que dans cette 
réaction il devrait se former les hydrazones de la qui- 
none 2, 3. 

Une seconde preuve de la nature spéciale de la posi- 
tion 2, 3 repose sur l'incapacité des naphtylamines et des 
quinolines substituées de la formule générale 


DES SCIENCES NATURELLES. 68 


R R 


| 
ex ATRIA N H, _N H, 


fi 


de donner naissance, lorsqu’on les soumet à la réaction 
de Skraup ou à celle de Doebner et Miller, à des dérivés 
renfermant un noyau pyridique de plus. 

Les quinolines amidées dans le noyau pyridique four- 
nissent cette réaction si le groupe NH, est dans la posi- 
tion y, mais non s'il se trouve en «. Il résulte du moins 
d'essais préliminaires que la y-amidoquinaldine peut être 
transformée, par les procédés usuels, en corps possédant 
les formules suivantes : 


N 


tandis que l’a-amidolépidine reste inattaquée dans les 
mêmes conditions. Ces faits parlent, en ce qui concerne 
la constitution de la quinoline, en faveur de la formule 
de Körner et contre celles de Riedel et de Bamberger. 


M. FRIEDEL, de l’Institut, dans l’intention d’examiner, 
dans certains cas particuliers, les condensations qui peuvent 
se produire avec perte d’eau aux dépens de molecules renfer- 
mant des groupes acétyle, a chauffé de la méthylacétani- 


62 SOCIETE HELVETIQUE 


lide avec de l’oxychlorure de phosphore au bain d’huile 
aussi longtemps qu'il se dégage de l’acide chlorhydrique. 
Le mélange étant versé dans l’eau, donne une solution 
colorée en brun clair, qui, additionnée de carbonate de 
sodium jusqu’à ce que l’effervescence cesse, laisse déposer 
une poudre cristalline brune, dont la quantité augmente 
notablement par l'addition de chlorure de sodium. La 
liqueur s’est en même temps colorée en un rouge fuch- 
sine. 

La poudre brune, lavée au benzène, dans lequel elle est 
insoluble, et cristallisée à plusieurs reprises dans l’alcool, 
donne à l’analyse des nombres conduisant à la formule 
C*H"°Az'CI?. 

Ce corps ne se comporte pas comme le chlorhydrate 
d’une base biacide, mais bien comme le monochlorhy- 
drate d’une base monacide chlorée. Il forme en effet avec 
l’acide chlorhydrique et avec l’acide sulfurique des sels 
acides incolores ou peu colorés répondant au type 
C°°H?'Az’Cl’. En raison du changement de couleur, le 
nouveau composé peut servir très commodément comme 
indicateur alcalimétrique. Il perd assez facilement la mo- 
lecule d’acide supplémentaire pour que l’aniline la lui 
enleve et rétablisse la couleur fuchsine. 

La constitution de la matière colorante résulte de ce 
qui vient d'être dit et des faits suivants : Le benzène en- 
lève à la poudre cristalline un produit qui n’est autre 
chose que la monométhylaniline. Une partie de la mé- 
thylacétanilide a donc perdu l’acétyle qu’elle renfermait. 
Cet acétyle, sans doute à l’état de chlorure, n’a pu réagir 
que sur le groupe phényle d’une autre partie de la ma- 
tière première et fournir ainsi les 2 atomes de carbone, 
qui, avec ceux de 2 molécules de méthylacétanilide, for- 


DES SCIENCES NATURELLES. 63 


ment les 20 atomes de carbone du produit. Il s’est ainsi 
formé un dérivé d’un amidomethylbenzoyle, qui a dü se 
condenser avec une deuxième molécule de méthylacéta- 
nilide en donnant un hydrol, en même temps qu'il y 
avait élimination d'eau aux dépens des deux groupes 
acétyle. Cette élimination s’est faite, suivant toute vrai- 
semblance, entre les acétyles et les méthyles rattachés 
chacun à un atome d’azote différent. 
On arrive ainsi à la formule 


CH* 
| 
CH? — COH — C°H* 


CH = C 
CH? 


qui rend très bien compte des propriétés du composé, en 
même temps que de son mode de formation. 

On en a préparé divers dérivés. Par l’ébullition avec 
du sulfite de sodium, on obtient une poudre en cristaux 
très ténus d’un beau jaune d’or ou de bronze, qui ren- 
ferme C*°H'°Az°SO?°. Cette poudre est insoluble et beau- 
coup moins altérable que le chlorhydrate. 

En faisant bouillir pendant longtemps soit le chlorhy- 
drate, soit le sulfite avec les acides chlorhydrique ou sul- 
furique étendus, on provoque une transformation du pro- 
duit; la solution étant saturée par un alcali, ne donne 
plus une coloration fuchsine, ni un précipité brun à reflets 
bleus, mais bien un précipité d’un beau rouge ponceau, 


64 SOCIETÉ HELVÉTIQUE 


tirant d'autant plus sur l’orangé que la réaction est plus 
complete. Le nouveau produit est insoluble dans l’eau, 
mais soluble dans le benzène, d’où il cristallise en petits pris- 
mes orthorhombiques jaunes. Il renferme (C’’H'’Az?)’O 
et est l’&iher-oxyde de l’hydrol correspondant au chlorhy- 
drate. Il est facilement soluble dans les acides et donne 
avec l’acide sulfurique un beau sulfate cristallisé en pris- 
mes orthorhombiques. 

Ainsi qu’on le voit, il ya eu condensation, comme on 
s’y attendait; seulement la réaction a été compliquée par 
l'intervention d’un groupe acétyle supplémentaire. Le 
composé formé est très stable, sauf vis-à-vis des oxydants, 
qui le transforment en une matière colorante bleue. 

En distillant le chlorhydrate sur la poudre de zinc, ou 
même seul, on obtient une huile, qui paraît être la leuco- 
base correspondant à l’hydrol. On n’a pas réussi jusqu'ici 
à séparer les deux groupements qui semblent exister dans 
la molécule, celui de la benzophénone méthylée et celui 
d’une diméthyldiazine. 

Des expériences ultérieures sont encore nécessaires 
pour établir d’une manière plus solide la constitution 
qu’on à été amené à admettre pour la série de composés 
dont il vient d'être question. 


M. J.-H. GLADSTONE, de Londres, croit qu’il faut dis- 
tinguer un dge de cuivre qui aurait précédé l’âge de 
bronze des archéologues. Il a examiné un certain nombre 
d’ustensiles en métal rouge que M. Flinders Petrie a 
trouvés en Egypte et qui remontent à une très haute 
antiquité; ces objets sont en cuivre, mais renferment 
toujours de petiles quantités d’antimoine, d’arsenic ou 
d’étain. M. Petrie a trouvé aussi une bague d’étain et 


DES SCIENCES NATURELLES. 65 


des ornements que l’analyse a montré étre en antimoine 
metallique. 

L’auteur a examiné aussi des outils découverts par 
M. Bliss a Lachish. L’outil le plus ancien est en cuivre 
contenant beaucoup d’oxyde cuivreux. On a trouvé égale- 
ment a Lachish des objets en plomb très pur et des 
bracelets d’argent. 


M. W. RoBERT donne lecture de quelques passages d’un 
travail sur Samuel Baup, chimiste vaudois peu connu 
(voir Bulletin de la Société vaudoise des sciences naturelles, 
3° série, XXIX, 185.) 


La section de chimie se réunit ensuite à celle de phy- 
sique pour assister à une expérience de M. Raoul Picrer 
concernant l'énfluence des basses températures sur les phéno- 
ménes chimiques. — M. Pictet montre que si dans de 
l'acide chlorhydrique refroidi à environ —80° on intro- 
duit un morceau de sodium suspendu à une tige de fer, 
il ne se manifeste aucune réaction. Si on laisse ensuite 
la température s'élever, le dégagement d'hydrogène se 
produit bientôt, mais, chose curieuse, les premières bul- 
les gazeuses qui se forment partent de la surface du fer, 
et ce n'est qu'à une température un peu supérieure que 
le sodium lui-même est attaqué. 


66 SOCIETÉ HELVETIQUE 


Géologie. 


Président : M. CorteAv, d’Auxerre. 
Vice-Président : M. Hem, prof. à Zurich. 
Secrétaires : M. Luceon, de Lausanne. 
M. Wegrui, d’Aarau. 


E. Renevier. Préalpes de la Savoie. — Brückner. Ablation des terres par les 
rivières. — Piccard. Communication souterraine entre le lac des Brenets et 
les sources de l’Orbe. — H. Golliez. Compte rendu de l’excursion en Cha- 
blsis. — H. Golliez. Plissements anciens du massif de Morcles. — G. Boehm. 
Polypiers siluriens silicifiés du Gotland. — G. Boehm. Fossiles crétaciques 
du Frioul. — M. Lugeon. Région de la brèche du Chablais. — A. Heim, 
Remarques sur la communication précédente. — A. Delebecque. Glacier 
de Téte-Rousse. — H. Schardt. Gneiss d’Antigorio. — H. Schardt. Profil 
du Mont Catogne. — F. Cotteau. Cidaris glandaria. — A. Penck. Lacs de 
barrage glaciaire autour du lac de Constance. — J. Meister. Dépôt inter- 
glaciaire à Schweizerbild. — J. Früh. Erosion par les vents. — L. Favre. 
Coupe à grande échelle des tunnels du Jura industriel.— A. Jaccard. Seconde 
édition de la feuille XI de la carte géologique suisse. — H. Golliez. 
Machine à scier et à polir les minéraux et les roches. 


Dans la première assemblée générale, à titre d’adresse 
présidentielle, M. le prof. RENEVIER résume les traits es- 
sentiels de la Géologie des Prealpes de Savoie, qu'il étudie 
depuis 13 ans, ayant été chargé d’en dresser la carte 
géologique pour le service officiel français. 

Il les subdivise en 4 régions, bien différentes les unes 
des autres, aux points de vue stratigraphique et tecto- 
nique. 

I. Plaine erratique le long du lac Léman, et contour- 
nant dans la vallée de l’Arve. Glaciaire et alluvions inter- 
glaciaires parfois très fortement agglutinées, et formant 
des berges abruptes dans les gorges de la Drance. 


DES SCIENCES NATURELLES. 67 


II. Region mollassique, dans laquelle il fait rentrer les 
Voirons et le Mont-Vouan, qu’Alphonse Favre considérait 
comme éocènes et dans lesquels l’auteur reconnait deux 
anticlinaux déjetés à W, dont la voute est rompue, sui- 
vant les points, jusqu’au Flysch, au Néocomien, ou même 
jusqu’au Malm. 

HI. Chaines des Préalpes extérieures, formées d’une 
remarquable succession d’anticlinaux et synclinaux, plus 
ou moins normaux ou déjetés. Suivant le terrain qui y 
prédomine, et qui en constitue le principal caractere, 
M. Renevier distingue 3 zones. 

a) Zone du Lias, la plus extérieure et la moins con- 
tinue, formée de 3 anticlinaux, souvent rompus jusqu’au 
gypse triasique. 

b) Zone du Malm, plus large, plus variée, et plus cons- 
tante, arquée en demi-cercle depuis le Rhöne jusqu’a 
l’Arve, et comprenant les principaux sommets des chaînes 
extérieures: Cornettes, Oche, Billat, etc. Les nombreux 
anticlinaux, plus ou moins profondément rompus, sont 
habituellement déjetés au NW, ce qui est en rapport 
avec la courbure de leurs axes, dirigés d’abord E-W dans 
le Bas-Valais, puis N-S, et enfin NW-SE sur les bords 
de l’Arve. 

c) Zone du Flysch, qui n’est qu’une dépression médiane 
des chaînes jurassiques précédentes, disparaissant sous un 
immense amas de Flysch, qu’elles percent par ci par là 
en forme de Klippes. 

IV. Regions de la Breche, qui sépare les Préalpes exté- 
rieures des Hautes-Alpes calcaires. Contrée ovalaire très 
remarquable, simulant un immense champignon, dont le 
pourtour formé de jurassique bréchifère déborde sur les 
terrains circonvoisins, y laissant souvent de curieux lam- 


68 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


beaux de recouvrement; tandis que le centre, déprimé, 
est occupé par le Flysch, au travers duquel percent les 
pointements cristallins du plateau des Gets, les uns de 
Protogine, les autres de roche basique. 

Cette singulière région a été particulièrement étudiée 
en dernier lieu par M. Maurice Lugeon, assistant de 
M. Renevier, qui attribue comme lui la brèche du Chablais 
au Jurassique, et non à l’Éocène ainsi qu’on l'avait fait 
précédemment. 

L’exposé de M. Renevier est accompagné d’une carte 
géologique, au 50 millième, et de 10 profils coloriés, au 
10 millième, sur lesquels M. Lugeon fait des démonstra- 
tions pendant la lecture. 

L'hypothèse qui rend le mieux compte des curieuses 
dispositions de cette contrée est celle d’un massif local, 
opposant résistance à la poussée tengentielle de la litho- 
sphère, et motivant soit la forme semi-circulaire des 
chaînes, soit le chevauchement périphérique du terrain 
bréchifère, soit enfin la formation même des brèches, et 
la grosseur de leurs éléments, dus au démantèlement 
graduel du dit massif, dont les pointements cristallins 
sont peut-être les derniers vestiges. 

Ce travail figure in-extenso en tête des Acta de 1893, 
à titre d’adresse présidentielle. 


Dans la première assemblée générale, M. le prof. 
D' Ed. Brückner de Berne parle sur l’ablation des 
terres par les rivières‘. Il ne peut y avoir aucun doute 


! Voir aussi l'essai de l’auteur paru sous le titre: « Ueber die 
Geschwindigkeit der Gebirgsbildung und der Gebirgsabtragung » 
dans le journal Himmel und Erde, VIme année (Berlin 1893), 
p. 1-25. 


> dti di 


DES SCIENCES NATURELLES. 69 


que la formation des montagnes ne continue encore ac- 
tuellement; les tremblements de terre tectoniques le 
montrent assez clairement. En outre on trouve en maint 
endroit des récits populaires qui semblent indiquer des 
mouvements du sol. On raconte que des objets qui, il y a 
peu d’années, n’etaient pas visibles, le sont devenus et 
réciproquement. Bien que ces récits ne doivent souvent 
étre accueillis qu’avec réserve, ils sont parfois si positifs 
que l’on ne peut guère douter de la réalité des mouve- 
ments du sol, comme par exemple dans les environs de 
Doucier, dep. de l’Ain. 

Néanmoins nous n’avons actuellement aucune donnée 
sur la rapidité de ces mouvements; la seule chose certaine, 
c’est que nulle part en Europe ils n’atteignent une rapi- 
dité considérable, comme par exemple À m. par an; car 
des changements aussi rapides n’auraient pu rester ina- 
percus. Les seules données quantitatives que nous ayons 
a cet égard nous viennent des bords de la mer Baltique. 
Les observations exacies montrent clairement un sou- 
levement des cötes de la Suede et de la Finlande, de 
1522 par an au maximum. 

Nous sommes un peu plus au clair sur la rapidité de 
la destruction des montagnes, provenant à la fois du 
délitement des roches et de l’ablation par les eaux. Le 
premier disloque les masses rocheuses et les prépare au 
transport dans le fond des vallées et hors des montagnes. 
Ce transport se produit presque exclusivement par les 
eaux courantes qui emportent les matériaux désagrégés, 
dénudent ainsi de nouvelles couches de roches et les 
rendent accessibles aux influences atmosphériques. On a 
désigné cette ablation superficielle des terrains par le mot 
peu heureux de dénudation, et réservé le mot d’éro- 


70 SOCIETE HELVETIQUE 
sion à l’ablation produite dans le lit des rivières, c’est-à- 
dire à l’excavation des vallées. 

Comme, abstraction faite des poussières qui ne jouent 
un rôle essentiel que dans les déserts, toutes les matières 
enlevées passent par les rivières, on devait songer à 
déterminer la masse de roches qui traverse en un an le 
profil d’un cours d’eau. Cette voie a été suivie par tous 
ceux qui se sont occupés de la question, par Lyell, Archi- 
bald Geikie, Mellard Reade, etc. Quelque intéressants 
que soient les chiffres obtenus, ils présentent cependant 
malheureusement une grande incertitude et cela par di- 
verses raisons. Ils reposent souvent seulement sur les 
observations de quelques mois, ou même de quelques 
semaines. Or l'entraînement des matières en suspension 
varie avec la masse d’eau et souvent beaucoup plus que 
celle-ci. On ne peut guère conclure le transport annuel 
total d’après des observations de peu de durée. Mais 
même d’après des observations d’une année entière on ne 
peut pas tirer des valeurs ayant une signification géné- 
rale. Car la masse d’eau subit d'une année à l’autre des 
variations qui influent aussi plus fortement sur le trans- 
port. Il peut arriver que dans une année il ne passe à 
travers le profil des fleuves qu’une petite fraction de ce 
qui a passé dans l’année précédente. D'après Penek, par 
exemple, les boues entraînées dans la mer par le Danube 
ont été de neuf à treize fois plus abondantes dans les 
années humides 1870 et 1871 que dans les années 
sèches 1863 et 1865. Il faut donc pour fixer le charriage 
annuel moyen disposer d'observations poursuivies sans 
interruptions pendant plusieurs années. Or de telles séries 
d'observations sont rares. 

Les masses rocheuses qu’une rivière emporte de son 


DES SCIENCES NATURELLES. 71 


territoire descendent sous trois formes, au fond du fleuve 
comme cailloux roulés et sables, en suspension à l’état de 
boue, et en dissolution dans l’eau. Pour mesurer leur quan- 
tité totale, trois déterminations différentes sont donc néces- 
saires. Ce n’est que pour les grands fleuves des plaines 
que l’on peut se contenter de deux déterminations parce 
que le transport des cailloux roulés est nul ou du moins 
sans importance. Ces trois mesures n’ont été faites ac- 
tuellement pour aucun cours d’eau. Le plus souvent 
on ne possède qu'une seule donnée, et ce n’est que pour 
un très petit nombre de points de la terre que l’on peut 
actuellement indiquer d’après des observations directes 
la valeur de l’ablation. 

Les masses qui sont emportées en suspension ou en 
dissolution sont relativement faciles à déterminer. On 
puise pendant plusieurs années régulièrement de l’eau de 
la rivière, on détermine par filtration la quantité de 
matière en suspension par litre d’eau, et par évaporation 
la quantité de matières en dissolution. Si l’on connaît en 
même temps le débit total du cours d’eau on peut en dé- 
duire la masse totale des matières entraînées. Malheureu- 
sement on ignore souvent les débits précisément pour les 
points où les déterminations ont été faites. Il faut alors 
déduire le débit annuel approximatif de la quantité de 
pluie tombée, ce qui est très peu précis. 

Sl est beaucoup plus difficile de tenir compte de l’en- 
trainement des cailloux au fond des cours d’eau. Les 
données à cet égard manquent presque complètement, car 
le déplacement des cailloux ne s’opère pas continùment 
mais par à coups dans les crues. 

Ce transport peut être obtenu d’une manière plus sûre 
par la mesure de l’accroissement des dépôts formés à l’em- 


12 SOCIETE HELVETIQUE 


bouchure du fleuve. Il suffit d’établir tous les dix ou vingt 
ans une carte exacte de son delta au-dessus et au-dessous 
de la surface de l’eau et de mesurer l’accroissement. 
Cette méthode est malheureusement inapplicable sur les 
cötes de la mer parce que les courants entraînent des 
quantités de matières considérables; mais elle donne d’ex- 
cellents résultats dans les lacs. C’est ainsi que Heim a 
mesuré la dénudation du bassin de la Reuss au-dessus 
du lac des Quatre cantons. D’après l’accroissement du 
delta en 27 ans, il a trouvé une ablation de 0,182 mm par 
an. En ajoutant les masses suspendues ou dissoutes on 
arrive à une ablation de 0,3 à 0,4 millimètres. 

La Kander offre une excellente occasion de déterminer 
de cette manière la grandeur de l’ablation. Cette riviere 
tombait autrefois dans l’Aar un peu au-dessous du lac de 
Thoune. En 1714 elle fut conduite directement dans le 
lac et elle a déposé depuis lors un delta de 70 hect. Un 
de mes élèves, M. le D’ Th. Steck de Berne, a determine 
exactement la grandeur et le volume de ce delta et en a 
déduit l’ablation dans le bassin de la Kander'. Rien que 
par le dépòt du delta on trouve une ablation annuelle de 
0,2802%, en y ajoutant par estimation la part des ma- 
tieres suspendues et dissoutes, on arrive à 0,9®® par an 
ou 5 cm. par siècle, soit environ 1 m. en 2000 ans. 

Je reproduis ici tous les chiffres sùrs, que je possede 
actuellement, sur la dénudation de diverses contrées. 


! D’après Steck. Jahresb. d. Berner geog. Ges. 1893. 


DES SCIENCES NATURELLES. 73 


Ablation annuelle dans le bassin de differents fleuves. 


Elbe! au-dessus de Tetschen (matières dissoutes et 0,012 mm. 


Seine! » de Paris suspendues) 0,024 >» 
Meuse! » de Liège » 0,050 » 
Danube!» de Vienne » 0,056 >» 
Rhöne? » de Villeneuve » 0,44 >» 
Arve? » de Genève > GALLES 
Reuss* » du Lac des 4 Cantons (accroissement 0,18 » 
Kander >» du Lac de Thoune du delta) 0,28 > 
Amudarja! (matières en suspension) 0,12 >» 
Indus! » O7 
Gange! » 0,30 » 
Irawaddy! » 0,31 >» 
Yangtsekiang’ (mat. susp.) 0,07 » 
Mississipi! » 0,045 >» 
Nil! (mat. diss. et susp.) 0,015 » 
Aucun de ces chiffres — à l’exception du Nil, de la 
Seine et de la Meuse oü le transport des cailloux est 
probablement nul — ne donne la denudation com- 


plète ; ils nous donnent cependant une idée des grandeurs 
dont il s’agit, d’autant plus que d’après les données exis- 
tantes nous pouvons conclure approximativement celles 
qui nous manquent. 

Le résultat général que l’on peut déduire de ce tableau 
est que dans des plaines de latitudes moyennes la dénuda- 
tion annuelle est souvent de 0,022 seulement et n’atteint 
nulle part 0,1%. Dans les grands bassins des Alpes elle 
va à ‘/,"n et il paraît en être de même pour les grands 
fleuves de l’Inde. 


! Je dois ces dates à l’amabilité de M. le professeur Penck qui 
les a décrites de nouveau. 

2 D’après Forel. 

® D’après Baëff. 

# D’après Heim. 

5 D’après Steck. 


74 SOCIETE HELVETIQUE 


Nos données se rapportent à des bassins de grandeurs 
très différentes. Mais plus un bassin est grand, plus il 
y aura de différences de dénudation entre les différents 
points. Même dans les districts relativement sans impor- 
tance de la Reuss et de la Kander, nous trouvons de larges 
vallées où la rivière dépose ses cailloux aussi bien que 
des sommets où l’ablation est intense. Nos chiffres ne 
donnent que la moyenne du district entier ; cette moyenne 
est forcément dépassée de beaucoup en certains endroits; 
le chiffre maximum de 0,5®® par an trouvé ci-dessus 
est donc seulement une limite inférieure des plus grandes 
dénudations possibles. Dans de telles circonstances on ne 
peut malheureusement savoir si la dénudation suffit à 
compenser le soulèvement des montagnes, en abaissant 
un district autant que celui-ci est soulevé dans le même 
temps. 

Nous en sommes encore aux premières tentatives pour 
mesurer les forces qui déterminent la forme de la surface 
de la terre. Pour aller plus loin, il faut étudier les régions 
où agissent le plus rapidement les actions qui forment les 
montagnes, et celles qui les détruisent. Aucun pays ne se 
prête mieux à cette étude que la Suisse. 

Pour mesurer les changements que notre sol subit sous 
l’action des forces qui forment les montagnes, une série 
de travaux préparatoires sont déjà faits. Un réseau de 
triangulation est établi, de nombreux nivellements sont 
conduits au travers du pays. Une répétition de ces me- 
sures après quelques dizaines d'années montrera sans 
doute d’intéressants changements dans la situation de 
differents points. Aussi ne faut-il qu’attendre. 

Au contraire l’ablation peut étre observée et mesurée 
directement des maintenant. Il n’y a qu’a suivre exacte- 


DES SCIENCES NATURELLES. 75 


ment le travail de nos rivieres. Il faut d’abord établir des 
observations exactes de l’accroissement des deltas dans les 
nombreux lacs de la Suisse. Comme depuis vingt ans 
tous les grands lacs ont été sondés par le bureau topo- 
graphique fédéral, une répétition de ces sondages dans le 
voisinage de l'embouchure des rivières donnera directe- 
ment l'accroissement des deltas. 

Il faudrait ensuite puiser régulièrement de l’eau en des 
points convenablement choisis de diverses rivières et dé- 
terminer les quantités de matières en dissolution et en 
suspension qu’elle contient ei en même temps les 
débits, aux mêmes points et aux mêmes moments. 
Car ces dernières mesures manquent complètement en 
Suisse sauf pour l’Aar près d’Aarau et pour le Rhône 
au-dessus du lac Léman et près de Genève. 

Ces observations continuées pendant quelques années 
fourniront des données des plus importantes permettant 
de calculer l’ablation totale en Suisse et ses relations 
avec les altitudes, avec l’inclinaison du sol, la nature des 
roches, l’abondance des pluies, etc. 

Une telle tàche est au-dessus des forces d’un travail- 
leur isolé, elle mérite d’être entreprise par la Société 
helvétique. 


M. J. PıccArD, professeur de chimie à Bâle, a entre- 
tenu la 2% assemblée générale des expériences qu'il a 
faites aux entonnoirs de Bonport (vallée de Joux). 

On admettait depuis longtemps que l’eau du lac Bre- 
net, qui s’engouffre dans les entonnoirs, réapparaît aux 
sources de l’Orbe. Néanmoins cette hypothèse n'avait ja- 
mais été confirmée par l'expérience, bien que la preuve 
eût présenté un grand intérêt scientifique et pratique. 


76 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


Récemment encore, MM. Forel et Golliez tentèrent de la 
fournir, en jetant dans les entonnoirs de Bonport une 
solution de violet d’aniline acide; après quoi ils atten- 
dirent vainement, pendant quatre heures et demie, que 
l’eau sortit colorée aux sources de l’Orbe. Le résultat 
négatif de cet essai provenait de ce que la matière colo- 
rante employée avait été décomposée dans le sol calcaire. 
En outre, le temps d'observation aux sources de l’Orbe 
avait été insuffisant. 

M. Piccard a répété l'expérience, en employant une 
solution de fluorescéine, substance qui possède un pou- 
voir colorant considérable et ne présente pas les incon- 
vénients du violet d’aniline. 

N'ayant prévenu personne, M. Piccard jeta la solution 
colorante dans les entonnoirs de Bonport, et s’en alla 
sans attendre le résultat de son expérience. Ce furent les 
journaux qui lui en apprirent le brillant succès; ils racon- 
terent que l’eau de l’Orbe avait été colorée en vert pen- 
dant 18 heures. D’après les observations faites, l’eau a 
commencé à ressortir colorée 50 heures après l’introduc- 
tion de la fluorescéine. La durée du passage peut être 
évaluée à 12 heures. Chose curieuse, si elle se confirme, 
on prétend que le Nozon s’est aussi coloré en vert. Comme 
le liquide colorant n’a pas été versé dans le lac, mais 
seulement dans l’entonnoir, cela prouverait qu'il existe 
de vastes chambres souterraines alimentant à la fois les 
deux rivières ‘. 

M. Piccard tient à rassurer la population des bords de 
l’Orbe, que la coloration inusitée avait vivement inquié- 
tee. La fluorescéine n’est pas vénéneuse ; elle se trouvait 


! D’après des renseignements ultérieurs, la nouvelle de la colo- 
ration du Nozon ne s’est pas confirmée (Piccard). 


DES SCIENCES NATURELLES. Hel 


d’ailleurs dans l’eau à un degré de dilution tel, qu’elle 
ne pouvait avoir aucune influence nuisible sur les pois- 
sons’. Pour mieux convaincre son auditoire, il avale 
séance tenante un verre de ce liquide, couleur émeraude, 
bien plus concentré que ne l'était l’Orbe au moment de 
l'expérience. 

Une discussion s’engage à la suite de cette communi- 
cation. 

M. ForEL était persuadé depuis longtemps de l’origine 
lacustre des sources de l’Orbe; la nature de l’eau, ses 
variations de température, coïncidant avec celles du lac, 
en étaient un indice certain. MM. Lucien Reymond et 
Aubert avaient déjà essayé en 1865, sans succès d’ail- 
leurs, d’en fournir la preuve directe. L’orateur félicite 
M. Piccard du brillant résultat de son expérience. 

M. Ch. Durour avait remarqué, il y a 40 ans environ, 
que l’eau de l’Orbe a un goût fade et insipide, semblable 
à celui de l’eau du lac; il avait vu dans ce fait un indice 
de son origine lacustre, qui ne fait plus de doute aujour- 
d’hui. Il félicite également M. Piccard. 


M. GoLLiez donne un compte rendu de l’excursion de 
la Société géologique dans le Chablais. Ce compte rendu 
doit nécessairement être court afin de ne pas entrer ici 
dans des détails qui seront mieux à leur place dans la 
communication de M. Lugeon sur cette région. M. Golliez 
s'exprime à peu près comme suit : 

1" journée. Le premier jour employé à parcourir en voi- 
ture la distance qui sépare Thonon de St-Jean d’Aulph, 


‘ Le degré de dilution de la fluorescéine, pendant le passage 
maximum, peut être évalué à 0,000,000,006; et le volume du 
canal souterrain & 200 mille mètres cubes. 


78 SOCIETE HELVETIQUE 


nous a permis, gràce a de nombreux arréts, de constater 
l’exactitude de la coupe que nous avions en mains. Nous 
rencontrons d’abord la belle et classique région des allu- 
vions de la Dranse. Plus loin les relations du flysch re- 
couvert par le trias (gypse) d’Armoy sont des plus nettes 
et nous montrent en ce point d’une façon éloquente le 
phénomène de grand recouvrement des Préalpes sur Féo- 
cène. Ce que nous appellons la grande écaille ou le pre- 
mier anticlinal. 

De là nous pénétrons dans la zone du lias puis dans 
celle du malm en touchant du doigt, pour ainsi dire, 
chaque anticlinal et synclinal de cette région. Les barres 
de malm si caractéristiques du paysage géologique des 
Préalpes nous permettent en outre de suivre encore à 
d’assez grandes distances les accidents relativement sim- 
ples et que les profils À et 2, dont nous sommes tous 
munis, rendent fidèlement. Accessoirement nous visitons 
er passant au Jotty les belles gorges de la Dranse qui 
coule entre deux parois très rapprochées de malm, à une 
grande profondeur. 

Au pont de Couvaloup nous entrons dans la zone du 
flysch, dont le paysage est aussi rond que le précédent 
était hérissé de pointes et orné de parois sauvages. La 
route nous permet d'atteindre encore des anticlinaux cré- 
taciques, puis une dernière klippe de malm derrière 
laquelle nous entrons dans le bassin de St-Jean d’Aulph. 
Notre première journée s’arrétait là et nous avons fini 
d’utiliser notre temps en faisant une petite visite aux ro- 
chers voisins, escarpements de brèche du Chablais et de 
dolomie triasique occupant une position très complexe 
dans le flysch et dont le lendemain nous réservait l’expli- 
cation. 


DES SCIENCES NATURELLES. 79 


2° journée. Notre itinéraire était combiné pour nous 
montrer le bord de la région de la brèche du Chablais, 
en un point du reste très compliqué de son contaet avec 
le flysch. Rien de plus intéressant au point de vue tecto- 
nique que cette course par le Mont-Dévian, Lesse d’A- 
mont, les chalets et le col de Brion, le col et les chalets 
de Lens, le lac de Montrion. 

Le profil que nous avons en mains nous montre sans 
interprétation ce que nous rencontrons dans la montée, 
savoir: 

Flysch renversé (plong‘. SE), brèche supérieure, schis- 
tes ardoisiers (verticaux), dolomie du trias, quartzite 
(plong‘. SW 60°), permien (SW 40°), crétacique et flysch 
(plong. SW 30°) puis par deux alternances de flysch et 
de crétacique on va dans le torrent de l’Essert tomber 
sur le malm. 

On voit donc le crétacique rouge et le flysch passer 
sous le permien, entre le malm et le permien. 

De l’autre côté de la coupe, du torrent de l’Essert à la 
pointe de Nantaux, on voit de bas en haut : malm, cré- 
tacique, brèche inf., schistes moyens, brèche sup. Nous 
trouvons même comme dessert au point où nous avons 
déjeuné, de la cornieule pincée entre le crétacique et la 
brèche inf. Ainsi tout nous présage ici un très considé- 
rable accident. En tout cas le massif de la brèche est ren- 
versé par-dessus le crétacique et le flysch. Ce trias et ce 
lambeau de permien (l’un des rares qu’on connaisse dans 
le Chablais) nous indiquent des chevauchements et des 
étirements très grands. Tous les participants à la course 
sont convaincus qu'on est en face d’un grand anticlinal 
faillé, étiré et renversé sur les régions voisines. On entend 
alors les explications de MM. Renevier et Lugeon (ce 


80 SOCIETÉ HELVETIQUE 


dernier surtout a étudié la region de la breche), d’où il 
ressort que ce faciès curieux des terrains jurassiques pré- 
sente sur tout le bord de son ellipse de tels renversements, 
ce qui donne à cette nappe de brèche la disposition que 
ces Messieurs ont appelé du terme très pittoresque de 
champignon de la brèche. 

Plus tard, dans les semaines qui ont succédé à la 
course, M. Golliez, reprenant les observations faites au 
cours de l’excursion, a proposé l’interprétation suivante 
de cet accident si considérable. Il faut interpréter le cré- 
tacique qui pointe dans le flysch des chalets de Brion, 
comme des anticlinaux venus des couches crétaciques qui 
sont sous la pointe de Nantaux, et paraissent par consé- 
quent dans la coupe comme des synclinaux de crétacique 
dans le flysch. Dès lors M. Lugeon, dans d’autres cour- 
ses, a vérifié l’exactitude de cette manière de voir, en ce 
qu'il a pu constater le bas d’un de ces faux synclinaux 
et l’a trouvé noyé dans le flysch. On a donc le dessin sui- 
vant du profil. 


sar D ev eta, 


DES SCIENCES NATURELLES. 81 


su - 
BEN re wi i DoS Bed 
aa MS 
Ip N Liar 
CADI 
N ER; ata 


Du col de Brion au col du Lens nous continuons à 
nous pénétrer de la réalité de cet accident, en même 
temps que nous prenons connaissance de la subdivision 
de la breche du Chablais en ses trois groupes, la brèche 
inférieure et la brèche supérieure séparées par le groupe 
des schistes moyens de la brèche ou schistes ardoisiers. 
Cette ingénieuse division due à M. Lugeon paraît ici très 
nette. En outre nous entrevoyons combien une explica- 
tion satisfaisante des conditions d’origine de la brèche va 
être difficile à donner. Le caractère anguleux des débris, 
la nature polygénique des galets, aspect régulièrement 
lité des bancs de brèches quelquefois peu épais, la pré- 
sence de schistes à petits lits et très limoneux, tout cela 
constitue un ensemble de conditions si diverses, qu’elles 
laissent en la plupart d’entre nous à peine soupçonner 
comment ce complexe a pris naissance. 

Aux chalets du Lens une pluie persistante nous force 
a nous dévaler rapidement jusqu’à l’hôtel du lac Mont- 
riond où nous trouvons auprès de M. et M" Michel-Lévy 
le plus aimable accueil. 


82 SOCIETE HELVETIQUE 


Entre Montriond et Morzine l’état de nos individus ne 
ne nous a plus permis de faire assez de géologie pour 
juger de cette region où la breche et surtout les schistes 
ont un immense développement et où le flysch vient recou- 
vrir la brèche. 

3e journée. Question brùlante des klippes cristallines 
du flysch au plateau des Gets. 

Le plateau des Gets, compris entre la Dranse et le 
Giffre, de Morzine à Taninges, serait un vulgaire plateau 
de flysch ondulé, s’il n’y apparaissait, pour en relever 
l'intérêt, de nombreux pointements de roches cristalli- 
nes éruptives tant acides que basiques : des pointements 
de protogine, de granulite, de diabases. 

Il serait un peu long de donner ici la description de 
chaque pointement, mais il importe en tout cas de fixer 
autant que possible les résultats généraux de la journée. 

Les pointements sont à différents degrés entourés de 
brèches diverses ou de schistes rouges lilas et noirs, le 
tout est entièrement noyé dans le flysch environnant. 

Notre première constatation c’est que les pointements 
avec leurs brèches et leurs schistes sont pincés dans du 
flysch. 

En second lieu, comme il s’agit de fixer l’äge des 
schistes rouges lilas ou noirs dans lesquels les pointe- 
ments sont inclus et que ces schistes sont sans fossiles, 
c’est plutôt de l’impression personnelle, à l’œil, que doit 
ressortir cet âge. Or l’ensemble des participants à la 
course inclinent à croire que ces schistes ne sont pas 
éocènes. La majorité sinon tous pensent que c'est du trias 
qu'ils se rapprochent le plus. 

Cela donnerait donc un appui à ceux qui pensent que 
ces roches éruptives sont anciennes et non contemporai- 


DES SCIENCES NATURELLES. 83 


mes du flysch. Il est certain que le pointement de proto- 
gine de la Rosière par exemple, qui représente une lame 
«de près d’un kilomètre de longueur prend une importance 
peu commune dans cet ordre d'idées, 

C’est au prix de bien des discussions que ces conclu- 
sions ont été élaborées; il serait fastidieux de les rappeler 
ici car elles n’avaient d'intérêt qu’en face même des lieux 
en litige. 

4me journée. Cette journée dans la vallée du Giffre 
devait nous montrer d’une part le contact anormal de la 
brèche et des Préalpes extérieures à Matringes, de l’autre 
le contact anormal de la brèche et des hautes Alpes à 
Samoëns. C'est-à-dire que nous parcourions ainsi tout 
le champignon. 

A Matringes on trouve dans la montée par la Chapelle 
‘de Saint-Gras et Geblu le grand anticlinal étiré et ren- 
versé du bord du champignon, avec un petit accident 
secondaire de lias entre deux trias. On a donc la succes- 
sion : crétacique, malm, faille trias, lias, trias breche. Le 
pli est versé vers le N. W. Les profils de cette excursion, 
‘tant le profil général de M. Renevier que les intéressants 
profils de détail de M. Lugeon rendent mieux compte de 
ces faits qu’une description. J’insisterai icì seulement sur 
le fait que les schistes d’apparence flyscheuse accompa- 
gnant le gypse à Geblu, ainsi que les couches rouges, que 
d’autres avaient confondues avec du crétacique, sont bien 
triasiques et pincées dans le premier antielinal de trias, 
ce que Alph. Favre avait déjà vu en partie. Le réthien 
qui surmonte ce trias est remarquablement fossilifère. 

En chemin pour rentrer à Taninges, M. Lugeon qui 
connait très bien cette région nous a montré des détails 
très curieux du renversement et chevauchement du cham- 


84 SOCIETE HELVETIQUE 


pignon, ainsi que, derrière Taninges, l’indice de l’exis- 
tence dans la profondeur du synclinal de la Chevasse, 
sujets très captivants de tectonique que M. Lugeon déve- 
loppera dans le mémoire qu'il prépare en ce moment. 

A Samoëns les relations sont plus simples. On accoste 
derrière le village le nummulitique qui est par-dessus le 
gault, ces facies haut-alpins sont surmontés de flysch 
qui supporte la cornieule, le lias et les brèches. L’ensem- 
ble forme donc un grand anticlinal dejete vers le SE, c’est 
l’autre bord du champignon de la brèche qui recouvre 
les hautes Alpes, lesquelles passent donc sous les Préal- 
pes. Ces points sont très bien mis en lumière par les ex- 
plications de nos intéressants guides. 

Ve journée. Le rapporteur de la course n’a pas pu 
assister a la promenade de la pointe d’Orchez. M. de Mar- 
gerie, qui a bien voulu compléter ce compte rendu, a 
constaté que les indications données dans le programme 
et les profils se sont trouvés conformes aux faits observés 
par les excursionnistes. La pointe d’Orchez qui avait paru 
si difficilement explicable, semble être maintenant dé- 
brouillée par les travaux de M. Lugeon. Les excursion- 
nistes, rentrant sur Genève par la vallée du Giffre, ont 
encore pu admirer l'exactitude des profils de M. Rene- 
vier dans les Préalpes extérieures, zone du malm, zone 
du lias et région mollassique. Le synclinal de mollasse 
entre les Voirons et le mont Vouan a terminé dignement 
cette course dans cette belle région. 

Outre les deux guides MM. Renevier et Lugeon, les 
participants à la course étaient : MM. Michel-Lévy, direc- 
teur du service de la carte de France, Marcel Bertrand, de 
Margerie, Kilian, Haug, Delebecque, Duparc, Ritter, Sarasin, 
Vionnet, Grandjean, Wehrli, Porschnew et Golliez. Ils ont 


DES SCIENCES NATURELLES. 85 


exprimé par l’intermediaire de M. Golliez leur admiration 
pour les belles et consciencieuses études de MM. Rene- 
vier et Lugeon et ils félicitent le service de la carte de 
France, son directeur surtout, de n’avoir rien négligé 
pour permettre à ces deux messieurs de mener à bien, à 
très bien plutôt, l’étude de cette contrée si compliquée. 


M. le prof. GoLLIEZ entretient la section de sa décou- 
verte des anciens plissements précarbonifères qu’on peut 
nettement remarquer dans les schistes cristallins qui for- 
ment le soubassement de la Dent-de-Moreles. Ces schistes 
cristallins forment deux groupes distincts, les deux mêmes 
groupes que M. Michel Lévy a distingués dans la vallée 
de Chamonix. En empruntant aux notations de la carte 
française la manière de dénommer ces couches, nous 
appellerons les plus jeunes : groupe des cornes vertes ou 
(X), et les autres: groupe des micaschistes ou (Z,). Les uns 
et les autres sont abondamment parcourus de filons de 
granulite, granite, pegmatite, tantôt en filons bien indi- 
vidualisés comme les remarquables filons des gorges du 
Trient, tantôt en filons minces et injectés entre les feuil- 
lets des couches, formant ainsi de faux gneiss. 

Sur la section comprise entre Lavey-les-Bains et Fol- 
laterres on voit le groupe des cornes vertes se répéter 
quatre fois, formant par conséquent quatre synclinaux 
laissant entre eux trois anticlinaux de micaschistes. Les 
couches ont une direction environ NNE.-SSO. et plon- 
gent presque partout de 60-80° ESE. Ce qui donne à 
ces plis une très grande ampleur. 

C'est sur les anticlinaux et synclinaux rasés que repo- 
sent les autres terrains avec de remarquables discordan- 
ces. On voit entre autres le carbonique formant un grand 


86 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


synclinal dont le flanc oriental repose sur les cornes 
vertes, tandis que l’autre flanc coupe entre Dorenaz 
et ’Haut-d’Arbignon à travers un anticlinal de schistes 
micacés jusqu'au nouveau synclinal de cornes vertes. 
Cette discordance du carbonique n’a jamais été démontrée: 
aussi bien jusqu'ici. Une discordance plus nette encore, 
c’est celle du trias sur les schistes anciens et sur le car- 
bonique. Ce fait, qui est constant dans toute notre région, 
a déjà été signalé plus d'une fois, mais il a ici un intérêt 
de plus, puisque la même bande de trias empiète sur le 
carbonique et sur les schistes cristallins à la fois en dis- 
cordance. Cette discordance est telle qu’elle met parfois. 
le trias et les schistes presque à angle droit l’un sur 
l’autre. 

Donc, sous le grand pli couché, qui n’interesse que 
les terrains supérieurs au trias, on voit en discordance 
un puissant synclinal de carbonique, et sous ce synclinal 
et le pli couché une série de quatre synclinaux anciens. 

M. Golliez, après avoir rappelé les généralités sur les 
mouvements anciens huroniens, calédoniens, etc., pense 
que l’on doit maintenant interpréter la série des plisse- 
ments de la Dent-de-Morcles de la façon suivante : 

Les plissements des schistes représentent la vieille 
chaîne précarbonique à laquelle on a donné le nom de 
chaîne calédonienne. Le carbonique s’est déposé en dis- 
cordance sur elle en provoquant des dénudations énormes 
qui ont mis à nu même les granulites profondes. 

Ensuite vient le mouvement hercynien qui a fourni la 
discordance entre les terrains carboniques et le trias. 
Enfin, le grand pli couché qui va du jurassique au flysch 
représente le plissement alpin. 

Il est en outre intéressant de constater que ces plisse- 


DES SCIENCES NATURELLES. 87 


ments se sont reproduits aux mêmes points. Ainsi, le syn- 
clinal hercynien des terrains carboniques repose dans un 
synclinal calédonien de schistes cristallins, et le grand 
synclinal du pli couché alpin repose dans le synclinal car- 
bonique. Ceci justifie les vues récentes de M. Marcel Ber- 
trand sur la permanence des plissements aux mêmes 
lieux. 

M. Golliez expose les vues contradictoires de M. Heim, 
qui pense que les plissements des schistes ne sont qu’un 
foisonnement profond de ces masses. M. Golliez insiste 
sur la nouvelle interpretation qu’il donne maintenant de 
ces phénomènes, car pour lui la coupe de la Dent-de- 
Morcles paraît démonstrative. 

L’auteur ajoute qu’il a trouvé dans les cornes vertes 
un poudingue ancien plus vieux que le carbonique. C’est 
la première fois qu’on trouve un tel poudingue dans nos 
Alpes. Les éléments en sont fort grands, quelquelois 
céphaliques, et sont des granulites et des quarzites ci- 
mentés par une pâte excessivement métamorphique. Ce 
poudingue nous prouve combien le ruissellement devait 
être grand, déjà avant ie carbonique et avait dû être long, 
pour que l'érosion ait pu déchausser les masses des gra- 
nulites profondes. Par conséquent, combien aussi les 
montagnes précarboniques (soit calédoniennes) ont dû 
être grandes. 

M. Renevier, prof., et M. Termier, le savant directeur 
adjoint de l’École des mines de St-Étienne, qui tous deux 
ont parcouru cette région en compagnie de M. Golliez, ont 
été convaincus de la justesse des vues exposées par lui, 
tant au sujet des plissements calédoniens qu’à celui du 
poudingue ancien. 


88 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


M. le prof. BorHm de Fribourg en Brisgau présente à 
la société des coraux de l’espèce Syringopora fascicularis, 
remarquablement conservés, provenant des calcaires silu- 
riens de Grogarn dans l’île de Gotland. Ces calcaires 
contiennent en grand nombre des Pleurotomaria planor- 
bis et des Stromatopores sur lesquels sont presque tou- 
jours fixés les coraux mentionnés. Ceux-ci sont silicifiés 
ce qui permet de les dégager très facilement par l’acide 
chlorhydrique. 


M. BoEHM montre ensuite des fossiles provenant des 
calcaires à Rudistes du Col dei Schiosi près du Monte 
Gavallo et de Calloniche sur le lac de Santa Croce 
(ces deux localités sont dans le Frioul). L’on pou- 
vait encore, il y a peu de temps, hésiter pour l’âge de la 
faune du Col dei Schiosi entre le Cénomanien supérieur 
et le Turonien. D’une part en effet on y trouve des 
Caprines que M. Douvillé considère comme limitées exclu- 
sivement au Cénomanien supérieur; d’autre part, M. Pi- 
rona a décrit un Hippurites hirudo de la localité en ques- 
tion et les Hippurites ne commencent que dans le Turonien. 
Mais M. Boehm qui a retrouvé de ces prétendus Hippurites 
munis cette fois de leur opercule, les considère comme 
n’etant certainement pas des Hippurites ; peut-être sont- 
ce des Monopleures. Rien n’empéche donc maintenant de 
considérer la faune du Col dei Schiosi comme du Céno- 
manien supérieur. 

A Calloniche sur le lac de Santa Croce M. Boehm a 
trouvé, il y a quelques années, un second affleurement de 
calcaire à Rudistes très riche en fossiles. Les Actæonelles 
y abondent et paraissent devoir s'identifier avec l’Actæo- 
nella gigantea. L’Hippurites Oppeli s’y trouve admirable- 


DES SCIENCES NATURELLES. 89 


ment conservé. L'on n’y retrouve pas une seule forme 
du Col dei Schiosi et les fossiles mentionnés prouvent 
qu’on a affaire ici aux véritables couches de Gosau. 


M. Maurice LUGEON, assistant de géologie à l’Univer- 
sité de Lausanne, fait une communication sur la Région 
de la brèche du Chablais, son rôle vis-à-vis des Préalpes inté- 
rieures el vis-à-vis des Hautes-Alpes calcaires. 

La région de la Brèche du Chablais s’étend de la vallée 
du Giffre à celle du Rhône. Elle a la forme d'une grande 
ellipse d'environ trente-cinq kilomètres de longueur; sa 
plus grande largeur atteint quatorze kilomètres (seize si 
l’on considère un lambeau de recouvrement sur le Mont 
Chauffé). 

Bien caractérisée par la singularité de ses faciès juras- 
siques, la région de la brèche l’est encore par son 
indépendance absolue vis-à-vis des régions voisines. Les 
subdivisions possibles dans ce complexe bréchifère ont 
été indiqués précédemment. L’äge jurassique de ces dé- 
pôts a été établi sans conteste dans la Pointe-de-Grange 
par M. Renevier. Là, sur quatre kilomètres, le crétacique, 
accompagné de flysch, repose normalement en synclinal, 
sur la brèche supérieure. M. Jaccard, de son côté, leur 
attribuait aussi l’âge jurassique. M. Schardt reconnaît 
maintenant que la brèche n'est pas éocène, qu'elle 
n'est pas un faciès particulier du flysch. L’äge des brè- 
ches est donc nettement déterminé. Cette détermination 
certaine était de la plus haute importance: on n'aurait 
sans elle pas osé donner les conclusions tectoniques 
étranges auxquelles amène l'étude très détaillée de cette 
curieuse region. 

Partout, le long du»pourtour de l’ellipse bréchifère, 


90 SOCIETE HELVETIQUE 


les terrains de celle-ci se déversent sur les regions voisines. 
Au nord-ouest, ils se déversent vers les Préalpes extérieu- 
res, au sud-ouest sur le flysch de la vallée du Giffre. Au 
nord-est, c’est contre la vallée du Rhône, et au sud-est, 
ce deversement se produit contre les Hautes-Alpes cal- 
caires, et par conséquent a l’inverse de celui de la Dent- 
du-Midi. Autrement dit, la région de la brèche se déverse 
suivant un anticlinal décrivant une ellipse, et quelle que 
soit la direction d’une coupe tracée à travers la région, 
cette coupe offre le phénomène du double renversement 
anticlinal divergeant. La region de la breche du Chablais 
a donc la forme d’un gigantesque champignon. 

Le pied du champignon se réduit à 4 kilomètres sous 
la Pointe de Grange. L’éloquence des coupes naturelles 
de la vallée de Charmy et des environs de Morgins ne 
permet pas d’en douter. Là les déversements de part et 
d’autre ont une intensité de 6 kilomètres. 

Dans les environs de St-Jean d’Aulph, des plissements 
postérieurs à celui du chevauchement rendent le phéno- 
mène extrêmement complexe. La Société géologique 
suisse a pu s’en assurer dans son excursion. 

L'étude du deversement au sud-est est excessivement 
importante. Les déversements des Hautes-Alpes et ceux 
de la région de la brèche vont à la rencontre l’un de 
l’autre; le phénomène du double renversement synclinal 
convergent se manifeste ici dans toute sa splendeur : le 
Val d’Illiez est l’axe d’un double pli analogue à l'exemple 
classique des Alpes de Glaris, découvert par Escher de la 
Linth et complété par M. Heim. 

Les actions de refoulement sont moins grandioses. 
Des accidents singuliers les accompagnent. Le flysch, sur 
lequel s’exercent les chevauchenfents, est moins tour- 
menté que celui du double pli glaronnais. 


DES SCIENCES NATURELLES. 9 


La découverte d’un nouveau double-pli, qui ne peut 
étre mis en doute, puisque deux séries de facies diffé- 
rents se superposent, tranche en faveur de M. Heim le 
differend célèbre qui existait entre lui et M. Vacek. 

Ce sont les Hautes-Alpes qui passent sous la région 
de la brèche, ce qui justifie l’hypothèse émise l’an dernier 
par MM. A. Michel-Lévy et Lugeon, d’un noyau de résis- 
tance sous la région de la brèche, noyau qui, par poussée 
postérieure, fit ployer les chaînes des Préalpes à son extré- 
mité nord-ouest. 

Le facies des Hautes-Alpes, sur lequel chevauche la. 
région de la brèche, présente à Collombey (Vallée du 
Rhöne) les mömes plis déversés a l’ouest que M. Heim 
indique dans ses coupes. 

Par place, comme au-dessus de Matringe (Vallée du 
Giffre), la structure en écailles est bien nette. Quelquefois 
plusieurs plans de chevauchement se confondent en un 
seul, par disparition des parties intermédiaires. 

En d’autres lieux, un phénomène remarquable, de 
chevauchement transgressif à la direction des plis exté- 
rieurs, fait disparaître ceux-ci obliquement dans la profon- 
deur (Chevasse, Tréveneuse). 

Le faciès bréchiforme chevauche toujours. Les faciès 
habituels des Préalpes extérieures ne participent pas au 
chevauchement. D'où l'hypothèse à déduire, que d’ancien- 
nes conditions orogéniques (phénomène de la continuité 
du plissement) ainsi que l’hétérogénéité des faciès de pas- 
sage ont préparé l’action d'aussi formidables et extra- 
ordinaires dislocations. 

Le double pli du Val d’Illiez se prolonge de la Vallée du 
Giffre à la Vallée de l’Aar. Un anticlinal en ellipse (cham- 
pignon) doit probablement exister dans les Préalpes ber- 


92 SOCIETE HELVETIQUE 


noises, comme la torsion des chaînes l’indique, d’où l’exis- 
tence, la aussi, d’un noyau de résistance. Les recouvre- 
ments des Préalpes sur les Hautes-Alpes sont, en tout cas, 
très évidents au Pillon comme entre Gsteig et la Lenk. 


A la suite de cet exposé, M. ScHARDT tient à témoigner, 
que les belles observations faites par M. Lugeon l'ont 
entièrement convaincu que la formation de la brèche du 
Chablais est bien jurassique. Il est heureux de pouvoir 
maintenant se rallier à l’opinion exprimée par MM. Rene- 
vier et Jaccard et si bien démontrée par M. Lugeon. Tout 
en félicitant ces géologues de leur succès, il tient à signa- 
ler les progrès incessants, que fait la constatation du 
phénomène des recouvrements dans les Préalpes, dont 
il a été le premier a montrer des exemples il y a peu 
d'années. 


M. le prof. Hem, de Zurich, exprime le plaisir qu'il 
éprouve à voir des phénomènes tectoniques, semblables à 
ceux que Escher et lui ont relevés à l’extrémité orientale 
du massif de l’Aar, constatés aussi vers l’ouest avec 
exactement les mêmes caractères. L’on reconnaîtra bien- 
tôt d’un bout à l’autre des Alpes ces grands plis couchés. 
L'étude du Chablais a révélé l’existence de toute une 
série de plis couchés déjetés vers le sud, contre la règle 
habituelle. Or la possibilité de ce phénomène a été et 
est encore souvent contestée par des auteurs qui se ba- 
sent sur un point de vue théorique faux. Il faut, en effet, 
admettre avec certitude que la direction absolue de la 
poussée n’influe pas nécessairement sur le sens dans 
lequel les plis sont déjetés. Si l’on ne veut pas reconnai- 
tre qu’une voûte s’est déjetée dans le sens inverse de la 


DES SCIENCES NATURELLES. 93 


poussée vers le sud, il faudra dire : un synclinal couché 
a été refoulé vers le nord sous l’anticlinal suivant. L’on 
evite ainsi une contradiction apparente, et l’on peut ad- 
mettre que le refoulement se fait toujours dans le sens de 
la poussée, vers la profondeur s’il affecte les synclinaux, 
vers la surface s’il affecte les anticlinaux. 

M. Heim fait ensuite une courte comparaison entre 
les plis couchés du Chablais et ceux de Glaris, et constate 
que différents phénomènes de détail se retrouvent dans 
les deux régions, ainsi les lambeaux pincés du flanc mé- 
dian renversé, la réduction de ce flanc, les paquets en- 
traînés le long du plan de recouvrement, la structure 
laminée du flanc médian, ete., etc. C’est le poids de la 
brèche jurassique dans le Chablais, du Verrucano avec 
ses 700 mètres de puissance dans le canton de Glaris, 
qui a permis la formation d’un grand pli couché. Dans 
le Chablais, ce sont surtout les couches comprises entre 
le trias et l’éocène, qui sont affectées par le plissement ; 
dans la région de Glaris, le carbonifère l’est déjà. 

Évidemment, les recouvrements sont beaucoup plus 
considérables dans cette dernière contrée, mais les for- 
mes de dislocations elles-mêmes sont tout à fait sembla- 
bles dans les deux cas. 


M. A. DELEBECQUE présente à la Société de nou- 
velles photographies du glacier de Téte- Rousse et insiste sur 
le danger que présente l’état actuel de ce glacier dans 
lequel le lac intérieur tend à se reformer. 

Il offre également à la Société un certain nombre de 
cartes de lacs francais. 


M.H.ScHARDT, professeur à Montreux, présente à la 


94 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


section les résultats de ses études géologiques et péirogra- 
phiques sur le gneiss d’Antigorio. 

Le gneiss d’Antigorio apparait sur le versant sud du 
massif du Simplon dans une situation qui l’a fait envisa- 
ger pendant longtemps comme formant le noyau d’une 
voûte régulière, c’est-à-dire la partie la plus profonde du 
massif du Simplon. C’est ainsi qu’il a été figuré dans les 
profils publiés par MM. Renevier, Heim et Lory en 1870 
et 1882, bien qu’au-dessous de ce gneiss ont eüt constaté 
la présence de micaschistes et de roches dolomitiques, 
calcaires et gypseuses. Ce dernier fait avait été reconnu 
auparavant déjà par Gerlach. Dans son profil du Monte 
Cistella-Alta, Gerlach montre nettement le gneiss d’Anti- 
gorio sous forme d’un pli renversé vers le nord, reposant 
sur les micaschistes inférieurs et recouvert par des mica- 
schistes avec bancs calcaires, supportant à leur tour 
du gneiss schisteux. Les études entreprises en 1890 
m’avaient fait adopter primitivement la manière de voir 
de MM. Renevier et Heim. Mais, depuis lors, deux nou- 
veaux voyages au Simplon m'ont convaincu que les ob- 
servations de Gerlach étaient justes. 

Le gneiss d’Antigorio n’a pas de racine du côté du nord ; 
il ne forme pas une calotte continue autour des mica- 
schistes à bancs calcaires qui lui sont inférieurs, mais il 
semble s’avancer comme une langue au milieu de la 
masse de micaschistes et de gneiss schisieux de la partie 
nord du massif. On peut faire cette constatation en re- 
montant la vallée de Devero. Sur le versant sud, par 
contre, le gneiss d’Antigorio s’enfonce certainement dans 
la profondeur. La route du Simplon et le val d’Antigorio 
en montrent des profils très compleis. 

Par sa position et par sa structure, le gneiss d’Antigo- 


DES SCIENCES NATURELLES. 95 


rio offre un contraste assez frappant avec les gneiss 
schisteux et fibreux qui composent le reste du massif du 
Simplon (gneiss du Monte-Leone, gneiss de Strona, etc.). 
Ceux-ci forment, comme les schistes lustrés bordant la 
vallée du Rhône, une série de plis accusés par des répéti- 
tions de zones de bancs calcaires et dolomitiques. Avec 
ceux-ci apparaissent des micaschistes granatiferes gris, 
couleur de plomb, qui sont surtout caractéristiques. M. le 
prof. C. Schmidt est tenté de les identifier au terrain 
jurassique. 

Le gneiss d’Antigorio ne forme qu’une seule masse et 
tranche d’autant plus avec son entourage schisteux que sa 
structure est celle d’un gneiss granitoide. Ce dernier carac- 
tere est particulièrement prononcé dans la gorge de 
Gondo. Dans le val d’Antigorio cependant, et plus à l’est, 
la texture schisteuse est plus prononcee, si bien que sur 
la feuille XIX de la Carte géologique de la Suisse, ce 
gneiss a été confondu avec les gneiss du Tessin. Mais 
certains gneiss du massif du Tessin offrent également un 
aspect massif et granitoide. 

L'étude pétrographique spéciale a conduit aux consta- 
tations suivantes : 

Même dans les parties les plus granitoïdes du gneiss 
d’Antigorio, on constate toujours une structure parallèle 
assez accusée, indiquée par l'orientation des paillettes de 
mica. Cette structure correspond à la définition d’un 
« gneiss ordinaire granitoide. » 

La roche typique se compose des minéraux suivants : 
Minéraux essentiels : feldspath (microcline et plagioclase), 
quartz, biotite vert foncé; accessoirement : apatite, tita- 
nite; minéraux secondaires : muscovite, rutile (dans la 
chlorite résultant du biotite décomposé), épidote, etc. 


96 . SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


Le feldspath se montre parfois en cristaux assez grands 
(mäcles de Carlsbad de 2-3 cm.); alors c’est toujours du 
microcline. Il n’a méme pas été possible de constater cer- 
tainement la présence de l’orthose. Le plagioclase corres- 
pond à la composition An, Ab, (poids spécifique 2,641). 
C’est donc un oligoclase assez basique. 

Les deux feldspaths sont fréquemment entourés de 
zones ou houppes à structure micropegmatitique (feld- 
spath granophyrique). Il est cependant rare de voir des 
cristaux complètement entourés de cet enchevêtrement de 
quartz et de feldspath, vu que les divers minéraux sont 
toujours brisés, accusant une forte compression. Le 
quartz surtout est partoul réduit en grains souvent polyé- 
driques ou s’enchevétrant, le feldspath de même. Ce der- 
nier paraît avoir résisté plus longtemps à la compression 
et ses cristaux sont souvent entourés d’une zone de tritura- 
tion, dont les débris, en se mêlant localement aux grains de 
quartz comprimé, donnent l'illusion d’une pâte à grain 
fin de quartz et de feldspath. Cette cataclase a même fait 
sentir ses effets sur la biotite, dont les paillettes sont 
transpercées et lacérées proportionnellement à ce travail 
mécanique; dans les gneiss les plus schisteux elles sont 
déchirées en petits lambeaux. Il n’en est pas de même 
du mica blanc, ce qui atteste l’origine secondaire de ce 
dernier. 

Le quartz, comme le feldspath, montre dans les frag- 
ments un peu grands toujours le phénomène de l’extinc- 
tion onduleuse. Les inclusions liquides, à libelles mobiles, 
que renferme le quartz, sont alignées en traînées irrégu- 
lières. . 

La texture de la roche, déduction faite des effets de la 
cataclase, est celle d’une roche granitoide; l’analyse citée 
par Gerlach ne lui donne que 65,6 °/, de SiO,. 


DES SCIENCES NATURELLES. 97 


Comparé avec la protogine, le gneiss d’Antigorio s’en 
distingue nettement par la fraîcheur de tous ses compo- 
sants. La séricitisation et l’Epidotisation du feldspath, si 
générales dans cette dernière roche, y font presque tota- 
lement défaut. Le feldspath est presque aussi transparent 
que le quartz, même lorsqu'il est brisé et fragmente. 

Mais ce gneiss ne forme pas une masse homogène. 
En faisant abstraction du fait que le haut comme le bas 
de la nappe, épaisse de 1000-1500 m., offre une struc- 
ture schisteuse beaucoup plus accusée que le milieu, ce 
qui est attribuable aux dislocations, on trouve dans son 
milieu des intercalations qui ne sont pas sans signification. 

J'y ai constaté : 

a) Intercalations micacées schisteuses, formant des traî- 
nées ou lentilles parallèles à la schistosité du gneiss et 
pouvant atteindre 4-5 m. d’epaisseur sur 500-1000 m. 
de longueur. Ces intercalations sont particulièrement 
riches en mica (le méme biotite vert foncé que dans le 
gneiss), en titanite, apatite et épidote. Le feldspath est du 
microcline ou de l’oligoclase, peu de quartz. Dans une 
certaine variété le feldspath est combiné avec le quartz et 
offre la structure micropegmatitique. Une autre variété 
est riche en amphibole verte. 

b) Intercalations acides, formant également des traînées, 
ou des veines souvent ramifiees, soit paralleles, soit obli- 
ques à la schistosité du gneiss, attestant que celle-ci a 
été imprimée à la roche postérieurement au remplissage 
de ces veines acides. Celles-ci ne sont pas des filons, car 
elles s’effilent ordinairement. Si l’on supprime par la 
pensée l’effet de la compression, leur texture est celle des 
aplites. Ces intercalations acides contiennent peu de mica, 
ou seulement du muscovite. 


98 SOCIETE HELVETIQUE 


c) A partces deux variétés de roches qui tranchent net- 
tement avec le gneiss, on trouve dans celui-ci souvent des 
traînées plus riches en mica, parfois aussi des zones lenti- 
culaires, bien délimitées, auxquelles l'abondance du mica 
donne une teinte plus foncée, bien que la structure soit 
celle du gneiss. Elles rappellent dans une certaine mesure 
les segregations basiques si caractéristiques pour les gra- 
nites. 

Tous ces caractères du gneiss d’Antigorio indiquent 
une nature absolument différente des roches sédimentai- 
res métamorphiques. On est amené à conclure que le 
gneiss d’ Antigorio résulte de la consolidation d’un magma 
primitivement fondu. Les intercalations micacées et les 
traînées basiques s’expliquent par la tendance des maté- 
riaux de même nature a s’accumuler pendant la cristal- 
lisation, tandis que les intercalations acides paraissent 
étre des craquelures formées pendant la consolidation et 
remplies par du magma non encore consolidé, consé- 
quemment plus acide. 

La structure gneissoide résulte essentiellement de la com- 
pression qu'a subie la roche aprés la consolidation. Il est 
probable cependant qu’une certaine tendance à une struc- 
ture parallèle a préexisté; elle est indiquée par la dispo- 
sition des traînées micacées; c’est parallèlement à celles- 
ci que la schistosité a dû se produire. 

Il n’est pas possible de dire s’il s’agit d’une masse 
intrusive, ou si ce gneiss appartient à la croûte de conso- 
lidation primitive de la terre. La position actuelle de ce 
terrain au milieu des micaschistes et gneiss schisteux est 
certainement le résultat de dislocations énergiques. Ces 
dislocations se sont probablement produites à une grande 
profondeur et en présence d’une haute température, ce 


DES SCIENGES NATURELLES. 99 


qui expliquerait pourquoi le feldspath n’est presque jamais 
décomposé, malgré la fragmentation et l’écrasement qu'il 
a subi dans presque tout le massif. 


M. ScHARDT rend compte de quelques observations 
qu’il a faites au Mont-Caiogne et au Moni-Chemin, au- 
dessus de Martigny, particulièrement à propos des ter- 
rains sédimentaires qui s’adossent contre le flanc S.-E. 
de ces montagnes. C'est entre le Mont-Catogne et le Mont- 
Chemin que se termine le massif granitique (protogine) 
du Mont-Blanc. Près de Champex la protogine accuse 
encore une grande largeur, mais à l'approche de la vallée 
transversale de la Drance, cette zone se rétrécit subite- 
ment. Gerlach la fait s'arrêter au Clou, sur la face NE. 
du Catogne. Cependant M. Schardt a encore reconnu la 
protogine sur plusieurs centaines de mètres de largeur au 
Mont-Chemin, quoique extrömement comprimée. Cette 
roche y forme des bancs peu épais (1-2 m.) séparés par 
du schiste séricitique et épidotifère. La première pensée 
est celle de filons injectés, lits par lits, entre ces couches 
schisteuses. Cependant l’examen attentif conduit aussi à 
la supposition que ces faibles couches schisteuses peuvent 
tout aussi bien être des plans d’écrasement et de glisse- 
ment formés de débris triturés de granit, particulièrement 
de feldspath transformé en séricite. Cette supposition 
semble attestée par le fait que des cristaux de feldspath 
brisés et usés sont souvent entourés d’une auréole de 
séricite issue du produit de leur trituration. 

Sur le flanc SE. du massif de protogine succède une 
zone de schistes traversée par d’innombrablesfilons de por- 
phyres quartziferes (granit-porphyre) qui pénètrent aussi 
la zone marginale de la protogine; ils sont accompagnés 


100 SOCIETE HELVETIQUE 


d’autres filons de roches basiques et amphiboliques. Ces 
terrains ont déjà fait l’objet d’une étude de M. le profes- 
seur Græff, et M. Schardt n’insiste pas spécialement sur 
leurs relations possibles avec la protogine, laissant à ce 
savant le soin d’élucider cette question. 

Quant aux terrains sédimentaires, ils s'appliquent sur 
une surface presque absolument plane, inclinée au Mont- 
Catogne de 50° et au Mont-Chemin de 40° au SE. Dans 
les schistes injectés de filons de porphyre, le plongement 
est généralement voisin de la verticale. Les schistes les 
plus rapprochés de la surface de contact sont extrêmement 
semblables à des schistes carbonifères, c’est sur ceux-ci 
que repose en discordance le trias; il en est séparé par- 
fois par une couche de conglomérat ou grès grossier et 
se compose de calcaire dolomitique gris ou jaune très 
homogene, ou bien décomposé à l’état de cornieule. Ce 
terrain représente indubitablement la zone des cornieules 
du trias. M. Schardt a constaté au-dessus : 

Schiste et schiste calcaire avec un banc de lumachelle 
contenant des débris de fossiles, dans lesquels on eroit 
reconnaître des Modiola, des Placunopsis, des Cardium, etc. 
Ce terrain correspond probablement à l'étage rhétien. 
20-30 m. 

Grès arkose de couleur grise. 20 m. Hettangien (9). 

Schiste ardoisier exploité au-dessus de Sembrancher et 
vis-à-vis, au Mont-Chemin, sous Vence. Nodules et fos- 
siles pyriteux, Aegoceras planicosta et Schlotheimia angulata, 
indiquant le lias inférieur. 

Un niveau calcaire (brèche échinodermique), un peu 
supérieur renferme des Ammonites indéterminables et 
d'innombrables Bélemnites (B. cf. paxillosus); ce serait le 
lias moyen. 


DES SCIENCES NATURELLES. 104 


Une épaisse zone schisteuse, avec alternances de bancs 
calcaires grenus, représente le lias supérieur et le dogger ; 
elle est surmontée d’un puissant massif de calcaire gris 
compact (malm). C’est sur ce malm que se place la zone 
des schistes lustrés, qui occupe sur plus de 4 kilomètres 
de largeur la dépression entre le massif du Mont-Blanc et 
le Mont-Combin. Ce sont d'innombrables alternances de 
schistes, de grès en dalles, de zones calcaires, etc. interrom- 
pues dans leur milieu par des dolomies, des cornieules et 
du gypse. Le bord SE de cette zone offre, en contact avec le 
carbonifère renversé par-dessus, des lits de calcaire spathi- 
que, de brèche à échinodermes et des lits bréchiformes très 
semblables à la brèche du Chablais ainsi que de la cor- 
nieule et du gypse. Dans leur ensemble ces couches 
représentent indubitablement les divers étages du jurassi- 
que. Les dolomies et le gypse sont identiques à ceux du 
trias. 

La Pierre-à-Voir est un lambeau de roche dolomitique 
et de calcaire-brèche, reposant comme un lambeau de 
recouvrement au-dessus des schistes lustrés. 


M. Correau d’Auxerre fait une communication sur le 
Cidaris glandaria du Mont-Liban. Les piquants de cet our- 
sin avaient déjà été rapportés par les croisés, et avaient 
été identifiés, dans les premiers ouvrages de paléontologie, 
avec un oursin commun en France, en Allemagne et en 
Suisse dans le jurassique. Il y a quelques années M. Fraas 
fit un voyage au Liban et distingua nettement le Cidaris 
glandaria de l’espèce européenne à laquelle il donne le 
nom de Cidaris glandifera. Dernièrement enfin M. Cot- 
teau a eu entre les mains de nouveaux échantillons de 
cette espèce et de celles qui l’accompagnent, et a établi 


102 SOCIETE HELVETIQUE 


que la faune à Cidaris glandaria est sans contredit 
Cenomanienne. M. de Loriol est arrivé aux mêmes con- 
clusions. 


M. le prof. Penck, de Vienne, rapporte sur les lacs de 
barrage glaciaire de l'ancien glacier du Rhin. 

L’ancien glacier du Rhin remplissait, lors de sa troi- 
sième et dernière extension, le bassin du lac de Constance, 
jusqu’à la ligne de séparation entre les bassins du Rhin 
et du Danube, qui est formée sur de grands espaces par 
ses moraines terminales. Lorsque ensuite le glacier se 
retira et aussi longtemps qu'il occupa l'emplacement du 
lac, la pente de ces hauteurs tournée vers lui ne put pas 
déverser ses eaux dans les conditions naturelles, et chaque 
cours d’eau y forma un lac de barrage qui modifia son 
développement et son niveau à mesure que le glacier se 
retira davantage. Cette retraite s’effectua par phases suc- 
cessives et fut interrompue par des arrêts prolongés. Un 
premier arrêt eut lieu lorsque le glacier se fut retiré de 
15 à 20 kilomètres; un grand nombre de petits lacs en- : 
fermés entre la glace et la dernière moraine terminale 
dans le Desgentausener Thal, le Pfrungener Ried et le 
Weibachthal s’&coulerent dans le bassin du Danube, 
tandis que d’autres, situés plus à l’ouest dans la région 
d’Engen, s’écoulèrent par le Biberthal directement dans 
le Rhin. Pendant le second arrêt dans la retraite du gla- 
cier, lorsque celui-ci ne recouvrait plus que le lac de 
Constance, pris dans le sens le plus restreint du mot, 
c'est-à-dire sans le lac de Zell ni celui d’Ueberlingen, 
s’etendait vers le nord jusque dans la region de Mecken- 
beuren au sud de Ravensburg, et ne pénétrait plus dans 
le Bregenzer Wald, un système important de lacs de bar- 


DES SCIENCES NATURELLES. 103 


rage glaciaire s’établit. Un de ces lacs se forma dans la 
région du Bregenzer Ach et trouva son écoulement è 
650 mètres de hauteur, à Rothenbach, au-dessus du Roth- 
achthal, vers l’Argenthal. Là se trouvait à 535 mètres, 
de hauteur un lac de barrage qui s’écoulait par une vallée 
serpentante et occupée par d'importantes tourbières vers 
le large bassin d’Emmelsboden. Celui-ci était lui-même 
occupé par un lac dont le niveau s'élevait à 522 mètres 
et qui s’écoulait par le Grenzbach dans l’ancien lac de 
Ravensburg. Ce dernier occupait le Schlussenthal jusqu’à 
520 mètres de hauteur et s’écoulait au nord de Gören- 
berg par de petits ihalwegs aujourd’hui desséchés vers 
l’ouest, dans les bas-fonds de Salem. Un quatrième lac 
recouvrant ces bas-fonds et relié directement au lac 
d’Ueberlingen, était limité vers le sud par le glacier et 
s’elevait jusqu'à 440 mètres, une hauteur considérable- 
ment supérieure à celle du lac de Constance après le 
retrait complet du glacier. Enfin, c’est par le passage de 
Stahringen, entre Radolfzell et Stockach, que le lac 
d’Ueberlingen se deversait dans celui de Zell, qui s’écou- 
lait è son tour dans le Rhin vers Stein. Nous avons ainsi 
un système complet de cours d’eau depuis le Bregenzer- 
wald jusque dans le Hegau, tout autour du lac de Cons- 
tance, qu'on peut appeler système de l’Ach. 

Il est très probable, d’après les hauteurs de séparation 
des vallées de la Sitter, de la Thur et de la Tôss, que des 
phénomènes analogues devaient exister aussi au sud du 
lac de Constance. 

On peut prouver l'existence du système glaciaire de 
l’Ach grâce à de nombreux et très nets dépôts de deltas 
qui nous permettent d'établir le niveau des lacs de bar- 
rage. Ce niveau correspond en gros à la hauteur actuelle 


104 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


de l’ancien lieu d'écoulement; les vallées de déversement 
ont perdu leur fonction. Le développement assez considé- 
rable des deltas permet d'admettre une durée, relativement 
longue, de l’arrêt dans le retrait du glacier. 


M. le prof. J. MEISTER, de Schaffhouse, fait une com- 
munication sur un poudingue interglaciaire des environs 
de Schaff house. 

Depuis longtemps déjà l’on considère le conglomérat 
poreux du Hohlfirst, du Geissberg et de la Hohfluh près 
de Schaffhouse, comme un depöt correspondant au 
Deckenschotter. De plus, on a mentionné au Geissberg 
des cailloux de la seconde et de la troisiéme période gla- 
ciaire, et enfin M. le prof. Penck a reconnu les tufs cal- 
caires de Flurlingen pour des formations de la seconde 
période interglaciaire. 

La série de ces depöts diluviaux est encore complétée 
maintenant gräce a de nouveaux affleurements sur le 
plateau du Geissberg, qui montrent, reposant directe- 
ment sur le conglomérat poreux, un amas de cailloux de 
Malm du Jura, avec quelques rares échantillons de ro- 
ches alpines. Cette formation, à l’extrémité nord du pla- 
teau, a environ 1",5 de puissance, et s’amincit vers le 
sud; elle se continue sur le flanc méridional du Längen- 
berg, qui est séparé par une profonde vallée du Geiss- 
berg. Ce dépòt est encore recouvert par des matériaux 
d’origine alpine, avec quelques rares cailloux de la zone 
calcaire, qui appartiennent évidemment, d’après leur 
position (500 mètres), à la seconde période glaciaire. 

De cette série de constatations, il résulte que, à cette 
place, se trouve un cône de déjection interglaciaire an- 
cien dont l’origine doit être cherchee au Längenberg. 


DES SCIENCES NATURELLES. 405 


M. le D: Frün, de Zurich, rend compte à la Société 
d’une étude qu’il a pu faire de surfaces polies, remarqua- 
blement belles, le long du cours du Laufen, près de Lau- 
fenburg, gräce au niveau exceptionnellement bas des 
eaux cet été. Apres deux visites successives (le 22 mai et 
le 10 juin 1893), il a reconnu que ces surfaces polies 
des gneiss et des granits de la Forét-Noire, et d’autres 
roches encore se retrouvent principalement au-dessus du 
niveau d’eau le plus élevé sur les parois de rochers; il réus- 
sit même à en retrouver des traces sur les parties les plus 
élevées et par conséquent les plus anciennes des parois, 
où pourtant elles ont en grande partie disparu par suite 
de la decomposition des roches et du développement des 
cryptogames. 

Quoique l’auteur se réserve d’étudier encore la 
question, il croit pouvoir émettre l’hypothèse que, en 
bien des points de notre patrie suisse, des surfaces 
polies, œuvre de l’érosien éolienne, pourraient être ren- 
contrées, ainsi sur les arêtes particulièrement exposées 
des contreforts avancés des Alpes. Pour continuer main- 
tenant cette étude, il faut fixer tout particulièrement 
son attention sur les roches siliceuses. Puis, une fois 
l’œù bien formé aux surfaces polies par les vents, l’on 
pourra aisément reconnaître les phénomènes du même 
ordre, et les distinguer de surfaces polies par d’autres 
agents (animaux, traînaux, etc.). 

En terminant, M. Früh recommande ce sujet d'étude à 
ses collègues. 


M. le prof. RENEVIER présente, au nom de M. le pro- 
fesseur L. Favre, de Neuchâtel, un grand profil détaillé, 
et colorié géologiquement, des Tunnels du Jura-Industriel, 


106 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 

réimprimé récemment à Paris, à l’échelle du 1: 2000°, 
par M. l’ingénieur James Ladame, sous la direction de 
qui ces tunnels ont été percés. Le but de M. Ladame a 
été de faire servir ce beau profil à l’enseignement tech- 
nique et géologique, aussi le remet-il au tiers du prix de 
revient, soit pour la somme de 5 francs. 


M. Jaccarp, du Locle, présente la seconde édition de 
la feuille XI de la carte géologique de la Suisse, qui va parai- 
tre prochainement, accompagnée d’un volume de texte. 
Il indique en quelques mots les principaux changements 
introduits dans le coloriage de la carte, ensuite des obser- 
vations recueillies depuis la publication de la première 
édition. Les plus importantes se rapportent au territoire 
du plateau d’Echallens ei du Jorat où la molasse consti- 
tue presque absolument la surface du sol, sans étre recou- 
verte par les depöts quaternaires comme l’indiquait la 
première édition. La partie NO. de la feuille, restée en 
blanc, a été complétée par le report de la feuille d’Ornans 
de l’état-major français, levée par M. Marcel Bertrand, etc. 

Le texte se compose de deux parties. La première, sous 
le titre de Géologie du Jura central, renferme une biblio- 
graphie de toutes les publications, tant de la Suisse que 
de la France, se rapportant aux territoires des feuilles VI, 
XI, XVI et partie des feuilles VII et XII, rangées par 
ordre chronologique et au nombre de plus d'un millier, 
dispersées dans un grand nombre de Revues, Bulletins, 
Mémoires, etc. 

Tous ces matériaux sont analysés, par ordre de matiè- 
res, dans un résumé historique dont l’utilité sera recon- 
nue par tous ceux qui, dans l’avenir, auront à s’occuper 
des formations et des terrains caractéristiques de cette 
région, l’une des plus intéressantes de notre pays. 


DES SCIENCES NATURELLES. 107 


La seconde partie est le texte explicatif de la feuille XI. 
L’auteur résume les connaissances acquises à ce jour sur 
les terrains, divisés en systèmes et en groupes, n’atla- 
chant qu’une importance secondaire aux subdivisions en 
étages dont les limites deviennent de plus en plus diffici- 
les à établir. La distribution géographique dans les diffé- 
rentes régions de la carte fait l’objet d’un chapitre spécial. 

Enfin, l’histoire de la formation du sol, présente un 
aperçu des phénomènes de la sédimentation et de l'évo- 
lution organique, de l’époque triasique à la nôtre. 

Le volume est accompagné de quatre phototypies et de 
planches explicatives, figurant la structure géologique des 
environs du Locle et des Brenets. 


M. GoLLiez présente une machine à scier et à polir les 
minéraux et les roches, dont on veut faire des coupes minces. 

La scie se compose de disques de cuivre diamantés, 
montés sur un tour donnant 2500 tours à la minute. Un 
dispositif particulier permet de placer devant la scie, soit 
l'échantillon lui-même de la roche, soit un minéral. Le 
dispositif pour les minéraux peut d’abord être installé 
sur le goniomètre, pour orienter le cristal à couper. Les 
lames que l’on obtient au sciage ont elles-mêmes déjà 
une épaisseur de '/, à */, de millimètre, et ont l’avan- 
tage d’être à faces parfaitement planes et parallèles. 

Les meules, au nombre de trois, sont mues par un 
même axe. Une meule en cuivre sertie de diamants sert 
au dégrossissage, une meule en alliage de zinc et étain 
sert au polissage à l’émeri, une meule en verre dépoli 
sert au finissage. 

Cette machine a comme avantage sur celles que livre 
habituellement le commerce d’être plus solide, et de faci- 
liter énormément le travail. 


108 SOCIETE HELVETIQUE 


Botanique. 


Président d'honneur : M. le Prof. Raprxorer, de Munich. 
Président: M. Marc MicHÙeLI, de Genève. 
Secrétaire: M. le Prof. WıLczek, de Lausanne. 


Séance de la Société botanique suisse. — Jean Dufour. Grappe de raisin 
panachée. Sur la sélection des vignes américaines. — Radlkofer. Struc- 
ture anormale de la tige d’une Légumineuse voisine des Bauhinia. Quel- 
ques nouvelles plantes produisant du caoutchouc. — Müller. Résumé 
de travaux lichénographiques. — Ed. Fischer. Sur le Sclerotina Rhodo- 
dendri Fisch. — Wilezek. Cônes anormaux de Larix Europea. — Paul 
Jaccard. Développement de l’endosperme, de l’embryon et du pollen 
d'Ephedra helvetica. — Schröter. Fleurs cleistogames de Diplachne sero- 
tina. Géographie botanique de la vallée de St-Antonio dans le Prättigau. 
— Martin. Monographie des Hyménomycètes genevois. — Chodat. Poly- 

. galacées d’Afrique et d'Asie. — Chodat et Mlle Rodriguez. Sur les 
semences de Polygalacées. — Henri Jaccard. Quelques plantes nouvelles 
pour la vallée du Rhône inférieur. — Georges Gaillard. Quelques roses 
nouvelles pour le canton de Vaud. — Vetter. Présentation de plantes de 
Costa-Rica. 


A l'ouverture de la section de botanique, la Société 
de botanique suisse tient, sous la présidence de M. le prof. 
Schrôter de Zurich, sa quatrième assemblée générale con- 
sacrée uniquement à la lecture des rapports officiels. 


M. Jean Durour, directeur de la station viticole, 
monire d'abord une grappe de Chasselas (fendant) pana- 
chée aux couleurs vaudoises. Une partie des grains sont 
verts, d’autres sont d’un blanc de cire, enfin quelques 
grains présentent des stries vertes sur fond blanc. Cette 
grappe singulière a été trouvée dernièrement à Lavaux 
par M. G. Palaz, qui l’a envoyée à la station viticole. — 


DES SCIENCES NATURELLES. 109 


Les autres grappes du méme cep étaient parfaitement 
normales. 


M. J. Durour fait ensuite une communication sur la 
sélection des vignes américaines. Il décrit spécialement la 
méthode employée au Champ de l’Air pour obtenir des 
vignes résistant au phylloxera et s’adaptant facilement à 
nos terrains. 

La multiplication des vignes américaines pouvait se 
faire par boutures ou par semis. C’est ce dernier mode 
qui a été choisi à la station viticole, car il offrait la pos- 
sibilité d'obtenir des plants robustes et résistants, en écar- 
tant absolument tout danger d’introduction du phyllo- 
xéra. 

Plus de douze mille jeunes vignes ont été élevées, par 
semis, au Champ de l'Air. Une première sélection rigou- 
reuse a écarté tous les plants dont la vigueur paraissait 
insuffisante. On a éliminé également tous ceux dont le 
tronc ne s’accroissait pas assez rapidement en épaisseur, 
ceux à bois mal aoùté ou à feuillage peu résistant aux 
maladies cryptogamiques. Un grand nombre de semis qui 
présentaient des caractères d’hybridation avec le Vitis 
vinifera et le V. labrusca ont été également mis de côté. 
Cette première sélection n’a pas été faite en une année, 
cela va sans dire, les caractères définitifs des semis se 
manifestant seulement à la troisième ou quatrième feuille. 

Les types obtenus sont au nombre d'environ trois 
cents. Ils appartiennent soit à des espèces pures (Riparia, 
Rupestris, Berlandieri, Cinerea, etc.) soit à des hybrides 
(Riparia x Rupestris, York X Rupestris, Solonis x Othello, 
etc.) On les cultive sur perches, au Champ de l’Air, et on 
les multiplie par boutures ordinaires et boutures à un 


110 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


œil. Pour chacun de ces trois cents types, on étudie ac- 
tuellement: 4° la resistance au phylloxéra (dans deux 
champs d’essai phylloxérés, à Veyrier et Talloires, dans 
la Haute-Savoie), 2° l'adaptation aux divers terrains à 
vignes du canton de Vaud, 3° la reprise de boutures, 
4° l’affinité au greffage avec les Chasselas ou Fendants. 
C’est une étude de longue haleine, qui est loin d’être 
terminée. 

Un autre essai est poursuivi au Champ de l’Air depuis 
trois ans, dans le but d’obtenir par sélection naturelle des 
plants américains très vigoureux et croissant dans les 
terres fortement argileuses. On a réuni dans un espace 
très restreint, en sol argileux, un grand nombre de plants 
d’espèces diverses et on les laisse se développer librement, 
dans l’idée que les forts étoufferont les faibles et annon- 
ceront ainsi d'eux-même leurs qualités exceptionnelles de 
vigueur et d'adaptation aux terres fortes. 

Après cette communication, M. J. Dufour montre aux 
membres de la Section les résultats obtenus jusqu'ici, en 
leur faisant visiter les collections de vignes américaines 
du Champ de l’Air. 


M. le prof. RapLKoreR de Munich montre la tige d’une 
liane du Brésil qui esi probablement une Légumineuse 
voisine du genre Bauhinia. Elle présente un intérêt parti- 
culier étant le seul exemple connu jusqu’à ce jour, en 
dehors de la famille des Sapindacées, d’un corps ligneux 
dit composé. Il consiste en un anneau ligneux central et 
deux anneaux périphériques qui se prolongent jusque 
dans le bourgeon terminal ainsi que l’indique la distribu- 
tion des trachées dans la moelle. Cette structure est ana- 
logue à celle qui a été observée dans les genres Serjania 


DES SCIENCES NATURELLES. 411 


et Paullinia de la famille des Sapindacées. (Voir à ce sujet 
les remarques de l’auteur dans le supplément à la mono- 
graphie des Serjania 1886, p. 7.) 

Le même auteur parle encore de la présence de cellules 
renfermant du caoutchouc dans des plantes appartenant à 
des familles chez lesquelles on n’en avait pas encore 
observé et il les démontre sur des échantillons. On en 
reconnaît facilement la présence dans la tige et jusque 
dans les feuilles de plusieurs espèces de Wimmeria (Célas- 
trinée), de Salacia (Hippocratéacée), de Plagiopteron (Ti- 
liacée-Prockiée.) On n’en trouve, au contraire, pas chez 
le Tripterygium (genre voisin de Wimmeria), ni chez les 
Prockia, Hasseltia (voisin de Plagiopteron). M. Oliver a 
déjà fait au sujet l’Eucommia ulmoides, genre d’affinite 
douteuse, originaire de Chine (Hook. lc. 1950), des 
observations analogues qui pourraient peut-être aider à 
trouver sa véritable place naturelle. (Radlkofer in Bot. 
Gaz. XVIII, n° 6, juin 1893, p. 199.) 


M. le prof. MüLLER, de Genève, présente un rapport 
sur ses études lichénographiques faites depuis le mois d’aoüt 
1892 jusqu’en août 1893. 

1° 67 Lichens de l'Australie occidentale, de Helcus, 
envoyés par le baron F. v. Muller, donnaient 54 espèces, 
dont 12 nouvelles. Le tout a paru dans l’Hedwigia. 

2° 76 Lichens de l'Australie orientale, surtout de 
Hartmann, communiqués par l’Herb. imper. de Vienne, 
ont présenté 55 espèces, dont une seule nouvelle. Le ré- 
sumé du total a paru dans les Annal. d. Naturhist. Hof- 
museums in Wien. | 

3° Une petite serie de Lichens saxicoles, de Lechler, 
des Andes du Pérou et du Chili, envoyés par l’Herbier de 


112 SOCIETE HELVETIQUE 


Kew, ont fourni 3 esp. nouv. publiees dans le Hedwigia. 

4° 45 Lichens du Yömen, de Schweinfurth, avec 2 
esp. nouv. (dont l'une forme un genre nouveau), publiées 
dans le Bulletin de l’ Herb. Boissier. 

5° 237 Lichens crustacés du Sud de l’Australie (Vic- 
toria) du Rev. Wilson, contenaient 214 espèces, dont 
80 nouv. Toute cette collection, remarquablement riche 
en especes saxicoles, est récapitulée dans le Bulletin de 
l Hb. Boissier. 

6° Une serie de Lichens crustacés de divers pays exo- 
tiques, de l’Herbier de Kew, a fourni 20 esp. nouv. pu- 
bliées dans l’ Hedwigia. 

7° 42 Lichens du détroit de Magellan, communiqués 
par M. Husnot, ont donné 4 esp. nouv. 

8° 195 especes du Queensland, de Bailey et Shirley, 
contenaient 22 esp. nouv. publiées dans les Lichenes 
Exotici. 

9° 46 Lichens africains, de la region du Zambese, 
collectés par Menyhardt, et communiqués par l’Herbier 
de l'Université de Vienne, ont fourni 9 espèces nouv. 
La collection est résumée dans les Verhandlungen der 
Zoolog. Botan. Gesellschaft in Wien. 

En méme temps M. Muller mentionne les publications 
qui ont paru dans cette même période et qui se rapportent 
à ses travaux immédiatement antérieurs. Ce sont: 

Lichenes Persici, de Stapf. 

Lichenes epiphylli Spruceani, de la région des Ama- 
zones (Hb. Kew.) 

Lichenes africani, aus Deutsch Ostafrika (Hb. de Berlin.) 

Revision der Steinschen Uebersicht d. Lich. Ostafrika’s 
(Hb. Berlin.) 

Lichenes Amboinenses, de Cam. Pictet. 


DES SCIENCES NATURELLES. 113 


Lichenes Chinenses, de Henry (Hb. Kew.) 

Lichenes Scottiani, de la Sierra Leone. 

Lichenes Neo-Caledonici, de Balansa (Muséum de Paris.) 

Le même auteur annonce aussi que son Conspectus 
Lichenum Nova. Zelandiæ est terminé et qu’il contient 
730 espèces, 115 genres et 39 tribus. 


M. le prof. Ed. Fischer (Berne) a étudié le dévelop- 
pement d’un nouveau parasite du Rhododendron ferrugi- 
neum et hirsutum, le Sclerotinia Rhododendri Ed. Fischer, 
qui forme ses sclérotes dans les fruits des deux espèces 
indiquees. (Les details de ces recherches seront publiés 
dans le Bulletin de la Société botanique suisse, vol. IV.) 


M. WicczEK présente un cas de prolifération de l’axe 
des cônes d’un meleze croissant à Marly, canton de Fri- 
bourg. Cette anomalie a été constatée depuis plusieurs 
années sur ous les cônes de cet arbre. Les cônes, très 
nombreux, occupent la position normale sur les rameaux 
longs. Ils sont de grandeur ordinaire, mais au lieu d’être 
tronqués ou obtus au sommet, ils s’atténuent petit à petit 
en un rameau couvert de feuilles vertes, aciculées, décur- 
rentes, disposées en spirale et munies en partie de bour- 
geons axillaires comme celles des rameaux longs. Ce 
prolongement de l’axe atteint 5 a 6 cm. chez les cònes 
cueillis au mois d’aoùt. Quelquefois il continue à se 
développer la 2% année et devient ainsi un rameau long 
normal, portant sur des rameaux courts des rosettes de 
feuilles. Les feuilles du prolongement absolument sem- 
blables à celles qui recouvrent les pousses de l’année, 
correspondent aux bractées du cône. Ces dernières com- 
mencent à s’allonger et à perdre leur mucron des la 

8 


1414 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


moitié supérieure du cône. Cependant la transition aux 
feuilles vertes se fait très brusquement. Les carpelles sont 
de forme normale, les derniers se trouvent à l’aisselle des 
feuilles vertes. La plupart des ovules sont vides, on ne 
trouve de l’endosperme que dans un petit nombre d’entre 
eux. 


M. Paul Jaccaro présente des Recherches embryolo- 
giques sur l’Ephedra helvetica C. A. Meyer. 

Ce travail comprend trois parties: 

I. Naissance et développement des fleurs femelles et 
de leurs divers organes. 

II. Fleurs mäles. Développement du pollen. 

III. Pollinisation, fécondation et modifications qu’elle 
entraine dans les divers organes floraux; développement 
de l’embryon. 

Les résultats principaux de ce travail peuvent se résu- 
mer de la façon suivante. 

I. La fleur femelle de l’Ephedra helvetica est constituée 
par un ovule sessile à l'extrémité d’un rameau secondaire. 

II. Cet ovule est unitégumenté. 

IH. Il est entouré par une coque qui résulte de la sou- 
dure de la première et unique paire de bractées transver- 
sales du rameau secondaire fertile et qui n’est concrescente 
avec la base de l’ovule que pendant son jeune äge. 

IV. Au point de vue morphologique la coque n’est 
donc pas un ovaire. 

V. Le sac embryonnaire résulte de l’accroissement de 
la plus inférieure des 3-4 cellules provenant de la division 
d’une cellule-mère primordiale. 

VI. Le développement du sac embryonnaire et de l’en- 
dosperme comprend 4 périodes nettement caractérisées : 


DES SCIENCES NATURELLES. 115 


1° La première allant de la naissance du sac jusqu’à 
la formation des plaques cellulaires et comprenant toutes 
les phases de la division des noyaux avant l’apparition des 
corpuscules pourrait s’appeler la periode nucleaire. 

2° La seconde comprend la formation des alvéoles et 
leur premier cloisonnement jusqu’à l’apparition des cor- 
puscules; elle donne naissance à l’endosperme primaire. 

3° La troisième qu’on pourrait appeler période corpus- 
culaire, s'étend jusqu’à la formation de la cellule embryo- 
nale ou germinative (Keimzelle); elle est caractérisée par 
la formation des corpuscules et de leur enveloppe ainsi 
que par les modifications qui surviennent dans le nucelle 
et le tégument ovulaire. 

4° Enfin la quatrième période comprend la formation 
de l’endosperme secondaire et s’étend jusqu’à la maturité 
de la graine. 

VII. Les noyaux libres du sac embryonnaire entrent 
en division tous en même temps et, dans le même sac, 
présentent toujours tous à la fois la même figure karyo- 
kinétique. Le phénomène s’accomplit donc avec une re- 
marquable unité. 

VIII. Le nombre des segments chromatiques des noyaux 
est moindre dans l’endosperme que dans les autres tissus 
(probablement une fois moindre.) 

IX. Les archégones proviennent de {cellules d’endo- 
sperme primaire semblables à toutes les autres. 

X. L’accroissement des archégones et de l'enveloppe 
corpusculaire coïncide presque toujours avec la formation 
de la chambre pollinique. 

XI. La naissance de l’enveloppe corpusculaire est pré- 
cédée d’un isolement des cellules de l’endosperme qui 
facilite leur groupement autour des archégones. 


116 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


Le même phénomène se reproduit lors de la formation 
de l’endosperme secondaire. 

XII. Avant la fécondation, l’epiderme du nucelle dans 
sa partie libre se transforme en une couche de réserves 
transitoires. Ses cellules grossissent, épaississent leurs 
parois et persistent jusque dans le tégument de la graine. 

XIII. Le grain de pollen de l’Ephedra helvetica contient 
à la maturité 3 noyaux‘: un gros noyau central entouré 
de protoplasme représentant la cellule anthéridiale de 
MM. Belajeff et Strasburger et deux noyaux polaires végé- 
tatifs dont l’un est le noyau du tube pollinique (Pollen- 
schlauchkern), tandis que l’autre peut être considéré soit 
comme l’homologue des cellules prothalliennes des coni- 
fères soit comme un noyau séparé de la cellule anthéri- 
diale, homologue par conséquent à la Stielzelle des auteurs 
allemands. 

XIV. Il ne se forme pas de cloisons cellulosiques entre 
ces divers noyaux. (L’Ephedra helvetica est jusqu'ici la 
seule gymnosperme connue dont le pollen présente cette 
analogie avec celui des angiospermes.) 

XV. Le noyau de la cellule anthéridiale se divise en 
deux noyaux générateurs dont un seul est actif dans la 
fécondation. 

XVI. Après la fécondation, l’archégone se remplit 
d’amas de protoplasme condensé et de noyaux protéiques 
provenant de la désorganisation des cellules de l'enveloppe 
corpusculaire; ces noyaux qui présentent souvent une 
ressemblance parfaite avec les noyaux sexuels se forment 
ordinairement dans l’intérieur d’une vacuole. 


! Pour plus de détails sur le développement du Pollen, voir le 
premier compte rendu paru dans les Archives des sciences phy- 
siques et naturelles de Genève, octobre 1893. 


DES SCIENCES NATURELLES. 417 


XVII. L’oeuf fécondé donne naissance dans l’intérieur 
des archégones à un petit nombre de cellules embryonales 
qui s’entourent d’une enveloppe cellulosique. 

XVIII. Après cette formation, l’archégone et l’enve- 
loppe corpusculaire achèvent leur désorganisation ; à leur 
place se développe un tissu lignifié que nous avons appelé 
« la columelle. » 

XIX. Il ne se forme pas de prosuspenseur ou suspen- 
seur primaire à la suite de la premiere division des cellules 
embryonales. (Jusqu'ici l’Ephedra helvetica est la seule 
gymnosperme qui serait privée de cet organe; il paraît 
être remplacé du reste ainsi que nous allons l'indiquer.) 

XX. La columelle va en se rétrécissant vers le milieu 
de l’endosperme et porte toujours à son extrémité l’em- 
bryon favorisé (celui qui se développera à l'exclusion de 
tous les autres.) 

XXI. La columelle joue donc le rôle de suspenseur 
primaire. 

XXII. Les embryons transitoires (ceux qui avortent) 
n'arrivent jamais au centre de l’endosperme, ainsi que 
cela a lieu chez les conifères et la plupart des Guetacées. 
Ce fait doit provenir de l’absence de prosuspenseurs. 

XXIII. Le suspenseur secondaire est très développé et 
résulte de la transformation des cellules les plus âgées de 
l'embryon qui se vident de leur contenu, cessent de se 
diviser et s’allongent considérablement. 

XXIV. Par suite de l’allongement de ses cellules, le 
suspenseur, appuyé par son sommet sur l'extrémité de la 
columelle, pousse forcément l’embryon vers l'extrémité 
chalazienne. 

XXV. Le suspenseur cesse de s’accroître lorsque le 
cône végétatif de la radicule commence à fonctionner. Il 


118 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


est dès lors refoulé au sommet du sac, avec les restes de la 
columelle. 

XXVI. Dès les premières phases du développement 
l’endosperme secondaire se différencie très nettement en 
une zone centrale (endosperme transitoire destiné à nour- 
rir l'embryon) dont l’amidon figuré disparaît et qui pré- 
sente la réaction de l’amylose et en une zone externe 
(endosperme définitif qui persiste autour de l'embryon) 
dont les cellules sont bourrées de globules d'huile et de 
grains d’amidon. 

XXVII. L’embryon ne digère done pas l’endosperme 
de proche en proche, mais absorbe le contenu d’une zone 
nourriciere toute préparée, dont les ceilules s’aplatissent 
autour de lui au fur et à mesure qu'elles se vident. 

XXVIII. L’enveloppe definitive de la graine est formée 
1° par une pellicule membraneuse provenant à la fois du 
tégument et du nucelle, 2° par la coque lignifiée qui per- 
siste jusqu'à la germination. 

De tous ces résultats les plus remarquables et les plus 
inattendus sont d’une part l’absence de cloisons cellulo- 
siques dans le grain de pollen, d’autre part l'absence de 
suspenseur primaire et le mode de formation singulier du 
suspenseur secondaire. 

L'absence de cloisons cellulosiques dans le grain de 
pollen est d'autant plus frappante que ces cloisons existent 
dans le pollen d’une espèce voisine : l’Ephedra altissima, 
étudiée par MM. Juranyi et Strasburger. 

Par ce caractère ainsi que par l’absence probable de 
cellule prothallienne proprement dite le pollen de l’Ephe- 
dra helvetica se rapprocherait de celui des angiospermes. 

Il serait intéressant de constater si toutes les autres 
espèces d’ Ephedra sont à pollen cloisonné ou si quelques- 


DES SCIENCES NATURELLES. 119 


unes d’entre elles se rapprochent de l’Ephedra helvetica 
sous ce rapport. 

Quant à l'absence de suspenseur primaire tubuleux, 
elle est non moins curieuse. Les autres genres des Gneta- 
cées le possèdent et il est également figuré par M. Stras- 
burger chez l’Ephedra altissima. D’une façon générale, 
l’œuf de toutes les gymnospermes actuelles se développe 
en suspenseur tubuleux qui enfonce l’embryon dans l’in- 
térieur de i’endosperme. Chez l’Ephedra helvetica ce 
résultat est obtenu par une disposition toute particulière, 
par une lignification des cellules centrales de la partie 
supérieure du sac embryonnaire constituant un cône 
étroit et résistant que l’auteur appelle « la columelle » et 
qui présente toujours à son extrémité l'embryon favorisé, 
le seul qui se développera à l’exclusion de tous les autres, 
et qui finalement se trouve porté au centre de l’endo- 
sperme. 

Quant au mode de formation du suspenseur secondaire, 
il diffère de tous ceux que mentionne M. Van Tieghem 
dans son « Traité de Botanique, » édition de 1891. Le 
suspenseur ne se différencie que lorsque l’embryon pos- 
sède déjà 10-12 cellules. On voit alors les cellules du 
pôle radiculaire s’allonger, se vider de leur protoplasme 
et se transformer ainsi de proche en proche sans plus 
jamais se cloisonner en un long suspenseur qui ne cesse 
de s’accroître que lorsque la radicule commence à fonc- 
tionner. 

On pourrait rapprocher ce mode de formation du sus- 
penseur secondaire chez l’Ephedra de ce qui se passe au 
début chez les Pinus, Abies Picea, Juniperus, etc., où 
l'œuf secondaire se cloisonne à deux reprises dans l’arché- 
gone, en formant ainsi trois cellules superposées dont les 


420 SOCIETE HELVETIQUE 


deux supérieures donneront en s’allongeant et en se re- 
cloisonnant le suspenseur définitif. 

Cette ressemblance n’est cependant qu’assez vague 
puisque chez l’Ephedra helvetica, l'œuf secondaire est 
d’abord amené au centre de l'embryon avant de commen- 
cer à se cloisonner; il se développe alors en embryon 
comme s’il ne devait pas produire de suspenseur, et ce 
n'est que plus tard que certaines cellules qui ne se cloi- 
sonneront plus se différencient en suspenseur. 

La naissance de l’endosperme s'effectue suivant une 
marche qui doit être générale chez les gymnospermes 
mais qui n'avait pas encore été signalée avec la netteté 
qu'elle présente chez cette espèce. 

La division karyokinétique des noyaux primaires du 
sac est d’une beauté rare chez les symnospermes et le 
fait de trouver dans un même sac embryonnaire jusqu’à 
420 noyaux, tous au stade de la plaque nucléaire, prouve 
que ce phénomène de division se passe avec une grande 
soudaineté et un remarquable ensemble. 

Une brève analyse des autres conclusions du travail 
de M. P. Jaccard serait un peu difficile à faire sans les 
figures qui sont absolument nécessaires pour la bonne 
compréhension du texte. Cette étude embryologique de 
l’Ephedra helvetica montre une fois de plus que les phé- 
nomènes biologiques les plus constants sont susceptibles 
de présenter dans leur marche d’importantes variations 
même entre espèces et genres voisins, et qu'il faut se 
garder de considérer comme absolument généraux pour 
un groupe de plantes les procédés employés par quelques- 
unes d’entre elles. 


Le Prof. SCHRÔTER (Zurich) a étudié les fleurs cleisto- 


DES SCIENCES NATURELLES. 424 


games de Diplachne serotina Link, qui restent enfermées 
dans les gaines des feuilles et sont les seules fleurs fertiles 
de la plante, les fleurs chasmogames de la panicule termi- 
nale étalée restant stériles. Il a constaté que c’est un cas 
de vraie cleistogamie : les glumes restent fermées, les an- 
thères sont petites, contiennent peu de pollen, ne s’ou- 
vrent jamais ; et le tube pollinaire perce la paroi de l’an- 
{here pendant qu'elle est accollée au stigmate et entre 
directement dans celui-ci. 

Le même auteur donne ensuite un aperçu de la végé- 
tation de la vallée de St- Antönien (Prættigau, Grisons), 
en s'appuyant surtout sur la composition et la répartition 
des « Formations de plantes,» c’est-à-dire des associa- 
tions régulières et constantes. Il montre une grande carte 
de la région (échelle 1: 6250), sur laquelle sont indiquées 
par des couleurs et d’autres signes les associations de 
plantes. Le travail sera publié dans le Landwirthschaft- 
liche, Jahrbuch der Schweiz, année 1893. 


M. le prof. MARTIN montre une série de planches colo- 
riées d’Hyménomycetes récoltés dans les environs de Genève 
et soigneusement étudiés par lui. 


M. le prof. CHODAT présente le second volume de sa 
Monographia Polygalacearum (genre Polygala). Il expose ses 
vues sur la notion de l’espece et la géographie botanique 
de ce groupe. Pour plus de détails, voir: Chodat, Mono- 
graphia Polygalacearum, II®® partie (genre Polygala) in 
Mem. Soc. phys. et d’hist. nat. Genève, 1893. Vol. XXXI, 
26 partie. 


M. JaccaRD, d’Aigle, présente quelques plantes nouvelles 
ou interessantes pour la vallee du Rhone. 


429 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


La premiere est un représentant de la flore arctique, 
le Hierochloa borealis R. Sch., connu jusqu'ici en Suisse 
seulement dans les marais tourbeux d’Einsiedeln, et 
trouvé passagerement dans une île de la Limmat, où les 
graines étaient descendues avec la Sihl. 

La nouvelle station, où cette rare graminée est assez 
abondante, se trouve sur le Col des Mosses (Alpes d’Aigle) 
derrière les petits bouquets de sapins qui sont en face de 
l’auberge de la Preise, altitude 1430 m. environ. Le 
10 juillet la plante était en jeunes fruits. Sans doute 
qu’une recherche attentive fera découvrir cette espèce 
intéressante dans d’autres marais tourbeux, en particulier 
ceux de la haute Gruyère‘. 

La seconde est au contraire une plante de la flore mé- 
ridionale, l’Hypericum Richeri Vill, qui des Alpes du Dau- 
phiné et de la Grande-Chartreuse s’avance vers le nord 
dans deux directions, d’un côté dans le Jura méridional, 
Reculet, Dôle, ete., pour s’arrêter au Chasseron, de l’autre 
au N-E, à travers les chaînes calcaires de la Savoie jus- 
qu’aux sommités qui limitent le Valais, aux Dents d’Oche, 
Hauts-Forts. M. J. Briquet, dans sa notice sur les Alpes 
Lémaniennes (1889), en constatant sa présence au Col 
de Chésery, fait remarquer que cette station empiète sur 
le territoire suisse et fait de l’H. Richeri une espèce nou- 
velle pour le Valais. Or M. Jaccard a trouvé cette espèce 
dans deux stations plus en avant sur le territoire valaisan, 
quoique toujours dans les limites des Alpes Lémaniennes 
de M. Briquet; le 22 août, il l’a rencontrée en petit 
nombre dans les Alpes de St-Maurice, sur l’aréte fort es- 


1 Depuis la séance, M. le prof. Wolf, de Sion, l’a également 
trouvé en Valais, et m’en a envoyé un échantillon, se réservant 
de publier lui-m&me la station plus tard. 


DES SCIENCES NATURELLES. 123 


carpée qui sépare les vallons de St-Barthélemy et de 
Mauvoisin, au-dessus de l’alpe de l’Haut de Mex à lE. du 
point 2215 et le 29 août, à la même altitude, sur l’aréte 
de la Dent de Valère. La seconde station est à peu près 
sur la ligne qui relie la première au col de Chésery. Il 
est à supposer qu’on pourra retrouver l'espèce sur les 
eimes intermédiaires (Pointe de l’Haut, Tovassière) qui 
séparent le val d’Illiez de Morgins et du col de Chézery. 

M. Jaccard présente encore un Acer platanoides inié- 
ressant par l’altitude à laquelle il l’a récolté, à 1630 m. 
au-dessus des chalets de Joux brûlée sur Fully. M. Christ 
(Pflanzenleben der Schweiz, p. 156) ne l’a nulle part ob- 
servé au-dessus de 1000 m. Enfin, un Quercus sessiliflora, 
cueilli également à cette altitude exceptionnelle, en com- 
pagnie de l’Acer. Les échantillons qu'il a récoltés offrent 
une particularité curieuse, la féminisation partielle des cha- 
tons mâles. Quelques glomérules d’étamines sont entière- 
ment transformés en pistils, et d’autres à moitié, montrant 
des pistils à côté d’étamines plus ou moins modifiées. 


M. GEORGES GAILLARD présente quelques roses hybri- 
des du Jura rares ou nouvelles, soit deux formes d’alpina 
X tomentosa; six formes d’alpina x glauca; une forme 
d’alpina X rubrifolia; une forme de rubrifolia X omissa. 


M. VETTER, d’Orbe, présente une collection de plantes 
sèches de Costa-Rica, envoyées par M. Tonduz. 


424 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


Agronomie. 


Président : M. le prof. BreLer, Lausanne. 
Secrétaire: M. le Dr BorGEAUD, » 


Bieler. Influence du chlorate de potasse sur la production du lait. — Martinet. 
Nature du ferment de l’azi. — Chuard. Emploi des levures sélectionnées. 
— Chuard et Jaccard. L’acide sulfureux dans les vins. — Dusserre. Un 
cas de stérilité sur une terre arable. — Seiler. Analyses de foins dans le 
canton de Vaud. 


M. BieLER,directeur de l’Institut agricole de Lausanne, 
parle de l’influence du chlorate de potasse sur la production 
laitière des vaches; il conclut que si, comme médicament, 
cette substance peut produire une augmentation momen- 
tanée du lait, elle n’agit que d’une manière irrégulière 
sur les matières grasses, le sucre et la caséine”. 


M. MARTINET, directeur de la station laitière de Lau- 
sanne, fait une communication sur l’action de l'azi* (li- 
quide formé de cuite aigrie qui sert à faire trancher le 
petit-lait pour obtenir le séré dans la fabrication du fro- 
mage). Cette étude encore assez nouvelle et peu avancée 
a porté sur le rôle de la bactérie renfermée dans l’azi qui 
transforme le sucre du lait de la cuite en alcool et en 
acide carbonique et qui agit directement sur le fromage‘. 


1 Voy. pour plus de détails. Chronique agric. vaudoise, VI, 
p. 370. 

2 En collaboration avec M. Paccard. 

> Voy. Chronique agricole vaud. VI, p. 369. 


DES SCIENCES NATURELLES. 125 


M. G. CHUARD, prof. à l’Université, communique les 
résultats obtenus en 1891 et en 1892 par l’emploi des 
levures cultivees pour la vinification des vins vaudois. Des 
essais effectués dans la pratique et contròlés par des ana- 
lyses au laboratoire de la station viticole, il résulte qu’en 
general les levures cultivées ont provoqué une légère 
augmentation du degré alcoolique, augmentation variant 
de 0,2 à 0,8 ‘/, au maximum, chiffres bien inférieurs 
on le voit à ceux indiqués par diverses publications, qui 
vont de 1 à 2°/,. Quant à la proportion de sucre dans 
les vins levurés elle n’est pas inférieure à celle des vins 
non levurés, c’est-à-dire qu’elle est normale et d'environ 
0,350 gr. Ce n’est done pas à proprement parler une 
fermentation plus complète, mais plutôt une meilleure 
utilisation du sucre en vue de la production de l'alcool, 
qui a été provoquée par des levures, sans cependant que 
l'amélioration ainsi constatée dépasse des limites assez 
étroites, comme on le voit. 

Quant à la production d’un bouquet caractéristique 
dans les vins levurés, M. Chuard ne l’a pas constaté dans 
ses essais. Quelques faits cependant donnent à penser que 
la nature de la levure n’est pas sans relation avec le ca- 
ractère général du vin produit. En particulier dans des 
essais de fermentation avec l’hydromel, on a constaté la 
production d'un arome très accentué, que les hydromels 
sans levure ne présentaient pas. D'autre part dans quel- 
ques essais de laboratoire et même dans ceux de la prati- 
que, on à observé à un certain moment de la fermenta- 
tion, avant la fin de la fermentation tumultueuse, la pro- 
duction d’un bouquet agréable, assez nettement accusé, 
qui a disparu plus ou moins vers la fin de la fermenta- 
tion et complètement au premier transvasage. L'espoir 


126 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


qu’on avait conçu de le voir réapparaitre peu à peu, à la 
suite des phénomènes d’oxydation qui succèdent aux 
réactions réductrices de la fermentation tumultueuse, ne 
s’est pas réalisé. Il importe donc de se tenir encore sur 
la réserve dans l’emploi des levures, de ne les utiliser que 
pour des vins de moindre valeur, jusqu'à ce que de nou- 
veaux essais, tendant à la production de levures sélec- 
tionnées indigènes, aient donné des résultats positifs. 


MM. E. Cauarp et JACCARD ont entrepris l’étude des 
modifications que subit l'acide sulfureux dans les vins où 
il a été introduit par l'opération du soufrage (méchage). 
Ils ont soufré un vin, au moyen du liquide R. Pictet, de 
façon à l’amener à une teneur de 0,102 gr. d’acide sul- 
fureux par litre. Voici sous forme de tableau les modifi- 
cations observées : 


SO, SO, 

21 février, avant soufrage...... 0,003 0,107 

22» apres soufrage...... 0,102 0,139 

Skala ne en, 0,082 0,151 
25 » aprèstransvasage...... 0,080 
ZU a 0,062 

AIR ere Te POI 0,050 0,251 


Donc en trois mois et demi, la teneur d’acide sulfu- 
reux s’est abaissee de 0,102 à moins de la moitié. soit 
0,050, et c’est principalement par oxydation que s’est 
faite cette élimination. D’autres essais ont permis à 
MM. Chuard et Jaccard de vérifier les constatations de 
Schmidt, concernant l'existence dans le vin, un certain 
temps après le soufrage, d’une partie de l’acide sulfureux 
à l’état de combinaison avec l’aldéhyde, sous forme 
d’acide aldéhyde sulfureux. 


DES SCIENCES NATURELLES. 127 


M. DussERRE, chimiste à Fribourg, signale un cas de 
stérilité du sol observé près de Saxon (Valais) dû à la pré- 
sence d’une quantité anormale de sulfate de magnésie qui 
en trop forte proportion est nuisible à la végétation‘. 


M. SEILER, chimiste cantonal à Lausanne, présente un 
travail fort important d'analyses de foins dans le canton de 
Vaud’. Cette étude commencée, dans le but, d'établir 
une comparaison précise et méthodique entre les foins 
récoltés à différentes altitudes vient d’être publiée in 
extenso dans la Chronique agricole du canton de Vaud. Elle 
démontre que le foin de montagne est sous tous les rap- 
ports supérieur à celui des plaines. La seule infériorité 
porterait sur le chlorure de sodium plus abondant dans 
la plaine, mais il est facile d'y remédier, et la consom- 
mation des produits de pâturages élevés sera toujours un 
grand bénéfice pour le bétail. 


Zoologie et Médecine. 


Président honoraire : M. le prof. KoLımann, Bâle. 


Président : M. le prof. Kocher, Berne. 
Secretaire : M. le Dr E. Bvenıon, Lausanne. 
Yung. Psychologie de l‘Escargot. — Kollmann. Pseudorecessus intraperi- 


tonealis.— Kollmann. Spina bifida et canal neurentérique.— E. de Cérenville. 
L’acide carbonique liquéfié comme révulsif dans la sciatique®. — F. Urech. 
Sur les couleurs des ailes de iépidoptères et de coléoptères. — Béraneck. 
Sur l'œil pinéal. — Herzen. Suture nerveuse. Extirpation d'une région 


= Chron. agric. vaud. 1. c. p. 373. 
2 En collaboration avec MM. Alf. Fontannaz et Adr. Évéquoz. 
® Nous n’avons reçu aucun extrait de cette communication. Red. 


128 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


dite motrice. Section bilatérale des nerfs vagues. Influence de la rate 
sur la sécrétion pancréatique. — Émery. Sur les poils des mammifères. 
— Löwenthal. Lobe olfactif du lézard. — Studer. Faune du lac de Champex. 
Sur le genre Calyptérinus Wright et Studer. — Bugnion. Formation des 


muscles chez l’Axolotl. — Monstre double syncéphalien chez le poulet. 
— H.-T. Barber. Sur divers papillons capturés en Suisse. — H. Goll. 
Sur la présence du Véron dans le lac du St-Bernard. — D° Imhof. 


Faune des lacs de la région du Rhône. Sur les rotifères de la Suisse. 


M. Emile Yung, professeur à l’Université de Genève, a 
fait une conférence sur la Psychologie de l’Éscargot 
(Helix pomatia). Il a commencé par justifier le titre qu'il a 
donné à son entretien. Puisqu'il est établi que les animaux 
inférieurs sentent, se souviennent, font des distinctions 
entre les choses, raisonnent en une certaine mesure, 
adaptent leurs actes aux circonstances extérieures en vue 
d'atteindre un but déterminé par avance; comme il est 
certain, d’autre part, qu’ils éprouvent des sentiments de 
plaisir et de peine, de haine et d’amour, etc., tous phé- 
nomènes irréductibles aux lois de la mécanique et qui 
supposent chez eux le principe de la conscience; il est 
indiscutable que l’étude de ces phénomènes fait partie du 
domaine de la psychologie. A ce propos, M. Yung fait 
remarquer combien l’histoire naturelle beaucoup trop 
confinée dans l’étude de la morphologie est une science 
de mort. Il compare nos musées à des cimetières, nos 
laboratoires & des boucheries. Nous connaissons assez 
bien le cadavre, mais très insuffisamment l’animal vivant. 
Nos cours de zoologie sont trop des procès-verbaux d’au- 
topsie. Tout en reconnaissant la haute portée des recher- 
ches anatomiques, il semble à M. Yung que l’on com- 
mence un peu à se lasser de couper en tranches des 
noyaux de cellules et à reconnaître, d’autre part, la néces- 
sité d'étendre nos conceptions de la vie en complétant 


DES SCIENCES NATURELLES. 129 


les observations anatomiques par des investigations sur 
la physiologie et la psychologie des animaux à tous les 
degrés de la série zoologique. 

M. Yung montre ensuite comment la méthode objec- 
tive des sciences naturelles est parfaitement applicable 
aux recherches psychologiques, en vertu de la concomi- 
tance entre les faits psychiques et les faits physiques. Tout 
phénomène mental est accompagné d’actes qui le révè- 
lent à l’observateur suffisamment sagace pour en trouver 
la vraie signification. Observons donc les actes des ani- 
maux. La psychologie comparée rendra à la psychologie 
de l’homme autant de services que l’anatomie des ani- 
maux a rendus à l’anatomie humaine. 

A l’appui de cette thèse M. Yung expose le résultat de 
ses recherches sur les fonctions psychiques de l’escargot, 
accompagnant son récit de projections d’escargots vivants 
et de photographies instantanées. M. Yung a porté d’abord 
son attention sur les sensations qui sont les matériaux 
premiers de tout travail mental. Les organes sensoriels 
ne sont pas encore différenciés chez l’escargot, au point 
où nous les trouvons chez les animaux supérieurs. Les 
sens du toucher, du goût et de l’odorat sont encore con- 
fondus è la surface entiere du corps, en sorte que l’escar- 
got sent les odeurs, par exemple, par le bord de son pied 
aussi bien que par ses tentacules. Toutefois, il est évident 
que le sens olfactif atteint à l’extrémité de ces derniers 
son maximum d’acuite, mais leur ablation n’empéche 
nullement l’animal de distinguer les divers parfums. Le 
sens gustatif plus délicat dans le voisinage des lèvres 
existe également sur les tentacules inférieurs et le pied. 
Le sens tactile est très développé partout, mais plus par- 
ticulièrement aussi vers l’extrémité des tentacules. Il 

9 


130 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


recueille les moindres souffles de l’air, les plus légères 
trépidations du sol; son extréme finesse pour les diffe- 
rences de température rend les expériences fort diffi- 
ciles. Quant & l’ouîe, la situation profonde des otocystes 
laissait prévoir que ces organes sont peu sensibles. En 
effet, toutes les expériences témoignent que l’escargot 
souffre d’une grande « dureté d'oreilles. » Il ne paraît 
sensible qu’aux sonorités très basses ou très aiguës, mais 
demeure sourd à la plupart des sons perceptibles pour 
notre oreille. 

M. Yung confirme les recherches de Willem sur l’exis- 
tence de la fonction dermatoptique chez l’escargot. Il entre 
dans quelques détails sur son extrême myopie. Les expé- 
riences relatives à la perception des couleurs ont donné 
des résultats négatifs. L’escargot est beaucoup plus sen- 
sible aux variations d'intensité lumineuse qu’aux diffe- 
rences de réfrangibilité, une lumière trop intense lui est 
désagréable, etc. 

M. Yung a étudié les faits et gestes de l’escargot cher- 
chant sa nourriture et marqué ses préférences à cet 
égard. Sa gourmandise pour les fraises, les champignons, 
etc., a servi à instituer des expériences sur la mémoire. 
Cette faculté est très rudimentaire, mais elle peut être 
développée par l'exercice. M. Yung montre un escargot 
qui, après un exercice de huit jours, avait appris à retrou- 
ver le lieu où des fraises étaient placées; il y revenait 
spontanément après en avoir été éloigné à travers un 
chemin compliqué de plus de 15 mètres de longueur. Les 
fraises étant enlevées du lieu en question, il ne pouvait 
être guidé que par ses souvenirs. Un autre individu re- 
trouvait sa demeure après une absence de 3 jours, il 
avait donc une représentation mentale de sa situation et 


DES SCIENCES NATURELLES. 131 


des particularités de la route qui y conduisait. Toutefois 
le souvenir d’une sensation ne se manifeste que lorsque 
celle-ci a été souvent renouvelée. Les faits relatifs à la 
reconnaissance des escargots entre eux prouvent aussi en 
faveur de leur mémoire. En terminant, M. Yung cite des 
‘faits relatifs à l'intelligence des escargots qui se manifeste 
par la spontanéité et l'originalité de leurs actes et il mon- 
tre les attitudes qui trahissent chez ces mollusques les 
sentiments de plaisir et de peine. 


Prof. D’ J. KoLLMANN. Pseudorecessus intraperitonealis. 
— L'auteur décrit sous ce nom une poche péritonéale 
qui a pris naissance à la suite d’inflammation pendant la 
vie intrautérine. Les mésentères du gros intestin ont été 
transformés en une grande poche présentant une vaste 
porte d'entrée et dont le pourtour était si considérable 
que la moitié de l'intestin grêle s’y trouvait englobée. 
L’etat anormal du mésentère avait eu pour effet de mo- 
difier le parcours du gros intestin, car la direction du cô- 
Jon ascendant et du côlon descendant était devenue obli- 
que et ils se trouvaient raccourcis. Indépendamment de 
‘cette anomalie il s’en présentait encore quelques autres : 
l’estomac occupait la même situation que chez l’embryon; 
le lobulus quadratus du foie faisait défaut; on ne voyait 
que des traces de l’omentum majus; le duodenum était 
libre dans sa moitié supérieure, et ainsi de suite. Toutes 
ces anomalies doivent étre rapportées à un arrét de dé- 
veloppement qui s’est produit à la suite d’un processus 
inflammatoire pendant le second mois de la vie fœtale. 
Ni ces modifications, ni une occlusion partielle du côlon 
transverse, n'ont eu d'influence sensible sur la santé de 
l’individu, car les anomalies décrites ont été découvertes 
chez une femme de 60 ans environ. 


132 SOCIETE HELVETIQUE 


Prof. Dr J. KoLLMANN. Spina bifida et canal neurenté- 
rique. — Plusieurs découvertes récentes dans le champ 
de l’embryologie expérimentale jettent un peu de lumière 
sur la production de ces sortes de spina bifida dans les- 
quelles la moelle épinière ou bien est séparée, ou bien est 
transformée en une cavité richement vascularisée (area 
medullo-vasculosa), ou chez lesquelles la colonne verté- 
brale est fendue et où des portions d’intestin ont pénétré 
par cette fente de la cavité abdominale dans le canal 
vertébral. On a déjà souvent observé un dedoublement 
de la moelle épinière dans l’embryon du poulet. 0. Hert- 
wig a remarqué dernièrement chez des amphibiens (œufs. 
de grenouilles) non seulement une séparation de la 
moelle, mais une séparation de la chorda dorsalis avec 
hernie de l’entoderme à travers le blastopore. L’auteur 
présente des préparations d’embryons de canards chez 
lesquels, par l'accroissement du canal neurentérique et 
du sillon primitif, dont l’ensemble correspond au blasto- 
pore, il s’est formé une fissure longitudinale accompa- 
gnée d’une hernie de l’entoderme et d’une hyperplasie 
des lamelles médullaires. Depuis qu'on a pu dernière- 
ment établir la preuve que l’homme possède aussi un 
canal neurentérique ainsi qu’un sillon primitif se réunis- 
sant à lui en arrière, l’hypothèse qu'il faut chercher la 
cause primitive de la spina bifida (c’est-à-dire des formes 
graves mentionnées ci-dessus) dans des perturbations du 
canal neurentérique, ne semble plus arbitraire. Les irri- 
tations, qui, dans les animaux dont nous avons parlé, 
ont amené de si profondes modifications sont, à notre 
avis très faibles. Pour les embryons de poulets et de ca- 
nards elle a consisté seulement en une élévation de tem- 
pérature de 6 à 7° R. dans la couveuse; pour les amphi- 


DES SCIENCES NATURELLES. 133 


biens une fructification exagérée et une trop grande ma- 
turité des œufs ont suffi. Quelles irritations sont la cause 
de la spina bifida chez l’embryon humain, c’est ce que 
l’on ignore encore entierement. 

L’examen d’une spina bifida chez un embryon humain 
à terme, de même que tous les cas semblables, tendent 
à confirmer l’opinion que l’irritation exerce son influence 
modificatrice dans les tout premiers temps de la vie 
intra-utérine. Les embryons de poulets provenaient 
d’une couvée de 48 heures: l’irritation due à une trop 
grande élévation de la température a donc agi dès le 
commencement du développement, de même que la 
fructification exagérée ou la trop grande maturité pour 
les œufs des amphibies. 

Une spina bifida en forme de myélocystocèle chez la- 
quelle les deux moitiés de la lame médullaire étaient 
très séparées l’une de l’autre et se contournaient pour 
former un sac arrondi n’a bien pu provenir aussi que des 
premiers jours du développement de l’embryon humain, 
car la fermeture du canal médullaire est déjà complete 
des le 12°-14° jour. 

Nous estimons que ces observations, dans leur ensem- 
ble, apportent une lumiere nouvelle sur ces cas si com- 
pliques, et cela tant par rapport au moment oü ils pren- 
nent naissance que sur leurs causes, qui, d’apres toutes 
les expériences faites sur les animaux, peuvent être très 
insignifiantes'. 


F. Urecx, Dr ès sc. : Contribution à la connaissance 


1 Une description détaillée et avec planches des cas rapportés 
ici a paru dans les Anatom. Anzeiger 1893 (comptes rendus du 
congrès des anatomistes de Göttingen). 


134 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


des couleurs des écailles sur les organes du vol des lépidop- 
tères et des coléoptéres. Les couleurs des écailles (de même 
que toutes les couleurs) sont le résultat d’une action. 
réciproque entre la matière et l'énergie rayonnante 
(c’est-à-dire l’éther en mouvement). Elles se présentent 
sous deux formes différentes : 1° Des couleurs, dont la 
partie matérielle peut être enlevée et transportée sur 
d’autres corps sans qu’on détruise la couleur. Ce sont, 
les pigments, ou couleurs chimiques. Elles conservent leur 
constitution aussi longtemps qu’on ne détruit pas leurs 
molécules; c’est pour celà qu’elles peuvent supporter la 
réduction en poudre, la solution et souvent même la fu- 
sion. 2° Des couleurs disparaissant aussitôt qu'on veut 
ter leur partie matérielle qui résulte de la structure de: 
le surface de la matière. Ici nous avons affaire à des cou- 
leurs physiques soit, par exemple, des couleurs par inter- 
ference. 3° Il existe des couleurs d’ecailles qui résultent 
d'une combinaison des couleurs chimiques et physiques. 
C'est ce que l’on appelle des phénomènes dichroitiques et 
pléochroitiques. M. le D" Urech les rencontra surtout sur 
les écailles des coléoptères. — Une écaille isolée soumise 
à un examen microscopique est presque toujours plus 
riche en couleurs que lorsqu'on la regarde à l’œil nu à 
sa place naturelle au milieu de beaucoup d’autres. Ainsi 
une écaille noire de la face inférieure de l’aile de Vanessa 
atalanta, ou une écaille pâle d’une Noctuelle nous offre un 
éclat de couleurs plus brillant et plus bigarré qu’une aile 
entière; les petites fentes de la couche pigmentée présen- 
tent des couleurs par interférence très jolies. Les pigments 
ne sont pas également répartis sur l’écaille. Ils sont plus 
abondants à l’extrémité libre et diminuent peu à peu vers 
la base où ils font souvent défaut. En regardant une aile 


DES SCIENCES NATURELLES. 135 


de lépidoptère, on ne voit pas la couleur des pigments 
mais des couleurs reflétées de l’extrémité libre des écail- 
les. Pour voir la vraie couleur du pigment on est obligé 
d'enlever les écailles et de les examiner par transparence. 
On voit alors que les pigments sont presque toujours 
obscurcis et que leur couleur diffère le plus souvent des 
couleurs de reflets. 

Les recherches de M. Urech ont été faites sur une cen- 
taine d’espèces de lépidoptères et une trentaine d'espèces 
de coléoptères. Les lépidoptères fournissent des écailles 
appartenant à 300 types bien caractérisés. Toutes ces 
écailles ont été soumises d’abord à un examen micro-phy- 
sique, puis à un examen micro-chimique pour distinguer 
les couleurs de nature chimique des couleurs de nature 
physique, pour rechercher si les matières colorantes se lais- 
sent identifier avec d’autres qu’on rencontre dans la nature 
et dont la constitution chimique est connue (par exemple 
les matières colorantes des plumes d'oiseaux) enfin pour 
établir leur mode de classification lorsque ces identifica- 
tions sont impossibles. Jusqu’a présent M. Urech n'a pu 
qu’enregistrer des faits concernant la solubilité des pig- 
ments dans l’eau, dans les acides et dans l’ammoniaque 
ainsi que les changements de couleur qu’ils subissent en se 
dissolvant. De plus il employait la réaction du murexide 
de Hopkins qui indique l’acide urique et des corps voi- 
sins comme des bases du xanthine. Parmi les Piérides 
M. Urech a obtenu la réaction du murexide non seule- 
ment avec Rhodocera Rhamni mais aussi avec Anthocharis 
cardamines, Colias; par contre la réaction ne réussit pas 
avec les écailles également jaunätres des Papilionides. 
Chez Papilio machao on obtient une coloration verdätre 
comme c'est le cas avec l’acide du kynurene. Chez Par- 


136 SOCIETE HELVETIQUE 


nassius apollo et sur les pigments blanchätres des Nympha- 
hdes, Arctides, Saturnides la réaction du murexide est 
sans succès. Il s’ensuit que les pigments des Pierides 
sont derives de corps du groupe de l’acide urique, savoir 
des bases de nucléine comme le xanthine, l’hypoxanthine 
et l’adénine, car ces bases d’après Rossel sont avec Pal- 
bumen et l’acide phosphorique les produits de la décom- 
position de la nucléine des cellules. Les pigments de la 
même couleur dans les différentes familles n’offrent pas 
tous ies mêmes caracieres en présence de l’acide. Ainsi 
les pigments rougeätres des Nymphalides ne changent pas 
de couleur et sont solubles dans l’eau; par contre, ceux 
des Arctides, Sphingides, Noctuelles, ete., deviennent jaunes ; 
l’ammoniaque les change en rouge et ils sont insolubles 
dans l’eau. M. Urech résume ses observations comme 
suit : 

1. La couleur blanche se trouve comme pigment et en 
grande quantité surtout parmi les Pierides. Ce pigment 
est soluble dans l’eau, dans l’acide et dans l’ammonia- 
que. Le pigment blanc des autres familles est plus diffi- 
cilement soluble dans l’eau. 

2. Le pigment jaune des Piérides est encore soluble 
dans l’eau; celui de beaucoup d’autres familles est soluble 
seulement dans l’acide et dans l’ammoniaque, surtout si 
ce pigment est une couleur mixte dont le jaune forme un 
composant, comme isabelle, jaune d’ocre, roux de noi- 
sette, couleur de fumée, etc. Ces pigments se trouvent 
surtout chez les Bombycides, chez les Noctuelles et sur la face 
inférieure des ailes des Rhopalocera. Les pigments solu- 
bles dans l’acide muriatique se dissolvent plus vite dans 
l'acide nitrique; ils sont le plus souvent solubles dans 
l’ammoniaque. Un pigment non soluble dans l’acide mu- 
riatique est encore soluble dans l’acide nitrique. 


DES SCIENCES NATURELLES. 137 


3. Le pigment orange a les mêmes qualités que le 
blanc et le jaune qui se trouvent sur la méme espèce ou 
sur des espèces de la méme famille. Ainsi le pigment 
orange d’Anthocharis cardamines est facilement soluble 
dans l’eau; celui de quelques autres familles (Papilionides) 
ne l’est pas, tandis que celui des Nymphalides l’est de 
nouveau, même s'il passe au rouge ou au brun roux. 
Les pigments de couleur de terre d’ombre ne sont pres- 
que jamais solubles dans l’eau. 

4. Le pigment rouge et brun roux des Nymphalides 
(Vanessa urticæ, To, atalanta) est facilement soluble dans 
l’eau froide, ce qui est rare pour les pigments des écailles. 
Les pigments rouges des Sphingides, Bombycides et Noc- 
tues (Katocala) se dissolvent à peine, chez beaucoup d’es- 
pèces. Dans l’écaille même ils deviennent jaunes par 
l'acide et se changent en rouge par l’ammoniaque. 
L’acide concentré les transforme à un tel point que l’am- 
moniaque ne peut plus les ramener au rouge. 

5. Les pigments de couleur terre d’ombre, brun de 
suie et autres couleurs semblables ne sont solubles dans 
l'eau chez aucune espèce, mais chez quelques-unes ils 
sont solubles dans l'acide muriatique ou dans l’ammo- 
niaque. Dans l'acide nitrique concentré ces pigments sont 
toujours solubles, souvent très facilement; mais ils chan- 
gent parfois en isabelle, roux de noisette ou couleur de 
fumée. 

6. Les écailles paraissant toutes noires sur l’aile sont 
sous le microscope de couleur terre d’ombre ou brun de 
suie. Leur pigment se dissout difficilement et pour cela, 
il faut souvent bouillir les écailles à différentes reprises 
avec le réactif. 

7. Les pigments verts sont assez rares. D’après leur 


138 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


solubilité ils se placent a la suite du jaune. Chez les Géo- 
métrides ce pigment fournit avec l’acide muriatique une 
solution jaune verte. 

8. Les écailles bleues ne donnent jamais de solution. 
Ces couleurs sont le plus souvent des couleurs par inter- 
ference. Le pigment bleu se trouve seulement en traces. 

Ce résumé nous apprend, qu'à peu d’exceptions près 
la solubilité des pigments dans l’eau diminue à mesure 
que l’on passe du blanc, au jaune, au rouge et au brun. 

On ne peut pas établir de relation entre la forme des 
écailles et leur couleur. Les pigments sont une acquisi- 
tion phylogénétique. Ils servent avant tout d'ornement, 
ce qui explique que chez les coléoptères les écailles ne se 
trouvent que sur la face supérieure des élytres et non pas 
sur la face inférieure. 

Les écailles des coléoptères ont fait il ya dix ans le 
sujet de recherches microphysiques très détaillées (G. 
Dimmok, « Psyche » Vol. IV. N° 105 à 112). On les 
trouve beaucoup plus rarement que chez les lépidoptères. 
Néanmoins M. Urech a réussi à en trouver encore chez 
d’autres espèces que celles mentionnées par Dimmok. Chez 
quelques genres, par exemple Saperda il a découvert un 
pigment soluble dans l'acide. Les pigments des coléop- 
teres comme ceux des lépidoptères ne sont pas solubles 
dans l'alcool, l’éther ni dans les autres dissolvants orga- 
niques dont on se sert ordinairement. 


M. BeRANECK, de Neuchâtel, fait une communication 
sur l’Embryogénie de la glande pinéale des amphibiens. 

Comme ce travail va paraître in extenso dans le second 
fascicule de la Revue suisse de zoologie (Genève), nous 
n'en donnerons qu'un court résumé. 


DES SCIENCES NATURELLES. 139 


L’auteur a surtout étudié le développement de la 
glande pinéale chez les anoures, en particulier chez 
Rana; et chez Bufo. Il relève, entre ces deux genres d’Am- 
phibiens, des divergences assez marquées dans le proces- 
sus d’après lequel le corpus epitheliale ou organe frontal 
se différencie du diverticule épiphysaire primitif de la 
larve. Cet organe frontal a le mieux conservé ses carac- 
tères ancestraux dans le genre Bufo. Cependant, d’après 
sa structure histologique actuelle, il est impossible de 
déterminer le ròle que cet organe a dù jouer chez les 
Amphibiens des anciennes périodes géologiques. 

En se basant sur des considérations tirées de l’em- 
bryogénie comparée, l’auteur soutient que le corpus epi- 
theliale des anoures constitue un œil dégénéré. Mais cet 
organe n’est pas l’homologue de l’œil pariétal des sau- 
riens ainsi que l’affirme de Graaf ; il doit être assimilé à 
l’epiphyse seule de ces reptiles. 

M. Béraneck montre, en effet, que chez les anoures 
(Bufo), le diverticule pinéal primitif se détache du thalam- 
encéphale pour devenir le corpus epitheliale, tandis que 
chez les sauriens l’œil pariétal ne dérive pas de la glande 
pinéale mais prend naissance aux dépens d’un diverticule 
spécial du cerveau intermédiaire. Ce diverticule pariétal 
s’observe aussi chez les Cyclostomes, les Poissons propre- 
ment dits et même chez les anoures (Bufo) où il est très 
rudimentaire et ne tarde pas à disparaître durant l’onto- 
génie de ces Amphibiens. Les Vertébrés ancestraux ont 
donc dû posséder deux organes visuels procédant du 
thalamencéphale : l’un pariétal, l’autre pinéal. Chez les 
Amphibiens, l'œil pinéal seul s’est conservé, mais très 
dégénéré; chez les sauriens au contraire l’œil pariétal a 
persisté avec des caractères histologiques assez bien défi- 


140 SOCIETE HELVETIQUE 


nis alors que l’oeil pinéal beaucoup plus degenere est 
devenu l’épiphyse. 

M. Bugnion félicite M. Béraneck des intéressants résul- 
tats de ses recherches et donne à ce propos quelques 
détails sur l’organe pariétal de la Raie. Observé sur un 
embryon de cette espèce long de 3 '/, cm., le dit organe 
se compose d’une vésicule arrondie, revêtue à l’intérieur 
d’un bel épithélium cylindrique et portée sur un pédi- 
cule creux, relativement allongé. En arrière de ce pédicule 
se voit une seconde évagination beaucoup moins déve- 
loppée, correspondant vraisemblablement au diverticule 
postérieur de Béraneck. 

M. Löwenthal demande à M. Béraneck ce que devient 
le second diverticule du cerveau intermédiaire ? Il recom- 
mande l’emploi de la méthode de Golgi, pour rechercher 
s'il y a réellement des fibres nerveuses à l’intérieur du 
pédicule et pour démontrer les connexions de ces fibres 
avec les éléments de l’organe sensoriel. 

Répondant à la question posée, M. Béraneck explique 
le rôle des deux diverticules chez les sauriens, les amphi- 
biens et les cyclostomes. Voir Revue suisse de zoologie 
1893. 

M. HERZEN, professeur à Lausanne, parle des e/fets 
de la paralysie des nerfs vagues. Dans une récente 
communication à l’Académie des sciences à Paris, 
M. Vanlair, bien connu pour ses belles recherches sur 
la néoformation des nerfs, soutient que la section bilaté- 
rale des deux nerfs vagues au cou est infailliblement mor- 
telle chez les mammifères, et n’est supportée que si on 
laisse s’écouler un long intervalle de temps entre les deux 
sections; d’après M. Vanlair, il faudrait, dans la plupart 


DES SCIENCES NATURELLES. 441 


des cas, un intervalle d'environ six mois, afin d’assurer 
la survie, car il faut laisser au premier nerf coupé le 
temps de se « régénérer ; » la condition essentielle serait 
l'intégrité ou la régénération du nerf laryngé inférieur ou 
récurrent. 

Cette dernière affirmation est certainement inexacte ; 
pourvu qu’on ne s’adresse pas à des chiens trop jeunes, 
chez lesquels la section simultanée des deux récurrents 
produit une forte gêne de l'inspiration, et qui peuvent 
succomber à l’asphyxie, on peut couper les deux récur- 
rents en une seule séance, sans que les animaux en soient 
en aucune façon incommodés ; ils deviennent seulement 
aphones, mais ne trahissent aucun autre trouble, et sur- 
vivent indéfiniment, sans aucune régénération des nerfs 
coupés ou arrachés. 

D’ailleurs, les chiens auxquels on coupe le vague gau- 
che au cou et le vague droit au-dessous de l’origine du 
récurrent, périssent exactement comme ceux qui ont subi 
la section des deux vagues au cou, — bien que l’un des 
récurrents ait été épargné. 

Une autre preuve de l’innocuité de la suppression des 
récurrents est fournie par les suites d’une opération 
beaucoup plus difficile et plus grave, à laquelle les ani- 
maux (le chat est l'animal d’élection dans ce cas) survi- 
vent pourtant indéfiniment, lorsqu'ils surmontent le 
traumatisme : c’est l’avulsion du spinal. On détruit ainsi, 
si l'extraction du nerf, avec tout son panache de racines, 
est complète, non seulement le récurrent, qui provient 
de la branche interne du spinal, mais encore toutes les 
fibres accélératrices et inhibitrices du cœur, qui appartien- 
nent toutes à la XI° paire; le cœur adopte alors un 
rythme immuable, qu'aucune influence centrale (réfiexe), 


142 SOCIETE HELVETIQUE 


ne peut plus ni précipiter ni ralentir ‘. Dans le cas de la 
section bilaterale simultanée des vagues au cou, ce n’est 
donc sùrement pas la lésion (paralysie) des récurrents, 
ni celle des fibres cardiaques du spinal, qui rend l’opéra- 
tion mortelle; c’est la section des fibres propres de la 
X° paire, et précisément des filets pulmonaires du vague; 
les animaux succombent à la pneumonie qui ne tarde pas 
à se déclarer. 

Mais cette pneumonie ne survient pas infailliblement 
dans tous les cas. J’ai observé dans mon laboratoire le 
cas suivant : chez un chat, le vago-sympathique est sec- 
tionné, des deux côtés, après avoir été à plusieurs repri- 
ses irrité par des secousses induites, dans un but purement 
didactique; on excise environ 1 cim, de chaque nerf, et 
on ferme la plaie avec trois points de suture; guérison 
par première intention ; symptômes classiques de la para- 
lysie du sympathique cervical; aucun autre trouble appré- 
ciable; l’animal, nourri de pain trempé dans du lait, vit 
en parfaite santé pendant 3 mois; il meurt de pneumonie 
deux jours après avoir mangé des os de pigeon ; à l’au- 
topsie on constate que les bouts central et périphérique 
des deux nerfs ne se sont pas rejoints; il y a quatre mas- 
sues cicatricielles ; celles des deux bouts céphaliques sont 


! La fixité du rythme cardiaque dans ces conditions est une 
preuve que même les fibres accélératrices qui se rendent au cœur 
par le grand sympathique appartiennent au système du spinal; 
la preuve que la plus grande partie de ces fibres se trouvent dans 
le tronc du pneumogastrique au cou est fournie, entre autres, par 
le fait que si on coupe ce nerf des deux côtés chez un animal 
dont les pulsations sont accélérées pour cause centrale, elles se 
ralentissent au lieu de s’accélérer encore. 

En coupant les deux vagues chez un chien qui avait une forte 
fièvre et un pouls très rapide, j’ai observé une diminution de 
quarante-deux pulsations par minute. 


DES SCIENGES NATURELLES. 143 


beaucoup plus grosses que celles des deux autres bouts. 

La section bilatérale simultanée des vagues, bien 
qu'elle soit généralement mortelle, ne l’est donc pas 
« infailliblement. » 


M. HERZEN parle ensuite des soi-disant centres « mo- 
teurs » corlicaux. 

Voici un chat qui a subi, il y a trois mois, une extir- 
pation des soi-disant centres moteurs corticaux de l’ex- 
trémité antérieure gauche, substance grise et substance 
blanche sous-jacente: l’extirpation est très profonde, en 
forme de còne à base corticale. 

Les premiers jours il semblait atteint d’une hémiplé- 
gie complete, et offrait une hémianopsie évidente; l’hé- 
miplégie s’est vite dissipée; l’animal a commencé à se 
lever et à marcher ; mais ses extrémités gauches fonction- 
naient imparfaitement : l’antérieure se renversait souvent 
et restait indéfiniment appuyée sur la face dorsale du 
carpe; la postérieure, poussée par le poids du corps, 
glissait souvent en arrière ou en avant; au bout d’une 
quinzaine de jours l’animal marchait, courait, sautait et 
grimpait fort bien, démontrant ainsi l’absence de toute 
paralysie ou parésie des muscles de ses extrémités; seuls 
les mouvements d'initiative, qui doivent être voulus et 
contrôlés dans tous les détails de leur exécution, ne com- 
mencaient jamais par la patte antérieure gauche; la patte 
postérieure gauche ne laissait plus que difficilement recon- 
naître un léger émoussement de la sensibilité tactile. 

L’hemianopsie, après avoir persisté dans toute son 
intensité pendant une vingtaine de jours, finit par se 
dissiper peu à peu, si bien qu’au bout de deux mois, on 
ne peut plus en déceler une trace. 


144 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


Mais l'animal offre encore un symptôme, sur lequel 
j'ai attiré l'attention il y a quelques années, et que je 
désire vous montrer : c’est la suppression de la sensibilité 
pour le froid, évidente à l'heure qu'il est même pour la 
patte postérieure, qui semble pourtant s'être presque 
complètement rétablie de son anesthésie tactile ‘. 

Le chat, soulevé en l’air par le thorax, laisse pendre 
ses extrémités postérieures; on l’abaisse lentement au- 
dessus d’une cuvette remplie d’eau froide; à l'instant 
même où ses paites viennent en contact avec l’eau, la 
droite se retire vivement et reste un bon moment fléchie, 
tandis que la gauche pénètre dans l’eau froide et s’y 
maintient sans que l’animal s’en apercoive. 

Je pense qu'avec le temps les symptômes offerts par ce 
chat diminueront encore d'intensité; mais je doute qu’ils 
disparaissent jamais complètement, du moins dans l’ex- 
trémité antérieure, la seule à laquelle corresponde une 
vraie destruction de substance cérébrale; on ne voit guère 
de restitution complete de la fonction après de telles extir- 
pations que chez les animaux très jeunes; et encore cette 
restitution n'est-elle qu’apparemment complète : rien 
dans le maintien habituel de l’animal ne trahit plus 
aucun trouble; les trucs de laboratoire, au moyen des- 
quels nous reconnaissons ces troubles, ne révèlent plus 
rien; et, néanmoins, si on fait à l'animal l'injection hypo- 
dermique d’une petite dose de morphine, les symptômes 
autrefois produits par l’extirpation cérébrale réapparais- 


! Le hasard m’a fourni en 1885 un cas de séparation complète 
de la sensibilité tactile d’avec la sensibilité pour le froid; cette 
dernière se trouva abolie à la suite d’une lésion corticale, qui 
laissa subsister la première; l’extirpation, dans ce cas, était très 
superficielle. (V. Arch. des sciences physiques et naturelles, T. XV, 
p. 580, et Rec. zoologique suisse, T. IV. Genève, 1886). 


DES SCIENCES NATURELLES. 145 


sent. Il ya donc quelque chose qui manque, et qui man- 
que en permanence; mais quoi? il serait difficile de le 
dire; le cerveau de ces animaux, qui, dans les circonstan- 
ces ordinaires, suffit à sa besogne, n’est plus adéquate à 
celle-ei lorsque la présence d’un narcotique rend indis- 
pensable la coopération de toutes les énergies centrales. 
Et — chose curieuse — ces mêmes symptômes, appa- 
remment disparus, une fois évoqués de nouveau par la 
morphine, ne se dissipent pas en même temps avec les 
effets habituels de la dose injectée, mais se maintiennent 
bien plus longtemps, quelquefois plusieurs jours, pour ne 
disparaître que très graduellement; cela montre combien 
est profonde la perturbation que des substances telles que 
la morphine apportent au fonctionnement des centres 
nerveux, et notamment du cerveau. 


M. Herzen parle enfin de l'influence de la rate sur la 
sécréfion pancréatique. I y a maintenant 30 ans que 
M. Schiff a découvert l'influence exercée par la rate sur 
la digestion pancréatique des albumines; chez les ani- 
maux privés de la rate, le pancréas, qui, en tant qu’or- 
gane peptonisant, ne fonctionne que périodiquement, se 
comporte Zoujours comme le pancréas d'animaux nor- 
maux à jeun. Il ya bientôt 15 ans, j'ai fourni la preuve 
que la rate contient une substance qui favorise éminem- 
ment la transformation de la protrypsine en trypsine 
active; ma méthode consistait à mélanger une infusion 
de pancréas relativement inactif à une infusion de rate 
en pleine activité; ce mélange digérait toujours plus vite 
et plus que l’infusion pancréatique seule; j'ai fait à ce 
sujet une communication dans notre réunion à Linththal, 
en 1882. Plus tard j'ai montré par de nouvelles expé- 

10 


146 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


riences, que le sang splénique veineux, sortant d’une 
rate en congestion fonctionnelle exerce cette même 
influence au plus haut degré. Je renvoie ceux que cette 
question intéresse à mon récent article dans les C. R. de 
la Société de Biologie de Paris, séance du 29 juillet 1893 
et aux publications qui y sont citées”. Mais je tiens à vous 
montrer les 6 flacons que voici : 

N° 1 : Quantité primitive et constante d’albumine mise 
en digestion. 

N° 2: La même quantité réduite d'environ ?/; par 12 
heures de digestion à 40° dans l’infusion pancréatique 
seule. 

N° 3 : La même quantité réduite d’environ ?/, par 12 
heures de digestion dans le mélange des infusions pan- 
créatique et splénique. 

N° 4 : Quantité primitive de fibrine. 

N° 5 : La même quantité réduite environ à la moitié 
par 3 heures de digestion à 40° avec l’infusion pancréa- 
tique seule. 

N° 6: La même quantité réduite à moins d’un quart 
par 3 heures de digestion avec le mélange d’infusions 
pancréatique et splénique. 

Vous voyez qu’il ne s’agit point de finesses, mais de 
différences énormes. Mes recherches prouvent : 1° qu'il 
se produit dans la rate une substance qui favorise à un 
haut degré la transformation de la protrypsine en trypsine 
définitive; 2° que cette substance quitte la rate avec le 
sang splénique veineux. 

Ces résultats n’infirment en rien les récentes consta- 
tations de M. Dastre relativement au ferment saccharifiant 


1 Un nouvel article sur le même sujet, paraîtra dans le nu- 
méro de janvier des Archives de Brown-Séquard. 


DES SCIENCES NATURELLES. 147 


du pancréas; je ne me suis occupé que du ferment pep- 
tonisant de cette glande. 


M. C. ÉmeRy (Bologne) fait une communication sur 
des poils des mammiferes et leurs rapports morphologiques 
avec d’autres organes cutanés. Le poil est un organe carac- 
téristique de la peau des mammifères. L’élude de la phy- 
logénie de ceux-ci ne saurait être séparée de celle de la 
phylogenie du poil. L’on regarde ordinairement les poils, 
les plumes et les écailles des reptiles comme des forma- 
tions équivalentes, dérivées les unes des autres. Cette 
théorie rencontre des difficultés considérables, si l’on tient 
compte du mode de développement du poil, dans ses pre- 
miers stades. Récemment Maurer a supposé que les poils 
dérivent des organes sensitifs de la ligne latérale des am- 
phibiens. Cette nouvelle hypothèse paraît n’avoir pas ren- 
contré jusqu'ici beaucoup d’adherents. Max Weber qui, 
dans son beau travail sur le genre Manıs el dans d’autres 
publications postérieures, a traité la question de l’origine 
des poils la rejette : il pense que les mammifères primi- 
tifs avaient des écailles cornées, derrière lesquelles se for- 
mèrent les premiers poils, d’abord peu nombreux. C’est 
à M. Weber et à son élève De Meijere que nous devons 
la découverte de faits de la plus haute importance, dans 
la distribution des poils qui forment, chez beaucoup de 
mammifères, des groupes caractéristiques, ordinairement 
de trois poils chacun, disposés en ordre assez régulier. 
Chacun de ces groupes comprend un poil médian qui se 
forme le premier et deux poils latéraux qui se dévelop- 
pent plus tard. 

O. Hertwig et après lui Beard ont remarqué la ressem- 
blance frappante qu’ofirent, d’une part, les rapports de 


148 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


l’ébauche épithéliale du poil avec sa papille et, d’autre 
part, le rapport du germe épithélial dentaire avec la pa- 
pille dentaire. Je pense que cette ressemblance a une 
grande importance et repose sur une véritable homolo- 
gie. Elle révèle l’origine primitive du poil. Si nous ad- 
mettons que les poils dérivent des dents cutanées des 
poissons primitifs, comme ces dents sont portées par un 
socle de cément qui constitue la base des écailles placoï- 
des, nous pourrons voir, dans la papille du derme, souvent 
ossifiée, qui est recouverte par l’épiderme corné des écail- 
les des reptiles, l’homologue de la plaque de cément. Et si 
l’on admet que les mammifères primitifs étaient couverts. 
d’écailles, leurs poils devaient alors être implantés sur 
les écailles mêmes et non pas derrière elles, comme le 
suppose M. Weber. 

Les préparations que je fais passer sous les yeux de 
l'assemblée montrent qu'il en est ainsi pour la peau des 
membres d’embryons de Dasypus. De larges écailles por- 
tent chacune ordinairement un groupe de trois poils, 
rarement un à deux poils seulement. J’ai observé un fait 
analogue chez Centetes : ici !’adulte n’a pas d’écailles et 
les poils ne sont pas disposés par groupes. Chez l’em- 
bryon, l’on voit, à un éclairage oblique convenable, de 
légers reliefs de la peau que je considère comme des ru- 
diments passagers d’écailles, portant chacun un groupe 
de trois poils. Ce fait vient à l’appui de ia thèse de 
M. Weber que les mammifères primitifs étaient revêtus 
d’écailles, comme les reptiles. Mais ces écailles portaient 
des poils situés primitivement dans leur milieu. Lorsque 
les poils sont implantés vers le bord postérieur de 
l’écaille ou derrière elle, cette disposition est, à mon avis, 
le résultat d’un déplacement secondaire. 


DES SCIENCES NATURELLES. 149 


Tandis que les écailles des reptiles et les plumes des 
oiseaux peuvent étre regardées comme des derives plus 
ou moins hautement différenciés de simples papilles cu- 
tanées, il n’en est pas de méme des poils qui sont con- 
stamment en rapport avec des organes glandulaires de 
deux sortes : glandes tubulaires (sudoripares, etc.) et 
glandes folliculaires (sébacées). Les premières débou- 
chent ordinairement dans le follicule même des poils, 
plus rarement directement à la surface de la peau, comme 
c’est le cas chez l’homme. Dans le cuir chevelu des em- 
bryons humains les groupes de trois poils sont très mar- 
qués. Le follicule du poil médian (poil primaire de 
Unna) possède, à un certain moment de son développe- 
ment, une évagination qui disparaît plus tard et qui man- 
que aux poils latéraux. Cet appendice qui a été décrit par 
Unna, je le regarde comme un rudiment de glande tubu- 
laire, débouchant dans le follicule. J’appuie cette inter- 
prétation sur le fait que, chez le fœtus à terme, chaque 
groupe de trois cheveux ne possède ordinairement que 
deux glandes sudoripares, correspondant aux poils laté- 
raux du groupe. 

L'association des poils avec les glandes cutanées est à 
mon avis un fait très ancien et typique pour les mammi- 
feres; son origine remonte même probablement au delà 
du tronc mammalien. S’il en est ainsi, les glandes asso- 
ciées aux poils proviennent de glandes de l’épiderme qui 
étaient en rapport avec les dents cutanées. 

Écailles, poils et glandes seraient donc trois sortes 
d'organes cutanés également anciens, dans leur forme 
primitive, mais qui se sont développés et différenciés 
inégalement dans les trois classes des amniotes. Leur ori- 
gine remonte aux premiers âges des vertébrés ; les mam- 


150 SOCIETÉ HELVETIQUE 


miferes seuls ont conservé les trois scrtes d’organes; il est 
toutefois probable qu’une étude plus complete de la peau 
des reptiles et des batraciens jetterait quelque jour sur 
leur phylogenie'. 


M. N. LoewENTHAL, prof. fait une communication sur 
le lobe olfactif du lezard. La structure intime de ses élé- 
ments constituants, leurs connexions, n'apparaissent que 
sur des pièces traitées par la méthode de Golgi modifiée. 
On retrouve alors dans le lobe olfactif du lézard les mé- 
mes traits fondamentaux qui caractérisent les gloméru- 
les olfactifs chez les mammifères. Les filaments du nerf 
olfactif aboutissent dans les glomérules à des arborisa- 
tions à branches déliées; aux mêmes glomérules se ren- 
dent également des prolongements fournis par les grandes 
cellules du lobe olfactif. Ces cellules ne forment pas de 
couche aussi bien délimitée que chez les mammifères; 
leur corps est plutôt fusiforme et aplati dans le sens hori- 
zontal (encore une différence par rapport aux mammifè- 
res); les prolongements protoplasmatiques sont particu- 
lièrement longs et s’étalent horizontalement; ils aban- 
donnent des rameaux qui se perdent au niveau des glo- 
mérules dans des arborisations à branches serrées et bien 
plus variqueuses que celles des arborisations du nerf 
olfactif. Le prolongement cylindraxile se dirige dans la 
profondeur. Les grains du lobe olfactif du lézard sont de 
petits éléments à peu de prolongements très grêles, épi- 
neux, et s'étendant tous vers la surface du lobe; impos- 
sible de reconnaître un prolongement cylindraxile bien 
caractérisé. La couche des grains touche à l'épithélium 


! Pour plus de détails, voyez Anatom. Anzeiger 1893, p. 731. 


DES SCIENCES NATURELLES. 154 


du ventricule, encore une différence par rapport aux 
mammifères. Le lobe olfactif du lézard présente, en ré- 
sumé, les couches suivantes : a) épithélium du ventri- 
cule; b) couche assez épaisse des cellules ressemblant à 
des grains; c) couche médullaire (fibres nerveuses à myé- 
line); d) couche gélatineuse contenant les grandes cellules 
du lobe olfactif; e) couche des glomérules, entourés, sur- 
tout vers la profondeur, de petites cellules nerveuses 
extrêmement réfractaires à l’imprégnation; f) couche des 
fibres du nerf olfactif. 


D' Th. Sruper, prof. Faune du lac de Champex, 
Canton du Valais, 1460" s. m. 

Le lac de Champex remplit un vallon de 4-5= de 
profondeur, situé dans la vallée de ce nom entre le 
mont Catogne et le massif de la Pointe d’Orny et de la 
Pointe des Ecandies. Il s’étend sur une longueur de 500" 
et une largeur de 200" dans la direction de la vallée, 
c’est-à-dire du nord-ouest au sud-est. Son extrémité 
inférieure est formée par une haute moraine, la supé- 
rieure se perd dans un terrain marécageux qui est limité 
au nord-ouest par un haut rempart formé de blocs de 
rochers. Au delà de ce rempart la vallée de Champex 
descend au nord-nord-ouest vers la vallée de la Drance; 
à l'ouest débouche la vallée d’Arpette. Les bords méri- 
dionaux et septentrionaux sont formés par des pentes es- 
carpées, boisées, qui descendent directement dans le lac, 
surtout au sud. Le lac est actuellement alimenté par un 
ruisseau venant par une pente rapide de la vallée d’Ar- 
pette et causant un courant continuel dans le lac. L’&cou- 
lement de l’eau se fait par une brèche dans la moraine à 
l'est. L’entrée de l’eau ainsi que son écoulement ont été 


152 SOCIETE HELVETIQUE 


faits artificiellement. Il est probable que le lac rece- 
vait autrefois l’eau de quelques sources et l’eau de neige 
des pentes environnantes; celle-ci est d’une extrême 
limpidité de sorte que la lumière pénètre facilement jus- 
qu’au fond. Au mois d'août l’eau avait une température 
de 10-12° C. Au fond se trouve un limon gris vert, qui 
au bord septentrional se change en sable fin provenant 
des débris des roches cristallines de la contrée, telles que 
le felsite, le porphyre, le gneiss. Vers l'extrémité supérieure, 
au nord-ouest, le fond prend peu à peu le caractère 
de la tourbe tandis qu’au bord méridional il est couvert de 
blocs de rochers. Les endroits peu profonds du bord sep- 
tentrional sont couverts de joncs et de roseaux, que l’on 
trouve aussi, quoique plus rarement, sur le bord méri- 
dional et entre lesquels on trouve des algues vertes, sur- 
tout les Spirogyra et Ulothrix. 

En somme les circonstances ne sont guere favorables 
au développement de la faune. Le ruisseau charrie surtout 
du sable de quartz; le courant va jusqu’au fond du lac 
et nettoie sans cesse le lit; l’absence complète de chaux 
empêche le développement de tous les animaux qui for- 
ment des coquilles. On comprend done que la pêche faite 
à la surface avec le filet fin, à différentes heures du jour 
et de la nuit, ne peut avoir qu’un résultat peu satisfai- 
sant. Un petit Copépode : Cyclops affinis?, Sars; une 
Cladocere : Alona quadrangularis: O. F. Müller; des Roti- 
feres : Polyarthra platyptera ; Ehrbg. assez nombreux, et 
plus rarement 4nurea cochlearis ; Gosse; des Péridinées : 
Ceratium hirundinella, O.F. Müller, sont les seuls ani- 
maux que j'ai pu capturer pendant le jour, alors que la 
lumière du soleil pénêtrait jusqu’au fond du lac. Pendant 
les nuits sombres la faune est plus riche quant au nom- 


DES SCIENCES NATURELLES. 153 


bre des individus. La Polyarihra platypiera est surtout très 
abondante et l’on rencontre souvent Bosmina longirostris ; 
(O. F. Müller), qui n’a jamais été prise de jour. 

Tandis que l’eau claire ne contient que peu d'espèces 
représentées par un petit nombre d'individus, les places 
occupées par les roseaux ont une faune riche, dans la- 
quelle manquent cependant les animaux à coquilles cal- 
caires. Ainsi je n’ai pas réussi à découvrir un seul mol- 
lusque. Par contre les Amoebes à squelettes sont très 
fréquents. Partout où il y a les Spirogyra et les Ulothrix 
entre les tiges des joncs, les Diatomées et les Desmidiacées 
fourmillent. J'ai constaté ia présence de Diatoma, Gom- 
phonema, Pediastrum, Navicella, Frustulia, Pinnularia no- 
bilis, Rbch., Euastrum oblongum, Rifs., Bolbochete setigera. 
Ag., et de tout un monde microscopique de Rotifères, 
Cladoceres, Copépodes, Sarcodinées et Infusoires. J'ai 
pu déterminer les formes suivantes : 


VERTEBRATA. — (Pisces.) Les poissons sont repré- 
sentés par deux espèces et se tiennent seulement dans le 
voisinage du bord qui leur fournit seul la nourriture suf- 
fisante. 

Phoxinus levis, Cuv. dans la zone à fond limoneux 
parmi les jones et les roseaux et dans les fossés remplis 
d’eau qui traversent le terrain marécageux. 

Squalius cephalus, L (Chevaine) atteignant un poids de 
1 kg., au bord septentrional et surtout à l'extrémité 
supérieure du lac où il y a de la végétation et par consé- 
quent une faune microscopique plus riche. 

On sait que la première de ces espèces se trouve dans 
presque tous les lacs de hautes montagnes. Quant à la 
seconde, je n’ai pas pu savoir si elle est autochtone ou si 
elle a été apportée par l’homme. 


154 SOCIETE HELVETIQUE 


La faune pélagique étant si peu développée, il est évi- 
dent qu’il ne pourra guère être question d’établir des 
truites dans le lac. 

Des recherches plus étendues permettront sans doute 
d’augmenter cette liste incomplete que je donne, certain 
que la faune de nos lacs élevés offre un grand intérét. 
En comparant la faune du lac de Champex avec celles 
d’autres lacs d’une altitude égale ou supérieure et qui 
ont été explorés par Asper, Heuscher, Imhoff et Zschokke, 
on est frappé de la pauvreté de la faune pélagique pro- 
prement dite et du manque complet de mollusques. Le 
faible développement de la faune pélagique semble tenir 
à ce que l’état de choses actuel date seulement de l’épo- 
que où le ruisseau de la vallée d’Arpette a été conduit 
dans le vallon. Autrefois il y avait probablement un ma- 
rais à la place du lac. De plus, le ruisseau et son écoule- 
ment artificiel occasionnent un fort courant qui va tou- 
jours dans la même direction et nettoie le lit du lac 
jusqu’au fond. Il est, en outre, certain que le soleil qui 
éclaire entièrement le lac, n’est pas favorable au dévelop- 
pement des animaux pélagiques qui, le plus souvent, 
craignent la lumière. — Le manque de mollusques s’ex- 
plique facilement par le fait que le lac se trouve dans une 
contrée où les roches calcaires font tout à fait défaut. La 
faune des mollusques terrestres démontre aussi lin- 
fluence qu’exerce le caractère minéralogique des roches. 
Dans tout le territoire du val de Champex je n’ai trouvé 
que quelques individus dispersés d’Helix pomatia, L. M. le 
Dr P. Godet a trouvé en outre une Hyalina au bord méri- 
dional du lac. A la sortie de la vallée, vers Orsière, on 
trouve les premières roches calcaires et avec elles une 
faune de mollusques avec de nombreux individus d’ Helix 


DES SCIENCES NATURELLES. 155 


sylvatica, L; H. arbustorum, L; H. ericetorum, L; H. ser- 
vicea drp. var. depilata. L; H. lapicida, Buliminus detritus 
Müll., montanus drp. Pupa avenacea Brug. 


M. le prof. StupER parle ensuite du genre calyptérinus, 
Wright et Studer. 

A l’occasion de notre travail sur les Aleyonaires de 
l’expédition de « H. M. S. Challenger » nous avons décrit, 
M. Wright et moi, sous le nom de Calypterinus, une Gorgo- 
nacée appartenant aux Primnoides et qui se distingue par 
les caractères suivants : autour de la tige simple, dont 
nous avions seulement un fragment sous les yeux, se 
trouvent des calices disposés en verticilles, peu distants 
les uns des autres et rappelant par leur forme ceux du 
genre Stachyodes. Les calices sont très serrés mais n’occu- 
pent pas tout le pourtour de la tige. Comme cela se 
répète à chaque verticille, on voit le long de la tige une 
zone qui est dépourvue de calices. Les écailles des cali- 
ces limitant la zone libre se dilatent énormément et for- 
ment un toit complet au-dessus de cette zone qui est 
ainsi transformée en canal. Les alcyonaires provenant 
de l’exploration de l’« Albatros » dans l’océan Pacifique, 
et dont M. A. Agassiz a bien voulu me confier l'étude, 
présentent deux cas analogues appartenant à deux gen- 
res différents : Calyptrophora, Gray et Stachyodes, Wright 
et Studer. Dans les deux cas les verticilles de calices 
sont interrompus en un point et la lacune est couverte 
par les écailles dilatées des calices voisins. Dans le 
canal ainsi formé se trouve un ver de la famille des 
Eunicides dont la présence a sans doute causé cette sin- 
gulière déformation. Le ver a empêché le développement 
des calices à la place où il est attaché à la tige et a causé 


156 SOCIETE HELVÉTIQUE 


en möme temps la deformation des calices voisins. Cette 
déformation lui est favorable en ce qu'elle finit par 
former un canal protecteur. Nous avons donc affaire à 
une sorte de galle semblable à celles que l’on a obser- 
vées parmi les Alcyonazres, les Madrépores et les Hydro- 
corallines. Toutes ces galles sont provoquées par une 
irritation permanente causée par un parasite externe. 
Le genre Calypterinus était donc basé sur un caractère 
pathologique et doit être supprimé. L’unique espèce qui 
en faisait partie, le C. Almani, Wright et Studer se range 
maintenant parmi les Stachyodes. 


PROTOZOA. 


RHIZOPODA AMOEBÆA. 


Ameeba proteus, L. Surtout dans le limon près de l’établisse- 
ment des bains. 


TESTACEA. 


Difflugia acuminata, Ehbg. Nombreuse. 

Difflugia pyriformis, Perty. 

Difflugia corona, Wall. Assez nombreuse. 

Difflugia globulosa, Leid. Très nombreuse. 

Lesquereusia spiralis, Ehbg. Dans le limon propre et sablon- 
neux, surtout dans la partie sud-ouest du lac. 

Centropyxis aculeata, Ehbg. Peu nombreuse dans la partie 
supérieure du lac. 

Nebela collaris, Leid. Rare, dans un petit ruisseau du ter- 
rain marécageux. 

. Eugiypha alveolata, Ehbg. Rare. Dans le limon de la blan- 

chisserie. 

Arcella vulgaris, Ehbg. Abondant partout. 


INFUSORIA. 


Lionotus anser, Ehbg. Très abondant. 
Lacrymaria sp. 
Paramecium aurelia, L. 


DES SCIENCES NATURELLES. 157 


Stentor cœruleus, Ehbg. Surtout à l’extrémité supérieure du 
lac, dans les détritus des aiguilles de sapins. 

Stentor polymorphus, Ehbg. Extremement abondant sur tout 
le bord, et parfois jusqu'au milieu du lac. Cet Infusoire est 
rempli d’une espèce de Zoochlorella et visible à l’ceil nu. 


COELENTERATA. 


HyDROZOA. 


Hydra rubra, Lewes. Relativement peu nombreuse dans le 
limon vert. Les spécimens étaient tous petits et d’un rose 
pâle. 


VERMES. 
Je n’ai pas trouvé des Turbellariées 
NÉMATODES. 


Des larves de Nématodes ne sont pas rares. Quelques indivi- 
dus à l’état parfait appartiennent au Dorylaimus stagnalis, 
Duj. 


ROTIFERA. 


Salpina eustala, Huds. 

Gastropus Ehrenbergi, Imh. 

Philodina aculeata, Ehbg. Ces trois espèces se trouvent le 
long dn bord parmi les algues vertes et les Diatomées; Ph. 
aculeata plus nombreuse dans les detritus à l’extrémité su- 
périeure du lac. Comme espèces pélagiques J'ai trouvé : 

Polyarthra platyptera, Ehbg. ) Ces deux espèces se trouvent 

Anurza cochlearis, Gosse. ) aussi pres du bord. 


CHÆTONOTINE. 
Ichthydium larus, Müll. Dans le détritus; surtout à l’extré- 
mité supérieure du lac. 
ANNELIDA. 


Hirudinei. 

Clepsine bioculata, Sav. Rare Sur des pierres, surtout au 
bord septentrional. 

Oligochætæ. 


158 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


A6losoma sp. Disseminee dans le detritus. Remarquable par 
ses gouttelettes d’huile rouge. On la trouve aussi dans le 
limon du fond, à une profondeur de 4". 


ARTHROPODA. 


CLADOCERA. 


Pleuroxus nanus, Baird. Dans le limon des places couvertes 
de joncs et de roseaux. 

Pleuroxus truncatus, O. F. Müller. Partout en abondance 
dans le limon. 

Alona quadrangularis, (0. F. Muller). Pélagique, rarement 
près du bord. 

Chydorus sphæricus, (0. F. Müller). Seulement dans un petit 
ruisseau se jetant dans le lac. 

Acroperus striatus, Lièv. Rarement dans le limon à l’extré- 
mité inférieure du lac. 

Bosmina longirostris, (0. F. Müller). Pélagique. 


COPEPODA. 


? Cyclops affinis, Sars. Pélagique, et parmi les algues vertes. 
Très rare. 

? Canthocamptus Zschokkei, Schmeil. En petit nombre dans 
les détritus à l’extrémité supérieure du lac. La forme de la 
fourche rapproche ce Copepode de l'espèce décrite par 
Schmeil. 


AMPHIPODA. 


Gammarus pulex, L. et G. fluviatilis, Rœsel, se trouvent 
rarement sous des pierres d’un petit ruisseau à fort courant; 
non pas dans le lac. 


TARDIGRADA. 


Macrobiotus macronyx, Du). Abondant dans les détritus. A 
la fin d’aoüt J'ai trouvé des mues avec des œufs. 


ACARINA. Dans le limon près de la blanchisserie et 
dans le détritus à l'extrémité supérieure du lac j'ai trouvé 
par-ci par-là une Oribatide d’un rouge de rouille qui 
offrait une ressemblance frappante avec Halacarus, Brady 


DES SCIENCES NATURELLES. 159 


et qui est probablement identique a l’espece du lac de 
Genève que Duplessis a décrite (Essai sur la faune profonde 
des lacs de la Suisse; Mem. Soc. Helvet. des Sc. Nat. 
Vol. XXIX (1885) p. 51). Cet animal n’est guère visi- 
ble à l’œil nu; il marche très lentement dans le limon 
Les larves à six pattes ressemblent beaucoup aux adultes, 
mais sont incolores ; leur manière de vivre paraît être la 
même que celle des adultes. 


M. le prof. E. Busnion présente une série de prépara- 
tions montrant le développement des muscles chez l'embryon 
d’axolotl (pris au sortir de l’œuf). 

Les fibres musculaires qui apparaissent dans les larves 
ventrales, étant complètement isolées et séparées des 
myotomes dorsaux par les corps de Wolff et les canaux 
qui en dépendent, l’auteur conclut de ses observations 
que ces fibres se forment indépendamment des myoto- 
mes et quelles se développent sur place aux dépens 
d'éléments mésodermiques préexistant dans les lames 
ventrales. 

M. le prof. Kollmann, fait remarquer que sur les em- 
bryons d’axolotls d’environ vingt segments primitifs, on 
peut encore facilement distinguer la connexion de la 
couche musculaire ventrale avec la couche dorsale. La 
séparation a donc lieu plus tard, et comme on l’a démon- 
tré, le développement des reins primitifs y joue un rôle 
essentiel. 

M. Bugnion reconnaît que ses observations devraient 
être complétées à l’aide de coupes pratiquées sur des em- 
bryons plus jeunes. 


M. Buenion a également montré un monstre double chez 
le poulet. 


160 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


M. Harry T. BARBER, présente quelques aberrations de 
Lepidopteres diurnes (P. machaon, T. rubi, etc.) capturés 
en Suisse pendant l’été de 1893. 

Il montre ensuite un exemplaire © de Thais rumina, 
var. Medesicaste, pris par lui le 28 juin 1893 entre le 
château et le Kurhaus de Tarasp (Basse-Engadine). C’est 
la première fois qu’on signale en Suisse l’existence de 
cette espèce dont l'habitat est limité à la France méridio- 
nale et à la péninsule ibérique. L’insecte est offert au 
musée cantonal, à Lausanne. 


M. H. Got (Lausanne) signale lexistence du véron 
(Phoxinus lævis) dans le lac du Grand-Saint-Bernard, à 
une altitude de 2500". Les exemplaires observés par lui, 
ne le cèdent en rien quant à la taille au véron de la 
plaine, mais se distinguent cependant de ce dernier par 
quelques caractères spéciaux. Outre qu'elle lui a paru 
moins cylindrique, plus aplatie bilatéralement, la forme 
alpine a des couleurs moins vives, elle est d’un ton 
plus grisàtre et sans bande noire traversant les flancs. 
M. Th. Studer a signalé également la présence du véron 
dans le lac du Grimsel. Au Saint-Bernard il est assez 
abondant, pour que les religieux aient pu le servir en fri- 
ture aux membres de la Société Murithienne, lors de la 
réunion qui eut lieu à l’hospice en 1886. 


M. le D' O.-E. ImHor étudie les organismes inférieurs 
des lacs de la région du Rhône. Les documents sur ce sujet 
sont rares et en dehors de ceux qui traitent du lac de 
Genève se limitent aux recherches d’Ehrenberg sur les 
Rotateurs et Tardigrades du Weissthor, et celles de Perty 
sur les microorganismes du Haut-Valais. 


DES SCIENCES NATURELLES. 161 


Les lacs alpins du canton de Vaud sont : 


An-dessus 

de la mer. 
L’Avare, 1766 m., vallée de l’Avencon. 
Lac Rettau, 1720 m., Col de Pillon. 
Lac de la Case ) aux Tornettaz et 
Lac Lioson 1870 m.\ Tête de Moine. 
Lac de Perche 1788 m. 
Lac des Chalets 1782 m. i 
DENG 1719 m. | Chamossaire. 
Lac des Chavonnes 1695 m. 
Lac de la Tour de Mayen 
Lac de la Tour d’Aï | È 
Lac Pourri 1484 m. , Au pied des Tours d’Ai. 
Lac de Nerveau 1479 n.| 
Lac d'Eau froide 1476 m. | 


La région inférieure de la vallée du Rhòne est riche 
en petits lacs dont les suivants ont été spécialement étu- 
dies. 

Rive droite : Todtensee, 2144 m., et d’autres petits 
étangs sur le plateau du Grimsel. Plusieurs petits lacs sur 
le versant méridional du Sidelhorn. Bettmersee, 1991 m. 
et plusieurs autres sur la chaîne de l’Eggischhorn. Le 
Märjelensee 2367 m. Petits lacs sur Montana. Lacs du 
col Cheville, de Derborence. Lac de Fully au pied de la 
Dent de Morcles. 

Rive gauche : Lac de Matmark, vallée de Saas. Quel- 
ques petits lacs à Zermatt, au Borterhorn et à Bella-Tola. 
Lac bleu d’Arolla, lac de Chanrion et lac Trofferay (Ba- 
gne). Lac aux Becs de Bosson et à Sasseneire, au Grand 
Saint-Bernard, au Mont Gele; lacs de Champex, de Tan- 
ney. Au fond de la vallée, petits lacs du Bois de Finge 
(Sierre), lac Géronde; lac de Luissel près Bex. 

Les premiers résultats obtenus sont résumés dans les 
pages suivantes : 

11 


162 


Protozoa. 


Vermes. 


Arthropoda. 


Protozoa. 


Coelenterata. 


Vermes. 


SOCIETE HELVÉTIQUE 


Mastigophora. 


Intusoria. 


Rotatoria, 


Crustacea. 


Todtensee. 


Flagellata. Artasia margaritifera, 
Schmrd. 
Holotricha. Prorodon vorax, Pri. 
Glaucoma scintillans, 


Ebg. 
Dileptus anser, Djr. 
Rhizota. Stephanops  glacialis, 
Prt. 


Bdelloidea, Philodina roseola, Kbe. 

Ploima. 

Loricaia. Rattulus lunaris, Ebe. 
Kuchlanismacrura,Ebg. 
Cathypna luna, Ebg. 
Colurus uncinatus, Ebe. 

Entomostraca. 

Ostracoda.  Cypris, spec. 

Copepoda. Cyclops, spec. 


Lacs du Bois de Finge. 


Sarkodina. 


Mastigophora. 


Infusoria. 


Porifera. 


Rhizopoda. Amoeba radiosa, Djr. 
Difflugia, spec. 
Arcella vulgaris, Ebg. 
Centropyxis aculeata, 
Ebg. 
Flagellata, Dinobryon sertularia, 
Ebg. 
Dino-Flagellata. Peridiniumta bulatum, 
Cl. Lch. 
Ceratium cörnutum, 
Ebg. 
Ciliata. 
Peritricha.  Vorticella, spec. 
Cothurnia, spec. 
Fibrospongize. Spongilla, spec. 


Némathelminthes. Nématodes. 


Rotatoria. 


Anguillulidze. spec. 
Bdelloidea. Philodina aculeata, Ebg. 
Ploima. Mastigocerca bicornis, 
Ebg. 
Loricata. 


Coelopsus porcellus,Gss. 
Euchlanis dilatata, Ebg. 


Arthropoda. 


Protozoa. 


Vermes. 


Arthropoda. 


DES 


Urustacea 
Cladocera, 


Copepoda. 


Lacs de Lens. 


Sarkodina. Rhizopoda. 


Testacea, 


Mastigophora. Dino-Flagellata. 


Ploima. 
Illoricata. 


Rotatoria. 


Loricata. 


Scirtopoda. 
Crustacea. 
Cladocera. 


Copepoda. 


SCIENCES NATURELLES. 


163 


Pierodina patina, Ebg. 
var. 

Anuraea aculeata, Ebg. 

Brachionus Bakeri, Ebg. 

Monostyla nov., spec. 


Entomostraca. 


Daphnia, spec. 

Pleuroscustruncatus, 0. 
F. MII. 

Chydorus sphaericus, O. 
F. MII. 

Cyclops, spec. 

Diaptomus denticornis, 
Wrz. + 


Difflugia, acuminata, 
Ebg. 
constricta, 
Kbg. 
Centropyxis aculeata. 
Arcella vulgaris, Ebg. 
Peridinium tabulatum, 
CI. Lech. 
Ceratium cornutum, 
Ebe. 


Polyarthra 
Ebg. 


platyptera, 


Euchlanis, spec. 

Monostyla, spec. 

Colurus obtusus, Gss. 

Salpina brevispina, Ehg. 

Anuraea aculeata rega- 
lis, Imh. 

Pedalion mirum, Hds. 


Entomostraca. 


Ceriodaphnia, spec. 

Pleuroxus exiguus, Lig. 

Diaptomus denticornis. 
Wrz, 


164 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


Lac du mont d’Orge. 


Protozoa.. Sarkodina. Rhizopode. 
Testacea. Difflugia constricta, 
Ebg. 
globulosa, Djr. 
Arcella vulgaris, Ebg. 
Euglypha, spec. 
Heliozoa. 


Aphrotheraca. Actinosphærium Eich- 
horni, Ebg. 
Mastigophora. Dino-Flagellata. Ceratium hirundinella, 


O. F. Mül. 
Vermes. Némathelmint. Nematodes. 
Anguillulide. spec. 
Arthropoda. Crustacea. Entomostraca. 
Cladocera. Simocephalus vetulus, 
O. E. MII. 
Pleuroxus truncatus. 
O. F. MII. 
Alena quadrangularis, 
O. F. MII. 


Copepoda. Cyclops, spec. 
Diaptomus denticornis, 


Wiz. 
Arachnoidea. Artiscoidea. 
Insecta. Hemiptera. Nepa ciuerea, i. 
Lace de Derborence. 
Pas de résultats. 
Lacs du Chamossaire. 
Lacs des Chalets. 
Protozoa. Sarkodina. Rhizopoda. 
Testacea. Difflugia pyriformis, 
Bru8 


Mastigophora. Flagellata Synura uvella, Ebg. 
Dino-Flagellata.Peridinium tabulatum. 


Clp. Leh. 
Vermes. Rotatoria. Ploima. 
Illoricata. Asplanchna helvetica, 
Imh. 


Polyarthra platyptera, 
Ebg. 


Arthropoda. 


Vermes. 


Arthropoda. 


Vermes. 


Arthropoda. 


Protozoa. 


Vermes. 


Arthropoda. 


DES SCIENCES NATURELLES. 165 


Hydatina scuta, Ebg. 
Loricata. Salpina spinigera, Ebg. 
Euchlanis macrura, Ebg. 
Anuraea aculeata, rega- 
lis, Imb. 
Crustacea. Entomostraca. 
Cladocera. Chydorus sphæricus, O. 
F. MII. 
Copepoda. Cyclops, spec. 
Diaptomus denticornis, 


Wrz. 
Lac des Chavonnes. 
Rotatoria. Ploîma. i 
Illoricata.  Asplanchna helvetica, 
Imh. 
Loricata. Anuraea longispina, KII, 
Crustacea. Entomostraca. 
Copepoda. Diaptomus denticornis, 
Wrz. 
Lae Noir. 
Rotatoria. Ploîma. 
Loricata. Anuraealongispina, Kl. 
Crustacea. Entomostraca. 


Copepoda. Diapiomus denticornis, 
Wrz. 


Lac de Tunney. 


Mastigophora. Flagellata. Dinobryon elongaium, 


Imb. 
Dino-Flagellata. Peridinium tabulatum, 
Clp. Lech. 
Rotatoria. Rhizota. Conochilus volvox, Ebg. 


Crustacea. Entomostraca. 
Cladocera. Lynceid. 


Les résultats les plus interessants de ces recherches 
sont les suivants : 


Protozoa. Dinobryon elongatum, Imh. Lac de Tauney. Trouvé seu- 


lement dans les lacs alpins 
plus éloignés. 


Coelenterata. Un petit Spongilla assez rare dans les lacs du Bois de 


Finge. 
le 


166 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


Vermes. Rotatoria. Conochilus volvox. Lac de Tanney. 
Polyarthra platyptera. » de Lensetdes Chalets. 
Asplanchna helvetica. » des Chalets et de Cha- 


vonnes. 

Anuraea longispina. » de Chavonnes et Lac 
Noir. 

Pedalion mirum. » de Lens. 


Arthropoda. Crustacea. 
Copepoda. Diaptomus denticornis. Bois de Finge, lac de 
Lens, lac du Mont d’Orge, lacs des Cha- 
lets et de Chavonnes, lac Noir. 


M. O. E. Imior communique une étude des Rotiferes en 
Suisse et spécialement du groupe des formes eurhyalines 
qui se rencontrent soit dans les eaux douces soit dans les 
eaux saumâires salées. Il a publié en 1892 dans le 
Biologischer Centralblatt une énumération de se groupe 
comprenant 40 espèces. L'existence de ces Rotifères dans 
les lacs alpins, ainsi qu'elle ressort de la tabelle suivante, 
est particulièrement intéressante : 


Régions en mètres au-dessus de la mer. 


650-1200 4200-1650 4650-2100 2100-2520 2520-3009 


. Conochilus volvox Ebg. sur 2 lacs 


l — + — — 6 
2. Philodina citrina Ebg. — — Il — — 1 
3. Rotifer vulgaris Ebg. 1 — 3 — — 4 
4. Synchaeta pectinata Ebg. 5 — 1 2 — 8 
5. Polyarthra platyptera Ebg. 7 6 6 Y — 26 
6. Triarthra longiseta Ebg. 1 — 1 — — 2 
7. Diglena forcipata Ebg. — AA — — 1 
8. » catellina Ebg. — — 1 — — 1 
9. Euchlanis dilatata Ebg. — 1 2 1 — 4 
10. Cathypna luna Ebg. = = 1 — 1 
11. Colurus uncinatus Ebg. — — 1 1 à 
12. Anuraea aculeata Bbg. il 4 2 1 — 8 
3. » cochlearis Gfs. 0) 9) 5 1 — 16 
14. Notholca longispina Kll. 3 4 17 10 2 41 
15. » scapha Gts. — — — 1 Ì 
Nombre des especes de la region 8 OZ 9 1 
Désignation des régions montagne subalpine alpine subnivale  nivale Total 
Nombre des lacsde chaque région 12 8 20 16 2 58 


Pr _e 


Ces régions sont conformes à celles qu’a établies O. Heer 


DES SCIENCES NATURELLES. 167 


dans sa Faune des Coléopteres suisses, sauf que la region 
« montagneuse » a été abaissée de 100 mètres afin de 
pouvoir y comprendre les lacs de Lungern, de Seelisberg, 
d’Aegeri et de Poschiavo. 

Les trois espèces les plus répandues sont Polyarthra 
platyptera, Anurœa cochlearis, Notholca longispina, respec- 
tivement dans 26, 16 et 41 lacs alpins. D’autre part, 
c'est la région alpine qui possède le plus grand nombre 
d’especes (12 sur 15) mais aussi le plus grand nombre 
de lacs explorés (20 sur 58). 

Quelques espèces n’avaient pas encore été signalées en 
Suisse; Floscularia regalis Hds; Melicerta Taxus Hds; 
Notholca scapha Ggs. Celte dernière considérée comme 
exclusivement marine jusqu’à aujourd’hui, a été récoltée 
«dans le Daubensee sur la Gemmi (2714 mèt.)! 


TABLE DES MATIERES 


ISTRIA MEET er a ev OA 3 


Physique. 


R. Pictet. De l’emploi méthodique des basses températures en biologie. 
— Amsler-Laffon. Niveau à pression d'air. — L. de la Rive. Trans- 
mission de l’énergie par un fil élastique. — C. Dufour. Mesure du 
grossissement des lunettes. — Gariel. Même sujet. — Kleiner. 
Developpement de chaleur dans les diélectriques sous l’action des 
courants alternatifs. — Riggenbach. Relations entre la chute de la 
pluie dans une station et le relief du terrain. — Kahlbaum. Distil- 
lation des métaux dans le vide, — C. Galopin. Déplacement d'un 
corps sonore. — C.-E. Guye. Calcul des coefficients d’induction. — 
Chiais. Climats de localité, — Dutoit. Nouveau baromètre anéroide. 


oO 


Chimie. 


O. Billeter. Desmotropie chez les thiurées. — A Pictet. Phénanthridine. 
— E. Schumacher-Kopp. Cas d’empoisonnement chez le bétail. — 
W. Marekwald. Constitution des composés cycliques. — C. Friedel. 
Produit de condensation de la méthylacélanilide. — J.-H. Gladstone. 
L’äge de cuivre. — W. Robert. Samuel Baup, chimiste vaudois. 
— Raoul Pictet. Influence des basses températures sur les phenu- 
mOn es CHAN UBS RI OO Ne ea ee eds se ae 56 


470 TABLE DES MATIÈRES. 


Géologie. 

Pages 
E. Renevier. Préalpes de la Savoie. — Brückner. Ablation des terres 
par les rivières. — Piccard. Communication souterraine entre le 
lac des Brenets et les sources de l'Orbe. — H. Golliez. Compte 
rendu de l’excursion en Chablais. — H. Golliez. Glissements anciens 
du massif de Morcles. — G. Boehm. Polypiers siluriens silicifiés 
du Gotland. Fossiles crétaciques du Frioul. — M. Lugeon. Région 
de la brèche du Chablais. — A. Heim. Remarques sur la commu- 
nication précédente. — A. Delebecque. Glacier de Téte-Rousse. — 
H. Schardt. Gneiss d’Antigorio. Profil du mont Catogne. — F. Cot- 
teau. Cidaris glandaria. — A. Penck. Lacs de barrage glaciaire 
autour du lac de Constance. — J. Meister. Dépôt interglaciaire à 
Schweizerbild. — J. Frih. Erosion par les vents. — L. Favre. 
Coupe à grande échelle du Jura industriel. — A. Jaccard. Seconde 
édition de la feuille XI de la carte géologique suisse. — H. Golliez. 

Machine à scier et à polir les minéraux et les roches. ............ 66 


Botanique. 


Séance de la Société botanique suisse. — Jean Dufour. Grappe de 
raisin panachée. Sur la sélection des vignes américaines. — Radl- 
kofer. Structure anormale de la tige d’une légumineuse voisine des 
Bauhinia. Quelques nouvelles plantes produisant du caoutchouc. — 


Müller. Résumé de travaux lichénographiques. — Ed. Fischer. Sur 
le Selerotina Rhododendri Fisch. — Wilezek, Cônes anormaux de 
Larix Europaea. — Paul Jaccard. Développement de l’endosperme, 


de l'embryon et du pollen d'Æphedra helvetica. — Schröter. Fleurs 
cleistogames de Diplachne Serotina. Géographie botanique de la 
vallée de S. Antonio dans le Prättigau. — Martin. Monographie des 
Hyménomycètes genevois. — Chodat. Polygalacées d’Afrique et 
d'Asie. — Chodat et Mile Rodriguez. Sur les semences de Polyga- 
lacées. — Henri Jaccard. Quelques plantes nouvelles pour la vallée 
du Rhône inférieur. — G. Gaillard. Quelques roses nouvelles pour 
le canton de Vaud. — Vetter. Présentation de plantes de Costa-Rica. 108 


Astronomie. 


Bieler. Influence du chlorate de potasse sur la production du lait. — 


Martinet. Nature du ferment de l’azi. — Chuard. Emploi des levures 
sélectionnées. L’acide sulfureux dans les vins. — Dusserre. Un cas 
de stérilité sur une terre arable. — Seiler. Analyses de foins dans 


l'el'cantonsde Van de RA IO O VIII SNA RIPA az 


TABLE DES MATIERES. 171 


Zoologie et médecine. 

Pages 
Yung. Psychologie de l’Escargot. — Kollmann. Pseudorecessus intrape- 
ritonealis. Spina bifida et canal neurentérique. — E. de Cérenville. 
L'acide carbonique liquéfié comme révulsif dans la sciatique. — 
F. Urech. Sur les couleurs des ailes de lépidoptères et de coléop- 
tères. — Beraneck. Sur l'œil pinéal. — Herzen. Suture nerveuse. 
Extirpation d'une région dite motrice. Section bilatérale des nerfs 
vagues. Influence de la rate sur la sécrétion pancréatique. — Emery. 
Sur les poils des mammifères. — Löwenthal. Lobe olfactif du lézard. 
— Studer. Faune du lac de Champex. Sur le genre Calypterinus 
Wright et Studer. — Bugnion. Formation des muscles chez l’Axolotl. 
Monstre double chez le poulet. — H.-T. Barber. Sur divers papillons 
capturés en Suisse. — H. Goll. Sur la présence du Véron dans le 
lac du St-Bernard. — Imhof. Faune des lacs de la région du Rhône. 

Durslesjrotiföreshden suisse. an ee ce CC 127 


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GENÈVE — IMPRIMERIE AUBERT-SCHUCHARD 


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_PÉLISSERIE, 


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Verhandlungen 


Schweizerischen 


Naturforsehenden Gesellschafi 


bei ihrer 


Versammlung zu Schaffhausen 


Sen SON SL. Jul Une LT. -Zzenist 


1894. 


TT. Jahresversammlung, 


Jahresbericht 1893 —94. 


SCHAFFHAUSEN. | 
Buchdruckerei Stôtzner & Comp. 
1894. ) 


SE Ser 


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SOCIETE HELVETIQUE 
DES SCIENCES. MATURELLES 


REUNIE A SCHAFFHOUSE 
LES 30 ET 31 JUILLET ET 1 AOÛT 


1894. 
77. SESSION. 
Compte-Rendu 1893—94. 


e 


SCHAFFHOUSE 
Imprimerie Stötzner & Comp. 
1894. 


Verhandlungen 


der 
Sehweizerisehen 


Naturforschenden Gesellschaft 


bei ihrer 


Versammlung zu Schaffhausen 


den SO und SI Juli und 1. August 


1894. 


71. Jahresversammlung, 


Jahresbericht 1893 — 94. 


—— D — 


SCHAFFHAUSEN. 
Buchdruckerei Stötzner & Comp. 
1594. 


Mr 
zn 


i Inhaltsverzeichnis, Du 


gin ‘ Seite 
Kröffnumgsrede des Jahrespräsidenten Herrn Prof. Meister 3 
Protokolle. 

I. Sitzung der vorberatenden Kommission . . . . . 37 
II. Erste allgemeine Sitzung . . RUE 45 
IH. Oeffentlicher Vortrag von Prof DO A Tune SMR 48 
MN Zweite alleemeine Sitzung... . A 

 V. Protokolle der Sektionssitzungen : 
Mathematisch-physikalische Sektion . . . .... : 59 
Sektion für Geologie und Mineralogie . .. . ... 69 
Botanische Sektion . . . MASSEI ar TIRA 72 
Schweizerische botanische Cube COAT Nee 79 
Sektion tur Zoologie und. Medizin (Ne 82 
ZoolosnschesGesellschatt 2. a. e le‘ 
Beilagen. 
A. Berichte der Kommissionen. 

I. Rapport du Comité. Central . . . . . O 
II. Le Comité Central au haut 6 onseil federal oo MERE 
IN Bechnunesauszue . . 2. RE en a NND 
IV. Bericht der een ion EE a I III 
V. Bericht der Denkschriftenkommission . . . . . . 14 
VI. Bericht der Kommission der Schläfistiftung . . . . 145 

VI. Bericht der geologischen Kommission . . . . ROMINA EST; 
VII. Rapport de la commmission géodésique . . . . . 158 
û ES bBerieht der’ Erdbebenkommission. 2... NON NOTES 

So bericht der Gletscherkommassion i di 

XI. Bericht der limnologischen Kommission . . . . . 175 
NUT Dericherder, Moonkommiesionn u en 


NUN Bericht dennkllusskommassion u INTIMES) 


B. Personalbestand der Gesellschaft. 


I. Verzeichnis der Teilmebmer an der 77. Versammlung 
in Schaffhausen 3 
II Veränderung im A et Caio. 
HI. Senioren der Gesellschaft 
IV. Verzeichnis der Mitglieder auf ii 
V. Beamtungen und Kommissionen 


C. Jahresberichte der kantonalen naturforschenden 
Gesellschaften 


D. Nekrologe. 


Prof. Dr. Rudolf Wolf 

Jean Charles Gallisard de Matignac 
Louis de Coulon . 

Bernhard Schenk 


Seite 


185 
190 
195 
196 
197 


201 


237 
250 
257 
265 


Eröffnungsrede 
‘bei der 
siebenundsiebenziesten Jahresversammimo 


der 


Schweizerischen Naturiorschenden Geselsehatt 


: in 
Schaffhausen 
gehalten 
von dem Präsidenten 


Prof. J. Meister 


30. Juli 1894. 


Si 


Hochgeelirte Versammlung ! 


Aıs Sie im September des vorigen Jahres in 
Lausanne beschlossen, Ihre diesjährige Versammlung in 
Schaffhausen abzuhalten, sprach ich Ihnen im Namen 
unseres Kantons, dieser Stadt und der hiesigen Natur- 
forschenden Gesellschaft den Dank aus für die Ehre, die 
Sie denselben mit Ihrem Besuche erweisen und in meinem 
persönlichen Namen dafür, dass Sie mich mit der Leitung 
Ihrer Versammlung betrauten; und heute habe ich die 
Freude, Sie bei Ihrem Erscheinen am Fusse des Randens, 
an den Gestaden des herrlichen Rheines herzlich will- 
kommen zu heissen. Möge es uns gelungen sein, die 
Vorbereitungen für Ihren Empfang so zu gestalten, dass 
Ihnen diese bei uns zu verbringenden Tage eine bleibende 
angenehme Erinnerung zurücklassen. 

Sie kehren heute zum vierten Male in Schaffhausens 
Mauern ein, nachdem Sie bereits in den Jahren 1824, 
1847 und 1873 hier getagt unter der Leitung der Herren 
Oberst Fischer, Apotheker Laffon und Dr. Stierlin. Die 
beiden erstern sind längst nicht mehr unter den Lebenden, 
während Herr Dr. Stierlin auch an den Anordnungen für 
die heutige Versammlung wieder mithalf, sich dagegen 
nicht mehr zur Uebernahme der ihm selbstverständlich 
in erster Linie angebotenen Leitung entschliessen konnte. 


RR 


Das wissenschaftliche Thema, welches der Jahres- 
präsident jeweils in Ihrer Versammlung behandelt, be- 
steht in der Regel darin, dass er ein allgemein gehaltenes 
Bild entwirft von der Naturgeschichte des Versammlungs- 
ortes nach ihren verschiedenen Disciplinen. Ich kann 
hierauf um so eher verzichten, als meine Vorgänger 
Ihnen bereits eine solche Darstellung vorgeführt haben. 
Ich beschränke mich desshalb darauf, in kurzen Zügen 
hinzuweisen auf die Resultate, welche die naturwissen- 
schaftliche Forschung in den letzten 20 Jahren hier ge- 
zeitigt hat, um dann auf mein eigentliches Thema ,,das 
Schaffhauser Diluvium‘“ näher einzutreten. 


Aus der Tierwelt haben namentlich Vögel und In- 
sekten immer ihre fleissigen Beobachter gefunden. 


Die Liste der für unsere Fauna neu aufgefundenen 
Käfer hat sich nach Angabe von Herrn Dr. Stierlin um 
circa 40 Arten vermehrt, und aus der Gruppe der Po- 
duriden hat Herr Dr. Vogler unlängst eine neue Art: 
Achorutes pluvialis beschrieben. 


Auch unsere Flora hat ein sehr einlässliches Studium 
erfahren, an dem sich besonders die Herren O. Appel, 
Th. und E. Bahnmaier, Dr. Bührer, Dr. Sulger-Bühl, 
Dr. Probst, Dr. Vetter, Th. Ziegler u. A. beteiligten. 
Für bereits bekannte Arten wurden neue Standorte auf- 
gefunden und eine stattliche Zahl von Species, Varietäten 
und Formen sind erst jetzt bekannt geworden. Die von 
Apotheker Schalch i. J. 1868 erwähnte, seither aber nicht 
wieder gefundene Ophioglissum vulgatum ist von Herrn 
Prof. Dr. Stebler 1887 auf dem Rumelenbuck bei Hallau 
angetroffen worden und verschiedene Schüler des hiesigen 
Gymnasiums haben in den letzten Jahren an mehreren 
Stellen des Randens die für uns neue Gattung Epipogon 
entdeckt. 


- 


a aan ARD 


An einheimischen Mineralarten ist unsere Gegend 
bekanntlich nicht eben reich. Mit um so grösserem 
Intresse verfolgten wir daher die Funde, welche der 
nunmehr verstorbene Herr Schenk in Ramsen seit Anfang 
der achtziger Jahre am Rosenegg zu Tage förderte. 
Von grösster wissenschaftlicher Bedeutung waren dabei 
allerdings nicht die Mineralien in ihrer ursprünglichen 
Krystallgestalt, sondern die zahlreichen und manigfaltigen 
Pseudomorphosen. Leuze hat die meisten derselben ein- 
lässlich untersucht und die Resultate dieser Untersuchungen 
in seiner Inaugural- Dissertation: „Die Mineralien und 
Pseudomorphosen der Roseneggs‘‘ veröffentlicht. Bis in 
die letzte Zeit hatte Herr Schenk jedes Frühjahr eine 
schöne Anzahl solcher Afterkrystalle aus dem verwitterten 
Tuffe herauslesen und die Sammlungen in weitem Um- 
kreise damit versehen können. 

Auch die Welt der ausgestorbenen Organismen hat 
aus unserer Gegend manchen neuen Repräsentanten ge- 
liefert. Am Randen sind die verschiedenen früher 
schon von Mösch untersuchten Abteilungen des Jura, 
sowie die tertiären Bildungen von Dr. Schalch paläonto- 
logisch durchforscht worden, und wir müssen es in hohem 
Grade bedauern, dass er verhindert war, seine reiche 
und vollständige Sammlung von Randenpetrefacten für 
unsere Jahresversammlung auszustellen. Randenpetre- 
facten sind ferner auch durch Herrn Schenk seit Jahren 
in grosser Anzahl nach den verschiedensten Museen 
gewandert und heute noch liest eine schöne Auswahl 
derselben in Ramsen zum gelegentlichen Verkaufe bereit. 
Von grösster Bedeutung sind aber in Schenks ausge- 
dehnter Sammelarbeit die zahllosen Versteinerungen aus 
den Oehninger Süsswasserkalken. 

Wie kaum ein zweiter hat Schenk es verstanden, 
die manigfaltigen Einschlüsse aus dem Steine heraus- 


UR ne 


zulösen und hat in dieser Beziehung wohl das beste ge- 
leistet in der Art, wie er den jetzt in Bern befindlichen 
Pfeifhasen (LagomysMeyeri) blossleste. Aber Schenk war 
nicht bloss ein findiger Sammler, er verfügte auch über 
ein ausserordentlich reiches Wissen, das ihn z. B. befähiste, 
sich so vollständig in die formenreiche Flora und Fauna 
von Oehningen einzuarbeiten, dass er im Stande war, das 
meiste, was er fand, auch selbstständig zu bestimmen. 
Noch Ende September des letzten Jahres setzte mir 
der damals Schwerkranke mit sichtlicher Freude und 
Hoffnung auseinander, wie er für unsere Gäste von der 
Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft eine Samm- 
lung seiner schönsten Funde auszustellen gedenke; doch 
diese Freude sollte ihm nicht mehr beschieden sein; am 
10. Oktober erlöste ihn der Tod von schwerem Leiden. Von 
Allen, welche Schenk genauer kannten, war nur das 
eine Urteil zu vernehmen: Wir haben in ihm einen 
hochbegabten, unermüdlich und gewissenhaft arbeitenden, 
bescheidenen Mann verloren, der sich um die Kenntnis 
der Naturgeschichte unserer Gegend grosse Verdienste 
erworben hat. Leider sind dieselben nur in allzuengen 
Kreisen gewürdigt worden. 

Die Erforschung der ältern Sedimente unserer Ge- 
send ist vor Allem durch die Arbeiten des Herrn Dr. 
Schalch: Beiträge zur geologischen Karte der Schweiz, 
Blatt IV.; die Gliederung der Liasformation des Donau- 
Rheinzuges etc. gefördert worden und nächstens haben 
wir auch eine specielle Bearbeitung des braunen Jura 
aus seiner Hand zu erwarten. . 

Wie anderwärts, so bot auch bei uns das Studium 
des Diluviums ganz besonders grosse Schwierigkeiten. 
Allerdings haben Merklein und Schalch (Vater und Sohn) 
unsere Kiesgruben in den Tälern und die zerstreuten 
alpinen Gesteine auf den Höhen eifrig durchmustert. 


EN is 


Namentlich hat Herr Schalch (Vater) in sehr anerkennens- 
werter Weise viel Zeit und Mühe auf die Conservirung 
unserer erratischen Blöcke verwendet und die Aussicht 
auf den Besuch unserer Schweizerischen Naturforschenden 
‘Gesellschaft hat wesentlich dazu beigetragen, dass diesen 
Sommer die Sammlung solcher Blöcke im Fäsenstaub 
sruppirt, bestimmt, um einige charakteristische Stücke 
vermehrt und mit Tafeln versehen worden ist. Dr. Schalch 
hat schon im Jahre 1873, als er bei Gelegenheit Ihrer 
Jahresversammlung eine geologische Karte von Schaft- 
hausen und Umgebung bearbeitete, unsere pleistocaenen 
Ablagerungen unterschieden in: Höhendiluvium, lòchrige 
Nagelfluh und Terrassendiluvium — aber immer fehlte noch 
das leitende Prinzip, nach welchem eine sichere Einteilung 
dieser ungleichaltrigen Gebilde hatte durchgeführt werden 
können. Diese Grundzüge im Baue unseres Diluviums 
mussten Männer erschliessen, welche Gelegenheit hatten, 
das glaciale Phenomen auf grossen Territorien zu studiren 
und welche im Stande waren, den Zusammenhang 
zwischen den diluvialen Gebilden verschiedener Gebiete 
festzustellen. So erschienen in den letzten Jahren rasch 
nach einander eine Reihe von Arbeiten, welche sich mehr 
oder weniger einlässlich mit dem Schaffhauser Diluvium 
befassten. Ich nenne hier nur die diesbezüglichen Pub- 
likationen von Du Pasquier, Penck, Brückner, Gutzwiller 
und Wehrli. 


Ferner werde ich hier auch der prähistorischen 
Stationen zu gedenken haben, deren Ausbeutung in die 
Zeit von der letzten bis zur heutigen Jahresversammlung 
der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft in 
Schaffhausen fällt. Es sind: das Kesslerloch bei Thayngen, 
eine Höhle im Freudental, eine solche am Dachsbühl 
und das Schweizersbild. 


CANA SA, 


Die Ausgrabungen in der Freudentalerhöhle wurden 
von Herrn Reg.-Rat Dr. E. Joos, diejenigen am Dachsbühl 
von Herrn Dr. von Mandach sen., selbstständig durch- 
geführt und die erlangten Funde sind z. T. heute noch 
in den Händen dieser Herren. Herr Merk, damals Real- 
lehrer in Thayngen, begann die Grabungen im Kessler- 
loch im Spätjahr 1873 und führte sie dann in Ver- 
bindung mit der schaffhauserischen naturforschenden Ge- 
sellschaft durch. Die eine Hälfte der Funde kam dem 
Museum in Schaffhausen zu, die andere gehörte Herrn 
Merk. Leider haben die weiteren Unterhandlungen zwichen 
Herrn Merk und der Gesellschaft Schaffhausen, nach 
welchen auch die zweite Hälfte für unser Museum hätte 
erworben werden sollen, sich zerschlagen und so wan- 
derte sie nach Constanz, eine Tatsache, welche heute 
erst recht wieder lebhaft bedauert wird. 


Die Entdeckung der Niederlassung im Schweizersbild 
durch die Herren Dr. Nüesch und Dr. Häusler erfolgte 
im Oktober 1891. Die Resultate derselben werden in 
einem späteren Vortrage zur Sprache kommen und ich 
will an dieser Stelle nur hervorheben, dass die Schaff- 
hauserische naturforschende Gesellschaft diesen Aus- 
srabungen von Anfang an grosses Intresse entgegen- 
brachte. Sie erachtete es als ihre Pflicht, ihr Möglichstes. 
zu tun, um dafür zu sorgen, dass auch von den cha- 
rakteristischen Funden wenigstens ein Teil dem hiesigen 
Museum erhalten bleibe. In mindestens 12 Sitzungen 
befassten Comite und Gesellschaft sich laut Protokoll mit 
diesem (egenstande; doch muss ich hier auf nähere 
Mitteilungen darüber verzichten. 


Leider blieben unsere Bemühungen ohne Erfolg und 
unsere Gesellschaft hat also keine Ursache sich über 
den Ausgang der ganzen Angelegenheit zu freuen. Sie 


a n 


tröstete sich damit, dass die Funde wenigstens dem 
Vaterlande erhalten bleiben konnten. 


Damit gehe ich über zu meinem eigentlichen Thema: 


„Das Schaffhauser Diluvium“. 


Durch fortgesetzte Beobachtung der manigfaltigsten 
Aufschlüsse suchte ich das bisher gewonnene Bild von 
unsern fluvioglacialen Ablagerungen zu vervollständigen 
und es ist mir auch gelungen, da und dort Eigentüm- 
keiten zu konstatiren, welche von allgemeinerem Intresse 
sein dürften. 


A. Die älteste Vergletscherung. 


Die gewaltigen Dislokätionen, welche gegen Ende 
der Tertiärzeit die Aufstauung der Alpen herbeiführten, 
kamen auch im Gebiete unseres Jura zur Geltung. 
Sie brachten eine weite Einsenkung zu Stande, welche 
in der Richtung vom Bodensee her dem Jura entlang 
sich hinzog und das Flussbett für den damaligen Rhein 
bildete. 

In diese Zeit fällt auch das Vorrücken des ältesten 
Rheingletschers und man nimmt an, dass diese früheste 
Vergletscherung ihr Ende erreicht habe auf einem weiten 
Bogen, der von der Schrotzburg am Untersee über den 
Stammheimerberg vielleicht bis gegen den Irchel reichte. 
Tatsache ist, dass man an der Schrotzburg, ferner in 
einer östlich vom Dorfe Schienen, am Wege von diesem 
Ort nach dem Oberbühlhof, gelegenen Kiesgrube und 
endlich am Stammheimerberge in diesen alten Schottern 
zahlreiche gekritzte Geschiebe findet. Die Talvertiefung, 
welche während des Vorrückens des Gletschers stetig 


A TS 


zunahm, erreichte immerhin keinen sehr bedeutenden 
Betrag, und wir müssen annehmen, dass um Schaffhausen 
die Erosion nirgends tiefer als 480 m. über Meer ging. 

Der nun folgende Gletscherrückzug brachte dann 
veränderte Gefällsverhältnisse mit sich, so dass an Stelle 
der bisherigen Erosion eine mächtige Aufschüttung der 
vom Gletscher abgespülten Geschiebe eintrat. Vergleicht 
man die Höhenlage der so entstandenen Schotter an ver- 
schiedenen Punkten des Gebietes: Schrotzburg 680 bis 
690 m., Wolkenstein 570—600 m., Stammheimerberg 600 
bis 625 m., Berg bei Thayngen 520-540 m., Kohlfirst 
495—560 m., Geissberg 500—520 m., Hohfluh 490 bis 
510 m., so führt dieser Vergleich zu der Annahme eines 
starken Gefälles gegen Nordwesten, so dass man die 
sanze Ablagerung wohl direkt als einen von der Linie 
Schrotzburg-Stammheimerbergs-Kohlfirst nach Nordwest 
abfallenden Schuttkegel aulfasst. Es scheint damit auch 
die Neigung der Schichten, sowie die Druckrichtung der 
Geschiebe übereinzustimmen. 

Man geht darin jedoch wohl zu weit, dass man 
diesen Schottern eine so wesentlich andere Entstehungs- 
weise zuschreiben will, als den jüngern Terrassenschottern. 
Als Grund hiefür nenne ich das bis jetzt so ziemlich 
unbeachtet gebliebene Auftreten von alpinen Schottern 
auf der Höhe des Neuhauser Waldes bei 568 m. 
Man muss dieselben ihrem ganzen Habitus nach diesen 
alten fluvioglacialen Bildungen zuweisen. Dann stimmt 
zwar ihre Höhe mit derjenigen des Kohllirst sanz gut 
überein, nicht aber mit derjenigen der nur 1,5 km. öst- 
lich gelegenen Hohfluh. Man wird demnach richtiger die 
ganze Schottermasse als eine normale Flussbildung an- 
nehmen, deren Niveau im Osten gegen 700 m., in der 
Nähe von Schaffhausen noch circa 570 m. Höhe erreichte 
und deren Mächtigkeit hier etwa 70 m. betrug. Da sie 


a ia 


sich zugleich auf eine sehr bedeuiende Breite erstreckte 
und so eine mächtige Decke über ein ausgedehntes Gebiet 
bildete, so wird man die von Penck für dieselbe einge- 
führte Bezeichnung ,,Deckenschotter* als eine sehr pas- 
sende gelten lassen. 

Von diesen Schottern sind spätern, mächtigen Aus- 
schwemmungen nur wenige Reste entgangen. Es blieben 
nur vereinzelte Stöcke dieser löchrigen oder diluvialen 
Nagelfluh erhalten, wie Sie dieselben in der Ihnen vom 
Jahresvorstand überreichten Karte von Schaffhausen und 
Umgebung angedeutet finden, also am Nordost- und 
Südostrande des Geissbergs, am Rundbuck südlich vom 
Geissberg, am Kohlfirst, an der Hohfluh, auf dem Neu- 
hauserwald und am ‚Bere‘ bei Thayngen. 

Ich will hier keine einlässlichere allgemeine Beschrei- 
bung der löchrigen Nagelfluh geben; wir finden eine 
solche genau genug bei Gutzwiller, Schalch, Du Pasquier, 
Penck u. A. Dagegen will ich auf diejenigen Merk- 
male hinweisen, durch welche sich diese Ablagerung von 
jüngerer Nagelfluh und jüngern Schottern unterscheidet. 
Vor Allem muss uns auffallen, dass sie so vorwiegend 
aus miocenen Sandsteinen, Quarziten und Hochgebirgs- 
kalk besteht, während die glimmerarmen krystallinischen 
Gesteine wie Amphibolit und Diorit sehr zurücktreten 
und das glimmerhaltige Urgebirge, nämlich Granit, Gneiss 
etc. ganz fehlt. Dann ist für diese Nagelfluh unserer 
(Gegend charakteristisch, dass sie sehr arm ist an Weiss- 
jurakalk des Randens. Diese Gerölle fehlen jedoch nicht 
ganz; sie sind aber immer klein, gewöhnlich nicht mehr 
als nussgross. Dann findet man grau bis graugelb gefärbte 
Kalkeinschlüsse in einem sehr weit vorgeschrittenen Zer- 
setzungszustande. Sie sind oft fast förmlich  mulmig, 
sehen aber sonst einem verwitterten Weissjurakalk durch- 
aus ähnlich. Ich nehme an, dass eine ziemliche Anzahl 


der durch Auflösung von Geröllen entstandenen Lücken 
in unserer löchrigen Nagelfluh ursprünglich Randenkalk 
enthielten. Phonolithe sind bis jetzt im Deckenschotter 
der nächsten Umgebung Schaffhausens nicht gefunden 
worden. 

Als eine Eigentümlichkeit unserer löchrigen Nagel- 
fluh wird ferner angegeben, sie zeige ein deutliches Fallen 
ihrer Schichten gegen Nordwest; doch darf man diesem 
Merkmale keine zu grosse Bedeutung beilegen, weil die 
oft sehr mächtigen Bänke z.B. am Kohlfirst nicht selten 
vollständig horizontal gelagert erscheinen. Ebenso 
schwierig wird in den meisten Fällen die Ermittlung 
einer bestimmten Druckrichtung. Immerhin ist in der 
Regel der ganze Habitus dieser Ablagerungen der Art, 
dass man ihre Natur jeweils mit Bestimmtheit feststellen 
kann. 

Dass ihnen ein relativ hohes Alter zukomme, hat 
Penck für verschiedene Stellen in seiner ‚Vergletscherung 
der deutschen Älpen“ daraus gefolgert, dass die Ober- 
fläche dieser Nagelfluh mit Gletscherschrammen versehen 
ist. Auch hiefür bietet unsere Gegend ein recht schönes 
Beispiel auf dem Geissberg, welches ich im Mai 1893 
auffand. Dort liest am nordöstlichen, dem Schweizers- 
bild zunächst gelegenen Rande eine Kiesgrube, deren 
Sohle von dem geschrammten Deckenschotter gebildet 
wird. Er ist zum Zweck einer etwaigen Besichtigung 
durch unsere heutigen Gäste von Herrn Forstmeister 
Steinegger so hergerichtet worden, dass die Schrammen 
auf eine grössere Fläche vollständig blossgelegt sind. 


B. Vorletzte Vergletscherung. 


Nachdem die oben beschriebene älteste Schotter- 
decke jedenfalls schon sehr lange bestanden hatte, und 


ge E: 


ein Teil derselben bereits zur festen Nagelfluh verkittet 
war, so trat wieder eine stetige Vergrösserung des 
Gletscherareales ein; die Gletscher rückten wieder vor. 
Damit wurden aber auch die Gefällsverhältnisse wieder 
andere und zwar der Art, dass die Erosion ihr Werk 
neuerdings beginnen konnte. In einer Höhe von ungefähr 
570 m. durchströmten die Gewässer von Osten her unsere 
Gegend, um allmählig immer tiefer in die Unterlage ein- 
zuschneiden. Vermutlich teilten sie sich am Geissberg 
in zwei Arme. Der eine floss in der Richtung der Fulach. 
der andere wandte sich durch die Buchwiesen dem Mühlen- 
tale zu. Auch an der Enge müssen die Gewässer dieser 
Periode zu verschiedenen Zeiten einen sehr ungleichen 
Lauf genommen haben. Anfangs mochte der grösste 
Teil derselben durch den Klettgau abgeflossen sein. Später 
drängte ein Arm immer mehr südwärts und schnitt südlich 
vom Neuhauserwald ebenfalls immer tiefer ein. So kam 
die auf letzterem gelegene Deckenschotterinsel zu Stande. 
Die Tiefe, bis zu welcher diese Gletscherflüsse sich einar- 
beiteten, wird nicht leicht angegeben werden können. Nach 
Penck reichte sie im deutschen Voralpenlande nirgends 
bis zur Sohle der heutigen Flüsse. Damit stimmen auch 
unsere Verhältnisse überein, wenn die ältern Nagelfluh - 
reste am Nordfusse des Felsens der Teufelsküche (470 m.), 
am östlichen Eingang in’s Felsentäli, südlich vom grossen 
Steinbruch im Loch am Aufstieg auf den Geisshof, beim 
Bellevue (auf der Breite), im „‚Berg‘“ bei Löhningen und 
am Rundbuck westlich von Neuhausen als Hochterrassen- 
schotter zusammengehören. Dann kann man annehmen, 
dass diese Einschnitte für die nächste Umgebung von 
Schaffhausen eine Tiefe von 450—440 m. erreichten. 
Sind aber auch die bei 360 m. gelegenen Nagelfluhfelsen 
zwischen der Aluminiumfabrik und dem Schlösschen 
Wörth gleichen Alters und ebenso die Kiesmassen. in 


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denen der Pfeiler der neuen Eisenbahnbrücke in Fischer- 
häusern bis zu 9 m. unter der heutigen Sohle eingesenkt 
ist, ohne das Liegende zu erreichen, dann hätte aller- 
dings schon die Sohle des damaligen Rheines tiefer ge- 
legen, als die des heutigen. 

Auch dieser Erosion folgte in gesetzmässiger Weise 
das Vorrücken des Gletschers und beim Stillstand und 
allmähligen Rückzug desselben die Aufschüttung. 

Die scharfe Abgrenzung derjenigen Geschiebemassen, 
welche durch diese Phase der Ereignisse bei uns abge- 
lagert wurden, hält schwer. Penck nimmt an, dass öst- 
lich von der Enge nur in ganz beträchtlicher Höhe Spuren 
dieser Vergletscherung zu suchen seien, während Gutz- 
willer z. B. die Grundmoräne auf dem grossen Stein- 
bruch im „Loch‘ und die Nagelfluh im Mühlental als 
zu dieser Zeit entstanden annimmt. 

a) Was die Grundmoränen anbetrifft, so stimme 
ich mit Penck überein. Man vergleiche nach einander 
die Lehmmoränen im Emmersbergtunnel (410—418 m.). 
im Steinbruch bei der Sennerei (430 m.), in der Langer- 
seten (Gennersbrannerwald) (470 m.), im Geissbergwald 
(470 m.), auf dem grossen Steinbruch im Loch (480 m.) 
und die Sandmoränen auf dem Geissberg (510 m.), in 
der Klus (530 m.), etc. so wird man mit Hilfe der gegen- 
wärtig bekannten Kriterien nicht im Stande sein, eine 
Grenze zu ziehen zwischen letzter und vorletzter Ver- 
gletscherung. Am ehesten wäre ich noch geneigt, die 
zuletzt aufgezählten Sandmoränen als ältere allen anderen 
serenüber zu stellen und ihnen dann noch Grundmoränen- 
reste im Hauental (500 m.) und im Orserntal anzureihen, 

Wir finden desshalb diese sog. äussern Moränen auf 
unserer Karte nirgends angedeutet, während sie nur 
3:5 Kilometer vor deren Westgrenze am Schmerlat zwei- 
fellos nachgewiesen sind. 


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b) Die mit der vorletzten Vergletscherung zusammen- 
hängenden Schotter liegen zumeist auf den obern Partien 
der unsere Täler begrenzenden Hänge und finden sich 
oft nur in zerstreuten Geschieben, seltener in mächti- 
seren Anhäufungen. Im letztern Falle sind sie bald 
mehr (Klushau) bald weniger (Gretzengraben) gut ver- 
kittet; die Verwitterungsschicht ist sehr mächtig: 1 m. 
und mehr; eine grosse Zahl der Gerölle selbst ist sehr 
stark zersetzt. Es herrschen Hochgebirgskalke und Sand- 
steine vor; Amphibolite sind zahlreich, Diorite selten, 
ebenso selten die glimmerreichen krystallinischen Gesteine. 
An den meisten Stellen treffen wir diese Schotter wohl 
nicht mehr an ursprünglicher Lagerstätte ; sie haben alle 
Anzeichen starker Verschwemmung, wie z. B. an einem 
durch Herrn Fortmeister Vogler auf dem Rändli ge- 
öffneten Profile zu sehen ist. Gekritzte Geschiebe fehlen 
sanz oder sind äussert selten (Gretzengraben). Ich war 
daher eine Zeit lang im Zweifel, ob ich sie als Moränen 
oder als Flussgebilde kartiren solle. Aber schon um die 
Karte nicht allzu complizirt werden zu lassen, konnte ich 
mich nicht entschliessen, für diese Gebilde eine andere 
Farbe anzuwenden, als für den Rundbuck bei Neuhausen, 
den ich für ebenso unzweifelhafte Hochterrasse halte, wie 
sie im gleichen Niveau im Klettgau bei Löhningen ansetzt 
und über den Schmerlat sich hinzieht. Die untere Höhen- 
srenze für diese Schotter auf der Enge und östlich von 
derselben liegt bei ungefähr 540 m., so am nördlichsten 
Ende des Wirbelberges und an mehreren Punkten des 
sanzen Hanges, mit welchem der Randen ostwärts abfällt. 
Eine obere Grenze konnte ich nicht ganz sicher feststellen ; 
man findet eben nur zerstreute Nester von unzusammen- 
hängenden Geschieben, unter denen nur Hochgebirgskalk 
und Amphibolit die alpine Herkunft verraten. In der 
Regel sind sie mit tertiären Quarziten und Sandsteinen, 


mit Geröllen der Juranagelfluh und mit Randenkalk- 
fragmenten so vermischt, dass man nicht leicht zu 
scharfen Grenzen kommt. Sicher ist, dass diese Ge- 
schiebe in unserem Gebiete die Höhe von 600 m. voll- 
ständig erreichen, so auf Griesbach. Es hat den An- 
schein, als stehen sie zu der eigentlichen Hochterrasse 
im Klettgau in einer ähnlichen Beziehung, wie die jungen 
Terrassenschotter östlich von der Enge zu der Nieder- 
terasse westlich derselben. 

Hier sind auch die in Blöcken, Bänken und Stöcken 
vorhandenen Nagelfluhgebilde zu erwähnen, welche am 
Nordfusse des Geissberg, in der Terrasse östlich vom Wirbel- 
berg. am östlichen Eingang in die Schlucht zwischen 
Platte und Wirbelberg (Felsentäli), am rechten Hang des 
Mühlentales vom Loch bis zum städtischen Krankenhaus 
und gegen die Enge hin beim Belair und Wiesli vor- 
kommen. Penck fasst sie entschieden als Ablagerungen 
der dritten Vergletscherung auf, und Gutzwiller rechnet 
sie ebenso entschieden zur vorletzten. Für die Penck’sche 
Auffassung spricht die enge Verbindung dieser Nagelfluh 
mit den jungen Terrassen und der im allgemeinen frische 
Zustand der Gerölle, für diejenige von Gutzwiller dagegen 
das starke Zurücktreten von Urgebirge und die ausser- 
ordentlich feste Verkittung. 

Was mich zuerst bewog, dieser Nagelfluh ein 
höheres Alter als jüngste Terrasse zuzuschreiben, war 
das ‚Vorkommen derselben in mächtigen Blöcken bis 
zu 1 m. und mehr Durchmesser in einer grossen 
Auswaschungsmulde des weissen Jura im sog. „Loch“. 
Die Blöcke haben alle Anzeichen davon, dass sie ge- 
rollt wurden und liegen neben ebenfalls transportirten 
Weisjurablöcken inmitten eines verschwemmten Moränen- 
schotters, der petrographisch von diesen Blöcken stark 
abweicht und sicher der letzten Vergletscherung an- 


SOA eu 


gehört. Für die ähnlich zusammengesetzte und ebenso 
fest verkittete Nagelfluh beim Belair und Wiesli kommt 
ferner in Betracht, dass sie auch namhaft höher liegt, 
als die ihr zunächst abgelagerte junge Terrasse. — 
Nach alle dem komme ich dazu, diese Ablagerung jeden- 
falls nicht als letzte Vergletscherung anzusprechen, und 
wenn noch triftige Gründe dafür gefunden werden, dass 
sie nicht Hochterrasse sei, so muss man sie mit der 
von Steinmann für den oberbadischen Schwarzwald nach- 
gewiesenen Mittelterrasse parallelisieren. Bei dem grossen 
Intresse, welches die heutigen Glacialgeologen dem Schafl- 
hauser Diluvium entgegenbringen, ist anzunehmen, dass 
auch diese Frage von andern in nächster Zeit einlässlich 
geprüft werden wird und ich habe desshalb diesen von 
Penck angelegten Teil der Karte nicht ändern wollen. 
Aber auch die bereits erwähnten, tief gelegenen Kiese 
im Rheine, oberhalb der alten Rheinbrücke und die alten 
Nagelfluhmassen am Rheinfalle müssen als Gebilde der 
vorletzten Vergletscherung berücksichtigt werden. Penck 
hat vor einem Jahre schon die Ansicht ausgesprochen, 
dass diese Schotter zusammenhängen und demjenigen 
frühern Rheinlauf angehören, der ungefähr von der alten 
Rheinbrücke an mehr südlich gerichtet war, als der heu- 
tige Fluss und seinen Weg zwischen Kohlfirst und Rhein- 
fels über Flurlingen und Neuhausen gegen die Stelle nahm, 
die zwischen der jetzigen Aluminiumfabrik und dem Hötel 
Beilevue liest. Uebrigens hat sich schon Leopold Würtem- 
berger in seiner Arbeit ‚Ueber die Entstehung des Schafl- 
hauser Rheinfalles‘ in „Neues Jahrbuch für Mineralogie 
und Geologie‘ und „Untersuchungen über die Bildung des 
Rheinfalles‘ im „Ausland 1871 und 1872“ in ähnlichem 
Sinne geäussert. Jedenfalls gehört die Nagelfluh zwischen 
Aluminiumfabrik und Schlösschen Wörth nicht einer 
jungen Terrasse an. Sie stimmt nach der Art ihrer Zu- 


2 


sammensetzung und namentlich mit ihrer äusserst festen 
Verkittung vollkommen mit den bereits erwähnten Nagel- 
fluhen im Mühlenthal, am besten mit derjenigen am 
Aufstieg vom grossen Steinbruch im Loch gegen den 
Geisshof überein. Aber auch die Ablagerungen zwischen 
Kohlfirst und Rheinfall dürften hieher gehören. Sie 
stehen im Zusammenhange mit den noch genauer zu 
besprechenden Flurlinger Kalktuffen. 


C. Letzte Vergletscherung. 


Der mächtigsten Vereisung folste wieder eine ge- 
waltige Ausschwemmung beim Herannahen derjenigen 
Eismassen, welche die letzte Vergletscherung des Landes 
herbeiführen sollten. Verschiedene Beobachtungen weisen 
darauf hin, dass auch die jetzigen Wasserläufe wieder 
eine sehr bedeutende Ausfurchung der Talsohle zu Stande 
brachten. 

Namentlich im Klettgau muss sie sehr tief gelegen 
haben, worauf die auch von Merklein in seinem ,,bei- 
trag zur Kenntniss der Erdoberfläche um Schaffhausen“ 
erwähnten Brunnen hinweisen, von denen z. B. einer 
bei Oberneuhaus 47 m. tief in den Kies getrieben werden 
musste. Oestlich von der Enge ist der tiefste Einschnitt, 
den diese Erosion zu Stande brachte, durch die Sohle 
der circa 8 m. mächtigen Grundmoräne begrenzt, welche 
bei Anlage des Emmersbergtunnels durchschnitten werden 
musste. Sie enthält Sand- und Kieseinlagen und ist von 
Schotter überdeckt, so dass auf und in ihr das Wasser aus 
einem recht ansehnlichen Sammelgebiet zusammenfliesst. 
Dieses Wasser hat bekanntlich dem Tunnelbau ganz 
ungewöhnlich grosse Schwierigkeiten bereitet. 

Der allmählig bis in unsere Gegend vorgeschobene 
Gletscher reichte, wie aus der Karte hervorgeht, bis 


SIG $i 


ziemlich weit in den Klettsau hinunter, eine Tatsache, 
welche erst in den letzten Jahren, vor Allem durch Gutz- 
willer festgestellt wurde, während man noch vor zehn 
Jahren angenommen hatte, er sei nur bis in die Gegend 
von Singen vorgedrungen. Man schrieb damals also 
consequenterweise alle Schottermassen um Schaffhausen 
der vorletzten Vergletscherung zu. 

Die letzte Vereisung hatte sicher nicht die Mächtig- 
keit der vorletzten erreicht, aber sie behielt unsere 
Gegend sehr lange besetzt und lagerte in dem bereits 
sehr stark coupirten Terrain gewaltige Massen von Geröll 
ab, welche dem Gletscher auf dem langen Wege von den 
Bergen Bündens und Voralbergs bis an den Randen zur 
Verfrachtung zufielen. 

Der Habitus dieser jüngsten Kiesablagerungen ist 
im Ganzen ein ziemlich gut bestimmter und wenn man 
durch längere Beobachtung sein Auge an die charakter- 
istischen Merkmale gewöhnt, so wird man auch in den 
höher gelegenen (Grenzgebieten allmählig im Stande 
sein, diese jüngern Kiesgruben als solche zu erkennen. 
Die sie bedeckende Verwitterangschicht wird 40 —60 cm. 
mächtig sein, selten mehr; ihr Aussehen ist durch 
die ganze Tiefe gleichmässig gelbbraun, wenn nicht, 
wie dies in bewaldeter Gegend der Fall ist, das reiche 
Wurzelwerk der Bäume eine vermehrte Oxydation be- 
dingte und der ,,Verwitterungslehm' mehr oder weniger 
tief hinein dunkel rostfarben aussieht. Die rein fluvia- 
tilen Terrassenschotter sind in der Regel gar nicht ver- 
kittet, während man in den verschwemmten Schotter- 
moränen im Hauenthal, am Aufstieg zwischen dem grossen 
Steinbruch im Loch und dem Geissberg (nördlich von der 
ältern Nagelfluh) und im vordern Mühlenthal am linken 
Hang oberhalb der Fischer’schen Werke einen Anfang 
zur Nagelfluhbildung wahrnimmt. Das Korn weist alle 


LA woher 


Grössen auf, von dem einen Bruchteil eines Millimeters 
messenden Kiessplitter im Sand und Lehm der Talsohle 
bis zum erratischen Blocke von 0,5 bis 6 Kubikmeter 
Inhalt. In dem von der Endmoräne abgespülten Fluss- 
schotter findet man die denkbar vollkommenste Schich- 
tung, bald horizontal als Absatz in rinnendem Wasser, 
bald schräg, da wo die Ablagerung in ein gestautes 
Wasser erfolgte, so im Hauental, Riedt, besonders aber in 
„Gruben“, wo die Deltabildung eine recht umfangreiche 
ist, wenn sie auch nicht verglichen werden kann z.B. 
mit dem gewaltigen Delta bei Ravensburg. Im Fluss- 
schotter sowohl als in der verschwemmten Schotter- 
moräne kann man die Richtung, in welcher das Wasser 
floss, gewöhnlich deutlich erkennen. Die Gerölle sind 
wenig verwittert; die Grube sieht, wenn sie nicht schon 
allzu lang verlassen ist, recht frisch aus bis ganz nahe 
an den Verwitterungslehm oder den Humus. Die Gesteine 
selbst bilden eine wahre petrographische Musterkarte, 
so nördlich von Thayngen am Eingang ins Bibertal, aus 
welcher besonders die verschiedensten krystallinischen 
Urgebirgsarten hervortreten. Unter diesen sind dann die 
ziemlich leicht kenntlichen Albulagranite und Roffna- 
gneisse charakteristisch, sofern sie nämlich einigermassen 
zahlreich vorkommen; denn sie fehlen eben doch auch 
den Geschieben der vorletzten Vergletscherung nicht 
ganz. Ferner spricht das häufige Vorkommen von Dioriten 
und grünen Sernifiten für Ablagerungen der letzten Eis- 
zeit. Randenkalke und Phonolithe sind reichlich in allen 
Grössen und in den verschiedensten Graden der Abrundung 
vorhanden. Immerhin bleiben Hochgebirgskalke und 
Sandsteine neben Amphibolit doch die häufigsten Gerölle. 
Die Grundmoränen weisen als vorherrschendes Material 
bald einen heller oder dunkler grauen Lehm, bald eine 
feine Sandmasse auf, in welcher die Gerölle eingebettet 


a. MD ae 


sind. Die Zahl der geschrammten Hochgebirgskalke 
wechselt dabei ausserordentlich. Im Allgemeinen sind 
hier die petrographischen Merkmale weniger sicher, als 
in den verschwemmten Schottermoränen und den Fluss- 
terrassen. Die glimmerreichen, krystallinischen Gerölle 
sind ausserordentlich stark zersetzt, so dass man an- 
nehmen muss, die meisten derselben werden vollständig 
zerfallen sein und so einen Teil des Grundmateriales aus- 
machen. Vielleicht wird es möglich, bei noch genauerer 
Vergleichung ein Kriterium herauszufinden in dem mehr 
oder weniger weit vorgeschrittenen Verwitterungszustande 
der Kalkgerölle. 

Die Endmoränenwälle, von denen wenigstens einige 
in der Karte durch ein intensiveres Rot angegeben 
sind, fallen leicht auf durch ihren Blockreichtum und 
als unmittelbar mit ihnen zusammenhängend wird man 
auch die Blockfelder ansehen müssen, welche den jungen 
sandigen Lehm und lehmigen Sand in der Talsohle der 
Fulach, auf dem Geisshof etc. bedecken. 

Der Gletscher, welcher dieses bunte Chaos von Ge- 
steinsmaterial hier aufhäufte, das die Oberflächengestalt 
des Terrains um Schaffhausen nicht unwesentlich beein- 
flusst, stand also im Klettgau, am Lauferberg (der Ost- 
grenze unserer Karte) und am Eingang ins Rafzerfeld. 
Während seines Rückzuges füllte sein Schmelzwasser 
die kurz vorher gebildeten Talfurchen zum Teil wieder 
auf, es entstand die Niederterrasse im Klettgau. Sein 
Rückzug erfolgte aber nicht gleichmässig, sondern etap- 
penweise und als der Gletscher östlich von der Enge auf 
der Linie Hauental-Riet-Galgenbuck stand, so nahm der 
Gletscherstrom, wie sich aus der Druckrichtung der Ge- 
schiebe dort überall ergibt, eine südwestliche Richtung 
an und verlegte allmählig sein Bett südlich vom Neu- 
hauserwald. Seit jener Zeit hat der Klettgau nie mehr 


als Abflussrinne eines bedeutenden Gewässers gedient. 
So kamen denn nach und nach die von Penck in unserer 
Karte als Terrassenschotter von Schaff hausen bezeichneten 
Ablagerungen zu Stande. Die ebenso geistreiche als 
überzeugende Darstellung, welche Penck in seinem Be- 
richte über die geologischen Verhältnisse vom Schweizers- 
bild!) ausführt, muss im Original nachgelesen werden. Ich 
hatte daher im Sinne mich gar nicht weiter auf die- 
selbe einzulassen, aber da ich glaube, dass die umfassen- 
den Erdbewegungen, die in jüngster Zeit um Schafl- 
hausen vorgenommen wurden, Aufschlüsse geliefert haben, 
welche die Penck’sche Theorie noch wesentlich begründen 
helfen, so will ich ihrer doch mit einigen Worten gedenken. 
Penck ordnet die jungen Schotter im untern Tal der 
Durach, der Fulach und des Rheines östlich von Schaff- 
hausen in 4 Terrassen, von denen jede entstanden ist 
durch Ausfurchung während des Stillstandes und Auf- 
schüttung während des Rückzuges des Gletschers. Er 
zeigt ferner, wie in der Tat der Zusammenhang einer 


jeden Terrasse mit einem besondern Endmoränengebiete 


zu erkennen ist. Diese selbständige Entstehung mehrerer, 
sewissermassen in einander geschachtelter Terrassen wird 
meiner Ansicht nach durch folgende Profile bestätigt: 


Bei der Erweiterung des Bahnhofes Schaffhausen 
wurde der Bach fast quer unter der neuen Anlage durch- 
geführt, was zur Folge hatte, dass man einen Einschnitt 
von 8 m. Tiefe anbringen musste. Dieser zeigte unter 
der Vegetationsdecke: 


!) Herr Professor Penck hatte die Freundlichkeit, mir diese 
Arbeit, deren Publikation sich nun unerwartet lange verzögert, 
seiner Zeit zur Einsicht zu überlassen, nachdem er mir vorher die 
verdankenswerte Gelegenheit geboten, an verschiedenen seiner Ex- 
cursionen in diesem Gebiete Teil zu nehmen. 


LO a 


1 m. | Verwitterungsschicht. 

2 m. | Vorherrschend mageren oder auch fetten 
Lehm mit Sandeinlagen ; zahlreiche Ge- 
rölle und Blöcke von 1—2 chm. Inhalt; 
keine gekritzten Geschiebe. 

0,4 m. | fetten, hellgelblichen Lehm. 

0,6 m. | sandigen Lehm. 

0,3 m. | fetten, hellgelblichen Lehm. 

0,2 m. | fetten, grauen Lehm mit Sand. 

en Sand. 

0,3 m. | fetten Lehm. 

1,2 m. | ziemlich zarten Flusskies, z. T. zur Nagelfluh 


verkittet; nicht vollständig durchbrochen. 


Der Einschnitt liegt zwischen 411 und 403 m. über Meer. 


2) Am Geisshof, hinterhalb der Fischer’schen Werke, 
wird seit einiger Zeit ein Steinbruch betrieben, dessen 
Decke folgende Zusammensetzung besitzt: 


0.4 m. | Humus. 
1,5 m. | abwechselnde Schichten von fettem und 
sandigem Lehm. 
| È: È Sin da eil ao Pri IRA 
1 m. | ziemlich zarten Flusskies. 


| Plattenkalk. 


Etwa 3 bis 4 m. höher, südlich vom Wohnhause 
z. Geisshof, wurde unlängst ein neues Gebäude erstellt. 
Das Fundament desselben steht in einem blockreichen 


Schotter, von dem man wohl annehmen darf, dass er als 
Liegendes die eben genannten Schichten von fettem und 
sandigem Lehm enthält. Wir finden also hier ungefähr 
zwischen 457 und 463 m. über Meer genau in derselben 
Reihenfolge wieder dieselbe Ablagerung, wie zwischen 
403 und 411 m., und doch kann unmöglich das Fluss- 
gebilde in der Sohle des Fulachtales gleichzeitig abge- 
lagert worden sein, wie das 50 m. höher gelegene 
am Geisshof. 

Mit der Bildung dieser Terrassen hängen ohne 
Zweifel auch die mächtigen Lehmablagerungen südwest- 
lich von Flurlingen und östlich von Neuhausen zusammen. 
Die Vorgänge, welche diese Aufschüttungen herbeiführten, 
sind wahrscheinlich nicht einfacher Natur. Darauf weist 
zunächst der schroffe Uebergang von gut geschlemmtem 
Flusskies zu feinem Sand und Lehm. Aber noch schwerer 
verständlich ist das Vorhandensein von grobem Schotter 
vermischt mit einer Unzahl von Blöcken, welche in den 
obern Partien sich finden. Jedenfalls hat das Wasser, 
welches Sand und Lehm aufschwemmte, nicht zugleich 
auch diese Blöcke mit sich geführt und man wird fast 
gezwungen sein, anzunehmen, das Eis habe nach Auf- 
schüttung der Schaffhauser Terrassen noch einmal einen 
Vorstoss gemacht, bei dem es das ganze Gebiet mit 
Blöcken übersäte. Allerdings könnte man diese Block- 
facies auch auffassen wollen als ,, Uebergangskegel‘ 
in dem Sinne, wie ihn Du Pasquier in seinen „fluvio- 
glacialen Ablagerungen der Nordschweiz“ definirt, und 
in der Tat wird man in der Oberklettgauer Niederterrasse 
einen solchen erkennen, weil hier grober Kies und Blöcke 
in der Oberfläche der Aufschüttung nach der Tiefe all- 
mählig in weniger groben Kies übergehen. 

Bei Aufschüttung des Blockfeldes über die Schafi- 
hauser Terrassen hätte also auch Eis wieder wesentlich 


Seo A 


mitgewirkt. Doch konnte auch die Tätigkeit des Wassers: 
nicht ausgeschlossen sein, wenigstens habe ich weder 
im Ausgang des Mutzentäli nach dem Fulachtal, wo 
Blöcke und Schotter dem weissen Jura direkt aufliegen, 
noch an einer andern der genannten Stellen gekritzte 
Geschiebe finden können. 

Der endgiltige Rückzug des Gletschers mochte jetzt 
ziemlich gleichmässig erfolgen und als sein Ende die Gegend 
östlich von Stein erreicht hatte, wurde nun auch das 
Fulachtal als bisherige Fortsetzung der Biber in ähn- 
licher Weise ausser Funktion gesetzt, wie dies früher 
schon für das Klettgau der Fall war. So blieb uns als 
stärkere Wasserader ausser dem Rhein nur die Durach. 


D. Interglaciale Bildungen und die Randentäler. 


Der bisherigen Erörterung über die diluvialen Ab- 
lagerungen müssen sich noch solche über die intergla- 
cialen Gebilde und den Zusammenhang der Randentäler 
mit den verschiedenen Perioden der Vergletscherung 
anreihen. 

Als aenterglacialen Schuttkegel beschrieb ich an der 
letztjährigen Versammlung in Lausanne eine Ablagerung 
von Randengeschieben auf dem Plateau des Geisshergs, 
welche hier dem Deckenschotter unmittelbar aufliegen und 
überlagert werden von sehr stark verwittertem alpinem Ge- 
rölle. Penck fasst die Ablagerung als lokale Facies der 
letzten Vergletscherung auf, indem der auf die Höhen 
des Randens ansteigende Gletscher dieses Schottermaterial 
aufgearbeitet hätte. Die Frage bedarf indessen noch wei- 
terer Prüfung, wenn später auch noch bessere Aufschlüsse 
zur Verfügung stehen werden. Ich habe nämlich seither 
an andern ganz benachbarten Stellen gekritzte Hoch- 


CALO gr 


gebirgskalke vermischt mit Sand gefunden, deren Be- 
ziehung zu den Weissjurageröllen aber noch genauer 
untersucht werden muss. 

Ferner erkannte Prof. Penck zuerst das interglaciale 
Alter der Kalktuffe oberhalb Flurlingen. Auf seine Ver- 
anlassung beantragte ich der hiesigen naturforschenden 
Gesellschaft, sie möchte die Untersuchung der organischen 
Einschlüsse des Tuffes an Hand nehmen. Herr Wehrli 
in Zürich übernahm es, die Untersuchung durchzuführen 
und die Gesellschaft hatte die Beschaffung des Materials 
zu besorgen. Heute liegt uns der vollständige Bericht 
über die äusserst mühsame, mit grösster Sorgfalt be- 
triebene Arbeit vor. Ich will aus demselben nur wenige 
Punkte herausgreifen. Einmal waren die in Unzahl vor- 
handenen, sehr oft unvollkommenen Pflanzenabdrücke 
sanz ausserordentlich monoton. Immer und immer fand 
sich nur Acer Pseudoplatanus L.; Herr Wehrli schreibt: 
„Wohl 95°/, aller Pflanzenabdrücke gehören hierher.‘ 
Ausserdem fanden sich Buxus sempervirens L., Fraxinus 
excelsior L., Abies pectinata D. C. und ungefähr 4 weitere, 
weniger sicher bestimmbare Arten. 

An Tierresten sind Schnecken und Wirbeltiere ge- 
funden worden. Von jenen erwähnen Wehrli und Penck 
nach der Bestimmung Sandbergers die Gattungen : Hyalina, 
Helix, Clausilia, Succinea und Limnaeus, und ausserdem 
führt Gutzwiller noch Daudebardia, Patula und Planorbis an. 

Unter den Wirbeltierresten, welche teils von mir, 
teils von Wehrli gefunden wurden, bestimmte Herr Prof. 
Dr. Th. Studer die Gattung Rind und zwar von den Di- 
mensionen einer Torfkuh und den ZHörsch. Sicher ist, 
dass alle pflanzlichen und tierischen Einschlüsse, die bis 
jetzt von dieser Stelle bekannt geworden sind, postgla- 
cialen und nicht interglacialen Formen angehören und 
so steht man vor dem eigentümlichen Widerspruche, dass 


DER Dre NL, 


die Flurlinger Kalktuffe der Lagerung nach interglacial, 
der Fauna und Flora nach aber alluvial sind. Um nun 
womöglich zur Lösung dieses Widerspruches beizutragen, 
beschloss die hiesige Naturforschende Gesellschaft zu 
Anfang dieses Monats auf meinen Antrag, im Bruche 
selbst einen Schacht abzuteufen, um zu erfahren, was 
das Liegende des Tuffes sei. Es können nämlich, wie Sie 
aus der Karte ersehen, Weisser Jura, Molasse und 
Schotter in Betracht kommen. Die Grabungen verliefen 
sehr günstig; schon 3 m. unter dem Boden des Bruches 
oder 13 m. unter der Oberfläche der ganzen Tuffab- 
lagerung war der Tuffsand durchsetzt und nun folgt eine 
etwas lehmige Sandmasse mit sehr zahlreichen Geröllen, 
also eine diluviale Bildung. Die Gerölle sind vorzugs- 
weise: Hochgebirgskalk, grauer und rotbrauner Sandstein 
und Quarzite. Die Kalkgeschiebe sind meist mit einer 
mehrere Millimeter dicken Verwitterungskruste versehen; 
auch die Sandsteine sind sehr stark verwittert. Amphi- 
bolite sind vorhanden, aber selten; andere krystalli- 
nische Gesteine habe ich nicht finden können. Einen 
hellgrauen Kalkstein halte ich für Randenkalk. Faust- 
erosse und grössere Stücke Nagelfluh haben dieselbe Zu- 
sammensetzung, wie das lose Gerülle; sie sind höchst 
wahrscheinlich an Ort und Stelle entstanden und stammen 
nicht vom Deckenschotter. Gekritzte Geschiebe sind, wie 
zu erwarten war, nicht gefunden worden; denn auf den 
so stark verwitterten Geröllen wären Schrammen in 
keinem Falle mehr sichtbar. Nach Alle dem glaube ich 
dieses Liegende des Kalktuffes für Hochterrasse, resp. 
Grundmoräne der vorletzten Vergletscherung ansehen zu 
müssen, und damit hat die bereits erwähnte Ansicht Penck's 
über einen alten Rheinlauf an dieser Stelle jedenfalls an 
Wahrscheinlichkeit gewonnen. Es verdienen aber auch 
die Lagerungverhältnisse noch genauere Beachtung: 


Penck nimmt an, der Rhein, an dessen Ufer der Tuff 
abgesetzt wurde, sei nördlich oder südlich an ihm vorbeige- 
flossen. Mir will scheinen, dass er nicht südlich an ihm vor- 
beifliessen konnte, da der Tuff stets in Verbindung mit dem 
Kohlfirst gewesen sein muss. Dann sind die Kalkmassen 
zwar schlecht geschichtet, sie zeigen aber doch ein deut- 
liches Fallen gegen den heutigen Rhein und ebenso zeigt 
die neueste Grabung wieder, dass auch die Sohle des Tufi- 
sandes von Westen her stark ansteigt. Man wird dem- 
nach die Bildung des Tuffes in Verbindung bringen müssen 
mit derjenigen Erosion, welche die Entstehung einer der 
„schaffhauser Terrassen“ einleitete. Die bis zu ungefähr 
470 m. ansteigende Hochterrasse wurde immer stärker 
angeschnitten und abgetragen und zwar an unserer Stelle 
durch einen Flusslauf, welcher ungefähr die Richtung des 
heutigen Rheines hatte. Ihr gehören wahrscheinlich auch 
die Schotter an, welche gegenwärtig in einer Kiesgrube 
südlich neben dem Kalktuffe aufgeschlossen sind. Eine 
Wasserader aus dem Kohlfirst stellte nach und nach die 
Böschung der heutigen Kalktuffsohle her. Der Vorgang 
muss sich auf eine sehr lange Zeit erstreckt haben, was 
aus dem hohen Verwitterungsgrad der Gerölle hervorgeht 
und wahrscheinlich begann der Tuffabsatz erst gegen 
das Ende dieser „‚interstadiären‘‘ ') Epoche der letzten 
Vergletscherung. Der nochmals vorrückende Gletscher 
selbst schüttete dann die Moräne auf und erst auf den 
definitiven Rückzug des Gletschers folgte allmählig der 
gegenwärtige Zustand. 

Der Löss: Jene Decke von sandigem Materiale, wie 
sie im Klettgau, überhaupt im ganzen Rheingebiete und 
anderwärts vor Allem der Hochterrasse aufliegt und als 


1) S. Dr. A. Penck, Dr. Ed. Brückner und Dr. Léon Du 
Pasquier: „Le Systeme glaciaire des Alpes“ 1894. 


a gi no 


Löss bezeichnet wird, fehlt auch unserem Gebiete nicht 
ganz. Er dürfte sich aber in der Regel nicht mehr an 
ursprünglicher Lagerstätte finden und bietet nur an we- 
nigen Stellen gute Aufschlüsse. Am bekanntesten ist das 
auch schon von Merklein in seinem „Beitrag zur Kenntnis 
der Erdoberfläche um Schaffhausen“ erwähnte Vorkommen 
am Wege über die Enge nach dem Engebrunnen. Hier 
finden sich Lösskindchen, aber auch Gerölle ; das Material 
braust mit Säure noch stark auf, ist also noch nicht 
in Leimen übergegangen. Wahrscheinlich haben wir es 
auch am Wege von der Klus nach dem Lahnbuck!) mit 
ungelagertem Lösse zu thun; am mächtigsten aber ist er 
im Hauenthal, am Aufstieg gegen das Rändli. Eine ge- 
nauere Untersuchung dieser Ablagerungen habe ich bis 
jetzt nicht vorgenommen und zwar schon deshalb, weil ich 
eben vermuthe, dass sie an ihrer jetzigen Lagerstätte 
nicht besonders charakeristisch sind. 


Die Randentäler. Während im Tale Wasser und Eis 
abwechselnd das Regiment führten und Erosion und Auf- 
schüttung mehrmals einander ablösten, so nahm die Mo- 
dellirung des Randens während des ganzen Pleistocäns 
einen viel gleichmässigeren Verlauf. Immerhin scheinen 
Rückwirkungen der Vorgänge im Gletschergebiete auch 
hier hervorzutreten und zeigen sich am deutlichsten im 
Durachtale. Hier dürften die einzelnen Phasen der Tal- 
bildung mit den verschiedenen Vergletscherungen auf 
folgende Weise zusammenhängen : 


Die ältesten Terrassenreste finden sich in Form von 
kuppenförmigen Aufsätzen auf der Gräte, dem Buchberg, 
dem Randenhorn, der Thüle, dem Osterberg etc. Ihre 
Isolierung würde zeitlich bis zu derjenigen Stauung 


1) Wo jetzt das zweite Reservoir der städtischen Wasser- 
versorgung angelegt wird. 


men 


reichen, welche der Ablagerung des Deckenschotters 
entspricht. Die intensive Erosion, welche die Vorläuferin 
der zweiten Vergletscherung bildete, verursachte auch 
ein kräftiges Einschneiden der Durach. Während die 
vorhin genannten Köpfe um Merishausen einem weiten, 
flachen Talgrund von 780—760 m. mittlerer Meeres- 
höhe entsprechen, in welchem wir keine Wasseradern 
mit bestimmtem Bette mehr erkennen, so tritt uns jetzt 
ein scharf umgrenztes Bachgebiet entgegen. Die mitt- 
leren Schichten des weissen Jura wurden abgetragen 
und dasselbe hätte dann auch im Gebiete des Osterbergs 
und der „Barmen‘ mit seinen untersten Lagen und dem 
braunen Jura geschehen sollen. Diese Tieferlegung und 
sleichmässige Ausweitung des Tales hätte hier sogar 
ziemlich rasch erfolgen können; denn bekanntlich be- 
stehen die Birmenstorfer Schichten im weissen Jura, 
sowie die Ornaten- und Makrocephaluschichten des brau- 
nen Jura auch am Randen zum grossen Teil aus Mergeln. 
(Gerade in diesem Niveau aber finden wir hier statt einer 
sleichmässigen Böschung eine ausgezeichnete Terrassen- 
bildung. Ich denke mir diese Verminderung des Gefälles 
als eine Folge der mächtigen Stauung, welche die auf 
der Linie Lohn—Längenbers—Rändli—Griesbach steh- 
enden Eismassen der vorletzten Vergletscherung her- 
vorrufen mussten. In der Tat bildete der Bach nach 
Beseitigung des Hindernisses und Wiederherstellung des 
ursprünglichen Gefälles einen fast grabenartigen Einschnitt, 
und brachte sein Bett in Einklang mit der tiefen Tal- 
sohle bei Schaffhausen. 

Aber auch die Wirkung der letzten Vergletscherung 
spiegelt sich im Durachtale wieder. Zunächst lagerte 
der Gletscher selbt eine Grundmoräne vom Schweizers- 
bild her durch die Buchwiesen gegen das „Birch“ hin 
ab; sie wurde jedoch später wieder vom Gletscherwasser 


BU ON RR 


weggespült bis auf einen kleinen Rest am Nordfusse des 
Geissberg und durch den Schotter der höchstgelegenen 
der „Schaffhauser Terrassen‘ ersetzt, welche Penck als 
„Breiteterrasse‘‘ bezeichnet. Sie ist noch erhalten in den 
Kiesmassen der Längenberger Ziegelhütte und des Birch. 
Bis zu dieser Zeit hat vermutlich die Durach ihren Weg 
durch das Mühlental genommen. Er muss ihr später aber 
der Terrasse entlang an irgend einer Stelle verlegt worden 
sein, so dass sie sich durch die Buchwiesen, am Schwei- 
zersbild vorbei. wandte. Gleichzeitig lagerte sie im 
„Engesties“ (der Längenberger Ziegelhütte gegenüber) 
eine bis Sm. mächtige Lehmmasse ab, die wohl zum 
grössten Teil dem Randen entstammt und sich noch 
weiter talaufwärts verfolgen lässt. Sie entspricht dem- 
nach der Niederterrasse, resp. einer der ,,Schaffhauser 
Terrassen‘, in welche der Bach bis heute nur unbe- 
deutend eingeschnitten hat; er hat also bei weitem noch 
nicht die frühere Talsohle erreicht. 

Dies war der Lauf der Durach zu einer Zeit, als 
sie noch eine bedeutend grössere Menge Wasser führte 
als heute; denn man wird wohl annehmen dürfen, dass 
damals, als der Gletscher noch im Lande stand, die 
Niederschläge reichlicher waren, als gegenwärtig. Sie 
räumte jetzt den Terrassenschotter in den „Buchwiesen‘ 
srösstenteils wieder aus, um später bei verminderter 
Wassermenge und vermindertem Gefälle ihre eigenen 
Schotter in dem Tale abzulagern. Heute sehen wir 
daher Randenbachschotter in der Talsohle liegen und 
auf ihr lagen auch die prähistorischen Funde des Schwei- 
zersbildes, wie Penck u. A. dies bereits schon dargestellt 
haben. Gerne hätte ich zur sichern Feststellung dieser 
Auffassung an einem oder an mehreren Punkten des Tales 
Probegräben öffnen lassen; aber nachdem mir unsere 
naturforschende Gesellschaft mit grösster Bereitwilligkeit 


aa NOEL 


im Laufe dieses Jahres die Mittel bewilligte zur Aus- 
führung der in Ihrer Hand befindlichen Karte. für die. 
Grabungen im Flurlinger Steinbruch, für die Vermehrung 
der Zahl der erratischen Blöcke im Fäsenstaub und deren 
Bezeichnung, endlich für die Erstellung von Herbarien cha- 
rakteristischer Schaffhauserpflanzen zu Handen Ihrer bo- 
tanischen Sektion, so mochte ich sie für einmal nicht 
zu noch weiteren Opfern veranlassen. Im Ganzen wird 
die vorgetragene Anschauung richtig sein und beweist, 
dass Penck Recht hat, wenn er sagt: die prähistorischen 
Funde von Thayngen und Schweizersbild sind ,,postglacial 
in Bezug auf das Maximum der letzten Vergletscherung‘“; 
sie wären somit jünger als die Spuren menschlichen Da- 


seins, die man aus dem ältern Löss im Rheintal kennt. 


Nach Ablagerung der Schotter in den Buchwiesen hat 
die Durach wieder freie Bahn durchs Mühlental gefunden. 


Zu ganz ähnlichen Resultaten führt die Untersuchung 
der kürzeren Täler wie: das Freudental, Orserntai, 
Hemmenthalertal und Eschheimertal, von denen das 
Orserntal und das Freudental nur ganz unbedeutende 
Rinnsale darstellen, und das Eschheimertal schon durch 
die Schotter des vorletzten Gletschers abgedämmt wurde. 


Besonders deutlich ist die Beziehung dieser jungen, 
in Folge der letzten Stauung aufgeschwemmten Bach- 


‘schotter zum Profil des heutigen Baches im Hemmen- 


thalertal, und hier liegt der Gedanke nahe, die Dauer 


dieser Stauung, also der letzten Vereisung, durch Rech- 


nung ermitteln zu wollen. Einen Anhaltspunkt hiezu dürfte 
die von Herrn Ingenieur Spahn auf 400 cbm. berechnete 
Menge Geschiebe geben, welche die Durach, mit dem 
Hemmenthalerbach jährlich dem Rheine zuführt ; doch 


sind offenbar noch weitere Messungen und Beobachtungen 


notwendig. 


A O A US 


Es verhält sich eben mit der Erforschung des geo- 
logischen Werdens für irgend einen Punkt unseres Erd- 
körpers wie mit jedem anderen Zweige der naturwissen- 
schaftlichen Forschung überhaupt. Jeder Schritt, den 
es uns auf dem Wege des Erkennens zu thun gelingt, 
eröffnet uns die Aussicht auf neue Probleme. Das Ar- 
beitsfeld wird immer grösser; aber gerade unsere vater- 
ländische Naturforschende Gesellschaft beweist, dass es 
nie an Männern fehlen wird, welche solche Probleme 
weiter verfolgen und welche mit Freude und Gewissen- 
haftigkeit ihre Arbeitskraft in den Dienst der Wissen- 
schaft stellen. 

Ich erkläre damit die 77. Jahresversammlung der 
Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft für eröffnet. 


ww 


I 


Sitzung der vorberatenden Commission 


Sonntag den 29. Juli 1894, Abends 5 Uhr, 
im Grossratssaale. 


Anwesend : 


A. Vom Jahresvorstand: 


Herr Professor Meister, Präsident. 

Dr. Nüesch, Sekretär. 

"„ Wanner-Schachenmann, Sekretär, 

„ Dr. Vogler, Refer. d. Rechnungsprüfungskommission 


no) 


B. Vom Centralcomité : 


Herr Professor Dr. F. A. Forel, Präsident. 


„ Professor Dr. A. Lang, Zürich. 


C. Frühere Jahrespräsidenten, 
ehemalige Mitglieder des Centraleomites, Präsidenten 
der Commissionen und Delegirte der Gesellschaften: 


Aargau: Herr Fischer-Sigwart. 

Basel: „ Professor Dr. Hagenbach-Bischoff, 
Jahrespräsident 1892, ehemal. Präsi- 
dent des Centralcomités. 

„ Professor Dr. F. Zschokke. 
s Dr. Gutzwiller. 


Bern: 


Genf: 


Glarus: 


Luzern: 


Neuenburg: 


Freiburg: 
Solothurn: 
Thurgau: 
Waadt: 


Wallıs: 
Zürich : 


Herr Professor Dr. Ed. Fischer. 


Professor Dr. G. Huber. 

Professor Dr. Th. Studer, ehemal. 
Präsident des Centralcomités. 

Professor Dr. Graf, Oberbibliothekar. 

Dr. Ed. Sarasin, 

Dr. Vr. Fatio, 
Centralcomités. 

Apotheker Hefti. 

Sekundarlehrer Oberholzer. 

O. Suidter. 

Dr. Schumacher-Kopp. 

Professor Dr. Billeter. 

Professor Dr. J. de Kowalski. 

Professor Dr. Fr. Lang. 

A. Schmid, Kantonschemiker, 

Professor Dr. Ed. Bugnion. 

Professor Dr. A. Herzen. 

A. de Jaczewski. 

Professor Dr. Rudio. 


ehemal. Mitglied des 


Verhandlungen. 


1. Der Jahrespräsident begrüsst die Anwesenden und 
eröffnet die Sitzung. 

2. Der Sekretär verliest die Namen der angemeldeten 
Mitglieder der vorberatenden Commission. 


3. Das Verzeichnis der neu aufzunehmenden 


5 Ehren- 


mitglieder und 45 ordentlichen Mitglieder wird verlesen 
und in Plenarabstimmung der allgemeinen Versamm- 
lung vorzulegen beschlossen. 


4. 


1 


Herr Prof. Dr. F. A. Forel, Centralpräsident, ver- 
liest den Jahresbericht des Centralkomites pro 1893/94. 
Derselbe wird mit Verdankung für die treffliche Ge- 
schäftsführung entgegengenommen. 


In Abwesenheit des provisorischen Quästors, Fräulein 
Fanny Custer von Aarau, verliest Herr Prof. Dr. 
Forel die Jahresrechnungen. 


Dieselben sind sowohl vom Centralvorstand, als 
auch einer vom Jahresvorstand bestellten Commission 
bestehend aus den Herren Dr. Vogler, Dr. Rahm 
sen. und Dr. Alfred Amsler geprüft worden. 
Centralvorstand und Commission beantragen Genehmi- 
sung und Verdankung der Rechnungen zu Handen 
der Hauptversammlung. Die Versammlung stimmt 
diesem Vorschlage bei. 


Herr Prof. Forel teilt mit, dass die Schweizerische 
Naturforschende Gesellschaft eine Einladung erhalten 
habe, sich in der Gruppe 17 an der im Jahr 1896 in 
Genf stattfindenden Landesausstellung zu beteiligen. 
Das Centralcomite schlage vor, die Beteiligung im 
Prinzipe zu beschliessen, über die Art und Weise der- 
selben jedoch noch keine bestimmten Vorschläge zu 
machen, sondern zu diesem Zwecke eine Commission 
zu ernennen, bestehend aus den Herren Prof. Henri 
Golliez, Mitglied des Centralcomites in Lausanne 
und Casimir de Candolle in Genf. 

Beschluss: Diese Anträge sollen der allgemeinen 
Versammlung zur Annahme empfohlen werden. 
Das Centralcomite schlägt vor, die Jahresversammlung 
aufzufordern, den Bundesbehörden den Dank auszu- 
sprechen für den Ankaut der prähistorischen Samm- 
lung im Schweizersbild. 

Dieser Vorschlag wird genehmigt. 


9. 


10. 


Late plaie ze 


RO RME DT 


Herr Prof. Forel legt der Versammiung nochmals 
die Frage der Separatabzüge der Denkschriften zur 
endgültigen Beschlussfassung vor. Diese Frage sei 
schon öfters besprochen und letztes Jahr festgesetzt 
worden, dass es bei dem Worllaute des bezüglichen 
Reglements zu verbleiben habe. Allein der Sekretär 
habe vergessen, den Beschluss zu protokolliren, es sei 
deshalb nötig, denselben zu wiederholen und zu proto- 
kolliren. (Cf. Verhandlungen Fribourg S. 39, Basel 
S. 43, Lausanne S. 27, 38, 79.) Es wird beschlossen, 
die Frage als erledigt zu betrachten. 
Herr Prof. Forel möchte die Protokolle der vor- 
beratenden Commission und der allgemeinen Ver- 
sammlung nicht mehr, wie nach bisherigem Usus, 
durch die allgemeine Versammlung bestätigen lassen. 
Gewöhnlich seien die Protokolle, weil bis zur nächsten 
Sitzung nicht fertig, gar nicht bestätigt worden, Er 
schlägt deshalb, unterstützt von Herrn Prof. Hagen- 
bach, vor, dieselben seien, nachdem sie der Jahres- 
vorstand bestätigt, auch noch an den Präsidenten 
des Centralcomites zur Bestätigung einzusenden. 
Dieser Vorschlag wird gutgeheissen und soll der allge- 
meinen Versammlung zur Annahme empfohlen werden. 
Einem Vorschlage des Centralkomites beistimmend 
wird beschlossen, der allgemeinen Versammlung vor- 
zuschlagen, an Stelle des + Herrn Dr. Custer von 
Aarau, dessen Tochter, Frl. Fanny Custer, zum 
(Juästor der Gesellschaft zu ernennen. 
Herr Prof. Lang in Zürich legt den Bericht der 
Denkschriftenkommission vor. Derselbe wird be- 
stäligt und bestens verdankt. 
Herr Prof. Graf erstattet Bericht über die Bibliothek. 
Er klagt über die ungünstigen Lokalverhältnisse der 
Bibliothek und legt eine Anzahl von Postulaten vor, 


hergeben von Dr. W. Wächter 
_ Band 6 


| Prof. Dr. H. Potonié una Dr. W. Gothan 


Mit je einem Beitrag 
von Dr. J. Stoller und A. Franke 


x 


» 


Mit 14 Abthlduhgen im Text 


=. 


ee ee 


0000090000! 


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In Leinen geb. 4 Mk. 


4 


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D00000000000000000000000000 


valsa von ebrider Borntraeger 
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una: 


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Untersuchung von Mooren . 
I. Die Untersuchung im Felde. . 
à PA Moore - = Subf ssile und fossi 


und SH ui 
2. Untersuchung für paliobota nische 
+ und pflanzengeographische An 
a) Präparationsarbeiten . . 
_ b) Die Untersuchung der sveglio 
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Da 0 0 0 0 2 2 


Ausführliche Verlagsverzeichnisse kostenfrei 


14. 


16, 


SCIA NI 


die auf Abhülfe dieser Umstände zielen. Ausserdem 
wird der Bericht einer Commission verlesen, welche 
vom Centralkomite vorläufig für das Studium der 
die Bibliothek betreffenden Fragen ernannt worden 
war. Nach längerer Diskussion wird nach Antrag 
des Centralkomites beschlossen, der Versammlung 
vorzuschlagen: 

a) Der Bibliothekkommission einen Credit von 1200 Fr. 
zu gewähren. 

b) Zur Lösung der Lokalfrage die vom Gentralkomite 
vorläufig ernannte Commission, bestehend aus den 
Herren Professoren Th, Studer und Graf in 
Bern und Lang in Solothurn zu bestätigen. 


In die Geodätische Commission soll an Stelle des 
+ Herrn Prof. Wolf in Zürich zur Wahl vorgeschlagen 
werden Herr Prof. Dr. A. Riggenbach-Burck- 
hardt in Basel. 

Zur Vergrösserung der Geologischen Commission sollen 
der Versammlung zur Wahl vorgeschlagen werden 
die Herren Prof. E. Renevier in Lausannne und 
Prof. Dr. U. Grubenmann in Zürich. 

Der Sismologischen Commission soll der verlangte 
Kredit von 200 Fr. bewilligt werden. 

An Stelle des austretenden Herrn Oberforstmeister 
Coaz soll der allgemeinen Versammlung zur Wahl 
in die Limnologische Commission empfohlen werden 
Herr Dr, Heuscher in Zürich. Der von dieser 
Commission verlangte Kredit von 200 Fr. soll eben- 
falls bewilligt werden. 

Ebenso soll der Torfmoorkommission ein Kredit von 
300 Fr. eröffnet werden, mit dem Beifügen, dass es 
dem Ermessen des Centralcomites anheimgegeben 
sei, denselben nötigenfalls auf 400 Fr. zu erhöhen. 


bò 
bI 


SEG 


Die Gletschercommission stellt keine Begehren und 
Anträge. Ihr Bericht soll der Versammlung zur Ab- 
nahme empfohlen werden. 
Der Flusscommission soll der verlangte Kredit von 
100 Fr. bewilligt werden. 
Auf ein Ersuchen der Schweizerischen Zoologischen 
Gesellschaft soll der allgemeinen Versammlung vor- 
geschlagen werden, genannte Gesellschaft als per- 
manente Sektion, analog der botanischen und geo- 
logischen, in die Schweizerische Naturforschende 
(Gesellschaft aufzunehmen. 
Einer Einladung der Société Murithienne folgend, 
schlägt das Centralkomite als Festort für das nächste 
Jahr Zermatt und als Jahresprisidenten Herrn Prof. 
P.-M. de Riedmatten in Sitten vor. Dieser Vor- 
schlag wird mit Applaus angenommen. 
Daran anschliessend ladet Herr Prof. Dr. A. Lang die 
Gesellschaft für das Jahr 1896 bei Anlass des Hundert- 
fünfzigjährigen Jubiläums der Naturforschenden Ge- 
sellschaft Zürich nach Zürich ein. 

Schluss der Sitzung um 6°/ Uhr. 


5 


et 


I. 
Erste allgemeine Sitzung 


Montag den 30. Juli 1894, Vormittags 9 Uhr, 
in der Steigturnhalle. 


Der Jahrespräsident, Herr Prof. Meister, eröffnet 
nach Begrüssung der Anwesenden die Sitzung mit dem 
in den „Verhandlungen“ in extenso publizirten Vortrag 
über die diluvialen Ablagerungen um Schaffhausen. 
Der von Herr Prof. F. A. Forel verlesene Jahres- 
bericht des Centralcomites wird genehmigt. 

Die Jahresrechnungen pro 1893/94 werden vorgelegt 
und auf Antrag der vorberatenden Commission und 
der Rechnungsrevisoren abgenommen und verdankt. 
Auf Antrag des Centralkomites und der vorberatenden 
Commission wird als Festort für 1895 Zermatt und 
Herr Prof. P.-M. de Riedmatten in Sitten als Jahres- 
präsident bezeichnet. 

Die vom Centralcomite und von der vorberatenden 
Commission beantragte Beteiligung an der Ausstellung 
in Genf wird beschlossen und auch die mit der nähern 
Prüfung der Angelegenheit beauftragte Commission in 
den Herren Prof. Henri Golliez in Lausanne und 
Casimir de Candolle in Genf bestellt, 

Nach Antrag der vorberatenden Commission wird be- 
schlossen, die Protokolle in Zukunft nicht mehr während 
der Jahresversammlung durch diese selbst, sondern 


9. 


LE SNA A RI 


erst nachher durch den Jahresvorstand und den Präsi- 
denten des Centralcomites bestätigen zu lassen. 
Centralcomite und vorberatende Commission schlagen 
vor, den Bundesbehörden den Dank auszusprechen 
ir den Ankauf der prähistorischen Sammlung vom 
Schweizersbild. Dieser Vorschlag wird angenommen. 
Der Oberbibliothekar, Herr Prof. Graf, verliest den 
Bericht über die Bibliothek. Derselbe wird bestens. 
verdankt und nach Antrag der vorberatenden Com- 
mission: 
a) Der Bibliothek ein Credit von 1200 Fr. eröffnet. 
b) Eine Commission eingesetzt zur Prüfung und Lösung 
der Lokalfrage der Bibliothek, bestehend aus den 

Herren Professoren Th. Studer und Graf ın 

Bern und Lang in Sololhurn. 

Schlaflistiftung. In Abwesenheit des Herrn Prof. 
Heim in Zürich verliest Herr Prof. A. Lang den 
Bericht der Schlaflistiftung pro 1893/94. 

Ueber die auf 1. Juni 1894 ausgeschriebene Preis- 
aufgabe: „Monographische Bearbeitung der schweiz. 
Repräsentanten irgend einer grössern Abteilung der 
Alpen, Pilze oder Moose“ seien drei Aufgaben ein- 
gelaufen. 

Die erste Arbeit mit dem Motto: „Felix qui potuit. 
rerum cognoscere causas* erhalte als schwache Dilet- 
tantenarbeit keinen Preis; die zweite Arbeit über die 
sPyrenomycètes suisses“, mit dem Motto „Fiat lux‘; 
sowie die dritte, betitelt .,Flore des mousses suisses‘ 
mit dem Motto: „Bien connaître la patrie, c’est bien 
Vaimer‘‘ sollen als Aufmunterung je einen Halbpreis. 
von 400 Fr. erhalten. 

Nach Genehmigung des Antrages werden die beiden 
Couverts vom Jahrespräsidenten geöffnet. Als Ver- 
fasser der Arbeit mit dem Motto: ..Fiat lux“ wird 


10. 


we N a 


Herr Arth. de Jaczewski in Montreux und als 
Verfasser der Arbeit mit dem Motto: .,Bien connaître 
la patrie, c'est bien l’aimer‘ Herr Amann, phar- 
macien à Lausanne proklamirt und von der Ver- 
sammlung mit Acclamation beglückwünscht. 

Für den 1. Juni 1895 bleibt die Aufgabe aus- 
geschrieben: ‚Ueber den Einfluss der äussern Lebens- 
bedingungen auf den Bau und die biologischen Ver- 
hältnisse der Fauna von Alpenseen“. 

Zugleich soll auf den 1. Juni 1896 folgende Preis- 

aufgabe ausgeschrieben werden: „Die ungeheuren 
Lagerungsstörungen zwischen Vorderrheintal und 
Walensee, vom Calanda bis an den Vierwaldstätter- 
see reichend, sind bisher von Escher und Heim stets 
als eine Doppelfalte (Glarner Doppelfalte) aufgefasst 
worden. Bertrand und Suess haben die Hypothese 
ausgesprochen, dass diese beiden gegen einander ge- 
richteten Falten vielleicht als eine einzige grössere 
Faltenüberschiebung von Süden her angesehen werden 
müssten. Es werden neue Beobachtungen aus dem 
ganzen fraglichen Gebiete verlangt, welche diese Frage 
zur Entscheidung bringen können. 
Die Liste der von der vorberatenden Commission 
zur Aufnahme vorgeschlagenen Ehren- und ordent- 
lichen Mitglieder wird unter die Anwesenden ver- 
teilt. In geheimer Abstimmung werden sämmtliche 
45 Kandidaten einstimmig von der Gesellschaft als 
Mitglieder aufgenommen. 

Ebenfalls einstimmig wird die Ehrenmitgliedschaft 
erteilt an die Herren Geheimrat Prof. Herm. Credner 
in Leipzig, Prof. Dr. Richard Hertwig in München, 
Prof. Dr. Nehring in Berlin, Geheimrat Prof. Dr. 
Friedrich von Simony in Wien und Prof. Dr. 
Julien Thoulet in Nancy. 


ARTE 


11, Hierauf erteilt das Präsidium dem Herrn Prof. Ed. 
Fischer von Bern das Wort zu seinem Vortrag 
über ,,Neuere Untersuchungen über die Rostpilze“. 
Bei den Rostpilzen kommen Arten vor, die im Wesent- 
lichen fast nur in biologischer Hinsicht (Wahl der 
Nährpflanzen) von einander verschieden sind, während 
sie in morphologischer Beziehung (Form, Grösse, 
Skulptur der Sporen) kaum greifbare Unterschiede 
zeigen. J. Schröter hat solche Arten als Spezies 
sorores bezeichnet. Vortragender erläutert diese 
Verhältnisse spezieller für die Gattung Coleosporium. 
an der Hand seiner eigenen und Klebahn’s Unter- 
suchungen. — Die gleiche Erscheinung findet sich 
auch in andern Pilzgruppen, und ebenso weisen die 
Phanerogamen in gewissen Gattungen (Erophila, 
Hieracium u. a.) Arten auf, die durch constante aber 
sehr kleine morphologische Differenzen verschieden 
sind ; seltener kommen bei den Phanerogamen biolo- 
gische Verschiedenheiten hinzu (z. B. bei Anemone 
alpina und sulphurea die Auswahl der Bodenbeschaffen- 
heit). Nach heutigen Anschauungen werden wir diese 
Spezies sorores als beginnende Differenzirung neuer 
Spezies aus einer Stammart betrachten. 

Nachdem der Präsident den von der Versammlung 
mit grosser Aufmerksamkeit angehörten Vortrag 
bestens verdankt, wird 

12. Zur Wahl eines Quästors geschritten. Der vom 
Centralcomite und von der vorberatenden Commission 
gemachte Vorschlag, an Stelle des + Herrn Dr. Guster, 
dessen Tochter Frl. Fanny Custer zum Quästor 
zu ernennen, wird lebhaft begrüsst und einstimmig 
angenommen. 

13. Nachdem Herr Prof. Lang von Solothurn den Bericht 
der geologischen Commission verlesen und derselbe 


14. 


von der Versammlung mit bestem Dank abgenommen 
worden, werden zur Vergrösserung der Commission 
die Herren Professoren Renevier in Lausanne 
und Grubenmann in Zürich in dieselbe gewählt. 
Hierauf erhält Herr Prof. Dr. Billeter in Neuen- 
burg das Wort über „Die neuern Gesetze der Lö- 
sungen“. Derselbe giebt eine kurze Uebersicht über 
die Entwicklung der Theorie von der electrolytischen 
Dissociation der Salzlösungen in ihrem Zusammenhang 
mit der Theorie von der Anwendung der Gasgesetze 
auf die Lösungen. Abgesehen von den Forschern, 
welche der neuen Lehre vorgearbeitet, sie indirect 
begünstigt und sie endlich klar ausgesprochen und 
ausgearbeitet haben, wie Clausius, Hittorf, Raoult, 
Van’t Hoff, Arrhenius u. A., hebt er die Verdienste 
Ostwald’s um die Ausbreitung der physicalisch- 
chemischen Forschungsresultate hervor. Den Be- 
mühungen Ostwald’s wird es zu danken sein, wenn 
die mit den hergebrachten Vorstellungen scheinbar 
im Widerspruch stehenden neuen Anschauungen sich 
rascher, als es sonst wohl geschehen wäre, unter 
den Chemikern allgemeine Anerkennung verschaffen 
werden. Die bis jetzt und namentlich in neuerer Zeit 
wieder auf Grund der neuen Lehren errungenen 
Erfolge erscheinen genügend, um jeden Zweifel an 
deren Berechtigung auszuschliesen und es darf daher 
mit Sicherheit darauf gerechnet werden, dass die 
noch bestehenden Widersprüche und ungelösten Fragen 
in der normalen Fortentwicklung der theoretischen 
Erkenntnis ihre Aufklärung finden werden. 

Nachdem der Präsident dem Vortragenden seine Arbeit 


bestens verdankt, wird die Sitzung geschlossen. 


Schluss der Sitzung um 12!/ Uhr. 


ILL 
Deffentlicher Vortrag, 


Montag den 30. Juli 1894, Nachmittags 4 Uhr, 
in der Steigturnhalle. 


Prof. Dr. Lang aus Zürich hält einen gemeinver- 


ständlichen Vortrag über die Ernährungsweise der fest- 


sitzenden Tiere und begleitet denselben mit der Demon- 
stration einer Anzahl grosser Tafeln. 

Der Vortragende spricht zunächst über die Verbrei- 
tung der festsitzenden Tiere. zeigt, dass sie in den ver- 
schiedensten Abteilungen des Tierreichs vorkommen und 
betont, dass sich diese Tiere, mögen sie in ihrem Habitus 
und durch ihre feste Verbindung mit der Unterlage noch 
so pflanzenähnlich sein, doch in echt tierischer Weise 
durch Aufnahme fester, organischer Substanzen ernähren. 
Die Wurzelauslàufer, die bei festsitzenden Tieren vor- 
kommen, dienen nicht zum Aufsaugen von Nahrung, sondern 
nur zur Befestigung und die frei vorragenden Teile des 


-oft in zierlicher Weise baum-, strauch-, moosförmig ver- 


ästelten Körpers enthalten kein Chlorophyll und vermögen 
nicht etwa unter dem Einfluss des Sonnenlichtes zu assi- 
miliren. 

Wie ernähren sich denn die festsitzenden Tiere ? 
Wovon leben sie? Der Vortragende führt aus, wie die 
sedentäre Lebensweise zu den allerbescheidendsten gehört. 
Die Nahrung besteht gewöhnlich aus mikroskopisch kleinen 
lebenden oder abgestorbenen Tieren und Pflanzen und 


ag Meut 


aus organischen Detrituspartikelchen, die von dem Zerfall 
und der Verwesung von Organismen oder von Excre- 
menten herrühren. Solche Nahrung ist überall im süssen 
und salzigen Wasser von der Oberfläche bis in die Tiefe 
vorhanden und der Vortragende weist dies eingehender nach. 

Die festsitzenden Tiere stammen gewiss alle von 
freilebenden ab, d. h. die sedentäre ist eine secundär 
erworbene, spezialisirte Lebensweise. Vergleicht man die 
freilebenden Tiere mit ihren sedentären Verwandten, so 
erkennt man sofort, dass sie, auf die Nahrung der letzteren 
angewiesen, in kürzester Frist sterben müssten. Ein frei 
beweglicher Krebs von der Grösse einer Entenmuschel 
würde mit der Nahrung dieser letzteren nicht lange aus- 
kommen. Das hängt eben damit zusammen, dass erstens 
das Nahrungsbedürfniss (und beiläufig bemerkt noch mehr 
das Sauerstoffbedürfniss) bei dem sedentären Tiere aus 
leicht ersichtlichen Gründen ein viel geringeres ist und 
dass zweitens das festsitzende Tier seine Organisation 
der spezifischen Lebensweise angepasst, die Chancen des 
Nahrungserwerbes durch zweckmässige Einrichtungen ver- 
srössert hat. Der Sprechende bemüht sich im ganzen 
Verlaufe seines Vortrages zu zeigen, wie interessant und 
lehrreich es ist, zu erforschen ‚wie sich die typische 
Organisation der verschiedenen Tierabteilungen mit der 
festsitzenden Lebensweise verträgt“, 

Ein grosser Ueberblick lehrt, dass zwei Hauptsysteme 
der vermehrten Nahrungszufuhr für sich oder combinirt 
vorkommen, 1) das Prltrirsystem und 2) das System der 
Vergrösserung der die Nahrungskörperchen auffangenden 
und zum Munde führenden Oberfläche. 

Das FPrltrirsystem besteht darin, dass durch die 
Tätigkeit von Wimperhaaren eine beständige Wasser- 
strömung unterhalten wird, derart, dass von aussen Wasser 


in den Körper hineingestrudelt wird, dass es die innere 
4 


N ee 


Oberfläche berieselt und an anderen Stellen wieder ab- 
fliesst. Die mitgeschwemmten Nahrungspartikelchen werden 
von den Darmepithelien zurückbehalten und der Verdauung 
unterworfen. 

Das Filtrirsystem ist ziemlich verbreitet. Schön aus- 
gebildet ist es bei den Schwämmen, wo das Wasser be- 
ständig durch die zahlreichen, feinen Poren an der Ober- 
fläche des Körpers in das innere Ganalsystem hinein- und 
dann, filtrirt, durch das einzige grössere Osculum oder die 
wenigen Oscula wieder nach aussen abfliesst. In ähn- 
iicher Weise ernähren sich die Muscheln, die einfachen, 
socialen und zusammengesetzten Ascidien. Der Vor- 
tragende weist besonders auf den lehrreichen Fall von 
Convergenzder Schwämme und zusammengesetzten Ascidien 
hin, die der Laie kaum voneinander unterscheidet, die die- 
selbe Lebensweise führen, sich in genau derselben Weise 
ernähren, wobei der Mund eines Einzeltieres der zusammen- 
sesetzten Ascidie dieselbe Rolle spielt wie ein Schwamm- 
porus. Es hat sich eben bei den Ascidien ein hoch- 
entwickelter Organismus der festsitzenden Lebensweise an- 
gepasst. Aber trotz ihren Nerven, Muskeln und Sinneszellen, 
trotz ihrem Herzen und den Blutgefässen, trotz der ganzen. 
Complication im Bau leistet eine zusammengesetzte Ascidie 
nicht mehr als ein Schwamm, der bloss aus Bindesubstanz 
und wenig differenzirten Epithelien zusammengesetzt ist, 

Das System der Vergrösserung der nahrungsauf- 
saugenden Oberfläche ist noch weiter verbreitet als das 
Filtrirsystem. Es erscheint gewöhnlich dadurch verwirk- 
licht, dass im Umkreise des nach oben gerichteten, dem 
festsitzenden Ende des Körpers gegenüberliegenden Mundes 
Fortsätze des Körpers (Arme, Tentakel) nach allen Rich- 
tungen auswachsen und indem sie sich häufig verästeln, 
eine stattlich ausgebreitete nahrungsauffangende Tentakel- 
krone bilden. Das Ganze ist einem Spinnennetz mit der 


Spinne in der Mitte vergleichbar, nur dass der Mund 
nicht, wie die Spinne, zur Beute hingeht, die sich in der 
Tentakelkrone verfangen hat, sondern dass vielmehr die 
Nahrung in dieser oder jener Weise von den Tentakeln 
zum Munde befördert wird. Diese Tentakelkrone ist bald 
als eine Neubildung zu betrachten, bald muss sie als aus 
einer Verästelung eines Paares von Kopftentakeln hervor- 
gegangen angesehen werden, welche schon bei den frei- 
lebenden Vorfahren vorhanden waren (z. B. bei den 
Röhrenwürmern). 

Der Vortragende führt eine Reihe von Beispielen für 
diese Art Nahrungszufuhr bei sedentären Tieren in Wort 
und Bild vor, indem er überall die festsitzenden Formen 
mit ihren freien Verwandten vergleicht. Er nennt dann 
eine Reihe von Hülfseinrichtungen der Nahrungszufuhr, 
eitirt die Klebrigkeit der Tentakel vieler Coelenteraten 
und ihre Ausstattung mit Nesselzellen, erwähnt die Borsten 
und Haare an den Tentakeln vieler festsitzender Räder- 
tiere, die den Tentakelapparat dieser Tiere zu einem 
Gitterkäfig machen, aus dem es für ein einmal gefangenes 
Tierchen keinen Ausgang mehr gibt, als in die Mund- 
öffnung des Rotators und beleuchtet die Bedeutung des 
an den Tentakeln so häufig vorkommenden Wimper- 
kleides. Er verweilt besonders bei der in so vollkommener 
Weise ausgebildeten stattlichen Armkrone der Crinoiden, 
wo mit einem wimpernden, sensiblen Epithel ausgekleidete 
Nahrungsfurchen an den letzten Enden der Armzweige 
beginnen, sich mit den Zweigen successive vereinigen, 
bis sie als Hauptfurchen auf die Kelchdecke übertreten 
und in deren Mitte sich in den Mund öffnen. In diesen 
Furchen werden die herunterfallenden Nahrungspartikelchen 
durch das Spiel der Wimpern mundwärts befördert. Ver- 
lasser vergleicht den Apparat mit einem System von 
Bächen, Flüssen und Strömen, welches sich in ein ge- 


N ne 


meinsames Becken ergiesst und demselben die unterwegs 
abgelösten Materialien zuführt. 

Im weiteren Verlaufe seines Vortrages kommt Prof. 
Lang auf die Ansiedelungsplätze der festsitzenden Tiere 
zu sprechen. Es sind entweder feste Unterlagen (als 
solche werden vielfach festsitzende Tiere selbst wieder 
benutzt) oder es sind lebende und freibewegliche Tiere. 
Die Vorteile, welche gerade diese ,,wandelnden Ansiede- 
lungsplätze‘“ darbieten, werden beleuchtet und die be- 
kannten Fälle von Symbiose zwischen Krebsen und 
Coelenteraten erläutert. Nach einer kurzen Excursion 
über eine mutmassliche Rolle der Leuchterscheinungen 
bei festsitzenden Tieren, bespricht der Redner die Er- 
nährungsweise der merkwürdigen festsitzenden Schnecke 
Vermetus und zeigt wie bei den fesisitzenden Krebsen, 
den Rankenfüsslern, die Organe, welche ursprünglich zur 
Locomotion dienten, dadurch dass sie sich zu dicht mit 
Borsten besetzten „Rankenfüssen“ verlängerten und ihre 
Beweglichkeit beibehielten in den Dienst der Nahrungs- 
aufnahme traten, indem sie zusammen einen sich beim 
Hervortreten aus der Schale öffnenden und beim Zurück- 
treten schliessenden Korb oder ein Netz bilden, mit 
welchem die im umgebenden Meereswasser suspendirten 
kleinen Organismen oder sonstige Partikelchen gefangen 
werden. 

Endlich wird die bei festsitzenden Tieren so häufig 
auftretende Stockbildung besprochen und ihre habituelle 
Pflanzenähnlichkeit beleuchtet (Moostierchen, Seelilien, 
Seeanemonen, Blumenthiere u. s. w.) Der Vortragende 
schliesst mit den Worten des grossen Dichters der zu- 
gleich Naturkundiger war: 

Also bestimmt die Gestalt die Lebensweise der Tiere. 
Und die Weise zu Leben, sie wirkt auf alle Gestalten 
mächtig zurück.“ 


IV. 
Zweite allgemeine Sitzung, 


Mittwoch den 1. August, vormittags 8 Uhr, 
in der Steigturnhalle. 


Es werden nacheinander folgende Berichte verlesen 
und behandelt: 


A. 


b. 


Der Gletschercommission , derselbe wird genehmigt 
und verdankt. 

Der Torfmoorcommission. Der Commission wird 
ein Credit von 300 Fr. bewilligt, doch erhält das 
Centralcomite die Befugnis, denselben nötigenfalls 
auf 400 Fr. zu erhöhen. 

Der limnologischen Commission. An Stelle des 
zurücktretenden Herrn Oberforstmeister Coaz wird 
Herr Dr. Heuscher in Zürich in die Commission 
gewählt. Der verlangte Credit von 200 Fr. wird 
bewillist. 

Der Flusscommission. Dieser wird ein Credit von 
100 Fr. bewilligt. 

Der Erdbebencommission. Der verlangte Credit 
von 200 Fr. wird der Commission ebenfalls be- 
willigt. 

Der geodätischen Commission. An Stelle des ver- 
storbenen Herrn Prof. Wolf wird in die Commission 


6. 


EN 17 ae 


gewählt, Herr Dr. Riggenbach-Burckhardt 
in Basel. 
g. Der Denkschriftencommission. Derselbe wird ge- 
nehmigt und verdankt. 
Nachträglich wird noch als ordentliches Mitglied auf- 
genommen Herr Graf Eberhard v. Zeppelin auf 
Ebersberg bei Constanz. 
Auf Antrag der vorberatenden Commission wird dem 
Ansuchen der schweiz. zoolog. Gesellschaft entsprochen 
und diese als permanente Section in die Schweizerische 
Naturforschende Gesellschaft aufgenommen. 
Herr Centralpräsident Prof. F. A. Forel verliest eine 
Einladung der ‚deutschen Naturforscher und Aerzte‘ 
zu ihrer im September in Wien stattfindenden Jahres- 
versammlung und ladet die Mitglieder ein, derselben 
recht zahlreich Folge zu geben. 
Der Versammlung wird Kenntnis gegeben von einem 
schriftlich eingereichten Antrag des Herr Prof. Dr. 
Pernet in Zürich, dahingehend, die Schweizerische 
Naturforschende Gesellschaft möge beschliessen, es sei 
alle zwei Jahre mit der Jahresversammlung eine Aus- 
stellung von physicalischen, chemischen, bacteriolo- 
gischen, physiologischen und chirurgischen Instrumenten 
zu verbinden zur Förderung der Präcisionsmechanik 
in der Schweiz. Dieser Antrag kann nicht zur Ab- 
stimmung gebracht werden, da er laut Reglement 
zuerst dem Centralcomite und der vorberatenden 
Commission vorgelegen haben muss. 
Herr Prof. Raoul Pictet ersucht die Mitglieder, 
alle Instrumente und Schriften über mechanische 
Wärmetheorie zu sammeln und an Herrn Dr. Paul 
Galopin, sein Verteter an der Landesausstellung in 
Genf, einzusenden. 


CAPE) nee 


Für diese im Jahr 1896 stattfindende Ausstellung 
ist nämlich im Pavillon Pictet eine besondere Samm- 
lung vorgesehen, welche dazu bestimmt ist, darzutun, 
welch wichtiger Anteil den Arbeiten schweizerischer 
Physiker an der Entwicklung dieser Theorie zukommt. 
Herr Dr. J. Nüesch von Schaffhausen hält einen 
Vortrag über die Resultate der Ausgrabungen beim 
Schweizersbild. Der Vortragende weist zunächst darauf 
hin, dass er seit 20 Jahren an mehr als 50 ver- 
schiedenen Orten im Schaffhauser Jura nach prä- 
historischen Fundstätten gegraben und dass er eine 
actengemässe Darstellung der Entdeckung der Nieder- 
lassung am Schweizersbild in der Publication über 
die Schweizersbildfunde geben werde. Die Nieder- 
lassung sei unzweifelhaft postglacial und nicht prä- 
oder interglacial. Durch die Einschlüsse der sieben 
übereinanderliegenden Schichten werden die paläo- 
lithische-, die neolithische-, die Bronce- und die Eisen- 
zeit repräsentirt. Die Mächtigkeit aller dieser Schichten 
zusammen betrage 2,5 Meter; diejenige der Humus- 
schicht, welche auf der neolithischen Schichte aufliest, 
sei nur 40 Centimeter, daraus ergebe sich ein Alter 
von circa 25,000 Jahren für die Niederlassung, bezw. 
für das erstmalige Auftreten des Menschen am 
Schweizersbild. In paläonthologischer Hinsicht sei die 
Station dadurch sehr interessant, dass Ueberreste von 
nicht weniger als 91 verschiedenen Arten von Wirbel- 
tieren und 16 Spezies von Schnecken gefunden worden 
seien und zwar enthalte die unterste Schichte eine 
typische Tundrenfauna, die weiter oben liegenden 
Schichten eine Steppenfauna und die obersten zwei 
Schichten die Waldfauna der Pfahlbauer und der 
Jetztzeit. In der neolithischen Schicht fanden sich 


QD 


N OR 


Skeletreste von 26 menschlichen Individuen, von 14 
Erwachsenen und 12 Kindern; unter den Erwachsenen 
seien zwei verschiedene Rassen, eine grosse Rasse 
und eine Zwergrasse vertreten. — Das Schweizers- 
bild werde durch die Aufeinanderfolge der verschiedenen 
Kulturepochen, sowie durch das Vorhandensein einer 
Tundren-, Steppen- und Waldfauna, ferners durch 
das erstmalige Auffinden von Skeletresten von Pyg- 
mäen, welche wahrscheinlich die Ureinwohner Europas 
gewesen, für immer in der Urgeschichte des Menschen 
eine bleibende Stätte einnehmen. 
Herr Prof. Dr. Amsler von Schaffhausen entwickelt 
seine Theorie über das Alpenglühen. Bei klarem 
Wetter röten sich bei Sonnenuntergang die Spitzen 
der Hochalpen; nachdem sie erloschen sind, können 
sie sich bei ruhiger Luft nach einiger Zeit zum zweiten 
und öfters auch zum dritten Male röten. Man be- 
zeichnet diese Erscheinung (meist die zweite Rötung) 
als „„Alpenglühen“. Die rote Färbung ist mehrfach 
erklärt worden, nicht aber das wiederholte Auftreten 
derselben. Der Vortragende führt dieses darauf zu- 
rück, dass mit dem Sonnenstand Temperatur und 
Feuchtigkeitsgehalt und damit die brechende Kraft der 
Atmosphäre in verschiedenen Höhen sich ändern. 
Bei ruhiger Luft und klarem Himmel nimmt die 
Temperatur (und meist auch die Feuchtigkeit) der 
Luft, von der Erdoberfläche an bis zu einer gewissen 
Höhe ab, und die Brechkraft zu. Bei Sonnenunter- 
gang werden deshalb die Lichtstrahlen nach bekannten 
(resetzen nicht einen geraden Weg, sondern eine Curve 
verfolgen, deren concave Seite nach oben, gerichtet ist. 
In Folge davon werden sie die Bergspitze nicht mehr 


treffen, wo sich die Sonne in Wirklichkeit noch über 


ihrem Horizonte befindet (Ende des ersten Glühens). 


Wenn die nun eintretende Erkältung der tiefsten, nicht 
mehr von der Sonne erwärmten Luftschichten rasch 
nach der Höhe fortschreitet und die tiefsten Stellen 
der Lichtbahnen erreichen, treffen diese auf ein 
brechendes Medium, dessen Dichte und Brechkraft 
‚nach abwärts nahezu constant ist, oder abnimmt; sie 
müssen also ihren Weg ändern, und eine annähernd 
serade oder abwärts gekrümmte Bahn einschlagen. 
Es beginnt deshalb unterhalb der Bergspitze eine 
zweite Rötung (Anfang des II. Glühens), die ziemlich 
rasch in die Höhe steigt und bei tieferem Sonnen- 
stand erlöscht. 

Steigen allmälig die tiefen gelagerten warmen Luft- 
schichten in die Höhe, so kann die dadurch veranlasste 
rasche Abnahme der Brechkraft mit zunehmender 
Höhe die Bahnen der Lichtstrahlen so stark abwärts 
krümmen, dass die Bergspitzen nochmals beleuchtet 
werden (IH. Glühen). Oefter schliesst sich das zweite 
Glühen ans erste an. 

Der Vortragende stützt seine Erklärung auf be- 
kannte phvsicalische Daten, sodann auf Beobachtungen, 
die über das Alpenglühen von Prof. Rud. Wolf in 
Bern, von Pfarrer Dumermuth auf St. Beatenberg 
und von ihm selber angestellt wurden. 

Beide Vorträge werden mit grosser Aufmerksamkeit 
angehört und vom Präsidium bestens verdankt. 

In seinem Schlusswort wirft der Jahrespräsident einen 
Rückblick auf die verflossenen Tage und constatirt, 
dass der Besuch ein befriedigender gewesen sei, trotz- 
dem die deutschen Naturforscher und die Geologen 
fast gänzlich gefehlt haben. Sowohl in den allge- 
gemeinen, als auch in den Sectionssitzungen sei rührig 
gearbeitet und vieles neue gelernt worden, so dass 
sich auch diese Jahresversammlung den frühern würdig 


40. 


BEARS 


zur Seite stellen dürfe. Damit erklärt er die 77. Jahres- 

versammlung für geschlossen. 

Nachdem Herr Prof. F. A. Forel das Präsidium 

übernommen, werden von der Jahresversammlung 

auf Antrag des Herr Prof. Hagenbach-Bischoff 

von Basel folgende Anträge einstimmig und mit Accla- 

mation zum Beschluss erhoben. 

a. Die Jahresversammlung spricht ihren Dank aus 

dem Jahresvorstand, der Naturforschenden Gesellschaft 

Schaffhausen und den dem Jahresvorstand beigeordneten 

Comites. 

b. Der Jahresvorstand ist beauftragt, den cantonalen, 
städtischen und bürgerlichen Behörden ebenfalls 
den Dank der Gesellschaft auszusprechen. 


Schluss der Sitzung um 11'/» Uhr. 


NE 


Mathematisch-Physikalische Sektion. 


Sitzung Dienstag, den 31. Juli, Vormittags 8 Uhr 

in der Turnhalle zur Steig. 
Herr Direktor Dr. Gysel, Schaffhausen eröffnet die 

Verhandlungen. 

Als Präsident wird gewählt: 

Herr Prof. Dr. Hagenbach-Bischoff, Basel. 
Als Aktuar : 
Herr Prof. Dr. J. H. Graf, Bern. 


1. Herr Prof. Dr. Kleiner (Zürich): a. Ueber das thermo- 
elektromotorische Verhalten einiger neuer Metall- 
kombinationen. Es wurden Messungen ausgeführt 
über die Abhängigkeit der elektromotorischen Kraft 
verschiedener Thermoelemente von der Temperatur- 
differenz der Lötstellen und es wurden namentlich 
untersucht Kombinationen anderer Metalle mit den 
Legierungen: Constantan, Thermotan, Manganin, den 
sogenannten Widerstandsmetallen. 

Eine Uebersicht über die Kurven, durch welche 
die thermoelektromotorische Kraft als Funktion der 
Temperaturdifferenz dargestellt wurde, zeigte nun, 
dass die Kurven für Metallkombinationen, welche 


b. 


NE aie 


Constantan enthalten, alle ungefähr parallel verlaufen, 
alle eine Konvexität gegen die Abscissenaxe auf- 
weisen und dass im Speziellen die Kurve für die 
Kombination Constantan-Eisen fast geradlinig ver- 
läuft. Diese Kombination eignet sich also vorzüglich 
zu Temperaturmessungen. Dass Constantan sich in 
der thermoelektrischen Spannungsreihe neben Wis- 
muth stellt, ist wegen der Grösse der Thermokrait 
und der vorzüglichen mechanischen Eigenschaften 
des Constantans auch von praktischer Bedeutung. 
Ueber eine merkwürdige Eigenschaft eines Dielectri- 
cums. An einem Kondensator, welcher als Dielectri- 
cum Paraffin enthielt, wurde die auffallende Beob- 
achtung gemacht, dass, nachdem derselbe mit Hülfe 
eines Kondensators von grosser Kapazität geladen 
worden war, seine Isolationsfähiskeit zuerst so redu- 
zirt war, dass er kaum geladen werden konnte. 
Durch abwechselndes Laden und Entladen (20—30 
mal hintereinander) wurde der Widerstand des Die- 
lectricums immer grösser und schliesslieh wurde fast 
vollkommene Isolation erreicht, die Rückstände 
wurden sehr klein, das Dielectricum war zu einem: 
fast vollkommenen geworden. Ein ähnliches Ver- 
halten war 1883 von Hertz für Benzin beschrieben 
worden und ist in der technischen Praxis für Kabel- 
dielectrica bekannt. Bei dem untersuchten Paraffin- 


‚kondensator waren die Veränderungen des Wider- 


standes ausserordentlich gross; sie konnten inner- 
halb weniger Minuten auf das 15—20fache des 
Anfangswertes gesteigert werden. Dies Verhalten 
eines festen Dielectricums erklärt einige, bisher 
rätselhaft gebliebene Erscheinungen der dielectrischen 
Hysteresis, insbesondere die Abnahme der letztern mit 
Zunahme der wechselnden dielectrischen Polarisation. 


& 


Herr Prof. Raoul Pictet (Berlin) spricht: Sur le 
rayonnement à basses températures et les applications 
en thérapeutique. 

Herr Professor Dr. Kahlbaum (Basel) berichtet 
über seine in Gemeinschaft mit Dr. von Wirkner 
vorgenommenen Spannkraftsmessungen an Benzol- 
derivaten. Während es sich sonst als eine wenn 
auch nicht schrankenlos, so doch ziemlich allgemein 
giltige Regel erwiesen hat, dass je höher der Siede- 
punkt eines Stoffes beim gewöhnlichen Barometer- 
druck ist, um so grösser auch die Siedetemperatur- 
abnahme für die gleiche Druckabnahme sich erweisst, 
findet bei den studierten Benzolderivaten diese Regel 
durchaus keine Anwendung. So ist z. B. die Siede- 
temperatur-Abnahme für die gleiche Druckabnahme 
von 760—35 mm beim Brombenzol etwa gleich 
gross als bei der Benzoësäure, während der Siede- 


punkt dieser Stoffe um fast 100° C. differiert. Aus 


diesem Verhalten der Benzolderivate ergibt sich nun, 
wie die Beobachtungen lehren, dass die Siedekurven 
eines grösseren Teiles der beobachteten Stoffe sich 
kreuzen, so dass nach der Höhe der Siedepunkte 
geordnet sich bei den Drucken 760 und 85 mm 
folgendes Bild ergibt: 

Sdp. bei 760 mm: Aethyalkohol 78° C., Benzol 
80,3° C, Brombenzol 155,5° C., Benzaldehyd 
18,32 4,4. Phenoly’ 181,497 Anilin? 183,9 C., 
Benzonitril 190,6° C., Benzylalkohol 205,0° C., Nitro- 
benzol 208,3° C., Benzoësäure 249,0° C. — 

Sdp. bei 33 mm: Benzol 4,4° C., Aethylalkohol 
15,5° C., Brombenzol 63,3° C., Benzaldehyd 85,6° C., 
Anilin 92,8° C., Benzonitril 94,2° C., Phenol 95,8° C., 
Nitrobenzol 110,4° C., Benzylalkohol 115,4 C. 
Benzoösäure 157,6° C. — 


H> 


Bei noch niederern Drucken kreuzt sich auch noch 
die Siedekurve des Benzonitrils und Anilins. — 

Bekannt war das Kreuzen zweier Siedekurven 
ausser bei höheren Drucken für einige andere Stoffe 
schon am Benzol und Aethylalkohol, ohne dass man 


jedoch wegen der geringen chemischen Verwandt- 


schaft auf diese Tatsache besonderen Wert gelest 
hatte. Die angeführten Zahlen zeigen, dass das 
Durchschneiden der Siedekurven innerhalb einer 
Atmosphäre Druck zum mindesten bei gewissen 
Stoffsruppen keineswegs zu den Seltenheiten ge- 
hört; durchkreuzen sich doch von den neun unter- 
suchten Benzolderivaten fünf Siedekurven, die des 
Phenol, Anilin, Benzonitri], Nitrobenzol und Benzyl- 
alkohol. Dazu wird die des Benzonitrils sowohl 
von der des Anilins als des Phenols durchschnitten. 

Der Vortragende weist darauf hin, von welcher 
Bedeutung diese Beobachtungen für die Gesammtlehre 
von Regelmässigkeiten und Gesetzmässigkeiten der 
Siedepunkte überhaupt sind. 

Wie weit diese Beobachtungen die Ansicht des 
Herrn Ph. A. Guye bestätigen werden, dass nur 
Siedekurven von Stoffen mit Polymolekeln sich durch- 
schneiden sollen, bleibt abzuwarten : Ramsay s Be- 
stimmungen der Molekulargrösse des flüssigen Phenols 
würden allerdings für diese Ansicht sprechen. 

An der Diskussion beteiligen sich die Herren 


IR. Pictet, de Kowalski und der Vortragende. 


Herr Dr. Alfred Amsler (Schaffhausen) berichtet 
über den Rotations-Geschwindigkeitsmesser von J. 
Amsler-Laffon & Sohn, Schaffhausen: Eine Kugel 
K ruht zwischen den Scheiben A, B, C auf der 
Scheibe D. Letztere wird von einem Rähmchen 
setragen, das um eine durch den Kugelmittelpunkt 


MTA DET A 


gerichtete Vertikalaxe schwingen kann. Die Axe der 
Scheibe A wird von der Welle angetrieben, deren 
Rotationsgeschwindigkeit man messen will; die Axe 
der Scheibe B wird von derjenigen von A durch 
Friktion angetrieben und durch eine Chronometer- 
hemmung (schwingende Plattfeder) in genau con- 
stanter Umdrehungsgeschwindigkeit erhalten. Die 
Scheibe C drückt unter der Wirkung einer Feder 
die Kugel gegen die Scheiben A und B. 

A und B versetzen durch Reibung die Kugel in 
Drehung um eine horizontale Axe. Die Lage der 
momentanen Drehaxe der Kugel hängt vom Ver- 


hältniss der Umfangsgeschwindigkeiten der Scheiben 
A und B ab. Die Scheibe D wird durch Reibung 
von der Kugel stets in die Aequatorialebene ge- 
trieben; ein am Rähmchen der Scheibe D ange- 
brachter Zeiger, der vor einer Scala spielt, gibt 
mithin stets die Lage der Aequatorialebene resp. 
der momentanen Drehaxe an. Da diese von der 
relativen Geschwindigkeit der Scheiben A und B 
abhängt und letztere wiederum von der als bekannt 
vorausgesetzten Schwingungszahl der Feder der 
Chronometerhemmung, so gibt die Zeigerstellung 
auch die absolute Drehungsgeschwindigkeit der 


æi 


Zar Ne ane ut 


Scheibe A, also’ auch die zu messende Rotations- 
geschwindigkeit der Welle an. 

Die Rolle D folgt einer Veränderung der Lage 
der Aequatorialebene der Kugel nicht momentan, 
sondern nähert sich ihr nur asymptotisch, aber so rasch, 
dass die Einstellung in Praxi einer genauen instan- 
tanen Einstellung gleichkommt. Die asymplotische 
Annäherung hat den grossen Vorteil gegenüber Tacho- 
metern, bei welchen die Gentrifugalkraft verwertet wird, 
dass der Zeiger die richtige Stellung nie überschreitet. 
M. le prof. Dr. F. A. Forel (Morges) décrit le 


 phénomène de réfractions optiques visible sur la nappe 


des lacs dans l’apres-midi des jours de printemps 
si connu sous le nom de Fata-Morgana. 
Herr Prof. Dr. Soret (Genf) weist Glasscheiben 
von Herrn Ch. Margot (Genf) vor und spricht 
„sur l’adhérence de VAluminimum pour le verre‘. 
An der Diskussion beteiligt sich Herr Kahlbaum. 
Herr F. Cornu (Basel) spricht über die Bewegung 
der Sonnenprotuberanzen. Der Vortragende weist 
eine kompendiöse Spectroskopeinrichtung vor (nach 
eisenen Angaben durch die optische Anstalt E. 
Suter in Basel konstruirt) mit welcher, ohne Ver- 
wendung eines Teleskops, aber mit Hülfe eines Helio- 
stats und einer Objektivlinse, ein durch letztere 
erzeugtes Bild der Sonne, bei radial oder tangential 
zum Rande desselben beliebig gestellter Spalte des 
Spektrokops, der Sonnenrand in seinem ganzen Um- 
fange leicht untersucht und die Chromosphäre sowie 
die darauf befindlichen Protuberanzen bequem be- 
obachtet werden können. 

Eine Anzahl mit Hülfe dieser Einrichtung ge- 
machter Zeichnungen vom Sonnenrande und von 
einzelnen Protuberanzen werden vorgewiesen. 


Liv MEET eni 


An diese Erläuterungen knüpft der Vortragende 
einige Betrachtungen an über die chemische Beschaffen- 
heit der Sonne. Es scheint ihm undenkbar, dass 
die Metalloide nicht ebensogut einen Bestandteil der 
Sonne wie unserer Erde ausmachen und er spricht 
die Ansicht aus, dass das Fehlen der, den Metal- 
loiden eigentümlichen Emissions- bezw. Absorbtions- 
linien im Spectrum der Sonne sich dadurch erklären 
lasse, dass in Folge der durch die hohe Temperatur 
sesteigerten Affinitäten, die Metalloide auf der Sonne 
und in der bis zur äussersten Grenze in glühendem 
Zustand befindlichen Atmosphäre derselben nicht 
frei sondern chemisch gebunden, an  electro- 
positive Elemente, wie Wasserstoff, Erdalkali- und 
andere Metalle sich befinden und dass bei deren 
Aufsuchung durch’s Spektroskop dem Beobachter 
die gleichen Schwierigkeiten entgegentreten wie z.B. 
bei der Spektralanalyse einer glühenden gasförmigen 
Haloidverbindung eines Metalls, wobei bekanntlich 
nur die Spektrallinien des letzteren sichtbar sind und 
diejenigen des damit verbundenen elektronegativen 
Elementes nicht zum Vorschein kommen. 

An der Diskussion beteilist sich Herr Prof. R. 
Pietet. 

Um 12 Uhr wird die Sitzung für 2 Stunden unter- 
brochen. 


Herr Prof.. Dr. \H. F. Weber: (Zürich) . spricht 
„Ueber Strahlung“. An der Diskussion nehmen Herr 
Dr. Guillaume und der Vortragende teil. 

Herr Prof. Dr. G. Huber (Bern) macht eine Mit- 
teilung über die Photographie der Strahlen kleinster 
Wellenlänge, ausgeführt von V. Schumann in 


) 


Egg i 


Leipzig, nach seinen Berichten an die Wiener Aka- 
demie vom Jahre 1893 und aus persönlichen Mit- 
teilungen. 

Durch Anwendung eines evacuirten Spektralappa- 
rates, von eigens präparirten photographischen Platten 
mit reinem Silberhaloidüberzug und durch Anwen- 
dung von farblosem Flussspath, statt Quarz, für den 
optischen Teil seines Apparates, gelang es Schumann, 
das ultraviolette Spektrum über die bis zum Jahre 
1890 als äusserste bekannte Aluminium-Doppellinie 
No. 32 (À = 186 und 185, 2 « uw) hinaus um eine 
Strecke zu verlängern, die etwa 2'/ mal so lang 
ist, als die Strecke zwischen den Linien Hg bis 
Al. 32. Am weitesten lässt sich das ultraviolette 
Spektrum des Wasserstoffs verfolgen; dasselbe 
schliesst mit einer Linie ab, deren Wellenlänge von 
Schumann auf 100 « « geschätzt wird. Die Unter- 
suchungen sind noch nicht beendet. 

Her Prof. Dr. de Kowalski (Freiburg i/Ue. teilt 
seine Beobachtungen mit über Zerstreuung der Elektri- 
zität durch Kathodenstrahlen. 

Herr Direktor Billwiller (Zürich) spricht über 
die Entstehung der Talwinde. Er weist zunächst 
darauf hin, dass der tägliche Gang des Luftdruckes 
sich auf die Kombination einer einmaligen und einer 
doppelten täglichen Oscillation zurückführen lässt 


‚und zeigt nun, dass die Amplitude der Phasenzeit 


der einmaligen täglichen Schwankung in hohem 
Grade von den Terrainverhältnissen beeinflusst wird. 
Aus den von ihm im Sommer 1893 im Oberengadin 
zu Maloja und zu Bevers (22 Kilometer talabwärts) 
durch Aufstellung zweier continuirlich registrirender 
Richard’scher Barographen erhaltenen Beobachtungs- 
reihen und ihrer Berechnung nach der für solche 


Bn, Cri 


Untersuchungen sehr empfehlenswerten Bessel’schen 
Formel ergibt sich für die einmalige tägliche Luft- 
druckschwankung eine merklich verschiedene Ampli- 
tude auf beiden Stationen, die in vollkommen ge- 
nügender Weise den bekannten Oberengadiner Tal- 
wind während der warmen Jahreszeit erklärt. Die 
bez, Untersuchung wird im Jahrgang 1893 der 
„Annalen der schweiz. metereolog. Centralanstalt“ 
ausführlich publiziert. 


Herr Dr. J. Gysel (Schaffhausen): Zur Konstruk- 
tion des Schwerpunktes einer ebenen Vielecksfläche. 
Der Vortragende erörtert zwei Methoden, um für 
eine homogene, ebene Vielecksfläche AıA2... An die- 
jenigen Punkte M, M’e,.... Mn zu finden — und 
zwar nur mit Hülfe von Lineal und Winkeldreieck 
— welche den Seitenmitten Mi, Ms,....Mn so ent- 
sprechen, dass sich die Verbindungsgeraden Mi M, 
Ma M’2,.... Mn Mn zugehöriger Punkte im Schwer- 
punkte S der Fläche schneiden und gegenseitig im 
Verhältniss 1:2 teilen. 


Beide Methoden vereinigt, führen zu einer Kon- 
struktion, die vor den bisher üblichen den Vorzug 
bedeutend grösserer Einfachheit besitzt, insbesondere 
bei Vielecken, deren Seitenzahl 5 übersteigt. 


Herr Prof. Hagenbach-Bischoff gibt zum 
Schluss einen ganz vorläufigen kurzen Bericht über 
noch nicht abgeschlossene Versuche, welche er 
über elektrische Entladungen von Leydner Flaschen 
und deren Induktionswirkungen angestellt hat, und 
die bis jetzt zu interessanten Erscheinungen haupt- 
sächlieh in Betreff der Quantitäten der bewegten 
Klektrizität sowie der Grösse der überwundenen 
Funkenstrecken geführt haben. An der Diskussion 


14. 


re 


beteiligen sich die Herren R. Pictet, F. Weber, 
E. Sarasin und der Vortragende, 
Herr Dr. Schumacher-Kopp (Luzern) demon- 
striert die Schwerentzündlichkert verschiedener Dy- 
namite durch folgendes Experiment mit Nitroglycerin, 
das sich zu instruktiven Vorlesungs-Versuchen eignet. 
Wird Nitroglycerin auf rotglühende Metallplatten 
gegossen, so explodirt es nicht, sondern verbrennt, 
wahrscheinlich infolge des sich bildenden sphäroidalen 
Zustandes, ruhig ab. In einer Tropf-Pipette, welche 
durch einen Kautschukschlauch ein leichtes Regu- 
lieren der ausfliessenden Tropfen gestattet, wird 
Nitroglycerin aufgesogen. Man macht die Pipette 
so, dass das Gewicht eines Tropfens Nitroglycerin 
5 mgr. beträgt. Nun wird eine Kupferscheibe rot- 
slühend gemacht. das aufgetropfte Nitroglycerin 
brennt ruhig ab; der Brenner wird weggenommen 
und in kurzen Intervallen mit dem Auftropfen fort- 
gefahren. Je kälter die Platte wird, desto rascher 
folgen sich Kleine Explosionen und bei ca. 185° er- 
reichen dieselben die grösste Intensität, so dass die 
Kupferscheibe eingebogen wird. Als Kupferscheiben 
dienen sehr gut die kleinen Rondellen, mit denen 
die Hülsen der Vetterlimunition hergestellt werden. 


Schluss der Sitzung um 4 Uhr Abends. 


Sektion für Geologie und Mineralogie. 


Sitzung am 31. Juli 1894 im Steigschulhause. 


Präsident: Herr Prof. Dr. F, Lang von Solothurn. 
Sekretär: Herr Prof. Dr. F. Mühlbers. 


1. 


Le) 


Gemäss früherem Beschluss ist die sonst gleichzeitig 
mit der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft 
tagende Jahresversammlung der Schweizerischen Geo- 
logischen (Gesellschaft auf den Zeitpunkt der Ver- 
sammlung des internationalen Geologen-Kongresses 
in Zürich verschoben worden. Gleichwohl haben 
sich einige Herren zur Konstituirung der Geologischen 
Sektion zusammengefunden. 

Herr Prof. Dr. Fr. Lang referirt über die neue 
geologische Uebersichtskarte der Schweiz im Maass- 
stab von 1 : 500000. 

Nachdem die grosse geologische Karte in 21 Blättern 
des Dufouratlas nebst den vier Eckblättern erschienen 
war, machte sich das Bedürfniss geltend nach einer 
Exkursionskarte in kleinerem Maasstabe und die 
schweizerische geologische Kommission hat bereits 
Vorarbeiten eingeleitet, um die Karte im Maassstabe 
von 1:250000, welche in vier Blättern erschienen 
ist, geologisch zu illumiriren. Bei genauerer Prüfung 
dieses Pensum’s stellte sich jedoch heraus, dass 
zwischen den einzelnen geologisch kolorirten Blättern 
der Dufourkarte noch bedeutende Differenzen in der 


Da ol u 


Auffassung der Formationen vorhanden sind, welche 
vorerst durch ein eingehendes Studium der strati- 
graphischen Verhältnisse ausgeglichen werden müssen 
und die Lösung dieses Problems dürfte noch geraume 
Zeit in Anspruch nehmen. 


Um den Teilnehmern am internationalen Geologen- 
kongress eine geologische Uebersichtskarte der Schweiz 
in die Hand zu geben. welche ihnen als Führer auf 
den Exkursionen dienen kann, wurden von der geo- 
logischen Kommission die Professoren A Heim und 
C. Schmidt beauftragt eine solche Karte geologisch 
zu bearbeiten und dazu die Reise-Reliefkarte von 
Leuzinger im Maassstab von 1 : 500000 als Grund- 
lage zu nehmen. Gestützt auf das Material, welches 
in den Beiträgen zur geologischen Karte der Schweiz 
niedergelegt ist und unter ‘Mitwirkung der Geologen 
Rene vier MRollier Muse on Schamdr 
Mühlberg, Gutzwiller, Penck etc. wurde diese 
geologische Exkursionskarte auf den Zeitpunkt des 
internationalen Geologenkongresses fertiggestelit. Kin 
Probeabdruck dieser Karte wird von dem Referenten 
vorgewiesen. 


Diese Karte gewährt ein übersichtliches Bild der 
geologischen Formationen, welche das vielgestaltige 
Relief des schweizerischen Gebirgslandes durchziehen 
und in Uebereinstimmung mit der herrschenden 
Hebungsrichtung der Schichten in den Alpen und 
dem Jura trägt sie einen Beleuchtungston der Ge- 
birge in der Richtung von Südost. Die angewendeten 
Farben sind rein und durchsichtig und erzeugen einen 
wohltuenden Gesammteindruck. Die verschiedenen 
geologischen Horizonte, welche durch 17 Farbplatten 
und 3 Farbzeichenplatten hergestellt wurden. heben 


SME) O 


sich trotz dem kleinen Maassstabe scharf von ein- 
ander ab. 

Durch die Bemühungen der Autoren repräsentirt 
diese geologische Karte den neuesten Standpunkt 
geologischer Forschung im Schweizerlande. Sie wird 
den internationalen Exkursionisten treffliche Dienste 
leisten, aber auch den schweizerischen Fachgenossen 
erwünschte Anhaltspunkte bieten, durch gewissen- 
hafte Detailforschung Verbesserungen an derselben 
vorzunehmen, welche dann für die später zu er- 
stellende Karte in 1 : 250000 ihre gehörige Ver- 
wertung finden werden. Herr Prof. Dr. C. Schmidt 
hat zu dieser geologischen Uebersichtskarte einen 
instruktiven Kommentar bearbeitet, der in der Ver- 
lagshandlung von Schmid, Francke & Cie. in 
bern erscheinen wird. 


Botanische Section. 


Präsident: Herr Dr. Stitzenberger, Konstanz. 
Secretär: Herr Prof. Dr. Ed. Fischer, Bern. 


Herr Prof. Meister (Schaffhausen) teilt mit, dass 
er, einer Anregung des Herrn 0. Appel in Sonneberg 
Folge gebend, durch seine Schüler ca. 50 für Schaff- 
hausen characteristische Pflanzenarten sammeln und 
einlegen liess. Er besorgte die Bestimmung des bei- 
gebrachten Materiales und Herr Appel übernahm 
die Revision desselben. So kamen 25 kleine Her- 
barien zu Stande, welche den Mitgliedern der botani- 
schen Section angeboten und später zugeschickt 
werden. 

Monsieur A. de Jaczewski (Montreux) présente 
une comunication sur l’Oidium Tuckeri. 

Les périthèces de ce champignon ont été retrouvés 
pour la première fois en Europe par M. Goudere 
en France dans le departement de l’Ardeche en 1892, 
Ils ont été constatés depuis en très grand nombre 
en 1893 dans différents départements par Viala, 
Ravaz et Boyer. Les échantillons examinés ont 
montré les caractères suivants: Périthèces globu- 
leux de 90—100 « de diamètre épars sur un mycelium 
floconneux conidifère, et munis d’appendices cuti- 
nisés à la base, de 300 sur 6—7 « hyalins et re- 
courbés en spirale au sommet. Asques au nombre 


SR © SRD 


de 4 le plus souvent, ovoides subglobuleux, briève- 
ment pédicellés, de 55 sur 45 « portant 6 spores 
ellipsoides hyalines de 16—20 sur 10—12 u. Les 
appendices recourbés en spirale au sommet, obligent 
de considérer le champignon comme un Uncinula. 
La cutinisation de ces mêmes appendices indique 
qu’on est en presence de l’Uncinula Ampelopsidis Peck, 
qui diffère précisément par ce caractère de l’Uncinula 
spiralis B. et C. Mais comme on trouve sur les mêmes 
feuilles des périthèces: à appendices plus ou moins 
cutinisés et d'autres à appendices complètement hya- 
lins, on est autorisé à conclure de la synonymie de 
l’Uncinula Ampelopsidis et de l’Uncinula spiralis, ce 
qui confirme l’opinion déjà émise autrefois par Viala 
de l'identité de l'Oidium Tuckeri avec l’Uneinula 
spiralis. 

Les conidies de ce champignon sont à tort 
signalées par certains auteurs comme ayant seule- 
ment 8 sur 5 w Toutes les mesures donnent 30 
sur 12 w. 

Here Prof. G. Schröter (Zürich) spricht über die 
Ausstreuung der Früchte der kleistogamen Blüten 
von Diplachne serotina Link. Die kleistogamen 
Blüten dieser Art sind zwischen Halm und Scheide 
fest eingeklemmt ; der Halm bleibt nach der Frucht- 
reife noch lange (bis ins nächste Frühjahr) aufrecht; 
die Spreiten fallen ab, die Blattscheiden bleiben, sie 
sind anfänglich fest geschlossen, öffnen sich aber 
beim Austrocknen wie die Klappen einer Frucht und 
stehen vom Halme ab, so dass die Früchte ausfallen 
können. Die Ausstreuung der Früchte wird noch. 
(dadurch erleichtert, dass der fruchttragende Rispen- 
ast sich seinerseits aus der Scheide herausbiegt, am 
Halm vorbei, in entgegengesetzter Richtung wie die 


sich abbiegende Scheide. Bei Befeuchtung legen sich 
die Scheiden wieder an den Halm an und schliessen 
sich. Diese durch den Wechsel der Feuchtigkeit 
bedingte Bewegung der Blattscheiden ist, soviel dem 
Vortragenden bekannt, sonst nirgends beobachtet 
und steht ohne Zweifel im Zusammenhang mit dem 
Vorhandensein der kleistogamen Früchte. 

Derselbe spricht über Honigblüten bei Leontopodium 
alpinum. Bisher waren vom Edelweiss nur zweierlei 
Blütenformen bekannt: Männliche Blüten mit narben- 
losem Griffel, der nur noch als Fegebürste figurirt 
und weibliche Blüten mit abortirtem Androeceum. 
Vortragender fand an einem aus dem Versuchsfeld 
der schweizerischen Samencontrolstation in Zürich 
cultivirten Stock eine dritte Blütenform: Honigblüten, 
den männlichen Blüten ähnlich und aus diesen durch 
Verkümmerung der Staubgefässe hervorgegangen. Es 
fanden sich alle Uebergänge von normalen männlichen 
Blüten zu reinen Honigblüten, welche nur noch einen 
rudimentàren Griffel mit ganz kurzen Fegehaaren 
und gar keine Staubgefässe mehr besassen. Zu den 
drei schon von Kerner angeführten Formen des Edel- 
weiss, die sich durch die Verteilung der männlichen 
und weiblichen Blüten auf Mittel- und Randköpfchen 
unterscheiden, kommen durch das Auftreten der 
Honigblüten noch weitere; ihre Beziehungen zu den 


‘obigen müssen durch weitere Untersuchungen ermittelt 


werden. 

Derselbe macht eine Demonstration über den Poly- 
morphismus des Blattes von Castanea vesca. GC. v. 
Ettinghausen hat im Jahr 1892 auf die ausser- 
ordentliche Vielgestaltigkeit der Blätter der essbaren 
Kastanie hingewiesen und dieselbe durch zahlreiche 
Abbildungen illustrirt. Vortragender hat durch die 


N E 


Güte von Prof. Mariani aus Kastanienwäldern bei 
Locarno eine Serie möglichst differenter Kastanien- 
blätter erhalten, welche die von Ettinghausen 
‚aufgestellte Reihe noch erheblich erweitert; er hebt 
die Bedeutung solcher Blattserien einer Spezies für 
die Kenntnis der lebenden Art und namentlich für 
die Bestimmung fossiler Blattreste hervor. 

Derselbe weist Exemplare von Lathraca squamaria 
mit deutlich erhaltenen Haustorien auf den Wurzeln 
eines Apfelbaumes vor. Dieses Vorkommen wurde bei 
Oberrieden am Zürichsee beobachtet, ebendaselbst 
tritt L. squam. auch als Schädling der Reben auf 
(als sog. „böse Blume“). 

Derselbe demonstrirt Spiritusmaterial von Stamm- 
stücken einer Cecropia spec., dem botan. Museum 
des Polytechnicums von Dr. Göldi geschenkt. 
Monsieur V. Fayod (Paris) demontre a l’appui de 
ses precedentes expériences avec d’autres plantes, 
des coupes microscopiques de racines de U’ Himanto- 
phyllum loreum, qui ont vegété de 1 à 3 jours dans 
un limon composé d’indigo très finement pulvérisé 
et d’eau. La matière colorée, insoluble, se retrouve en 
quantité souvent même considérable dans l’intérieur 
du protoplasme de poils radiculaires intacts, et même 
en de certains points jusque dans les cellules du Ve- 
lamen de la huitième assise interne. Il en conclut que 
les parois cellulaires sort poreuses, non seulement 
pour des liquides, mais aussi pour des particules 
solides et qu'il n’est pas prouvé que la plante ne puise 
dans le sol que des aliments liquides ou gazeux. 
La forme fibrillaire que revêt souvent la poudre d’indigo 
dans le protoplasme, et surtout les autoimprégnations 
des cellules de Liliacées (on plonge des tronçons d’or- 
ganes pendant !/ à 3 minutes dans de la gélatine 


ENI N 


noircie au Ni S. et a 2!/2°/o; température environ 
38 à 40°) démontrent que ce dernier est un tissu 
réticulé, composé de fibrilles évidées, spiralées à 
l’état de contraction ainsi qu'il l’a prétendu antérieure- 
ment en opposition à Mr. Butschli — Les 
spirofibrilles se montrent très souvent enroulées 
autour de fibres axes, soit autour de leurs sem- 
blables et constituent des spirospartes. — M. Fayod 
regarde l'injection automatique de la fibrille. ainsi 
que la contraction subséquente de celle-ci et qui se 
produit après injection abondante, comme un phéno- 
mène de capillarité qui provoque une augmentation 
considérable de la lumière de la fibrille spiralée, qui 
par consequent doit se raccourcir. Ce phénomène, 
ajoute a la nature colloidale du protoplasme, suffirait 
selon lui à expliquer complètement l’irritabilité et la 
contractilité de celui-ci. 

Herr„.Dr. Fr Davel (Zürich), spricht über) eme 
bBlattfleckenkrankheit des Kaffeebaumes, welche in 
den letzten Jahren in Costa-Rica viel Schaden an- 
gerichtet, und weist von Herrn A. Tonduz über- 
sandtes Materiai vor. Die Blattflecken werden von 
einem Pilz hervorgerufen, der von Cooke als Stil 
bum flavidum beschrieben und als Conidienform der 
Sphaerella coffeicola betrachtet worden ist. Er kann 
aber nach seinem ganzen Aufbau unmöglich ein 


‚ Stilbum sein; vielmehr passt auf ihn genau die 


Diagnose von Physalacria stiboidea (Cooke) Sacc., 
eines Basidiomyceten, der zwar zu den Clavarieen 
gestellt wird, aber, wie Vortragender zeigt, der hohen 
Differenzirung wegen (Stiel, Köpfchen, Volva, Schleier) 
nicht gut dahin passt und seiner Verwandtschaft 
nach zweifelhaft bleibt, bis die Entwicklungsgeschichte 
besser bekannt ist. 


EN mg) ea 


10. Derselbe lest grosse, aus Mexiko stammende Frucht- 


ju 


körper von Gantieria graveolens Vit. vor, an welchen 
deutlich Reste einer geschlossenen Rindenschicht zu 
erkennen sind, die vermutlich an jüngern Zuständen 
den ganzen Fruchtkòrper bedeckt. 

Herr Prof. Ed. Fischer (Bern) referirt über Nawa- 
schin’s Untersuchung der Sclerotinia Ledi n. sp., 
die in allen Punkten grösste Analogie mit Scl. Rhodo- 
dendri Ed. Fischer zeigt, deren Entwicklung Vor- 
tragender im letzten Jahre vorgelegt hatte. 

Herr Dr. E. Stitzenberger (Konstanz) macht 
eine mit Vorweisungen verbundene Mitteilung über 
die Zyphellen und verwandte Bildungen in der 
Gruppe der Grübchenflechten (Stictei). Nachdem er 
die Namen vorgeführt, mit welchen sie von Haller, 
Schreber u. s. w. bis Acharius, welcher den 
Namen ,Zyphellen‘ in die Lichenologie einführte, 
belest wurden, gibt er eine morphologische und 
anatomische Erläuterung über die ächten Zyphellen 
und die Pseudozyphellen und beleuchtet die Ver- 
wendung, welche sie in der beschreibenden Flechten- 
kunde gefunden haben. Als Gewebslücken in der 
Rindenschicht der Unterseite einer sehr grossen An- 
zahl von Grübchenflechten können und müssen ihnen 
die weissen Flecken an der Unterseite der von Ny- 
lander zu Lobaria und Lobarina gerechneten Sticta- 
Arten an die Seite gestellt werden, welche Flecken 
nach Andeutungen von Schwendener und nach 
den Untersuchungen des Vortragenden sich ebenfalls 
als Entblössungen der Markschicht entpuppt haben- 
Verwendet man, wie es ja so nahe liegt, diesen der 
Zyphellenbildung eng verwandten Fall ebenfalls in 
der Systematik, so wird künftig das Schema bei 
Einteilung der Stictei — abgesehen von der Unter- 


D A 


scheidung der letztern nach Massgabe der Gonidien- 
beschaffenheit — sich in folgender Weise gestalten: 
I. Rindenschichte der Unterseite mit Gewebslücken (Sticta 


und Stictina). 
A. Gewebslücken nahezu regelmässig umschrieben, 


kreisrund. 
a. Aechte Zyphellen. 
b. Pseudozyphellen (weiss oder gelb). 
B. Gewebslücken in Gestalt grösserer unregelmässiger 
Flecken (Lobaria und Lobarina). 
Il. Rindenschichte der Untenseite ohne Gewebslücken 


(Ricasolia). 


Schweizerische Botanische Gesellschaft. 


I. Personalbestand am 1. Aug. 1894. 
Vorstand: 
Herr Dr. Hermann Christ in Basel, Präsident. 
Professor Dr. C. Schröter in Zürich, Viceprisideni. 
Professor Dr. Ed. Fischer in Bern, Secretär. 
Professor Dr. R. Chodat in Genf. 
Professor F. O. Wolf in Sitten. 


Pal) 


Kassier: 
Herr Apotheker B. Studer-Steinhäuslin in Bern. 
Bibliothekar: 
Herr Dr. F. v. Tavel in Zürich. 
Redactionscommission : 


Herr M. Micheli in Genf. 
Professor Dr. C. Schröter in Zürich. 
Professor Dr. Ed. Fischer in Bern. 


Mitglieder : 
Zahl der Ehrenmitglieder 3. 


der ordentlichen Mitglieder 115. 


775) 


Il. Aus dem Bericht über die Tätigkeit des Vorstandes 
im Jahre 1895/94. 


Eines der Haupttractanden des verflossenen Jahres 
bildeten die Vorbereitungen zum Empfang der Société 
botanique de France in Genf, eine Arbeit die allerdings 


a Re 


weniger dem Vorstande der Schweizerischen Botanischen 
Gesellschaft als vielmehr dem Genferischen Organisations 
comite unter dem Vorsitz von Prof. Chodat zufiel. — 
Die Studien betreffend die Vorarbeiten für die Flora der 
Schweiz sind seit dem letzten Jahre um wenig weiter- 
sediehen. Es wurden mit der Denkschriftencommission 
der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft Unter- 
handlungen angeknüpft, die aber noch zu keinem be- 
stimmten abschliessenden Resultate geführt haben. — 
Durch Vermittlung des Centralcomite der Schweizerischen 
Naturforschenden Gesellschaft wurde der hohe Bundesrat 
von der Existenz der Schweizerischen Botanischen Gesell- 
schaft in Kenntnis gesetzt. Das eidgen. Departement des 
Innern hat von dieser Mitteilung Kenntnis genommen und 
zugesagt. vorkommenden Falls, z B. bei der Wahl von 
Delegirten für internationale Congresse die Vorschläge 
der Botanischen (Gesellschaft einzuholen. — Seit der letzten 
Jahresversammlung sind keine neuen Mitglieder beigetreten, 
dagegen. haben sechs Austritte stattgefunden und der Tod 
hat der Gesellschaft ihren Bibliothekar Herr Prof. 4. 
Jäggi entrissen. 


Il. Protecoll der V. ordentlichen Versammlung, 


Dienstag, den 31. Juli 1894, Vormittags 9 Uhr im Schul- 
hause auf der Steig, in Schaffhausen. 


Vorsitzender: Herr Prof, C. Schröter. 
Secretär : Herrorr Bor Kirsicher 
Anwesend 9 Mitglieder. 


1. Der Vorsitzende eröffnet die Sitzung mit einigen 
Worten des Nachrufes an Prof. J. Jäggi. 

2. Der Jahresbericht über die Tätigkeit des Vorstandes 
wird verlesen und genehmigt. 


SB TR m 


3. Der Vicepräsident richtet an die Anwesenden die 
Einladung, sich an der am 5. und 6. August in Genf 
stattfindenden gemeinschaftlichen Versammlung der 
Société botanique de France und der Schweizerischen 
Botanischen Gesellschaft, sowie an der sich hernach 
anschliessenden botanischen Excursion ins Wallis zu 
beteiligen. — Er beglückwünscht ferner die Herren 
Amann und Jaczewski, deren Arbeiten über 
die schweizerischen Moose und Pyrenomyceten mit 
dem Schläflipreis bedacht worden sind. 

4. An Stelle des verstorbenen Herrn Prof. J. Jäggi wird 
zum Bibliothekar der Schweizerischen Botanischen 
Gesellschaft gewählt Herr Dr. F. v. Tavel in 
Zürich. 

5, Der Antrag der Zürcherischen Botanischen Gesellschaft, 
es seien in $ 10 al. c. die Worte ‚Die letzteren 
tragen die Kosten für dieselben in der zur Ver- 
teilung an die Mitglieder der Schweizerischen Bo- 
tanischen Gesellschaft erforderlichen Anzahl“ zu 
streichen, wird aus finanziellen Gründen abgewiesen. 


Der Vicepräsident: Der Secretär: 
C. Schröter. Ed. Fischer. 


6 


Section de Zoologie et de Médecine. 
Mardi 31 Juillet 1894. 


Présidence de M. le Dr. de Mandach, senior. 
Secrétaires: M. Dr. Bérane ck, Neuchàtel 
et Dr. Vogt, Jena, 


1. Monsieur le Prof. Herzen (Lausanne): Sur la survie 


après double section du nerf vague. Cette opération est 
considérée comme infailliblement mortelle à bref délai. 
Les causes de mort sont au nombre de trois: 1°la 
paralysie vasomotrice des poumons; 2° la paralysie 
de l’oesophage thoracique ; 3° la paralysie de la glotte. 
Cette dernière n’est pas dangereuse par elle-möme, 
mais elle le devient à cause de celle de l’oesophage, qui 
a pour conséquence de fréquentes régurgitations, 
pendant lesquelles des particules alimentaires peuvent 
pénétrer dans les voies respiratoires; ces particules 
provoquent alors une broncho-pneumonie xénogénique 
grâce à l'état de congestion neuroparalytique des 
poumons. 


. M. Herzen a réussi a conserver en vie, beaucoup plus 


longtemps qu’on n'avait pu le faire jusqu’à présent, 
des chiens auxquels il a coupé le 2°me vague plusieurs 
semaines après la section du 1” afin de ne pas 
produire d’emblée une forte congestion des poumons 
et qu'il a nourris pendant quelque temps après la 
seconde opération, exclusivement par une fistule sto- 
macale, établie ad hoc, afın d’éviter les régurgitations. 


CIO VA eni 


(Le mémoire paraîtra in extenso dans les Archives 
des Sciences Physiques et Naturelles de Genève.) 

In der Discussion über den Vortrag des Herrn 
Prof. Herzen ergreift Prof. Forel (Zürich) das 
Wort: Ein weiteres Funktionieren und Erhalten- 
bleiben des peripheren Nervenstückes findet nach 
Guddens und meinen Experimenten entgegen 
Schiffs Ansicht nicht statt. Dagegen findet — 
wie Ranvier es zuerst beschrieben — eine Regene- 
ration vom centralen Stumpf aus statt, Bei durch- 
schnittenen Nerven schlüpfen, wenn ihre Enden wieder 
vereinigt werden, die sprossenden centralen Enden 
der Achsencylinder direct in dieSchwannschen Scheiden 
des peripheren Stumpfes und würden im vorliegenden 
Falle auch der Krümmung des Recurrens folgen. 

Ich stimme mit Prof. Herzen darin überein, 
dass der Vagus wesentlich ein centrifugaler Nerv ist. 
Mich hat die Tatsache der Atrophie aller Zellen des 
Hauptkerns nach Durchschneidung des betreffenden 
Nerven zu dieser Ansicht geführt. Ich halte sie 
Kölliker gegenüber aufrecht. Die motorische 
Function des Recurrens kann man sehr schön bei 
der Katze beobachten. 

Ich vermute, dass es Prof. Herzen gelingen wird, 
auch nach gleichzeitiger Durchschneidung beider Vagi 
die Tiere am Leben zu erhalten, wenn er sie durch 
Magenfisteln ernährt, 


M. le Dr. V. Fatio parle sur le Deplacement de 
couleurs dans lespèce, en communiquant quelques 
observations relatives à la variabilité de la livrée 
chez certains oiseaux. 

Il présente plusieurs cas d’interversion dans la 


distribution des pigments à différents âges et montre 


SRI ngi le 


comment ces déplacements dans les couleurs inhérentes 
à une espèce peuvent avoir un grand intérêt dans 
la question de l’origine et de la fixité de celle-ci, 
alors qu’ils sont répétés par la persistance des agents 
modificateurs internes ou externes, dans un certain 
milieu, et plus ou moins héréditaires. 

Il cite de nombreux exemples de races, de sous- 
espèces locales ou de prétendues espèces qui semblent 
devoir leur distinction a des cas de cette nature. 
Il rappelle, à ce propos, la communication qu'il fit à 
la Société, en 1890 a Davos, relativement aux bizarres 
déplacements de couleurs observes chez la Perdix 
saxatilis, var. melanocephala Fatio, du Valais, ei 
présente plusieurs échantillons du Passer rufipectus 
Bonap. recueillis à Schaffhouse et à Genève qui rap- 
prochent beaucoup les différents moineaux d'Europe : 
P. domesticus Lin, P. italiae Vieil. et P. hispanio- 
lensis Temm.; démontrant par là la fragilité des 
caractères tirés de la distribution ou de l’extension 
et de l’intensité des couleurs, alors qu'ils ne sont 
pas serieusement corrobores par des differences de 
formes ou de proportions. 

A ce sujet M. le prof. Forel de Zurich fait re- 
marquer que le Dr. Standfuss de Zurich lui aussi a 
constaté des transports de couleurs chez les papillons. 
M. le Prof. Emile Yung (Genève): Des phéno- 
mènes de la digestion chez les Poissons. L’auteur 
étudié diverses espèces carnassieres et herbivores, 
notamment, parmi ces dernières, quisont plus rares que 
les autres, le Vangeron ou Gardon (Leuciscus rutilus). 
Il a mené de front l'étude histologique des diverses 
régions de l'intestin et leur rôle physiologique et présente 
quelques critiques sur les recherches de ses devanciers, 


de Kruckenberg et de Richet en particulier. Voici 
les principaux résultats qu'il a obtenus. 


10 


30 


4° 


50 


6° 


La muqueuse pharyngienne et celle de l’oesophage 
produisent un liquide visqueux capable de sac- 
charifier en quelques minutes l’empois d’amidon. 


Il n’existe generalement pas de limite tranchee 
entre l’oesophage et l’estomac, la structure histo- 
logique de ces deux régions du tube digestif est 
à peu près la même et les phénomènes digestifs 
commencent assurément dans l’oesophage, quoi- 
qu'ils y soient moins actifs que dans l’estomac. 


Ce dernier présente une réaction acide pendant 
la digestion, mais chez les Poissons à jeun la 
muqueuse est neutre ou devient même alcaline 
lorsque le jeûne s’est prolongé durant quelques 
semaines. 


L’acidite du suc gastrique est due à l’acide HCl 
comme chez les vertébrés supérieurs, mais la pro- 
portion de celui-ci est plus forte. Elle atteint 
jusqu’à 7 pour 1000 chez les poissons d’eau douce 
et plus du double chez les Squales. 


Le suc gastrique renferme un ferment analogue à 
la pepsine en ce sens qu’il n’agit sur les albumi- 
noïdes qu'en solution acide. 

Le suc gastrique pur et neutralisé ne saccharifie 
pas l’empois d’amidon. 

Il agit sur la fibrine pour la transformer en syn- 
tonine, puis en globuline et en parapeptone. De la 
peptone proprement dite n’a jamais été obtenue 
dans les digestions artificielles ; elle n’a pas non 
plus été rencontrée dans le contenu de l’estomac 
en pleine digestion. L’albumine et la caséine ne 
fournissent pas davantage de vraie peptone. 


8° Contrairement à une assertion de Krukenberg, le 

suc gastrique ne renferme pas de trypsine, car il 

ne dissout pas les albuminoides en solution neutre. 
9° Le pancréas, lorsqu'il existe, agit comme sacchari- 

fiant. C'est là sa fontion constante. En outre il 

dissout les albuminoides en solution neutre d’une 

facon intermittente. Les conditions de cette se- 
conde fonction sont encore obscures. Il semble 
que le ferment digestif pour les albuminoides ne 
préexiste pas dans le tissu pancréatique et ne se 
forme qu'au moment même du passage des ali- 
ments dans l’intestin. 

10° La digestion de la chitine, admise par quelques 
auteurs, n’a jamais été constatée par M. Yung 
au cours de ses expériences. 

M. le prof. Herzen appuie l'opinion que le suc 
gastrique des Poissons est très acide. Cette acidité 
est nécessitée par la grande densité de ce suc, et 
sans elle la peptonisation se produirait avec beaucoup 
plus de difficulté M. Herzen est très surpris 
d’apprendre que la trypsine manque dans le suc 
pancréatique du vangeron, ce ferment se rencontrant 
déjà dans les liquides digestifs des animaux invertébrés. 
M. le Prof. Bugnion (Lausanne) traite du deve- 
loppement des Selaciens ou Elasmobranches, pois- 
sons cartilagineux qu'il a eu l’occasion d’étudier au 
laboratoire maritime de Roscoff en Bretagne, gräce à 
l’amabilité de son directeur, M. de Lacaze-Duthiers, 
Ses observatlons ont porte plus specialement sur 
lAcanthias vulgaris, le Scyllium canicula et deux 
espèces de raie (Raya alba et clavata). 

Si l’on ouvre un Acanthias femelle dans le cours 
de l’été, on trouve généralement les deux oviductes 


Lal RENE 


distendus par la gestation et rayés longitudinalement 
de lignes rougeätres, dues a l’injection des vaisseaux 
sanguins. Chacun d’eux renferme trois ou quatre 
(plus rarement un ou deux) jaunes, environ deux 
fois aussi gros que le vitellus d’un œuf de poule et 
à chacun de ces jaunes est attaché un embryon en 
voie de développement. 


Au mois de juin l’embryon est encore petit, l’aire 
vasculaire peu développée, mais un peu plus tard, 
en juillet ou en août, les jeunes mesurent déjà 3 à 
5 em. de longueur; chacun d’eux est appendu au 
vitellus par un cordon ombilical long de 1 ‘/2 cm. 
environ, renfermant une artere et une veine, et a la 
surface du jaune se voit un magnifique réseau vas- 
culaire, dans lequel on peut observer à la loupe la 
eirculation du sang. 


Les petits tirés de l’oviducte peuvent être maintenus 
vivants pendant dix jours et plus dans l’eau de mer 
convenablement aérée, à condition de rester attachés 
au vitellus par le cordon. Leur forme encore em- 
bryonnaire, leur couleur rose tendre et surtout la 
présence de belles houppes branchiales d’un rouge 
vif, dans lesquelles on peut voir circuler le sang, 
les rendent particulièrement remarquables. 


Le Scyllium (Roussette, chien de mer), quoique très 
semblable au premier abord à l’Acanthias, se déve- 
loppe d’une façon bien différente. La femelle pond 
des œufs brunâtres, aplatis, longs de 6 em. sur 2, 
du poids de 7'/2—7*/1 gr., revetus d’une coque chiti- 
neuse homogène et munis aux quatre coins de fila- 
ments ramifiés ou vrilles, qui servent à les rete- 
nir aux plantes marines. Les pêcheurs les rencontrent 


à environ 50 mètres de profondeur. 


SER AT) 


Un de ces œufs ouvert le 10 août, renfermait 
un vitellus de couleur ocre jaune, mesurant 20 mm. 
sur 16 et enveloppé d’une sorte de gelée transparente 
de nature colloïde. A la surface du vitellus était 
fixé un embryon long de 12 mm., assez semblable 
a celui d’Acanthias, mais un peu plus gréle. L’aire 
vasculaire était richement vascularisée ; le cordon déjà 
nettement pédiculé, long de 3 mm. environ, renfermait 
une artère et une veine comme chez l’Acanthias. 

La raie pond des œufs beaucoup plus gros, plus 
aplatis, à coque brune, composée de filaments ag- 
glutinés, prolongée en pointes aux quatre coins. La 
partie de l’oviducte dans laquelle la coque doit se 
former offre un épaississement glandulaire (glande 
nidamenteuse), destiné sans doute à en sécréter les 
matériaux. A ce niveau la cavité de l'organe est 
dilatée, aplatie et offre quatre cornes ou prolonge- 
ments dans lesquels se moulent les quatre pointes 
de l'œuf. Il n’v a donc dans l’oviducte qu’un seul 
œuf en voie de développement. 

L’imprégnation des œufs devant s'effectuer dans 
la partie supérieure de cet organe (avant la formation 
de la coque), on observe chez la raie un accouple- 
ment véritable, aussi bien que chez les espèces vivi- 
pares. Ces poissons possèdent à cet effet au côté 
interne des nageoires ventrales un appareil copulateur 
spécial, supporté par des pièces cartilagineuses et 
muni de muscles puissants. 

L’euf fraîchement pondu ne renferme pas encore 
d’embryon, mais seulement une cicatricule assez 
semblable à celle de l’œuf de poule avant l’incubation. 
Le vitellus, d’une jaune pâle, mesure 3 cm. sur 2,5; 
le reste de l'œuf est occupé comme chez Scyllium 
par une gelée transparente. 


age 


L’embryon (r. alba) le plus jeune qui ait été ob- 
serve, long de 4 mm. seulement, était attaché au 
jaune par un pédicule somatique fort large. Il n’avait 
encore ni yeux visibles a l’extérieur, ni bouche, ni 
fentes branchiales. La partie caudale relativement 
courte et épaisse, formait une proéminence arrondie 
en arrière de l'insertion du pédicule somatique. 

Un embryon (r. clavata) de 5!/ mm. observé le 
19 août offrait des vésicules oculaires et otiques bien 
distinctes, une fossette buccale déjà profonde et trois 
fentes branchiales ; le tube cardiaque était encore à 
peu près rectiligne. 

Les œufs pondus depuis 15 jours renferment un 
embryon long de 7 mm. environ, avec cinq fentes 
branchiales et un tube cardiaque recourbé en forme 
d'anse. À ce moment la queue est déjà longue, 
effilée; mais plus tard cette partie s’allonge davan- 
tage encore, de manière que chez les embryons de 
5 cm. elle forme à elle seule près de */; de la lon- 
gueur du corps. 

Plus gréles et plus allongés que ceux d’Acanthias, 
les embryons de raie sont en outre plus transparents 
et dès lors plus difficiles à observer à l'état frais. 
Ce n'est qu'après avoir traité la préparation pendant 
quelques minutes à l'acide osmique (1/4 °/o) que l’on 
parvient à distinguer les divers organes. 

Le développement des Sélaciens exige un temps 
relativement très long (11 mois pour le Scyllium 
d’après, des observations faites à Arcachon). 

L’exposé de M. Bugnion était accompagné de: 
nombreuses figures et de dessins de coupes micros- 
copiques, que l’auteur se propose de publier ultéri- 
eurement. 


9: 


Herr Prof. Dr. Th. Studer (Bern) legt ein im Er- 
scheinen begriffenes Werk vor: Crania helvetica 
antiqua von Dr. Th. Studer und Dr. Bannwarth. 
55 Seiten Text und 116 Lichtarucktafeln. Verlag von 
Ambros Abel, Leipzig. 

Das Werk verfolgt den Zweck, die bis jetzt be- 
kannten Schädelreste aus der Zeit der schweize- 
rischen Pfahlbauten in naturgetreuen Abbildungen zur 
Darstellung zu bringen. Es sind 35 mehr oder weniger 
gut erhaltene Schädel, die, aus der Kulturschicht der 
Pfahlbauten stammend, in natürlicher Grösse, jeder 
in 3 bis 5 verschiedenen Ansichten vorliegen. 

Die Untersuchung hat gezeigt, dass während der 
langen Periode der Pfahlbauten zwei Menschenrassen 
existirten. Die eine gehört dem kurzköpfigen, brach- 
cephalen Typus mit einem Schädelindex von 79 bis 
81 an. Der Schädel war rund, ziemlich niedrig, mit 
stark vortretenden Scheitelhöckern. Das Gesicht war 
orthognath und breit (chamaeprosop). Soweit Extre- 
mitätenknochen vorkommen, finden sich schlanke 
Knochen mit sehr stark entwickelten Muskelleisten, 
in dem oberen Teil der Diaphyse abgeplattete Fe- 
mora und platyeneme Tibien. Die Körpergrösse be- 
rechnet sich auf 1,4—1,52 Meter. 

Die zweite Rasse gehört dem langk6pfigen dolicho- 
cephalen Typus. Der Schädel ist schön gewölbt und 
bildet in der oberen Ansicht ein langgestrecktes Oval. 
Der Index schwankt zwischen 68 bis 75. Das Ge- 
sicht ist orthognath, ziemlich breit zwischen Chamae- 
und Septoprosopie. 

Am Skelett war die Tibia nicht platyenem. Die 
Körpergrösse berechnet sich auf 1,62—1,65 Meter. 

Der erste Typus kommt in den Pfahlbauten der 
Steinzeit vor und zwar sowohl in denen der reinen 


Sc) 


Steinperiode, als auch zur Zeit, wo neben Stein- 
werkzeugen auch einige Metallinstrumente auftreten. 
Dolichocephale erscheinen mit dem ersten Auftreten 
des Metalls, kommen also in der späteren Stein- 
und Kupferzeit neben den brachycephalen Typen vor. 
In der Bronzezeit ist der dolichocephale Typus der 
vorherrschende, 

Der Umstand, dass zur Zeit des ersten Auftretens 
von Metall, zur sog. Kupferzeit, vom dolichocephalen 
Typus nur Schädelreste, aber keine Extremitäten- 
knochen gefunden werden, dass ferner die Schädel 
meist Spuren gewaltsamer, zur Zeit des Lebens zu- 
gefüster Verletzungen tragen, lässt vermuten, dass 
die dolichocephalen Schädel als Trophäen erschlagener 
Feinde in den Pfahlbauten aufbewahrt wurden, 
während die wahre Bevölkerung brachycephal war 
und dass erst zur Bronzezeit eine dolichocephale 
Bevölkerung die Seen bewohnte. Für weitere Be- 
gründung wird auf das Werk verwiesen. 
Derseibe spricht über die Tierreste vom Schweizers- 
bild bei Schaffhausen. 

Die Ausgrabungen, welche von Herrn Dr. Nüesch 
am Schweizersbild bei Schaffhausen ausgeführt wurden, 
sind interressant sowol in Bezug auf die Entwick- 
lung der Kultur, als auch auf die der Fauna. Es 
gelang Herrn Dr. Nüesch in den Ablagerungen am 
Fusse des Felsens verschiedenaltrige Schichten nach- 
zuweisen, die von unten nach oben in folgender 
Reihenfolge angetroffen werden. 1) Glacialschotter. 
2) Gelbe Schicht mit zahlreichen Nagetierresten und 
spärlichen Spuren palaeolithischer Kultur. 3) Gelbe 
Kulturschicht, mit massenhaften Ueberresten von 
Knochen und Artefacten der Palaeolith-Periode. 4) 
Eine bis 80 cm. dicke Breccienschicht in der nur 


spärliche Reste von Nagetieren gefunden wurden. 
5) Graue Kulturschicht mit Resten der Neolithischen 
Periode. 6) Humus. 


Wie die Ablagerungen ein Bild der Kulturwand- 
lungen von dem Beginn der postglacialen Zeit bis 
zur Jetztzeit geben, so illustriren die hinterlassenen 
Tierreste die Umwandlung der Fauna von einer rein 
arktischen zu der gegenwärtigen. Die zweite, gelbe 
Nagetierschicht enthält vorwiegend Reste von Nagern 
und zwar besonders vom Halsbandlemming (Lem- 
mus torquatus), Schneehaasen (Lepus variabilis), 
Pfeifhaasen (Zagomys) und nordischen Wühlmäusen, 
daneben spärliche Reste vom Renntiere und vom 
Pferde, Fuchs, Bär und Eisfuchs ( Vulpes lagopus) 
und Wolf. Hermelin und Vielfrass (Gulo borealis). 
Von Vögeln sind namentlich Knochen des Schneehuhnes 
(Lagopus albus und alpinus) häufig, neben solchen 
von Eulen, so der Habichtseule, (Surnia nisoria), 
Falken (Tinnunculus alaudarıus), u. A. 


Reicher sind die Tierreste in der gelben Kultur- 
schicht. Einige arktische Typen sind hier schon ver- 
schwunden, so der Halsbandlemming und der Eis- 
fuchs, dafür treten Typen auf, welche einer Fauna 
entsprechen, wie man sie an der Grenze von Tundra 
und Steppe in Sibirien antrifft. 


Folgende Tierformen sind dort besonders kon- 
statiert. Von Säugetieren: Spitzmäuse, Sorex vul- 
garis und araneus, Igel (Erinaceus europaeus), Wild- 
katze (Felis manul), Marder, Wiesel, Vielfrass 
(Gulo borealis), Fuchs, Vulpes vulgaris in einer 
grossen, schlanken Varietät, Wolf (Canıs lupus), Bär 
(Ursus arctos), Wühlmäuse (Arvicola ratticeps, 
arvalis und amphibius), Steppenhamster (Cricetus 


MINCE ne 


phaeus), Ziesel (Spermophilus Eversmanni), Pfeif- 
hasen Lagomys pusillus), Alpenhase (Lepus varia- 
bilis), Renntier sehr häufig, Hirsch, wohl Cervus 
marail, Steinbock, Bison (Bison priscus), Pferd 
(Equus caballus) Wildesel (Asinus heminonus). 

Von Vögeln: Adler (Aquila fulva), Rotfussfalke 
(Erythropus vespertinus), Uraleule (Strix uralensis), 
Sumpfohreule (Brachyotus palustris), Rabe (Corvus 
Corax), Wachholderdrossel (T'urdus pilaris), Alpen- 
lerche (Otocoris alpestris), Auerhahn und Birkhahn, 
Alpenschneehuhn (Lagopus alpinus) und Moorschnee- 
huhn (Lagopus albus), Rebhuhn (Perdix cinerea), 
Kiebitz ( Vanellus cristatus) u. A. Alles Tiere, welche 
offene, waldfreie Gegenden bevorzugen. 

Die Knochen sind grösstenteils von Menschenhand 
zerschlagen, viele, wie namentlich die des Renntiers 
und des Hasen zu Werkzeugen verarbeitet. 

Am häufigsten sind Reste des Renntiers, des 
Hasen und des Schneehuhns. 

Auffallend ist, das vom Renntier namentlich viele 
Reste jüngerer Tiere, selbst neugeborener Kälber, 
vorhanden sind und dass sich Knochen des ganzen 
Skeletts vorfinden, während Pferd, Esel, Bison nur 
Zähne und Fussknochen geliefert haben. 

Dieser Umstand lässt vermuten, dass das Renn- 
tier in der Nähe der Ansiedlung zahlreich vorkam 
und leicht erlest werden konnte, während die an- 
deren Tiere in weitem Umkreise gejagt wurden, so 
das nur Fleisch und Haut, in der noch Fussknochen 
und Kiefer staken, nach der Ansiedlung transportirt 
werden konnten. Mehrere Anzeichen sprechen da- 
für, dass die Renntiere in halbgezähmtem Zustande 
gehalten wurden. Von einigen Tieren, so vom Pferd, 
dem Wildesel und dem Renntiere sind uns auch 


au ae, „e 


eingeritzte Zeichnungen auf Knochen und auf einer 
Kalksteinplatte überliefert worden. Eine solche trägt 
die erkennbare Darstellung einiger Wildesel. Die 
50—80 cm dicke Breccienschicht, welche die gelbe 
Culturschicht überlagert , lieferte nur wenige Nage- 
tierreste, welche als solche vom Ziesel und von 
Wühlmäusen erkannt wurden. 

In der grauen Culturschicht, deren Ablagerung 
der neolithischen Zeit angehört, ffndet sich die euro- 
päische Waldfauna wieder. Von jetzt ausgestorbenen, 
aber noch zur Zeit der Pfahlbauten existierenden 
Tieren, kommt vor der Urstier (Bos primigentus) 
und das Wildpferd, daneben in grossen Mengen der 
Hirsch (Cervus elaphus), dessen Geweihe zum Teil 
manigfach verarbeitet sind, das Reh, Wildschwein, 
von Raubtieren Dachs, Marder, Wildkatze, Fuchs, 
Bär, von Nagetieren Eichhörnchen und Feldhase. 
Auch Reste von Haustieren finden sich, so solche 
des Torfrindes, des Schafes und des Torfschweines. 

So zeigt das Schweizersbild die allmählige Um- 
wandlung der Fauna von derjenigen der arktischen 
Tundra, zu einer solchen, die mehr einen Steppen- 
Charakter besitzt bis zur Waldfauna des heutigen 
Mitteleuropas. Zwischen dieser und der Zeit, wo 
der Steppen-Charakter vorwiegte, musste aber ein 
ungeheuerer Zeitraum verflossen sein, in dem sich 
‚die Breccienschicht ablagerte, welche eine grössere 
oder wenigstens ebenso mächtige Ablagerung dar- 
stellt, als diejenige ist, welche sich von der neoli- 
thischen Zeit bis zur Jetztzeit gebildet hat. Die 
Tierwelt der gelben Kulturschicht und der Nagetier- 
schicht existiert noch jetzt entweder unverändert oder 
wie Bison priscus in wenig veränderten Nach- 
kommen (Bison europaeus und Bison americanus), 


PRO ra 


aber sie ist jetzt teils auf die arktischen Tundren- 
gebiete, teils auf die asiatischen Steppengebiete zu- 
rückgedrängt oder gar auf die tibethanische Hoch- 
ebene beschränkt (Equus caballus ferus und 
Asinus hemionus) worden, nur wenige Arten, wie 
Lepus variabilis, Lagopus alpinus, Tetrao 
tetrix haben sich auf die Zinnen der Alpen, den 
zurückweichenden Gletschern nach, zurückgezogen. 
Herr Dr. Urech (Tübingen): „Ueber einige geringe 
Variationen im Farbenmuster des Papilio Machaon 
aus dem Aartale‘. Bei dieser Spezies kommen ausser 
den braunen Flecken des Oberauges auf beiden 
Seiten des Hinterflügels noch mehr Flecken von 
dieser Farbe auf der Unterseite des Hinterflügels 
vor, aber nicht constant an Anzahl, Grösse und 
Form selbst innerhalb eines Gebietes, das nicht 
srösser als eine Dorfmarkung ist, nicht. Dr. U. 
hat seine eigenen Beobachtungen darüber, sowie 
die Angaben in von ihm an Schmetterlingssammler 
sesandten und beantwortet zurückerhaltenen Frage- 
bogen in Tabellen zusammengestellt nach Anzahl, 
Form, Grösse und Stellung der Flecken sowie der 
Fundorte der betreffenden Schmetterlingsexemplare, 
weiter hat er das Vorkommen dieser variablen Er- 
scheinungen mit dem an exotischen Exemplaren so- 
wohl der neoarktischen als neotropischen Region, 
besonders Amerikas, in vergleichende Beobachtung 
gezogen, sowie auch mit dem an Spezies, die dem 
P. Machaon sehr nahe stehen. In heisserm Klima sind 
diese Flecken meist zahlreicher und weniger vari- 
irend. Wie bei anderen Gattungen z. B. Rhodoceras 
Rh. die Spezies und Subspezies der wärmeren Län- 
der zahlreiche Schuppen mit orangegelbem Farbstoff 


OÙ 


NE ca 


anstatt gelben haben, also einen gròssern orange- 


roten Flecken tragen als die Snbspezies in kälteren 


‘Gegenden, so verursacht, nach der Meinung des Vor- 


tragenden, auch bei Papilio Machaon wärmeres 
Klima das Auftreten rotbrauner Flecken bildender 
Schuppen im gelbfarbigen Ober-Flügel-Felde. Schein- 
bare Widersprüche mit dieser Annahme lassen sich 
wohl durch okologische, die Isothermen nicht be- 
rührende Verhältnisse, in welchen einzelne Indivi- 
duen oder viele Generationen nach einander auf- 
gewachsen sind, erklären. 


(Ausführlicher im Bericht in „Archives des scien- 
ces physiques et naturelles Genève.) 


Monsieur le Dr. Jaquet (Genève): „La vessie nata- 
toire des Loches d’ Europe. Les Poissons connus sous 
le nom général de Loches ne comptent que trois 
genres vivant en Europe. Ce sont le Misgurnus fossilis 
ou Loche d’Etang, le Cobitis taenia ou Loche des 
rivieres et le Nemachilus barbatulus ou Loche franche. 
On les rencontre soit dans les cours d’eau limpide, 
soit dans les endroits ou l’eau est stagnante. Ces 
poissons dont la longueur oscille entre 10 et 35 
centimètres rappellent à première vue les Silures et 
les Lottes. La peau lisse renferme de toutes petites 
écailles: des barbillons garnissent une partie du 
pourtour de la bouche. 


Ce qui frappe a première vue dans la dissection, 
c'est la petitesse de la vessie natatoire. Elle est 
placée immédiatement en arrière de la tête, et est 
entourée d’une capsule osseuse qui dépend des pre- 
mieres vertèbres. Cette capsule forme une boite 
presque ronde chez le Cobit:s taenia; chez le Mis- 


gurnus fossilis un leger étranglement antéropostérieur 
la divise en deux moitiés égales, communiquant large- 
ment l’une avec l’autre. Chez le Nemachilus barba- 
tulus l’étranglement est tellement prononcé, qu’il ne 
reste plus qu'un petit pont reliant chaque capsule. 
La vessie osseuse présente de chaque côté une ou- 
verture, il existe en outre chez le Misqurnus et le 
Cobitis un orifice postérieur. Par ce dernier fait 
saillie une hernie sphérique, produite par la vessie 
membraneuse qui tapisse intérieurement la capsule 
osseuse. Cette hernie possède une cavité centrale 
communiquant librement avec l’intérieur de la vessie. 
Chez le Nemachilus, ia vésicule est miscroscopique, 
elle est reliée au canal de communication des deux 
moitiés de la vessie par une tige plaine. En dessous 
de la vésicule, se place un cordon dont une des 
extrémités se soude à la vésicule et l’autre repose 
sur la paroi dorsale de l’intestin. Les auteurs qui 
ont vu ce cordon ou pédoncule ont pensé qu'il était 
comparable au conduit pneumatophore des Cypri- 
noïdes, et ont fait rentrer les Loches dans le sous- 
ordre des Physostomes. 

Jusqu'à présent les données des auteurs sont 
basées uniquement sur des observations faites après 
dissection. Les coupes menées dans différentes 
directions nous ont montré les faits suivants: Un 
peu recourbé en arc, le pédoncule de la vessie nata- 
toire du Misgurnus renferme une glande composée 
close, dont les nombreux acini s'étendent dans toutes 
les directions. Chez le Cobilus taenia, il existe dans 
le pédoncule un canal terminé en coecum à son 
extrémité supérieure, tandis que l’extrémité inférieure 
s’ouvre dans le tube digestif. Chez le Nemachilus, 
le canal qui est loge dans le pédoncule est fermé 
en coecum à ses deux extrémités. ti 


LA FORT) 2 


Nous sommes autorisés à dire que dans aucun 
cas, il n'y a dans le pédoncule de la vessie nata- 
toire de nos Loches d’Europe un canal s’ouvrant 
en même temps dans l’intestin et dans la vessie. Il 
n’existe donc pas de conduit pneumatophore. En 
conséquence, les Loches d'Europe doivent être sorties 
du sous-ordre des Physostomes lequel est caractèrisé 
par la présence d’un conduit pneumatophore établis- 
sant une communication entre l’intérieur de la vessie 
et le tube intestinal. — 

M. Fatio demande à M. Jaquet s'il a étudié 
le rôle physiologique de la vessie natatoire des Loches. 
M. Fatio pense que cette vessie sert à renseigner 
cette espèce de Poisson sur les variations de pression 
du milieu ambiant et joue probablement aussi un 
rôle respiratoire. 

M. Lang ne pense pas que la vessie natatoire 
des Poissons puisse servir à la réspiration parceque 
les gaz contenus dans cette vessie proviennent du 
réseau vasculaire des parois de cet organe et ne sont 
pas respirables. 

M. Studer demande à M. Jaquet s'il a con- 
staté une relation entre la poche osseuse qui entoure 
la vessie natatoire des Loches et la capsule crônienne. 


Herr Prof. Dr. Lang (Zürich): Ambulacralfurchen, 
Nerven und Epineuralkanäle der Echinodermen. Er 
hält dafür, dass dieursprüngliche Einrichtungsweise der 
Echinodermen eine ähnliche war, wie bei den Crinoi- 
den. Die Ambulacralfurchen dienten als Nahrungs- 
furchen dazu, Nahrungspartikelchen dem Munde zu- 
zuführen. Ihr Epithelboden wurde zunächst zu einem 
empfindlichen Sinnesepithel, dann zu einer epitheli- 


10. 


22 1) EE 


alen Nervenleiste. Dies ist der Ursprung des radiär 
angeordneten, oberflächlichen oralen Nervensystems 
der Echinodermen. In einem ähnlichen Zustande 
wie bei den Crinoiden treffen wir die Ambulacral- 
furchen und die Nervenleisten noch bei den Asteroi- 
den, obschon hier die Nahrungsaufnahme in anderer 
Weise erfolgt. Bei allen übrigen Echinodermen, bei 
welchen die Nahrung direkt durch den Mund auf- 
genommen wird, haben sich die Ambulacralfurchen 
geschlossen, sind die epithelialen Nervenleisten zu 
subepithelialen Nerven (circumoraler Ringstrang, 
radiäre Nervenstränge) geworden und haben sich 
damit im Zusammenhang die Epineuralkanäle ge- 
bildet. Der ontogenetische Vorgang ist dabei 
nach den vorliegenden dürftigen Beobachtungen, 
demjenigen nicht ganz unähnlich, durch welchen 
bei den Wirbeltieren das Neuralrohr mit dem Ca- 
nalis centralis entsteht. Zur Erläuterung demon- 
striert der Vortragende eine Reihe von Tafeln, an 
welchen Querschnitte durch die Radien verschiedener 
Echinodermen dargestellt sind. 


Herr Prof. Forel (Zürich): Zinige interessante 
Ameisennester; Polymorphismus und Ergatomorphis- 
mus der Ameisen. Der Vortragende demonstriert die 
entsprechenden Tiere. Er unterscheidet beiden Ameisen 
folgende Formen des Polymorphismus: 1) Gewöhn- 
liche Weibchen (geflügelt); 2) ergatomorphe, unge- 
flügelte Weibchen; 3) Soldaten; 4) Grosse Arbeiter; 
5) Kleine Arbeiter; 6) Ergotomorphe, ungeflügelte 
Männchen; 7) Gewöhliche Männchen (geflügelt). 
Unter Ergatomorphismus versteht Vortragender 
das Vorkommen von fruchtbaren Männchen oder 


— 100 — 


Weibchen, welche die Form der Arbeiter annehmen, 
sowohl durch die Bildung des Thorax, als durck 
diejenige des Kopfes, der Augen, der Fühler, durch 
die Flügellosigkeit etc. Er erklärt den Ergatomor- 
phismus beider Geschlechter als eine durch die unter- 
irdische Lebensweise hervorgerufene Convergenz- 
erscheinung. 


Zoologische Gesellschaft. 


Bei Gelegenheit der letzten Jahresversammlung der 
Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft in Lau- 
sanne beschlossen die Mitglieder der zoologischen Sektion 
die Gründung einer zoologischen Gesellschaft zur 
Förderung des Studiums der einheimischen Fauna. In 
diesem Jahre wurde nun diese Gesellschaft definitiv con- 
stituirt und zugleich als Sektion der Schweizerischen 
Gesellschaft aufgenommen. Folgendes Programm wurde 
angenommen: 

1. Es constituiert sich eine Schweizerische zoologische 
Gesellschaft, welche sich als nächste Aufgabe die 
Erforschung der Fauna der Schweiz stellt. 

2. Mitglieder der Gesellschaft können nur solche wer- 
den, welche zugleich Mitglieder der Schweizerischen 
Naturforschenden Gesellschaft sind. Ueber die Auf- 
nahme entscheidet das absolute Stimmenmehr der 
bei der Jahresversammlung anwesenden Mitglieder. 

3. Jedes Mitglied ist bemüht, entweder selbst oder 
innerhalb seines Wirkungskreises die Kenntnis der 
schweizerischen Fauna zu fördern. In erster Linie 
ist eine Vervollständigung der Schweizerischen zoo- 
logischen Bibliographie erwünscht, 

4. Die Versammlung der zoologischen Gesellschaft findet 
Jeweilen bei Anlass der Jahresversammlung der 


ox 


— 101 — 


Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft statt, 
deren zoologische Sektionssitzung mit dem wissen- 
schaftlichen Teil der Sitzung der zoologischen Ge- 
sellschaft zusammenfällt. 

Bei jeder Versammlung soll ein Bericht über die 
Fortschritte der Kenntnis unserer Fauna vom ver- 
flossenen Jahre gegeben und in den Verhandlungen 
der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft 
publiziert werden. 


Bezüglich der zoologischen Nomenclatur schliesst 
sich die Gesellschaft den Beschlüssen der inter- 
nationalen zoologischen Kongresse von den Jahren 
1889 und 1892 an. 
Bureau: 

Ehrenpräsidenten: Professor Dr. L. Rütimeyer. 

si i (o WORK“ 
Präsident: È Cei Stud 
Vicepräsident: Des AVE Ino; 
Sekretàr: Dr. M. Bedot. 
Mitglieder : Professor Dr. F. A. Forel. 

A. Korel. 

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a „ Zschokke. 

La LONG, 

si „ Béraneck. 

Bi SR ums: 


H. Fischer-Sigwart. 

Th. Bühler-Lindemever. 
Dr. v. Mandach. 

„ C. Mösch. 

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Beriehte der Kommissionen. 


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I 


Rapport du Comité Central pour l'année 1893-1894. 


M. M. 


Nous pouvons constater en commençant ce rapport 
que notre société est prospère et active. [association 
la confédération de sociétés et d'hommes qui sont unis 
par un lien commun pour l'étude des sciences physiques 
et naturelles en Suisse, représente un ensemble important : 


Membres ordinaires de la société helvétique 133 
Membres honoraires) 2 MUR Te TU 75 
Membres des 17 sociétés cantonales . . . 2764 
Membres des 2 sections permanentes . . 271 


10 commissions de notre société travaillant à des tâches 
spéciales et diverses. 

Nos rapports avec les autorités fédérales et cantonales, 
les rapports de nos comités avec les sociétés cantonales, 
les sections permanentes et les commissions sont excel- 
lents. Nous pouvons regarder courageusement en avant 
en continuant notre mission intéressante et utile au bien 
et à la gloire de la patrie. 

La position financière de la société n'est pas aussi 
brillante. Malgré la scrupuleuse économie que nous avons 
maintenue dans notre gestion, nous n’avons pas pu éviter 
un déficit à la fin de cette année, Le compte de la caisse: 
centrale était . 


— 106 — 


au 30 quin ls OP ER ts AR) 
au 30) Un MIS JAN AN ONE 042309) 


Déficit de l’année courante frs. 251. 92 


Si les crédits ouverts à deux de nos commissions 
avaient été employés, le déficit aurait dépassé 750 francs. 
Il est vrai que nous avons eu cette année 409 francs 
de dépenses extraordinaires pour la conservation des 
blocs erratiques du Steinhof près de Soleure, en suite 
d'un crédit ouvert par l’assemblee générale de Bâle. 


Vous le voyez, nous sommes loin d’être au large 
pour la situation financière. Nous devons continuer à 
être prudents et très prudents, jusqu'à ce qu'une bonne 
fortune nous soit échue par des legs, donations, présents 
ou autres recettes extraordinaires. Nous les sollicitons 
instamment des membres de la société et des amis de 
la science qui sont en mesure de le faire. Toute donation 
qui accroîtra le capital de notre fortune inaliénable sera 
de l’argent bien placé pour l'avantage de la sience na- 
tionale en nous permettant de doter plus libéralement 
celles de nos commissions qui travaillent et veulent tra- 
vailler. À ce propos nous mentionnons avec reconnaissance 
le don généreux qui nous a été fait par le comité annuel 
de la session de Lausanne; il a versé à notre capital 
inalienable la somme de frs. 92.40, le solde de son 
excellente gestion financière. 


Si la caisse centrale, c’est-à-dire la fortune immé- 
diatement à notre disposition pour les dépenses courantes, 
solde ainsi ses comptes par un déficit, il n’en est pas 
de même pour le compte d'ensemble de la société, ainsi 
qu'il résulte du résumé que notre questorat va présenter. 
Notre fortune générale s’est accrue de frs. 2233. 90 malgré 
les dépenses considérables que la commission géologique 
a eues à régler. Cette heureuse ‚position résulte essen- 


— 107 — 


tiellement du succès encourageant qu'a rencontré parmi 
les membres et les amis de la société la souscription 
ouverte pour l'étude du glacier du Rhône: le compte 
de la commission des glaciers solde par un actif de 
frs. 6189. 18. 

La gestion financière a été faite cette année, sous 
la direction du comité central, par M'e Fanny Custer, 
fille de notre regretté questeur, Dr. Hermann Custer à 
Aarau, décédé le 27 août 1893. D'après les pouvoirs 
que vous nous avez accordés, nous l'avons chargée à 
titre provisoire de cette gestion, après avoir obtenu de 
notre collègue M. le Prof. Dr. Mühlberg d’Aarau une 
promesse d'appui et de conseils, si elle en avait besoin. 
L'expérience que M! Custer avait des affaires de la so- 
ciété, par le concours donné par elle pendant nombre 
d'années à son père dont elle était le fidèle secrétaire, 
était pour nous une gage d’une bonne tenue de nos 
intérêts financiers et administratifs. Notre attente n'a 
pas été trompée, et nous n’avons que des éloges et des 
remerciements à donner pour la manière correcte avec 
laquelle Me Custer a accompli sa tâche compliquée. 

Après étude approfondie de la question, après avoir 
consulté les membres les plus compétents et les plus au- 
torisés de la société, nous vous proposons de mettre fin 
à l’état provisoire qui nous a régi l’année dernière, en 
nommant à titre définitif Me Custer questeur de la so- 
ciete. Les comités et commissions qui ont le plus 
d’affaires avec le questorat sont unanimes à appuyer 
cette proposition. 

Nos relations avec les sociétés cantonales et les 
sections permanentes ont été excellentes. Nous avons à 
statuer sur une demande de la société zoologique suisse 
qui s’est constituée l’année dernière sous la présidence 
ae M. le Prof. Dr. Th. Studer à Berne, d’être reçue à 


— 108 — 


titre de section permanente de la société, au même titre 
et avec les mêmes droits que les sociétés géologique et 
botanique, ses sœurs aînées. 

Nous avons eu à nous occuper de la Bibliothèque de 
la société. Sous la direction de la société cantonale ber- 
noise qui contröle les comptes établis par notre excellent 
bibliothécaire en chef, M. le Prof. Dr. J. H. Graf, notre 
collection de livres s’accroit sans cesse, et devient de 
plus en plus importante. Dans l’année courante son 
accroissement a été de plus de 900 volumes et bro- 
chures. Elle contient plus de 20000 volumes. Il est 
done temps de lui procurer des locaux plus convenables 
et plus commodes que l’agrégat compliqué des trois. 
salles éloignées les unes des autres qu’elle occupe à 
Berne; il est temps surtout de pourvoir à son utilisation 
plus facile pour les membres non bernois de la société 
en les fournissant d’un catalogue complet et à jour. 

Notre bibliothèque est logée, par suite d’un contrat 
entre la société cantonale bernoise et la bibliothèque de 
la ville de Berne, dans les salles de cette dernière in- 
stitution. Or la bibliothèque de la ville obtenant de 
nouveaux locaux laissés libres par le transport du musée 
archéologique dans son palais neuf, la société cantonale 
bernoise nous a demandé de nouer des tractations pour 
demander une extension des salles qui nous sont ré- 
servées. La question étant compliquée, nous avons cru 
devoir charger une commission d'étudier l'affaire dans 
son ensemble et de nous faire rapport. Le rapport et 
les propositions vont vous être présentés par MM. 
Th. Studer à Berne, F. Lang à Soleure et J. H. Graf 
notre bibliothécaire en chef à Berne et vous aurez à en 
délibérer. 

Vu le grand nombre d’affaires administratives qui 
touchent & la bibliothèque, pour soulager la responsabilité 


— 109 — 


de notre bibliothécaire, et sur la demande personnelle 
de celui-ci, nous vous proposons la création d’une com- 
mission de la bibliothèque et de lui continuer des pou- 
voirs pour les années à venir. 

Vous avez l’année dernière institué une commission 
des glaciers et vous l’avez chargée si les fonds né- 
cessaires pouvaient ètre réunis par souscription volon- 
taire de suivre à l’étude scientifique du glacier du Rhòne, 
telle qu'elle avait été commencée par le Club alpin 
suisse, autrefois associé pour cette entreprise à notre 
société. (Voir Actes de Soleure 1869 et actes de Lau- 
sanne 1893.) Le rapport de cette commission nous dira 
quel a été l’heureux résultat de la souscription que nous 
avons ouverte. Si tòt que la somme nécessaire pour le 
début des travaux a été réunie, en vertu des pouvoirs 
que vous nous aviez donnés, nous avons noue des trac- 
tations avec le bureau topographique fédéral, qui nous 
a promis son précieux concours. Nous avons signé avec 
ce bureau un traité en date du 16/20 février 1894 (voir 
Annexe au rapport de la commission des glaciers) qui 
nous assure la collaboration généreuse et dévouée de 
cet institut et de ses savants ingénieurs pour une durée 
de 6 ans, soit jusqu'en 1899. Pendant ce temps nous 
chercherons à recueillir des fonds plus étendus et à assurer 
après cette date la continuation d’une entreprise qui 
fait honneur à la science suisse et qui doit être néces- 
sairement poursuivie. 

La commission géodésique a subi une grande perte 
dans la personne de son président le Prof. Dr. R. Wolf 
décédé à Zurich le 6 décembre 1893. Nous n’avons 
pas à célébrer ici les services rendus à la science suisse 
par ce regretté collègue; ils sont dans notre mémoire 
à tous. Conformément aux statuts, la commission s’est 
constituée à nouveau et a nommé comme président M. le 


— 110 — 


Prof. Dr. A. Hirsch à Neuchatel qui nous présentera 
son rapport. 

Pour la commission de publication de mémoires, con- 
formement à vos décisions de l’année dernière nous avons 
maintenu à son credit le total actif de son compte 
sans rien diminuer aux recettes normales de l’année. 
De cette manière la commission saura de quels fonds 
elle peut disposer et pourra établir les devis et projets 
de publication d’après les sommes qu’elle aura écono- 
misées les années précédentes. Cette commission a appris 
avec émotion la mort de son ancien membre et président 
M. le Dr. Louis de Coulon, décédé à Neuchâtel le 
13 juin 1894. Coulon avait réorganisé et présidé la 
commission des publications de 1836 à 1849, et lui 
était resté associé jusqu'en 1874. Nous lui garderons 
un fidèle souvenir. 

A propos de cette commission nous vous deman- 
derons de prendre une décision définitive au sujet des tirages 
à part à assurer aux auteurs des mémoires. L'assemblée 
préparatoire de Lausanne s’en était occupée, et avait fait un 
préavis favorable aux propositions de la commission et 
du comité central. Mais un lapsus du secrétariat a né- 
gligé de ténoriser les décisions. 

La commission sismologique avait négligé l’année 
dernière de nous présenter ses comptes pour l’époque 
1892/93. Ces comptes nous ont été adressés en date 
du 10 avril 1894; ils soldaient par un reliquat actif 
de frs. 103.40. Nous les avons vérifiés et approuvés 
selon les pouvoirs qui nous avaient été donnés. 

L'exposition nationale que Genève prépare pour 
l’année 1896 est une œuvre qui intéresse toute la Suisse, 
et notre société en particulier. Nous avons pu, sans 
crainte d’être démentis, assurer nos confédérés de Genève 
de la sympathie que l’entreprise trouvera auprès des 


— 111 — 


naturalistes suisses. Nous avons chargé notre collègue 

M. le Prof. Golliez, du comité central. d'étudier la partici- 

pation éventuelle à l'exposition de notre société, de ses 

commissions, des sociétés cantonales, des sections per- 
manentes dont nous sommes l’organe. Nous vous pro- 
posons de créer une commission Chargée de préparer 
et d'organiser cette exposition des naturalistes suisses. 

En fait de nouvelles nominations dans les com- 
missions nous avons l'honneur de vous proposer. 

1. Commission de la fondation Schläfli, en remplacement 
de MM. Schnetzler de Lausanne et Cramer de Zurich, 
démissionnaires : M. le Prof. Dr. L. de Fischer à 
Berne, M. le Prof. Dr. H. Blanc à Lausanne. 

2. Commission de la Bibliothèque, création nouvelle: 

MM. Prof. Dr. F. Lang à Soleure, Th. Studer et 

J. H Graf à Berne. 

3. Commission de l'exposition de Genève, création nou- 
velle : MM. H. Golliez à Lausanne et C. de Can- 
. dolle à Genève. 

4. Commission géodésique en remplacement de M. 
R. Wolf décédé: M. le Prof. Dr. A. Riggenbach 
à Bâle. 

5. Commission géologique, adjonction de 2 nouveaux 
membres: MM. Prof. E. Renevier à Lausanne et 
Prof. Dr. U. Grubenmann è Zurich. 

6. Commission limnologique en remplacement de M. 
J. Coaz, démissionnaire: M. le Dr. J. Heuscher 
a Zurich. 

Nos rapports avec les autorités fédérales ont été 
excellents et nous avons à exprimer au haut Conseil 
fédéral et à la haute Assemblée fédérale notre reconnais- 
sance pour l’appui généreux et efficace qu'ils continuent 
à accorder aux études scientifiques que nous représentons 
en Suisse. Outre les credits ordinaires alloués à nos 


— 112 — 


ccınmissions géodésique, géologique et à notre com- 
mission des publications, la haute Assemblée fédérale a 
accordé à la commission géologique un credit supplé- 
mentaire de frs. 10000 pour régler les comptes des belles 
publications que vous avez admirées. 

Vous nous avez chargé l’année dernière de prendre 
auprès de la Confédération l'initiative d’une demande 
d'acquisition en faveur du musée national des collections 
importantes recueillies au Schweizersbild à Schaffhouse 
par notre collègue, M. le Prof. Dr. J. Nüesch. Appuyés 
par des rapports circonstanciés présentés par MM. Franz 
Lang de Soleure, Th. Studer de Berne et Alb. Heim 
de Zurich nous avons en date du 24 octobre 1893 
adressé notre demande au haut Conseil fédéral (Voir 
annexe). Elle a été accueillie avec bienveillance par 
M. le conseiller fédéral Schenk, chef du Département 
de l'Intérieur qui a mené à bien les tractations de cette 
affaire et les votes de l’Assemblée fédérale en juin 1894 
ont assuré à la Suisse la conservation de ces précieux 
monuments archéologiques et paléontologiques, qui sans 
cette intervention étaient menacés d’être enlevés par 
l’étranger comme tant d’autres trésors nationaux. Notre 
société saura exprimer aux hautes Autorités fédérales 
la reconnaissance des naturalistes suisses pour cette muni- 
licence intelligente et utile. 

Notre société a été invitée à se faire représenter 
aux XI° Congrès international de médecine à Rome en 
mars 1894. Nous y avons délégué notre collègue M. le 
Prof. Dr. M. Dufour à Lausanne. 

Tell est le tableau général de la marche de notre 
association pendant l’année écoulée. L'activité des di- 
verses commissions va être résumée dans les rapports 
spéciaux qui vous seront présentés. 

H. Golliez, secrét. F. À. Forel, prés. 


Il. 
Le Comite centrale de la Société au haut Conseil fédéral Suisse. 


Monsieur le President de la Confédération ! 
Messieurs les Conseillers fédéraux ! 


Nous avons été chargés par l’Assemblée générale de 
la Société helvétique des sciences naturelles, réunie à 
Lausanne le 6 septembre d'appeler Votre bienveillante 
attention sur l’importante collection archéologique et 
paléontologique que M. le professeur Dr. J. Nuesch a 
récoltée dans ses fouilles au pied du rocher du Schweizers- 
bild, près de Schaffhouse. 

En octobre 1891, M. Nuesch découvrit dans cette 
localité les traces d'habitation successive de diverses 
peuplades qui s’y sont établies, les unes après les autres, 
depuis les plus anciens âges de l'humanité en Suisse. 
Les hommes contemporains des grands glaciers de l’époque 
quaternaire, les chasseurs de rennes, d’abord, puis les 
hommes armés de pierres polies, contemporains des sta- 
tions lacustres, puis les hommes de l’âge du bronze, dans 
les époques préhistoriques; plus tard, dans les époques 
historiques, dans tous les siècles successifs, des tribus 
plus ou moins nomades ont planté leurs tentes au pied 
du Schweizersbild, et y ont séjourné plus ou moins long- 
temps. Dans chacun de ces séjours, ils ont laissé sur 
le sol quelques débris de leur industrie, de leurs armes, 
quelques tombes de leurs morts, ou les ossements des 

8 


— 114 — 


animaux dont ils se nourrissaient ; ces débris se sont super- 
posés en couches stratifiées dont M. Nuesch, avec une 
patience admirable, a pu déméler l’ordonnance, et dans 
lesquelles il a recueilli des milliers de pièces intéressantes. 
Au dessous de ces couches humaines il a su, en outre 
découvrir les fossiles d'une faune jusqu'ici ignorée en 
Suisse, et prouver que, pour un temps, notre pays a été 
habité par une population animale analogue à celle des 
steppes et des tundras de la Sibérie. 

Ces découvertes ont été un évènement scientifique 
qui a attiré sur notre patrie l'intérêt du monde instruit ; 
les recherches et les collections de M. Nuesch ont été 
admirée par les nombreux visiteurs compétents qu'elles 
ont appelés à Schaffhouse. 

Or nous sommes menacés de voir partir de Suisse 
cette collection unique au monde. Des offres d’achat 
ont été faites à M. Nuesch de divers côtés, par des parti- 
culiers et des musées de l'étranger. Nous avons obtenu 
que jusqu'à présent aucun marché n'ait été conclu. 

Nons avons porté cette question devant la Société 
helvétique des sciences naturelles, et après avoir entendu 
les rapports verbaux d'hommes compétents, MM. les 
professeurs Dr. F. Lang de Soleure, Dr. Th. Studer de 
Berne, Dr. A. Heim de Zurich, l’assemblée générale a 
décidé de s’adresser aux hautes Autorités de la Con- 
fédération, en les priant de bien vouloir veiller à ce que 
ces précieuses collections soient, si possible, conservées 
à la Suisse. La Société unanime nous a donné le mandat 
de faire dans ce sens une démarche auprès du haut 
Conseil fédéral. 

Nous avons demandé aux naturalistes les plus 
autorisés qui ont étudié la collection de M. Nuesch de 
nous donner un rapport écrit sur la valeur et l’impor- 
tance des découvertes faites par ce savant, et sur l’in- 


— 115 — 


térêt qu'il y aurait à en conserver les monuments dans 
dans un musée Suisse, dans le Musée national par exemple. 
Nous avons l’honneur de joindre à cette lettre les rap- 
ports, tous favorables, de MM. Lang, Studer et Heim. 

En exprimant l'espoir que Votre haute Autorité fédé- 
rale voudra prendre en considération l'initiative que nous 
avons la liberté de lui adresser, nous Vous prions, Mon- 
sieur le Président de la Confédération et Messieurs les 
Conseillers fédéraux d’agréer l’hommage ‘de notre respec- 
‚tueux dévouement. 


Au nom du Comité central de la S. H. S. N. 


Le secrétaire : Le president: 
H. Golliez. F. A. Forel. 


Lausanne, le 24 octobre 1893. 


HI. 
Rechnungs-Auszug 


der 66. Rechnung pro 1893/94. 


A. Central-Kasse. 


Vermögensbestand am 30. Juni 1893 


Einnahmen. 
Aufnahmegebühren . 
Jahresbeiträge 5 
Zinsgutschrift und brain Ta 
Diverses O 


Total: 


Ausgaben. 
Auslagen des Central-Comités pro 1892/93 
Jahresversammlung in Lausanne . 
Bibliothek . 


Verhandlungen, Canio man und Dida ; 


Erdbebenkommission . 
Erratische Blöcke auf Steinhof 
Diverses 


Total: 


Saldo 


B. Unantastbares Stamm-Kapital 
(inbegriffen Frs. 500. — Bibliothek-Fonds.) 
Bestand am 30. Juni 1893 . 


Zuwachs durch ein neues Mitglied IR heit 
ni » Saldo der une des J io 


in Lausanne 


end am 30. malt 1894 : 


. | 4491 


Cts. 


Da ñ È RL ER ù pop | Fra. | Ch 
C. Bibliothek-Rechnung. | 
Einnahmen. | 
“alle Wan NOE E | 
Beitràge der Conigli MASSEI A en ae | 1200 | — 
PATES Hotte Re | 37 | 50 
rs ersnlungen und tai von Rallbeen a | _388 | — 
Total: | 1680 | 29 
Passiv-Saldo | 60 | 90 
| 1741 | 19 
Ausgaben. | | 
Bücher-Anschaflungen und i à E | 438 | 94 
Buchbinderarbeiten . ; | 491 | 90 
Lokalmiete und Salair für Anshülfe . | 545 | — 
Porti, Frachten und Verschiedenes . . | 265 | 35 
[ra 19 
D. Denkschriften-Konto. | 
| 
Einnahmen. i 
Bundesbeitrag pro 1894 . PINNA ae lie | 2000 | — 
Merken yon, Denksehriften.... ici ALES 997 | 85 
i Total: | 2997 | 85 
Ausgaben, | 
Bruck von Denkschritten a. EL ne 14860080 
KurtessVersicherungiete.. 0 300.60 
Total: | 1737 | 40 
RD e ESEL RE N Nu a I DEIN VAS 
| | 2997 | 85 
E. Rechnung der Schläfli-Stiftung. | | 
I. Stamm-Kapital. I 
Frs. 10000. — Centralbahn-Obligationen und i 
Frs. 4000. — Obligationen Neues Stahlbad St Moritz. | 


— 118 — 


Frs. Cts. 
II. Laufende Rechnung. 
Einnahmen. | 
Daldo; vom 30. Juni 1893720 ara. RR 2.2200 Mellon 56 
Zinse und Zinsgutschrift rl 25 
Total: 1822 | 21 
Ausgaben. 
Druck und Adressieren der Cirkulare . . . . . . 37 | 50 
Aufbewahrungsgebühr der Wertschriften . . . . .| 1 | — 
PORGERE CAM AS LES Me Re en 164 115 
Total GTA N65 
Saldos nn RI e e o | 56 
ua 
F. Commission geodesique. | | 
Extrait des comptes présentés par M. le colonel Loch- | 
mann, questeur de la Commission, le 1 janvier 1894. | 
Recettes. | 
Solde au sl décembre 1892 MSN CRCR ae | 50 | 86 
Subside de la Confédération pour 1898 bias i Lau) | — 
NS SR AC CS RENE RES ES NE TES | CE 
15216 | 91 
Dépenses. | La 
Dépenses de la commission, honoraires, déplacements | 
CIE AIS O Si . | 8988 | 80 
Nivellement de précision au bien ie | 
IO) Ro e Ro EV) — 
Imprimes 20: ol 20 
Séances de la commission . . . . || 380 170 
Conférences de l'Association i de aria | 
Bruxelles 1892 et Genéve 1893 . . | 1285 — 
Contribution de la Suisse à l’association iano | 178 | 75 
Frais de bureau et divers . Ne | 179 | 70 
Solde au 31, (décembre, 18930. 0 02... 2... | 2140756 
_15216 | 1 


G. Commission géologique. 
Einnahmen. 


Saldo am 81. Dezember 1892 . 
Bundesbeitrag für 1893 

Bundesbeitrag, Nachtrag für 1893 
Verkauf der Geologischen Mitteilungen 
Zinse 


Ausgaben. 


Honorar und Entschädigungen für die Geologen 
Druck und Lithographie, Text und Tafeln 
Diverses 

Saldo am 31. Dezember 1895 . : 


H. Rechnung der Gletscher-Commission. 


Einnahmen. 
Aversalbeitràge 3 
Jahresbeiträge pro 1893 
n) cp VISSE a 


Zinse und Zinsgutschrift . 


Ausgaben. 


Frankaturen 
Drucksachen . 2 
Bruchzins der Oblig. Kt. Nn 


Saldo 


Cts. 


Gesamtvermögen der Gesellschaft. 


Aktiv-Saldo. 
Central-Kasse 
Stamm-Kapital . 


Denkschriften 

Bibliothek RES RAR 

Schläfli-Stiftung: Stamm-Kapital 
A = Kasse . 

Geologische Kommission 

Geodetische È 

Gletscher È 


Passiv-Saldo. 
Bibliothek INCARNA TE 
Vermehrung auf 30. Juni 1894 . 


30. Juni 1894 


130. Juni 1893 


Frs cis | Frs. | Cts. 
| 
4491 |09| 4239 | 17 
11000 | — | 11242 | 40 
— ||| 1260) 45 
54 |79 | Ie 
14000 | —| 14000 | — 
1116 |86] 1754 | 56 
6286 |43| 468 | 51 
50 |86| 140 56 
— |—| 6189 | 18 
37000 |03| 39294 | 83 
—_ |__| Golan 
2233 |90 | 
39233 |93|| 39233 | 93 
ID PRE 


IV. 


Bericht über die Bibliothek der Schweiz. Naturforschenden Gesellschaft 
vom I. Juli 1893 — 30. Juni 1894. 


Die Bibliothek der Schweizerischen Naturforschenden 
Gesellschaft hat sich im angegebenen Zeitraum ruhig und. 
normal weiter entwickelt, jedoch sind einige Punkte ganz 
besonders hervorzuheben. Was 

1) die Benutzung anbetrifft, so haben 31 Mitglieder die- 
selbe an Ort und Stelle 206 Mal benutzt. An aus- 
wärtige Mitglieder wurden neben dem regulären 

Tauschverkehr 62 Postpakete expedirt und der Brief- 

verkehr belief sich auf 154 Briefe und 55 Post- 

karten. Ausgeliehen wurden im ganzen 325 Werke. 
2) der Tauschverkehr. Wir sind mit 337 ausländischen 

(resellschaften und Akademien und mit 23 schweize- 

rischen Gesellschaften im Tauschverkehr. Denselben. 

erneuert haben: 
Altenburg, Naturforschende Gesellschaft des Osterlandes, 
Ulm, Verein für Mathematik und Naturwissenschaften. 

Neue Verbindungen wurden vielfach angeknüpft : 
Salem, Essex Institute. 1890. 1891. 1892. 
Ekaterinenburg, Société ouralienne d’amateurs des sciences 

naturelles 1891. 1892. 
Pisa, Il nuovo cimento, (Giornali per la Fisica e la Chi- 

mica Tom. 19- 34. 

Lübeck, Mitteilungen der Geographischen Gesellschaft und 
des Naturhistorischen Museums. 


po 


Lille, Revue biologique du Nord de la France. 

Lvon, Archives du Museum d’histoire naturelle. Tom. I— VI. 

(Genova, Museo civico. 

Berlin, Physikal-Techn. Reichsanstalt. 

sacramento, California State Mining Bureau. 

London, Geological Society. Von 1860 an. 

Alle diese Verbindungen wurden womöglich so ein- 
geleitet, dass wir immer zwei Exemplare erhielten, wovon 
das eine im Auftrage der bernischen Naturforschenden 
Gesellschaft an die Bernische Stadtbibliothek abgegeben 
wird. 

3) Erwerbungen: Ausser denjenigen Bücheru, die wir 
auf dem üblichen Weg des Tauschverkehrs erhalten 
haben, erhielt die Bibliothek folgenden Zuwachs: 

NE Dune HyRauisich: 

Wien, Sonnblick Verein, Jahresbericht I, 
für das Jahr 1892 mit 4 Tafeln in Licht- 
druck. Wien 1893. 53 S. 4°. 

Prag, Böhm. Kaiserl. Fr. Jos. Akademie. 
Paläontographica Bohem. No. 1 u. 2. 
Pras 189227742, 

Rozprary, trida Il. Rocnik I. (1891/92). 
Prag 1892. 8°. 


5 Theorie plnost&nuychnosuiku obloukorych 

o dron opêräch. Prag 1892. 196 S. 8°. 

Strouhal V., O zirotè a pusobeni D A. Seydlera. 
Prag 1892. 34 S. 8°. 

Caracas, Codigo de minas y vocabulario. Caracas 

ISIS US: f 

Gottingen, Königl. Gesellsch. d. Wissenschaften und 


_ d.Georg. Augusts-Universität-Nachrichten 

1893. No. 1—10. Gött. 1893. 430 5. 8°. 

-Petersburg. Kaiserl. Mineral. Gesellsch. Materialien 
zur Geologie Russlands. Bd. XVI, 


Salem, 


Upsala, 


Mülhausen, 


Ekaterinburg, 


Petersburg, 


Siena, 


Pisa, 


Aguascalientes. 


— 123 — 


Petersburg 1893. 336 S. 8° mit 1 geol. 
Karte, 2 Taf. und 20 Holzschn: im Text. 
Essex Institute. Report of the An- 
nual Meeting. 1890, 91, 92. A. Rough, 
Subject Index to the Publications of the 
Essex Institute: Proceedings 1— 6. 
Bulletin 1—22, Historical Collections 
1-27, 29 S. 8°. 

Historical Sketch of Salem 1626— 
1879, by Chas. S. Osgood and H. M- 
Batchelder. Salem 1879, 280 S. 8°. 


In bjudningsskrifter till De Högtidligheter 
hvarmed Trehundraärsminnet af Upsala 
Möte, Kommer att Firas J Upala. 5. 
bis 7. September 1893. 8°. 

Société industrielle. Führer durch das 
Naturgeschichtl. Museum. Mühlhausen 
ST OS NS MEN 

Société ouralienne d'amateurs des scien- 
ces naturelles. Jahresbericht XXI. Bd. 
(ESS O DISSI (928115287 
Ekaterinburg 1892. 

Geographische Gesellschaft. Bericht 
1892. Petersburg 1893. 8°. 

R. Accademia dei Fisiocritici Processi 
Verbali delle Aduanze. Siena 1894. 8°. 
Il nuovo Cimento, Giornali per la Fisica 
e la Chimica. R. Felici—A. Batelli--V. 
Vollterra—Terza Serie. Tom. 19—34. 
Pisa 1886. 8°. 

In mordalidad del Alma — Dr. Diaz de 
Leon. Edicion especial de El Instructor. 
240 S. Aguascalientes 1894. 12°. 


Melbourne, 


Amiens, 


Thorn, 


Stockholm, 


Mexico, 


Freiburg, 


Berlin, 


Lübeck, 


Lille, 


Lyon, 


oA eu 


Illustrated Offleial Handbook to the Aqua- 
rium, Picture Galleries and Museum 
Collections. Melbourne 1894. 119 S. 8°, 
Bulletin de la Société Linnéénne du Nord 
de la France. Tome XI. 1892—93. 
(No. 235-258). Amiens 1892. 8°. 
Die Grabdenkmäler d. Marienkirche in 
Thorn von Arthur Semrau, v. Mitgl. d. 
Copernikus-Vereins mit 11 Kunstbeilagen 
und 11 angehängten lith. Tafeln. Thorn 
1892. 66 S. 4°. 

Carl von Linnes Brefvexling. Catalogue 
de la correspondance de Linné. Stock- 
holm 1885. 4115285 

Boletin de Agricultura, Mineria é Indu- 
strias. Anna Ill, 1—6. Mexico 1893. 8°. 
Girard, R. d. Le Deluge devant la 
critique historique. I° Partie: l’ecole 
historique. Friburg 1893. 374 S. 8°. 
Deutscher Fischerei-Verein. Mitteilungen 
der Sektion für Küsten- und Hochsee- 
Fischerei. Jahrgang 1894, No. 1—6. 
Berlin 1894. 8°. 

Mitteilungen der Geographischen Gesell- 
schaft und des naturhistorischen Museums 
Lübeck. II. Reihe, Heft 4-6. Lübeck 
1892. 8°. 

Jahresbericht des naturhistorischen Mu- 
seums Lübeck für das Jahr 1892. Lübeck 
1893. 8°. 

Revue Biologique du Nord de la France 
6m Année. No. 1-8. Lille 1893. 8°. 
Archives du Museum d’histoire naturelle 
de Lyon. Tom I—VI. Lyon 1876. fol. 


Genova, 


Berlin, 


Sacramento, 


Prag, 


London, 


— 125 — 


Museo civico di storia naturali. Separata 
aus den Annali. 424 Stück. Genova. 8°. 
Physikalisch - technische Reichsanstalt. 
Wissenschaftliche Abhandlungen. Bd. 1. 
Berlin 1894. 4°. 
California State Mining Bureau: State 
Mineralogist. Annual Report 8, 9, 11. 
Sacramento 1888—93. 8°. 
Böhm. Kaiser. Frz. Jos. Akademie. 
Bulletin International. Resume des tra- 

vaux présentés. 
Classe de sciences mathématiques et 
naturelles No. 1 avec 11 planches. Prag 
1894. M5 8.1.80. 
Vesely, Dr. A. Medicinska Rus, Prag 
1894. 168) 8,8%. 
Geological Society, Quarterly Journal, 
London 1860. 8°. No. 61—198. 
Catalogue of the Library 1880. 618 S. 8°, 
Ormerods Geological Index with supple- 
ments. London 1870. 8°. 

B. Geschenke: 


Forel, M. A. Histoire naturelle des hymenopteres, 2° 
partie; Les Formicides (Vol. XX, Supplement 
au 28° fasc.) 50 S, 4°. i 
== Sur la classification de la famille des formicides, 
Sep. Abdruck 6 S. 8°. 1893. 
— Observations nouvelles sur la biologie de quel- 
ques fourmis. Sep. Abdr. 3 S. 8°. 


Saint-Lager. 


La guerre des nymphes, suivie de la 


nouvelle incarnation de Buda. Paris 1891. 
29051108 
— La priorité des noms de plantes. Paris 1890, 


31 S. 


8%. 


— Considérations sur le polymorphisme de quelques 
espèce du genre Bupleurum. Paris 1891. 24 S. 8°. 

— Note sur le carex tenax. Paris 1892. 12 S. 8°. 

— Aire géographique de l’arabis arenosa et du cir- 
sium oleraceum. Paris 1892. 15 S. 8°. 

— Un chapitre de grammaire à l’usage des bota- 
nistes. Paris 1892. 23 S. 8°. 

Barbera, L. Teoria della integrabilità delle funzioni. 
Bologna 1890. 213 S. 8°. 
Fischer, Ed. Beiträge zur Kenntniss exotischer Pilze. 
Sep. Abanı 189302918) 1,8% mit al Ran 
Instruktionen für die Beobachter der meteoro- 
logischen Stationen der Schweiz. 2. Aufl. 
Zurich 18936 Au Se 007,82 

Sarasin Ed. et De la Rive L. Interférences des on- 
dulations electripues par reflection normale sur 
une paroi metallique. (Extrait.) Geneve 1893. 
66 S. 8° avec 4 pl. 

Oser, Wilh. Ueber eine neue Synthese von Pyrazol- 
derivaten und Phendihydromiazin. Diss. Zürich 
SO. 19) Sr 8% 

Forel, Aug. Les formicides de l’empire des Indes et 
de Ceylan. Part. Ill. 20 S. 8°. Sep. Abdr. 

Zürich, Schweiz. Apothekerverein, Festschrift z. Er- 
innerung an die 50 jährige Stiftungsfeier 1893. 
Zurich Megan 2097583 

Fischer, Ed. Neue Untersuchungen zur vergleichenden 
Entwicklungsgeschichte und Systematik der Phal- 
loideen. Sep. Abdruck 1893. 51 S. 4° mit 3 
Malz und Rue. 

Journal de Pharmacie et des Sciences Accessoires, 
contenant Le Bulletin de la Société de Phar- 
macie de Paris. Tomes IV a XXVII 1818 a 1841. 
8° avec table analyt. 1831. 


— 127 — 


Pasteur, Jubilé de M. 1822—1892 (27 Decembre, Paris 


18959275 Planches M 83LS 42) 


Forel Dr. A. Les Formicides de la province d'Oran 
(Algérie) extrait — avec 2 planches. Lausanne 
1894. 45 S. 8°. 

Cobb N. A. Plante Diseases and their Remedies. 
Diseases of the Sugar-cane with over 70 Illu- 
strations. Sydney 1893. 56 S 8°. 


Forel Dr. A. Les Formicides de l’empire des Indes et 
de Ceylan. Part. IV, Adjonction aux Genres 
Camponotus et Polyrhachis. 


Rogel, Franz. 4 Brochuren mathem. Inhalts, 25 S. 8°. 


Wolfer A. Nekrolog von Rud. Wolf. Sep. Abdruck. 
TS MSN 

Forel, Dr. A. Quelques formis de Madagaskar, de Nou- 
velle Zélande, de Nouvelle-Calédonie, de Queens- 
land et de Perth, extrait 1894. 12 S. 8°. 


Vallot, J. Annales de l'observatoire météorologique du 
Mont-Blanc. I Vol. Paris 1893. 183 S. 4°. 


Studer Dr. Th. u. Dr. Fatio. Katalog der schweiz. Vogel. 
II. Lieferung: Eulen und Spaltschnabler mit 4 
Kartenbeilagen. Bern 1894. 192 S. 8°. 

— Reports of the Dredging operations of the West 
Coast of Central America to the Galopagos 
in charge of Alexander Agassiz, Carried on 
by the U. S. Fish-Commission Steamer Alba- 
tross. 

Note préliminaire sur les Alcyonaires, par 
Th. Studer. 

— Zwei grosse Hunderassen aus der Steinzeit der 
Pfahlbauten. 

— Ueber die Bevölkerung der Schweiz. 

—- Faune du lac de Champex, 


— 1283 — 


Journal für Praktische Chemie von Otto Linné Erd- 
mann. Leipzig. Band VII bis XXIX, fehlt Band 
XV Se 

Dr. Th. Steck, Beiträge zur Kenntniss der Hymen- 
opteren Fauna. 1. Blattwespen, Sep. Abdr. 
Schaffhausen 1893. 45 S. 8°. 

Niederrheinische Gesellschaft in Bonn. Allgem. 
Sitzung am 2. Juli 1893. Feier des 75 jährigen 
Bestandes der Gesellschaft. 21 S. 8°. 

Wirz, Joh. Flora d. Kantons Glarus. 1. Holzgewächse, 
Im Auftr. d. Nat. Ges. d. Kt. Glarus. Glarus 
1895. AUS. 122 

Forel Auguste, nouvelles fourmis d'Australie et des 
Canaries. Extrait des Annales de la Société 
Entomologique de Belgique 1893. 13 S. 8°. 

Die Chemie und das Problem von der Materie, 
Rede gehalten am 31. Okt. 1893 von Joh. 
Ntsineemuis.!ıkemae Neger 2.3. 

Die wichtigsten Errungenschaften der Chemie im 
letzten Vierteljahrhundert. Rede gehalten 
am 12. Dez. 1892 zu Berlin von Joh. Wisli- 
cenus. Berlin 1392. 14 S. 8° 

Die Parallel-Perspektive, Studie v. A. Benteli. 
Sep. Abdruck. 8 S. 8. 

Dr. V. Stercki. Observations on Vallonia (From the 
Proceed of the Academy of Natural Sciences 
of Philadelphia, May 30% 1893). 45 S. 8°. 

Beiträge zur Flora des Cantons Aargau von Hermann 
Lüscher No 6 und 7 der deutschen botanischen 
Monatsschrift. 

E. Renevier, prof., Geologie des Préalpes de la Savoie, 
adresse présidentielle, présentée à la 76° session 
de la Soc. Helvét. des Sciences nat. Lausanne 
1893, UD IS MEL 


— 129 — 


Delebecque A. Atlas des lacs francais. fol. 


Steck, Dr. Th. I. Die Wassermassen des Thuner- und 


Brienzersee’s. Il. Die Denudation im Kander- 
gebiet. Sep. Abdr. Bern 1892. 12 S. 8°. 


Schardt, Dr. Hans, Sur l’origine des Préalpes romandes 


Forel, 


(Zone du Chablais et du Stockhorn). Extrait. 
Veytaux p. Montreux 1893. 14 S. 8°. 

Dr. A. Formieides de l’Antille St. Vincent. 
Extrait. London 1893. 85 S. 8°. 


Abessinische und andere afrıkanische Ameisen. 
Sep. Abdr. 31 5. 8°. 


Water A. W. Quelques roches des Alpes Vaudoises, 


étudiées au microscope. Extrait 5 S. 8°. 
Influence of the weather on the body tempe- 
rature, as shown by figures collected in Davos, 
Sep. Abdr, 103. 82. 

Some Meteorological Conditions of Davos, Re- 
duced to Average Curves. Davos 1890. 6 S. 
und 2 Taf. 8°. 


On Peculiar Ice Torms. Extrait. 3 S. 8°. 


Preliminary remarks on observations made in 
Davos in the winter 1881—82. 28 S. 8°. 
Note from Davos Dörfli. Extrait. 12 S. 8°. 
Observations made in St. Moritz in the winter 
1881—82. Extrait. 15 S. und 2 Taf. 8°. 
Certain Lines, observed in Snow Cristals. Extrait. 
kondon 1887. 10752 8% 

Original Communications, old and new alpine 
winter stations. Extrait. 1886. 6 S. 8°. 

On the use of the Avicularian Mandible in the 
determination of the Chilostomatus Bryozoa. 
Extrait. 6 S. und 1 Taf. 8°. 


— 130 — 


Freudenreich de, Ed. Les Microbes et leur röle dans 
la Laiterie. Avec 2 Figures dans le texte. 
Paris 1794. 1205. 8° 

Ritimeyer, Dr. L. Vom Meer bis nach den Alpen; 
öffentliche Vorträge gehalten in Bern 1854. 
Bern 1854. 307 S. 12°. 


Verzeichnis der Bücher, 
welche aus dem Nachlass des Herrn von May von Rued . 
der Bibliothek der Naturforschenden Gesellschaft zu Bern 
geschenkt wurden. (Nov. 1893.) 


= ne _— 


x I. Astronomie. 
NO. 


B 4184. Bode. Astronomisches Jahrbuch. Berlin. 8°. 
Jahrgänge 1781, 85 —88; 1790— 1801; 1804 


bis 1840. 

B 4183, — Anleitung zur Kenntnis des gestirnten 
Himmels. Berlin 1777. 6788. 8°. 

B 4182. — Beiträge zu den neuesten astronomischen 
Entdeckungen. Berlin 1788. 288 S. 8°, 

B 4201. — Allgemeine Beschreibung und Nachweisung 


der Gestirne. Berlin 1801. 96 S. Fol. 

Mädler. Der Wunderbau des Weltalls. Berlin 
1861.,66278.,8L. 

— Atlas dazu. Berlin 1861. 

— Die Centralsonne. Dorpat 1846. 47 S. 4°. 

— Beiträge zur physischen Kenntnis der himm- 
lischen Körper im Sonnensysteme. Weimar 
1841. 1528. 4°. 

B 4186. — Der Mond nach seinen kosmischen und in- 

dividuellen Verhältnissen. Berlin 1837. 412 
Sr 


No. 


P 4203. 


B 4179. 


B 4493. 


B 4192. 


P 4200. 


B 4199. 


er 


Mädler. Beobachtungen der kaiserl. Universäts- 
Sternwarte. Dorpat. XIV. Band. 354 S. 4°. 

— Untersuchungen über die Fixsternsysteme. 
2 Teile. Mittau u. Leipzig 1847. Fol. 

*Schröter. Neueste Beiträge zur Erweiterung 
der Sternkunde. 3 Bände. Berlin 1788. 8°. 

Sammlung astronomischer Tafeln. 3 Bände. 
Berlin 1776. 8°. 

Littrow. Die Doppelsterne. Wien 1835. 174 
Sn 

— Sterngruppen und Nebelmassen des Himmels. 
Wien 1835. 87 S. 8°. 

— Diastrik oder Anleitung zur Verfertigung der 
Fernrohre. Wien 1830. 494 S. 8°, geb. 

W. Struwe. Additamentum. Petropoli. 1840. 
30 5. 80 

— Etudes d’astronomie stellaire. Petersburg 
1847. 578. 8°. 

— Stellarum dupplicum et multiplicium per 
magnum Fraunhoferi Tubum. Petropoli 1837. 
331 S. Fol. geb. 

Doppler C. Beiträge zur Fixsternkunde. Prag 
1846. 265. 8°. 

Heiss E. Die periodischen Sternschnuppen und 
die Resultate der Erscheinungen. Köln 1849. 
ADS MSN 

Nürnberger Dr. E. Astronomische Reisebe- 
richte. Kempten 1837. 3725. 12°. 

Gruithuisen Dr. Fr. Naturgeschichte des ge- 
stirnten Himmels. München 1836. 423 S. 8°. 

— Solonognotische Fragmente. 


DB 4198. 


B 4290. 


À 4205. 


I 585. 


— 133 — 


Gelpke. Algemeine Darstellung der Ober- 
flächen der Weltkòrper unseres Sonnenge- 
bietes. Leipzig 1811. 59 S. 8°. 

— Neue Ansicht über den merkwürdigen Natur- 
bau der Kometen. Leipzig 1829. 220 S. 
12°, geh. 

Sachs Salomo. Das Sonnensystem. Berlin 
1850. 202 S. 8°. 

Böhm Dr. S. G. Beschreibung des Uranuscops. 
Leipzig 1850. 24 S. 8°. 

Spörer Prof. Beobachtungen von Sonnen- 
flecken (II). Anclam 1863. 20 5. 8°. 

Schweigger. Über die Natur der Sonne. 
Halle 182973518. ‚87. 

Airy George. Sechs Vorlesungen über Astro- 
nomie. (Aus d. Engl. übers. v. Dr. H. Seebald.) 
Berlin 1852.. 2758. 12%. 

Rhode. Gedrängte Übersicht der Revolutionen 
der Erdkruste. Darmstadt 1842. 39 S. 12°. 

Adams. An Explanation of the observed irre- 
gularites in the Motion of Uranus. London 
1846. 315. 8°. 

Clausius R. Akademische Vorträge. II. Über 
das Wesen der Wärme. Zürich 1857. 315. 8°. 

Benzenberg. Die Sternschnuppen. Hamburg 
1839. 3378. 8°. 

Bernard de Fontenelle. Dialoge über die 
Mehrheit der Welten. Berlin 1798. 364 S. 12°. 

Schumacher. Jahrbuch für 1844. Stuttgart 
und Tübingen 1844. 254 S. 12°. 

Voigt S. H. Entwickelung der physischen Be- 
schaffenheit der Kometen. Rudolstadt 1808. 
16.822.108 


No 


B 4187. 


B 4185. 


B 4210. 


B 4206. 


B 4197. 


B 4191. 


— 134 — 


Jahn G. A. Anleitung zur genauen Bestimmung 
des Ganges und Standes der Uhren. Leipzig 
1842. 239 S. 8°. 

Herschel erster Band: Ueber den Bau des 
Himmels. Dresden u. Leipzig 1826. 502 S. 8°. 

Haug. Auleitung zum Gebrauch eines Sextanten 
und dessen hiezu gehörigen Sonnenhöhen. Stutt- 
san 1792 Od 12. 

Schöpffer. Die Bewegungen der Himmelskörper. 
Braunschweig 1854. 52 S. 8°. 

„Die Erde steht nicht fest.“ Brief an Dr. 
C. Schöpffer. Wesel 1854. 34 S. 12° br. 
Kant J. Allgemeine Naturgeschichte und Theorie 
des Himmels. Frankfurt und Leipzig 1797. 

129738 © 

Hofmann K. F. Der Himmel mit seinen Wundern 
und der Kalender mit seiner Deutung. Leipzig 
1818. 122 geb. 

Hirzel. Astronomie de l’amateur. Genève 1820. 
526 S. 8° br. 

Schröter. Lilientalische Beobachtungen der neu 
entdeckten Planeten Ceres, Pallas und Juno. 
Göttingen 1805. 378 S 8° br. 

Argelander. Neue Uranometrie-Sternverzeich- 
nis. Berlin 1843. 119 S. 8° br. 

— Atlas dazu. Berlin 1843. 

Schmidt S. F. Der Mond. Leipzig 1856. 

Möller. Beschreibung des Saturnringes. Altona 

Wolf Dr. R: Die Sonne und ihre Flecken, 
Vortrag. Zürich 1861. 30 S. 8° br. 


— 135 — 


II. Mathematik. 
No. 

B 4181. Hülsse Dr. S. A. Sammlung mathematischer 

Tafeln. Leipzig 1849. 839 S. 8° geb. 

Müller F. C. Theoretisch prakt. Abhandlung 
über das richtige Aufnehmen und Zeichnen 
der Situationskarten Münster 1773. 126 S. 
12° geb. 

B 4180. Boudrot, cours de mathematiques a l’usage 
des écoles militaires. Paris 1813. 608 S. 
8° geb. 

B4194 Schulze J. C Neue erweiterte Sammlung 
logaritmischer Tafeln. Berlin 1778. 319 S. 
8° geb. 

B 4189. Fabisch. Leitfaden über Elementarmathematik. 
I. Band. Wien 1842. 405 S. 8° geb. 


III. Varia. 


À 4196. Schubert. Handbuch der Kosmologie. Nürn- 
berg 1825. 496 S. 8° geb. 
A 4212. Kurtz J. H. Bibel und Astronomie. Berlin 
und New-York 1853. 568 S. 12° br. 
Derham G. Théologie astronomique. Zürich 
#480, 28019. Siögeh: 
— Bessel F. W. Populäre Vorlesungen über 
wissenschaftl. Gegenstände. Hamburg 1848. 
636 S. 8° br. 
B4208. Beer Dr. A. Grundriss des photometrischen 
Calcüls. Braunschweig 1854. 105 S. 8° br. 
B 4208. Richeres Dr. J. Natur und Geist. I Teil: 
die Grundprineipien der Materie. Leipzig 1854. 
41625. Schr; 


— 136 — 


Hudorn Buttle. Geschichte und Gesetze des 
Schöpfungsvorganges. Erlangen 1860. 364 S. 
Schr. 
A 4188. Hermann C. Ramsson. Die Gestirnbewohnt- 
heit. Augsburg 1813. 8° geb. 
A505. Schärer JR. Gemeinnützige Unterhaltungen 
über die Himmelskörper. Bern 1785. 120 S. 12°. 


74204. Atlas coelestis etc. Nürnberg 1742. 


CAD ur cheat 


Sacco Fed., I Molluschi dei terreni terziarit del Pie- 
monte e della Liguria. Parte MI. con 296 fig. 
Torıno2 18929, 3075.42: 

Bibliographie der schweizer. Landeskunde 
ases lie: 

W. Weber's Werke, Bd. V. Berlin 1893. 433 S, 
8° mit 15 Tafeln. 

Verhandlungen der schweiz. Naturforschen- 
den Gesellschaft in den Jahren 1853, 1855 
bis 1858, 1860 —69, 1871—77 brochirt 

Mittheilungen der Naturforschenden Gesell- 
schaft in Bern. Jahrgänge 1843 bis 1866, geb. 
(fehlt No. 356—360 und 439 -469 dasselbe, Jahr- 
sänge 1867 — 1891 (No. 619 — 1278) vollständig 
brochirt (fehlt 874 —877). 

Thompson S. Elementare Vorlesungen über Electri- 
citàt und Magnetismus. Tübingen 1887. 487 S. 8°. 

Budde-Lund G. (Crustacea Isopoda terrestria, per 
familias, et genera et species. Hauniae (Kopenh) 
1889, 31905418 

Bibliographie der schweizer. Landeskunde fase. 
VERS! ab. fase AV M 90 fase VAIO, oa 


— 0137 — 


W. Weber’s Werke. Bd. IV mit 4 Tafeln 638 S. 8°. 
Bd. VI mit 17 Tafeln 326 S. 8°, Berlin 1894. 

Joh. Walther. Einleitung in die Geologie als historische 
Wissenschaft. II. Teil. Die Lebensweise der Meeres- 
tiere. Jena 1893. 5305.0780. 

Sacco Fd. I Molluschi dei terreni terziari del Piemonte 
e delle Liguria, Parte XII con 9 Tavole. 450 fig. 
Hormo 1893. UNS. AL: 


Jahrbuch über die Fortschritte der Mathematik. 
XXI. Bd. 

Richthofen, Führer für Forschungsreisende. 

Veydovsky, Oligocheten. 

Leydig, Naturgeschichte der Daphniden. 

Scrope, Geology and volcanos of Central France. 

Deutsche Vierteljahrsschrift für Gesundheits- 
pfiege. Fortsetzung. 

Mémoires de la Société Suisse de paléontol. 
ON. 

Geographische Nachrichten 1894. 

Georg’s Bibliographie 1894. 

Botanische Zeitung 1894. 

Zeitschrift für Mathematik und Physik. Bd. XXXIX. 


Alle angeschafften Gesellschaftsschriften sind ein- 
fach Ergänzungen geschenkter oder geerbter Exemplare. 
Aus der Rechnung erzeigt sich, dass der grosse Katalog 
„Scientific Papers‘ der im Jahre 1889 für die Bibliothek 
für Frs. 160 angeschafft wurde, weil die Gelegenheit dazu 
ausserordentlich günstig war, an die Hochschulbibliothek 
Bern für die gleiche Summe abgetreten wurde. Aus 
der Entschädigung wurden selbstverständlich wieder 
Bücher, aber solche speziell naturwissenschaftlichen 
Charakters, wie z B. Veydovsky: Die Oligocheten, 
Leydig: Daphniden, Scrope, Vulkane: Richthoten: 


— 138 — 


Forschungsreisende und Walther: Einleitung in die 
Geologie angeschafft. 

Der Totalzuwachs der Bibliothek beziffert sich: 

A. durch im Jahr 1893/94 neu acceptierten Tausch 195 
Bande und 424 Separate. 

B. Durch Geschenk auf 178 Bände und ca. 100 Separate 

€. Durch Kauf auf 23 Bände. 

Die ganze Vermehrung der Bibliothek pro 1893/94 
beträgt somit ausser dem gewöhnlichen Tauschverkehr, 
der jährlich viele hundert Bände bringt, 396 Bände und 
mehr als 500 Separate; unter den 396 Bänden befinden 
sich ca. 140, welche durch Vermittelung des Oberbiblio- 
thekars von der Frau von Hallwyl-v. May aus der 
Erbschaft des Herrn von May von Rued geschenkt 
worden sind. Ausserdem überliess Herr Professor Dr. 
Valentin aus dem Nachlass seines Vaters, der ein 
grosser Liebhaber der Mathematik war, der Bibliothek 
eine stattliche Anzahl von mathematischen Broschüren. 
Angesichts dieses grossen Zuflusses dürfen wir mit Be- 
friedigung auf das verflossene Jahr zurückblicken. 

4. Die Bibliothekrechnung. Dieselbe erzeigt an Ein- 
nahmen 1680 Frs. 29 Cts., an Ausgaben 1741 Frs. 19 Cts. 
so dass zu Gunsten des Rechnungsgebers sich ein Passiv- 
saldo von 60 Frs. 90 Cts. erzeigt. Die Einnahmen zer- 
fallen in den Kredit 1200 Frs., die Portovergütung von 
Seiten der bern. naturf Gesellschaft von 228 Frs., den 
Zinsen des Kochfonds mit 37 Frs. 50 Cts. und für 
160 Frs. Entschädigung für die „Scientific-Papers“. Die 
Ausgaben betragen für Buchbinderarbeiten 491 Frs. 
90 Cts. für Miete 200 Frs., Besoldung für die Aushülfe 
345 Frs., Porto und Spedition 265 Frs. 35 Cts. und für 
Bücheranschaffungen und Ergänzungen 438 Frs. 94 Cts. 
In diesen 438 Frs. 94 Cts, sind die 160 Frs. von den 
scientific Papers“ inbegriffen, so dass thatsächlich 


Sa 


eigentlich normal für diesen Zweck blos 279 Frs. 44 Cts. 
verwendet worden sind. Darunter befinden sich unaus- 
weichliche Ausgaben und Ergänzungen, die im Interesse 
des Tauschverkehrs notwendig waren. 


5. Die Bibliothekkommission. Das Central-Komite 
hat für die Angelegenheiten der Bibliothek eine Kom- 
mission ernannt, bestehend aus dem Präsidenten Prof 
Dr. Th. Studer in Bern, Prof. Dr. Lang in Solothurn. 
und dem Oberbibliothekar. Der letztere hat sich 
die Mühe genommen, an der Hand der Verhandlungen 
und Protokolle eine „Geschichte der Entwicklung der 
Bibliothek der Schweizerischen Naturforschenden Gesell- 
schaft“ abzufassen, was der neuen Behörde nur angenehm 
sein konnte. Die Kommission hielt Samstag den 16. Juni 
in Solothurn ihre 1. Sitzung ab. Das Ergebniss ihrer 
Beratung liegt in folgenden Postulaten: 

1) Alle Rechnungen, Berichte, Anträge auf Neuan- 
schaffungen sollen in erster Linie vor die Kommission 
gebracht und von derselben genehmigt werden. 


2) Die verfügbaren Mittel sollen in erster Linie zum 
Einbinden der Werke verwendet werden, für An- 
schaffungen nur in so weit als sich jährlich ein 
Deberschuss zeigt. 

3) Von der Stadtbibliothek Bern sind grössere Lokali- 
täten zu erbitten, um die gesammte Bibliothek wieder 
zu vereinigen, was unbedingt im Interesse einer 
geordneten Bibliothekverwaltung liegt. 

4) Die nächste Hauptaufgabe der Bibliothek ist eine 
gründliche Revision derselben, die Aufstellnng eines 
Zeddel- Katalogs und dadurch die Vorbereitung des 
Neudrucks eines Katalogs. 

5) Vom Centralkomite und von der Jahresversammlung 

soll wie bisher ein Jahreskredit von Fr. 1200, — 


— 140 — 


für die Bibliothek verlangt werden, da die Ver- 

hältnisse absolut die gleichen geblieben sind. 

Die Tragweite dieser Postulate liest auf der Hand. 
Vorerst muss im Geschäftsgang eine gewisse Ordnung 
vorhanden sein, dann muss das Bestreben dahin gehen, 
die Bibliothek, die nun Mangels an Platz in drei getrennten 
Lokalitäten sich befindet, wieder zu vereinigen. Hierüber 
hat die bernische Naturforschende Gesellschaft, der in 
erster Linie die Verpflichtung aufliegt für genügende 
Räumlichkeiten zu sorgen, bereits von der Stadtbibliothek 
durch ein Schreiben der Kommission vom 24. Mai d. J. 
beruhigende Zusicherungen erhalten. Durch den Bau des. 
historischen Museums auf dem Kirchenfeld werden die 
historischen und ethnographischen Sammlungen aus der 
Stadtbibliothek dorthin verlest. Dadurch werden im 
eigentlichen Hauptgebäude Räume frei, von denen wir 
für unsere Bibliothek geeignete erhalten sollen. Endlich 
ist für sich klar, dass die Brauchbarkeit und Benützbar- 
keit einer Bibliothek von ihrem Katalog abhängig ist. 
Seit dem Supplement von 1882 ist nichts derartiges mehr 
erschienen; allerdings hat man in den letzten Jahren 
wieder angefangen die Zuwachsverzeichnisse zu publiziren, 
der Mangel eines Gesammtkatalogs der mehr als 20000 
Bände zählenden Bibliothek macht sich aber geltend. Bei 
der bevorstehenden Neuordnung der Bibliothek ist nun 
(relegenheit vorhanden die Revision und Vorbereitung des 
Katalogs vorzunehmen, indem man einen Zeddel-Katalog 
erstellt. An diese Arbeit gehen wir aber erst, wenn die 
Bibliothek ihre definitiven Räumlichkeiten bezogen haben 
wird. 

6. Bibliothekverwaltung. Herr Dr. E. Kissling 
hat als Unterbibliothekar wie bisher in gewohnter Weise 
den Unterzeichneten in allen Bibliotheksachen unterstützt. 
beider sah sich Frau Kräuter-Lauterburg, welche 


— 1411 — 


seit mehreren Jahren auf der Bibliothek ausgeholfen hatte, 
durch Gesundheitsrücksichten genöthigt von ihrer Stelle 
zurückzutreten; für ihre gewissenhaften und treuen Dienste 
sei ihr hier noch der wärmste Dank ausgesprochen. An 
ihre Stelle wurde gewählt Frl. Elise Stettler von 
Bremgarten, die sich seit dem 1. Sept. 1893 mit Eifer 
in ihre Obliegenheiten hineingearbeitet hat. Unser teurer 
Quästor Herr Dr. Custer ist nicht mehr, er hat der 
Bibliothek stets ein warmes Interesse und eine väterliche 
Fürsorge entgegengebracht, sein Andenken bleibe in Ehren. 
Fräulein F. Custer, welche seit dem Tode ihres Vaters 
das Quästorat verwaltet, hat uns in allem, was die 
Bibliothek angieng warm unterstützt, auch ihr sei hier 
der Dank dargebracht. 


Bern, den 20. Juni 1894. 


Der Oberbibliothekar: 
Prof. Dr. J. H. Graf. 


Der Präsident 
der Bibliothekkommission : 


Prof. Dr. Th. Studer. 


x. 
Bericht der Denkschriften-Kommission 
für das Jahr 1893/94. 


Tit. 


Es ist während des Berichtsjahres kein neuer Band 
der Denkschriften zur Publikation gelangt, dagegen ist 
mit dem Drucke der im letztjährigen Berichte erwähnten 
grösseren floristischen Arbeit des Herrn Prof. Jaccard 
in Aigle, betitelt: „Catalogue de la flore valaisanne‘ be- 
sonnen worden. Dieses Werk wird, als 24. Band der 
Denkschriften, noch in diesem Jahre zur Veröffentlichung 
gelangen. 

Was die Rechnungsverhältnisse der Denkschriften 
anbetrifft, so betrugen die Einnahmen inklusive Bundes- 
beitrag von 2000 Fr. laut Rechnungsauszug der stell- 
vertretenden Quästorin, Fräulein F. Custer in Aarau, 
im Berichtsjahre Fr. 2,997. 85 Cts., die Ausgaben 
Fr. 1,737. 40 Cts. nämlich für die Arbeit von Nägeli: 
».Ueber oligodynamische Erscheinungen“ Fr. 306. —, für 
Tafeln zu der Arbeit von Prof. Dr. Ed. Fischer in 
Bern „Neue Untersuchungen über Phalloideen“ Fr. 650, —, 
Drucklegung dieser Arbeit Fr. 465. 80, Miethe des Denk- 


— 143 — 


schriftenlokals Fr. 250. - , diverse Auslagen Fr. 65. 60. 
Bleibt ein Aktiv-Saldo von Fr. 1,260. 45. 

Diese Summe wird zu ausschliesslichen Gunsten der 
Denkschriften-Kommission auf neue Rechnung zu über- 
tragen sein. Die Kosten der Drucklegung der Jaccard- 
schen Arbeit werden sich auf cirka Fr. 2,205. — be- 
laufen, die laufenden Auslagen auf 3—400 Franken. Der 
Ueberschuss der Einnahmen aber wird bei Seite gelegt 
werden müssen, damit die Denkschriften-Kommission im 
Stande sein wird, die Veröffentlichung des angemeldeten 
grossen Werkes über die Zundgegenstände beim Schweizers- 
bild in Schaffhausen in den Denkschriften zu ermög- 
lichen. 

Dieses Werk wird aus 13 Abhandlungen verschiedener 
Spezialforscher bestehen, cirka 280 Folioseiten umfassen 
und gegen 50 Tafeln Abbildungen erhalten. Die Kosten 
der Herstellung werden sehr beträchtlich sein. Fast alle 
Abhandlungen liegen dem Chef-Redaktor, HerrnDr. Nüesch 
in Schaffhausen, schon fertiggestellt im Manuskript vor. 
so dass die Denkschriften-Kommission in kürzester Frist 
in die Lage kommen wird, zu der Veröffentlichung des 
Werkes Stellung zu nehmen. 

Jetzt schon lässt sich voraussehen, dass selbst für 
den Fall, dass die Herstellungskosten auf verschiedene 
Büdgetjahre verteilt würden, die Veröffentlichung des 
Werkes nur mit Hilfe von Extra-Subventionen möglich 
sein wird. 

Was die Einnahmen der Denkschriften-Kommission 
anbetrifft, so werden die Klagen über geringen Absatz 
der Denkschriften sei es an Einzelkäufer, sei es an 
Abonnenten immer lauter und immer berechtigter, so 
dass sich der Unterzeichnete veranlasst gesehen hat, die 
ganze Frage der Publikationen der Schweizerischen Natur- 
forschenden Gesellschaft einer Diskussion zunächst im 


— 144 — 


Schoosse der Denkschriften-Kommission zu unterbreiten. 
Die Diskussion ist noch im Gange. 

Im Personalbestande der Denkschriften-Kommission 
ist im verflossenen Berichtsjahre keine Aenderung ein- 
getreten. 


Zaioli, cen 10, milk 1802 
Hochachtungsvoll 


Namens der Denkschriften- Kommission, 


Der Präsident: 


Prof. Dr. Arnold Lang. 


So 


VI. 
Jahresbericht der Kommission für die Schlaflistiftung. 


Auf 1. Juni 1895 bleibt die Aufgabe ausgeschrieben: 
„Ueber den Einfluss der äusseren Lebensbedingungen auf 
den Bau und die biologischen Verhältnisse der Fauna 


‘der Alpenseen“. Auf den 1. Juni 1894 sind drei Arbeiten 


eingelangt über die Aufgabe: ,,Monographische Bearbeit- 
ung der schweizerischen Repräsentanten irgend einer 
grösseren Abteilung der Algen, Pilze oder Moose“. Die 
Fachmänner, welchen diese Lösungen zur Prüfung vor- 


gelegt worden sind, haben uns eingehende Gutachten ge- 


liefert und vollkommen übereinstimmende Anträge gestellt. 
auf Grundlage welcher die Kommission ihre Beschlüsse 
gefasst hat. 

1) Die Arbeit mit dem Motto „Felix pui potuit rerum 
cognoscere causas“ zeugt von vollständiger Unfähigkeit 
ihres Verfassers zur wissenschaftlichen Behandlung: eines 
solchen Gegenstandes und kann niemals auf einen Preis 
Anspruch machen. 

2) Die Arbeit mit dem Motto „Fiat lux‘ behandelt 
„les Pyrenomycètes Suisses‘. 

5) Diejenige mit dem Motto „bien connaître la patrie 
c’est bien l’aimer‘‘ behandelt ,,Flore des mousses suisses‘. 

Beiden dieser umfangreichen Arbeiten haften zwar 
noch grosse Mängel an und manchmal haben dieselben 
die nützlichsten Bahnen verlassen, um wenig fruchtbare 
zu betreten. Allein sie beruhen doch auf sehr reichen - 
Kenntnissen, vielen Beobachtungen, zeugen von vielem 
wissenschaftlichem Fleisse und gewissenhaftem Streben 

10 


— 146 — 


und sind Leistungen von wissenschaftlichem Werte. In 
Anerkennung dessen erteilt die Kommission jeder dieser 
beiden Arbeiten einen Nahepreis von je 400 Fr., immer- 
hin nur im Sinne eines Aufmunterungspreises, nicht in 
der Meinung, dass damit eine hervorragende wissen- 
schaftliche Leistung gekennzeichnet sein soll oder dass in 
der vorliegenden Form die Arbeiten als „gekrönte Preis- 
schriften‘* gedruckt werden könnten. 

Für den 1. Juni 1806 wird folgende neue Preisauf- 
gabe ausgeschrieben : 

„Die ungeheuren Lagerungsstörungen zwischen Vorder- 
rheintal und Walensee vom Calanda bis an den Vier- 
waldstättersee reichend. sind bisher von Arnold Escher 
v. d. Linth und Alb. Heim stets als zwei gegenein- 
andergerichtete liegende Falten (,Glarner-Doppelfalte‘‘) 
aufgefasst worden. Suess und Bertrand haben beide 
die Hypothese ausgesprochen, dass diese beiden Falten als 
eine einzige grössere Ueberfaltung von Süd her an- 
sesehen werden müssten. Es werden nun neue Beob- 
achtungen aus dem ganzen fraglichen Gebiete verlangt, 
welche diese Frage zur Entscheidung bringen können.“ 

Aus der Kommission für die Schläflistiftung haben 
auf dringenden Wunsch ihre Entlassung erhalten die 
Herren Prof. Dr. Schnetzler und Prof. Dr. GC. Kramer. 
Beiden sei an dieser Stelle für die der Sache geleisteten 
Dienste unser herzlichste Dank ausgesprochen. Ueberdies 
wird im Verlaufe des nächsten Geschäftsjahres eine Neu- 
konstituirung innerhalb der Kommission stattfinden müssen. 


Namens der Commission für die Schläflistiftung: 
der derzeitige Präsident: 
Alb. Heim. 


Zürich, Juli 1894. 


A PERTE 


VII. 


Bericht der geologischen Kommission 
für das Jahr 1893/94. 


Laut vorjährigem Bericht sind im Zeitraum 1892/93 
folgende Beiträge zur geologischen Karte der Schweiz 
erschienen: Die Lieferung XXI mit Atlas zu Blatt XVII, 
Lieferung VII, Supplement 2, nebst der zweiten Auflage 
von Blatt XI, Lieferung XXXII mit Karten und Profilen. 
Diese Publikationen, welche mit sehr wertvollen, artisti- 
schen Beilagen begleitet waren, hatten zur Folge, dass 
die finanziellen Hülfsmittel sehr in Anspruch genommen 
wurden. Die geologische Kommission sah sich deshalb 
genöthigt, sich durch Vermittlung des Centralkomites an 
das Eidgenössische Departement des Innern zu wenden, 
um einen Nachtragskredit für 1893 zu verlangen. Im 
Einverständniss mit dem Bundesrat wurde derselbe nach 
einigen Zwischenfällen von den eidgenössischen Behörden 
im Betrag von Fr. 10,000 auf sehr entgegenkommende 
Weise bewilligt. Das Centralkomite und die Kommission 
haben den obern Behörden den gebührenden Dank er- 
stattet. 

Im Laufe dieses Jahres werden folgende Kommentare 
zur geologischen Karte der Schweiz publiziert werden: 

1. Die Lieferung VIII, Supplement 1, bearbeitet von 

Louis Rollier, ist unter dem Titel: „Structure 


è 


io ee 


et histoire geologiques de la partie du Jura central“ 
ist bereits an die wissenschaftlichen Institute des 
Inlandes versandt worden. Die Arbeit umfasst 36 
Bogen Text, 2 geologische Karten der Umgebung 
von St. Imier, 4 geologische Profiltafeln und eine 
Tabelle mit Phototypien. 
Die von den Professoren Dr. A. Heim und Dr. C. 
Schmidt auf Grundlage der grossen Karte und den 
Spezialaufnahmen einiger Mitarbeiter entworfene geo- 
logische Uebersichtskarte der Schweiz im Maassstab 
von i :500,000 mit Südostbeleuchtung wird auf den 
Zeitpunkt des internationalen Geologenkongresses 
erscheinen. Diese Karte wurde mit grosser Sorgfalt 
und Gewissenhaftigkeit bearbeitet und meisterhaft 
ausgeführt. Der Verlag derselben ist laut Vertrag 
der Buchhandlung Schmidt, Francke & Cie. in Bern 
übertragen worden. 
Dr. Casimir Mösch hat sein Manuskript der 
Lieferung XXIV 3 zu Blatt XII ganz vollendet und 
der Druck dieses Textes ist bereits weit vorgerückt. 
Der dazu gehörige Atlas mit 35 geologischen Profil- 
tafeln und Ansichten, sowie einem geologischen 
Kärtchen der Umgebung von Meiringen ist erstellt, 
so dass die ganze Lieferung diesen Herbst zur Publi- 
kation gelangen wird. | 
Die Arbeit von Dr. E. C. Qereau „über die 
Klippen von Iberg* ist gedruckt. Das dazu gehörige 
geologische Kärtchen der Umgebung von Iberg ist 
lithographirt und die geologischen Profile sind in 
Arbeit. Diese Abhandlung wird als Lieferung XXXHI 
zur Versendung kommen. 

Folgende rückständige Texte sind in Vorbereitung: 
Pfarrer G. Fischer wird das Manuskript mit geo- 
logischen Profilen zu Blatt XVII, Lieferung XXI 2 


— 149 — 


‘ der geologischen Kommission einliefern. Prof. Dr. 


H. Schardt hat sich mit dem Autor desselben in 
Relation gesetzt und die beiden werden den rück- 
ständigen Text nach neuerem geologischen Stand- 
punkt durcharbeiten und zu einem befriedigenden 
Abschluss bringen. 

Dr. Leon Du Pasquier ist mit der Ausarbeitung 
des Textes zur (Gletscherkarte von Alphonse 
Favre, Lieferung XXVIII beschäftigt. Derselbe 
wurde ersucht, in Verbindung mit Dr. Schardt 
eine neue Klassifikation der Glacialbildungen der 
geologischen Kommission vorzulegen, um eine mehr 
einheitliche Kartirung der später zu publizierenden 
Blätter der geologischen Karte zu gewinnen. 

Prof. Dr. C. Schmidt, der die Redaktion des 
Textes zu Blatt XXIII übernommen hat, konnte 
wegen den Vorbereitungen zum internationale Geo- 
logenkongress seine geologischen Aufnahmen im 
Exkursionsgebiet nicht in gewünschtem Maasse aus- 
führen und hat dieselben für das künftige Jahr 
projektirt. 

Prof. Dr. A. Baltzer winscht sein Manuskript zu 
Lieferung XXX noch auszuarbeiten und wird dasselbe 
später der Kommission zur Drucklegung übergeben. 
Die dazu gehòrige geologische Karte der Umgebung 


von Bern ist bereits durch den Buchhandel zu be- 


ziehen. 

Als nene Publikationen sind folgende Arbeiten in 
Angriff genommen worden: 
Da das Blatt XVI (Umgebung des Lemanersee’s) voll- 
ständig vergriffen ist, haben die Professoren Jaccard, 
Renevier und Schardt die Bearbeitung einer 
zweiten Auflage dieser Karte übernommen. Prof. 
Schardt teilt mit, dass sein Manuskript künftigen 


Winter fertig werde und wenn bis dahin das Gebiet 
des Chablais auf der französischen Karte im Drucke 
erschienen sei, könne das Blatt XVI im nächsten 
Jahre erscheinen. 


Louis Rollier ist mit der geologischen Aufnahme 
von Blatt VII, das nur noch in wenigen Exemplaren 
vorrätig ist, beschäftigt. Die Kartirung geht dem 
Abschlusse entgegen. Derselbe Autor hat auch seine 
Arbeit über die geologischen Aufnahmen zwischen 
Biel und Pruntrut während den Jahren 1885— 1892 
auf 32 Siegfriedblättern in 1 : 25000 der geologischen 
Kommission übergeben. Dieses wertvolle Dokument 
jurassischer Geologie wird im Archiv der geologischen 
Kommission, das sich in Bern befindet, für die Zu- 
kunft aufbewahrt. 


im Anschluss hat Dr. E. Kissling in Bern die 
diluvialen und tertiären Formationen auf Blatt VII 
südlich der Aare und Zihl fertig aufgenommen und 
ist gegenwärtig mit der Redaktion des Textes und 
mit der Eintragung des im Maassstab der Siegfried- 
blätter aufgenommenen Terrains in die reduzirte 
Dufourkarte beschäftigt. Demselben wurde auch von 
der geologischen Kommission Auftrag erteilt, seine 
Untersuchung der Diluvial- und Tertiärablagerungen 
auf das Emmental bis gegen Luzern auszudehnen. 


Die Arbeiten von Professor Mühlberg über Unter- 


suchung und Kartirung der anormalen Lagerungs- 


verhältnisse im nördlichen Jura wurden wegen den 
Vorbereitungen zum internationalen Geologenkongress 
einstweilen sistirt und werden im künftigen Jahre 
ihren regelmässigen Fortgang nehmen. 


Herr Dr. August Aeppli, Sekundarlehrer in Zürich, 
hat sich mit der Untersuchung der rückläufigen 


— 151 — 


Deckenschotter und der Molasseschichten von Wädens- 
wyl bis in’s Lorzetal beschäfligt und diese sorgfältigen 
Studien haben das interessante Resultat einer Ein- 
senkung des Alpengebirges nach der ersten Gletscher- 
zeit und die Bildung der Randsee’n bestätigt. Nach- 
dem der Kommission eine fertige Abhandlung mit 
Karte und Profilen vorgelegt wurde, hat die- 
selbe die sofortige Herausgabe dieser wertvollen. 
neuen Arbeit als Lieferung XXXIV der Beiträge zur 
geologischen Karte beschlossen. 


6. Louis Rollier arbeitet laut Vertrag an dem 
Manuskript zur schweizerischen, geologischen Biblio- 
graphie, die als Lieferung XXIX erscheinen soll. 
Die Bibliographie des schweizerischen Jura ist bereits 
vollendet. 


Im Hinblick auf diese zahlreichen, in Vorbereitung 
liegenden Arbeiten hat die geologische Kommission be- 
schlossen, in einem motivirten Gesuche bei den eidge- 
nössischen Behörden um eine Erhöhung des Jahreskredites 
pro 1895 zu petitioniren. 

In Bezug auf das Studium des Vorkommens von 
Kohle in der Schweiz sind die Präliminarbestimmungen 
durch Vorlage und Annahme eines detaillirten Programmes 
mit der Aargauischen Regierung laut Schreiben vom 9. 
April 1894 zu einem definitiven Abschluss gelangt, so 
dass das Studium des Vorkommens von Kohle in Angriff 
genommen werden kann. Die eidgenössische Kohlen- 
kommission besteht aus den Herrn: Prof. Dr. F. Mühl- 
berg, Präsident, Prof. Dr. A. Heim, Vizepräsident, 
Leo Wehrli, Sekretär. Alljährlich soll über die ver- 
wendete Kreditsumme der Aargauischen Regierung zu 
Handen des betreffenden Stiftungsfondes Rechnung ab- 
gelest werden. 


an 


Im verflossenen Jahre wurden die verschiedenen 
Lieferungen der Beiträge zur geologischen Karte der 
Schweiz an 57 inländische, eidgenössische und kantonale 
Anstalten abgegeben und an 45 auswärtige, wissenschaft- 
liche Institute versendet. Der Empfang wurde in sehr 
verbindlicher Weise verdankt. Die zahlreichen Tausch- 
exemplare wurden an die Bibliothek des eidgenössischen 
Polvtechnikum’s abgeliefert. 

Dieser summarische Rückblick auf die Tätigkeit der 
schweiz. geologischen Kommission gewährt einerseits die 
befriedigende Aussicht, dass die rückständigen Kommen- 
tare zur geologischen Karte der Schweiz successive dem 
definitiven Abschlusse entgegengehen, anderseits eròfinet 
er auch die erfreuliche Perspektive, dass jüngere Adepten 
mit neuen Forschungsresultaten in die Linien einrücken, 
um die Kenntniss unseres vielgestaltigen Gebirgslandes 
immer mehr zu erweitern und zu vertiefen. 

Auf diese Weise wird es gelingen. die geologische 
Forschung der engern Heimat mit den wissenschaftlichen 
Fortschritten anderer Kulturländer auf der richtigen Höhe 
zu erhalten und so wird durch einheitliches Zusammen- 
wirken von einsichtsvollen Behörden und tüchtigen Arbeits- 
kräften das nationale, wissenschaftliche Werk stetig an 
Vollständigkeit und Gründlichkeit gewinnen zum Wohle 
und zur Ehre unseres von der Natur so reich geschmückten: 
Heimatlandes. 


Der Präsident 
der schweiz. geologischen Kommision : 


Dr. Fr. Lang. 


Solothurn im Juli 1894. 


m 44 


VII. 


Rapport de la commission géodésique 
pour l’année 1893/94. 


Pendant l’exercice dont nous avons à rendre compte 
aujourd'hui, la Commission géodésique a eu la douleur 
de perdre son ancien president, Monsieur Rodolphe 
Wolf, décédé le 6 décembre 1893. Si l’œuvre consi- 
dérable du savant astronome de Zurich explique les 
regrets universels que sa mort a provoques, non seule- 
ment en Suisse, mais dans le monde scientifique tout 
entier, la Commission géodésique, à laquelle il avait appar- 
tenu dès sa fondation en 1862, déplore en lui d’une 
manière particulière l'excellent et aimable confrère qui. 
depuis la mort du général Dufour, a présidé à ses tra- 
vaux avec une grande compétence et beaucoup de tact. 
Le souvenir de la noble et sympathique personnalité de 
Wolf continuera à inspirer la Commission et à soutenir 
ses efforts. 

La Commission géodésique a tenu sa séance annuelle 
le 27 mai 1894 à l'Observatoire de Neuchâtel. Le procès- 
verbal de cette séance paraîtra incessamment, de sorte 
que nous nous bornerons à rendre compte ici du pro- 
gres et de l’état actuel de nos travaux : 

1) Le temps exceptionellement favorable de lété 
dernier a permis à notre ingénieur, M. le Dr. Messer- 
schmitt, d’executer complètement le programme des. 
travaux que nous avions établi pour la dernière campagne 


— 154 — 


‚et d'y ajouter encore un certain nombre de stations de 
pendule, 17 en tout, pour la mesure de la pesanteur. 

L’ingenieur a pu d’abord jusqu'au 30 juin déterminer 
la latitude et l’azimut à la station de Hersberg, et jus- 
qu'au 24 juillet à celle de Hohentwiel, où il a mesuré 
aussi plusieurs angles pour assurer la jonction avec le 
réseau trigonométrique du Wurtemberg. Plus tard, il a 
‘encore fait les stations astronomiques de Hornli, Aschen- 
berg et Egg. Enfin, il a déterminé la latitude à Bale, 
où M. le professeur Riggenbach a bien voulu ajouter, 
dans le courant de ce printemps, une seconde série de 
mesures de hautenr du pöle et des azimuts pour plusieurs 
directions. M. Riggenbach a également pris part aux 
observations de pendule à Bale. 


Pour les mesures relatives de l’intensité de la pesan- 
teur, au moyen du pendule Sterneck, M. Messer- 
schmitt a d’abord comparé son appareil à Munich, et 
a constaté entre autres que les longueurs absolues du 
pendule simple, obtenues par M. von Orff à Munich et 
par M. von Oppolzer à Vienne, rapportées a Zurich, 
donnent pour la longueur du pendule à Zurich une valeur 
identique. Au mois de septembre, notre ingéninur a rejoint 
M. von Sterneck dans la vallée du Rhin, où ces 
Messieurs ont fait ensemble des observations à Feldkirch 
et à Gotzis. 

Toutes ces mesures de pendule ont donné des résul- 
tats intéressants sur les variations de la pesanteur dans 
cette région, qui s'accordent assez bien avec les dévia- 
tions de la verticale, constatées par la combinaison des 
observations astronomiques et géodésiques. 


Dans un certain nombre de stations, par exemple à 
Schaffhouse, Hohentwiel, Singen et Eglisau, M. Messer- 
schmitt a fait en outre des observations de magnétisme 


> 


— 155 — 


terrestre, au moyen du magnétomètre de montagne de 
Meyer. 

Dans le courant de l’hiver, l’ingénieur a pu excécuter 
la plupart des calculs de réduction des observations dans 
la campagne de 1893. 

La Commission géodésique ayant fixé dans la séance 
du printemps le programme pour la campagne de cette 


‘année, qui comprend surtout les études géodésiques et 


de la pesanteur dans la région du Gothard (entre autres 
la station du Gütsch près Andermatt) et dans un point 
approprié, soit Retschwand, soit Hornberg, à intercaler 
entre les lignes Lägern-Wiesenberg et Rigi-Napf, notre 
ingénieur, après avoir fait quelques reconnaissances, a 
commencé le 22 juin la campagne ; il est en ce moment 
a Escholzmatt et se rendra sous peu au Gothard. 

2) Le Volume VI de la Triangulation suisse, dont 
l'impression avait commencé en 1893, a paru au prin- 
temps dernier et a été distribué, comme les volumes 
précédents, aux autorites, institutions seientifiques et 
savants de la Suisse et des pays de l’Association géo- 
désique internationale. Il comprend les études et travaux 
sur les déviations de la verticale dans la Suisse occi- 
dentale. essentiellement près du méridien de Neuchätel. 
dans les huit stations de Berra, Chasseral, Naye, Lüscherz, 
Portalban, Chaumont, Tête-de-Ran et Middes; partout les 
hauteurs du pôle ont été déterminées au moyen des 
distances zénitales et des observations au 1° vertical, et 
l’azimut d’une direction au moins a été mesuré, Les 
deux stations astronomiques de Chaumont et de Tète- 
de-Ran ont été rattachées géodésiquement au réseau 
trigonométrique principal. 

Les résultats qui donnent des déviations en latitude, 
allant de + 11”,6 (Berra) à — 15”,9 (Chaumont) et en 
longitude, allant de - 197,1 (Chaumont) à — 19”,9 


— 156 — 


(Naye), montrent que les lignes d’égale déviation sont à 
peu près parallèles à la direction des chaines de mon- 
tagne et que les déviations du zénit sont dirigées nez 
pendiculairement aux massifs de montagne. 

3) Si ces faits sont déjà conformes à l'attraction 
supposée des Alpes et du Jura, le travail considérable 
que M. Léon Du Pasquier, de Neuchâtel, a bien 
voulu exécuter à la demande de la Commission, et dont 
on trouve un résumé dans notre Procès-Verbal, savoir 
la détermination au dixième près environ de l'influence 
perturbatrice des masses visibles sur la déviation de la 
verticale dans les stations astronomiques situées près du 
méridien de Neuchâtel, a donné pour quatre de ces 
stations (Tête-de-Ran, Chaumont, Neuchatel et Portalban), 
entre les déviations observées et les valeurs calculées. 
en prenant 2,64 pour densité movenne des roches, un 
accord qu'on peut qualifier de parfait, car les écarts — 
quelques dixièmes de seconde — ne dépassent pas les 
limites d'incertitude des déterminations. Pour la station 
de Middes, la différence atteint 17,43, ce qui paraitrait 
indiquer une attraction du mastif alpin plus forte qu’elle 
ne devrait l'être, et qui ne s’explique pas suffisamment 


par l'hypothèse que la densité moyenne de ce massif 


serait supérieure à la densité introduite dans le calcul. 
On ne pourra se rendre compte de cette anomalie qu'après 
avoir obtenu les déviations pour deux autres points plus 
voisins des Alpes. 

Ces recherches délicates et difficiles offrent, surtout 
combinées avec les mesures d'intensité de la pesanteur, 
un grand intérêt non seulement pour la géodésie, mais 
aussi pour les géologues, à tel point que plusieurs Aca- 
démies d'Europe ont décidé d'envoyer des délégués à 
Innsbruck, où se réunira cet automne la Commission 
permanente internationale. afin de s'entendre avec elle 


— 157 — 


sur l’extension et l’organisation a donner à ces études de 
la pesanteur. La Société helvétique se convainera avec 
satisfaction que dans cette branche importante des travaux 
géodésiques, la Suisse occupe aussi un rang honorable. 

La Société apprendra également avec plaisir par les 
Comptes-Rendus qui viennent de paraître a Neuchatel et 
par le Rapport annexé à notre dernier Procès-Verbal, 
que la Conférence internationale. réunie en septembre 
1893 à Genève, a parfaitement réussi sous tous les rapports, 
qu'elle a été utile pour l’avancement de l’œuvre inter- 
nationale, dont elle a constaté les progrès incessants et 
que, grâce à l’aimable hospitalité des autorités et savants 
de Genève, nos collègues étrangers ont été enchantés de 
leur séjour dans la belle ville da Léman. 

4) Quant aux travaux du Nivellement de précision, 
qui se poursuivent depuis 1890 par les ingénieurs du 
Bureau topographique fédéral, avec le concours financier 
et sous le contröle de la Commission géodésique, on a 
exécuté un nivellement de vérification de la ligne Wein- 
felden-Wyl-Werdenberg (116 km); la section entre les 
repères NF 145 et NF 329 montrant encore des écarts 
trop forts, sera nivelee cette année une troisieme fois 
dans le sens inverse. 

On a continue avec beaucoup de soin le reperage 
«les points fixes, pour en assurer, mieux que par le passé, 
la conservation et l’invariabilité ; ces opérations ont été 
exécutées en 1893 sur les lignes de Geneve-Morses, 
Morges - Lausanne - Fribourg- Berne, Berne-Olten- Brugg- 
Zurich, Zurich-Rorschach-Rheineck. Dans le même but, 
le Bureau topographique a adressé une circulaire aux 
gouvernements cantonaux et aux directions des princi- 
paux chemins de fer pour leur recommander la surveil- 
lance des repères par leur ingenieurs et voyers. La 
plupart ont promis leur concours actif. 


— 158 — 


Pour faciliter ce travail, le Bureau topographique 
publie, par voie d’autographie. la liste des repères, avec 
plans de situation et cotes au-dessus de la Pierre-du-Niton. 
Les première livraisons de cette publication paraîtront 
cette année. 

Enfin, pour donner suite au désir exprimé par la 
Commission météorologique, les ingénieurs chargés des 
opérations du repérage ont recu l’ordre de rattacher les 
stations météorologiques situées dans le voisinage; celle 
de Schaffhouse sera reliée cet automne. 

Le programme de l’année 1894 comprend le nivelle- 
ment de contrôle des lignes de Werdenberg-Wildhaus, 
de Rheineck-Lindau, avec contrôle des points de jonction 
aux réseaux autrichiens et bavarois et rattachement des 
échelles du Rhin et du lac de Constance, le nivellement 
du lac supérieur de Zurich avec ses échelles, et enfin 
le repérage de plusieurs lignes. 


Le Président 
de la Commission géodésique : 


Dr. Ad. Hirsch. 


Neuchâtel, le 28 juillet 1894. 


1 TE us Si 


IX. 


Bericht der Erdbebencommission 
über das Jahr 1893/94. 


Die von den Mitgliedern der Erdbebencommission 
und von der meteorologischen Centralstelle gesammelten 
Berichte über im Jahre 1892 wahrgenommene Erdstösse 
wurden vom Aktuar der Commission Herrn Dr. Früh 
verarbeitet und die verdankenswerte Zusammenstellung 
nebst kartographischer Darstellung und einigen Nach- 
trägen aus frühern Jahren im Jahrgang 1892 der meteoro- 
logischen Annalen publicirt. 

Im Jahre 1893 wurden an 13 Tagen 21 zeitlich 
getrennte Erdstösse wahrgenommen. Nördlich der Linie 
Avenches-Zweisimmen-Hätzingen (Glarus)-Chur-Guarda 
wurden keine Erschütterungen verspürt oder sind keine 
solchen zur Anzeige gekommen. Um irgendwie bedeutende 
Erdbeben handelt es sich hiebei nicht. Es fanden in 
diesem relativ ruhigen Jahre nur Lokalbeben von höch- 
stens 14 km. Ausdehnung statt. Diese waren allerdings 
zum Teil von grösserer 'Intensität und verteilen sich be- 
züglich Zeit und Art in folgender Weise: 

a) 13. Januar: Drei Erschütterungen in Zweisimmen. 

b) 23. März: Localbeben im Gebiete der Gyronne, Ct. 
Waadt, in zehn Ortschaften beobachtet. 

c) 21. Mai: Localbeben Guarda-Zanetz. 

d) 1. Juli: Localbeben im Broyetal (Payerne-Avenches). 


— 160 — 


e) 28.September: Localbeben Bettschwanden-Hätzingen 


(Ct. Glarus). 


f) 4.December: LocalbebenRomont-Daupierre-Seigneux 


zwischen Glenc und Osrove. 


Auch das hierauf bezügliche Material wird von Herrn 
Dr. Früh verarbeitet und die Zusammenstellung im Jahr- 
sang 1893 der Annalen der Meteorologischen Centralstelle 


publicirt werden. 
Das Rechnungsergebniss ist folgendes: 


Einnahmen: 


Saldo von voriger Rechnung Fr. 103. 40 
Eredivy pro 898 944 200 


Ausgaben: 
Druckkosten, graphische Dar- 
stellungen, Buchbinder, Porti . . . …  , 
Saldo pro 1894/95 


Fr. 303.40 


Fr. 204. 70 
Fr. 98.70 


Zur Fortsetzung der Arbeiten stellt der leitende Aus- 
schuss der Commission das Gesuch, es möchte für nächstes 
Jahr wieder ein Credit von 200 Fr. eröffnet werden. 


Der Präsident der Commission : 


R. Billwiller. 


Zürich, 12. Juli 1894. 


x. 
Bericht der Gletschercommission 
vom Jahre 1893/94. 


Die Schweizerische Naturforschende Gesellschaft hat 
in der zu Lausanne gehaltenen Sitzung vom 4. September 
1893 zur wissenschaftlichen Erforschung der schweize- 
rischen Gletscher folgende Commission aufgestellt: 


Hagenbach-Bischoff, Prof. in Basel, 
Rütimever, Ludw., Prof. in Basel, 
Coaz. J., Oberforstinspector in Bern. 
Heim, Alb., Prof. in Zürich, 
Sarasın, Rd., Dr. in Genf, 

Du Pasquier, Léon in Neuenburg. 

Das Präsidium wurde dem Unterzeichneten, und das 
Schreiberamt Herrn Du Pasquier übertragen; die Kasse 
wird vom Quästorat der Schweizerischen Naturforschenden 
Gesellschaft besorgt. 

Für das Aufbringen der zur Fortsetzung der Mes- 
sungen am Rhonesletscher nötigen Mittel war vorgearbeitet 
worden durch das Centralcomite der Schweizerischen 
Naturforschenden Gesellschaft in Verbindung mit dem 
vom Schweizerischen Alpenclub aufgestellten Gletscher- 
collesium ; dieselben hatten im Sommer 1893 an die 
Cantonalen Naturforschenden Gesellschaften und deren 

noli 


— 162 — 


Mitglieder, sowie an Freunde der Naturwissenschaft und 
der Alpenwelt ein Schreiben verschickt mit der Einladung, 
für die Fortsetzung der Beobachtungen am Rhonegletscher 
entweder einen einmaligen Beitrag oder einen Jahres- 
beitrag für sechs Jahre zu zeichnen. Diese Einladung 
hatte folgendes Resultat ergeben: 


A. Beiträge von Anstalten und Gesellschaften: 
Er! Fr. 
Von der eidgen. meteorologischen 
Centralanstalt: 6 Jahresbeiträge 
ANR os macht Eee 150. — 
Von der Section Davos des S.A. C. 
6 Jahresbeiträge zu Fr, 50, macht 300. — 
Von der Naturforschenden Gesell- 
schaft in Luzern: 6 Jahres- 


beiträge zu Fr. 50, macht . . 300. — 
Von der Naturforschenden Gesell- 
schaft des Cantons Thurgau . 100. — 


Von der Société fribourgoise des 
sciences naturelles: 4 Jahresbei- 
trace Azure 90, n a che 20082 


Zusammen von Anstalten und Gesellschaften: 1,050. — 


B. Beiträge von Privaten: 
Von Herrn L. de Coppet in Nizza 2,000. — 
60 einmalige Beiträge mit . . , 3,441. 64 
44 Jahresbeitràge für 6 Jahre: 


GemaleRıra 1700=macher ni . 2,820. — 
Zusammen von Privaten: _ 8,261. 64 
Summe der gezeichneten Beitràge . . . . 9,311. 64 


Ueber diese Summe kann nun unsere Commission 
verfügen, und sie wird ausreichen, um während sechs 
Jahren die Ausgaben zu bestreiten. Es erfordern nämlich 


— 163 — 


die Messungen am Rhonegletscher, wenn man sich auf 
das Allernotwendigste beschränkt, von unserer Seite einen 


jährlichen Beitrag von . . a pae 1200, 
Dazu kommen Ausgaben der Con Asset 
kursanderes,Zwecke. .. :. 1, vv... 303.00. 
Somit betragen die voraussichtlichen jähr- 
lichen Ausgaben . . . à Fr. 1,500. — 
und also die Ausgaben für sechs faire DS ze 


Wir benützen vor Allem diese Gelegenheit, unse unsern 
Gönnern im Ausland und in der Schweiz herzlichen Dank 
auszusprechen für die Unterstützung, die sie uns ge- 
währen, und die es möglich macht, das wissenschaftliche 
Unternehmen am Rhonegletscher, das für die Aufklärung 
der für die ganze Erde und ganz besonders für unser 
schweizerisches Alpenland wichtigen Gletschererscheinung 
von der grössten Bedeutung ist, einstweilen weiter zu 
führen. In erster Linie ist zwar nur für die nächsten 
sechs Jahre gesorgt; allein wir dürfen hoffen, dass auch 
über diese Zeit hinaus die Mittel sich finden lassen: 
unser Streben geht dahin, mit der Zeit einen Capitalstock 
zu sammeln, dessen Zinsen für die gewöhnlichen jährlich 
zu wiederholenden Messungen ausreichen; wir sind des- 
halb gerne bereit, weitere Beiträge in Empfang zu nehmen, 
und hoffen besonders, dass die höchst wichtige Veröffent- 
lichung der Vermessungen, die der Schweizerische Alpen- 
club auf Ende des nächsten Jahres uns wird bieten 
können, manchen Freund der wissenschaftlichen Natur- 
forschung veranlassen wird, uns weiter zu unterstützen. 

Die Arbeiten am Rhonegletscher des Jahres 1893 
konnten aus den vorhandenen Mitteln bestritten werden, 
und es gilt für dieselben noch der zwischen dem eid- 
senössischen topographischen Bureau, dem Schweizerischen 
Alpenclub und der Schweizerischen Naturforschenden 
Gesellschaft vereinbarte Vertrag vom 15. Dezember 1894. 


— 164 — 


Für die Vermessungen in den Jahren 1894 bis und 
mit 1899 wurde der als Beilage abgedruckte Vertrag 
zwischen dem eidgenössischen topographischen Bureau 
und der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft 
abgeschlossen. Es wurde dies ermöglicht durch das fort- 
währende Wohlwollen und das freundliche Entgegen- 
kommen des Herrn Oberst Lochmann, Chef des eid- 
genössischen topographischen Bureaus, dem wir zu vollem 
Danke verpflichtet sind. Für die Arbeiten am Rhone- 
gletscher im Jahre 1894 hat die Commission das Pro- 
gramm genehmigt. welches der die Vermessung mit eben 
so viel Eifer als Sachkenntnis leitende Ingenieur des topo- 
graphischen Bureau Herr J. Held aufgestellt hat. Es 
schliesst sich dasselbe an die bisherigen Beobachtungen 
an und soll folgende Arbeiten umfassen : 

1. Nivellement der sieben Querprofile. 

2. Messung der Jahresbewegung des Kises beim 
roten Profil. 

Messung der Firnbewegung. 

Topographische Aufnahmen der Gletscherzunge. 

Einmessung des Eisrandes der (Gletscherzunge, 

monatlich ein Mal. 

6. Messung der absoluten Abschmelzung von Firn 
und Eis. 

(. Verschiedene Einzelbeobachtungen. 

8. Aufnahme der noch aufzufindenden Steine der 

gelben und roten Reihe. 

Neben der Fortführung der Messungen des Rhone- 
gletschers wird sich die Gletschercommission auch noch 
andern Untersuchungen zuwenden, die sich auf die 
schweizerischen Gletscher beziehen und ganz besonders 
den periodischen Bewegungen unserer sämmtlichen Glet- 
scher ihre Aufmerksamkeit zuwenden. Bekanntlich hat 
Herr Prof. F. A. Forel in höchst verdienstlicher Weise 


DU so 


das hierüber gesammelte Material seit dem Jahre 1880 
in jährlichen Berichten zusammengestellt, die zuerst im 
Echo des Alpes‘ und dann im Jahrbuch des S. A. C. ver- 
öffentlicht worden sind. In der Sitzung der Schweizerischen 
Naturforschenden Gesellschaft in Basel im Jahre 1892 wurde 
das Centralcomite ermächtigt, die nötigen Schritte bei 
den eidgenössischen und kantonalen Behörden zu tun, 
um die Bewegungen der Gletscher beobachten und über- 
wachen zu lassen. Die in Folge dieses Beschlusses vom 
Centralkomite getanen Schritte hatten den gewünschten 
Erfolg, und Herr Oberforstinspektor Coaz, der als 
Mitglied unserer Commission angehört, hat im Auftrage 
des landwirthschaftlichen Departements mit höchst ver- 
dankenswertem Eifer sich mit den kantonalen Behörden 
in Verbindung gesetzt und die nötigen Vorbereitungen 
treffen lassen; es werden ihm nun jährlich die Berichte 
eingehen, und er hat sich bereit erklärt, die so ge- 
sammmelten Beobachtungen unserer Commission zur Ver- 
fügung zu stellen. Unser Schreiber Herr Du Pasquier 
wird auf unser Ansuchen und im Einverständnis mit 
Herrn Prof. F. A. Forel sich dieser Frage der perio- 
dischen Veränderungen der Gletscher besonders annehmen 
und eine nach wissenschaftlichen Grundsätzen geordnete 
Zusammenstellung des sowol durch Vermittlung des eid- 
genòssischen Oberforstinspectorates als von anderen Seiten 
eingegangenen Materiales ausarbeiten ; für eine passende 
Veröffentlichung wird dann die Commission besorgt sein. 

Im verflossenen Berichtsjahre haben wir eigentlich 
erst unsere Aufgabe übernommen ; die Ausführung der 
Arbeit liegt in der Zukunft. Wir hoffen, dass es unserer 
Commission gelinge, die wissenschaftliche Erforschung 
der Gletscher, welche seiner Zeit wesentlich von der 
Schweiz ausgegangen ist, und der nun allwärts die Auf- 
merksamkeit zugewandt wird, auch fernerhin durch Fort- 


— 166 — 


setzung der Untersuchungen und Messungen sowie 
durch Sammlung der Beobachtungen zu fördern und zu 
heben, und wir empfehlen die weitere Unterstützung 
unseres Unternehmens aufs Wärmste unsern Freunden 
und Gönnern. 


Für die Gletschercommission : 
Der Präsident: 


Hagenbach-Bischoff. 


Basel, Ende Juni 1894. 


Vertrag 
für die 


Rhonegletscher-Vermessung in den Jahren 


In der Absicht, die seit dem Jahre 1874 vor- 
genommenen Rhonegletscher-Beobachtungen weiter zu 
führen, sind das eidg. topographische Bureau in Bern 
unter Vorbehalt der Ratilikation durch das schweiz, 
Militärdepartement und die Schweizerische Naturfor- 
schende Gesellschaft überein gekommen wie folgt: 


IO 


Die Kontrollmessungen des Eisstandes und der Eis- 
bewegung des Rhonegletschers, sowie weitere von den 
Contrahenten beschlossene Beobachtungen werden noch 


— 167 — 


sechs Jahre, nämlich 1894 bis und mit 1899 gemein- 
schaftlich ausgeführt. 


2. 


Die Kosten dieser Beobachtungen und deren Bear- 
beitung trägt die Schweizerische Naturforschende Ge- 
sellschaft. 


Das eidg. topographische Bureau leistet an dieselben 
einen Beitrag von '/s der wirklichen Kosten, im Maximum 
400 Fr. jährlich. 

Die Schweizerische Naturforschende Gesellschaft wird 
vertreten durch ihr Centralkomite resp. eine Abordnung 
desselben und durch die Gletschercommission. Letztere 
besorgt die wissenschaftliche Leitung des Unternehmens. 
Sie stellt gemeinschaftlich mit dem topographischen 
Bureau das Arbeitsprogramm fest und nimmt die Jahres- 
berichte entgegen. 


Dem Chef des topographischen Bureau steht die 
technische Leitung der Vermessungen zu. Er kann eine 
Reduktion des Arbeitsprogrammes verlangen, wenn er 
voraussetzt, dass dessen Ausführung mehr als den 
Betrag der zur Verfügung gestellten Geldmittel be- 
ansprucht. 


4. 


Sämmtliche in der Vertragsperiode erhobenen Akten 
der Rhonegletscher-Vermessung bleiben Eigentum der 
Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft und wer- 
den vom eidg. topographischen Bureau unter eigener Ver- 
antwortlichkeit aufbewahrt. Im Falle der Zerstörung 
durch fremde Gewalt ist das topographische Bureau nur 
soweit haftbar, als die Acten zu einem bestimmten Werte 
versichert werden können. 


CL GR 


Di 

Das Studium dieser Acten steht jedem, der von 
einem der beiden Contrahenten hiezu ermächtigt ist, frei. 
Für die Entfernung der Dokumente vom Aufbewahrnngs- 
ort bedarf es indessen der ausdrücklichen Bewilliguung 
der beiden Contrahenten. In diesem Falle geht die Ver- 
antwortlichkeit für die erhobenen Acten vom topographi- 
schen Bureau auf den Empfänger über. 

6. 

Das Recht, die Ergebnisse aus der Vertragsperiode 
zu publieiren gehört der Schweizerischen Naturforschenden 
Gesellschaft. Das topographische Bureau behält sich die 
Verwertung der Acten für seine kartographischen Arbeiten 
vor. Drittpersonen dürfen Publicationen irgend welcher 
Art aus den Rhonegletscher-Acten nur mit Einwilligung 
der beiden Contrahenten und innert den zum voraus be- 
stimmten Grenzen vornehmen. 

Sofern das eidg. topographische Bureau in Folge 
besonderer Uebereinkunft die Pläne zu den Publicationen 
liefert, so sind ihm die vollen Kosten für die Erstellung 
derselben zu vergüten. Die Vereinbarungen mit dem 
Schweizer-Alpen-Club betreffend Benützung der vor 1894 
erhobenen Pläne sind Sache der Naturforschenden Ge- 
sellschaft. 

de 

Nach Ablauf der Vertragsperiode bleiben die Be- 
stimmungen dieser Uebereinkunft, soweit sie die Auf- 
bewahrung, Benützung und Publication der Acten be- 
treffen, unter Vorbehalt anderweitiger Verständigung in 
Kraft. 

8. 

Alle Streitigkeiten betreffend diesen Vertrag werden 
durch den jeweiligen Präsidenten des schweiz. Bundes- 


— 169 — 


serichtes. oder durch einen vom ihm bezeichneten Dele- 
girten endgültig entschieden. 


Genehmigt durch die unterzeichneten Vertreter der 


Contrahenten dieses Vertrages. 


Namens der 
Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft: 


Lausanne, le 16 février 1894. 


sig. Golliez, Prof. sig. Dr. F. A. Forel, 
Secrétaire. Président, 


Der Chef des eidg. topographischen Bureau: 
Bern. den 19. Februar 1894. 
sig. J. J. Lochmann. 


Vorstehendem Vertrag erteilt die Ratification 


Der Chef 
des schweizerischen Militärdepartements: 

Bern, den 20. Februar 1894. 
sig. E. Frey. 


Verzeichnis 
der 
Privatpersonen, welche Beiträge gespendet 
haben, für die wissenschaftlichen Studien am 
ERhonegletcher. 


A. Ausland. 


Le prince Roland Bonaparte in Paris. 
Herr Dr. Pierre Chappuis in Sèvres. 

„ L. de Coppet in Nizza. 

‚ A. Delebecque, ingénieur, in Thonon. 

„ Prof. Dr. Dohrn in Neapel. 

Ero Dr E Hann din Wien, 

„ Carl FE. Hofer in Genua. 

„ Prof. Dr. Victor Meyer in Heidelberg. 

„ Baron von Müller in Melbourne. 

„ Prof. Dr. Penck in Wien. 

.+ Louis Rüssli in Genua. - 

Prof. Dr. H. Wild in Petersburg. 


B. Schweiz. 
Kanton Zürich. 

Herr Emil Baur, Architekt, in Zürich. 

„ A. Bodmer-Beder in Zürich. 

„ Alfred Brunner-Guyer in Zürich 

„ L. Diezinger in Wädensweil. 

„ C. Escher-Hess in Zürich. 

„. Dr. Hegetschweiler in Riffersweil. 


— 11 — 


Herr Prof. Alb. Heim in Zürich. 

Fritz Marti in Winterthur. 

Dr. C. Ott in Zürich. 

Dr. Otto Roth in Zürich. 

Prof. Dr. C. Schröter in Zürich. 
Robert Schwarzenbach in Zürich. 
Fr. Schweizer, Fabrikant, in Zürich. 
Carl Sulzer, Ingenieur, in Winterthur. 
C. Sulzer-Spiller in Winterthur. 

C. Weber-Sulzer in Winterthur. 
Prof. J. Wild in Zürich. 

Prof. Dr. Rud. Wolf in Zürich. 


Kanton Bern. 
Herr Prof. Dr. Baltzer in Bern. 
Pfarrer Baumgartner in Brienz. 
Prof. Dr. D. Brückner in Bern. 
Dr. Dubi in Bern. 
Dr. Fankhauser in Burgdorf. 
Gebrüder Kummerly, top. Anstalt, in Bern. 
Dr. J. Reber in Niederbipp. 
A. Riesen in Biel. 
Schmidt, Francke & Co in Bern. 
Prof. Dr. G. Siedler in Bern. 
Dr, Fr. Zehnder in Biel. 


Kanten Luzern. 
Herr C. Bindschädler in Luzern. 
» W. Pfyffer, Ingenieur, in Luzern. 


Kanton Uri. 
Herr A. Stierli, Apotheker, in Altorf. 


Kanton Glarus. 


Herr Dr. Fr. Fritzsche in Glarus. 
» «+. Knobel, Topograph, in Glarus. 


ii 


Kanton Solothurn. 
Herr Prof. Dr. Fr. Lang in Solothurn. 


Basel-Stadt. 
Herr Joh. Bernoulli in Basel. 
„ Dr. C. Burckhardt in Basel. 
„ Prof. Fritz Burckhardt in Basel. 
„ Fr. Cornu, Chemiker, in Basel. 
„ Prof. Ed. Hagenbach-Bischoff in Basel. 
„ Alb. Hoffmann-Burckhardt in Basel. 
„ Prof. G. Kahlbaum in Basel. 
„ Prof. Fr. Miescher in Basel. 
„ Prof. Alb. Risgenbach-Burckhardt in Basel. 
… Prof. Ludw. Rütimeyer in Basel. 
„ Prof. C. Schmidt in Basel. 
„ E. Steiger, Apotheker, in Basel. 
Prof. Carl Von der Mühll in Basel. 


Kanton Schaffhausen. 
Herr Dr. Amsier-Laffon in Schaffhausen. 
„ Prof. J. Meister in Schaffhausen. 


Kanton St. Gallen. 
Herr Dr. Robert Emden in St. Gallen. 


Kanton Graubünden. 


Herr Dr. A. von Planta ın Reichenau. 
„ .J. Pontz in Sils Maria. 


Kanton Aargau. 


Herr Prof. Fr. Mühlberg in Aarau. 
„ Fr. Ruepp, Apotheker, in Menzikon. 


Kanton Thurgau. 
Herr W. Knoll in Frauenfeld. 


Kanton Waadt. 


Herr A. Barbey in Lausanne. 

Prof. E. Bugnion in Lausanne. 

Prof. W. Cart in Lausanne. 

Dr. Chatelanat in Montreux. 

Ernest Correvon, Advocat, in Lausanne, 
Prof. Charles Dufour in Morges. 

Prof. Marc Dufour in Lausanne. 

Prof. Henri Dufour in Lausanne. 

Prof. F. A. Forel in Morges. 

Prof. L. Gautier in Lausanne. 
Ganty-Berney in Chateau-d’Oex. 

Prof, Henri Golliez in Lausanne. 

„ Perc. de Loriol in Crassier. 

Prof. Eug. Renevier in Lausanne. 

Dr. Louis Secrétan in Lausanne. 
Charles de Sinner, Ingénieur. in Nyon. 


29 


Kanton Wallis. 
Herr Charles Fama in Saxon. 
J. Seiler in Gletsch. 
A. de Torrenté in Sitten. 


Kanton Neuenburg. 
Herr Prof. O, Billeter in Neuenburg. 
Dr. Ed. Cornaz, pere, in Neuenburg. 
Georges Gallet in Chaux-de-Fonds. 
Julien Gallet in Chaux-de-Fonds. 
„ Dr. H. Garot in Neuenburg. 
Louis Pernot in Couvet. 
., David Perret in Neuenburg. 
Samuel de Perrot, Ingenieur, in Neuenburg. 
Dr. E. Trechsel in Locle. 
„ H. Wägeli in Chaux-de-Fonds. 


— 174 -- 


Kanton Genf. 


Herr Prof. Emile Chaix in Genf. 


29 


Prof. Ernest Favre in Genf. 
Marc Micheli in Genf. 

Prof. Alb. Rilliet in Genf. 
Dr. Ed. Sarasin in Genf. 
Prof. Charles Soret in Genf. 
Th. Weber in Genf. 


XI 


Bericht der limnologischen Commission 
über das Jahr 1893/94. 


Die von den einzelnen Mitgliedern der limnologischen 
Commission übernommenen Aufgaben wurden im Jahre 
1893/94 weitergeführt; daneben wurden einige neue Ar- 
beiten begonnen. 

Herr Dr. E. Sarasin-Diodat!i beschäftigte sich ein- 
sehend mit dem Studium der Seiches des Neuenburger- 
sees. Er konnte, Dank der freundlichen Mithülfe des 
Herrn L. Du Pasquier, seinen Apparat in Cudrefin 
aufstellen. Sicher festgestellt ist für den untersuchten 
See die Schwäche sowie die geringe Regelmässigkeit und 
Konstanz der Oscillationsbewegungen. Im ganzen See 
herrscht eine Periode von vierzig Minuten. Was die 
früher in Yverdon beobachtete Periode von fünzig Minuten 
bedeutet, muss angesichts der in Cudrefin erhaltenen 
Resultate einstweilen dahingestellt bleiben. Es soll, um 
der Lösung der Frage näher zu kommen, eine weitere 
Station am Südwestufer, z. B. in der Nähe von Estavaver 
geprüft worden. 

Die Aufzeichnungen über das Zufrieren der central- 
schweizerischen Seen wurden in sehr verdankenswerter 
Weise wieder durch Herrn Professor X. Arnet besorgt. 
Derselbe begann auch eine Reihe von Beobachtungen 
über die Durhsichtigkeit des Wassers im Vierwaldstätter- 
see. Es lässt sich schon jetzt als sehr wünschenswert 


bezeichnen, dass dieselben auf womöglich breiterer Basis 
fortgesetzt werden. 

Der Berichterstatter unternahm eine längere zoolo- 
sische Schlussexcursion an die Seen des Rhätikon. Es 
sind aus jenem Gebiet nun etwa 250 Orte von Wasser- 
bewohnern bekannt. Die Verarbeitung des Materials in 
«dem im letztjährigen Bericht angedeuteten Sinne schreitet 
vorwärts. 

Da die Seen des französischen Juras in jüngster Zeit 
durch J. de Guerre und J. Richard faunistisch unter- 
sucht worden sind, lag es nahe auch den Lac de Joux 
und den Lac des Brenets ähnlich zu durchforschen. Die 
erhaltenen befriedigenden Resultate gaben den Stoff zu 
einer gegenwärtig im Druck sich befindenden Arbeit. 

Herr Oberforstinspector J. Goaz sah sich in Folge 
von Arbeitsüberhäufung leider veranlasst, seine Entlassung 
als Mitglied der limnologischen Commission einzureichen. 
Wir möchten ihm an dieser Stelle noch einmal den besteen 
Dank für die vielfachen geleisteten Dienste auspsrechen. 

Gleichzeitig gestatten wir uns, Ihnen den Antrag zu 
unterbreiten. Herrn Dr. J. Heuscher in Zürich zum 
Mitglied unserer Commission zu ernennen. 

Indem wir Ihnen den vorstehenden Bericht zur Ge- 
nehmigung empfehlen, bitten wir Sie, der limnologischen 
Commission für das nächste Jahr wieder einen Crdeit 
von Fr. 200 eröffnen zu wollen, 

Endlich noch die Bemerkung, dass wir in nächster Zeit 
ein genaueres Arbeitsprogramm aufzustellen gedenken. 


Basel, 1. Juli 1894. 
Für die limnologische Commission, 


Der Präsident: 
Prof. Dr. F. Zschokke. 


XII. 


Bericht der Moorcommission * 
fir das Jahr 1893/94. 


Die Arbeiten nehmen ihren regelmässigen Fortgang. 
Im Winter widmeten wir wieder wöchentlich je einen 
Tag der Sichtung und microscopischen Untersuchung. 
Die Bestimmung der Moose übernahm gütigst Herr Apo- 
theker Amann in Lausanne, für dessen Mitwirkung 
(in Zürich) wir ihm auch hier aufrichtig danken. 

Zur Aufbewahrung der verschiedenen Materialien 
erhielten wir im Gebäude der schweizerischen Forst- 
schule freundlichst ein Zimmer. 

Bis heute war es uns nur möglich, an acht Tagen 
Excursionen auszuführen. in die Täler der Glatt und Rep- 
pisch, Hochmoore b. Cappel, Ct. Zürich, die Moränen- 
landschaft Wädensweil-Menzingen und auf den Zugerberg 
(Dopplerit). Es werden dies Jahr noch folgen : Einsiedeln, 
Entlebuch und das Moorgebiet von Schwarzenegg, Gt. 
3ern. — Zahl der Correspondenzen 77. — Die Erfah- 
rung lehrt. dass es für interessantere Moore nötig ist, 
«lass wir dieselben selbst untersuchen können. Dies ist 
um so mehr zu wünschen, weil wir vielleicht schon nach 


12 


— 18 — 


50 Jahren kaum noch spärliche Reste eigentümlicher 
Landschafts- und Vegetationsformen haben werden. Wir 
hoffen, nächsten Sommer die Hauptarbeiten im Felde be- 
endigen zu können und bitten hiefür um einen noch- 
maligen Credit von Fr. 300. 


Hochachtungsvollst 


Für die Commission: 


Dr. J. Früh. 


Zürich, 11. Juli 1894. 


XII. 


Bericht der Flusscommission 
für das Jahr 1893/94. 


Die Schweizerische Naturforschende Gesellschaft er- 
nannte in Lausanne eine Commission, bestehend aus den 
Herren Prof. A. Heim, Prof. Dr. L. Dupare und dem 
Unterzeichneten speciell zum Studium der Abtragung des 
Landes durch die Flüsse. Die Commission hat sich kon- 
stituirt und den Unterzeichneten zum Präsidenten ge- 
wählt, 

In einer Sitzung, der der Centralpräsident Herr Prof. 
Dr. F. A. Forel und Herr Ingenieur Epper, Chef des 
hydrometrischen Bureaus des eidg. Oberbauinspectorats, 
beiwohnten, hat die Commission das Programm für ihre 
Arbeiten aufgestellt. Wir zählen die einzelnen Programm- 
punkte auf und fügen hinzu, was im Laufe des Berichts- 
jahres darin geschehen ist. 

1. Es gilt zunächst Beobachtungen über die Ge- 
schiebemassen anzustellen, die auf der Sohle der Flüsse 
abwärts wandern. Das geschieht am einfachsten, indem 
man das Anwachsen von Flussdeltas in Seen beobachtet. 
Die Commission stellte ein Verzeichniss derjenigen Deltas 
auf dem Boden der Schweiz auf, deren Beobachtung 
Resultate verspricht. Diese Deltas müssen, damit sie für 


— 180 — 


unsere Zwecke verwendbar sind, genau vermessen sein. 
Wir wandten uns dabei an das eidg. topographische Bureau, 
das in so vorzüglicher Weise die Auslothung der schweize- 
rischen Seen vornimmt, und fragten an, welche Deltas 
exact vermessen sind und welche noch vermessen werden 
sollen. Exact vermessen sind nach der uns zu Teil ge- 
wordenen Antwort die Deltas folgender Flüsse: des Rheins 
im Bodensee, der Isola im See von Silvaplana, der Cam- 
brena in Lago Bianco (Bernina), der Reuss im Vierwald- 
stättersee, desgleichen das Delta von Isleten, das der 
Muotta, der Engelberger Aa, der Melchaa, des Lauibachs 
im Lungernsee, der Rhone im Lemansee, der Drance im 
Lemansee, des Tessin und der Maggia im Langensee — 
im Ganzen 13 Deltas. Ausserdem beabsichtigt das eide. 
topographische Bureau in der nächsten Zeit den Brienzer-, 
den Thuner- und den Bielersee neu auszulothen, so dass 
dann die Deltas der Aare und der Lütschine im Brienzer- 
see, des Lombachs und der Kander im Thunersee und 
der Aare im Bielersee, für welch letztere übrigens schon 
heute brauchbares Material vorliegt, zu den exact ver- 
messenen zu rechnen sein werden. Diese Vermessungen 
geben eine feste Basis, so dass nach geraumer Zeit vor- 
zunehmende Revisionen den Zuwachs des Deltas ergeben 
werden. Hier gilt es also warten; nur für die Reuss 
liegt schon heute Material vor, das eine Neubearbeitung 
lohnt, — in einer vorzüglichen Karte des eidg. Ober- 
bauinspectorats. 

2. Um durch Schöpfen von Flusswasser die Menge 
der in demselben gelösten und geschwemmten Stoffe zu 
bestimmen, gilt es zunächst genau zu untersuchen, wo 
im Fluss und wie geschöpft werden soll. Herr Prof. 
Duparc hat es übernommen, diese Versuche anzu- 
stellen; sie sind noch nicht abgeschlossen. Sobald defini- 
tive Resultate über die Methode vorliegen werden, sollen 


— 131 — 


an einigen Flissen, vor allem an der Reuss dicht an 
ihrer Mündung in den Vierwaldstättersee, dann auch an 
der Aare oberhalb des Brienzersees regelmässig Wasser- 
proben geschöpft werden. Das eidg. Oberbauinspectorat 
hat sich in entgegenkommendster Weise bereit erklärt, so 
weit es möglich ist, solche Schöpfproben regelmässig zu 
liefern, die dann im Laboratorium des Herrn Prof. 
Duparc bearbeitet werden würden. Auch an andern 
Flüssen sind Schöpfstationen in Aussicht genommen. Zu- 
gleich soll wenn möglich die Temperatur des Wassers ge- 
messen werden. 

3. Solche Schöpfversuche können nur dann ge- 
statten, die Menge des gelöst und geschwemmt durch 
den Fluss geführten Materials zu bestimmen, wenn die 
Wassermenge des Flusses bekannt ist. Daher hat sich 
die Commission speziell auch mit dieser Frage zu be- 
schäftigen. Exacte Wassermessungen von andern Schweizer 
Flüssen liegen sehr wenige vor. Das eidg. Oberbau- 
inspectorat teilt uns jedoch mit, dass es schon lange die 
Vornahme solcher Messungen plant, so weit dieselben in 
den Rahmen seines Arbeitsgebietes fallen. Das ist ausser- 
ordentlich zu begrüssen. So ist schon kürzlich die Wasser- 
mengecurve für die Rhone zu Outre-Rhone von Herrn In- 
genieur Epper auf Grund sorgfältiger, von ihm selbst aus- 
geführter Messungen berechnet worden. Nach einem aller- 
dings ältern und weniger sichern Material hat ferner der 
Unterzeichnete die Wassermengecurve für Porte-du-Scex, 
sleich oberhalb der Rhonemündung, abgeleitet. 

4. Ferner beabsichtist die Commission Versuche 
über die Mächtigkeit der jährlich in den Seen sich 
ablagernden Schlammmassen anzustellen. Herr Prof. 
Heim, der Urheber dieses Plans, gedenkt zu diesem 
Zwecke grosse Blechkasten herstellen zu lassen, die im 
nächsten Winter an geeigneten Punkten an Drähten im 


— 182 — 


Vierwaldstätte versenkt und nach Verlauf eines Jahres 
wieder emporgenommen werden sollen. Später sollen 
analoge Versuche auch im Brienzersee angestellt werden. 

Da dieser Versuch der Messungen der Seeablage- 
rungen besonders construirte Kasten verlangt, erlaubt 
sich die Flusscommission das ergebene Gesuch zu stellen, 
es möchte ihr die Schweizerische Naturforschende Gesell- 
schaft für das Jahr 1894/95 einen Credit von 100 Fr. 
spenden. 


Mit vollkommener Hochachtung 


Im Namen der Flusscommission : 
Ed. Brückner. 


bern, im Juli 1894. 


I 


Verzeichnis 
der Mitglieder der Gesellschaft und der Gäste, 
welche an der 77. Jahresversammlung in Schaff hauser 
anwesend waren. 


A. Mitglieder der Gesellschaft. 


(Die mit * bezeichneten Mitglieder sind neu eingetreten.) 


1. Aargau. 
Herr Bircher Andreas, Aarau. 
Fischer-Sigwart, Zofingen. 
Mühlberg, Prof. Dr., Aarau. 


2. Basel-Stadt. 
Herr Bischoff, Dr., Eugen. 
„ Cornu Felix. 
„ Gutzwiller, Dr. 
Hagenbach-Bischoff, Prof. Dr. 
» Kahlbaum, Georg. W. A., Prof. Dr. 
Zschokke, Prof. Dr. i 


3. Bern. 
Herr Fischer, Eduard, Prof. Dr. 
"Grab ıBrof: Dr. 
> shuber. Prof. Dr, 
„ Huber Budelt, Dr. 
„ Reber, Dr. 
Studer, Theophil, Prof. Dr. 


— 186 — 


4. Fribourg. 
Herr *Kowalski. Prof. Dr., J. von. 
5. Genf. 
Herr Fatio, Vietor, Prof. 
Galopin, Paul, Dr. 
*Jacquet, Maurice, Dr. 
Sarasin, Eduard, Dr. 
Soret, Prof, 
Vuno Brot. 
6. Glarus. 
Herr Heer, Pfarrer, Betschwanden. 
Hefti, Apotheker. 
*Oberholzer, Sekundarlehrer. 


7. Luzern. 
Herr Suidter-Langenstein, Otto. 
Schumacher-Kopp, Dr., Emil. 


8. Neuenburg. 
Herr Beraneck, Edmond, Prof. Dr. 
Billeter, Otto, Prof. Dr. 
Guillaume, Alfr., Prof. Dr. 
Garot, Dr. 
9. Schaffhausen. 
Herr Amsler-Laffon, Dr. 
„ Amsler-Rauschenbach, Dr. 
*Amsler, Richard. 
Pre DR, 18. (Cr 
*Frey, Hermann. 
*Gysel, Prof. Dr. 
*Gysel, Alfr., Wilchingen. 
Joos, Dr. Emil. 
Joos, Dr. Wilhelm. 
+ Keller, Dr., Unterhallau. 
.. Mandach, Dr. von, senior. 


Herr 


— 1387 — 


Meister, Prof. 

Nüesch, Dr. 

Probst, Dr., Schleitheim. 
Rahm, Dr., älter. 

Seiler, Reallehrer. Stein. 
Vogler, Dr. 
*Vetterli-Vogler. 


10. Solothurn. 
Lang, Prof, Dr. 

11. Thurgau. 
Brunner, Apotheker, Diessenhofen. 


Hess, Prof. Dr., Frauenfeld. 
*Schmid, A.. Kantonschemiker, Frauenfeld. 


12. Tessin. 
Seiler, Secundarlehrer, Bellinzona. 


15. Waadt. 
Bugnion, Prof. Dr. Eduard, Lausanne. 
Forel, Prof. Dr., F. A., Morges. 
Girardet, F., Morges. 
Herzen, Prof. Dr., Lausanne. 
Heer-Cramer, Lausanne. 
Jaczewski, Arthur von. Montreux. 
Rosset, C. directeur des mines. Bex. 


14. Zürich. 
Billwiller, Prof. Dr. 
*Bleuler, Oberst. 
Cullmann, Dr., Winterthur. 
Borel A., Prof. Dr. 
Geiser, Prof. Dr. 
*Heuscher, J., Dr. 
Kleiner, Prof. Dr, 
Lang, Prof. Dr. 


Herr 


— 188 — 


Moesch, Dr. 

Rudio, Prof. Dr. 

Schröter, Prof. Dr. 

Seiffert, Apotheker, Feuerthalen. 
Tavel, Prof. Dr. 

"Werner, Prof. Dr. 


15. Ausland. 
Emden, Dr., München. 
Urech, Dr., Tübingen. 
*Zeppelin, Graf Eberhard, Ebersberg bei Emmishofen. 
Pictet Raoul, Prof. Dr., Berlin. 


B. Fremde Gäste. 
Dimitroff, Stephan, Bulgarien. 
Piperoff, Christoph, Bulgarien. 
Stizenberger, Dr., Constanz. 


C. Vertreter der Behörden und andere Gäste. 


Amsler, Albert, Schaffhausen. 
Ausfeld, Rudolf, Prof., Rheinfelden. 
Bahnmaier, Kantonsbaumeister, Schaffhausen, 
Belkowsky, Dr., Schaffhausen. 
Billeter, Dr., Schaffhausen. 

Blum, Steuerkommissär, Schaffhausen. 
Bürgin, Th., Fabrikant, Schaffhausen, 
Fischli-Brugger, Schaffhausen. 
Flournoy, Edm., Genf. 

Guye, Dr., Zürich. 

Kubli, Pfarrer, Dr., Schaffhausen. 
Maier, Albert, Schaffhausen. 

Müller, Stadtpräsident, Schaffhausen, 


— 189 — 


Herr Müller, E., Dr., Redaktor, Schaffhausen. 
Müller, Dr., Breitenau, Schaffhausen. 
Neukomm, Forstmeister, Schaffhausen. 
Peyer, Rudolf, Schaffhausen. 

Pletscher, Hs.. Reallehrer, Schleitheim. 
Rahm, E., Dr., jun., Schaffhausen. 
Rahm, Regierungsrat, Schaffhausen, 

„ Regelsberger, Dr., Schaffhausen. 
Richard, Ed.. Schaffhausen. 

Ries, Dr., Rheinau. 

., Rimathé. Verwalter, Rheinau. 

„ Ritzmann, Albert. Schaffhausen. 
Ritzmann, Dr., Emil, Zürich. 

Rüeger, Archivar, Schaffhausen. 

, Schalch, Reallehrer, Schaffhausen. 
Schenk, August, Ramsen. 

., Schlatter, Dr., Bern. 

., Schick, Mechaniker, Schaffhausen. 
Schoch, Carl, Buchhändl,, Schaffhausen. 
Stamm, Architect, Schaffhausen 
Steinegger, Forstmeister, Schaffhausen. 
Stockar, Alfred, Schaffhausen. 

.. Vogler, Forstmeister, Schaffhausen. 
Mostre Zurich: 

. Waldkirch, Hermann von, Ingenieur, Schaffhausen. 
Wanner-Schachenmann, Schaffhausen. 
„ Ziegler, B. A, von, Schaffhausen. 


39 


Zahl der Teilnehmer : 


Mitglieder aus 14 Kantonen . . . . 75 
Ausland . ER RN % 
Behörden und Gäste a ad LE 


Zusammen 122 


I. 


Veränderungen 
im Personalbestand der Gesellschaft. 


A. In Schaffhausen aufgenommen : 
1. Ehrenmitglieder (5). 
Herr Geheimrat Prof. Dr. Herm. Credner, Leipzig. 
Herr Prof. Dr. Hertwig, München, 
Herr Prof. Dr. Nehring, Berlin. 
Herr Hofrat Prof. Dr. Fr. v. Simony, Wien, 
Herr Prof. Dr. Thoulet in Nancv. 


2. Ordentliche Mitglieder (46). 
Herr Richard Amsler, Chemiker, in Hard. 
Herr P. van Berchem in Crans (Waadt). 
Herr Corps-Commandant Bleuler, Präs. des eidg. Schul- 
rates. 
Herr Bosshart, Sekundarlehrer Zürich V. 
Herr Bretscher, Lehrer in Unterstrass, Zürich IV, 
Herr Dr. Paul Cullmann, Winterthur. 
Fräulein Fanny Custer in Aarau. 
Herr Dr. S. Sig. Epstein in Bern, 
Herr Escher-Kündig in Zürich. 
Herr Hermann Frey-Jezler, Fabrikant in Schaffhausen. 
Herr Ernest Galopin, Zoologiste in Genf. 
Herr Dr. P. Gerber, Apotheker in Bern. 


— 11 — 


Herr Dr. Paul Gruner, Privatdocent der Physik, Bern. 

Herr Dr. Gubler, Sekundarlehrer Zürich. 

Herr Cav.-Major Alfr. Gysel in Wilchingen, Schaffhausen. 

Herr Dr. Jul. Gysel, Gymnasialdirector, Schaffhausen. 

Herr Dr. S. Haas, Arzt in Muri bei Bern. 

Herr Hahn, Architect, Schaffhausen, 

Herr Dr, Hugo Henne, Arzt, in Schaffhausen. 

Herr Dr. Albin Herzog, Prof. am eidgen, Polytechnikum. 

Herr Dr. Heuscher, Museumsassistent, Zürich. 

Herr Dr. G. Huber, Prof. der Mathematik in Bern. 

Herr Dr. Rud. Huber, Gymnasiallehrer in Bern. 

Herr Dr. Maurice Jaquet, Zoologiste, Genf. 

Herr Dr. Alfr. Kaufmann, Gymnasiallehrer in Bern 

Herr Dr. Kiliani, Director der Aluminiumfabrik Neuhausen- 
Schaffhausen. | 

Herr Prof, Dr. de Kowalski, Freiburg. 

Herr Dr. Em. Lanz, Arzt in Biel, Bern. 

Herr Dr. F. von Mandach, jun,, Schaffhausen. 

Herr Dr. F. Minger, Secundarlehrer, Steffisburg, Bern. 

Herr Oberholzer, Secundarlehrer, Glarus. 

Herr Dr. Franz Pràsil, Prof. am eidgen. Polytechnikum, 
Zürich, 

Herr Hermann Pfister, Fabrikant, Schaffhausen, 

Herr H. Rauschenbach, eidg. Fabrikinspector,Schaffhausen. 

Herr Dr. Aug. Santi, Arzt in Bern, 

Herr Dr. Ludwig Schlachter, Gymnasiallehrer, Bern. 

Herr A. Schmid, Kantonschemiker, Frauenfeld. 

Herr Dr, F. W. Schmidt, Privatdozent der Chemie, Uni- 
versität Bern, 

Herr Aurela Stodola. Prof, am eidg. Polytechnikum Zürich. 

Herr Dr, Hans Strasser, Prof, der Anatomie in Bern. 

Herr Dr. F. P. Treadwell, Prof. am eidg. Polytechnikum 
Zürich, 

Herr Eugen Vetterli-Vogler, Kaufmann, Schaffhausen, 


53 


— 192 — 


Herr Carl Wagner, Dr, phil. in Enge, Zürich. 

Herr L&on Wehrli, Geolog in Zürich. 

Herr Dr. Alfr, Werner, Prof. der Chemie, Universität Zürich, 

Herr Eberh. Graf v. Zeppelin, k. würtemb. Kammerherr, 
auf Ebersberg b./Konstanz. 


6. Verstorbene Mitglieder (bis 1. Oct. 1894). 


1. Ehrenmitglieder (4): 
Geburtsjahr Aufnahmsjahr 
Herr v. Bauernfeind, Carl, Prof. Dr,, 
königl. wirkl. Geheimrat, München 1818 1894 
» Beneden, Van, P. Prof., Löwen 1809 1886 
Cotteau, Gust., President de la 
société géologique de France, Paris 1818 1865 
Helmholtz, Herm., Prof. der Uni- 
versität Berlin 18217 1876 
, Kundt, A., Prof. Dr.. (Phys) Berlin 1843, 18833 
» Tyndall, John, Ph. Dr.. Prof. (Phys.) 


London 1520 1864 
2. Ordentliche Mitglieder (20): 
Herr Boechat, Pharmacien, Fribourg 1844 1871 


,, Bossi, Anton, Avvoccato. Lugano 1829 1860 
„ Bulacher, C., Dr. Ph. (Chem.). Basel 1828° 1853 
„ Bürkli, Arn., Stadt-Ingen,, Zürich 1833 1875 
„ Coulon de, Louis, Dr. (Zoolog.) 


Neuchätel 1804 1828 
Herr Elmiger, Joseph, Arzt, Luzern 1813 1802 

Fiedler, Karl, Priv. Doc. (Zool.) 

Zürich 18363 1807 


 Guisan, Rene, Ingénieur, Lausanne 1841 1861 
Jurgensen, J., Artiste horl,, Locle 1837 1885 


— 193 — 


Geburtsjahr Aufnahmsjahr 


Herr Kürsteiner, Jean, Chirurg. Dentiste 


Geneve 1819 1865 
. Pasta, Ch., Dr, M., Mendrisio _ 1822 1889 
„ Peyer-Keller, Ludwig, Inspector, 

Schaffhausen 1814 1847 


„ Pittet, Alfr., Pharmacien, Fribourg 1835 1861 
„ Privat, Ernest, Prof. (Phys. und 


Chem.), Geneve 1844 1886 
. Reinert, B... Negotiant, Solothurn u 1888 
„ Schenk, Bernh,, Gärtner. Ramsen 

(Schaffhausen) 1833 1864 


Vernes-d’Arlandes, Théod., Versoix 1820 1860 
Wild, Joh., Prof. am Polytechn., 


Zürich 1814 1841 
= Wolf, kud., Dr Eh Prof. Astron., 

Zürich 1816 1839 

Zeller-Zundel. Aug., Zürich 1817 1846 


C. Ausgetretene Mitglieder (9 und 1 gestrichen). 
Geburtsjahr Aufnabmsjabr 
Herr Becker, Friedr.. Ingen. topogr., 
Prof.. Zürich 1854 1881 
, Kampmann, Fr., Pharm,, Genève 1830 1886 
. Klebs, Edwin, Prof, Dr., Karlsruhe 1834 1883 
„ Landolt, Elias, Prof. der Forst- 


wissenschaft, Zirich 1821 1863 

Lommel, Th., Ing., Lausanne 1836 1877 

Neuburger, Albert, a, Apotheker, 

Aarau 1825 1850 
, de Pury, Fr., Dr., Neuchâtel 1829 1866 


13 


= 1910 


Geburtsjahr Aufnahmsjatr 
Schenkel, Ehrenfried, Custos am 


Museum, Basel 1869 1892 
Vogt, A., Prof. Dr., Bern 1828 1857 
Custer, Gustav, Dr., Doc. Zürich 

(gestrichen) 1887 


D. Unbekannten Aufenthalt. 


Bouvier, Ern., Dr., früher in Berlin, nun in Paris ? 
Goldschmidt, Heinr., Prof. Dr., Amsterdam ? 
Polari, Torquato, Rom ? 

Roth, Santiago, Rosario, Argentinien ? 


II. 
Senioren der Gesellschaft. 


Herr Lombard, H. Cl., Dr. M., Geneve 


Hagenbach, F., alt Stadtrat, Basel 
Burckhardt, Aug., Dr. M., Basel 

de Montmollin, Aug., Neuchätel 
Reynier, Dr. M., La Coudre, Neuchâtel 
Chaix, Paul, Prof., Geneve 

Bugnion, Ch., Banquier, Lausanne 
Niischeler-Usteri, Dr. M., Zürich 
Bovet-Wolff, Dr. M., Neuchâtel 
Lüning, Aug., Dr. M., Rüschlikon 
Pfyffer-Segesser, Jos., Arzt, Luzern 
Aepli, Th., Dr. M., St. Gallen 

Frey, B., Dr. M., Schaffhausen 
Hartmann, Alfred, Litterat, Solothurn 
Schläfli, Ludwig, Prof., Bern. 


Seburtsjafir 


1803 
1804 
1808 
1808 
1808 
1809 
1811 
1811 
1812 
1815 
1813 
1814 
1814 
1814 
1814 


IV. 


Verzeichnis 
der Mitglieder auf Lebenszeit. 


Herr Alioth-Vischer, Wilh.. Basel seit 1892 
Andreazzi, Ercole, Lugano 1 ilot 

, Balli, Emilio, Locarno. ,, 1889 
Berset, Antonio, Fribourg 1891 
Bertrand, Marcel, Paris . 051886 
Bleuler, Herm., Zürich … 1894 

„„ Choffat, Paul, Lissabon DISSE, 
Cornu, Felix, Basel „1885 
+ Delebecque, A., Thonon ,,, 1890 
, Dufour, Marc, Lausanne Male 
,; Flournoy, Edmond, Genève 1, 1898 
„ Forel, F. A., Morges „1885 
„ Galopin, Charles, Genève ,, 1886 
,, Hagenbach-Bischoff, Basel „1885 
„ Micheli, Marc, Genève „. 1885 
„ Renevier, Eug., Lausanne ,, 1885 
„ Rilliet, Alb., Genève ,, 1883 
„ Sarasin, Edouard, Genève 1989 
„ Sarasin, Fritz, Basel 1890 
„ Sarasin, Paul, Basel „1890 
. Soret, Charles, Genève ,, 1885 
, Stehlin, Hans, Basel „1892 


„ Von der Mühll, Carl, Basel „1886 


V. 


Beamtungen und Kommissionen. 


i. Central-Comité 
in Lausanne 1892-1898. 


Herr Forel, F. A., Prof. Dr., Präsident, Morges 
Dufour, Henri, Prof., Vicepràsid., Lausanne 
Golliez, Henri, Prof., Sekretär, Lausanne 
Lang, Arnold, Prof. Dr., Präsident der 
Denkschriftenkommission, Zürich 
Fräulein Custer, Fanny, Quästor, Aarau 


3) 


27 


2. Bibliothekare 
in Bern. 
Herr Graf, J. H., Prof. Dr., Oberbibliothekar 
„ Kissling, E., Dr., Bibliothekar 
Fräulein Stettler, Elise 


3. Jahresvorstand 
für 1895 in Zermatt. 


Herr P. M. de Riedmatten, Sitten, Präsident. 


Gewählt: 
1892 
1892 
1892 


1893 
1894 


1839 
1888 
1893 


„  Domherr Besse, Professor in Ecône, Vicepräsident. 


„ Gustave Oggier, Secretär. 
, Bened. Kurriger, Kassier. 


Herr 
99 


33 


Herr 


Herr 


— 198 — 


4. Kommissionen. 
a) Denkschriftenkommission. 


Lang, Arnold, Prof, Dr., Präsident, Zürich 
Rütimever, L., Prof. Dr., Basel 

Micheli, Mare , Genf 

Cramer, C., Prof. Dr., Zürich 

v. Fischer, L., Prof. Dr., Bern 

Bedot, Maurice, Dr., Genf 

Renevier, E., Prof., Lausanne 


b) Geologische Kommission. 
Lang, Fr., Prof. Dr., Präsident, Solothurn 
Favre, Ernst, Sekretär. Genf 
de Loriol, Perceval, Genf 
Heim, Alb., Prof. Dr., Zürich 
Baltzer, A., Prof. Dr.. Bern 
Renevier. E., Prof,, Lausanne 
Grubenmann, U,, Prof. Dr., Zürich 


c) Geodätische Kommission. 
Hirsch, H,, Prof, Dr., Neuenburg 
Gautier, Raoul, Prof. Sekret., Genf 
Lochmann, J. J., Chef des topogr. Bureau, 

Bern 
Rebstein, S., Prof., Zürich | 
Riggenbach-Burckhardt, A., Prof, Dr.. Basel 
Ehrenmitglied: 

Dumur, Genie-Oberst, Lausanne 


d) Kommission der Schläflistiftung. 


Herr Heim, Alb., Prof. Dr., Präsident, Zürich 


59 


2) 


Rütimeyer, L., Prof. Dr., Basel 
Soret, Charles, Prof., Genf 
Blanc, Henri, Prof. Dr., Lausanne 


Gewählt 
1892 
1880 
1882 


1856 
1892 
1893 


1872 
1888 
1863 
1888 
1888 
1894 
1884 


1861 
1891 


1883 
1885. 
1894 


1887 


1886 
1875 
1886 
1894 


Herr 


Herr 


Herr 


— 199 — 


e) Erdbebencommission. 


Billwiller, Robert, Dr., Director der meteoro- 
logischen Centralstation, Präsid., Zürich 

Heim, Alb., Prof. Dr., Vizepräs., Zürich 

Früh, J. J., Dr., Sekretär, Zürich 

Forster, A., Prof, Dr., Bern 

Amsler-Laffon, J., Prof. Dr., Schaffhausen 

Hagenbach-Bischoff, E., Prof, Dr., Basel 

de Torrenté, A., Forstinspektor, Sitten | 

Brügger, Ch., Prof, Dr., Chur 

Soret, Charles, Prof. Dr., Genf 

Hess, Cl., Prof. Dr.. Frauenfeld 

Jaccard, Aug., Prof., Locle 

Gauthier, Louis, chef de service, Lausanne 


J) Limnologische Kommission. 
Zschokke, Fr., Prof. Dr., Präsident, Basel 
Sarasin, Eduard, Genf 
Duparc, Louis, Prof, Dr., Genf 
Arnet, X., Prof., Luzern 
Heuscher, Dr., Zürich 


9) Torfmoorkommission. 


RES DressZünich 


Schröter, C., Prof, Dr, Zürich 


h) @Gletscherkommission. 

Hagenbach-Bischoff, Prof. Dr., Präs,, 
Basel (1869) 

Rütimeyer, Louis, Prof. Dr., Basel (1869) 
Coaz, eidg. Oberforstinspektor, Bern 
Heim, Alb., Prof. Dr., Zürich 
Sarasin, Eduard, Genf 
Du Pasquier, Léon, Dr., Neuchâtel 


Gewählt 


1878 
1878 
1883 
1888 
1878 
1878 
1880 
1880 
1880 
1883 
1893 
1893 


1890 
1892 
1892 
1892 
1894 


1890 
1890 


1893 
1893 
1893 
1893 
1893 
1893 


— 200 — 
à) Flusskommission. 


Herr Brückner, Ed., Prof, Dr., Präsident, Bern 
Heim, Alb., Prof. Dr,, Zürich 
Duparc, Louis, Prof., Genf 


3% 
29 
k) Landesausstellungskommission. 


Herr Golliez, Henri, Prof,, Lausanne 
„ de Candolle, Casimir, Genf 


Gewählt 


- 1893 


1893 
1893 


1894 


1894 


Jahresberichte 
der 


kantonalen naturforschenden Gesellschaften. 


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1 


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1. Aargan. 
Naturforschende Gesellschaft Aargau. 


Präsident: Herr Dr, F. Mühlberg, Prof, 


Vice-Präsident : SODO i iechieEcof 
Actuar : +. H. Kummler, Fabrikant. 
Bibliothekar : . S. Döbeli, Bezirkslehrer. 
Cassier : .- Adolf Schmuziger-Stähelin, 
Fabrikant. 
Ehrenmitglieder: Il 
Ordentliche Mittglieder : 165 


Jahresbeitrag: Sl 
In 10 Sitzungen wurden folgende Vorträge gehalten: 

Herr Rektor Wüest: Das städtische Electrizitàtswerk. 

Herr Halliger, Bezirkslehrer in Gränichen: Die Ver- 
breitung der Pflanzen durch Tiere. 

Herr Prof. Dr. L. P. Liechti: Die Untersuchung der Milch. 

Herr S. Döbeli Bezirkslehrer: Mitteilungen aus dem Leben 
der Bienen und Wespen. 

Herr Dr. F. Mühlberg: Mitteilungen betreffend die Vor- 
bereitung des internationalen Geologen-Congresses in 
Zürich. 

Herr Rector Wüest: Nachruf betreffend Heinrich Herti. 

Herr Dr. F. Mühlberg: Zwei Lager diluvialer Schiefer- 
kohlen in Zell (Ct. Luzern) und östlich Huttwil 
(Ct. Bern) mit darin befindlichen Biber-Frassstücken. 

Herr Rector Dr. A, Tuchschmid: Die Verteilung der 
electrischen Kraftlinien und das Wesen des Dreh- 
stromes. 


— 204 — 


Herr H. Kummmler: Die Gewinnung und Verarbeitune 
des Kautschouks. 

Herr Dr. F. Mühlberg: Die geotectonischen Verhältnise 
der nordwestlichen Schweiz. 

Herr H. Fischer, Apotheker in Zofingen: Das Laich- 
geschäft der Kröten nach dreizehnjährigen eigenen 
Beobachtungen. 

Herr Prof. Conrad Zschokke: Felsensprengungen in 
freier Luft, in Gallerien und unter Wasser. 

An der öffentlichen Jahresversammlung am 27. Mai 
1894 in Wohlen wurden folgende Vorträge gehalten: 
Herr Dr. A. Dubler. Professor von Wohlen in Basel: 

Die Bestrebungen der Bacteriologie in der medieini- 

schen Wissenschaft. 

Herr Rector Wüest: Eine practisch wichtige Frage in 
der electrischen Beleuchtung. 

Herr G. Meyer-Dureis, Fabricant in Wohlen: Vor- 
weisung und Mitteilungen betreffend seine Insecten- 
sammlungen. 

Ausserdem veranstaltete die Gesellschaft eine Ex- 
cursion in das Gebiet der Aarecorrektion bei Klingnau. 


2. Basel. 


Naturforschende Gesellschaft Basel. 


Vorstand für 1892—94. 


Präsident: ‘ Herr Dr. A. Gutzwiller. 
Vice-Präsident : „ Prof. Dr. F. Zschokke. 
Secretär : Prof. Dr. A. Riggenbach. 
Bibliothekar : Prof. Dr. G. Kahlbaum. 
Ehrenmitglieder : 4, 
Correspondirende Mitglieder: 30. 
Ordentliche Mitglieder: 201. 


Jahresbeitrag: 12 Fr. 


In 12 Sitzungen :wurden folgende Vorträge gehalten: 
1893. Nov. 1. Herr Prof. J. Kollmann: Ueber das Werk 


Nov. 15. 


Nov. 29. 


Dec. 13. 


1894. Jan. 10. 


ans} 


Kebr.7. 


der Herren P. und F. Sarasin über die 
Meddas. 

Herr Prof. R. Nietzky: Die Azimide. 
Herr Prof. Miescher; Die Veränderungen 
des Blutes im Hochgebirge. 

Herr C. Nienhaus: Die Bildung blauer 
und violetter Farbstoffe in Früchten. 
Herr Dr. F. Leuthardt: Geologische Vor- 
kommnisse in der Umgebung von Liestal. 
Herr Prof. C. Schmidt: Der Gneisscalamit- 
stamm von der Grimsel. 

Herr Dr. R. Burckhardt: Der Bauplan 
des Wirbeltiergehirns. 

Herr Dr. Gutzwiller: Die fluvioglacialen 
Bildungen der Umgebung Basels. 

Herr Prof. Dr. C. Schmidt: Eine geo- 
logische Profilreise von Zug bis Como. 


[od 


März 7. 


Mai 2. 


Juni 6. 


Juli 4. 


— 206 — 


.Herr Prof. Dr. A. Riggenbach: Astro- 


nomische Messungen im Bernollianum. 
Herr Prof. Dr. E. Hagenbach-Bischoff: 
Versuche über electrische Induction. 

Herr Dr. F. Müller: Die Spinnenfauna. 
der Umgebung Basels. 

Herr M. von Künsberg: Musculatur von 
Anus und Genitalapparat der Affen. 

Herr Prof. J. Kollmann: Die Funde von 
Menschenknochen am Schweizersbild. 
Herr Director Miescher: Die Entwicklung‘ 
der Wasserversorgung Basels. (Oeffent- 
liche Schlusssitzung.) 


Am 20. Mai fand eine gemeinschaftliche Excursion 
nach Langenbruck, Balstal, Oensingen unter Leitung des 
Herrn Dr. Greppin statt. 


— 207 — 


3. Bern. 
Naturforschende Gesellschaft Bern. 


Präsident: Herr Prof. Dr. Ed. Fischer. 

Vice-Präsident : Prof De: G. Huber. 

Sekretär: „ Dr. E. Kissling. 

Cassier : „ B. Studer-Steinhäuslin, 
Apotheker. 

Redactor der Mitteilungen: Pro Dr. Gras: 

Bibliothekare : rm Graf 


„ Dr. E. Kissling. 
Geschäftsführer d. Lesezirkels: „ Dr. Th. Steck. 
Mitgliederzahl auf 1. August 1894: 
Ördentliche Mitglieder: 166; Correspondirende: 24. 
Jahresbeitrag 8 Fr. 


Zahl der Sitzungen : 
1893. 28. Oct. Herr Ed. Fischer: Ueber die Sclerotien- 
krankheit der Alpenrosen. 
Herr A. Rossel: Neuere Versuche 
über die Bedeutung von Stickstoff, 
Kali und Phosphorsäure in der Pflan- 
zenernährung. 

11. Nov. Herr H. Kronecker: Untersuchungen 
Meltzers betreffend den Einfluss der 
Erschütterung auf Mikroorganismen. 

Herr R. Huber: Abhängigkeit der 
Regenmenge von der Orographie des 
Landes. 

25. Nov. Herr L. Fischer: Norwegische Meeres- 
algen. 

Herr C. Rubeli: Ueber das Gehgelenk 
einiger Haustiere. 


2. Dec.: 


1894. 13. Jan. 


20. Jan. 


3. Febr. 


17. Febr. 


DI, März. 


17. März. 


28. April. 


— 208 — 


Herr Ed. Fischer: Podaxon aus dem 
südwestlichen Afrika. 

Herr Tschirch: Projectionen von 
Pflanzentypen aus den Tropen. 

Demonstration der Sammlungen und Ein- 
richtungen des neuen pharmceut. 
Institutes. Er 

Herr J. H. Graf: Nekrolog von Prof. 
R. Wolf. 

Herr Baumberger: Ueber die Kreide 
am Bielersee. 
Herr A. Rossel: Ueber Papier und 

Papierprüfung. 

Herr v. Freudenreich: Ueber die 
Bitterkeit der Käse und Bacterien, 
welche dieselbe hervorrufen. 

Herr G. Huber: Ueber Sternschnuppen 
und Meteorite. 

Herr G. Glur: Schaf und Ziege in den 
Pfahlbauten. 

Herr G. Huber: Ueber Meteorstürme 
und die Bedeutung der Meteore im 
Weltraume. 

Herr Th. Studer: Die Tiefenfauna im 
pacifischen Ocean. 

Herr Ed. Brückner: Das japanische 
Erdbeben vom 28. October 1891. 
Herr Th. Steck: Ueber die Biologie 

des Moosseedorfsee's. 


Herr A. Tschirch: Ueber den Ort der 
Harzbildung bei der Pflanze. 


Herr E. Fischer: Ueber den Wirt- 
wechsel der Rostpilze. 


00 


19. Mai. Herr F, W. Schmidt: Die Entwicklungs- 
seschichte des periodischen Systems. 
17. Juni. (Auswärtige Sitzung in Solothurn). 
Herr Th. Studer: Das Schweizersbild 
bei Schaffhausen. 
Herr Meisterhans: Solothurn zur 
Zeit der Römer und im Mittelalter. 
Am 30. Juni machte die Gesellschaft eine Excursion 
in das Schwarzwassertal. 


4. Fribourg. 


Société fribourgeoise des sciences naturelles. 


Bureau pour 1593-94. 


President: M. le prof. M. Musy. 
Vice-président et Caissier : M. A. Berset. Exp, agr. 
Secrétaire : | M. l'abbé Chs. Raemy. 


2 membres honoraires: 
58 membres internes. cotisation 5 frs. 
19 ER externes 2 DITES 
25 Séances du + novembre 1893 au 1 mai 1894. 


Principaux travaux : 


M. À. Berset, Exp. agr.: Les balles tubulaires, la soudure 
des rails de chemin de fer. 

M. le Dr. F. Castella: La lorétine. — Sur l'origine 
du criminalisme. 

M. A. Chardonnens, Exp. agr.: Les bactéries du 
fromage. 

M. Chs. Dusserre, chimiste: La désinfection des eaux 
d’egout. 

14 


EN QUE 


M. Evequez, chimiste: Les maladies du vin et leur 


traitement. — La composition des foins. 
M. le prof. R. de Girard: La tectonique du Nord de 
l'Europe. — Résumé de son ouvrage sur le déluge. 


M. A. Gremaud, Ing.: Etude sur la période glaciaire 
dans le canton de Fribourg. — Les depöts de bitume 
dans le flysch. — Etude sur les explosifs. — Les 
enduits préservateurs de la rouille. — La correction 
des eaux du Jura et les travaux de protection des 
ports du lac de Neuchätel. 

M. R. Horner, prof.: La fulgurite de Pictet, — Le 
miel et ses usages. — La sécheresse et la miellée 
en 1893. 

M. le prof. M. Musy: Sur les pierres percées des stations 
lacustres. — Sur la conductibilité électrique des 
différents bois. — L'origine organique du pétrole. — 
Le vieillissement artificiel des vins. — Sur une pierre 
percée de forme spéciale trouvee a La-Crasaz, station 
lacustre du lac de Neuchàtel (Volant d’une machine 
à percer ?). — Le forçage des coffres forts en 
Amérique. — Sur un échantillon de Klaprothine 
trouvé dans la Sonnaz et provenant certainement 
des ruines romaines de Seedorf. 

M. le Dr. E. Wilezek, prof.: Les fucoides du flysch. — 
Sur les herbiers de Schultheiss et de Favraz. 


tia A 


EN De e 


5. Genève. 


Société de Physique et l Histoire naturelle. 


Comité pour 1893. 


President: M. le Dr. d’Espine. 
Vice-président : M: C. Soret. 

Secrétaire : M. P. van Berchem. 
Trésorier : M. le Dr. A, Wartmann. 


D 


Secrétaire correspondant: M. A. Rilliet. 
Nombre des membres en décembre 1893: 


Membres ordinaires DI 
8 émérites D 
honoraires 56 

Associés libres 51 


Cotisation annuelle: frs. 20. 
Séances 17 (janvier 1893— décembre 1893). 


5 janv. M. Briquet. Anatomie de l'appareil végétatil 
dans le genre Léonurus. 
M. G. de Candolle, Pipéracées du Paraguav. 
M. V. Fatio. Brillant phénomène optique. 
19 janv. M. E. Sarasin, président sortant. Rapport 
annuel, 
2 févr. M. Amé Pictet. Nouvelle synthèse de la pyridine. 
M. R. Gautier. Température du mois de janvier. 
16 févr. M. GC. Borel. Phénomènes d'hystérésis dans les 
diélectriques. 
M. Duparce. Schistes cristallins du Mont Blanc. 
M. Delebecque. Composition des eaux du 
Rhône et de la Dranse. 


2 mars. 


16mars. 


29 avril. 


M. Chodat et Me Rodrigue. Tégument séminal 
dans les Polysalacées. 

M. C. E. Guye. Chùte de potentiel dans un 
cable concentrique employé comparativement 
avec les courants continus et alternatifs. 


M. C. Soret. Propagation de la chaleur dans les 
cristaux. 

M. Prevost. Propriétés pharmacologiques de 
la créosote en combinaison oléique. 

M. de Candolle. Les bractées florifères. 

M. Chodat et Mr Balicka. Caractères des 
Trémandracées. 

Mis Duparc et Mrazec. Etude pétrographique 
sur quelques échantillons de roches des Car- 
pathes. 

M. Briquet. Sur la structure des Labiées. 

M. E. Guye. Développement de la méthode de 
Maxwell pour le calcul des coefficients d’in- 
duction. | 

M. Briquet. Méthode statique exacte applicable 
à la floristique. 

M. P. A Guye. Résultats de divers travaux 
sur la stéréochimie. 

M. Chodat et Mr Malinesco. Polvmorphisme 
de certaines Protococcoidées. 

M.Duparc. Bombes volcaniques de l'Etna. 

M. M. Gautier. Superposition des effets optiques 
de plusieurs carbones asymétriques dans une 
même molécule 

M. E. Chaix. Le désert de Platet. — Le lac de 
Flaine. 

MM. Dupare et Mrazec, Schistes cristallins 
du Mont Blanc. 


4 mal. 


1 juin. 


€ juillet. 


aout 


21 sept. 


None ue 


M. P. A. Guye. Propriétés de la fonction par 
laquelle on doit exprimer le produit d'asymétrie. 

M. Cailler, Induction électrostatique des sphères. 

M. Delebecque. Température du lac de la 
Girotte. 

MM. E. Sarasin et L. de la Rive. De l'unisson 
en matière d’ondulations électriques. 

MM. van Berchem et Le Royer. Unisson 
pour les courants de haute tension. 

M. R. Gautier. Période anormale de sécheresse. 

M. C. Galopin. Modification du son par le 
déplacement de la source. 

M. €. Borel. Constantes dielectriques de quel- 
ques cristaux biaxes. 

MM. Duparc et Mrazec. Amphibolites, éclogites 
et serpentines du versant nord du Mont Blanc. 

M. Chodat et Mre Balicka. Epiderme des Tré- 
mandracées. 

M. Dr. P. Binet. Elimination de substances médi- 
camenteuses par l’air expiré. 

M. J. Briquet. Structure du collenchyme dans 
le pétiole des Pitasites. 

M. Dr. H. Gosse. Fossiles végétaux au Petit- 
Salève. 

M. M. Bedol. Mammifères fossiles dn Musée 
de (Genève. 

M. Birkeland. Application de la théorie de Poyn- 
ting sur le mouvement de l'énergie dans l’espace. 

M. Penard. Observations sur la cristallisation 
de la neige. 

MM. Birkeland et Ed. Sarasin. Perturbations 
dans la réflexion des ondulations électriques aux 
extremites d’un fil. 


5 octobre. M. W. Marcet. Influence du mouvement muscu- 


laire sur la respiration. 
M. A. Brun. Protogine du Mont-!’Ev&que. 
M. A. Delebeeque. Lac du Mont-Cenis. 
M A. Delebecque. Lacs du massif de Belledonne. 


2novemb. M. Delebecque. Les eaux du Rhône et de 


36 nov. 


7 décbr. 


la Dranse du Chablais. 

M, A. Rilliet et Chavan. Mesure des coefficients 
d’induction des bobines employées pour téléphone. 

M. J. Briquet. Fonctions des microptères et 
macroptères chez les légumineuses. 

M. P. van Berchem. Température des eaux du 
petit lac à diverses profondeurs. 

M. Cailler. Quelques résultats relatifs à deux pro- 
priétés géométriques du mouvement planétaire. 

M. Dupare et Ritter. Eboulis du Salève. 

M. de Candolle. Appareil pour démontrer la 
loi de Phyllotaxie. 

M. J. Brun. Dépôts diatomiferes de l'Auvergne. 

M. Birkeland et Ed. Sarasin. Réflexion des 

ondes électriques à l’extremite d’un fil, 

M. Schiff. Photographies de cylindres axes des 

nerfs. 

M. Phil.-A. Guye. Constante f de l'équation de 
Van der Waals. 

M. Chodat. Algues du genre Scenedesmus. 


21 décbr, M. Vietor Fatio. Quelques raretés de la faune 


suisse. 

M. C.-E. Guillaume. Mémoire sur l’énergie 
vibratoire. 

M. Schiff. Contraction des muscles par un cou- 
rant électrique. 

M. M. Micheli. Floraison de l’Iris Vartani. 

M. Chodat. Polymorphisme des Raphidium. 


— 215 — 


6. Glarus. 
Naturforschende Gesellschaft Glarus. 


Der Vorstand besteht aus dem: 


Präsidenten : Herr Pfr. Gottfr. Heer, Betschwanden, 
Actuar u. Bibliothekar: Herr Sekundarlehrer Oberholzer, 


Glarus. 


Quästor: Herr Lehrer Vogel, Glarus. 
Vertreter der Sectionen: Sekundarlehrer Wirz (Schwanden), 


Sekundarlehrer Brändli (Glarus). Hauptmann 
Hafner (Nettstall) und Lehrer Marti (Engi). 


Die Zahl der Activmitglieder dato: 50. Jahresbeitrag 


2 Fr. Ehrenmitglieder: ]. 


In der Zeit vom Juli 1893 bis 30. Juni 1884 
wurden behandelt: 

In den Hauplversammlungen : 

Herr Waisenvater Gehrig, Glarus. Ueber Korallen 
(mit Demonstrationen). 

Herr Sekundarlehrer J. Wirz, Schwanden. Die 
Stimmen der Insekten. 

Herr Sekundarlehrer Oberholzer, Glarus. Ueber 
einige glarnerische Felsarten. 

In den Sektionsversammlungen : 

Herr Lehrer Marti, Engi. Ueber Bewegungserschei- 
nungen der Pflanzen. 

Herr Lehrer Weiss, Engi. Die Schieferbergwerke 
des Sernftals. 

Herr Pfr. Kind, Schwanden. Drei Tage in Tivoli. 

Herr Dr, Wegmann, Mollis. Das Leben der niedern 
Tierformen. 

Herr Hauptmann Hafner, Nettstall. Die Schmetter- 
linge des Kantons Glarus. 


— 216 — 


Herr Lehrer N. Beglinger, Mollis. Die Einwirkung 
des Alcohols auf den menschlichen Organismus. 

Herr Pfr. G. Heer. Ponte S.. Pietro, em Sitek 
Oberitalien. 


‘. Graubünden. 


Naturforschende Gesellschaft Graubünden. 


Vorstand: 
Präsident: Herr Dr. P. Lorenz. 
Vice-Präsident : ‘Herr Dr. J. J. Kaiser. 
Actuar: Herr Prof. Dr. Chr. Tarnuzzer. 
Cassier: Herr Ratsherr P. J. Bener. 
Bibliothekar : Herr R. Zuan-Sand. 
Assessoren : Herr Oberingenieur Fr. v. Salis. 


Herr Prof. Dr. Chr. Brügger. 
Rechnungsrevisoren: Herr Ratsherr B. Eblin. 
Herr Prof. C. Poult. 
Mitglieder: Ordentliche Mitglieder in Chur 90 


Auf dem Lande auswärts ee dt 
Eihrenmitslieder 12 0 Reese 
Correspondrende Mitglieder 2 2 22 32 
(resammtzahl 188 
Jahresbeitrag Fr. 5. — 
Eintrittsgebühr , D — 


Neben geschäftlichen Erledigungen wurden in 1# 
Sitzungen folgende wissenschaftliche Vorträge und Mit- 
teilungen gehalten : 

Herr Prof. Dr. Tarnuzzer: Die Klimate der geologischen 

Vergangenheit (nach E. Dubois). 


— Die Fucoiden v. Ganey mit Demonstrationen (vid. 
Jahresbericht uns. G. Band XXXVII, Abhdls. v. Prof. 
Dr. Schröter in Zürich). 

— Wallace und Darwin. 

Herr Oberingenieur Fr. v. Salis: Ueber Kartographie in 
der Schweiz (Jahresbericht wie oben). 

Herr Prof. Dr. Nussberger: Aus der Geschichte der 
Elektricitàt (I). 

— Aus der Elektricitàtslehre (I). 

Herr Prof. J. Pünchera: Revolution der Erde und ihre 
Störungen. 

— Die Bewegungen der Erde und ihre Geschichte. 

Herr Stadtförster A. Henne: Ueber die Nonnenraupe 
und ihre Verheerungen. 

Herr Dr. Lorenz: Ueber Haarballen im Tierdarme (mit 
Demonstrationen). 
Einiges über Erdbeben in Graubünden (vide Jahres- 
bericht uns. G. Band XXXVII. 


S. Luzern. 


Naturforschende Gesellschaft Luzern. 


Präsident: Herr Otto Suidter, Apotheker. 
Actuar: Herr Dr. Schumacher-Kopp, Kantons-Chemiker. 
Cassier: Herr C. v. Moos-Nager, Förster. 

Mitgliederzahl 73. 

Jahresbeitrag 2 Fr. 


(rehaltene Vorträge: 
Herr Prof. Bachmann: Pflanzenphysiologische Versuche. 
Herr Otto Suidter: Die Lebensweise unseres Stares. 


— 218 — 


— Monographie der Sempacher Kalke. 
Herr Prof. Arnet: Merkwürdige Erscheinungen aus der 
Astronomie des Unsichtbaren. 
Herr Otto Suidter: Samenbildung u. Samen der Pflanzen, 
Herr Prof. Ribeaud: Die neuern Versuche einer Reha- 
bilitation der Alchemie. 
Herr Dr. Schumacher-Kopp: Die Dynamite, 


9. Neuchâtel. 


Societe neuchäteloise des sciences naturelles. 


Président honoraire: M. L. Coulon, directeur des musées. 


Président : M. 0. Billeter, professeur. 
Vice-Président: M. P. Godet, professeur. 
Secrétaires : M. L. Du Pasquier. 


M. P. de Meuron. 
Rédacteur du Bulletin: M. F. Tripet, professeur. 


Caissier: M. E. Bauler, pharmacien. 
Membres actifs: 117 
Membres correspondants: 41 
Membres honoraires : 22 
Cotisation annuelle : 8 francs. 


La Société a tenu pendant l'exercice 1893—1694 
quinze séances ordinaires à Neuchatel, plus 1 séance 
extraordinaire à Fleurier, aux cours desquelles il a été 
fait les communications suivantes : 

M. E. Béraneck, prof. La genèse du bassin du Léman, 
d’après le prof. Forel. 

M. ©. Billeter, prof. Sur la constitution des combi- 
naisons organiques à liaisons multiples, en particulier 
de la benzine. — Les dernières recherches sur la 
pression osmotique. 


N) 


M. G. Borel, Dr. med. Sur un cas d’hysterie chez 
l'homme. — L’éclairage naturel des écoles de Neu- 
chaàtel, d’après une these du Dr. Narbel. 

M. R. Chavannes, ing. Des systemes de transmission 
de force à grande distance par l'électricité; coût du 
du transport. — Courbes des jaugeages des sources 
du Champ du Moulin. 

M. Ed. Cornaz, Dr. med. Adjonctions à la flore du 
Simplon, — Flore de Naples au printemps. — Quel- 
ques mots sur l’Aster Garibaldi (Brügger). Les 
Rosiers hybrides du canton de Neuchatel, d’apres 
la monographie de M. F. Crépin. 

M. L. Du Pasquier, Dr, phil. Rapport de la Commission 
des blocs erratiques. — Principaux résultats obtenus 
par le limnigraphe enregisteur de M. Edouard Sarasin 
pour l'étude des seiches du lac de Neuchatel. — 
Le glaciaire du Val-de-Travers. — Le systeme glaci- 
aire des Alpes: guide publié à l’occasion du Congrès 
seologique international, session de Zurich, par À. 
Penck, Ed. Brückner et L. Du Pasquier. 

M. L. Favre, prof, Tableau des observations météoro- 
logiques faites pendant 30 années à Guebwiller 


(Alsace). — Biographie de 1. de Coulon, président 
honoraire de la Société neuchäteloise des sciences 
naturelles. 


M. P. Godet, prof. Sur quelques Amphibiens rares de 
l'Amérique du Nord. 


M. Ad. Hirsch, prof. Notice biographique sur Rudolf 
Wolf. 

M. Le Grand Roy, prof. Sur les transformations des 

formules de la mécanique céleste. 


I. Munsch-Perret, chir.-dentiste. Sur le nid du Fournier 
(Furnarius rufus). 


— 220 — 


M. S. de Perrot, ing. Sur les conclusions d’une Com- 
mission d’étude concernant les dangers résultant de 
l’anesthésie par le chloroforme. 

M. H. Rivier, prof. De l’action des chlorures thiocar- 
bamiques bisubstitues sur les thiurées tertiaires et 
sur la thiocarbanilide. | 

I. L. Rollier. prof. - Sur les lapies du Jura. 

M. C. Russ-Suchard. Plantes de Cacaoyer, ägees de 
2 mois, et provenant de graines des Antilles. 

I. P. Tripet, prof. Sur le fruit du Poirier du Japon. 
Sur la culture des plantes aromatiques et en parti 
culier de l’Absmthe dans le canton de Neuchâtel. — 
Sur les derniers travaux de Léo Lesquereux. — Une 
autobiographie de Léo Lesqueureux. — Cas d’ano- 
malie dans la fleur de l’Anemone nemorosa. — Accli- 
mation de la Fritillaire (Fritillaria Meleagris) au Val 
de-Ruz. — Nouvelles stations de Zheris decipiens 
Jord.) et de Genista Halleri (Reyn.) 

M. R. Weber, prof. Présentation et description d'un 
appareil pour reproduire facilement les figures de 
Lissajous. — Exames des différents projets d’mstal- 
lation présentés au concours ouvert par la Commune 
de Neuchatel pour le transport d’énergie électrique 
depuis les gorges de la Reuse. — Sur un échan- 
tillon du cable électrique posé dans le tunnel du 

St. Gothard. 


a 


= 


MOZZI 


10. St. Gallen. 


Naturwissenschaftliche Gesellschaft in St. Gallen. 


Herr. Prof. Dr. Wartmann, Mus.-Direct. 


Präsident: 

Vice-Präsident : … Dr. Ambühl, Kantonschemiker. 

((assier : J. J. Gschwend. Cassier der 
Creditanstalt. 

Bibliothekar : … Schmid. Reallehrer. 

Korresp. Actuar: .. Th. Schlatter, Gemeinderat. 

Protok. Actuar: „ A. Ulrich. Reallehrer. 


J. Brassel. Reallehrer. 
Stein, Apotheker. 
Wild, Forstverwalter. 
Dr. Vonwiller, Director. 


Dr, Steiger. Professor. 
SI 


Beisitzer: 


Ehrenmitglieder: 

Ordentliche Mitglieder: 688. 
Jahresbeitrag: Für Stadtbewohner 10 Fr. 
Für Auswärtige Dr Kir 


Zahl der Sitzungen : 12 und eine Waldexcursion. 


Vorträge und Mitteilungen : 
Herr Dr. Ambühl: Neuere Bestrebungen zur Einführung 
von Kraftmitteln in die Volksernährune. 
Herr Dr. Ambühl: Mitteilung über eine neue Methode 
der Kohlensäuregewinnung bei der Gährung des Bieres. 
Herr Dr. Binz: Demonstration des neu erschienenen 
pflanzenbiologischen Atlasses von Prof. Dr. Dodel. 
Herr Reallehrer Brassel: Die Vogelwelt der Sinaihalbinsel. 
Herr Adjunkt Brüschweiler: Kurze (Geschichte des 
Säntiskabels. 


Herr Chemiker Buser: Beitrag zur Kenntnis der Flora 
der Hochmoore im Kanton St. Gallen. 

Herr Reallehrer Dr. Dreyer: Ueber die Wurzelknöllchen 
und den Symbiosepilz bei den Schmetterlingsblütlern. 

Herr Dr. Früh. Dozent, Zürich: Ueber künstliche Be- 
wässerung in der Schweiz. 

Herr Dr. Girtanner: Mitteilung über ein difformes Alpen- 
steinbockgehörn. 

Herr Dr. Heuscher, Dozent, Zürich: Die Bevölkerung 
der st. gallischen Teiche und ihre praktische Ver- 
wertung. 

Herr Prof. Heyer. Trogen: Ueber die Theorie des Stech- 
hebers. 

Herr Dr. Leuthner: Die schwanzlosen Lurche des Kantons 
St. Gallen. 

Herr Lehrer Ludwig, St. Fiden: Wanderungen in der 
Churfirsten-Alvierkette mit Berücksichtigung der geo- 
logischen Verhältnisse. 

Herr Prof. Dr. Mooser: Die Stimmgabel. 

Herr Prof. Dr. Mooser: Demonstration eines Brenners 
mit empfindlicher Flamme. 

Herr Dr. Real: Der Strahlenpilz , (Actinomyces) Mein: 
Krankheitserreger bei Menschen und Tieren. 

Herr Prof. Dr. Schinz, Zürich: Flora der arktischen 
Inseln. 

Herr Gemeindrat Th. Schlatter: Die Einführung des 
Getreidebaues im Kanton St. Gallen und die Aus- 
dehnung desselben in früheren Jahrhunderten. 

Herr Reallehrer Ulrich: Ueber Bezoarsteine. 

Herr Lehrer Walkmeister, Oberuzwil: Professor Theo- 
bald und die geologische Erforschung des Kantons 
Graubünden. 

Herr Director Dr. Wartmann: Seltenheiten aus der ein- 
heimischen Vogelwelt. 


EEE ER 


oo 


Herr Director Dr. Wartmann: Mitteilungen über den 
Mantelpavian (Cynocephalus Hamadryas). 

Herr Director Dr. Wartmann: Vorweisung von blühenden 
Freiland- und Topfpflanzen (Loaseen, Orchideen, 
Aroideen etc.) aus den botanischen Anlagen. 

Herr Reallehrer Zollikofer: Ueber elektrische Kraftüber- 
tragung. 


li. Schaffhausen. 


Naturforschende Gesellschaft in Schaffhausen. 


Präsident: Herr Dr. G. Stierlin, Bezirksarzt. 

Vice-Präsident : » Dr. Emil Joos, Regierungsrat. 

Aktuar : Dr J. Nüesch. 

Cassier : „ Herm. Frey-Jezler, Fabrikant. 
Anzahl der Mitglieder: 83. 
Jahresbeitrae: STORIE 


In den vier Sitzungen wurden nebst einer Anzahl 

kleinerer Mitteilungen folgende Vorträge gehalten: 

Herr Prof. Meister: Ueber die Untersuchungen des 
interglacialen Kalktuffes bei Flurlingen. 

Herr Dr. Stierlin: Ueber das Orientirungsvermögen der 
Brieftauben. 

Herr Prof. Dr. Amsler: Ueber das Alpenglühen. 

Herr Prof. Meister: Ueber die Pseudomorphosen vom 
Rosenegg bei Ramsen. 


12. Solothurn. 


Naturforschende Gesellschaft in Solothurn. 


Präsident: Her Error Ber Kanıı 
Actuar : Bros Av Siznbe 
role Binz: 
Cassier : „ H. Rudolf, Verwalter, 
Ehrenmitglieder: 4. 
Mitglieder : 226. 
Jahresbeitrag: JET. 


Vorträge: 

Herr Prof. J. Enz: Die Molekularkräfte in Flüssigkeiten. 

Herr P. Felber, Gasdirector : Das Industriegas und seine 
Verwendung. 

Herr A. Mägis. Bankdirector: Die Silberkrisis. 

Blern Dr202.Gresiv. Arzra Das Eisen im Blute. 

Herr Prof. Dr. Barbieri, Zürich: Die Bekleidung in hygi- 
einischer Beziehung. 

Herr L. Wiswald, Zahnarzt: Krankheiten der Zelle. 

‘ Herr U. Gyr. Forsttaxator: Das niedere Tierleben unserer 
Flüsse. Seen und Teiche. 

Herr E. Schatter, Stadtingenieur: Mitteilungen über 
Wasserversorgung. 

Herr Dr. L. Greppin, Director der Irrenanstalt Rosegg: 
Die feinere Anatomie des centralen Nervensystems 
und dessen krankhafte Veränderungen. 

Herr Prof. W. Fluri: Die Physiologie der Sprachorgane. 

Herr Prof. Dr. Fr. Lang: Die Bildungsweise der schweize- 
rischen Seen. 

Herr Prof. Dr. F. Zschokke, Basel: Das Brutgeschäft 
der Tiere. 


— 225 — 


Herr Prof. Dr. Th. Studer, Bern: Die Renntierstation 
zum Schweizersbild bei Schaffhausen. 

Herr Prof. Dr. K. Meisterhans: Die Entwicklung der 
Stadt Solothurn in historischer Zeit. 


13. Tessin. 


Società Ticinese delle Scienze Naturali. 


Presidente : Sig. Dott. Giov. Ferri, prof. in Lugano. 
Segret.-cassiere: Sig. Eug. Defilippis, in Lugano. 
Membri: 30. — Tassa annuale Fr, 3. 


Comunicazioni: 

Sie. Dott. Calloni, Silv.: Struttura dello stomaco glan- 
dolare nel Lagopus mutus. 

— Distribuzione della Leptodora hyalına nel Ceresio, 

— Evoluzione della foglia e del fiore di Jeffersonia 
diphylla. 

-- Struttura del seme di Naudina domestica. 

— Note sulla flora del Camoghè, 

— Distribuzione dei massi erratici e delle piante di origine 
alpina, dall’ ima falda alla vetta del S. Salvatore e 
d’Arbostora. 

— L’autico laghetto glaciale di Morchino, 

— Le lieniti xiloidi della Collino d’oro, 

Sig. Dott. Ferri, Giov. Ondulazioni della superficie del 
lago di Lugano, osservate il 13 febbrajo 1894, al 
limnimetro a galeggiante della colonna meteorologica 
di Lugano. 


— 226 — 


14. Thurgau. 


Naturforschende Gesellschaft des Kantons Thurgau. 


Präsident: Herr Prof. Dr. Cl, Hess. 

Actuar : „ A. Schmid, Kantonschemiker. 

Quästor: „ Prof. H. Wegelin. 

Bibliothekar: , Zimmermann, Conservator. 
Ehrenmitglieder : 13. 
Ordentliche Mitglieder : UT. 


Jahresbeitrag Fr. 5. 


Vorträge: 
a) An der Jahresversammlung in Frauenfeld. 

Herr Prof. Dr. Müller- Thurgau, Director der landwirth- 
schaftlichen Versuchsstation in Wädensweil: Die 
Reinzüchtung von Hefe für die Most- und Wein- 
gahrung. 

b) Im naturwissenwissenschaftlichen Kränzchen in 

Frauenfeld: 

Herr Prof. Dr, Hess: Das Auer’sche Gasglühlicht. 

Herr Prof. Dr, Stauffacher: Kernteilungsfiguren. 

Herr Kantonschemiker Schmid: Die Anwendung der 
Photographie zum Nachweise von Urkundenfälsch- 
ungen. 

Herr Zahnarzt Brodbeck: Embryologie und Histologie 
der Zähne. 

Herr Prof. Wegelin: Ein Kapitel aus der Botanik. 


— 221 — 


15. Wallis. 


La Murithienne, Société valaisanne des 
sciences naturelles. 


Comité pour 1893 — 94: 


Président : M. M. F, 0. Wolf, prof., a Sion. 

Vice-president: M. Em. Burnat, a Nant sur Vevey. 

Seeret.-caissier: M. Rev, Besse, prof. à l’école agr. 
d'Ecône. 

Bibliothécaire : M. Oggier, secr. au départ. milit. 
à Sion. 


Pour la rédaction du Bulletin: 
M. M. F, 0, Wolf. 
K. Jaccard, Aigle. 
Fr. Trippet, Neuchâtel. 


Pour les stations botaniques: 
M. M. FE. 0. Wolf. 
Dr. Beck, Montreux. 
Em. Burnat. 


Membres actils: 150. 
Membres honoraires : 12! 
Cotisation annuelle: Dekor 


La XXXIV Reunion generale a eu lieu le 3 juillet 
1894, à Bouveret, pour discuter les mésures a prendre 
pour la réception des botanistes frangais, belges et suisses, 
en vue de leurs excursions en Valais. 

Nos bulletins, Fascicules XXI et XXII, qui paru- 
rent en Mai 1894, contiennent les travaux suivants : 
1/2. Frey-Gessner, E. Tables analytiques pour la 

déterminalion des hymenoptères du Valais. 


VI 


+ 


) =] 


+ 


RO 


. Excursion en 1892 au lac de Tanev et sur le Gram- 

mont : 

A. Schardt Hans. Note sur la structure géologique 
de la chaine du Grammont et des Cornettes de 
Bise (avec un profil). 

B. Wolf F.-0. Discours d'ouverture de la séance 
de Vouvry. 

C. Wolf F.-0. Plantes intéressantes de la contrée 
de Vouvry et du bassin du lac de Tanev. 

Jaccard H. Notes sur la flore valaisanne. Cor- 

rections et additions. 

. Cornaz D' père, Souvenir d’une excursion botanique 

en 1842. 

. Besse Maurice. Formes ou stations nouvelles de 

Potentilles. 

. Besse Maurice. (uelques Alchimilles du Valais. 

de Jaczewski A. Florule eryptogamique d’Eeöne. 


9. Burnat E.. Besse M. et Wolf F.-0. Herborisation 


+ 


au Sanetsch. 


Wolf F.-0. Nos stations botaniques. Rapport pour 
l’anée 1892. 

Wolf F.-0. Rapport sur les travaux faits en 1892. 
Wolf F.-0. Rapport sur les travaux exécutés en 1893, 
Duflon, XXXIIme Réunion de la Murithienne, à 
Vouvrv. 

Besse M. XXXIIH® Réunion de la Murithienne, à 
Sion, 


HG 


16. Waadt. 
Société vaudoise des sciences naturelles. 
Président: MM. Nicati, A,, pharm., Palud. 


Vice-président : Palaz, A., prof., Croix-Rouges. 
Gonin, L., ing., Avenue Davel. 


Membres du Comité: | Gauthier, L., chef de service, Caroline. 


| Rey, (Gustave. 
Secret. de la Société: Wilczek, E., prof., Musée botanique. 


Bibliothécaire : Mayor, L., prof., Boulevard industriel. 

Editeur du Bulletin: Roux, F., Direct’ de l’Ecole industrielle. 

Gaissier: Pelet, L.. prof. Boulevard industriel. 

Vérificateurs : Dapples, colonel, la Vuachère. 
Chenevière. 


Rosset. Directeur, 
Membres ordinaires au I Juillet 1894: 230. 
he ubresthonoratre Re 0200 0.200750. 


Nembres ementes e a 2. 
Cotisation annuelle des membres lausannois les. 9. 
fa 3 forains NO 


Pendant l'exercice 1893/94 la Société a siege 17 foïs 
et a entendu les communications suivantes : 
M. Aubert, prof. Fleurs anomales chez les Saules. — 
La flore de la Vallée. | 
M. Blanc, prof, Recherches sur la fécondation de l'œuf 
de la truite des lacs. — Faune pelagique du lac 
Léman. | 
M. Brunner, prof, Les travaux du laboratoire de chimie 
de l’université de Lausanne. 
M. Bugnion, prof. Recherches sur le développement 
des Célaciens, 


M. Bührer, pharmacien. Observations thermométriques 
dans les cours d'eaux des environs de Montreux. 

M. Canderav. Sur une horloge éléctrique. 

M. Chuard. Les vins cassés. 

M. F. Corboz. Contributions à l'étude de la flcre ery- 
ptogamique suisse. 

M. H. Dufour, prof. Quelques observations sur la fluo- 

_ rescéine. — Le climat de Lausanne d’après 20 ans 

d'observations. 

M. J. Dufour, prof. Présentation d’une collection de 
raisins panachés. 

M. Forel, prof. Les seîches du lac de Lugano et un 
nouvel appareil permettant de les mesurer. Sur l’âge 


des lacs. — Sur quelques plantes acquatiques du lac 
Léman. — Présentation d’un travail de M. G. du 


Plessis sur quelques espèces de la faune des eaux 
souterraines trouvées dans la région littorale du lac 
Léman. — Les aegagropiles du Léman. — Traits de 
feu accompagnant l’image du soleil réflechi par la 
surface des eaux. — Les rapports entre es lacs 
de la Vallée et la source de l’Orbe. — Chimie des 
eaux du Léman, — L’Unio turmidus à Morges. 

MM. Fore! et Golliez, prof. Rapport preliminaire sur 
la question des eaux de l’Orbe. Expériences sur 
la coloration des eaux de l’Orbe. 

M. Gander. Une glaciaire naturelle du Jura. 

M. H. Golliez, prof. Structure geologique de la Dent 
de Morcles. — Geologie et hydrologie souterraines de 
la Vallée. 

M. Guillemin, ing. Sur la traction des tramways en 
pays accidente. 

M. Dr. Paul Jaccard. Un herbier de J. J. Rousseau. 
Sur l’embryologie des Gnetacées. — Présentation de 
pommes-de-terre portant des tubercules aëriens. 


— 231 — 


M. Killian, prof, à Grenoble. Comparaison des différents 
niveaux du Néocomien de la Provence au Jura. 

M. J. C. Kool, ing, Correction de l'équation de Clausius 
par l’attraction moléculaire. 

M, Dr. Kunz-Krause. privat-docent, Sur le Mäte et la 
Fabiana imbricata. 

M. Maillard, prof. Contributions à l’etude du probleme 
cosmogonique. 

M. Abactinet. Sur l'application du drainage. 

MM, Martinet et Paccaud, Le rôle de VAzi dans 
Vindustrie fromagere. 

M. Palaz, prof. l’Utilisation des forces motrices du lac 
de Bret pour l'installation de force électrique et la 
fourniture d'eau potàble et industrielle a Lausanne, 

M. Paris, Sur une rareté fossile. — Phénomène d’hiber- 
nation chez les plantes, 

M. Ls, Pelet, fils Procédés de préparation du chlore, 

M. Piccard, prof. Sur les eaux de la Vallée de Joux. 

M. Renevier, prof. Sur les fouilles trouvées au lac de 
Bret. — Les lignites de Grandson. — Note post- 
hume au Dr. Maillard sur un gisement de Purbeckien 
au Salève. — Présentation d’une carte géologique du 
Mexique. — Notice sur le musée géologique de Lau- 
sanne. — Nouvelles acquisitions du musée géologique. 

M. Robert, chimiste. Mémoires imprimées et manuscrits 
originaux de Samuel Baup. — Présentation de quarz 
hematoïde bipyramidé et maclé de la collection Baup. 
— Observations sur les lueurs crépusculaires, 

M. Schardt, prof. Photographies d’un affleurement de 


flysch sur les bords du lac de Thoune. — Nouvelles 
observations sur la structure géologique de la D' du 
Midi. 


M. Seiler, chimiste cantonal. Ktude critique sur l’ana- 
lyse des beurres. 


M. Wilczek, prof. Presentation de photographies d’arbres 
exotiques de Lausanne. — Remarque sur l’origine et 
la géographie botanique de la flore du Jura. 


17. Zürich. 
Naturforschende Gesellschaft in Zürich. 


Vorstand seit 25. Juni 1894. 


Präsident: Herr Prof, Dr. Kleiner, 
Vice-Präsident : „oe Prof. Ritter 
Quästor : „ Dr. Kronauer, 
Actuar : „ Prof. Dr. Werner. 
Bibliothekar: Prof VDrENHs&Schmze 
Beisitzer: „pre Dia, Bunge, 
MERO RIDE audio) 
Ehrenmitglieder: To 
Korrespondirende Mitglieder : 6. 
Ordentliche Mitglieder: 218. 
Jahresbeitrag für Stadtbewohner: Fr. 20.—. 
für Auswärtige: Mn: 


27 


Vosträge und Mitteilungen im Berichtsjahre 1893/94. 

Herr Dr. E. J. Constam: Vorweisung und Erläuterung: 
eines neuen Apparates zur Bestimmung von Ver- 
brennungswärmen und Heizwerten. 

Herr Prof. Dr. C. Cramer: Referat über die posthume 
Arbeit von C. v. Nägeli: Ueber oligodynamische Er- 
scheinungen in lebenden Zellen. 


— 233 — 


Herr Prof. R. Escher: Mitteilungen über eine amerika- 
nische Reise. 

Herr Ingenieur Gentilli: Ueber die automatische Registri- 

| rung der Sprache (Demonstration). 

Herr Prof. A. Heim: Ueber das absolute Alter der Eis- 
zeit. 

Herr Prof. Dr. C. Keller: Das Verhältnis der Süsswasser- 
fauna zur Meeresfauna (Demonstration). 

Herr Prof, Dr, A. Kleiner: Ueber den Sitz der Blectri- 
eität in Condensatoren. 

Herr Dr. Messerschmitt: Ueber Lothabweichungen längs 
des Jura, 

Herr Dr. Med. W. Schulthess: Mess- und Zeichnungs- 
instrumente zu anthropometrischen und anatomischen 
Zwecken (Demonstration). 

Herr Prof, Dr. E. Schulze: In wie weit stimmt die 
chemische Zusammensetzung des Pflanzenkörpers mit 
demjenigen des tierischen Körpers überein und in wie 
fern gleicht der pflanzliche Stoffwechsel dem tierischen ? 

Herr Dr, M. Standfuss: Die Beziehungen zwischen Färb- 
ung und Lebensgewohnheiten bei den Schmetterlingen 
(Demonstration), 

Herr Apotheker F. Weber: Mitteilungen über Chewing gum. 

Herr Prof. Dr. A, Weilenmann: Necrolog auf Prof, 
Dr. R. Wolf, 

Herr Prof. Dr. A. Werner: Ueber die Constitution an- 
organischer chemischer Verbindungen, 

Nenjahrsblatt. 
Herr Prof. J. Jäggi: Die Blutbuche zu Buch am Irchel. 


EME 


EHEN 


Rudolf Wolf. 


Durch den Hinschied von Professor Rudolf Wolf 
in Zürich (gestorben den 6. Dezember 1893) verlor die 
schweizerische Naturforschende Gesellschaft ein Mitglied, 
das ihr über ein halbes ‚Jahrhundert, nämlich seit 1835 
angehörte und dem sie eminente, in uneigennützigster 
Weise geleistete Dienste zu verdanken hat und daher ein 
bleibendes Andenken bewahren wird. Im Hinblick auf 
die schon mehrfach erschienenen Nekrologe über den hoch- 
verdienten Verstorbenen, unter welchen namentlich der 
ausführliche von Professor Weilenmann in der Vierteljahrs- 
schrift der Zürcher Naturforschenden Gesellschaft, Jahr- 
sang 1894, publizierte eine weite Verbreitung gefunden 
haben dürfte, kann sich der Unterzeichnete auf einen 
kurzen Lebensabriss und das Hervorheben derjenigen 
Zweige der Tätigkeit Wolfs beschränken, die in engerer 
Beziehung zu den Bestrebungen der schweizerischen 
Naturforschenden Gesellschaft stehen. 

Rudolf Wolf wurde zu Fällanden (Kt. Zürich) als 
zweiter Sohn des dortigen Pfarrers Johannes Wolf am 
7. Juli 1816 geboren. Hier auf dem Lande verbrachte 
er elf Jahre seiner Jugendzeit, den ersten Unterricht von 
seinem Vater empfangend. Als dieser im Juni 1827 
starb, zog die hinterlassene Familie in ihre Heimat- 
gemeinde Zürich, Hier besuchte der junge Rudolf von 


— 298 — 


1828-1830 die sogenannte Kunstschule und hatte bald 
das Glück, in dem Mathematiker und Astronomen 
J. C. Horner (dem späteren Hofrat) einen Gönner und 
väterlichen Berater zu finden. Dieser hatte die grosse 
Begabung des jungen Wolf für die mathematischen Dis- 
ziplinen bald erkannt und förderte dessen Studien nach 
Kräften. Bis 1833 war dann Wolf Schüler des tech- 
nischen Instituts, des Vorläufers der Industrieschule als 
Abteilung der Zürcher Kantonsschule. wo sein Haupt- 
lehrer der bekannte Gräffe war. Hier lernte er auch 
Joh. Wild, den tüchtigen Topographen kennen, mit dem 
er in unzertrennlicher Freundschaft verbunden blieb 
und der ihm vor kurzem ins Grab folgte. 1833 wurde 
die Zürcher Universität gegründet. Wolf bezog dieselbe 
als junger Student und besuchte die Vorlesungen über 
Mathematik bei Gräffe und Raabe, über Physik bei 
Mousson und diejenigen über Astronomie beim Topo- 
graphen Eschmann. Im Herbste 1834 finden wir ibn 
zusammen mit Wild als Gehülfen Eschmanns an dessen 
Verifikation der Aarberger Basismessung beteiligt. Im 
Jahre 1836 begab sich Wolf zur Vervollständigung seiner 
Studien ins Ausland und zwar zunächst nach Wien, wo 
er bei Littrow eine sehr wohlwollende Aufnahme fand. 
Diesen anregenden Lehrer behielt er zeitlebens in pietät- 
vollem Andenken. Hier entstand seine litterarische Erst- 
Iingsarbeit „Beitrag zur Theorie der Curven zweiten 
Grades‘. Von Littrow mit den besten Empfehlungen ver- 
sehen, wandte er sich im Frühjahr 1838 nach Berlin zu 
Enke, dem berühmten Astronomen, besuchte daneben 
aber auch die mathematischen Vorlesungen bei Dirichlet 
und Steiner. Mit lezterem, dem Landsmann. trat er in 
regen und intimen Verkehr. Dass er zum eifrigen An- 
hänger der neuen Auffassung der Geometrie wurde, geht 
dentlich aus den geometrischen Arbeiten hervor, die er 


A 


in den nächsten Jahren publizierte. Im Herbste 1838 
reiste er über Göttingen, Bonn und Brüssei nach Paris. 
An ersterem Orte wurde er von Gauss sehr freundlich 
empfangen, und in Bonn verkehrte er mehrfach mit 
Argelander. Dagegen entsprachen der Aufenthalt in Paris 
und die Besuche bei Arago Wolfs Erwartungen nicht ganz; 
er sah sich dort fast ausschliesslich auf Privatstudien an- 
gewiesen. Im Dezember reiste er dann über Genf, wo 
er noch Alfred Gautier besuchte, nach Hause zurück 
und traf am letzten Tage des Jahres bei den Seinigen 
ın Zürich ein. Hier fand er vorübergehende Beschäf- 
tigung als Gehülfe Eschmann’s bei dessen geodätischen 
Arbeiten, dann auch als Vikar für seinen früheren Lehrer 
Griffe. Da sich indessen ein definitives Amt in seiner 
Vaterstadt für ihn nicht zeigen wollte, so übernahm er 
gerne eine ihm in Bern an der neugegründeten dortigen 
Realschule angebotene Lehrstelle für Mathematik und 
Physik, die er im Oktober 1839 antrat und in welcher 
er sich rasch die allgemeine Achtung der Behörden und 
Schüler erwarb. Bald entfaltete er auch neben der 
Schule eine rege wissenschaftliche Tätigkeit und brachte 
namentlich in die bernische Naturforsehende Gesellschaft, 
deren Sekretär er 1841 wurde, neues Leben. Zugleich 
fand nun Wolf auch Gelegenheit, der allgemeinen Schwei- 
zerischen Naturforschenden Gesellschaft seine ersten 
Dienste zu leisten durch Ordnung ihres Archives und 
ihrer Bibliothek, deren Besorgung der bernischen kanto- 
nalen Gesellschaft übertragen war. Im Jahre 1843 
wurde der von Wolf ausgearbeitete Katalog publiziert. 
Die litterarischen Produkte, die ihm bei dieser (relegen- 
heit durch die Hände gingen. fanden bei Wolf indessen 
eine eingehendere Verwertung, als man sie sonst von 
Archivaren und Bibliothekaren erwarten darf. Sie wurden 
für ihn eine reiche Fundgrube für historische Forschungen 


li 


in den mathematischen Wissenschaften. für die er schon 
in der Studienzeit eine Vorliebe gefasst hatte und die 
seiner gesamten, so langen und fruchtbaren Tätigkeit 
ein ganz bestimmtes Gepräge verliehen. Schon in den 
ersten Jahrgängen der 1843 gegründeten ..Mitteilungen 
der. bernischen Naturforschenden Gesellschaft“. deren 
Redaktor er war, hat Wolf angefangen. das gesammelte 


Material als sogenannte ..Notizen zur (Geschichte der 
Mathematik und Physik in der Schweiz“ zu publizieren. 


Dasselbe wurde später vervollständigt und das 1858 —62 


erschienene Werk „Biographien zur Kulturgeschichte der 


Schweiz‘ lest Zeugnis von dem Bienenfleiss Wolf's ab. 
Hier findet sich aus den weitschichtigen Originalquellen 
alles zusammengetragen, was über das Leben und die 
Arbeiten derjenigen unserer Vorfahren zu ergründen war, 
die an dem Aufbau der mathematischen und naturwissen- 
schaftlichen Disziplinen mitgeholfen haben. Den Anteil 
unseres kleinen Landes an einem der bedeutendsten 
Zweige menschlicher Kulturarbeit klarzulegen. war em 


patriotisches Unternehmen, zu dem er sich berufen fühlte 


und für dessen Durchführung ihm das Vaterland Dank 
schuldet. Indessen beschränkte sich Woif während seines 
Berner Aufenthaltes nicht auf die litterarische und die 
Lehrtätigkeit an der Schule. Die schon 1839 beabsichtigte 
Habilitation an der Berner Hochschule stiess bei den Be- 
hörden zwar zunächst auf Widerstand. da ..bereits sechs 
unbeschäftigte Docenten in der Mathematik vorhanden 
seien“. Trotzdem waren die mathematischen Privatkurse, 
die Wolf gab, gut besucht. im Jahre 1847 übernahm 
er als Nachfolger Trechsels die Leitung der Sternwarte 
und wurde zum besoideten Docenten für Mathematik und 
Astronomie an der Hochschule ernannt. Die Sternwarte 
war nun allerdings ein Institut, das seinen Namen kaum 
verdiente und Wolf war daher darauf angewiesen, seine 


— 24l — 


Tätigkeit auf derselben den vorhandenen. sehr be- 
scheidenen Mitteln anzupassen. Ein glücklicher Zufall 
führte ihn auf die Beobachtung der Sonnenflecken, die 
er nun in systematischer Weise und mit staunenswerter 
Konsequenz bis an sein Lebensende durchführte. Das 
besondere Interesse, das er dem Phänomen der Flecken- 
bildung auf der Sonne schenkte, datiert freilich erst aus 
dem Jahre 1852, d. h. der Zeit, wo er sozusagen gleich- 
zeitig mit Sabine und Gautier auf die merkwürdige 
Coincidenz der Periode der Sonnenfleckenhäufigkeit mit 
derjenigen der Deklinationsvariationen der Magnetnadel 
aufmerksam wurde. Teilte er sich mit den erwähnten 
beiden Gelehrten in das Verdienst der Entdeckung dieses 
Zusammenhanges, so fiel ihm dagegen dasjenige des 
Nachweises. dass sich der Parallelismus der beiden 
Perioden rückwärts so weit verfolgen lasse, als überhaupt 
Variationsheobachtungen vorhanden waren, allen zu. Da 
durch diese Entdeckung die Periodicität in dem Auftreten der 
Sonnenflecken eine erhöhte Bedeutung gewann, so scheute 
Wolf auch keine Mühe, durch Verwertung aller Sonnen- 
fleckenbeobachtungen. welche in der Litteratur aufzu- 
treiben waren und die in allen möglichen Bibliotheken 
zusammengesucht werden mussten, die mittlere Dauer 
einer Sonnenfleckenperiode (11'/s Jahre) und die Epochen 
der Maxima und der Minima rückwärts bis zu der Ent- 
deckung der Sonnenflecken durch Fabricius (1610) fest- 
zustellen. Dies war freilich erst die Frucht einer lang- 
jährigen Sammelarbeit, über die er hauptsächlich in 
seinen „Mitteilungen über Sonnenflecken‘ und ..Astro- 
nomische Mitteilungen“ regelmässig referirte. 

Die erwähnte Entdeckung, welche Wolf rasch zum 
berühmten Forscher machte, brachte ihm auch im Vater- 
lande die verdiente Anerkennung. Die Universität Bern 
ernannte ihn zum Ehrendoktor, und die Behörde über- 

16 


A 


trug ihm die Professur der Mathematik. Ein weiterer 
Erfolg aber bestand darin, dass er im Frühjahr 1855 
als Nachfolger Raabe’s zum Professor der Mathematik 
am obern Gymnasium in Zürich berufen und ihm der 
Lehrstuhl für Astronomie am neugegründeten eidgenös- 
sischen Polytechnikum übertragen wurde. 

Mit der Übersiedlung in die Vaterstadt rückte Wolf 
seinem Ziele, sich ganz seinem Spezial- und Liebiingsfache 
widmen zu können, näher. Anfangs zwar standen ihm 
auch in Zürich auf der kleinen Privatsternwarte, auf 
welcher früher Horner und Feer beobachtet hatten, nur 
allzu bescheidene Hülfsmittel für seine Lehrtätigkeit zur 
Verfügung und erst 1859 gelang es ihm, auf Grund einer 
Schenkung der Kunz’schen Erben zu Gunsten des Baues 
einer Sternwarte, die Behörden zu einem Neubau zu 
bewegen. Im Verein mit Semper schuf dann Wolf als 
designierter Direktor in den Jahren 1861—64 die aller- 
dings nicht grosse, aber originelle und gut eingerichtete 
Anstalt. die ihm so lange als ersehntes Ziel vorgeschwebt 
hatte. Im Laufe des Frühjahrs und Sommers 1864 
wurde das Institut bezogen und im August desselben 
Jahres der damals in Zürich tagenden schweizerischen 
Naturforschenden Gesellschaft vorgewiesen. Dasselbe bot 
nun Wolf bis an sein Lebensende ein bleibendes Domizil 
und eine Stätte reicher. friedlicher und stiller Geistes- 
arbeit. Um sich mehr auf sein eigentliches Fach kon- 
zentrieren zu können, resignierte Wolf schon 1861 auf 
seine Lehrstelle am Gymnasium; nahmen ihn doch ausser 
seinem speziellen Amte noch andere Zweige wissen- 
schaftlicher Thätigkeit mehr oder weniger in Anspruch. 
Gleich beim Eintritt in den Lehrkörper des Polytechnikums 
war ihm, in Würdigung seiner ausgedehnten litterarischen 
Kenntnis der mathematischen Disziplinen, auch das Biblio- 
thekariat dieser Anstalt übertragen worden. Sodann be- 


Ce 
u di 


— 243 — 


sorste er die Redaktion der 1856 gegründeten Viertel- 


jahrsschrift der Naturforschenden Gesellschaft in Zürich, 


deren weite Verbreitung im Auslande jedenfalls zum 
grossen Teil sein Verdienst ist. Dieselbe enthält ausser 
den regelmässig erscheinenden ,,Astronomischen Mit- 
teilungen“ noch eine sehr grosse Zahl Arbeiten, nament- 
lich eine Menge kulturhistorischer Notizen aus seiner 
Feder. Sowohl das Bibliothekariat des Polytechnikums, 
als die Redaktion der Vierteljahrsschrift behielt er bis 
an sein Lebensende bei. 

Daneben widmete Wolf noch als Leiter zweier grosser 
wissenschaftlicher Unternehmungen, weiche der Schwei- 
zerischen Naturforschenden Gesellschaft überbunden wur- 
den, dem Lande in ausgedehntem Maasse und in un- 
eigennützigster Weise langjährige, wertvolle Dienste. Im 
Jahre 1861 wurde nämlich die Schweiz eingeladen, an 
der projektierten grossen mitteleuropäischen Gradmessung, 
für welche der eminente preussische Geodät General 
Baeyer ein Programm entworfen hatte, sich zu beteiligen. 
Die schweizerische Naturforschende Gesellschaft, welcher 
die Sache zur Begutachtung überwiesen war, befür- 
wortete lebhaft die Beteiligung der Schweiz an dem 
Unternehmen und wählte aus ihrem Schosse eine Kom- 
mission, der die Anfgabe zufiel, die in unserm Lande 
mit Bundesmitteln auszuführenden bezüglichen Arbeiten 
zu leiten. Wolf wurde Präsident dieser geodätischen 
Kommission, half als solcher mit an der Organisation 
der geodätischen Vermessungen, welche vor allem die 
Verifikation der bereits vorhandenen Triangulation zum 
Zwecke hatten, sowie an der Anordnung eines ausge- 
(lehnten Präzisionsnivellements, griff daneben aber auch 
selbsttätig in den astronomischen Teil der Arbeit ein, 
welcher in der Bestimmung der Coordinaten der Haupt- 
stationen, namentlich der Observatorien bestand. 


244 — 


Als Einleitung zu den Publikationen der Kommission 
gab er 1879 die „Geschichte der Vermessungen in der 
Schweiz‘ heraus, in welcher er, seine reichen historischen 
Kenntnisse verwertend, ein übersichtliches Bild der Ent- 
wicklung der gesamten Kartographie und geodatischen 
Arbeiten in der Schweiz schuf. Er blieb Vorsitzender 
der Kommission bis zu seinem Tode und leitete ihre 
Verhandlungen stets mit grossem Takt. 

Noch intensiver als an den geodätischen Arbeiten 
betätigte sich Wolf an einer zweiten grossen. ebenfalls 
der schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft anfangs 
der sechsziger Jahre übertragenen nationalen Aufgabe, näm- 
lich an der Organisation eines einheitlichen Systems von 
meteorologischen Beobachtungen, welches bestimmt war, 
das 1823 durch dieselbe Gesellschaft geschaffene, aber 
mangels finanzieller Hülfsmittel und einheitlicher Leitung 
schon in den dreissiger Jahren eingegangene Stationsnetz 
auf breiterer Basis wieder ins Leben zu rufen, und für 
welches nun die Bnndesbehörden eine Subvention in 
Aussicht stellten. Wolf wurde anfänglich als Mitglied 
in die 1861 von der schweizerischen Naturforschenden 
Gesellschaft bestellte meieorologische Kommission ge- 
wählt, welche die organisatorischen Arbeiten mit grossem 
Eifer und unermüdlicher Ausdauer bei verhältnissmässig 
recht bescheidenen finanziellen Mitteln durchführte. Für 
die Sammlung, Sichtung und Publikation des Beobach- 
tungsmaterials wurde die Meteorologische Centralanstalt 
geschaffen, die ihr Domizil auf der neuen eidgenössischen 
Sternwarte erhielt und unter die Direktion ihres Vor- 
stehers, d. h. Wolfs, gestellt wurde. Als dann Mousson 
1865 vom Präsidium zurücktrat, wurde dieses Wolf über- 
tragen und ihm als Mitglieder eines engern Comités 
Plantamour und Charles Dufour beigegeben. Bis 1880 
leitete Wolf nun in selbstloser Hingabe das Stationsnetz, 


sowie die Ceniralanstalt und ihre Publikation, die ,,Schwei- 
zerischen meteorologischen Beobachtungen“. Die Arbeiten 
selbst wurden successive von einer Reihe Assistenten 
besorgt. Als letzter derselben funktionierte seit 1871 
mit ein bis zwei Gehülfen der Verfasser dieser Zeilen, 
dem 1876 auch das Sekretariat der Kommission über- 
tragen wurde. Als nach und nach an die meteorolo- 
gischen Beobachtungen .neben der wissenschaftlichen Be- 
deutung, die für die Naturforschende Gesellschaft zunächst 
allein in Betracht kamen. sich auch praktische Interessen 
knüpften und namentlich die Veröffentlichung täglicher 
Witterungsberichte, die successive in allen civilisierten 
Staaten eingeführt wurden, auch in unserm Lande an 
Hand genommen werden musste. erhielt die Central 
anstalt ein anderes, mehr öffentliches Gepräge, sowie ein 
wesentlich ausgedehnteres Arbeitsfeld. und es zeigte 
sich wünschenswert, dieselbe zu erweitern und zum 
Bundesinstitut zu erheben. Es ist nun für Wolf sehr ehrend, 
dass er, obwohl ein konservativer Charakter, dem Re- 
organisationsprojekt nicht entgegentrat, vielmehr es be- 
filrwortete, und als es dann gemäss dem Bundesbeschluss 
vom 23. Dezember 1880 zur Ausführung gelangte,* ein- 
sichtig genug war, von der direkten Leitung des Instituts, 
die nicht mehr als Nebenamt besorgt werden konnte, 
sondern, wie vorauszusehen war, einen Fachmann voll 
beschäftigen musste, zurückzutreten. Immerhin leistete 
er der Meteorologie noch bis zu seinem Ende weitere 
Dienste als Vicepräsident der neuen 1881 vom Bundesrat 
sewählten eidgenössischen meteorologischen Kommission. 

Neben den schon besprochenen litterarischen Leis- 
tungen Wolfs sind noch hervorzuheben seine „Geschichte 


* Siehe Verhandlungen der schweizerischen. Naturforschenden 
Gesellschaft in Aarau 1881, pag. 103—111. 


— 246 — 


der Astronomie‘ sowie sein „Handbuch der Astronomie, 
ihrer Geschichte und Litteratur“. Erstere erschien 1877 
als sechszehnter Band des von der historischen Kom- 
mission der bayerischen Akademie der Wissenschaften 
herausgegebenen Sammelwerks ‚Geschichte der Wissen- 
schaften in Deutschland‘. Letzteres, in vier Halbbänden 
1890—93 erschienen, war eine Umarbeitung seines Hand- 
buchs der Mathematik, Phvsik, Geodäsie und Astronomie 
(1869/72). das seinerseits die detaillierte Entwicklung des 
reichen, aber in äusserst knappe Form zusammenge- 
drängten im „Taschenbuch“ enthaltenen Stoffes gab, wel- 
ches in erster Auflage schon von 1852 datiert. In seinem 
Schlusswerke, dem eben erwähnten Handbuch, finden 
wir die Frucht des ein halbes Jahrhundert hindurch mit 
unverdrossenem Eifer gepflesten Studiums und eines er- 
staunlichen Sammelfleisses. In nicht wenigen Kapiteln 
des Werkes war Wolf in der Lage, dem Leser höchst be- 
deutsame Resultate eigener Forschungen zu geben. Wir 
erinnern dabei nur an die Ergebnisse seiner Studien über 
ältere astronomische Instrumente, über die Entwicklung 
der Trigonometrie und die Erfindung der Logarithmen, 
wobei es ihm zur nicht geringen Freude gereichte, die 
grossen Verdienste unseres Landsmannes Jost Bürgi 
ans Licht zu ziehen*. Es ist wahr, und man darf das er- 
wähnen ohne ihm zu nahe treten, dass Wolf sich in 
seinen historischen Studien auf die Ermittlung der That- 
sachen beschränkt hat und dass eine philosophische Ver- 
tiefung in den Gegenstand nicht seine Sache war. So 
mag man wohl in seiner Geschichte der Astronomie bei der 


Ein vollständiges Verzeichnis von Wolfs Publikationen hat 
Herr Prof. Weilenmann seinem oben erwähnten Nekrolog beigefügt, 
v. Vierteljahrsschrift der Naturforschenden Gesellschaft in Zürich. 
59. Jahrgang (1894) pag. 34—64. 


RAN. 


Darstellung und Behandlung der Probleme von allgemeinem 
Interesse den kulturhistorischen Hintergrund vermissen. 
Allein Wolfs Natur, die schlichte, einfache, jeden Prunk 
meidende Art seines Wesens prägt sich auch in seinen 
litterarischen Produkten aus. Er beschränkte sich in 
seinen, in knapper, präciser Form gegebenen Darstellungen 
immer ganz auf die Sache selbst, teilte das Tatsächliche 
möglichst vollständig mit, hielt zwar oft mit der Kritik 
nicht zurück, vermied aber Reflexionen, die über den 
Kreis des behandelten Gegenstandes hinausreichten. In 
Anbetracht, dass Wolfs Bildungsgang nicht auf huma- 
nistischer Basis ruhte. dass er die Kenntniss der alten 
Sprachen, die sich bei seinen historischen Studien sehr oft 
als notwendig erwiesen hatten, sich also, soweit möglich, 
mühsam erwarb, wird man seine eminenten historisch- 
litterarischen Leistungen eher bewundern müssen als be- 
mängeln dürfen. Wie seine schriftlichen Arbeiten, so 
war auch sein mündlicher Vortrag beim Unterricht knapp, 
aber gründlich und klar, ohne das Beiwerk von Phrasen. 

Das Privatleben Wolfs floss, nachdem er das Ziel seiner 
Wünsche erreicht und sein festes Domizil auf der neuen 
Sternwarte hatte, äusserst friedlich, ruhig, einfach und 
regelmissig dahin. Das langjährige friedliche Zusammen- 
leben mit Mutter und Schwester — sein älterer Bruder 
Johannes starb schon 1839 — von welchen er die erstere 
(geb. 1780) hochbetagt, Ende 1867, die letztere, Elisabeth 
(geb. 1804), im Jahre 1881 verlor, liess das Bedürfniss 
zur Gründung einer eigenen Familie nicht hervortreten, 
und so blieb er unverheiratet, sein Leben ganz der Ar- 
beit weihend. Damit soll nicht gesagt sein, dass er sich 
nicht die jedem Menschen so nötige Erholung gönnte. 
Diese fand er einerseits jeweils in einer gemütlichen 
Abendstunde unter Freunden und nähern Bekannten, 
anderseits bei den regelmässig im Spätsommer unter- 


— 248 — 


nommenen Wanderungen nach ihm lieb gewordenen 
Orten des Vaterlandes, bei welchen er das Berner Ober- 
land besonders bevorzugte. Hier in Gottes freier Natur 
entfaltete sich sein tiefes und doch mit fröhlichem Humor 
gesegnetes Gemüt am schönsten, und wer das Glück 
hatte, sein Begleiter zu sein, wird die köstlichen Stunden. 
die er in näherem Umgang mit ihm, dem hochverehrten 
Freund und Lehrer, zugebracht hat, nicht leicht vergessen. 
Wolf war in jeder Beziehung ein vortrefflicher Charakter, 
friedfertig, neidlos, einfach und bescheiden, ein biederer 
Eidgenosse. Seine ungekünstelte Herzlichkeit, sein um- 
begrenztes Wohlwollen, seine überall zu Tage tretende 
Ruhe und Herzensgüte waren nur der natürliche Ausfluss 
seines harmonischen und durchaus reinen Wesens. Einer 
solchen Natur konnte auch die echt christliche Eigen- 
schaft der Wohltätigkeit nicht abgehen. Wolf tat viel 
Gutes im Stillen und half manchem seiner Schüler über: 
die Schwierigkeiten des Lebens hinweg. Er hatte alle 
Zeit eine offene Hand auch für ihm Fernstehende, wenn 
sie ihm der Hülfe würdig schienen. Freigebig bedachte 
er in seinem Testament die gemeinnützigen Anstalten 
seiner Vaterstadt. Seiner eigenen Schöpfung, der Zürcher 
Sternwarte wendete er allerdings, wie naheliegend, den 
Hauptteil seiner Hinterlassenschaft und seine höchst wert- 
volle Bibliothek zu. Ernstlich erkrankt war Wolf nur 
einmal, im Jahre 1872, offenbar infolge von Ueberan- 
strengung, doch erholte er sich damals ziemlich rasch 
wieder vollständig. Im Sommer 1893 erlitt er beim 
Abstieg vom Rigi einen Schwächeanfall, der ihn an die 
Hinfälliskeit alles Irdischen mahnen mochte. Seitdem 
machten sich Atembeschwerden geltend, die von Mitte 
November an immer mehr zunahmen. In den ersten 
Tagen des Dezember trat eine Brustfellentzüudung hinzu, 
die seinen Zustand sofort als bedenklich erscheinen liess. 


— 249 — 


Am 6. Dezember 1893 mittags 12 Uhr schied der edle 
Mensch aus diesem Leben. Wie um den teuren Ent- 
schlafenen zu begrüssen, leuchtete das Gestirn, mit dem 
er sich so lange beschäftigt hatte, die liebe Sonne, so- 
wohl bei seinem Hinschied, als bei seinem Leichenbe- 
gangnis freundlich hernieder. Der feierliche Leichenzug, 
die zahllosen Beileidsbezeugungen und die ergreifenden 
Reden bei der Bestattung legten Zeugnis dafür ab, dass, 
indem wir Rudolf Wolf zum Grabe geleiteten, das Vater- 
land einen seiner besten Söhne, die Wissenschaft einen 
ihrer eifrigsten Jünger verloren hatte. 

Sein Andenken bleibe uns teuer. 


R. Billwiller. 


Jean-Charles Galissard de Marignac 
par 


E. Ador.!) 


Jean-Charles Gallisard de Marignac naquit a Genève 


je 24 avril 1817. Il descendait d’une famille noble du 


Languedoc, qui s’etait réfugiée dans nos murs au XVIII 
siécle. Son père, Jacob de Marignac. remplit de hautes 
charges dans la République: il fut juge A la Cour de 
Justice pendant six ans et Conseiller d’Etat pendant quinze 
ans. 

De bonne heure Charles Marignac montra du goùt 
pour les mathématiques, qui plaisaient a son esprit clair 
et methodique. Après avoir suivi dans sa ville natale les 
cours de l’Académie. il entra à l'École Polytechnique de 
Paris; deux ans après, en 1835, il en sortait avec le 
premier rang: de 1837 à 1839, il étudia à l'École des 
Mines. 

Le jeune ingénieur se sentait de plus en plus attiré 
vers les études de chimie: il passa l'hiver de 1840 à 
Giessen, dans le laboratoire de Liebig. Le gouvernement 
français ne voulut point laisser s'éloigner un savant qui 
s'était déjà fait connaître par de si brillants débuts. Brong- 
niart vint le chercher en Allmagne, et lui offrit une place 


! Extrait des Archives des sc. Phy. et nat. XXXII p. 5. 


—- 251 — 


à la manufacture de Sèvres, en remplacement de Mala- 
guti, mais Marignac ne l’occupa que pendant six mois. 
Genève, qui n’avait point oublié les mérites de l’ancien 
étudiant de l’Académie, le rappelait dans ses murs lui 
proposant la chaire de chimie occupée, jusqu’alors par M, 
Delapanche. La paie offerte était modeste, très modeste, 
la position modeste aussi. Marignac n’hésita pas; renon- 
cant sans regret à un avenir qui s’annoncait brillant, il 
préféra aux honneurs qui l’attendaient en pays étranger. 
la fonction d’humble professeur dans sa ville natale. Il 
se montrait fidèle aux principes de devoir et de désinté- 
ressement qui l'ont guidé pendant toute sa carrière 

Il fut nommé professeur de chimie en 1841, de mi- 
néralogie en 1845, et il enseigaa sans interruption jusqu'à 
la fin de l’année 1878, où l’état de sa santé le forca à 
donner sa démission, En dehors des ses heures de cours 
il travaillait à son laboratoire sans trêve ni repos, ne se 
préoccupant ni du médiocre aménagement des locaux ni 
de leur humidité, ni de la lumière souvent insuffisante. 

Marié en 1845, c'est à peine s’il consent à s’eloi- 
gner pendant quelques jours de son laboratoire; il em- 
porte chaque matin un petit pain qu'il dévore à la hâte, 
ne pouvant se décider à interrompre ses travaux au milieu 
du jour. Il paie de sa poche une foule d'instruments; les 
frais de laboratoire sont entièrement à sa charge. Rien 
ne saurait le détourner de ces patientes investigations, 
Il voudrait être ignoré et oublié de tous, et cependant 
on loublie si peu qu’Arago en 1841 lui écrivait au nom 
de l’Académie des Sciences, sollicitant son concours pour 
la fixation de la composition de l’air. 

Pendant 31 ans il fit partie du comité de rédaction 
de la Bibliothèque universelle, Archives des sciences phy- 
siques et naturelles, fut plusieurs fois doyen de la Faculté 
des Sciences, mais il refusa toujours d’être nommé recteur 


degno ar 


de l'Académie. Il avait l’effroi de toutes les positions hono- 
rifiques, de tout ce qui pouvait attirer les regards sur lui. 

Lorsqu'en 1873 l'Académie de Genève se tranforma 
en Université il lui fallut quitter ce vieux laboratoire où 
s'étaient écoulées ses plus belles années de travail. il ne. 
dit pas adieu sans regret à cette méchante cuisine enfouie 
dans le sous-sol, sombre en plein midi, avec ses cornues 
de grès ou de verre qui lui donnaient l’air d’une officine 
d’alchimiste. Pendant cinq ans encore il continua son 
enseignement, puis après avoir donné tous ses soins à la 
construction et à l'aménagement de nouveaux labora- 
toires, il trouva qu'il était temps que de plus jeunes 
prissent sa place. 

En 1878 il adressa sa démission au Conseil d'État, 
et poursuivit le cours de ses travaux dans un laboratoire 
aménagé dans sa maison de la rue Senebier. Il y passa 
encore de belles heures et v termina des travaux impor- 
tants, mais la maladie qui devait l'emmener lui fit bientôt 
sentir ses premières atteintes sérieuses: il dut renoncer 
a monter dans sa retraite favorite. 

La mort qu'il avait tant appelée de ses vœux mit 
un terme à son douloureux esclavage, le 15 avril 1894. 

Si Marignac a laissé une trace profonde dans le do- 
maine de la science, il n’en laissera pas une moindre 
dans le cœur de tous ceux qui l’ont approché. Cet homme: 
doux et silencieux savait si bien se faire comprendre, 
aimer et respecter! Il avait en partage, à côté des dons 
les plus rares de l'intelligence, cette vertu plus rare encore 
cette fleur à l’exquis parfum, la modestie. 

Les honneurs qu'il cherchait si peu vinrent cependant 
le trouver. Il fut nommé docteur en médecine de l’Uni- 
versité d’Heidelberg et de Bâle, chevalier de Saint-Mau- 
rice et Lazare, associé étranger de la Société royale de 
Londres, membre correspondant de l’Académie des 


— 253 — 


Sciences de Paris, membre d’honneur de la Société de 
chimie de Berlin, etc., etc., mais il arreta à deux reprises 
différentes les démarches de ses amis qui auraient voulu 
lui faire décerner la Légion d'honneur. Nous connaissons 
certain tiroir où il entassait avec un dédain non dissi- 
mulé, toutes ses distinctions si peu désirées. Deux d’entre 
elles seulement semblèrent lui causer de la satisfaction : 
la grande médaille de Davy, que la Société rovale de 
Londres lui attribua en 1886, et l’ordre civil du Mérite 
de Prusse que l’empereur lui décerna en 1888. 

Mais à côté de cette modestie qui donnait un si 
srand charme à sa physionomie, Marignac possédait une 
vertu non moins précieuse: la probité scientifique. 

Ce que fut le cours de Marignac, d’autres l’ont déjà 
dit mieux que nous ne saurions le faire. Un de ces an- 
ciens élèves déclarait qu'après quarante années révolues 
il avait gardé «un souvenir vivant encore et enthousiaste 
de cet enseignement admirable de puissance et de clarté.» 

Si on jette un coup d’œil sur les très nombreux tra- 
vaux que Marignac a publiés pendant ses 45 années 
d'activité scientifique, on s'aperçoit vite qu'il a toujours 
poursuivi le même but avec une énergie constante et re- 
marquable. 

Après avoir terminé ses seules recherches sur la 
chimie organique, sur l’acide phtalique et l’action de l’acide 
nitrique sur la naphtaline. commencées probablement sous 
l'influence de Liebig et dans son laboratoire de Giessen, 
dès 1842, fixé à Genève, il commence la série des tra- 
vaux qui ont établi sa réputation universelle, il publie 
son premier mémoire sur les poids atomiques, recherches 
entreprises dans le but de se rendre compte du plus ou 
moins d’exactitude de la loi de Prout, hypothèse qu'il ne 
veut ni accepter, ni rejeter sans un examen approfondi, 
mais qui le séduit par sa simplicité théorique et pratique. 


— 254 — 


Comme il le dit, dans une de ses publications: «La science 
gagne plus a la démonstration d’une theorie ancienne, 
mais qui ne reposait que sur des hypothèses, qu'à la 
création d’une théorie nouvelle, quelque brillante qu’elle 
soit, si elle n’est pas elle-même basée sur des preuves 
rigoureuses.» 

Marignac regardait lui-même ce premier travail sur 
les poids atomiques du chlore, du potassium et de Var- 
gent, comme son point de départ et cela ressort du fait 
qu'il avait intentionnellement omis de signaler ses travaux 
précédents, dans la note bibliographique qui fut publiée 
à propos de l'exposition de Zurich sur les recherches 
originales des savants Genevois. 

Toute l’activité scientifique de Marignac a été dirigée 
vers ce but: établir les poids atomiques avec la plus 
grande exactitude possible; presque tous ses travaux s'y 
rapportent directement ou indirectement, soit qu'il s’oc- 
cupe, avec une compétence incontestée, de recherches 
cristallographiques, qui avaient pour objectif de trouver 
de nouvelles preuves à l'appui de la théorie de Mitscher- 
lisch sur l’isomorphisme, et d'arriver par là à fixer les 
formules d'une série de combinaisons, comme l'acide sili- 
cique, titanique, tungstique, la zircone, etc.. de la sont 
sorties ses importantes recherches sur les fluosilicates, 
fluotungstates, fluozirconates, fluostannates, etc., soit qu'il 
s'occupe de la composition de quelques substances et de 
la diffusion des dessolutions salines. questions qu'il étu- 
diait accessoirement, mais le but principal quil pour- 
suivait était d'établir les conditions dans lesquelles on 
peut obtenir des substances pures, le cauchemar du chi- 
miste qui travaille sur les poids atomiques, et d’autres 
aussi, soit qu'il poursuive, avec la patience et l'énergie 
que l’on sait, ses recherches sur les terres rares, qui ne 
sont qu'une suite de sa détermination des poids atomi- 


ques du cérium, lanthane et didyme, «un travail de béné- 
dictin expérimenté,» comme disait Sainte-Claire Deville: 
presque son dernier travail, a été la révision de quelques 
poids atomiques, bismuth, manganèse, zine et magné- 
sium (1883). 

Ses trauvaux étendus sur la chaleur spécifique des 
solutions salines (1871 — 1873) ont été entrepris dans le 
but de trouver des relations stôchiométriques. Il n’y a 
suère que ses travaux minéralogiques, son mémoire sur 
l'ozone, celui sur le pendule de Foucault et celui sur 
l'acide sulfurique et ses hydrates qui ne se rattachent 
pas au but quil poursuivait et encore ce dernier sv 
rattache-t-il dans une certaine mesure, car c’est à propos 
de son étude sur les chaleurs latentes de volatilisation 
qu'il eut besom d’acide sulfurique monohydraté pur. 

Marignac se tenait au courant de tout, et esprit très 
ouvert, il fut parmi les premiers des chimistes de langue 
française à adopter (1865) la nouvelle notation chimique 
reposant sur les poids atomiques; il s’interessa vivement 
aux grandes discussions qui eurent lieu, sur la dissociation 
en général et sur la théorie d’Avogadro, qu'il soutenait 
et qu'il appuye de ses recherches (mémoire sur la cha- 
leur latente de volatilisation du sel ammoniac). Il faut 
bien remarquer que Marignac à toujours calculé les poids 
atomiques en se rapportant à l’oxygène, égal d’abord à 
100, d’après Berzélius; puis égal plus tard à 16, et que 
dans son dernier travail de 1883 sur ce sujet, il a encore 
appuyé avec force et clarté sur les avantage qu'il y avait 
a les calculer sur lorigène et non pas sur l'hydrogène. 
ce que presque tous les chimistes reconnaissent au- 
jourd’hui, 

Marignac a determine les poids atomiques de 28 ou 
29 éléments, si l’on y comprend son gadolinium, et aux- 
quels on pourrait encore ajouter l’oxygene, qui est à la 


— 256 — 


base de tous les calculs: ce sont par ordre alphabetique: 


Argent Ghlore Manganèse  Tantale 
Azote Cobalt Nickel Terbium 
Barium Didyme Niobium Titane 
Bismuth Erbium Plomb Ytterbium . 
Brome Gadolinium Potassium Zine 
Calcium lode Silicium Zirconium 
Carbone Lanthane Strontium 

Cérium Magnésium 


Il faut remarquer que Marignac a toujours travaillé 
seul, sans collaborateur, sans assistant. ni même de gar- 
con de laboratoire et on est étonné que dans ces condi- 
tions il ait pu mener à bien un si grand nombre de tra- 
vaux avec cette conscience, cette exactitude qui est le 
cachet supr&me de toutes ses recherches, grandes ou peti- 
tes, importantes ou d'un intérêt tout local, comme nous 
en trouvons encore la preuve dans ses analvses sur les 
matières organiques contenues dans l’eau du Rhône et 
du lac de Genève. dosables par le permanganate de po- 
tasse, qu'il fit de 1882 à 1884. Non content de doser 
journellement, il fit nombre d’expériences de contrôle. 
préparant de l'eau pure par tous les moyens possibles, 
et fixant les conditions exactes dans lesquelles il fallait 
se placer pour obtenir la plus grande exactitude possible. 

Signalons encore les remarques critiques, qu'il faisait 
avec une science impeccable et une grande clarté, à pro- 
pos de nombreux mémoires dont il rendait compte dans 
les Archives des Sciences physiques et naturelles. 


Fe 


Louis de Coulon. 
1804-1894. 


Se rendre utile pendant près d'un siècle, donner 
l'exemple de l’activité, du dévouement, d’une piété sincère. 
de la bonté: laisser a sa ville natale et à son pays le 
souvenir des vertus les plus pures, du bon citoyen et du 
vrai chrétien, tel est en quelques mots le résumé de la 
biographie de Louis de Coulon, ancien Président de la 
société hélvétique (1866) et pendant plus de 50 ans Pré- 
sident de la société des sciences naturelles de Neuchâtel 
(1837 — 1891). 

Et ceci n'est pas une de ces louanges banales, jetée 
sur la tombe de tant de gens qui n’ont eu pour eux que 
la consécration du succès, ou les hommages d’une coterie, 
mais c’est l'expression des regrets profondément ressentis 
de ceux qui eurent le bonheur de travailler avec lui, 
qui purent apprécier ses rares mérites, et qui s’honorent 
de son amitié. 

Ils doivent être nombreux encore, dans les rangs de 
la société helvétique, ceux qui ont vu L. de Coulon assister 
aux sessions, tantôt dans un canton, tantôt dans un 
autre, avec la régularité et la fidélité scrupuleuse qui 
distinguaient tous ses actes. Il tenait à représenter sa 
ville et son canton de Neuchâtel et à affirmer son attache- 
ment à la société. Ces réunions étaient pour lui la source 

IN 


— 258 — 


de vives jouissances; il revoyait avec emotion des amis 
dont il admirait les travaux, des contemporains de ses 
jeunes années qui comptaient parmi les plus illustres : 
Peter Merian, de Bäle, Bernard Studer, Arnold Escher 
de la Linth, Jules Thurmann, Oswald Heer, Jean de 
, Charpentier, Aug. de la Rive, Schönbein, Alph. Favre, 
Siegfried, et combien d’autres, l’orgueil de notre patrie. 
Il avait pu voir les premiers pas de cette société, qui a 
servi de modele a tant d’autres, et a pu voir aussi avec 
une satisfaction toute paternelle, son remarquable déve- 
loppement. 

Fils de Paul Louis de Coulon!), le créateur de la 
Caisse d’Epargne de Neuchatel (1812) et du Musée d’hi- 
stoire naturelle, L. de Coulon descendait de Paul Coulon, 
son grand père, huguenot de Cornus en Rouergue qui, 
en 1745, s'était réfugié à Genève, d’où il passa à Neu- 
châtel et devint l'associé du célèbre et riche négociant 
Jacques Louis de Pourtalès. Il est né le 2 juillet 1804 
et après avoir fait ses premières études dans sa ville 
natale. il les continua pendant plusieurs années à Paris, 
où s’il s’occupa surtout d'histoire naturelle et de dessin. 
À son retour, vers 1830, il fit partie de l'administration 
de la Bourgeoisie de Neuchâtel, dont les forêts, placées 
sous sa direction, comptèrent bientôt parmi les plus belles 
et les mieux aménagées du canton. Collaborateur de son 
père dans l’organisation du Musée, il en fut le Directeur, 
et en même temps le préparateur, à titre gratuit, pendant 
plus de 60 ans. Il était de ceux qui ne méprisent aucune 
besogne, même la plus humble, et chaque année il faisait 
au printemps la revue des milliers de pièces des collec- 


1) Voir sa nécrologie fort intéressante. par M. Félix Bovet 
dans les actes de la société helvétique des sciences naturelles réunie 
à la Chaux-de-Fonds en 1855. 


tions, les époussetant avec un soin méticuleux pour en 
assurer la durée. On l’a vu faire les honneurs du Musée 


à des étrangers qui, à son costume de travail l'avaient 


pris pour un simple concierge, et accepter de leur main, 
sans fausse honte les étrennes qu’il réservait pour l’aqui- 
sition de quelque objet nouveau. «Jai acheté plusieurs 
bêtes avec cet argent» disait-il simplement. 

Ce Musée fut non seulement sa création, mais sa vie 
de -tous les jours, il était le sujet principal de ses entre- 
tiens avec l’auteur de ces lignes, et de ses préoccupations: 
il n'a cessé de l’enrichir de ses dons, imitant en cela 
ses amis Peter Mérian, à Bâle, L. Agassiz à Cambridge- 
Boston, Arnold Guyot à Princeton (New-Jersey). Un 
ouvrage spécial était-il trop cher pours les ressources 
du budget, il le copiait patiemment texte et planches, 
düt-il y consacrer des années. Quand il était à la besogne, 
rien ne pouvait l'en distraire: il s'était tracé un programe 


‘et il l’accomplissait avec une résolution inébranlable. 


. Lorsqu'un Neuchätelois, négociant, missionnaire, 
amateur partait pour un pays lointain, vite L. Coulon 
Vengageait à collectionner pour le Musée et lui donnait 
les instructions nécessaires, souvent par écrit: il lui 
apprenait même à empailler. Que d’objets rares et pré- 
cieux, surtout des oiseaux, sont ainsi venus prendre place 
sur les rayons de nos salles, où ils nous rappellent les 
noms de nos compatriotes qui, sur tous les points de la 
terre, se sont rappelé leur lieu natal et ont voulu réjouir 
le cœur de celui qui comptait sur leur parole. 

L'origine même de notre Musée est curieuse, et se 
rattache à la première visite faite à Neuchâtel par la 
société helvétique en 1837. Jusqu’alors les objets recueil- 
is par les MM, Coulon étaient déposés dans une salle 
de la Maison des Orphelins, et servaient aux leçons 
d’Agassiz inaugurées en 1832, Mais la solennité en per- 


— 260 — 


spective coincidait avec la dédicace du Gymnase en con- 


struction depuis plusieurs années et enfin terminé. Quel 
beau moment pour L. Goulon que celui où il put enfin. 
presenter a nos chers confédérés des collections déjà 
ches, convenablement installées dans les beaux locaux 
qu'elles occupent encore aujourd’hui, 

C’est que l’histoire naturelle venait d’être introduite 
dans l’enseignement de notre ville, où les études classi- 
ques et théologiques règnaient en souveraines, et on 
devait ce progrès remarquable à l’initiative de L. Coulon 
qui, par son énergie, avait surmonté toutes les difficultés 
en profitant d’une occasion exceptionelle. Un jeune 
docteur vaudois venait de terminer ses études en Alle- 
magne et rentrait dans son pays avec une réputation. 
de naturaliste passionné et la protection du baron Cuvier 
et d'Alex. de Humboldt. Il cherchait un emploi avec assez de 
loisirs pour travailler à sa description des poissons fossiles 
qu'il venait d'entreprendre. Mais Neuchâtel n'avait ni 
chaire à lui offrir ni traitement à lui assurer. L. Coulon 
ouvrit une campagne et une souscription auprès de ses 
amis et trouva en peu de temps l’une et l’autre. L’arrrivee 
de L. Agassiz à Neucätel où il resta 14 ans est le plus 
beau triomphe de celui dont nous déplorons la perte. 
On sait quel éclat jetèrent sur notre ville les travaux 
originaux de ce puissant esprit sur la paléontologie, les 
glaciers, l’époque glaciaire et les terrains erratiques, jus- 
qu'à son départ pour le Nouveau Monde en 1846. 

Une part de cette célébrité rejaillit sur notre société 


des sciences naturelles fondée en 1832 sous l'inspiration 


d’Agassiz avec le concurs de L. Coulon, H. Ladame, 
1° Borel et Aug. de Montmollin, auxquels vinrent bientôt 
se joindre Arnold Guyot, C. Vogt, Ed. Désor. Du Bois 


de Montperreux, Ch. H. Godet, F, de Rougemont et bien. 


d'autres. 


— 261 — 


Vers 1840. un armateur de (renève, le baron de 
Grenus, ayant un navire prêt à partir pour faire le tour 
du monde, offrit à la ville de Neuchâtel le passage pour 
un naturaliste qui recueillerait des collections pour le 
Musée. Voilà de nouveau L. Coulon en campagne, col- 
portant de porte en porte une liste de souscriptions : la 
somme suffisante pour cette mission est trouvée, on la 
confie au D’ Tschudy de Glaris, qui réussit à merveille, 
malgré mille périls. et revint chargé de richesses que de 
grands Musées nous envient. 


Pendant bien des années L, de Coulon demeura seul 
pour opérer la détermination et le classement des collec- 
tions qui s’accroissaient d’une manière inattendue. Hl 
dut par conséquent s'occuper de toutes les branches de 
Phistoire naturelle. Ce travail, bien que provisoire, 
exigeait de vastes connaissances et une application de 
tous les instants. aussi fatigante pour l'esprit que pour 
le corps. Lorsqu’enfin il eut des aides, il mettait gra- 
eieusement à leur disposition sa grande experience et les. 
trésors de sa bibliothèque. A ceux qui lui demandaient 
de les aider, il répondait: « venez demain matin, à à 
heures. » Il était déjà debout, souvent nous l’avons vu 
empailler une demi-douzaine d'oiseaux avant son déjeuner. 


Le 14 décembre 1882, notre société célébra son 
cinquantième anniversaire et notre Président fut l'objet 
de témoignage qui déconcertèrent sa modestie : «Pourquoi 
tous ces honneurs? je n’ai rien fait pour les mériter», 
disait-il d'un air humilié, lorsque le Conseil d'Etat lui remit 
un cadeau d’argenterie en lui conférant le titre de pro- 
fesseur honoraire de l’Académie, et que l’Université de 
Bâle lui envoyait par un délégué le diplôme de docteur 
en philosophie. Ce serviteur de Dieu estimait qu'il n'avait 
fait que son devoir et rien de plus. 


— 262 — 


Il parlait peu, mais quand il ouvrait la bouche sa 
bonhomie s’animait d’une pointe d’humour, parfois mémé 
de sévérité à l’adresse des paresseux qui le navraient ; 
mais.pour quiconque le méritait sa générosité était sans 
bornes, ceux qu'il a aidés ne se comptent pas. Puisse- 
t-il n'avoir obligé que des cœurs reconnaissants ! 


Il s'est éteint le 13 juin 1894. 


L. Favre, ancien Président. 


SB OR 


Bernhard Schenk. 


Am 16. Oktober 1893 wurde auf dem Friedhof in 
Ramsen, Kt. Schaffhausen, einer unserer Mitbürger zu 
(Grabe getragen, der sich seit vielen Jahren und noch bis 
in die letzte Zeit um die wissenschaftliche Erforschung 
des Randen- und Höhgauergebietes in hohem Grade ver- 
dient gemacht hat und dem wir daher einige Worte der 
Erinnerung widmen möchten. Wir meinen unsern lane- 
jährigen Freund und Fachgenossen Bernhard Schenk. 


Als einfacher Handwerker und kaum mit den not- 
dürftigsten Schulkenntnissen ausgestattet, hat er sich eine 
wahrhaft staunenswerte Kenntniss der ihn umgebenden 
Naturkörper angeeignet. Kaum ein Gebiet der natur- 
historischen Disziplinen wird zu nennen sein, auf dem 
er nicht Hervorragendes geleistet hätte und gerade diese 
ganz aussergewöhnliche Vielseitigkeit seines Wissens 
war es, welche jedermann an ihm in hohem Grade be- 
wundern musste. 

Um nur einige der Haupterfolge seiner Thätigkeit 
kurz anzudeuten, so hat er, zum Teil in Gemeinschaft 
mit dem vor Jahren verstorbenen Apotheker Johannes 
Schalch, an der Erforschung der Schaffhauser Flora 
längere Zeit regen Antheil senommen. Von den Phanero- 


— 264 — 


gamen wurden mehrere Arten zum ersten Mal für unsere 
(Gegend nachgewiesen und von anderen bisher für selten 
gehaltenen mehrfach neue Standorte entdeckt. Was wir 
über die Cryptogamenflora von Schaffhausen kennen, ver- 
danken wir zu einem sehr beträchtlichen Teil Schenks 
unermüdlicher Tätigkeit. Jahrelang war er Mitarbeiter 
an der in Gemeinschaft mit Prof. Wartmann in St. Gallen 
herausgegebenen Sammlung schweizerischer Cryptogamen. 
in welcher wir zahlreiche, von ihm gesammelte Arten 
aus der Schaffhauser Flora vertreten finden, emige von 
Wartmann nach seinem Namen benannt. 


Nicht minder umfangreich waren seine Kenntnisse 
auf zoologischem Gebiet. Hier waren es vorzugsweise die 
Insekten, denen er seine besondere Aufmerksamkeit zu- 
wandte, aber auch über die Wirbeltier-Fauna war er bis 
ins einzelne unterrichtet. Mit Vorliebe hat er sich ferner 
mit dem Studium der Land- und Süsswasserconchylien 
beschäftigt; es existierte wohl niemand im Kanton, der 
darüber so genau wie er Bescheid wusste. 


Auf geognostisch -paläontologisches Gebiet musste 
ihn die in dieser Hinsicht besonders interessante Um- 
sehung von Schaffhausen von selbst hinführen. Mit 
Hilfe der Fundamentalwerke von Quenstedt u. s. w. hatte 
er sich in kurzer Zeit in die Gliederung unseres Flötz- 
sebirges eingearbeitet und im Laufe weniger Jahre ein 
sehr umfangreiches und wertvolles Material an Jura- und 
Triasversteinerungen zusammengebracht. Zahlreiche nach 
Zürich, Konstanz und an verschiedene ausländische 
Museen gelieferte Suiten geben von seinem Eifer und 
seinem ungewöhnlichen Scharfblick Zeugnis. Von Schaff- : 
hausen zunächst nach Mammern, dann nach Stein und 
zuletzt nach Ramsen übergesiedelt, wandte er sich mit 
nicht minderem Erfolg dem Studium der in dieser Gegend 


— 265 — 


vorherrschenden Tertiärbildungen zu. Eine Anzahl neuer 
Fundorte wurden entdeckt; diese, wie die von früher her 
bekannten in systematischer Weise ausgebeutet, und so 
die in der Bodenseegegend vorkommenden Fossilien der 
Molasse in grosser Vollständigkeit zusammengebracht. 
Seit einigen Jahren hatte sich Schenk noch besonders 
die beim Betrieb der Oehninger Steinbrüche gemachten 
Funde gesichert. Eine von ihm hinterlassene Sammlung 
von Pflanzenresten dieser alt-berühmten Lokalität dürfte 
denjenigen unserer grösseren Museen an die Seite zu 
stellen sein, ja einige derselben noch wesentlich über- 
treffen. Von Stein und Ramsen aus unternommene Ex- 
kursionen nach dem Höhgau gaben die Gelegenheit, die 
dortigen Eruptivgesteine und ihre Tuffe näher kennen zu 
lernen. Letztere boten zur Entdeckung sehr interessanter 
Pseudomorphosen Anlass, welche bald die Aufmerksam- 
keit der Mineralogen in hohem Grade auf sich zogen. 
Wir finden sie in einer von Leuze verfassten Monographie, 
sowie in einigen anderen Aufsätzen ausführlich beschrie- 
ben. Obschon von jeher das Höhgau für Geognosten 
und Mineralogen einen besonderen Anziehungspunkt ge- 
bildet hatte, so gehörte doch das Späherauge Schenks 
dazu, die eben erwähnte interessante Entdeckung zu 
machen. Zahlreiche andere in den Tuffen gefundene Ein- 
schlüsse schienen Anfangs zur Herstellung von Orna- 
mentalgegenständen geeignet zu sein; eine darauf zu 
gründen gesuchte industrielle Verwertung musste jedoch 
nach kurzer Zeit wieder aufgegeben werden. 


Was Schenk auf prähistorischem und antiquarischem 
(Gebiet geleistet hat, ist den diesem Wissenszweig huldigen- 
den Fachleuten hinreichend bekannt. Wo immer Aus- 
srabungen oder Bodenfunde im Werk waren, wurde 
Schenk an erster Stelle zur Mitarbeit herbeigezogen und 


— 266 — 


hat sich auch bei solchen Gelegenheiten sein Entdecker- 
auge und Scharfblick oft genug bewährt, 

Neben seinen ausgedehnten Kenntnissen kam Schenk 
eine ungewöhnliche manuelle Geschicklichkeit in hohem 
Grade zu statten. Die Herstellung von Präparaten und 
Sammlungen, namentlich solchen für Schulen und Museen 
verstand er. wie nicht leicht ein zweiter. Zahlreiche. 
bei Landwirtschafts- und Lehrmittelausstellungen erhaltene 
Diplome liefern den Beweis. wie sehr man seine der- 
artigen Fertigkeiten zu schätzen wusste, Sehr zu be- 
dauern ist, dass Schenk so selten Gelegenheit nahm, 
seine Beobachtungen und Entdeckungen in geeigneter 
Form zu Papier zu bringen. Obschon man seinen bei 
verschiedenen (relegenheiten gehaltenen Vorträgen stets 
mit regem Interesse folgte, hat er uns im Drucke doch 
nur sehr wenig hinterlassen: ausser einer Anzahl von 
Zeitungsartikeln und Lehrmittelkatalogen besitzen wir 
von ihm eine Zusammenstellung der nützlichen und 
schädlichen Vögel des Kantons Thurgau, eine Notiz über 
ein Steindenkmal am Untersee und eine Mitteilung über 
die römischen Ausgrabungen bei Stein. 

In seinen äusseren Lebensverhältnissen war Schenk 
wenig vom Glück begünstigt, Sein reger Geist und For- 
schungstrieb zogen ihn von seinem ursprünglichem Beruf 
beständig wieder ab und liessen ihn nie für längere Zeit 
ein und dasselbe Ziel verfolgen, 

In der Beurteilung der Menschen war er trotz man- 
cher trüber Erfahrung stets viel zu optimistisch ; gar 
manchem vertraute er blindlings, der nachher aus den 
Trümmern dessen, was er erarbeitet hatte, seinen Vorteil 
zog. Daher kam es denn auch, dass ein grosser Teil 
seiner SammInngen nach den verschiedensten Richtungen 
zerstreut wurde und uns ein sehr wertvolles, ja zum 
Teil unersetzliches Material für unsere kantonalen An- 


stalten verloren ging. Hoffen wir, dass von seinem Nach- 
lass wenigstens noch so viel als möglich für Schaffhausen 
gerettet wird: es sind die Früchte der letzten Thätigkeit 
eines hochbegabten und bis an sein Ende unermüdlichen 
Forschers. dessen Name stets mit Anerkennung und 
Hochachtung genannt werden wird. wo immer man sich 
an die um die Kenntnis unserer Gegend verdienten 
Männer erinnert. F. Schalch. 


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IVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES 


SEPTEMBRE-OCTOBRE 1894 


COMPTE RENDU DES TRAVAUX 


PRESENTES A LA 


SOIXANTE-DIX-SEPTIEME SESSION 


DE LA 


SOCIETE HELVÉTIQUE 


SCIENCES NATURELLES 


REUNIE A 


SCHAFFHOUSE 


Les 30, 31 juillet et 1° août 


1894 È 


GENÈVE A 

BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLISSERIE, 18 È 

LAUSANNE PARIS ar 
GEORGES BRIDEL G. MASSON 

Place de la Louve, 1 | Boulevard St-Germain, 120 


Dépôt pour l'ALLEMAGNE, H. GEORG, a Bate ANA 


| 
| 
| 


1894 | a 


ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES 


SEPTEMBRE-OCTOBRE 1894 


COMPTE RENDU DES TRAVAUX 


PRESENTES A LA 


SOIXANTE-DIX-SEPTIEME SESSION 


DE LA 


SOCIETE HELVETIQUE 


DES 


SCIENCES NATURELLES 


REUNIE A 


SCHAFFHOUSE 


Les 30, 34 juillet et 1° août 


1894 


TE GNT 


GENÈVE 
BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLISSERIE, 18 
LAUSANNE | PARIS 
GEORGES BRIDEL G. MASSON 


Place de la Louve, 1 Boulevard St-Germain, 120 
Depöt pour l'ALLEMAGNE, H. GEORG, a BALE 


1894 


| GENÈVE. — IMPRIMERIE - 


SOIXANTE-DIX-SEPTIEME SESSION 


DE LA 


SOCIÉTÉ HELVRTIQUE DES SCIENCES NATURELLES 


RÉUNIE A 


SCHAFFHOUSE 


Les 30, 31 juillet et 1” août 1894. 


C’est à la gracieuse et cordiale invitation de leurs col- 
lègues de Schaffhouse que les membres de la Société hel- 
vetique des Sciences naturelles se sont rendus cette année 
pour leur 77° réunion annuelle. L’antique et pittoresque 
cité si coquettement posée au bord du grand fleuve, tout 
près de l’admirable chute du Rhin offre à côté de ces ri- 
chesses de la nature des ressources scientifiques et indus- 
trielles remarquables à plus d’un titre. Ses établissements 
d'instruction publique, — ses collections d'histoire natu- 
relle, celle en particulier recueillie par M. Nuesch au 
Schweizersbild et qui n’a pas encore été prendre sa place 
au musée national à Zurich, — les beaux ateliers de 
constructions mécaniques créés par M. Amsler-Laffon, 
l'illustre inventeur du pantographe, dirigés actuellement 
par lui et son fils et dans lesquels se trouvent tant d’ap- 
pareils ingénieux de l'invention de ces deux savants, — 
la fabrique de wagons de Neuhausen et bien d’autres 
établissements encore offrent un grand intérêt à tout 
homme curieux des choses de la science et de ses appli- 
cations. Chacun à pu en faire largement son profit. 


4 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


Le programme de la session était du reste identique & 
celui des réunions précédentes. | 

Elle a été ouverte en assemblée generale le 30 juillet 
par un rapport de M. Meister, president, sur la géologie 
des environs de Schaffhouse. 

Le lendemain ont eu lieu les séances des sections spé- 
ciales, correspondant aux différentes branches des scien- 
ces. Plusieurs d’entre elles ont été. très nourries comme 
on le verra dans la suite. 

Une seconde assemblée générale tenue le premier août 
a clos cette session. On y a entendu entre autres des 
communications très intéressantes de M. Amsler-Laffon, 
sur |” « Alpen-Gluhen » et de M. Nuesch sur ses fouilles 
du « Schweizersbild. » 

Les réunions familières et les banquets qui sont un 
des charmes de ces congrès annuels parce que c’est là 
surtout que se renouent et se nourrissent les vieilles rela- 
tions d'amitié, la que s'échangent le plus librement les 
idées, ont complété agréablement ce programme. La belle 
soirée passée en face de la chute du Rhin, la course au 
Hohentwiel avec arrêt à Thayngen et conférence de 
M. Nuesch dans la célèbre Grotte du « Kesslerloch » ont 
laissé à tous, les plus précieux souvenirs. 

Quoique un grand nombre de membres de la Société 
aient été retenus ailleurs par l’organisation d’autres con- 
grès scientifiques, botanique et géologie, qui ont eu lieu 
cette année-ci en Suisse, la réunion de Schaffhouse n’en 
a pas moins été très animée et a compté plus de cent 
vingt participants. 

Nous tenons à exprimer ici nos plus sincères remer- 
ciements aux membres du comité annuel, tout particu- 
lièrement à M. Meister, président, et à MM. Nuesch et 
Wanner secrétaires. 


DES SCIENCES NATURELLES. 5 


Sur l’invitation de la Société murithienne du Valais, 
acceptée par acclamations, la prochaine session de la So- 
ciété helvétique des Sciences naturelles aura lieu en 1895 
a Zermatt. Nul doute que les membres de la Société se 
feront un devoir et un plaisir d’accourir nombreux à un 
pareil rendez-vous. 


Nous allons rendre compte maintenant des travaux 
présentés dans le cours de cette session en les classant 
suivant les branches de la science auxquels ils se rappor- 
tent. 


Mathématiques, Physique et Chimie. 


Président : M. le D" HaceNBACH-BiscHOFF, prof. à Bâle. 
Secrétaire : M. le D' GRAF, prof. à Berne. 


D: Gysel. Détermination du centre de gravité d'un polygone plan homogene. 


— D' Amsler-Laffon. L’alpengluhen. — D' Kleiner. Thermoélectricité 
de quelques nouvelles combinaisons métalliques. — Kleiner. Sur une pro- 
priété remarquable d'un diélectrique. — Raoul Pistet. Rayonnement à bas- 


ses temperatures et applications ä la therapeutique.— G. W. A. Kahlbaum. 
Mesure des tensions de vapeurs du benzene et de quelques derivés. — 
Alf. Amsler. Instrument pour la mesure des vitesses de rotation, — F.-A. 
Forel. La fata-morgana. — Margot. Curieux phénomène d’adhérence au 
verre de l’aluminium et de quelques autres métaux. — H.-F. Weber. Tem- 
pérature à laquelle les corps commencent à émettre de la lumière. — 
Guillaume. Même sujet. — F. Cornu. Observations des protubérances so- 
laires. — D' Huber. Extension du spectre ultra-violet par la photographie. 
— D' de Kowalski. Dispersion d'électricité par les rayons cathodiques. — 
Biilwiller. Les vents des vallées. — Ed. Hagenbach-Bischoff. Observations 
nouvelles d'électricité. — Billeter. Exposé de l’état actuel de nos connais- 
sances sur les dissolutions.— D' Schumacher-Kopp. Nitroglycérine projetée 
sur une plaque métallique chauffée au rouge. 


M. le D' J. GrseL communique à la section les résul- 
tats d’une étude géométrique sur la construction du centre 
de gravité d’un polygone plan homogène. 


6 SOCIETE HELVETIQUE 


Étant donné un polygone plan A, A,.... A, , on se propose de 
construire — avec la régle et l’équerre seulement — les points 
M',M',....M'„, qui correspondent aux milieux M,,M,....M, 
des côtés, de telle manière que les droites joignant respecti- 
vement ces points, c’est-à-dire M,M',, M,M',.... M,M', pas- 
sent par le centre de gravité G du polygone et s’y coupent 
dans le rapport constant 1 : 2. 

Si par chacun des points ainsi déterminés, M',,M', 
M',, on mène une parallèle au côté du polygone dont le 
milieu correspond à ce point, on forme un second poly- 
gone A',A',....A', semblable au premier dans le rapport 
2 : 1 et avec le centre de gravité G pour point de simili- 
tude intérieur. 

I. Dans ce qui suit il ne sera en général, pour abréger, 
question que de l’un des points M’. Le point de départ 
de cette étude est la propriété connue que, dans le cas 
du triangle, M', coincide avec A,, M’, avec A, et M’, avec 
A 

(Pl. IV, fig. 1). Soient A,, A,, A,, A, quatre sommets. 
successifs du polygone à n sommets, de plus soient B' et C' les 
points correspondant de la façon indiquée aux milieux B et 
C des diagonales A,A, et A,A, relativement au centre de 
gravité du polygone à n—1 sommets determine par la 
diagonale respective. On voit que M',, qui est le point corres- 
pondant au milieu M, du côté A,A, relativement au centre 
de gravité G du polygone à n sommets, est le point d’in- 
tersection de la parallèle à A,C' menée par A, et de la pa- 
ralléle à A,B' menée par A,. 

Dans le cas d’un quadrilatère A,A,A,A,, B' coincide 
avec À, et C' avec A, et par conséquent M’, est le point 
d’intersection des parallèles aux diagonales menées 
respectivement par A, et par À.. 


DES SCIENCES NATURELLES. 7 


Si donc on mene par les sommets d’un quadrilatere des 
parallèles aux diagonales on obtient un parallélogramme eir- 
conscrit dont les sommets sont les points M',, M',, M, M." 

(PI. IV, fig. 2). Pour un pentagone il faut en premier 
lieu mener par chaque sommet la parallèle à la diagonale 
qui détache ce sommet, ce qui donne les points A,,, À 


12? 23) 


A. A. A,,. Ensuite, vu que B' coincide avec A,, et C' 
avec A,,, on mène par A, la parallèle à A,A,, et par 
A, celle à A_A.,, ce qui détermine le point M', par 
leur intersection. 

Nous renoncons ici à continuer l’étude sur l’hexa- 
gone, etc. 

II. On peut encore déterminer M’, d'une autre manière. 

(PI. IV, fig. 3). Soi dans la fig. 1 le polygone à n—1 
sommets obtenu par À, À, transformé en un triangle équiva- 
lent A,A,D tel que le sommet D, se trouve sur le prolongement 
de A, A,. On montre aisément que le point M', doit étre 
situé sur la droite B'D. 

La même transformation peut se faire pour le polygone 
à n—A sommets relatifs 4 A,A,, et on obtient une se- 
conde droite C'E sur laquelle se trouve également M',. 

Pour le quadrilatère cette construction du point M’, est 
conforme à celle donnée dans I. On verra sans difficulté 
comment on y parvient dans le cas du pentagone. 

IN. Il s’agit de trouver le plus rapidement possible le 
centre de gravité G d’un polygone; le procédé le plus di- 
rect pour obtenir un point M', par exemple M',, est le 
suivant, en combinant les résultats de I et II et en prenant 
pour base un hexagone. 

(PI. IV, fig. 4). On mene en premier lieu les diagonales 


! Voir E. Henry, Revue scientif. T. XLVII, 1891, p. 731. 


8 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


A,A,, AA, A,A,, dont les milieux sont B,, B,, B,. Puis 
on transforme par les parallèles à ces diagonales, A,D, DE 
et EF, le polygone en un triangle équivalent A,A,F. En me- 
nant par A, une parallele à A,A,, son intersection avec À, D 
donne le point B',. Le point B', se trouve sur B', E et sur la 
parallèle dà A,B', menée par A,, et enfin M, sur B,F 
et sur la parallele à A, B', menée par A,. i 

On obtient G en divisant en trois M,M',, et on pour- 
rait le faire sans compas par l’emploi des points A’, et A'.. 

Les points auxiliaires B', ou A,, B', et B’, correspon- 
dent évidemment aux points B,, B, et B, relativement 
aux centres de gravité des surfaces A,A.A,, À A AA, et 
AAA A A. 

Par cette construction le nombre des opérations croît, 
contrairement au procédé usuel, toujours d’une méme 
quantité, lorsque celui des sommets du polygone aug- 
mente de 1, et elle est aussi applicable aux polygones à 
angles rentranis. 

On ne peut ici développer davantage ces considérations 
sur les rapports de position, qui se présenteraient en con- 
tinuant l’étude. 


M. le D' J. AmsLeR-LAFFON a fait à la seconde assem- 
blée générale une communication sur la coloration des 
Alpes au coucher du soleil. 

Par un temps clair les sommets des hautes Alpes 
prennent au coucher du soleil une belle teinte rose, la- 
quelle, après extinction, peut, quand l’atmosphère est 
calme, reparaître une seconde fois, souvent même une 
troisième. C’est là le phénomène désigné en allemand par 
l'expression « Alpenglühen ». 

La coloration rougeätre a recu déjà mainte explication, 


DES SCIENCES NATURELLES. 9 


il n’en a pas été de même de la répétition du phénomène. 
M. Amsler en donne l’interprétation en se basant sur les 
phases diverses par lesquelles passent au moment du 
coucher du soleil la température de l’air et son état hygro- 
métrique, partant de la réfrangibilité des différentes cou- 
ches de l’atmosphère que traversent les derniers rayons 
solaires. 

Par un temps calme et un ciel serein, la température, 
aussi bien que l’humidité de l’air, decroit avec la hauteur 
au-dessus du sol, ce qui entraîne pour les couches d’air 
superposées une croissance de leur indice de réfraction 
de bas en haut. D’apres des lois connues les rayons du 
soleil, peu avant le coucher, ne suivront done pas une 
ligne droite, mais une courbe dont la concavité est tour- 
née vers le haut. Par suite de cette incurvation les rayons 
émanant du soleil n’arriveront plus à atteindre les hauts 
sommets a un moment cependant où pour ceux-ci cet 
astre est encore en réalité au-dessus de l’horizon. C’est là 
ce qui met fin a la première coloration. 

Mais les couches inférieures de l’atmosphère qui ne 
sont plus traversées par les rayons solaires se refroi- 
dissent. Ce refroidissement gagnant de proche en proche 
et de bas en haut atteint les régions traversées par les 
rayons solaires et y ramène une réfrangibilité a peu près 
constante ou même de sens inverse à ce qu'elle était tout 
à l’heure. Da même coup les trajectoires des rayons so- 
laires changent et redeviennent rectilignes ou même 
incurvées vers le bas. Il se produit alors & la base des 
hautes cimes un retour de coloration qui s’étend rapide- 
ment vers le haut, pour disparaître ensuite avec une 
position plus basse du soleil (seconde coloration). 

Enfin l’air des couches voisines du sol resté plus 


10 SOCIETE HELVETIQUE 


chaud, partant plus léger, malgré un refroidissement par- 
tiel, pourra arriver dans des régions plus élevées de l’at- 
mosphère, et y produire un abaissement de l’indice de 
refraction tel que les rayons solaires soient fortement 
incurvés vers le bas et arrivent de nouveau à atteindre les 
sommets neigeux (troisieme coloration). 

Souvent ces deux dernières phases se confondent en 
une seule et l’on n’observe qu’une double coloration. 

M. Amsler trouve la confirmation de son interprétation 
dans des observations sur la coloration des Alpes faites 
par M. le prof. Rodolphe Wolf depuis Berne, par M. le 
pasteur Dumermuth depuis le Beatenberg et par lui-même 
de diverses stations. L’étude attentive du phénomène 
depuis un point suffisamment rapproché permet en effet 
de suivre très nettement le développement des trois phases 
qui viennent d'être décrites. 


A. KLEINER. Sur la thermoélectricité de quelques nou- 
velles combinaisons métalliques. 

Parmi les nouveaux alliages récemment découverts, 
le constantane, le manganine et le thermotane ont été 
employés comme fils de résistance grâce à leurs grandes 
résistances spécifiques et au peu de variation que subis- 
sent ces résistances quand la temperature varie. L’auteur 
a étudié la thermoélectricité entre ces alliages d’une part 
et une grande quantité d’autres métaux d’autre part; il 
a étudié en même temps la variation de cette thermo- 
électricité en fonction des différences de température 
entre les soudures. 

Pour la détermination des températures, l’auteur a 
employé pour la soudure chaude un bain d’huile porté 
successivement à 360° et un thermomètre à mercure. La 


DES SCIENCES NATURELLES. 1A 


soudure froide était maintenue à la temperature cons- 
tante de la chambre. Pour chaque mesure on s’assurait 
que la sensibilité du galvanomètre mesurant les courants 
thermoélectriques fût constante afin que les mesures prises 
dans le courant d’un semestre fussent comparables. 

Les résultats de ces mesures ont été traduits par des 
courbes dans lesquelles les abscisses représentaient les 
différences de température des soudures et les ordonnées 
les déviations galvanométriques correspondant aux cou- 
rants engendrés. Les courbes pour lesquelles l’un des 
métaux est le constantane montrent une allure remar- 
quablement régulière. Elles sont presque parallèles et 
présentent une convexité contre l’axe des abscisses sans 
inflexion, tout au moins jusqu’à la température de 360° 
pour la soudure chaude. Des couples du constantane avec 
antimoine, fer, cuivre, laiton, aluminium, platine, ther- 
motane, manganine, argent, zine, nickel, palladium, il 
n'y a que celui avec antimoine et celui avec palladium 
qui s’écartent de l’allure générale des autres couples, la 
première de ces courbes présente des forces électromo- 
trices sensiblement plus fortes et la seconde des forces plus 
faibles que les autres. La courbe constantane-fer est 
presque une droite. Ce couple convient donc très bien 
pour la mesure de hautes températures. La force électro- 
motrice de ce couple est de 0,017 volt pour une différence 
de température de 295°. Le fait que le constantane se 
trouve dans la série thermoélectrique près du bismuth 
n'est pas sans importance, si l’on considère la grande 
inaltérabilité de ce métal sous tous les rapports et sur- 
tout à haute température. 


12 SOCIETE HELVETIQUE 


A. KLEINER. Sur une propriété remarquable d’un diélec- 
trique. 

Parmi les isolants solides, la paraffine et la colophane 
presentent des propriétés excellentes et il serait désirable 
de pouvoir les employer dans les condensateurs comme 
dielectriques. On peut obtenir des plaques de ces subs- 
tances par laminage ou par coulée et les employer comme 
condensateurs; mais les différentes manipulations que 
doivent subir ces plaques cassantes pour être recouvertes 
de métal présentent tant de difficultés, qu’il est très diffi- 
cile d'obtenir des condensateurs d’une capacité un peu 
considérable, et il est impossible d'éviter des impuretés 
dans le sens électrique. Toutefois des condensateurs de ce 
genre ont donné des temps de charge de une à deux se- 
condes avec de irès faibles résidus. Pour obtenir ces 
condensateurs d’une capacité suffisante et avec de la paraf- 
fine aussi pure que possible, on a employé un système 
de tubes minces concentriques en cuivre maintenus par 
un châssis d’ebonite de façon que l'intervalle entre deux 
tubes successifs fût de 2 mm. Les tubes pairs étaient re- 
liés entre eux et avec un fil d’amenée, de même les tubes 
impairs ; tout le système était posé dans un récipient de 
verre rempli de paraffine fondue, puis placé sous la pompe 
à vide. On laissait alors la paraffine se solidifier, en ayant 
soin que la solidification s’effectuät de bas en haut et de 
l'extérieur à l’intérieur afin d'éviter une déformation du 
système des conducteurs qu’aurait pu entrainer la forte 
contraction de la solidification. Un condensateur de ce 
genre d’une capacité de 0,004 M. F. environ a donné d’a- 
bord, comme on pouvait s’y attendre, sous la charge de 
deux cents petits éléments de Volta, une durée de charge 
de 1” au plus, de faibles résidus et pas d'indice d’hysté- 


DES SCIENCES NATURELLES. 13 
résis électrique ; à la décharge par un galvanomètre, ce- 
lui-ci a donné une déviation de 96 degrés de l’échelle. 

Mais après que ce condensateur eut été chargé quel- 
quefois non par les piles mais par un autre condensateur 
d’une capacité relativement grande de 1 M. F. 4, il se com- 
porta d’une manière différente et très frappante. 

«En le rechargeant une première fois avec les deux 

cents piles, la deviation de décharge ne fut que de quel- 
ques degrés de l’échelle et il resta un résidu persistant; 
mais en renouvelant les charges et décharges les dévia- 
tions augmentèrent peu à peu et le résidu diminua, de 
telle sorte qu’apres une vingtaine de charges, les proprié- 
tes primitives se retrouverent, le pouvoir isolant amoin- 
dri avait repris toutes ses propriétés premières. 

Après quelque temps, le condensateur reperdit ses pro- 
priétés, mais les acquit de nouveau à la suite d’une série 
de charges et de décharges. C’est ainsi qu'on a obtenu 
successivement les déviations suivantes : 6, 10, 30, 35, 
55, 79, 82, 82, 86, 85, 89, 85. Cette propriété du con- 
densateur se montra encore après que la paraffine eut été 
refondue et persista dans la suite. 

Une polarisation renouvelée ou persistante est donc 
capable d'augmenter considérablement le pouvoir isolant 
et d'améliorer les propriétés diélectriques. 

D’autres condensateurs de paraffine ne montrèrent pas 
les mêmes propriétés, l'un d’eux chargé à quelques repri- 
ses par un gros condensateur a donné une augmentation 
passagère de capacité de 50 °/,. 

Une action semblable a été observée et publiée pour la 
première fois par Hertz en 1883 sur un diélectrique li- 
quide, la benzine. Hertz a observé que de la benzine 
soumise à des charges et décharges ininterrompues pen- 


14 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


dant 24 heures, de mauvais isolant était devenue un iso- 
lant presque parfait; il attribue ce fait à une espèce de 
purification électrique de la substance. Pour les observa- 
tions faites sur la paraffine cette amélioration s’est accom- 
plie à la suite de 20 à 30 charges et décharges. 

Pour les techniciens qui étudient les résistances de cà- 
bles, l’augmentation de la résistance de la gutta-percha 
sous des charges persistantes est un fait familier, toutefois 
ces variations sont relativement faibles. 

Les observations ci-dessus expliquent une observation 
exceptionnelle de développement de chaleur par l'effet de 
polarisations alternantes. Pour des condensateurs de 
caoutchouc ou de cire à cacheter il a été observé dans des 
séries successives d'essais que les chaleurs dégagées par 
l’hystérésis électrique devenaient de plus en plus faibles. 

Ceci semblerait coïncider avec la manière d’être ci-des- 
sus décrite de certains diélectriques, il n’en résulte pas 
toutefois que l’échauffement des diélectriques des conden- 
sateurs attribué à l’hystérésis puisse être ramené à la cha- 
leur de Joule. 


M. Raoul PicreT rend compte de ses recherches sur le 
rayonnement à très basses températures, et ses applications à 
la thérapeutique. 

Pendant ces trois dernières années nous avons été 
constamment occupés d'expériences nombreuses faites à 
basses températures; tantôt en rectifiant et distillant des 
produits volatils, tantôt en provoquant des synthèses chi- 
miques, autrefois encore en observant les phénomènes de 
conductibilité électrique, en mesurant les constantes de 
résistance caractéristique pour chaque métal, ou en 
déterminant des chaleurs spécifiques, etc., etc., etc. D’une 


DES SCIENCES NATURELLES. 15 


façon générale chaque fois que le thermomètre indique des 
températures au-dessous de — 70°, nous avons toujours 
constaté des anomalies apparentes, dues évidemment à une 
influence spéciale dont l’action est concommittante avec 
ces basses températures. Une recherche assidue des cau- 
ses perturbatrices nous a montré qu'elles proviennent 
essentiellement du rayonnement. Aux basses températures 
tous les corps, même les métaux, deviennent plus diather- 
manes, se laissant traverser plus facilement par les ondes 
calorifiques et cet apport d’énergie dans les enceintes 
refroidies provoque des phénomènes thermiques pertur- 
bateurs, variables suivant la nature des enveloppes, l’agi- 
tation plus ou moins grande des liquides refroidis, et le 
degré absolu de la température. La complication de ces 
phénomènes est extrême, les anomalies observées sont 
souvent si extraordinaires qu’on pense toujours être vic- 
time de quelque erreur d'observation; le doute, l’inquié- 
tude, l'absence de sécurité dans ce domaine nouveau et 
obseur expliquent le retard apporté à la publication des 
faits, qui connus depuis longtemps déjà, n’etaient admis 
jusqu’à ces dernières semaines que sous bénéfice d’inven- 
taire. 

Aujourd'hui un ensemble de résultats expérimentaux 
d'où se dégagent des lois générales, nous amènent à expo- 
ser ce chapitre de physique, l’un des plus captivants comme 
intérêt que nous ayons rencontré sur notre chemin pen- 
dant le cours de nos recherches. Nous exposerons d’abord 
les observations elles-mêmes, puis les expériences faites 
comme contrôle avec un soin qui paraît défier la critique, 
enfin nous donnerons une première explication de ces 
phénomènes appuyée sur de nouvelles expériences con- 
tradictoires. 


16 SOCIETE HELVETIQUE 


Commeon pourra s’en convaincre aisement, cette étude 
n'est qu'un premier commencement d’investigations 
dans le domaine du rayonnement. L’éther, ce véhicule de 
l’énergie, est si peu connu, si peu abordable, qu’il main- 
tient toujours dans toutes les explications où il joue le 
rôle prépondérant, les mêmes obscurités, les mêmes 
hésitations scientifiques. 

L'étude du rayonnement à basses températures consti- 
tue un chemin nouveau pour connaître mieux ce corps 
hypothétique, c’est une contribution également à l’hysto- 
logie intime de la structure moléculaire de la matière 
pondérable sous ses trois états. 


Les Faits. 


Bien que nous ayons déjà publié dans divers organes 
scientifiques : les Comptes Rendus, les Archives des Sciences 
physiques et naturelles, etc., certains des faits caractéristi- 
ques dont nous avons à parler ici, nous croyons utile de 
les reproduire et de décrire d’une façon sommaire et pré- 
eise les documents expérimentaux qui nous servent de 
base dans ce travail. 

Comme il nous paraît absolument certain aujourd’hui, 
que toutes les expériences à basses températures deman- 
dent à être refaites au point de vue des nombres exacts, 
nous donnerons le moins de chiffres possible, renvoyant 
à une publication ultérieure les valeurs vraies des tem- 
pératures dans chaque cas. 

Les nombres que nous donnons sont tous encore frap- 
pés d'incertitude, ils expriment seulement les valeurs lues 
aux thermomètres au moment des expériences. 

Ces réserves faites voici d’abord une série de faits 
observés : 


LEM 


DES SCIENCES NATURELLES. 17 


Réchauffement des réfrigérants. 


Nous avons commencé par observer la rapidité avec 
laquelle nos réfrigérants de cuivre, contenant les liquides 
volatils, se réchauffent après qu’on les a refroidis à des 
températures très basses. 

Nous rappellerons ici que dans notre laboratoire de 
Berlin nous pouvons utiliser pour ces sortes de recherches 
trois chutes de température. 

En évaporant, par l’intermédiaire de puissantes pom- 
pes pneumatiques le liquide formé par l’association phy- 
sico-chimique de l’acide sulfureux anhydre et de l’acide 
carbonique (liquide Pictet), nous pouvons atteindre la 
temperature de — 100° a — 110° dans des réfrigérants 
de formes très diverses. 

Nous connaissons exactement le poids du cuivre con- 
stituani ces divers réfrigérants, ainsi que le poids du 
liquide volatil qui remplit la double enveloppe de ces 
appareils. 

Tous ces réfrigérants sont construits sur un seul et 
même type; ce sont deux cylindres concentriques de 
cuivre de longueur et de diamètre variables suivant les cas. 

Le liquide volatil est introduit dans l’enceinte circu- 
laire, cylindrique comprise entre les deux cylindres et 
dans le cylindre central on place les objets, corps variés, 
liquides, etc,, etc., à refroidir. 

Ces cylindres sont tantôt horizontaux, tantôt verti- 
caux; l’enceinte comprise entre les deux cylindres est 
parfaitement hermétique, le cylindre extérieur venant se 
souder exactement sur le cylindre intérieur. 


Un thermomètre est placé dans une gaine métallique 
2 


18 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


plongeant jusque vers le milieu du manteau de liquide 
volatil. La lecture de ce thermomètre se fait sur une gra- 
duation placée à 700 millimètres du réservoir, soit au 
dehors de l’appareil. 

On peut donc suivre par les indications du thermo- 
mètre placé dans cette gaine métallique les variations 
moyennes de la température du réfrigérant. 

Une petite quantité d'alcool absolu, ou d’ether sulfu- 
rique, versée au préalable dans le fond de la pochette 
métallique qui reçoit le thermomètre, assure un parfait 
contact entre le réservoir du thermomètre et le liquide 
volatil, noyant l’autre paroi de la gaine. 

Les thermomètres sont très variés comme liquide uti- 
lisé dans leur construction. 

Nous employons l’alcool éthylique pur, l’éther sulfuri- 
que pur, l’alcool méthylique, l’acide sulfureux, etc., etc. 
Ce sont les thermomètres à alcool et à éther dont nous 
nous servons ordinairement, après les avoir comparés au 
thermomètre à hydrogène. Ce dernier est celui qui donne, 
sous quatre pressions différentes, la température vraie la 
plus probable. Dans les très basses températures nous 
faisons quatre lectures du thermomètre à hydrogène sous 
la pression de deux atmosphères, une atmosphère, 021,50 
et O?t, 1 et nous constatons par la réduction des résultats 
à la loi de Mariotte et Gay-Lussac que les quatre obser- 
vations concordent sans trop d'écart. 

Si les variations sont trop grandes et dépassent les 
limites d'erreurs, compatibles avec ces sortes de recher- 
ches, on écarte l’observation. 

Après avoir contrôlé ainsi tous les thermomètres à alcool 
et à éther sulfurique, nous nous servons exclusivement de 
ces derniers bien plus commodes pour l'usage courant. 


DES SCIENCES NATURELLES. 19 

Ces préliminaires établis, voici dans quel ordre d’idées 
nous avons fait nos premieres constatations : 

Nous voulions nous rendre compte de l’action préser- 
vatrice des enveloppes de coton, de bois, de laine, etc., 
etc., placées autour de nos réfrigérants et qui devaient 
avoir pour mission de retarder l’action réchauffante de la 
chaleur ambiante du laboratoire. 

Pour opérer d’une facon rationnelle, nous avons defini 
‘exactement le poids du cuivre entrant dans la confection 
de chaque réfrigérant. 

De même nous avons pris la mesure de la surface exté- 
rieure exposée à l’action de la chaleur et du rayonne- 
ment extérieur. 

Nous connaissions exactement le poids du liquide 
volatil introduit dans chaque appareil en ayant soin de 
les remplir totalement pour chaque série d’expériences. 

Réduisant en eau la valeur calorimétrique de chaque 
appareil, nous savions le nombre de calories correspon - 
dant à la pénétration de la chaleur dans l'appareil rap- 
porté à l’unité de surface extérieure. 

Pour obtenir ces nombres expérimentalement, nous 
commencions par refroidir le réfrigérant à — 100° et 
— 110°, puis nous arrêtions les compresseurs en prenant 
note du temps. La température se relevait assez rapide- 
ment et nous tracions la courbe des températures lues 
successivement en fonction du temps. 

En comparant les courbes ainsi obtenues avec la 
courbe de Newton, on pouvait se rendre compte des ano- 
malies systématiques dues aux basses températures, celles- 
ci agissant d’une façon intrinsèque sur la marche du phé- 
noméne. 

Les différentes courbes étaient obtenues ainsi que suit : 


20 SOCIETE HELVETIQUE 


1° L’appareil n’était recouvert par aucune substance 
protectrice. 

2° L'appareil était entouré d’une mince couche de 
déchets de coton, suffisante pour paralyser le dépôt de la 
couche de givre due à la condensation de la vapeur d’eau 
sur les surfaces extérieures exposées à l’air du labora- 
toire. 

3° L'appareil était entouré de 10 centimètres d’épais- 
seur de déchets de coton. 

4° L’appareil était enveloppé de 25 centimètres d’é- 
paisseur de déchets de coton. 

5° Une enveloppe de 50 centimètres entourait de 
toutes parts le réfrigérant. 

Dans ces quatre dernières expériences, nous avons eu 
soin de prendre des déchets de coton de même prove- 
nance pour ne pas introduire plusieurs variables simul- 
tanément dans ces observations. 

Chaque fois l’appareil était refroidi à — 100° — 1 10° 
et ensuite abandonné à lui-même; la température exté- 
rieure était soigneusement notée et nous avons expéri- 
menté lorsque la température extérieure restait très sen- 
siblement constante, égale à + 11°. 

Les cinq courbes obtenues ont été tracées sur le temps 
comme abscisses et la quantité de chaleur reçue par l’unité de 
surface extérieure comme ordonnées. 

Nous avons inscrit les températures qu’aurait pris un 
réfrigérant de une calorie de capacité ayant un mètre 
carré de surface extérieure exposée au rayonnement. 

Dans la deuxième série d’expériences nous avons. 
opéré avec un réfrigérant plus petit que dans les obser- 
vations correspondant au premier cycle, seulement la 
température pouvait atteindre — 160° à — 168°. 


DES SCIENCES NATURELLES. 21 


L’évaporation du protoxyde d’azote, sous un vide 
presque hermétique et avec des pompes débitant 7 mètres 
cubes à la minute, comme volume engendré au piston, 
permet aisément d'atteindre ces températures extrème- 
ment basses. 

En réduisant ces deux séries d’expériences et en cor- 
rigeant la 1" et la 2”e courbe du poids d’humidité con- 
densée en eau, puis en givre, contre les parois, chaleur 
fournie directement par la vapeur d’eau en plus du 
rayonnement, nous avons tracé la figure de la planche III, 
où l’on voit 6 courbes. 

La 6% courbe est la courbe de Newton servant de 
comparaison aux cinq autres données par l’expérience. 

Les paramètres de la courbe de Newton ont été choi- 
sis en laissant le réfrigérant se réchauffer de lui-même de 
0° à 11° de façon à éliminer complètement l’action 
spéciale des basses températures‘. Le rayonnement était 
la seule cause de l’élévation lente de la température. Plu- 
sieurs conséquences se déduisent immédiatement de la 
vue de ces six courbes : 

1° De — 165 à — 100° toutes ces courbes se superpo- 
sent sans qu’on puisse distinguer entre elles d'autre inter- 
valle qu’un épàtement du trait qui les représente toutes. 

20 De — 100 à — 70° on commence à distinguer 
un retard de réchauffement pour les surfaces protégées, 
mais l’action protectrice des enveloppes n’est nullement 
proportionnelle à leur épaisseur. 


1 La courbe de Newton a été tracée seulement pour le cas où 
l’appareil était nu sans enveloppe protectrice aucune; la partie de 
la courbe au-dessus de 0 coïncide donc avec la courbe n° 1 et 
cette partie-là fixe la valeur des paramètres de la courbe tracée 
n° 6. 


22 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 

Il semble que les 10 centimètres de coton déposés sur 
le réfrigérant protègent autant que les 40 centimètres 
qui s’y ajoutent à la courbe n° 5. 

3° Toutes les courbes sans exception, indiquent qu'aux 
basses tempéraiures, l’afflux de chaleur est trés supérieur 
à la courbe théorique de Newton. Cette dernière étant le 
résultat de l’exérapolation des observations faites au-dessus 
de 0° reste partout très écartée des cinq courbes tracées 
représentant les observations directes. 

4° Le coefficient angulaire des cinq courbes de 
— 160 à — 80° est très considérable, car la courbe 
monte avec une brusquerie évidente. Vers — 80° la 
courbe s’inflechit assez subitement et tend à devenir 
parallèle à la courbe de Newton sans toutefois lui être 
jamais comparable. 

5° Entre — 50° et + 20° les courbes se séparent 
très nettement les unes des autres. 

6° Entre — 20° et + 10° les courbes sont le plus 
séparées les unes des autres et l'effet des parois protec- 
trices semble devenir de plus en plus proportionnel à 
l'épaisseur des enveloppes protectrices. 

7° Des expériences analogues faites avec de la laine, 
du bois, de la bourre de soie, etc., ont très légèrement 
modifié les paramètres absolus de ces courbes, mais seu- 
lement dans leurs parties comprises entre — 70° et 0°: 

8° De — 165° à — 70° aucune différence appré- 
ciable n’a été signalée, quelle que soit la nature des 
parois protectrices employées, laine, coton, liège pilé, 
sable fin, sciure de bois, charbon en poudre, craie, cellu- 
lose, verre filé, paille, tourbe, herbe sèche, etc., etc. 


DES SCIENCES NATURELLES. 93 


Anomalies dans les phénomènes thermiques accompagnant 
la cristallisation du chloroforme. 


Nous avons entrepris dans notre laboratoire d’utiliser 
les instruments spéciaux que nous possédons pour la 
purification la plus parfaite possible des produits phar- 
maceutiques. Nous leur enlevons les impuretés nombreu- 
ses qui s’y trouvent à l’état ordinaire dans le commerce, 
par les méthodes les plus diverses mais dont quelques- 
unes consistent à cristalliser ou à évaporer à très basses 
températures les corps traités. 

En opérant ainsi sur le chloroforme, nous avons été 
mis tout à coup en face de phénomènes si bizarres, si 
inattendus et en opposition si directe avec tout ce que 
nous connaissons en physique, que nous nous sommes 
longtemps refusé à y croire, mettant sur le compte de 
quelque grave méprise, ou vice d'observation, les consta- 
tations si extraordinaires qui se trouvaient sous nos pas. 

Nous allons retracer très exactement d’abord la pre- 
miere observation faile, car il est opportun de fixer l’his- 
toire de ces phénomènes du rayonnement dont la consta- 
tation à l'origine est due uniquement à des conditions 
fortuites. 

Après ces premières constatations la prévision de 
phénomènes semblables a été possible, mais nous ne 
voudrions pas que l'on crüt ici, que nous avons été 
guidé dans cette première recherche par des vues théori- 
ques préconçues. Nous regrettons de le dire, mais nous 
devons à la vérité d’avouer en toute franchise que cette 
contribution à la connaissance des phénomènes thermi- 
ques est ce qu'on est convenu d’appeler le résultat du 
hasard! 


24 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


Voici le fait : j'ai deux réfrigérants côte à côte dans 
mon laboratoire, l’un de volume moyen, ayant environ 
2 '/, litres de capacité, l’autre très sensiblement plus 
grand, car il a 18 centimètres de diamètre et 1",300 de 
hauteur et a une capacité intérieure de plus de 32 litres. 

Le petit réfrigérant se prête d’autant mieux à toutes les 
expériences qu’il fonctionne au protoxyde d’azote et 
permet les observations jusqu’a — 160 ou — 165°. 

J’ai done commencé par expérimenter dans ce petit 
refrigerant sur le chloroforme de la facon suivante : 

Je remplis une éprouvette en verre de 8 centimètres 
de diamètre et de 30 centimètres de hauteur avec du chlo- 
roforme du commerce. On peut y introduire 2 kilogram- 
mes de chloroforme environ. 

Un thermomètre à éther sulfurique à longue tige est 
noyé dans le milieu de l’éprouvette, il est tenu par un 
large bouchon qui ferme l’éprouvette dans le haut, afin 
d'empêcher la condensation de l'humidité de l'air sur 
la surface libre du chloroforme. 

L’éprouvette pleine de chloroforme et le thermomètre 
sont descendus dans le réfrigérant dont la température 
est maintenue à près de — 120°, — 125°. 

On constate d’abord un épais brouillard qui opaline le 
chloroforme lorsque le thermomètre marque — 40 à — 
50°. On filtre le chloroforme et on continue l'opération. 
Au bout de quelque temps on voit le thermomètre s’arréè- 
ter à — 68°,5 et les cristaux de chloroforme très transpa- 
rents se former contre les parois de l’éprouvette. 

Lorsque les trois quarts du chloroforme sont cristalli- 
sés la température est descendue jusque vers — 69 à — 
690,5 tandis que celle de l'enveloppe est restée station- 
naire à — 125° grâce au fonctionnement des compres- 


DES SCIENCES NATURELLES. 25 


seurs et à l’alimentation régulière du protoxyde d’azote. 
L’operation ainsi conduite permet de décanter et d’obte- 
nir une masse de chloroforme chimiquement pur. 

Il suffit en effet, de laisser fondre les cristaux de chlo- 
roforme déposés contre les parois de l’éprouvette après 
avoir vidé les eaux mères qui retiennent les impuretés. 

C’est avec ce chloroforme que nous avons fait toutes 
les premières expériences de narcoses dans les cliniques 
de Berlin. 

Les médecins et chirurgiens se sont montrés si satisfaits 
de ce produit que nous avons dû obtenir en grand la fa- 
brication de cet anesthésique pur. 

Au lieu de remplir le petit appareil, j'avais à côlé le 
grand qui peut contenir pour cinq à six cents francs de 
produits. 

Cet appareil fonctionne avec le premier cycle et peut 
aisément atteindre en travail — 10 à — 90°. Si d’au- 
tres réfrigérants du laboratoire sont en activité au même 
instant la température normale est — 79 à — 81°. 

Ayant cristallisé plus de trois mois consécutivement 
du chloroforme à la température de — 68,5 et — 69° 
lus dans le chloroforme liquide du centre de l’éprouvette 
j'étais bien sur d'avance de la cristallisation à — 79 et — 
81° dans le grand réfrigérant. Cette sorte d'assurance est 
telle, pour toute personne qui s’occupe de physique, 
qu'on peut émettre cette affirmation avec une conviction 
totale, sans croire en rien outrepasser les méthodes scien- 
tifiques en cours. 

Je remplis donc le grand réfrigérant, je mis en fonc- 
tionnement les compresseurs et j'opérai la filtration à 
— 50°, 

Le chloroforme fut remis dans l'appareil après cette 


26 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


opération et je constatai l’abaissement de la température 
jusqu’à — 81° sans aucune trace de cristallisation contre 
les parois du réfrigérant. 

J’eus alors l’idée que le chloroforme était en surfusion, 
ce qui se produit assez fréquemment avec les liquides 
cristallisables. 

Pour m’en assurer je fis fonetionner le petit réfrigé- 
rant, j’obtins des cristaux de chloroforme à --- 680,5 et 
je les jetai dans le grand réfrigérant plein du méme chlo- 
roforme ; à ma stupéfaction les cristaux fondirent | ils dispa- 
rurent en peu de temps dans la capsule de verre où je les 
avais placés, noyés dans le chloroforme à — 81°. 

Je vidai le grand réfrigérant, je pensai que quelque 
impureté était tombée dans le chloroforme, qu'une dose 
anormale d'alcool avait pu être ajoutée à ce produit; je 
passai en revue toutes les causes particulières qui pou- 
vaient altérer la loi si connue de la cristallisation. 

Je refis une seconde expérience : je repris du chloro- 
forme neuf d'un envoi qui venait d'arriver de la fabrique 
de Mannheim. 

Après avoir nettoyé à fond le grand réfrigérant, je le 
remplis à nouveau avec le chloroforme et au même mo- 
ment je remplis l’éprouvette qui devait fonctionner dans 
le petit réfrigérant. 

J’abaissai la température des deux appareils simulta- 
nément. Au petit réfrigérant le thermomètre indique 
dans le chloroforme liquide — 68°,5 lorsque je vois les 
premiers cristaux se former contre les parois de l’éprou- 
vette; dans le grand appareil le chloroforme s’abaisse à 
— 81° sans cristallisation visible ! Je plonge alternative- 
ment le méme thermomètre dans l’éprouvette du deuxième 
cycle et dans le grand appareil et ce même instrument 


DES SCIENCES NATURELLES. 27, 


indique — 68°,5 dans l’éprouvette où les cristaux se 
forment et — 81° dans le chloroforme du grand appareil 
où aucune cristallisation ne s’opere! 

Enfin, n’y comprenant plus rien, hésitant, ne sachant 
plus où j'en étais devant des faits si déconcertants, je 
finis par sortir du petit appareil l’éprouvetle avec tout. 
son contenu, chloroforme en cristaux, formés contre la 
paroi, chloroforme liquide au centre et le thermomètre 
baigné dans le chloroforme liquide indiquant — 68°,5, 
je plongeai le tout dans le chloroforme liquide, remplis- 
sant le grand appareil et indiquant — 81°. Presque im- 
mediatement je constatai que le thermomètre marquait des 
températures de plus en plus basses allant de -—— 68,5 à — 
81° tandis que les cristaux disparaissaient à vue d'œil et 
fondirent en totalité ! 

Toutes les expériences analogues répétées plusieurs 
fois me donnèrent toutes les mêmes résultats ! 

Avant de donner une première explication de ces phé- 
nomènes si bizarres nous allons narrer encore une obser- 
vation très importante qui nous a mis sur la voie de l’in- 
terprétation de ces faits. 

Ayant rempli l’éprouvette de chloroforme cristallisé 
jusqu’au point où le réservoir du thermomètre avait 
juste la place de se mouvoir encore dans le liquide, j'ai 
porté l’éprouvette et son contenu sur la balance pour 
une mesure de poids. 

Quelle ne fut pas ma surprise en voyant le thermomè- 
tre monter à — 48° dans le sein du chloroforme liquide 
noyant de toutes parts les cristaux solides du même 
corps ! 

La même éprouvette fut placée au soleil et le thermo- 
mètre s’éleva très rapidement à — 34°. 


28 SOCIETE HELVETIQUE 


Reporté à l’ombre et agité, le chloroforme liquide, in- 
dique de nouveau — 48 a — 51°. 

Cette même éprouvette est introduite dans le réfrigérant 
du premier cycle qui fonctionne à — 50° et le thermo- 
mètre du centre marque très vite — 77° 1 

Tels sont les faits les plus saillants qu’il faut chercher 
à expliquer d’une façon rationnelle, afin d’en dégager les 
dois générales. 

De nombreuses vérifications expérimentales doivent 
venir confirmer les hypothèses émises pour l’interpréta- 
tion logique de cet ensemble de phénomènes. 


Rayonnement et conductibilité. 


Faisons-nous d’abord une idée un peu nette de la fa- 
con dont LA CHALEUR se transmet d’un corps à un autre. 

Si nous restons fidèles aux hypothèses émises dans nos 
précédents travaux ‘, nous savons qu'au zero absolu des 
températures la molécule solide la plus simple est composée 
d’au moins quatre molécules ou atomes gazeux réunis 
déjà deux à deux sous la forme de deux molécules liqui- 
des. Ces deux molécules liquides en s’associant ont con- 
stitué la première molécule solide et ont été la genèse du 
cristal élémentaire. 

Au zéro absolu tout le potentiel attractif physique de ces 
quatre atomes est épuisé et la force vive actuelle est nulle. 

Les quatre atomes sont attirés et maintenus dans la 
position d'équilibre qu'ils occupent au zéro absolu par 
l’ensemble des forces d'attraction de la matière pour la 
matière et de la matière pour l’ether. 


! Voir synthèse de la chaleur, Archives des sc. ph. et nat. 
Octobre 1879 et Synthèse chimique, Janvier 1893. 


DES SCIENCES NATURELLES. 9% 


Si l’on tend a rapprocher les atomes les uns des autres, 
l’action prépondérante de l’attraction de l’éther dans le- 
quel ils sont noyés tend à les ramener à leur position 
d’équilibre. Si on les écarte, l’attraction de la matière 
pour la matière l’emporte sur l’attraction de l’éther et 
l'atome revient encore à cette position d’équilibre. 

En réalité la molécule solide nous représente quatre 
pendules solidaires qui, sous l'influence de l'énergie exté- 
rieure, vont se remettre à osciller et parcoureront des 
ellipsoides de révolution. L'intégrale dynamique des quatre 
ellipsoïdes est équivalente à l'énergie totale fournie par les 
causes extérieures, si l’on admet le centre de gravité du 
système comme immobile dans l'espace. Chaque fois que 
deux atomes se rapprochent ils forment une vague de dé- 
placement de l’éther intra-jacent; à l’écartement de même; 
de sorte que tous les mouvements de ces quatre atomes 
seront représentés dans l’éther environnant comme des. 
ondes sphériques, écho dynamique trés exact des phénomè- 
nes thermiques qui se passent dans cette molécule solide. 

Si par hypothèse nous supposons cette molécule toute 
seule dans l’espace, et que nous lui communiquions une 
certaine quantité d'énergie au début, il est aisé de voir 
que toute l'énergie dynamique introduite dans l’éther se 
propagera avec une vitesse de 300000 kilomètres par se- 
conde dans les espaces environnants et que la quantité 
d'énergie donnée au début à la molécule s’épuisera assez. 
vite. 

Si l’inertie de l’éther était nulle, les vagues de l’éther 
n’absorberaient aucun travail et le rayonnement ne serait 
pas une cause de refroidissement. 

L’inertie de l’éther est trés faible donc le rayonnement 
n’enleve que successivement l’énergie au corps chaud et lui 
fait perdre peu à peu ses mouvements oscillatoires. 


30 SOCIÉTÉ HELYETIQUE 


Les vagues de l’éther, écho direct des oscillations calo- 
rifiques des corps solides élémentaires, sont done fonetion 
directe de l'amplitude des mouvements oscillatoires et de leur 
durée. 

Or la durée des mouvements oscillatoires est fonction 
directe des forces qui amènent le déplacement des atomes 
de leur position d’équilibre dans la molécule solide et de 
l'inertie de cette molécule. 

Pour pouvoir développer ces considérations, mainte- 
nons nos définitions, à savoir : 

1° La température pour chaque corps solide est l’am- 
plitude des mouvements oscillatoires. 

2° La chaleur spécifique est la force qui agit le long de 
la trajectoire de chaque atome et qui serait suffisante pour 
fixer au repos cet atome à chaque position de sa trajectoire. 

Donc l'intégration du produit des températures (chemin 
parcouru) par les chaleurs spécifiques (force agissant sur le 
chemin parcouru) donne l'intégration de la force vive 
actuelle d’une molécule solide chaude. 

La radiation calorifique des corps donnera donc à l’éther 
des vagues qui permettront de connaître les facteurs essen- 
tiels des propriétés de la matière. 

Pour l’heure les radiations calorifiques entre le zéro 
absolu et les températures de + 500 à 530° sont encore 
presque inconnues, faute d’analyseurs suffisamment sen- 
sibles et à cause des perturbations constantes dues au 
rayonnement des corps ayant la température ambiante. 

Si au lieu d’une seule molécule solide, nous en suppo- 
sons plusieurs dans le voisinage les unes des autres, on 
distingue de suite deux espèces de modes qui permettent 
à une molécule de communiquer ses énergies à l’autre : 

Si les molécules sont assez rapprochées pour que le 


DES SCIENCES NATURELLES. 31 


mouvement de l’une agisse par action directe sur l’autre, 
au même titre que les atomes solidaires le font dans une 
même molécule solide, on dira que la chaleur se transmet 
par conductibilité. 

On voit de suite par ce fait que dans les cristaux la 
conductibilité doit être différente suivant les axes de cris- 
tallisation car le groupement des molécules rend certaines 
directions plus intimes que d’autres. 

Si au contraire les molécules sont trop loin pour agir 
directement les unes sur les autres, elles se communiquent 
de l'énergie par rayonnement. 

Les vagues de l’éther tendent à faire vibrer à l’unisson 
les atomes de la seconde molécule et à les déplacer pro- 
gressivement de leur position d'équilibre. 

Lorsqu’elles échangent entre elles par rayonnement des 
quantités de force vive égales elles sont à l’unisson dyna- 
mique de chaleur. 

Un corps solide chaud, est toujours un assemblage de 
quelques milliards de molécules solides. 

On est donc certain de pouvoir utiliser dans les mou- 
vements si variés des molécules de ce corps les lois des 
corps élastiques et le théorème de Fourrier. 

En considérant la surface d’un corps solide chaud, nous 
verrons donc des molécules avec les mouvements les plus 
divers, les unes vibreront faiblement, d’autres avec force, 
les interférences positives et négatives donneront au 
rayonnement de ce corps une complexité fabuleuse et 
l’on pourra sans erreur accepter le rayonnement tota] 
comme la somme des rayons émis par des molécules 
solides dont la température varie du zéro absolu à la 
température actuelle du corps et même dont quelques- 
unes ont une température momentanée très supérieure. 


92 SOCIETE HELVETIQUE 


Si donc nous analysons l’ensemble du rayonnement 
d’un corps chaud solide par le moyen du prisme, nous 
verrons d’abord des radiations calorifiques à période longue 
qui ne seront pas ou presque pas réfractées. Ce sont les 
radiations froides du zéro absolu à — 80°. 

Après cette première bande viendront se fixer sur le 
spectre calorifique les radiations plus chaudes allant de 
— 80 à 0° centigrade. 

Puis celles de 0 à + 300° et enfin celles de + 300 
à + 500° où le spectre commencera à indiquer le rouge 
naissant en méme temps que les radiations calorifiques. 

Ici, il faut noter que les vibrations ou oscillations de 
l'éther vont porter à nos sens deux modalités différentes, 
l’une plus ample que l’autre. Il est très probable que les 
oscillations calorifiques de l’éther présentent à une cer- 
taine intensité les harmoniques supérieures du mouvement 
vibratoire et qu'aux oscillations larges calorifiques, invisi- 
bles pour notre œil mais sensibles à nos mains et au tact 
de la peau, s’ajoutent les oscillations lumineuses plus 
courtes et harmoniques des premières. 

Quoiqu'il en soit à partir de + 500° et en élevant 
constamment la température, on constate deux spectres 
étroitement liés l’un avec l’autre, mais conservant leurs 
deux modalités très marquées. Impossible de les confon- 
dre. Le spectre calorifique est encore peu connu, faute 
d'appareils d'investigation suffisants; pour le spectre 
lumineux, qui peut rendre visibles les raies spectrales, 
brillantes ou d'absorption, on sait que les propriétés élé- 
mentaires chimiques des corps s’y révèlent par excellence. 

On constate en particulier que si l’on chauffe un corps 
solide de plus en plus, les radiations rouges augmentent 
d'intensité au fur et à mesure que le spectre s’etend pro- 
gressivement vers le violet et l’ultra-violet. 


DES SCIENCES NATURELLES. 33 

Une tige d’acier chauffée à 550° puis à 600°, 800°, 
1000°, 1200° donne un rouge de plus en plus intense 
jusqu’à la fusion du métal. 

Ainsi du zéro absolu a + 1200° un même corps solide 
nous donne deux spectres à modalités différentes. 

Le spectre lumineux n’est sensible à notre œil qu’à 
partir de + 500°. 

Le spectre calorifique est presque entièrement inconnu 
vers sa base et mal connu vers le haut à partir de + 80 
à + 100° jusqu’à + 1200°. 

Nul doute que les rates spectrales calorifiques et lumi- 
neuses, écho nécessaire des vibrations pendulaires des atomes, 
ne se trouvent sur toute l'étendue de ces deux spectres 
encore si mal observés dans leurs régions extrêmes. 

Le parallélisme absolu des phénomènes lumineux et 
calorifiques dans les régions comprises entre + 500 et 
+ 2000° autorise, avec ménagement, une extrapolation 
dans les bases des deux spectres. 

Si nous ajoutons à la connaissance spécialement des 
phénomènes lumineux du rouge, les observations des 
oscillations électriques hertziennes obtenues avec des vagues 
pendulaires allant de 12 mètres de longueur jusqu’à 
quelques fractions de millimètre, si enfin nous rappelons 
les travaux récents de MM. du Bois de Berlin et Aarons 
ainsi que ceux de MM. Rubens et Snow sur les interfé- 
rences des rayons calorifiques au moyen de réseaux de 
fils de ‘/,, de millimètre, etc. il se dégage de tout cet ensem- 
ble de faits des idées générales assez précises pour per- 
mettre un essai de synthèse des phénomènes du rayonne- 
ment. 

Nous savons que les oscillations hertziennes traversent 
sans difficulté tous les corps diamagnétiques, les murs, le 

3 


34 SOCIETE HELVETIQUE 


bois, les étoffes, les corps peu conducteurs, se laissent 
traverser par ces grandes vagues comme s’ils n’existaient 
pas, tout en déviant, par refraction, la direction de ces 
ondes électriques. 

Nous savons également que le rouge, base du spectre 
lumineux, donne des rayons qui traversent plus facilement 
l’atmosphère chargée de poussières. 

Les couleurs supérieures vert et bleu, violet et ultra- 
violet sont absorbées par l’atmosphère en grande partie, 
ce qu’on peut constater au coucher du soleil par l’Alpen 
Glühen. 

Nous pouvons donc conclure de ce qui précède que, 
plus l’oscillation provoquée dans l’éther est longue ou lente, 
plus facilement elle traverse les corps non conducteurs à 
texture plus lâche moins compacte que les métaux. | 

Si nous nous souvenons qu'aux basses températures, 
les phénomènes thermiques déplacent les atomes de posi- 
tions très voisines de leur position d’équélibre stable, que 
toutes les mesures des chaleurs spécifiques sont d’accord 
pour montrer qu'elles augmentent toutes avec la tempéra- 
ture, on en concluera que les oscillations calorifiques à basse 
température doivent émettre des vagues calorifiques dans 
l’éther, dont la propriété caractéristique doit être de tra- 
verser aisément les corps mauvais conducteurs de chaleur. 

Nous devions donc nous attendre à voir le rayonne- 
ment de la chaleur aux basses températures présenter des 
phénomènes fondamentalement différents de ceux qu’on 
observe aux températures plus élevées. 


George W.-A. KAHLBAUM. Mesure des tensions de vapeurs 
du benzene et de quelques dérivés. 
Les recherches qui font l’objet de la présente commu- 


DES SCIENCES NATURELLES. 39 


nication ont été faites en collaboration avec M. le Dr von 
Wirkner. Elles se rapportent à des mesures de tensions 
«de vapeurs da benzène et de quelques-uns de ses dérivés, 
auxquels a été joint, pour certains motifs particuliers, 
l'alcool éthylique. 

Dans mes travaux précédents, qui ont porté principa- 
lement sur le groupe des acides gras, série homologue 
dans laquelle tous les termes diffèrent d’une quantité 
constante dans leur composition chimique, j'ai cherché 
quelle est l'influence que cette différence exerce sur les 
points d’ebullition et sur l'allure générale de la courbe 
d’ébullition à différentes pressions. Dans la série aroma- 
tique ma tâche devait être toute autre; il s'agissait, en 
prenant comme point de comparaison le benzène, d’étu- 
dier un certain nombre de ses dérivés et de déterminer 
l'effet qui résulterait du remplacement d’un atome d’hy- 
drogène par d’autres atomes ou radicaux. 

Mes observations ont porté sur les corps suivants : 


Poinis d’ebullition sous la pression de 760%", 


Alcool ethylique........ CH, — OH....... 78,0° 
DONNEES SE GEL Hess ie 80,3 
Bromobenzene......... CH Br. 222.2. 155,5 
Aldéhyde benzoique..... C,H, — CHO...... 178,3 
Pieno ae. CH — OM....22 5: 181,4 
Ame ac GH NH... 183,9 
Benzonitrile........... GHs—.EN....... 190,6 
Alcool benzylique....... C,H, — CH,OH.... 205,0 
Dimobenzener.......... GH. NG... 208,3 
Acide benzoique ....... CHET CO, 249,0 


Toutes les déterminations ont été faites par la methode 
dynamique et au moyen des appareils que j'ai précédem- 
ment decrits. Elles ont été poussées jusqu’a des pressions 


36 SOCIETE HELVETIQUE 


inférieures à 1®®, sauf pour le benzene et l’alcool éthy- 
lique, dont la forte tension de vapeurs m’a empêché 
d'opérer à de très faibles pressions, et pour l’acide ben- 
zoique, chez lequel, à une pression de 6" environ, le 
point d’ebullition vient coïncider avec le point de fusion. 

Je n’ai pas besoin de rappeler que l’on a voulu récem- 
ment rétablir pour la série des acides gras l’exactitude de 
la loi Volta-Dalton d’après laquelle une méme di- 
minution de la pression entraînerait toujours avec elle un 
même abaissement du point d’ebullition: d’où résulterait 
que, connaissant une courbe d’ébullition, on en pourrait 
deduire directement toutes les autres. 

J'ai montré que tel n’est point le cas; que bien plutôt, 
sinon absolument rigoureuse, donc d’une manière très 
approchée, on pourrait établir une autre regle, disant 
que plus élevé est le point d’ébullition d’un corps sous 
la pression normale, plus grand est l’abaissement de ce 
point d’ébullition pour une même diminution de pression. 

Or, cette dernière règle, qui s’est vérifiée assez exacte- 
ment, non seulement pour les acides gras, mais encore 
pour un certain nombre d’autres corps, est inapplicable 
aux derives du benzene. 


Abaissements des points d’ebullition. 


760-3577 760-35mm 

Acides acétique ..... 78404 Benzene ar. 20 74,9° 
» propionique.. 76,4 Bromobenze£ne...... 90,9 
DUI VE sa Aldéhyde benzoique. 95,4 
»  valérique..... 80,6 Pheénokx ero 84,5 
» caproique.... 83,3 ANIMO 89,9 
» heptylique.... 85,7 Benzonüniler 2 95,1 
»  caprylique.... 89,2 Alcool benzylique.... 88,0: 
»  pélargonique. 90,8 Nitrobenzene....... 96,5 
»  caprinique.... 94,5 Acide benzoique..... 90,1 


DES SCIENCES NATURELLES. 37 


On voit par ce tableau que si la serie des acides gras 
normaux satisfait d’une manière générale à la règle que je 
viens d’énoncer, il en est absolument autrement de la 
série du benzene et de ses dérivés. Ainsi, par exemple, 
pour la même diminution de pression, l’abaissement du 
point d’ébullition du bromobenzène (90,9) est supérieur 
à celui de l’acide benzoique (90,1°), tandis que le pre- 
mier de ces corps bout, à la pression normale, presque 
100° plus bas que le second. 

Ce fait entraîne un changement complet dans les posi- 
tions relatives des courbes d’ébullition. Si l’on range les 
corps que J'ai étudiés dans l’ordre de leurs points d’ébul- 
lition à différentes pressions, on arrive au tableau sui- 
vant: 


SOCIETE HELVETIQUE 


r 


38 


Ia] ‘‘’‘’enbrozuogq apıay 9‘zep *‘’‘‘onbrozuoq epoy gypse ‘’‘’‘anbrozuog opıay 0°'678 ‘°°°’ enbrozuaq apıay 


68‘: ‘‘onbifzuoq [009 pr ‘’’’anbigtzueg 10007 0'897 “****’‘euezuegoliNni €808 “°'‘°'*@uUQzuegO.ININ 
pigg ‘°° ‘‘OUQZUOQOUNN FORTE °° ouazuagonmn |°L9p “‘’’onbigizuoq [009 0‘G08 ‘*’‘onbilizuog [00017 
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uormga,p SIMO] 


DES SCIENCES NATURELLES. 39 


Ce tableau montre que les positions relatives des cour- 
bes d’ébullition changent avec la pression. Ainsi, si on 
compare les deux premières colonnes, on observe tout 
d’abord qu’à 250 mm. les places primitives du benzene 
et de l’alcool éthylique sont interverties, fait qui était déjà 
connu. Les autres corps conservent leurs positions res- 
pectives ; cependant à celte pression, le phénol et l’ani- 
line ont le même point d’ebullition; donc, tandis qu'à 
760mm Je remplacement de l’hydroxyle par le groupe NH, 
élève le point d’ébullition de 2,5°, ce même remplace- 
ment n’a plus aucun effet à la pression de 250" 

Plus instructif encore est l’examen de l’ordre dans le- 
quel les corps viennent se ranger à 33", à cette pression 
l’aniline descend de 3° au-dessous du phénol; de même 
le benzonitrile vient se placer avant le phénol; le nitroben- 
zène et l’alcool benzylique changent de places, de telle 
sorte que le premier de ces corps, qui à 760% bout 3,3° 
plus haut que le second, bout 5° plus bas sous la pression 
de 33%, — Enfin a 6 le point d’ebullition du ben- 
zonitrile descend encore au-dessous de celui de l’aniline. 

Ce caractère particulier que présentent les courbes 
d’ebullition des dérivés du benzène forme le contraste 
le plus frappant avec ce qui a été observé chez les 
acides gras. Chez ceux-ci, les courbes se rapprochent 
bien les unes des autres, mais elles ne se coupent jamais; 
cela n’a même pas lieu chez les acides iso, dont les cour- 
bes sont pourtant aussi rapprochées de celles des acides 
normaux que la courbe du phénol l’est de celle du benzo- 
nitrile à son point de départ. 

Des corps nommés on connaissait déjà, ainsi que je l ai 
dit, la particularité du croisement des courbes du benzène 
et de l’alcool éthylique, mais on n’en avait point tiré jus- 


40 SOCIETÉ HELVETIQUE 


qu’a present de déductions théoriques, et cela avec raison; 
en effet l'alcool de la série grasse et l’hydrocarbure aroma- 
tique constituent deux types si dissemblables de composés 
chimiques qu'ils ne semblait pas y avoir lieu d’attacher de 
l'importance au fait du croisement de leurs courbes d’ébul- 
lition qui à 7602» sont déjà à 2° seulement de distance. 
Mais, d’après ce que je viens de montrer, il existe cer- 
tains groupes de composés dans lesquels ce croisement 
des courbes, bien loin d’être une exception, semble être 
le phénomène le plus habituel. Des 9 dérivés du ben- 
zène que J'ai étudiés, cinq le présentent; ce sont le phé- 
nol, l’aniline, le benzonitrile, le nitrobenzene et l'alcool 
benzylique; la courbe du benzonitrile coupe même celle 
de l’aniline et celle du phénol. On ne peut méconnaître 
la grande importance théorique de ce fait. 

La preuve que j'ai fournie, que la loi Volta-Dalton 
n'est pas plus applicable aux acides gras qu’aux autres 
corps, vient également porter une atteinte a celle de Kopp 
qui dit que chez les acides, alcools, etc. de la série grasse, 
une différence de composition de CH, entraîne une diffé- 
rence constante de 19° en chiffres ronds entre les points 
d’ébullition. Il est évident, en effet, que le choix du point 
d’ebullition sous la pression de 760”” comme point 
d’ebullition normal étant le résultat d’une convention 
toute arbitraire, la loi de Kopp, si elle n’est valable que 
pour cette seule pression-la, perd tout intérét théorique. 
Mais, je tiens a l’ajouter, des observations du genre de cel- 
les que je viens de presenter, desquelles il résulte qu’a 
une pression de 760% le remplacement d'un hy- 
droxyle par un groupe CN élève le point d’ébullition de 
9°, qu'à Hmm par contre il l’abaisse de 6°; des obser- 
vations après lesquelles on n’est par conséquent plus en 


DES SCIENCES NATURELLES. 4A 


état de dire si par l’entrée d’un groupe dans la molécule 
le point d’ebullition sera élevé ou abaissé; de pareilles 
observations, dis-je, sont bien faites pour exercer une in- 
fluence considérable sur la théorie tout entière des 
points d’ébullition. 

D’après les études de M. Guye les courbes d’ébullition 
ne se cotpent que si les corps sont constitués de molécu- 
les complexes. Il me restera donc à vérifier cette opinion 
en fixant les poids moléculaires de ces fluides d’après la 
méthode fameuse de MM. Ramsay et Schields. 


M. le D' Alfred Auscer, de Schaffhouse, décrit un 
Instrument pour mesurer la vitesse de rotation construit par 
la maison J. Amsler-Laffon et fils. 

Cet appareil est destiné à mesurer la vitesse de rotation 
des axes de transmissions, des parties de machines en 
mouvement de rotation, etc. 

Les appareils de ce genre se distinguant en principe les 
uns des autres sont peu nombreux. Les plus connus sont 
ceux construits d’après le principe du pendule conique et, 
en général, des appareils qui mesurent la vitesse de rotation 
par la force centrifuge. Parmi ceux-ci, les tachomètres 
sont d’une construction très simple; mais ils présentent 
l'inconvénient que leurs constantes ne dépendent pas seu- 
lement de la mensuration des dimensions de leurs parties 
constituantes, mais tout autant de la distribution des 
masses dans les parties mobiles. Il en résulte que les cons- 
tantes de ces instruments ne peuvent pas étre déterminées 
d’avance, il faut les trouver empiriquement en s’aidant 
d'un compteur de tours; instrument, soit dit en passant, 
qui n’est pas à considérer comme un instrument pour 
mesurer la vitesse de rotation. 


49 - SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


Un autre desavantage des tachomètres basés sur la force 
centrifuge est que, lorsqu’il y a changement de vitesse, ils 
dépassent le but; car leur fonctionnement ne dépend pas 
seulement de la vitesse, mais aussi de l’accélération de 
vitesse de toutes les parties en mouvement. 
qui nous reste a décrire, appareil qui cependant ne peut 
pas être comparé, par rapport à la simplicité de construc- 
tion avec les tachomètres mentionnés plus haut. 

Le principe de ce nouvel appareil est le suivant : 

Une sphère pouvant tourner librement dans toutes les 
directions, est mise simultanément en mouvement par la 
friction de deux disques tournants. La direction de l’axe 
de rotation de cette sphère dépend alors d’un moment à 
l’autre du rapport de la vitesse de circonférence des deux 
disques. Si l’on connaît la vitesse de l’un des deux disques 
et de plus si on a le moyen de fixer la direction de l’axe de 
rotation de la sphère, on est à tout moment en mesure de 
déduire la vitesse du second disque. 

La figure schématique ci-contre indique la disposition 
de l’appareil en plan. 

La sphère K tenue entre les disques A, B et C, repose 
sur un disque D. Ce dernier est porté par un cadre qui 
peut tourner autour d’un axe vertical et dont le prolonge- 
ment passerait par le centre de la sphère. L’axe du disque 
A est mis en connexion avec l’arbre dont on veut mesu- 
rer la vitesse de rotation; un engrenage à friction commu- 
nique le mouvement relatif de A à l’axe du disque B; la 
vitesse de rotation de l’axe B est maintenue constante par 
l’intervention d’un échappement à lame vibrante. Le dis- 
que C, par l’effet d’un ressort, presse la sphère contre les 
disques A et B, qui par frietion mettent la sphère en ro- 


DES SCIENCES NATURELLES. 43 


tation autour d’un axe horizontal. La position de l’axe 
de rotation de la sphère dépend d’un moment à l’autre 
du rapport de vitesse entre les disques A et B, tandis que 
le disque D par friction contre la sphère est chassé dans 
le plan équatorial. Une aiguille fixée au cadre qui porte 
le disque D indique sur un arc de cercle divisé la position 


du plan équatorial respectivement celle de l’axe de rota- 
tion de la sphère. Mais comme cette position dépend de 
la vitesse relative des deux disques A et B et de la vitesse 
relative du nombre d’oscillations de la lame chronométri- 
que, la situation de l’aiguille indique la vitesse de rotation 
absolue du disque A, par conséquent celle de l’arbre dont 
la vitesse est à mesurer. 

Lorsqu'il y a changement de position du plan équato- 
rial, le disque D ne le suit pas instantanément, il ne s’ap- 
proche que assymptotiquement, mais si vite que dans la 
pratique l'indication de l'aiguille peut être considérée 
comme instantanée. C’est précisément à cause de cet ap- 
prochement assymptotique que le disque D ne dépasse 
jamais la position exacte. Entre les disques A, B et C et 


44 SOCIETE HELVETIQUE 


la sphere il n’y a que frottement et pas de glissement. 
Entre le disque D et la sphère il n’y a en général que frot- 
tement, ce n’est que lorsque, par suite d’un changement 
de vitesse, le disque change de position, qu’il peut y 
avoir frottement de glissement, mais ce dernier est insi- 
gnifiant par rapport au frottement de roulement. 

Comme il a été dit, l’axe B est mis en mouvement par 
une friction douce et réglable. L’échappement chronomé- 
trique du disque B est une lame d’acier qui vibre devant 
les dents pointues d'une petite roue qui est mue par une 
série d’engrenages. Chaque vibration de la lame permet 
à la petite roue d'avancer d’une dent. 

Cet échappement est l’invention de feu M. Hipp de 
Neuchâtel. Les oscillations de la lame sont constantes et 
leur durée peut être facilement et exactement déterminée; 
la vitesse de rotation du disque B est par conséquent 
une grandeur constante, exactement connue. La vitesse 
de rotation du disque A doit pour le moins être aussi 
grande que celle de B à marche normale de l’échappement, 
autrement ce dernier ne pourrait fonctionner. L’échelle 
devant laquelle joue l'aiguille, indique la vitesse de l’axe 
À en nombre de tours par minute. Les divisions sont 
inégales, elles commencent à 25 et finissent par l'infini 
>, vers l’estrémité de l'échelle elles sont de plus en plus 
rapprochées. La marque = donne le moyen de pouvoir 
vérifier l'exactitude et l’invariabilité de l'appareil à chaque 
instant. En effet, si l’on arrête le disque B tandis que A 
continue sa rotation, le rapport de vitesse A à celui de B 
est infiniment grand, l’aiguille doit par conséquent mar- 
quer >. L’aiguille porte un crayon qui enregistre sur 
une bande de papier qui se déroule d’une manière con- 
tinue au-dessous de l’aiguille, les changements de vitesse 


DES SCIENCES NATURELLES. 45 


qui surviennent. Cette bande de papier recoit son mou- 
vement par l’axe B. Un crayon fixe marque une ligne 
d’abscisses (ligne de foi). 

Théorie : 

soit r le rayon de la sphére, 

ææl’axe de rotation dela sphère dans un moment donné, 

@ la vitesse angulaire avec laquelle la sphère tourne 
autour de xx, 

a l’angle de A avec xx. 

Lorsque les disques À et B se trouvent dans des plans 
passant par le centre de la sphère et que leurs axes for- 
ment un angle droit, ce qui est en effet réalisé dans cet 
appareil, l’angle formé par l’axe xx et l'axe B est égal à 
90° — a. Le cercle de contact du disque A a alors le rayon 
rcosa, celui du disque B le rayon r sin a et les vitesses 
de circonférence des deux cercles de contact sont © r cos « 
et grsina. 

v, et v, désignant les vitesses de circonférence des dis- 
ques A et B on aura évidemment 

La = OT COS 

UU, = orsin x 
puisque la vitesse de surface aux points de contact de la 
sphere est la m&me que celle des disques qui la mettent 
en mouvement. Des formules pour v, et v, on tire 0, = 
v, Cotg « d’où l’on voit que la vitesse cherchée v, peut 
étre déduite de la vitesse constante v, et de la direction 
de l’axe de rotation de la sphere. La division de l’échelle 
est une division en cotangente. La marque pour l'infini 
so correspond à la valeur & = 0. 


M. F.-A. Forez de Morges parle de la Fata Morgana, 
qui ainsi que l'a montré jadis M. Ch. Dufour, est un phé- 


46 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


nomene assez fréquent sur le Léman. Elle est caracteri- 
see par l’apparition sur la côte opposée, au niveau de 
l'eau, d’une bande ou zone striée verticalement, comme 
une gigantesque falaise, dans laquelle l’imagination des 
Italiens voit les palais de la fée Morgana ou les maisons 
d’une cité immense. On peut constater les faits suivants : 

1° La zone striée de la fata-morgana n’occupe qu'une 
partie du tour de l’horizon; elle se déplace lentement, 
dans le sens de la brise régnante. 

2° La fata-morgana apparaît dans l’apres-midi des 
jours de printemps, au milieu des réfractions sur eau 
froide, l’eau étant plus froide que l'air, par un temps 
calme, avec des brises locales. 

3° La zone striée de la fata-morgana a son bord su- 
périeur en continuation de la ligne de l’horizon apparent 
dans les lieux où le phénomène n'existe pas. Comme en 
dehors de la fata-morgana les réfractions dominantes sont 
du type des réfractions sur eau froide, quisoulèvent le plan 
de l'horizon apparent, la ligne inférieure de la zone 
striée est moins soulevée, ou n’est pas soulevée, ou est 
enfoncée. 

4° La zone striée de la fata-morgana apparaît parfois 
à mi-hauteur de la côte opposée. Dans ce cas les parties 
inférieures à cette zone présentent les phénomènes du 
mirage du désert (réfractions sur eau chaude) caractérisés 
entre autres par la dépression du plan de l’horizon appa- 
rent. 

Il est donc probable que la fata-morgana est causée 
par la superposition de deux ordres de réfraction : l’une 
supérieure qui soulève le niveau de la côte opposée, l’au- 
ire inférieure qui déprime la surface du lac, jusqu’au 
cercle de l'horizon apparent. Entre deux la zone striée 
est une surface sans objets en vue. 


DES SCIENCES NATURELLES. 47 


Au nom de M. Ch. Marcor, assistant au cabinet de 
physique de l’Université de Genève, M. le professeur 
SoRET rend compte de la découverte faite par lui d’une 
adhérence trés remarquable de l'aluminium sur le verre. 

L’aluminium possède la singulière propriété de laisser 
sur le verre, et, en général, sur toutes les substances à 
base de silice, des traces métalliques lorsqu'on se sert de 
ce métal en guise de crayon, traces qu'aucun frottement, 
aussi énergique soit-il, ni aucun lavage usuel ne font 
disparaître. Cette propriété se manifeste d’une façon sen- 
sible lorsque la surface frottée est humectée, ou seulement 
recouverte d’une légère buée de vapeur, par exemple en 
soufflant l’haleine sur la plaque de verre. 

L’humidité n’est cependant pas indispensable pour 
produire l’adhérence du métal au verre, mais elle la faci- 
lite beaucoup sans qu’il soit nécessaire de recourir à une 
pression trop forte ou à une friction trop énergique du 
crayon d’aluminium. Au moyen de ce procédé on peut 
exécuter par décalque des dessins variés, tels que fleurs, 
oiseaux, inscriptions diverses aussi bien sur le verre à 
vitre ordinaire que sur des verres de couleur. Par la répé- 
tition de lignes tracées au moyen d’une réglette, lignes 
régulièrement espacées et entre-croisées diversement, on 
peut de même composer une sorte de damier ou de car- 
relage métallique d’ur aspect fort joli. 

La condition indispensable à la réussite de ce genre 
de dessin et la propreté parfaite du verre sur lequel on 
expérimente : les moindres traces graisseuses empêchant 
l’adhérence du métal, il est bon de faire subir au verre 
un nettoyage préalable et même de frotter le bout du 
crayon taillé en pointe sur une feuille de papier de verre 
à grain fin; des essais peuvent donner un résultat négatif 


48 SOCIETE HELVETIQUE 


faute de prendre ces précautions. On reconnaît d’ailleurs 
vite par expérience que le dessin s’effectue dans les con- 
ditions voulues à la résistance particulière qu’eprouve la 
main lorsque le crayon métallique « mord » bien. 

L’humidite, indispensable pour le dessin exécuté à la 
main, dessin d'ailleurs un peu pâle et manquant de relief, 
est pourtant préjudiciable à la beauté du dépôt métallique; 
mais si l’on a recours à une petite meule en aluminium, 
fixée à une transmission flexible, et animée d’un rapide 
mouvement de rotation, l’interposition d’eau devient 
superflue et l’adhérence du métal au verre se fait dans 
des conditions de facilité extrêmement remarquables. Le 
métal s'attache au verre au fur et à mesure du passage 
de la meule avec une régularité parfaite et le trait d’alu- 
minium ainsi formé prend un éclat métallique irré- 
prochable et une épaisseur telle qu’il est absolument opa- 
que lorsqu'il est vu par transparence. 

Ce dernier procédé donne des résultats de beaucoup 
supérieurs au précédent; il se préte aisément a la repro- 
duction des dessins les plus variés, il ne fatigue pas la 
main du dessinateur et n’exige de sa part qu’un peu 
d’adresse et d’exercice. 

Le dessin exécuté de la sorte a des reflets chatoyants 
agréables à l'oeil, d’un vif éclat, avantageux dans certains 
genres de travaux artistiques. On peut d’ailleurs par un 
polissage lui donner l’apparence d’une incrustation mé- 
tallique fort belle. Ce polissage peut s'effectuer de façons 
diverses : le plus simple et à la portée de tout le monde 
consiste à recouvrir le verre d’une légère couche d'huile 
et à passer obliquement dessus d’une main ferme un ou- 
til tranchant en acier, lequel enlève les rugosités, sans 
faire de rayures au verre, tout en laissant une épaisseur 


DES SCIENCES NATURELLES. 49 


convenable de métal; l’éclat et l’opacité du trait vu par 
transparence subsistent encore entièrement. Ce polissage 
donne une idée de la ténacité avec laquelle le metal s’est 
altaché au verre, puisque, mécaniquement, il est difficile 
de le faire disparaître sans l’user dans toute son épaisseur. 
Nous ne pouvons comparer cette adhérence qu’à une véri- 
table soudure aussi résistante que celle qui peut être obte- 
nue à chaud entre un métal et un autre métal par les 
procédés usuels de soudure au moyen de fondants divers. 

En traitant des plaques décorées à l'aluminium par 
l'acide chlorhydrique ou la potasse caustique en solution, 
on pourrait s'attendre à voir disparaître toute trace de 
dessin. Il n’en est rien cependant; le métal disparaît ra- 
pidement, mais non le sujet qu'il représentait, dont 
l'empreinte subsiste en traits déposés bien visibles comme 
si le verre avait été corrodé par le contact intime de l’alu- 
minium. 

Ce fait ne paraît pas résulter d’une action purement 
mécanique due à la rotation rapide de la meule ou à la 
chaleur dégagée au point de contact, car il se produit 
d’une façon encore plus marquée pour des dessins exécu- 
tés à la main, par simple friction, sur une plaque de 
verre entièrement immergée dans l'eau. La nature du 
verre, et aussi la manière dont la meule se comporte, 
influent quelque peu sur le résultat final qui peut être 
pius ou moins visible, mais, en règle générale, on recon- 
naît presque toujours une trace du dessin antérieur en 
plaçant la plaque de verre en bonne lumière. 

Les essais faits pour constater si ce phénomène d’adhé- 
rence au verre était propre à l'aluminium ont été néga- 
tifs avec la plupart des autres métaux. L’or, l’argent, le 
platine, le cuivre, le fer, le nickel, etc., n’ont pas la moin- 


4 


50 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


dre tendance à laisser sur le verre par friction des traces 
métalliques appréciables, soit qu’on fasse l'expérience à 
la main avec ou sans emploi d’eau, soit qu’on la fasse au 
moyen d'une meule faite d’un de ces métaux et tournant 
rapidement. Trois métaux ont cependant, dans les mêmes 
conditions que l'aluminium, la propriété de se souder au 
verre, mais à des degrés divers. Ce sont : 

1° Le magnésium, appartenant aussi à la famille des 
métaux terreux, possède cette propriété à un très haut 
degré, aussi l'emploi d’un crayon fait de ce métal permet 
l'écriture ou le dessin sur le verre ou la porcelaine avec 
plus de facilité qu'avec l'aluminium, et il suffit de la 
moindre humidité sur la surface frottée pour qu'on puisse 
y mettre une inscription avec autant de facilité qu’avec 
un crayon ordinaire sur une feuille de papier. Cela est si 
manifeste qu'il est presque possible de juger de l’état hy- 
grométrique de l’air par le plus ou moins de difficulté 
qu’on rencontre dans l'exécution de cette singulière expé- 
rience. 

Malheureusement l’oxydabilité du magnésium restreint 
les applications de ce genre qui pourraient en être faites. 
Le tracé au magnésium est éphémère; quelques jours 
parfois, quelques heures suffisent pour le faire disparaître. 

Néanmoins on pourrait l'utiliser avantageusement pour 
l’ébauche de dessins destinés à être peints sur le verre, 
l’émail ou la porcelaine et qu’une goutte de vinaigre ferait 
disparaître ou l'oxydation naturelle au bout de peu de 
temps. 

2° Le cadmium possède à un degré manifeste la même 
propriété que les deux métanx précédents; le trait fait à 
la meule ne manque pas d’eclat et d’analogie avec celui 
qui est obtenu avec l’aluminium lorsqu'il vient d’être 


DES SCIENCES NATURELLES. 51 


trace. L’aspect en est cependant moins beau à l’envers de 
la plaque décorée, si c’est sur verre transparent, et ce 
métal ternit à la longue en se recouvrant d’une couche 
d'oxyde grisàtre. 

3° Le zinc, le dernier de la série des métaux ayant la 
faculté d’adhérer au verre, mais avec bien moins de faci- 
lité que les trois premiers. Encore faut-il donner à la 
meule une grande vitesse et agir avec une pression très 
forte pour obtenir un résultat peu brillant. Plus encore 
qu'avec le cadmium le tracé obtenu manque complète- 
ment d'éclat à l’envers de la plaque. Avec ces deux mé- 
taux on ne peut arriver à laisser sur verre aucune trace 
visible s’ils sont simplement employés sous forme de 
crayons guidés à la main et cela pour la raison suivante. 

Ainsi qu'il est dit plus haut l’emploi de l’eau, quoique 
préjudiciable, facilite avec l'aluminium et le magnésium 
l’adhérence au verre, soit à la main où elle devient indis- 
pensable, avec l'aluminium en particulier, soit à la meule 
‘où elle est alors superflue. Avec le cadmium et le zinc 
l'effet inverse se produit. L’interposition d’eau est un 
obstacle absolu a la prise du metal: il faut au contraire 
une surface seche et éviter de souffler accidentellement 
l’haleine sur la plaque de verre. Ce fait singulier montre 
que pour ces deux derniers métaux le phénomène d’adhé- 
sion est d’une nature quelque peu différente. 

Il était intéressant de vérifier si ces différents métaux 
se comportaient de même à l'égard d’autres substances 
n'ayant pas la silice pour base essentielle de composition. 

Les essais faits dans ce sens ont donné les résultats 
suivants. Avec un cristal de corindon, par conséquent 
d’alumine cristallisée, l’adhérence de l’aluminium, du 
magnésium et du cadmium se fait aisément; il en est de 


52 SOCIETE HELVETIQUE 


même avec la topaze, le rubis et l’émeraude. Le zine, 
comme il fallait le prévoir, s’attache peu et plutòt plus dif- 
ficilement que sur le verre. Il en est naturellement de 
même avec le quartz pur et ces quatre métaux. Par con- 
tre la méme experience répétée sur une facette d’un dia- 
mant a donné des résultats absolument nuls. Aucun mé- 
tal essayé, pas plus l’aluminium que le magnésium ne 
laissent la moindre trace de leur frottement, si énergique 
soit-il, avec ou sans emploi d'humidité. 

Ce point est intéressant, car voilà un procédé très sim- 
ple pour reconnaître à la première inspection un diamant 
d’un strass ou de tout autre pierre employée en joaille- 
rie. Il suffira de se servir d’un crayon d'aluminium ou 
mieux de magnésium en guise de pierre de touche et es- 
sayer de marquer la pierre suspecte légèrement humectée. 
Si c’est un diamant, le résultat sera négatif, si c’est un 
strass, le métal laissera sa trace indubitablement. 

Une interprétation plausible de ces singuliers phéno- 
mènes d’adherence serait prématurée, et elle ne pourrait 
pas être basée sur les résultats obtenus par un nombre 
trop restreint d'expériences faites dans ce sens jusqu’à ce 
jour. Y a-t-il une combinaison chimique produite par le 
frottement d’un de ces métaux et la substance frottée, 
cela est difficile à constater? ou bien une simple action 
moléculaire, très variable avec les corps en présence, 
laquelle a son analogue dans les phénomènes capil- 
laires, si variables aussi d’an corps à l’autre, actions de 
telle nature que dans un cas, entre le verre et le mercure 
il y a répulsion, d’où dépression du liquide, et dans d’au- 
tres cas l’effet inverse se produit. 


DES SCIENCES NATURELLES. 


93 


Résumé de ces quelques essais par ordre décroissant en facilité 


d'application. 

Quartz. Émeraude. Topaze. Corindon. Diamant. 
Maggio _Adhérence Adhérence Adhérence Adhérence Adherence 

forte. forte. forte. forte. nulle. 
Aluminium Id. Id. Id. Id. Id. 
Cadmium Adhérence. Adhérence. Adhérence. Adhérence. Id. 
Fine Adhérence Adhérence Adhérence Adhérence Id. 
i faible. faible. faible. faible. 
Argent et au- Adherence Adhérence Adherence Adhérence Id. 

tres métaux. nulle. nulle. nulle. nulle. 


M. le professeur H.-F. WeBER de Zurich fait une com- 
munication relative à la température à laquelle les corps 
commencent à émettre de la lumière. Après avoir rappelé 
les résultats de ses propres expériences sur cette question 
M. Weber décrit les expériences que MM. A. E. Kennelly 
et R. À. Fessenden ont effectuées récemment. 

En étudiant la variation de résistance électrique d’un 
fil de cuivre entre + 20° et + 250° centigrades, ces 
expérimentateurs ont été amené par extrapolation à fixer 
à 493° centigrades la limite à partir de laquelle ce fil 
émetiait des radiations rouge sombre perceptibles à l'œil. 

Cette température est notablement plus élevée que celle 
qui résulte des observations de M. Weber, confirmées 
d’ailleurs par plusieurs expérimentateurs. En examinant 
de près le dispositif des expériences de MM. Kennelly et 
Fessenden, M. Weber pense que cette divergence doit te- 
nir à une erreur sur l'évaluation du coefficient de tempé- 
rature du fil, provenant du dispositif employé. 


M. Ca.-Ep. GUILLAUME rappelle que les observations de 


54 SOCIETE HELVETIQUE 


M. Weber ont été confirmées a plus d’une reprise. Les. 
mesures récentes de MM. Kennelly et Fessenden ont 
seules donné une temperature minima de l’&mission lumi- 
neuse voisine de celle qu’avait indiquée Draper; mais dans. 
ces mesures, la surface d'émission était trop étroite pour 
que son image couvrit, sur la rétine, la largeur d’un des 
cônes qui tapissent la foeva centralis; l’image se répartis- 
sant au point de vue de la sensation, sur la surface d’un 
cône entier, il est clair que les expériences de MM. Ken- 
nelly et Fessenden devaient donner une température 
trop élevée. 


M. F. Cornu, de Bale, décrit un procédé nouveau 
pour l'observation des protubérances solaires. 

Depuis la belle découverte faite à peu près simultané- 
ment par M. Norm. Lockyer et par M. Janssen les protu- 
bérances solaires, ces amas irréguliers de matières gazeu- 
ses incandescentes, ces appendices de forme bizarre, que 
l’on voit émerger des bords du soleil lors des éclipses to- 
tales, ont pu être observées en dehors de ce phénomène si 
rare. Beaucoup d’astronomes se sont occupés dès lors de 
ces observations et il me suffira de rappeler ici les beaux 
travaux que le P. Secchi à Rome, Tacchini à Palerme et 
d’autres ont publié sur cette matière si intéressante au 
point de vue de la constitution physique et chimique de 
l’astre solaire. 

Cependant, quoique la simple observation du disque 
solaire et de ses taches et facules, soit à la portée de 
chaque amateur, l’observation des protubérances ne lui 
est que difficilement accessible et est restée le privilège 
des observatoires bien outillés. Vouloir trouver une pro- 
tubérance avec un télescope ordinaire muni d'un spec- 


DES SCIENCES NATURELLES. 55 


troscope, est chose bien difficile; vouloir la suivre ou la 
retrouver est une entreprise presque impossible. 

En faisant usage d’un instrument monté en équatorial, 
l’observation devient plus facile, toutefois si l’on veut 
explorer en entier le limbe solaire, l’on est obligé de pro- 
céder par tranches parallèles et la fente du spectroscope 
coupant le bord solaire à angles différents, exige une 
correction à chaque changement. 

Après m'être assuré de ces difficultés, et après avoir 
épuisé toute la série d'écrans que les matières colorantes 
mettent à notre disposition et dont quelques-unes me pa- 
raissaient présenter quelques chances d’absorber la lumière 
intense du soleil tout en laissant passer librement les ra- 
diations particulières aux protubérances sans mieux avoir 
réussi que d’autres à observer les protubérances directe- 
ment et sans dispersion de lumière par des prismes, je 
me suis appliqué, avec le concours de l’Institut d'optique 
de E. Suter à Bâle à construire un appareil spectral per- 
mettant d'observer commodément le bord du soleil, sans 
télescope. Dans ce but, je place sur une base solide un 
héliostat qui renvoie horizontalement ou verticalement, par 
reflexion sur miroirs plans argentés, un faisceau de rayons 
solaires d’environ 10 centimètres de diamètre. 

Ce faisceau traverse une lentille achromatique du 
même diamètre et de 1 m. 60 de longueur focale et vient 
former au foyer de cette lentille une image bien nette du 
soleil d'environ 15 mm. de diamètre. 

Le spectroscope lui-même se compose d’un tube colli- 
mateur à fente rectiligne et lentille pour rendre les rayons 
de lumière parallèles, d’un système de cinq prismes en 
flint de 60° d’angle chacun et d'une petite lunette d’ob- 
servation grossissant environ dix fois. 


56 SOCIETÉ HELVETIQUE 


Le système de prismes est fixé entre deux platines de 
métal; après avoir été ajustés exactement verticaux et 
placés de manière à ce qu’une flamme colorée de lithium 
ou un objet éclairé par elle apparaisse net et sans défor- 
mation au sortir du 5% prisme, c’est-à-dire après avoir 
subi une déviation d'à peu près 310°, les prismes ont 
été fixés à l’une des platines par un enduit plusieurs fois 
répété de couleur à la céruse le long des trois arêtes de 
la base, puis enduits de même à la partie supérieure et 
serrés définitivement entre les deux platines par une vis 
centrale servant d’axe au système. Le tube collimateur et 
la lunette sont fixés sur le pourtour d’une boîte en métal 
dans laquelle le système de prismes est introduit. 

Enfin le spectroscope est fixé par le tube collimateur 
sur un support construit de manière à lui donner un 
mouvement radial et un mouvement circulaire, et selon 
que le faisceau lumineux réfléchi par le miroir de l’hélio- 
stat est horizontal ou vertical, ce support peut être fixé 
dans les deux sens. 

L'appareil étant placé de manière à ce que le centre de 
l’image solaire corresponde à l’axe du collimateur placé 
au point central, il est évident qu'en ramenant par le 
mouvement radial cet axe sur le bord de l’image et en 
faisant ensuite fonctionner le mouvement circulaire il ra- 
sera le contour de l’image. Si la fente du collimateur est 
alors placée dans le sens radial, et suffisamment amincie, 
on aperçoit la bande spectrale divisée en deux parts, celle 
correspondant au bord de l’image solaire, brillante, avec 
les raies de Fraunhofer bien deliees, celle en dehors du 
bord, sombre et avec quelques raies de premier ordre; la 
ligne séparant ces deux bandes est bien tranchée, si la 
mise au point est exacte. 


DES SCIENCES NATURELLES. Dig 


Si l’on observe ainsi, en suivant le bord solaire on aper- 
coiten prolongementde laraie C de l’hydrogène (de même 
des autres raies de cet élément) dans la bande sombre un 
bout brillant correspondant à l'épaisseur de la chromos- 
phère solaire et partout ou une accumulation gazeuse, 
c'est-à-dire une protubérance se présente, cette raie bril- 
lant dans le fond sombre comme un fil incandescent, s’al- 
longe selon la hauteur de la tranche que laisse voir la fente 
du collimateur. En tournant de 90° soit à droite, soit à 
gauche, le spectroscope dans la douille qui retient le tube 
du collimateur au support, la fente devient tangente au 
bord solaire. Dans ce cas la raie C devient brillante sur 
toute la largeur de la bande spectrale et les protubéran- 
ces apparaissent tantôt comme greffées sur cette raie, 
tantôt flottant librement à une certaine distance ou for- 
mant voûte comme un panache de feu. 

L'observation peut être faite aisément sur la raie bleue 
F de l'hydrogène, sur la raie jaune de l’hélium, mais 
elle se fait avec le moins de fatigue pour la vue sur la 
raie C. 

En terminant il me sera permis de faire quelques ré- 
flexions sur la chimie solaire. Par suite de la mer- 
veilleuse concordance qui règne entre les éléments élec- 
tropositifs que l’on a découverts dans le soleil par l’ana- 
lyse spectrale et ceux que notre planète renferme, il me 
paraît bien difficile d'admettre que le noyau de notre sys- 
tème solaire ne renferme pas, lui aussi, les éléments élec- 
tronégatifs, l'oxygène en particulier, qui constitue une 
part si considérable de la terre, et cependant les observa- 
tions les plus délicates, celles entre autres de Janssen 
sur le sommet du Mont-Blanc n'ont pas encore révélé de 
traces de ce corps sur le soleil. 


58 SOCIETE HELVETIQUE 


Je crois que nous devons à priori admettre la présence 
des éléments halogènes sur le soleil, mais que, par suite 
des affinités chimiques qu’engendrent les hautes tempéra- 
tures qui doivent régner bien au delà des dernières limites 
de l'atmosphère solaire; ces éléments ne s’y trouvent pas à 
l’état libre, mais sont combinés à l'hydrogène et aux au- 
tres éléments métalliques électropositifs, de manière qu'ils 
n’apparaissent pas plus à l’examen spectroscopique du 
soleil que dans l’analyse spectrale des combinaisons où, 
sauf dissociation sous l’action des pôles électriques, nous 
ne voyons jamais dans un oxyde ou un chlorure métallique 
volatilisé dans une flamme que les raies du métal, et 
pas de traces de celles du chlore ou de l’oxygène. Pour 
en devoiler la présence, il faudra sans doute encore ap- 
porter des modifications importantes aux appareils qui 
ont déjà donné par l’analyse spectrale de si magnifiques 
résultats. 


M. le prof. D" G. Huser à Berne fait une communi- 
cation sur la photographie des rayons de plus petite longueur 
d’onde, telle qu’elle a été obtenue par M. Schumann à 
Leipzig, d’après ses comptes rendus à la Wiener Akade- 
mie en 1893 et d’après une communication personnelle. 

M. Schumann est parvenu à prolonger le spectre ultra- 
violet au delà de la double ligne de l’aluminium N32 
(2 = 186 et 185,2 pu), point extrême connu en 1890. 
Cette partie nouvelle du spectre est deux fois plus étendue 
que celle comprise entre les lignes Hß et A132. M. Schu- 
mann a atteint ce résultat en employant un spectroscope 
à vide avec des plaques photographiques aux sels halogé- 
nés purs de l’argent préparés par lui-même et en rem- 
plaçant le quartz de la partie optique de l’appareil par un 


DES SCIENCES NATURELLES. 59 


spath-fluor blanc. C’est le spectre ultra-violet de l’hydro- 
gene qu’on apercoit le plus loin, il se termine par une 
ligne dont M. Schumann évalue la longueur d’onde a 
100 uu. Les recherches ne sont pas encore terminées. 


M. le D' Kowauskı, professeur à l’Université de Fri- 
bourg, traite de la dispersion de l'électricité par les rayons 
cathodiques '. 


M. BiLLWILLER, directeur de l’Institut météorologique 
central de Zurich, fait une communication sur l’origine 
des vents des vallées. 

Il fait ressortir d’abord leur grande importance pour 
le climat des régions élevées, importance résidant dans 
la circulation régulière de l’air qu’ils amènent chaque 
jour. Lorsqu'il ne règne aucun courant atmosphérique 
général, l’air reste stationnaire au-dessus de la plaine 
et cet air se charge alors de plus en plus de particules 
solides et de poussières, surtout durant la saison chaude. 
Aitken a prouvé par ses recherches expérimentales que la 
proportion de poussiere de l’atmosphère dans la plaine 
est beaucoup plus forte que dans les regions supé- 
rieures et cela surtout dans le voisinage des villes. Or du 
fait de l’alternance des vents de vallées et des vents de 
montagne, ou autrement dit, des vents de jour et de nuit, 
l'air plus pur des hauteurs est amené d’en haut aux 
versants des montagnes et jusqu'au fond des vallées. 

Comment naissent les vents de montagnes ? Il n'y a 
pas de doute que leur cause réside, comme pour tous les 
courants atmosphériques, dans des différences de pression 


! Nous n’avons recu de l’auteur aucun compte rendu de cette 
communication. 


60 SOCIETE HELVETIQUE 


barométrique. La liaison entre la distribution de la pres- 
sion dans l’atmosphere et les grands courants généraux 
qui la sillonnent est connue depuis longtemps et ressort 
immédiatement de l'inspection des cartes synoptiques 
journalières. L'air se meut toujours des régions où règne 
une haute pression vers celles où la pression est faible, 
la direction de ce mouvement étant d’ailleurs modifiée 
par celle du mouvement de rotation de la terre. On n'avait 
fait jusqu'ici la preuve que l’origine des vents locaux 
réside dans des différences de pression que pour les brises 
de terre et de mer. Il convient de citer à ce propos l’inté- 
ressante série d'observations faite par Blanford à Calcutta 
et dans le golfe du Bengale. 

M. Billwiller rappelle la discussion qu’il a faite précé- 
demment des observations barométriques des stations 
météorologiques de Bevers et de Sils situées à 17 kilo- 
mètres de distance l’une de l’autre (voir Meteorologische 
Zeitschrift, vol. XV). En ramenant les pressions au même 
niveau, on constatait qu’à 1 heure de l'après-midi la 
pression était plus faible de Omm.3 à Omm.9 à Bevers qu’à 
Sils, tandis qu’a 9 h. du soir et à 7 h. du matin elle était 
un peu plus forte. Cela explique le vent qui descend la 
vallée dans les beaux jours chauds de l'été. Dans le cou- 
rant de l’été 1893 il a pu établir d’une façon plus précise 
encore la marche diurne des différences de pression dans 
les stations de Maloja et de Bevers, au moyen de deux 
barographes Richard de grand modele, contròlés au moyen 
de nombreuses lectures directes faites à des baromètres 
a mercure. 

Pour expliquer ces résultats il faut remonter au phéno- 
mène fondamental de la variation diurne de la pression 
barométrique. Cette variation présente à la fois une oscil- 


DES SCIENCES NATURELLES. 61 


lation unique diurne et une double oscillation ; la courbe 
qui résulte des observations ne donne que la combinaison 
de ces deux mouvements. 

Le professeur Hann s’est, depuis quelques années, 
occupé activement de l’étude de ces phénomènes et a dé- 
montré que la double oscillation diurne a un caractère uni- 
versel. Elle présente une amplitude maximum sous les 
tropiques où elle atteint 3% et où sa marche est la plus 
reguliere: cette amplitude diminue avec la hauteur et en 
se rapprochant des pöles. On n’a pas encore trouvé d’ex- 
plication absolument satisfaisante pour cette double oscil- 
lation, mais il est assez probable que son origine est 
d’ordre cosmique. Les causes de l’oscillation simple de la 
variation sont, au contraire, à chercher pour la plus 
grande part, dans des circonstances locales et surtout 
dans la forme et la nature du terrain. Sur les hauts som- 
mets, le maximum du matin est retardé par suite de 
l’ascension des couches atmosphériques inférieures pro- 
duite par l’échauffement, et le minimum de l’après-midi 
devient plus faible à mesure que l’on s’élève au-dessus du 
niveau de la mer. Dans les vallées encaissées et allongées, 
telles que le Valais, c'est le contraire: le minimum de 
l'après-midi s’aceuse fortement durant les jours chauds, 
tandis que le minimum nocturne disparaît presque com- 
plètement. Or le professeur Hann a démontré que l’on peut 
représenter d’une manière très complete et très fidèle la 
marche de la variation diurne du baromètre au moyen 
de la formule de Bessel appelée analyse harmonique par 
les Anglais. Cette formule est donc précieuse pour discuter 
la variation diurne et comparer son allure en divers 
lieux. 

Soient, dans la série 


62 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


a, Sin (A, + x) + a, sin (A, + 2x) + .... 

les coefficients numériques a, et a,, les amplitudes 
des deux oscillations, simple et double; les angles À, et 
A, les époques de ces oscillations ; soit de plus x le temps, 
variable, compté de manière que x = 0 à minuit. Re- 
marquons enfin que, dans le calcul, on peut se borner 
aux deux premiers termes de la série parce que déjà le 
3e terme ne fournit plus que des oscillations de quelques 
centièmes de millimètre. 

Voyons maintenant les résultats fournis dans la haute 
Engadine par la série d'observations de quinze jours 
seulement, du 21 juillet au 3 août 1893, dont plusieurs 
ont été caractérisés par un temps incertain et se prétaient 
mal à faire ressortir les circonstances parement locales. 
On trouve pour la variation diurne de la pression baro- 
métrique : 1° à Maloja, la formule 


Qnm, 299% sin (91033 -L æ) + Omm 267sin (140028 + 2x) 


2° à Bevers, situé à 22 km. plus en aval et à 100 m. 
au-dessous de Maloja : 


Omn.520 sin (6507 æ)-L Ov",286 sin (15239 + 27) 


On constate immédiatement que les constantes des 
seconds termes, qui représentent la double oscillation, 
concordent presque exactement dans les deux formules 
(la petite divergence s’explique par la différence d'altitude 
des deux stations.) Les constantes des premiers termes, qui 
dépendent de l’amplitude de l’oscillation simple, liée aux 
circonstances locales, diffèrent par contre beaucoup l’une 
de l’autre. Si l’on tient compte en outre de l'influence des 
variations de température de la couche atmosphérique de 
100 m. d'épaisseur qui sépare les deux stations, on 


DES SCIENCES NATURELLES. 63 
obtient, pour la marche diurne de la différence de pres- 
sion entre Bevers et Maloja, la formule: 

Diff. = 0°".206 sin (42°3' + x) + 
Orm.057 sin (195015 + 2 x) 
Il en résulte pour les gradients barométriques calculés 
de deux en deux heures, les valeurs: 


Minuit. 2 h. m. 4h. 6 h. 8h. 10 h. 
ne 01 0160 2047 1049 0.00 
Midi. 2h.s. 4h. 6h. 8 h. 10h. 


— 0.15 —0.25 —0.24 —0.13 —0.01 + 0.08 


Or ces gradients répondent parfaitement aux change- 
ments de direction et d'intensité des vents des vallées 
observés durant la saison chaude dans la haute Engadine. 
Le gradient atteint naturellement une valeur sensiblement 
plus forte dans les journées très chaudes et est monté 
jusqu'au chiffre de 1.0. 

Une étude complète et détaillée de ces faits, mise en 
regard de la théorie du professeur Hann sur les vents 
des vallées, paraîtra dans l’année 1893 des Annales de 
l’Institut météorologique central. 


M. le prof. HaGENBACcH-BiscHorr de Bâle fait un très 
bref exposé d'expériences en cours d'exécution sur les 
décharges des bouteilles de Leyde et les actions inducirices 
qu'elles produisent. Ces recherches n'étant pas encore 
achevées, leur auteur désire ne pas se départir de la plus 
prudente réserve sur leur signification. Il se borne à 
signaler quelques résultats nouveaux et assez curieux 
relatifs aux quantités d’électricité mises en mouvement 
et à la longueur des étincelles induites obtenues. 


° M. BiLLETER, professeur à l’Académie de Neuchâtel, a 


04 SOCIETE HELVETIQUE 


fait a la premiere assemblée générale un exposé d’en- 
semble de nos connaissances sur les dissolutions '. 


M. le D' ScHumAacHer-Kopp, de Lucerne, indique que 
la nitroglycérine projetée sur une plaque métallique chauffée 
au rouge, ne fait pas explosion, mais brûle tranquillement. 

Ce phénomène, dont la cause doit probablement être 
cherchée dans la production d’un état spheroidal, se prête 
à une curieuse expérience de cours. Il convient de pro- 
céder comme suit: Une faible quantité de nitroglycé- 
rine est aspirée dans une pipette dont l'écoulement peut 
être réglé par un tube de caoutchouc fermé à son extré- 
mité supérieure. On chauffe ensuite au rouge une plaque 
de cuivre d’une épaisseur d’un millimètre environ, sur 
laquelle on laisse tomber le liquide goutte à goutte. On 
observe que chaque goutte (dont le poids ne doit pas dé- 
passer 5 mgr) brûle tranquillement. Puis on éloigne le 
brûleur tout en continuant la projection de nitroglycé- 
rine; à mesure que la plaque se refroidit, il se produit 
alors de petites explosions, qui deviennent de plus en 
plus rapides et fortes, jusqu’à ce que, à une température de 
185° environ, elles atteignent leur maximum d'intensité 
et que la plaque de cuivre soit violemment courbée en 
deux. 


1 Il n'ya pas lieu d'analyser ici cette communication, qui ne 
renfermait pas de recherches originales inédites. 


DES SCIENCES NATURELLES. 65 


SOCIETE ZOOLOGIQUE 


Fondation de la Société zoologique suisse. Pendant la réu- 
nion de la Société helvétique à Lausanne, les membres 
de la section de zoologie ont décidé la fondation d’une 
Société zoologique suisse destinée a favoriser l’étude de 
la faune indigène. Cette société vient d’étre constituée en 
section de la Société helvétique des Sciences naturelles; 
elle a adopté le programme suivant : 

lo Il est fondé une Société zoologique suisse dont le 
premier mandat est l’étude de la faune helvétique. 

2° Pour faire partie de la Société, il faut être membre 
de la Société helvétique des Sciences naturelles : l’admis- 
sion de nouveaux membres est prononcée à la majorité 
absolue des votants présents à l’assemblée annuelle. 

3° Les membres s'engagent à développer autant que 
possible soit par eux-mêmes, soit autour d’eux, la con- 
naissance de la faune suisse : un des premiers desiderata 
est une bibliographie zoologique suisse complète. 

4° L'assemblée générale de la Société zoologique est 
convoquée en même temps que la session annuelle de la 
Société helvétique des Sciences naturelles, et pour sa par- 
tie scientifique se confond avec la section de zoologie. 

5. À chaque assemblée un rapport sera présenté sur 
les travaux concernant la faune suisse accomplis pendant 
l’année écoulée; il sera publié dans les comptes rendus 
de la Société. 

6° Au point de vue de la nomenclature zoologique, la 

5 


66 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


Société adhère aux décisions des congres internationaux 
de 1889 et 1892. 


BUREAU DE LA SOCIETE. 


Présidents d’honneur : 
Prof. Dr L. RuTIMEYER. 
Prof. Dr C. Voer. 


Président : Prof. Dr Th. STUDER. 
Vice- Président : Dr V. Farro. 
Secrétaire : Dr M. BeDOT. 


Membres : Prof. Dr F.-A. Forez; Prof. D' A. Forez; Prof. Dr 
A. Lane; Prof. Dr Zscuokke; Prof. D' BLanc; Prof. D' BuenIoN; 
Prof. Dr BeRANECK; Prof. Dr Yuna; H. FiscHER-SiewaRT; Th. Bux- 
LER-LINDENMAYER; Dr v. Manpacx; Dr C. Mæscu; DI LARGUIER. 


Zoologie. 


Président : D von ManpacH, de Schaffhouse. 
Secrétaires : Prof. BéiRANECK, de Neuchâtel. 
Dr Voer, d’Iena. 


J. Nuesch. Fouilles au Schweizersbild. — Alex, Herzen. Survie après double 
section du nerf vague. — V. Fatio. Déplacement de couleurs dans l'espèce. 
— E. Yung. Phénomène de la digestion chez les poissons. — E. Bugnion. 
Développement des Sélaciens. — Th. Studer. et E. Bannwarth. Crania 
helvetica. — Th. Studer. Faune du Schweizersbild. — D" Urech. Variation 
dans les couleurs du Papilio Machaon. — M. Jaquet. Vessie natatoire des 
loches. — Arn. Lang. Ambulacres des Echinodermes. — A. Forel. Polymor- 
phisme des Fourmis. 


M. le Dr J. Nüescx, de Schaffhouse, fait dans la seconde 
assemblée générale une communication très développée 
sur les résultats des fouilles de la station préhistorique du 
Schweizersbild. 


DES SCIENCES NATURELLES. 67 


C’est déjà en 1871 que M. Nüesch a commencé à 
faire des fouilles dans les cavernes du canton de Schaff- 
house, bien avant la découverte de la station préhistorique 
du « Kesslerloch » près de Thayngen ; en 1873 il a assisté 
à la découverte de la station du renne dans une caverne 
du Freudenthal exploitée par M. le prof. Karsten, le D' E. 
Joos et M. J. Nüesch. Depuis ce temps il a fait des re- 
cherches dans 50 à 60 cavernes dans les montagnes des 
cantons de Schaffhouse et de Soleure. C’est en 1891 qu'il 
a découvert la station préhistorique du Schweizersbild sur 
laquelle son attention avait déjà été attirée il y a 20 ans par 
l’analogie de cette localité avec le « Hohlefels» dans 
l’Aachthal, décrit par M. O. Fraas à Stuttgart. Les fouilles 
ont été commencées en automne 1891 et continuées pen- 
dant les étés de 1892 et 1893; environ 760 m? de ter- 
rain enlevé par couches de 10 à 20 cm. d'épaisseur 
furent fouillés aussi systématiquement et soigneusement 
que possible; tous les objets furent gardés et munis d’une 
étiquette correspondante au numéro du journal. Auprès 
de la station une tente fut dressée sous laquelle M. Nüesch 
a vécu avec les ouvriers pour pouvoir garder jour et nuit 
l'endroit et surveiller sans cesse les travaux; la place 
était fermée; personne n’avait accès sans une permission 
spéciale. Une conduite d’eau à haute pression fut ins- 
tallée pour pouvoir laver et nettoyer les objets sans être 
obligé de les frotter et de les brosser, et aussi pour rafrai- 
chir la température très élevée ‘ à cause des rayons du 
soleil reflétés par les parois du rocher. 

La station repose sur un terrain morainique provenant 
du glacier du Rhin qui couvrait complètement la vallée 


1 530 C, le 14 août 1892. 


68 SOCIÉTÉ HELVYETIQUE 


du Schweizersbild; elle n’est done ni préglaciaire, ni 
interglaciaire, mais bien nettement postérieure à la der- 
niére époque glaciaire. Après la retraite du glacier qui a 
déposé des moraines terminales à environ 300 mètres à 
l'est et à l’ouest du rocher, une petite couche arable 
s'était formée sur ce terrain morainique et sur les hau- 
teurs environnantes donnant naissance à une végé- 
tation de mousses et d’abrisseaux; une faune conforme 
au climat s’y établit. Les zoologistes (M. Nehring à Ber- 
lin et M. Studer à Berne) ont constaté outre les animaux 
vivant actuellement, 3 faunes différentes qui se sont succédées 
à mesure que la température s'élevait, et qui se trouvent 
ensevelies dans les couches superposées l’une sur l’autre: 

1. Une faune arctique, la faune des toundra, dans la 
couche inférieure avec 40 espèces d’animaux, prinei- 
palement des rongeurs (21 esp.) qui ont été mangés par 
des oiseaux de proie et dont les restes ont été déposés 
par eux au pied du rocher. Pendant la formation de cette 
zone, la station n’a pas été habitée continuellement par 
l’homme; des chasseurs errants visitèrent seulement de 
temps en temps cet abri sous les rochers. Parmi les animaux 
il y avait principalement le Myodes torquatus, Arvicola 
nivalis, A. ralliceps, A. nivalis, A. gregalis, A. glareolus, 
A. amphibius, Lepus glacialis, Vulpes lagopus, Gulo borea- 
lis, Fetorius erminea, Ursus arctos, Rhinoceros tichorhinus, 
Bison priscus, le renne, Surnia nisoria, Cerchneis tinnun- 
culus, Lagopus albus et mutus.... Une faune pareille ne 
se trouve actuellement qu’au nord du 70° de latitude, 
en Sibérie. Un climat très froid et rigoureux doit avoir 
régné alors aux environs de Schaffhouse et en Europe 
centrale. 

2. Une faune subarctique, la faune des steppes ou la faune 


DES SCIENCES NATURELLES. 69 


du renne proprement dite, dans la seconde couche avec 
91 espèces, soit le renne, le cheval, l’äne des steppes, le 
Lepus variabilis, Capra ibex, Cervus maral, l'ours brun, 
Spermophilus rufescens, Gomys pusillus, Ericetus vul- 
garis, Tetras tetrix, Aquila fulva, Syrnium uralense, Ery- 
Ihropus vespertinus, Brachyotus palustris, Strix flammea, 
Corvus corax et cornix.... De la faune des toundra 21 es- 
peces disparues ont été remplacées par 30 espèces nou- 
velles, caractéristiques des steppes. La température s'était 
donc élevée un peu pendant la formation de cette zone ; 
un climat froid, sec et continental régnait; la contrée 
était encore très peu boisée; le climat a dû être semblable à 
celui de la Sibérie occidentale et de la Russie septentrionale. 

3. Une faune de forét ou faune du cerf élaphe et des 
palafittes avec 37 espèces, soit le cerf élaphe, le chevreuil, 
la chèvre, la brebis, le Bos primigenius, Bos brachyceros, 
Sus scrofa ferus, l'écureuil, Castor fiber, Lepus timidus, 
Meles taxus, Mustela martes, Vulpes vulgaris, Felis catus 
ferox, et 20 espèces de gastéropodes (Clausilia parvula, 
Cl. plicatula, Ci. sericea...). Cette couche est au-dessus de 
la faune du renne; elle en est séparée par une couche 
de cailloux presque stérile provenant de la désagrégation 
du rocher, de 80 cm. d'épaisseur sur certains points; 
ce cailloutis est coupé en deux par une seconde zone de 
rongeurs (Myoxus glis, Eliomys nitela, Sorex vulgaris, Cro- 
cidura sp., Sciurus vulgaris...) vivant pendant le passage 
de la végétation des steppes à celle des foréts. La 
couche supérieure ou couche arable contient nos animaux 
domestiques tels que le bœuf, le pore, le chat, l'oie, le 
pigeon. Dans toutes les couches il y a en tout 91 espèces 
d'animaux vertébrés, soit 14 carnivores, 5 insectivores, 
21 rongeurs, 14 artiodactyles, 3 perissodactyles, 1 chei- 


70 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


roptère, 24 oiseaux, 5 amphibies, une ou plusieurs espèces 
de poissons, et 20 espèces de gastéropodes. 

La couche des toundra et celle des steppes corres- 
pondent au paléolithique; celle du cerf représente le néo- 
lithique et la couche supérieure renferme des objets de 
l’dge du bronze et du fer. 

Des couches paleolithiques on a retiré plus de 14,000 
outils en silex, des éclats et des nuclei; les couteaux, les 
scies, les burins, les percoirs sont tous du type magdalé- 
nien et sont fabriqués avec le silex du Jura du canton de 
Shaffhouse; parmi les 1387 objets travaillés en bois de 
renne, en os de renne et de lièvre, il y a des flèches, des 
pointes de javelots, des aiguilles, des sifflets, des objets 
troués, des bàtons de commandement avec des dessins, 
produits d’une industrie analogue à celle des stations du 
renne en France. Le Schweizersbild relie de celte maniere 
le quaternaire de l’ Allemagne du Nord (c’est-à-dire la faune 
des steppes), presque dépourvu de documents archéolo- 
giques, avec les gisements paléolithiques de la France. Des 
foyers soigneusement bàtis, avec peu de cendres dessus, 
prouvent que le bois était rare dans ce temps-la, tandis 
que dans la couche néolithique qui est au-dessus de 
celle-ci, les cendres étaient abondantes. Des enclumes 
en pierre couchées dans des éclats de silex et entourées 
de marteaux, marquent la place des ateliers. Des co- 
quilles ne se trouvant que dans les couches tertiaires 
de Mayence, indiquent des relations commerciales des 
chasseurs de renne avec les provinces rhenanes. Les des- 
sins représentant le cheval, l’hémione, le mammouth, le 
renne, un poisson et des ornements divers prouvent l’au- 
thenticité des dessins des stations françaises. — Dans 
la couche du cerf qui est au-dessus de celle du renne, il y 


DES SCIENCES NATURELLES. 74 


avait encore 6000 silex taillés, et aussi des pierres polies 
et des poteries grossières; les 169 objets en bois et en 
os de cerf rappellent ceux de nos habitations lacustres ; ils 
sont donc neolithiques. — C’est seulement dans cette 
couche néolithique que des squelettes humains ont été 
trouvés, quelques-uns ensevelis dans les couches infé- 
rieures; il y en avait 26, 14 appartenant à des adultes 
et 12 à des enfants ensevelis avec des colliers de silex. 
Les adultes représentent deux races différentes : une 
grande race, semblable à la race actuelle et une petite race. 
La première dépassait 1600 mm. de hauteur tandis que 
la seconde n’atteignait qu’une taille de 1345-1380 mm.; 
c'étaient donc des pygmées d’une forme très grêle qui 
étaient les derniers représentants de la race primitive de 
l'Europe. Ces nains ont été enterrés par la grande race 
aussi soigneusement que les enfants. — Quant à l’âge 
relatif de la station nous savons qu'elle est postérieure 
au dernier glacier du Rhin; mais à combien d’années 
remonte la première apparition de l’homme au Schwei- 
zersbild? L’epaisseur de toutes les couches formées en 
majeure partie — outre les débris de l’activité humaine 
— des débris de la désagrégation du rocher, est le chro- 
nometre qui nous permet de résoudre cette question diffi- 
cile. Ces débris sont composés de petites pierres de la 
même grandeur dans toutes les couches. La couche arable 
c’est-à-dire la couche supérieure qui s’est formée depuis 
la période néolithique jusqu’à aujourd’hui a une épaisseur 
de 40 cm. en moyenne. Toutes les couches ensemble, soit 
la couche paléolithique, la couche intermédiaire, la cou- 
che néolithique et l’humus, ont une épaisseur de 250 cm. 
Admettons que 4000 ans se soient passés depuis le néo- 
lithique, soit depuis l’âge des palafittes jusqu’au temps. 


72 SOCIETE HELVETIQUE 


actuel, dl s’est écoulé 6 ‘/, x 4000 = 25000 ans depuis 
la premiere apparition de l'homme au Schweizersbild. 

C'est par la succession — unique dans son genre — 
des faunes mentionnées plus haut répondant à l’âge paléo- 
lithique, néolithique, de bronze et de fer ainsi que la décou- 
verte des pygmées fossiles trouvés pour la premiére fois en 
Europe que la station préhistorique du Schweizersbild 
occupera toujours une place importante dans l’étude du 
terrain quaternaire, de la paléontologie, de l’ethnographie 
et de l'anthropologie. 

M. Nuesch prépare une publication générale sur la sta- 
tion avec le concours d’un grand nombre de savants 
suisses et allemands; il est à désirer que la Confédération 
s’y intéresse et rende possible un ouvrage qui nous révèle 
une nouvelle époque non seulement de l’histoire de la 
Suisse mais de l'humanité entière. 


M. Herzen (Lausanne) parle de la Survie à la section 
bilatérale des nerfs vagues. 

Il rappelle que dans la session de 1893, tenue à Lau- 
sanne, il avait critiqué la conclusion d’un travail de 
M. Vanlair de Liège sur ce sujet, tendant à établir que la 
cause de la mort réside dans la paralysie des deux nerfs 
laryngés inférieurs, et que pour obtenir la survie on doit 
couper le deuxième vague après un laps suffisant pour 
que le laryngé inférieur du premier se soit régénéré ‘. 

Les causes de mort après la section bilatérale simul- 
tanée des vagues sont au nombre de trois : la paralysie 
des nerfs vasomoteurs des poumons, qui suffit quelquefois 


1 Voir C. Vanlair. De la part qui revient au récurrent dans les 
résultats mortels de la vagotomie, Archives des sc. phys. et nat., 
1894, t. XXXI, p. 562. 


DES SCIENCES NATURELLES. 1 


à elle seule pour entraîner la mort par cedème intra et extra 
pulmonaire et asphyxie lente; la paralysie de la par- 
tie inférieure de l’cesophage, qui gène le troisième temps 
de la déglutition et produit de fréquentes régurgitations, 
dangereuses à cause de la paralysie de la glotte; enfin 
cette dernière paralysie, qui par elle-même est tout à 
fait innocente, mais qui devient dangereuse à cause des 
régurgitations; celles-ci seraient beaucoup moins nocives 
chez un animal à récurrents intacts, parce que les parti- 
cules alimentaires ne pourraient pas pénétrer dans les 
voies respiratoires; cette pénétration même ne pro- 
duit, chez les animaux vagotomisés, aussi sûrement et 
aussi rapidement une pneumonie mortelle que parce 
qu’elle trouve dans leurs poumons en état de congestion 
neuroparalytique un terrain prédisposé aux inflammations. 

Les trois causes de mort rangées par ordre de gravité 
sont donc: 4° la paralysie vasculaire pulmonaire, 2° la 
paralysie de la partie inférieure de l’oesophage et 3° la pa- 
ralysie de la glotte, qui sans les deux autres n’a chez les 
chiens adultes aucun inconvénient, sauf celui de les rendre 
aphones. Les chals, par contre, succombent à cause d’elle 
a une asphyxie suraigué. 

M. Herzen a évité le danger de la congestion neuropa- 
ralytique en coupant les deux vagues à 3 ou 4 mois de 
distance, et il a évité celui de la pneumonie traumatique 
en nourissant ses chiens, pendant plusieurs semaines à 
partir de la deuxième opération, exclusivement par une 
large fistule stomacale, préalablement établie ad hoc. Malgré 
la paralysie de la glotte, ces animaux se portent actuelle- 
ment parfaitement bien. 

Ce n’est donc certainement pas la régénération du 
premier laryngé coupé qui est la condition sine qua non de 


74 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


la survie; les expériences de M. Herzen démontrent la 
possibilité de la survie a l’absence simultänee et complete des 
deux vagues, y compris les récurrents. 


M. le D" V. Fatto, de Genève, communique à la section 
de zoologie quelques observations relatives à des deplace- 
menis de couleurs chez certains oiseaux. Il présente plusieurs 
cas d’interversion dans la distribution des pigments à diffé- 
rents âges et montre comment ces déplacements dans les 
couleurs inhérentes à une espèce peuvent avoir un grand 
intérêt dans la question de l’origine et de la fixité de cel- 
le-ci, alors qu’ils sont répétés par la persistance des 
agents modificateurs internes ou externes, dans un cer- 
tain milieu, et plus ou moins héréditaires. 

Il cite de nombreux exemples de races, de sous-espèces 
locales ou de prétendues espèces qui semblent devoir leur 
distinction à des cas de cette nature. Il rappelle, à ce pro- 
pos, la communication qu'il fit à la Société, en 1890 à 
Davos, relativement aux bizarres déplacements de cou- 
leurs observés chez la Perdix saxatilis, var. melanocephala 
Fatio, du Valais, et présente plusieurs échantillons du 
Passer rufipectus Bonap. recueillis à Schaffhouse et à Ge- 
nève, qui rapprochent beaucoup les différents moineaux 
d'Europe: P. domesticus Lin; P. italiae Vieil et P. hispa- 
niolensis Temm.; démontrant par là la fragilité des carac- 
tères tirés de la distribution ou de l’extension et de l’in- 
tensité des couleurs, alors qu'ils ne sont pas sérieusement 
corroborés par des différences de formes ou de proportions. 


M. le prof. Emile Yung fait une communication sur 
les phenomenes de la digestion chez les Poissons et en par- 
ticulier chez Leuciscus rutilus dont l'alimentation est mixte; 


DES SCIENCES NATURELLES. 75 


«il se nourrit principalement de plantes aquatiques, de 
vers, de petits mollusques et d’insectes, » dit, & son pro- 
pos M. Fatio, dans sa Faune des Vertébrés de la Suisse; il 
s’agit done d’une espèce en partie herbivore. M. Yung a 
procédé en analysant le contenu des différentes régions 
de l'intestin, un temps déterminé après l’ingestion des 
repas; puis au moyen de digestions artificielles effectuées 
a la température ordinaire avec les liquides estraits de 
l’organisme frais. Voici les principales conclusions de ses 
recherches : 

1. L’oesophage sécrète un mucus capable de saccha- 
rifier les fécules, mais qui demeure sans action sur les 
albuminoides et les corps gras. 

2. Lesuc gastrique sécrété par les parois de l’estomac 
renferme un ferment, lequel agit, comme la pepsine des 
mammiferes, sur les albuminoides, en solution acide, pour 
les transformer en syntonine, en globulines + et 8, et en 
parapeptone. Dans une série d’expériences faites en em- 
ployant la fibrine du sang de bœuf, le degré ultime, peptone 
(c’est-à-dire d’une albumine soluble non précipitée par 
l’ébullition prolongée en présence du sulfate d’ammonia- 
que) n’a pu être obtenu. 

3. Le suc gastrique est normalement acidifié, pendant 
la digestion par de l'acide chlorhydrique. La proportion 
de ce dernier est très variable. Elle a été irouvée au ma- 
ximum de 7 ‘},,, c'est-à-dire plus du double de ce qu’elle 
est dans le suc gastrique de l’homme, mais la moitié 
seulement de ce qu'elle est dans le suc gastrique des 
Squales, d’après les analyses publiées par M. Richet. La 
digestion stomacale étant achevée, l’acidité de la muqueuse 
de l’estomac diminue notablement; elle devient nulle 
après un jeûne de quelques jours, pour reparaître sous 


76 SOCIETE HELVETIQUE 


l’excitation des aliments. Par contre, le ferment est tou- 
jours present dans la muqueuse, en sorte qu’une pepto- 
nisation peut être obtenue avec la muqueuse d’un poisson 
ayant jeüne pendant deux mois et à laquelle on ajoute 4 
Ave dc 

4. Le suc gastrique (neutre ou acide) ne saccharifie 
pas l’empois d’amidon. 

5. Le suc gastrique alcalinise ne peptonise pas les 
albuminoides, il ne contient donc pas de ferment analogue 
a la trypsine. 

6. Contrairement à l’assertion de Richet et conformé- 
ment aux observations de Krukenberg, le suc gastrique ne 
dissout pas la chitine des crustacés ou des insectes. 

7. Les microbes ne jouent qu’un röle secondaire dans 
la digestion stomacale, celle-ci n’est nullement entravée 
par les antiseptiques, fait déja constaté par Richet. 

8. L’infusion pancréatique émulsionne rapidement les 
graisses et saccharifie les fécules. Elle agit également sur 
les albuminoides, mais plus faiblement que le suc gastrique. 

9. L’intestin est neutre ou alcalin. Il renferme du 
sucre à la suite d'une alimentation par la fécule (ou au- 
tres substances végétales); le sucre disparaît lorsque le 
régime est exclusivement azoté. 


M. le prof. E. BuGniox traite du développement des 
Sélaciens, poissons cartilagineux qu'il a eu l’occasion 
d'étudier au laboratoire maritime de Roscoff en Bretagne. 

On divise l'ordre des Sélaciens en deux grandes famil- 
les : les squales et les raies. Des premiers les uns sont 
vivipares comme l’Acanthias, le Mustelus, les requins, les 
autres ovipares comme les représentants des g. Scyllium et 
Pristiurus. Les raies sont toutes ovipares; les torpilles 


DES SCIENCES NATURELLES. 77 


bien que voisines des raies, ont au contraire des petits 
vivants. 

Les observations de M. Bugnion ont porté surtout sur 
l’Acanthias vulgaris, le Scyllium canicula et deux espèces de 
raie (Raja alba et clavata). 

Si l’on ouvre un Acanthias femelle dans le cours de 
l’ete, on trouve généralement les deux oviductes disten- 
dus par la gestation et rayés longitudinalement de lignes 
rougeätres, dues à l'injection des vaisseaux sanguins. 
Chacun d'eux renferme trois ou quatre (plus rarement 
un ou deux) jaunes, environ deux fois aussi gros que le 
vitellus d’un œuf de poule ‘et à chacun de ces jaunes est 
attaché un embryon en voie de développement. 

«Au mois de juin l'embryon est encore petit, l’aire vas- 
culaire peu développée, mais un peu plus tard, en juillet 
ou en août, les jeunes poissons mesurent déjà 3 à 5 cm. 
de longueur; chacun d’eux est appendu au vitellus par 
un cordon ombilical long de 1 '/, em. environ, renfer- 
mant une artère et une veine, et à la surface du jaune se 
voit un magnifique réseau vasculaire, dans lequel on peut 
observer à la loupe la circulation du sang. 

Placés à la suite les uns des autres dans les oviductes, 
ces œufs sont enfermés dans une enveloppe commune, 
brunâtre, de nature chitineuse (?), mais celle-ci est très 
mince et se déchire facilement au moment où l’on débar- 
rasse l’oviducte de son contenu. 

C’est, comme dans l’œuf de poule, le vitellus qui pour- 
voit à la nutrition de l’embryon, mais l’hématose est 
entretenue par les vaisseaux maternels et la muqueuse de 
l’oviducte est pourvue à cet effet d’un grand nombre de 


! Poids moyen : 56 gr. 4; maximum observé 87 gr. 


78 SOCIETÉ HELVETIQUE 


papilles qui augmentent notablement l’étendue de sa sur- 
face. Ces papilles, revétues d’un épithélium pavimenteux, 
renfermant un riche réseau vasculaire et les vaisseaux du 
jaune étant eux-mêmes placés superficiellement, les 
échanges gazeux se font au travers de la mince enveloppe 
chilineuse, qui seule les sépare de la muqueuse mater- 
nelle. 

Le jeune Acanthias possède en outre des branchies 
externes, qui se développent sous forme de longs fila- 
ments vascularisés, à la surface des arcs branchiaux et 
sont sans doute destinées à entretenir la respiration dans 
la phase embryonnaire, car elles disparaissent ensuite. On 
peut admettre que ces organes absorbent l'oxygène dans 
la mince couche liquide qui entoure les œufs. 

Les petits tirés de l’oviducte peuvent être maintenus 
vivants pendant dix jours et plus dans l’eau de mer con- 
venablement aérée, à condition de rester attachés au 
vitellus par le cordon. Leur forme encore embryonnaire, 
leur couleur rose tendre et surtout la présence de ces 
belles houpes branchiales d’un rouge vif, dans lesquelles 
on peut voir circuler le sang, les rendent particuliere- 
ment remarquables. Les exemplaires que je conservais 
ainsi dans l’aquarium excitaient chaque jour l’admira- 
tion et l’etonnement des visiteurs; toutefois au bout de 
quelque temps le poids du vitellus amène des troubles de 
circulation dans les vaisseaux situés à sa face inférieure 
et il se produit des hémorragies qui entraînent la mort 
du fœtus. 

Le développement des Sélaciens exige un temps rela- 
tivement très long (11 mois pour le Scyllium d’après des 
observations faites à Arcachon). Les plus grands exem- 
plaires d’Acanthias observés par moi dans l’oviducte, en 


= 


DES SCIENCES NATURELLES. 79 


aoùt, mesuraient 20 cm.; ils avaient perdu leurs bran- 
chies externes, ils offraient déjà le museau pointu et la 
forme générale de l’adulte, mais la présence d’un sac 
vitellin volumineux, en forme de poire, appendu en des- 
sous du corps, indiquait qu’il devait s’écouler jusqu'à la 
naissance un temps encore assez long. Les jeunes squa- 
les ne viennent en effet au monde qu'après la résorption 
complète de cet organe. 

Le Scyllium (roussette, chien de mer), quoique très 
semblable au premier abord à l’Acanthias, se développe 
d’une façon bien différente. La femelle pond des œufs 
brunâtres, aplatis, longs de 6 cm. sur 2, du poids de 
7 '|,-7 °/, gr., revêtus d’une coque chitineuse homogène 
et munis aux quatre coins de filaments ramifiés ou vrilles, 
qui servent à les retenir aux plantes marines. Les pêcheurs 
les rencontrent à environ 50 mètres de profondeur. 

Un de ces œufs ouvert le 10 août, renfermait un vitel- 
lus de couleur ocre jaune, mesurant 20 mm. sur 16 el 
enveloppé d'une sorte de gelée transparente de nature 
colloïde. A la surface du vitellus était fixé un embryon 
long de 12 mm., assez semblable à celui d’acanthias, 
mais un peu plus grêle. L’aire vasculaire était richement 
vascularisée ; le cordon déjà nettement pédiculé, long de 
3 mm. environ, renfermait une artère et une veine 
comme chez l’Acanthias. 

La raie pond des œufs beaucoup plus gros, plus apla- 
tis, à coque brune, composée de filaments agglutinés, 
prolongée en pointe aux quatre coins'. La partie de 
l'oviducte dans laquelle la coque doit se former offre un 
épaississement glandulaire (glande nidamenteuse), des- 


! Poids moyen, œuf de R. alba : 90 gr., de R. clavata : 30 gr. 


= 


80 SOCIETE HELVETIQUE 


tiné sans doute à en sécréter les matériaux. A ce niveau 
la cavité de l’organe est dilatée, aplatie et offre quatre 
cornes ou prolongements dans lesquels se moulent les 
quatre pointes de l'œuf. Il n°y a done dans l’oviduete 
qu’un seul œuf en voie de développement. 

L’impregnation des œufs devant s’effectuer dans la 
partie supérieure de cet organe (avant la formation de la 
coque), on observe chez la raie un accouplement vérita- 
ble, aussi bien que chez les espèces vivipares'. Ces pois- 
sons possèdent à cet effet au côté interne des nageoires 
venirales un appareil copulateur spécial, supporté par 
des pièces cartilagineuses et muni de muscles puissants. 

L’œuf fraîchement pondu ne renferme pas encore 
d’embryon, mais seulemant une cicatricule assez sembla- 
ble à celle de l’ceuf de poule avant l’incubation. Le vitel- 
lus, d’un jaune pâle, mesure 3 cm. sur 2'/,; le reste de 
l'œuf est occupé comme chez Scyllium par une gelée 
transparente. 

L’embryon (R. alba) le plus jeune que j'ai observé, 
long de 4 mm. seulement, était attaché au jaune par un 
pédicule somatique fort large. Il n’avait encore ni yeux 
apparents au dehors, ni bouche, ni fentes branchiales. La 
partie caudale relativement courte et épaisse, formait 
une proéminence arrondie en arrière de l'insertion du 
pédicule somatique. 

Un embryon (R. clavata) de 5 ‘/, mm. observé le 
19 août offrait des vésicules oculaires et otiques bien dis- 
tinctes, une fossette buccale déjà profonde et trois fentes 
branchiales; le tube cardiaque était encore à peu près 
rectiligne. | 

1 Un pêcheur m’a affirmé que lorsque la raie femelle se prend 


à l’hameçon pendant l’accouplement, le mâle se laisse tirer avec 
elle et ne lâche prise qu’au moment où on le sort de l’eau. 


DES SCIENCES NATURELLES. 81 


Les œufs pondus depuis 15 jours renferment un em- 
bryon long de 7 mm. environ, avec cing fentes branchia- 
les et un tube cardiaque recourbé en forme d’anse. A ce 
moment la queue est déja longue, effilée; mais plus tard 
cette partie s’allonge davantage encore, de manière que 
chez les embryons de 5 cm. elle forme à elle seule près 
des ‘/, de la longueur du corps. 

Plus gréles et plus allongés que ceux d’Acanihias, les 
embryons de raie sont en outre plus transparents et des 
lors plus difficiles a observer à l’état frais. Ce n’est 
qu'après avoir traité la préparation pendant quelques 
minutes à l’acide osmique ('/, °/,) que l’on parvient à 
distinguer les divers organes. 

L’aire vasculaire, bien que disposée à peu près sur le 
type de celle de l’Acanthias, est formée de vaisseaux plus 
pâles, plus ténus; l’ensemble de la circulation vitelline 
est en somme plus difficile à voir. 

Notons enfin que les embryons de raie de 6 à 7 mm. 
observés vivants dans l’eau de mer offrent un mouve- 
ment singulier, presque ininterrompu, consistant dans 
une inflexion brusque de la tête et de la queue du même 
côté, les deux extrémités du corps se portant alternati- 
vement à droite et à gauche à la rencontre l’une de 
l’autre. 

L’exposé de M. Bugnion était accompagné de nom- 
breuses figures d’embryons entiers et de dessins de cou- 
pes microscopiques, que l’auteur se propose de publier 
ultérieurement. 

En terminant notre collègue rend hommage à la libé- 
ralité du laboratoire de Roscoff et se loue du bon accueil 
qui lui a été fait par son aimable directeur M. de Lacaze- 
Dathiers et par le personnel de l’établissement. 


82 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


M. le prof. STUDER présente l’ouvrage qu'il vient de pu- 
blier en collaboration avec le D° E. BANNWARTH sur les 
crdnes anciens retrouvés dans les stations lacustres suisses”; 
les études ont porté sur 35 crânes différents, tous trou- 
vés dans les couches archéologiques des stations lacustres, 
Chacun d’entre eux est représenté dans les planches de 
cette publication en grandeur naturelle dans 3 à 5 posi- 
tions différentes. 

Les recherches faites sur ce sujet ont démontré que 
pendant la longue période lacustre, deux races d’hommes 
ont existé dans notre pays. L’une appartient au type 
brachycéphale avec index crânien de 79 à 81. Le crâne 
est rond, aplati avec orbites fortement saillants, et visage 
orthognathe, élargi, chamaeprosope. Les os des membres 
paraissent gréles avec crêtes musculaires bien développées, 
les fémurs sont aplatis dans la partie supérieure des dia- 
physes et les tibias platycnémiques. La taille varie de 
1m. 40 à 1 m. 52. La seconde race appartient au type 
dolichocéphale. Le crâne est fortement voùté, et vu d’en 
haut représente un ovale allongé. L’index oscille entre 68 
et 75. Le visage est orthognathe, assez large, intermédiaire 
entre les types chamaeprosope et leptoprosope. Le tibia 
n’est pas platycnémien et la taille paraît varier entre 
1 m. 62 et 1 m. 65. 

Le type brachycéphale caractéristique des stations de 
l’âge de la pierre se rencontre jusque dans celles où 
l'on trouve les premiers outils métalliques. Les eränes 
dolichocéphales arrivent avec la première apparition des 
métaux; ils coexistent, par conséquent, avec les brachy- 
céphales pendant la fin de l’âge de la pierre et pendant 


! Studer et Bannwarth. Crania helvetica antiqua, 55 pages 4° et 
115 planches. Ambrose Abel, Leipzig. 


DES SCIENCES NATURELLES. 83 


l’âge du cuivre. A l’âge du bronze, le type dolichocéphale 
prend décidément le dessus. 

Au début (äge du cuivre) les crànes dolichocéphales ne 
sont accompagnés d'aucun autre fragment de squelettes 
et de plus tous portent la trace de blessures produites 
pendant la vie. Cela permet de supposer qu’ils étaient des 
trophées guerriers apportés dans les villages lacustres 
par les habitants brachycéphales, ce n’est qu’à l’âge du 
bronze que nous nous trouvons en présence d’une popu- 
lation dolichocéphale établie. 


M. le prof. STUDER parle ensuite des restes d'animaux 
trouvés au Schweizersbild pres de Schaffhouse. Les fouilles 
exécutées dans cette localité par M. le D' Nuesch ont 
donné des résultats fort intéressants soit au point de vue 
de la civilisation de cette époque, soit au point de vue de 
la faune. Les couches qui se succèdent de bas en haut au 
pied du rocher du Schweizersbild sont les suivantes : 
1. Débris glaciaires. 2. Couche jaune avec nombreux 
débris de rongeurs et quelques traces de l’homme pa- 
léolithique. 3. Couche jaune remplie de fragments d’osse- 
ments et de produits de l’industrie paléolithique. 4. Cou- 
che de brèche de 80 cent. environ ne renfermant que 
quelques fragments peu abondants de rongeurs. 5. Cou- 
che grise avec restes de civilisation néolithique. 6. Humus. 

Cette série de couches donne une image complète du 
développement de la civilisation depuis l’âge post-glaciaire 
jusqu’à la période actuelle; elle représente en même temps 
la transformation successive de la faune arctique en celle 
qui vit actuellement sous nos yeux. 

La 2° couche renferme les ossements de rongeurs et 
surtout de léming à collier (Lemnus torquatus), de campa- 


84 SOCIETE HELVETIQUE 


gnols ‘(Arvicola nivalis, amphibius), de différents lievres 
(Lagomys, Lepus variabilis). On y rencontre aussi des 
ossements de lynx, de renard bleu (Vulpes lagopus), 
deloup, d’hermine, de belette, de glouton (Gulo borealis), 
d’ours, de renne et de cheval. Une grosse cöte parait ap- 
partenir au rhinocéros poilu. En fait d’oiseaux, on trouve 
surtout le Lagopède (Lagopus alpinus et albus), le grand 
Tetras, la chouette caparacoch (Surnia nisoria) et la cres- 
serelle. 

La troisieme couche est plus riche en débris d’ani- 
maux; quelques types glaciaires tels que le Iéming a collier, 
le renard bleu ont disparu et sont remplacés par d’autres. 
espèces qui correspondent à celles qu'on rencontre à la 
limite des Tundras et des steppes de Sibérie. On peut citer 
entre autres parmi les mammifères : la musaraigne (Sorex 
vulgaris et araneus), la taupe (Talpa europæa), le chat 
sauvage (Felis manul), la marte, la belette, le glouton, 
le renard (Vulpes vulgaris var.), le loup, l’ours (Ursus 
arctos), les campagnols (Arvicola ratticeps, arvalis, amphi- 
bius) le hamster des steppes (Cricetus phaeus), le zisel 
(Spermophilus Eversmanni), différents lièvres (Lagomys 
pusillus, Lepus variabilis), le renne, le cerf (Cervus marail), 
le bouquetin, le bison (Bison priscus), le cheval (Equus 
caballus ferus), l'âne sauvage (Asinus hemionus). 

Parmi les oiseaux, nous relèverons l’aigle (Aquila fulva), 
le faucon Kobez (Erythropus vespertinus), le hibou de lOu- 
ral (Strix uralensis), le hibou brachyote (Brachyotus palus- 
tris), le corbeau (Corvus corax), la corneille mantelée (Cor- 
vus cornix), la grive (Turdus pilaris), l’alouette des Alpes 
(Otocoris alpestris), le coq de bruyère, différentes espèces 
de perdrix blanches (Lagopus alpinus, albus), la perdrix 
(Perdix cinerea), le vanneau ( Vanellus cristatus), ete. Tou- 


DES SCIENCES NATURELLES. 85 


tes ces espèces vivent dans des terrains découverts, sans 
arbres. 

La plupart des os paraissent brisés par la main de 
l'homme, quelques-uns d’entre eux (surtout de renne et 
de lievre) ont été travaillés et transformés en outils. Les 
plus abondants sont ceux du renne, du lièvre et de la 
perdrix des neiges. 

Il est interessant de remarquer que les squelettes des 
rennes entiers, même ceux de jeunes animaux abondent, 
tandis que pour les chevaux, les ânes, les bisons, on ne 
trouve que des dents et des ossements des pieds. Cela per- 
met de supposer que le renne était abondant dans le voi- 
sinage immédiat du campement de Schweizersbild, tandis 
qu'il fallait aller un peu plus loin pour rencontrer les au- 
tres animaux. Les chasseurs ne rapportaient avec eux que 
la viande et la peau à laquelle adhéraient encore le crâne 
et les ossements des pieds. 

Le renne était probablement réduit à l’état de demi- 
domesticité : on en a retrouvé des représentations gra- 
phiques en même temps que du cheval et de l’âne sau- 
vage sur des os aplatis et sur des plaques de calcaire. 

La couche suivante (brèche de 80 cent. d'épaisseur) ne 
renferme que quelques traces de rongeurs qu’on a rap- 
portés aux zisels et aux campagnols. 

La couche grise (néolithique) est occupée par des re- 
présentants de la faune forestière d'Europe. Parmi les 
espèces aujourd'hui éteintes, mais qui existaient encore à 
la période lacustre, nous pouvons citer le Bos primigenius, 
le cheval sauvage, le cerf (Cervus elaphus), dont les os sont 
souvent travaillés, l'élan, le sanglier, le blaireau, la martre, 
le chat sauvage, le renard, l’ours, l’écureuil, le lièvre ; 
quelques animaux domestiques, le bœuf des tourbières, 
le mouton, le porc des tourbières. 


86 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


La station de Schweizersbild nous offre ainsi le tableau: 
exact de la transformation graduelle de la faune arctique 
en une faune qui rappelle celle des steppes puis se rap- 
proche toujours plus de la faune forestière de l'Europe 
centrale. Les intervalles qui se sont écoulés entre ces 
différentes périodes ont dû être extrêmement longs, et ces 
transformations n’ont pu se produire que très lentement 
(dépôt de la brèche, etc.). 

La faune de la troisième couche jaune, existe encore 
avec de très légères modifications ( Bison americanus au lieu 
de Bison priscus) mais elle est aujourd’hui réléguée dans 
les « Tundras » arctiques, dans les steppes asiatiques ou 
sur les hauts plateaux tibéthains (Equus caballus ferus, 
Asinus hemionus). Quelques espèces seulement (Lepus va- 
riabilis, Lagopus alpinus, Tetrao tetrix) se retrouvent dans 
les Alpes, dans les régions dégagées par le retrait des 
glaciers. 


M. UrecH fait une communication sur l'apparition 
variable de taches d’un brun rouge sur les écailles des ailes 
postérieures de Papilio machaon. 

Outre les taches rondes en haut et en bas des ailes 
postérieures, qui caractérisent l’espèce, on en trouve d’au- 
tres au bas de l’aile, dont le nombre et la forme varient, 
et qui peuvent même manquer tout à fait. Ces variations 
se trouvent chez les deux sexes, et non seulement sur de 
grands territoires, mais aussi sur de plus petits. M. le 
docteur Urech a observé des papillons, qu'il a élevés lui- 
même, et a réuni ses observations dans des tableaux. En 
désignant les cellules marginales par 4, 2, 3, etc. (en 
commençant au bord antérieur de l’aile) on remarque 
que les taches se montrent le plus souvent dans les cel- 


DES SCIENCES NATURELLES. 87 


lules 5 et 6, et qu’on les trouve encore parfois dans les 
cellules 3, 4 et 7, a moins qu’elles ne soient remplacées 
par des écailles dispersées. Ces écailles manquent tout & 
fait, lorsque les cellules 5 et 6 sont privées de taches. 
Les taches ont le plus souvent la forme d’un triangle 
isocele, dont la base s’appuie sur la ligne transversale 
interne de la cellule, tandis que le sommet est tourné vers 
l'origine de l’aile. Quelquefois on trouve encore une tache 
rectangulaire ou triangulaire, qui occupe le milieu de la 
cellule 2. Une tache correspondante se trouve parfois a la 
surface de l’aile. M. Urech a eu l’occasion de comparer 
ses papillons à d’autres de la Suisse et de l’Amérique, et 
a obtenu les résultats suivants. Tandis que 4 individus 
pris parmi une vingtaine d'exemplaires de Auenstein 
n'avaient que des écailles brunes isolées au lieu de taches, 
tous les individus des environs de Berne et de Bâle étaient 
pourvus de 1-4 taches triangulaires bien distinctes. Les 
exemplaires de Davos, du Bas-Valais, de la Bohême et 
de la Suède étaient pourvus de taches le plus souvent très 
distinctes. Dans les groupes néarctiques du Papilio ame- 
ricanus, P. daunus, P. turnus, P. larymedon et P. troilus 
les taches sont nombreuses, mais elles ne sont pas non 
plus constantes. Les papillons voisins de l’Amerique néo- 
tropique montrent le même phénomène : le nombre des 
taches varie de 2 à 10. Deux P. xanihus japonais (région 
paléarctique) avaient chacun 5 taches. Les tableaux dé- 
montrent que le nombre de taches chez les espèces des 
tropiques dépasse celui des espèces arctiques, et que les 
taches sont plus constantes chez les premières. Les excep- 
tions à cette règle s'expliquent par le fait que la tempéra- 
ture, qui a de l'influence sur la formation des taches, 
diffère dans les diverses localités d’un pays, Les cartes 


88 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


zoog&ographiques basées sur la temperature moyenne ne 
donnent pas une image exacte des temperatures dont 
jouissent les chenilles et les chrysalides. La chenille peut 
choisir pour se changer en chrysalide un endroit dont la 
temperature dépasse la temperature moyenne de la con- 
trée; le papillon peut en faire autant pour la ponte. Les 
températures moyennes ne sont justes que pour les ré- 
gions extrêmes tropiques-arctiques, et dans ce cas ce ne 
sont plus des variétés mais des espèces qu’il faut com- 
parer. Ce sont justement ces espèces voisines qui démon- 
trent que les taches, devenues constantes, sont plus fré- 
quentes dans la région des tropiques. 

M. Maurice JAQUET fait une communication sur son 
travail intitulé les Recherches sur la vessie natatoire des 
Loches d'Europe. 

Les poissons auxquels on donne le nom général de 
Loches, vivent dans les eaux douces de l’Asie et de l’Eu- 
rope. Ils affectionnent soit les cours d’eau limpide, soit 
les endroits à eau stagnante. La forme de leur corps rap- 
pelle à premiere vue celle des Silures et des Lottes. La 
peau très lisse renferme de minuscules écailles. Des bar- 
billons ornent le pourtour de la bouche. 

Les auteurs qui se sont occupés de la classification de 
nos Loches d'Europe font rentrer ces dernières dans la 
famille des Cyprinoïdes, ou dans son voisinage immédiat. 
Une des particularités qui ont frappé les anatomistes au 
cours de la dissection des Loches, est la petitesse de la 
vessie nataloire, ainsi que l'inclusion de cette dernière 
dans une capsule osseuse. La question qui se posait 
immédiatement était : Y a-t-il communication directe 
entre le tube digestif et la vessie natatoire au moyen d’un 
canal pneumotophore? Cette question fut vivement dis- 


DES SCIENCES NATURELLES. 89 


cutée, les controverses surgirent d’un peu partout, et 
finalement le résultat de l’enquête fut favorable à l’idée 
de ceux qui admettaient l'existence d’un canal pneuma- 
tophore. Mais toutes ces conclusions étaient tirées de 
recherches basées uniquement sur la dissection, les mé- 
thodes d'investigation par les coupes n’avaient pas été 
tentées. Il existe en effet une tige qui relie la vessie nata- 
toire à l'intestin; elle a été vue, décrite, et tout naturelle- 
ment on en tirait la conclusion qu’elle renferme un 
canal et on l’homologuait avec le conduit pneumatophore 
des Cyprins. 

Les recherches de M. Jaquet, basées sur la méthode des 
coupes, ont porté sur nos trois genres de Loches d'Europe: 
Le Misgurnus fossilis ou Loche d’étang, le Cobitis tenia ou 
Loche de rivière, le Nemachilus barbatulus ou Loche franche. 
La vessie natatoire de ces trois genres est excessivement 
petite en comparaison de la grandeur du corps du pois- 
son qui la porte; elle est entourée par une capsule osseuse 
qui n’est autre chose qu’une expansion des deuxième et 
troisième vertèbres du rachis. La vessie est donc toujours 
placée immédiatement en arrière de la tête, et à son ni- 
veau, les deux grandes masses des muscles latéraux du 
tronc s’écartent l’une de l’autre, de telle sorte que les faces 
latérales de la vessie ne sont séparées de la peau que par 
une mince couche de tissus conjonctif et adipeux. En 
relation immédiate avec la vessie, nous trouvons une 
vésicule placée postérieurement et une tige ou cordon 
s’etendant de la vesicule à l'intestin. Trois organes dis- 
tincts concourent donc à l’organisation de l'appareil. 

La vessie (sens restreint) du Misgurnus fossilis com- 
prend deux parties constituantes : 

a) La vessie osseuse externe, dépendant des vertèbres; 


90 SOCIETE HELVETIQUE 


elle ressemble à deux boules accolees l’une à l’autre et 
dont la paroi mitoyenne serait enlevée. L’organe forme 
une masse allongée transversalement en dessous de la 
colonne vertébrale. Trois ouvertures perforent cette coque 
légère; deux sont latérales, l’autre est postérieure. 

b) La vessie membraneuse tapisse intérieurement la 
capsule osseuse. Elle est formée de deux membranes 
séparées l’une de l’autre par une substance semi-gélati- 
neuse. 

La vessie du Cobitis Ilenia est une poche simple com- 
prenant une enveloppe protectrice osseuse et une paroi 
interne membraneuse tapissant intérieurement la poche. 
Celle-ci présente deux ouvertures latérales et une posté- 
rieure. 

La vessie du Nemachilus barbatulus se présente sous 
forme de deux boules creuses soudées aux côtés de la 
région antérieure de la colonne vertébrale. Un petit pont 
situé postérieurement réunit les deux sphères l’une à 
l’autre. Chacune de celles-ci se décompose en deux par- 
ties : une capsule externe osseuse percée latéralement 
d’un orifice, une capsule interne membraneuse tapissant 
exactement la première. Un petit canal recourbé en V éta- 
blit la communication entre les cavités des deux capsules. 

En résumé, nous pouvons dire que la vessie (sens 
restreint) des Loches d'Europe comprend deux éléments 
distincts : une enveloppe osseuse et une capsule interne 
membraneuse. C’est une boîte simple chez le Cobitis tæ- 
nia; chez le Misgurnus fossilis, un étranglement antéro- 
posterieur la divise en deux moitiés communiquant lar- 
gement entre elles; enfin chez le Nemachilus barbatulus, 
nous trouvons deux sphères reliées l’une à l’autre par un 
pont très ténu. 


DES SCIENCES NATURELLES. 91 


La vésicule chez le Misgurnus fossilis et le Cobitis tenia 
est une petite hernie de la membrane interne de la vessie. 
Elle fait saillie au dehors par l’ouverture postérieure de 
la capsule osseuse. Les parois sont épaisses et non reve- 
tues par une enveloppe osseuse. La cavité interne com- 
munique librement avec celle de la vessie. 

La vesicule du Nemachilus barbatulus ne peut ètre vue 
que sur des coupes; elle est très petite, un cordon plein 
la relie au sommet de la courbe que fait le canal de réu- 
nion des deux sphères de la vessie. Ses parois sont épais- 
ses et limitent une cavité centrale close de toute part. 

En résumé, nous voyons que la vésicule se présente 
chez le Misgurnus fossilis et le Cobitis tenia comme une 
sphérule dont la cavité communique librement avec celle 
de la vessie, tandis que chez le Nemachilus barbatulus, 
elle tend & s’individualiser et perd toute relation avec 
l’intérieur de la vessie. 

Le pedoncule, bien visible chez le Misgurnus fossilis est 
un eylindre arqué s’etendant de la vésicule a la face dor- 
sale du tube digestif. Il est formé par du tissu conjonctif 
et des muscles. Au centre se trouve une glande compo- 
sée, close, dont les nombreux acini divergent dans toutes 
les directions. 

Chez le Cobitis tenia, le pédoncule renferme un canal 
plusieurs fois recourbé sur lui-méme et s’ouvrant infé- 
rieurement dans le tube digestif. Il m’a été impossible de 
constater une communication entre ce canal et la vessie 
ou la vésicule. 

Situé a la face ventrale de la vesicule, le pédoncule 
chez le Nemachilus barbatulus renferme à son intérieur un 
canal longitudinal qui se termine en coecum à ses deux 
extrémités. 


99 SOCIETE HELVETIQUE 


En résumé, nous pouvons dire du pédoncule, que dans 
aucun cas, il ne renferme un canal communiquant en 
möme iemps avec l’intestin et la vessie; il peut renfer- 
mer une glande. Ce n’est done pas un conduit pneuma- 
tophore. 

En conséquence, nous pouvons tirer les conclusions 
suivantes : 

On fait actuellement rentrer les Loches dans la famille 
des Cyprinoides, donc dans le sous-ordre des Physosto- 
mes, caractérisé par la présence d’un canal pneumoto- 
phore établissant une communication entre la vessie et 
le tube digestif. D’après ce qui précède, il n’existe pas de 
canal pneumatophore chez les Loches; il en résulte que 
les Loches d’Europe doivent étre sorties du sous-ordre des 
Physostomes, tel qu'on le comprend actuellement. 


M. le prof. D' Arnold Lang de Zurich parle des sillons 
ambulacraires, des nerfs et des canaux épineuraux des 
Echinodermes. Il émet l'opinion que le mode primitif de 
nutrition des Échinodermes a été semblable à celui des 
Crinoïdes. Les sillons ambulacraires servaient de sillons 
nutritifs transportant les particules de nourriture à la 
bouche. L’épithélium qui revêt le fond du sillon s’est 
transformé en un épithélium sensitif puis en un cordon 
nerveux épithélial. Telle est l’origine du système nerveux 
oral, superficiel et radiaire des Échinodermes. Chez les 
Astérides, nous trouvons une disposition des sillons am- 
bulacraires et des cordons nerveux semblable à celle des 
Crinoïdes, bien qu'ici la nutrition se fasse d’une autre 
manière. Chez tous les autres Échinodermes où la nour- 
riture est prise directement par la bouche, les sillons 
ambulacraires se sont fermés, les cordons nerveux épithé- 


DES SCIENCES NATURELLES. 93 


liaux sont devenus des nerfs subépithéliaux (anneau oral, 
cordons nerveux radiaires) et en même temps les canaux 
épineuraux se sont formés. Le développement ontogé- 
nique, autant qu’on peut s’en rendre compte d’apres des 
observations encore insuffisantes, n’est pas absolument 
different de celui par lequel se forme, chez les Vertébrés, 
le tabe nerveux avec le canal central. La communication 
du prof. Lang est accompagnée de la démonstration d’une 
série de planches sur lesquelles sont représentées des 
coupes à travers les rayons de différents Echinodermes. 


M. le prof. A. Fore fait une communication sur le 
polymorphisme des fourmis. 

On entend par polymorphisme la tendance des indivi- 
dus d’une espèce à se différencier en plusieurs sortes 
distinctes adaptées chacune à une fonction particulière, 
et reproduites toutes plus ou moins régulièrement à cha- 
que génération ou à certaines générations parmi les en- 
fants des mêmes parents. 

Le polymorphisme est donc absolument différent des 
races et variétés dont les caractères distinctifs se repro- 
duisent au contraire plus ou moins chez tous les descen- 
dants des mêmes parents. 

Dans un même groupe d'animaux, le même polymor- 
phisme peut se retrouver chez diverses espèces, races ou 
variétés. Par contre, les différences systématiques ou phy- 
logénétiques sont propres à chaque espèce, race ou variété, 
où elles se dessinent plus ou moins nettement et sou- 
vent avec des caractères particuliers sur chacune des 
formes polymorphes. 

Il s'ensuit que là où le polymorphisme de l'espèce est 
fort accentué, on est obligé de faire pour chaque espèce 
une description distincte de chaque sorte d'individus. 


94 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


La forme la plus ordinaire du polymorphisme est celle 
qui différencie le mâle de la femelle, non seulement par 
les organes génitaux, mais par des caractères corrélatifs 
de tout le corps: barbe, plumes, couleur, bosses, cornes, 
taille, etc.. qu’on trouve chez un sexe et pas ou très diffé- 
rents chez l’autre. 

Les Formicides présentent, évidemment par suite de 
leur vie sociale, un polymorphisme très considérable et 
très curieux. Voiei la liste des formes polymorphes com- 
plètes ou incomplètes qu'on trouve chez les Formicides : 

1) Femelle ailée (Q), avec thorax large présentant un 
grand mésonotum, un scutellum et diverses pièces acces- 
soires. Trois ocelles. Cerveau assez grand. 

2) Males ailés (3°), avec les mêmes caractères du 
thorax et des ocelles, mais de forme, taille et couleur très 
differentes des femelles. Cerveau rudimentaire. 

3) Ouvrières aptéres (G), en général sans ocelles, 
avec un thorax étroit, dont le mésonotum, d’une seule 
pièce, est plus cu moins rudimentaire. Cerveau très dé- 
veloppé. — Sexe femelle, rudimentaire. 

L’ouvriere se subdivise souvent en un dimorphisme 
incomplet adapté à des buts divers : 

a) ouvriere major, avec une tête grosse, souvent énorme, 
adaptée au but dela défense, ou de la trituration des grai- 
nes ou del’occlusion de l’entrée du nid, etc., ete. Grand dé- 
veloppement des mandibules et des muscles. Plus voisine 
de la ©. Chez les espèces où elle existe seule, la tête 
n’est pas disproportionnée. 

b) ouvrière minor, de petite taille, atrophiée, grêle, avec 
la tête petite, les pattes plus longues, adaptée à la course, 
au soin de la progéniture, au travail général, eic. 

Tous les passages existent entre la & major et la © 


DES SCIENCES NATURELLES. 95 


minor, mais ces passages tendent à disparaitre; ils sont 
plus rares que les extrêmes. 

4) Soldat (a). On entend par là, une 9 major com- 
pletement différenciée de la © minor par la disparition 
totale des formes transitoires. Le soldat est souvent si 
complètement différent de l’ouvrière qu’on croirait avoir 
affaire à un autre genre. Sexe femelle rudimentaire. 
Les espèces à soldat ont parfois en outre une grande et 
une petite ouvrière. 

5) Femelle ergatomorphe. € Thorax de forme ouvrière 
aptère. Yeux et ocelles de l’ouvrière ou du soldat. Mais la 
taille et les ovaires sont femelles et ces femelles sont capa- 
bles dereproduire l'espèce régulièrement et complètement. 

6) © —© (Formes transitoires entre la © et l’ouvri- 
ère). Aptères, mais avec le mésonotum presque développé 
comme chez la ©. Tête et cerveau comme chez la © 
(moins développés que chez l’ouvrière). Abdomen petit, 
ovaires rudimentaires, comme chez l’ouvrière. Taille de 
l’ouvrière. On peut ajouter aux © — © les petites 
femelles ailees. 

7) Males ergatomorphes. (©) Aptères, thorax, yeux et 
tête comme chez l’ouvriere, ou peu s’en faut. Couleur 
päle. Organes genitaux mäles. 

Il existe encore d’autres variétés de polymorphisme. 
Ainsi j'ai découvert dans la province d’Oran, une Ponera 
(Eduardi) qui a deux sortes d’ouvrières, l’une presque 
aveugle et l’autre avec d’assez grands yeux. 

Le parasitisme peut amener la disparition secondaire 
de l’ouvrière (genre Anergates) ou celle de l’ouvrière major 
seulement (Carebara, Solenopsis). 

Selon les espèces et genres nous voyons de curieuses 
differences corrélatives dans différentes parties du corps; 


96 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


des épines chez une forme et pas chez l’autre, une forme 
aveugle, l’autre avec d’énormes yeux, l’une avec, l’autre 
sans ocelles, un, deux, trois ou même un plus grand nom- 
bre d'articles de plus ou de moins aux antennes d’une 
forme qu’à celles des autres. Chez les Solenopsis par exem- 
ple : l’ouvrière a 10 articles, la © 11 et le gt 12. Les 
mandibules peuvent être immenses et très dentées chez 
une forme, rudimentaires et sans dents chez l’autre 
(Odontomachus). 

La différence de taille est parfois fabuleuse. La Care- 
bara lignata © a 20 millimètres, l’ouvrière 2 millimètres 
de long. Le Dorylus juvenculus G' a 32 millimètres, l’ou- 
vrière minima 2,9 millimètres. Chez l’Atta sexdens la dif- 
férence entre la © et la $ minima est aussi forte. 

J'entends par ergatomorphisme la tendance phylogéné- 
tique secondaire de l’espèce à produire des © ou desc; 
féconds, aptères, avec des yeux petits ou nuls et la forme 
du thorax, de la tête, du corps en général, analogue à 
celle du corps de l’ouvrière. Nous avons un ergatomor- 
phisme du jf et un ergatomorphisme dela ©. L’ergato- 
morphisme est évidemment un phénomène dit de conver- 
gence, dù à la vie souterraine, à l’abandon des noces 
aériennes. 

Il peut conduire à la reproduction consanguine perpé- 
tuée par suite de l'impossibilité d’accouplements autres 
qu'entre frères et sœurs (genre Anergates). 

Chez un genre (Tomognathus) parasite, il parait n’exis- 
ter qu’une seule forme d’individu (monomorphisme) femelle 
et aptère, se reproduisant par parthénogénèse continue 
(Adlerz). — C’est un cas presque unique, sinon unique, 
chez les animaux supérieurs. 

Chez aucune espèce de fourmi à moi connue, on ne 


DES SCIENCES NATURELLES. 97 


trouve toutes les formes du polymorphisme myrmécologi- 
que réunies, mais on peut trouver jusqu'à cinq formes 
chez une même espèce. 

Le tableau que nous donnons ci-après, montre les 
exemples principaux du polymorphisme des fourmis. Les 
genres et les espèces qui ne sont pas énumérés dans ce 
tableau se rattachent à l’un ou à l’autre des types qui y 
sont indiqués. 

Les types les plus ordinaires sont les deux premiers : 

1) Femelle et mâle ailés ; ouvrière monomorphe. 

2) Femelle et mâle ailés; ouvrière incompletement di- 
morphe. 

Il est clair que le polymorphisme est toujours adapté 
à un but: Mais nous ne connaissons pas toujours ce 
but. Nous ne savons par exemple pas pourquoi la Ponera 
punciatissima a un mâle ergatomorphe apiere et un mâle 
ailé ordinaire; nous ne pouvons que faire des supposi- 
tions. Nous savons par contre que le Polyergus n’a 
qu’un soldat qui ne travaille pas et fait nourrir lui et sa 
famille par des esclaves ravis au maillot (comme nym- 
phes) aux Formica fusca et rufibarbis, que le soldat des 
Colobopsis sert a boucher l’ouverture du nid avec sa tête 
cylindrique et tronquée, etc. 

Émery croit pouvoir expliquer le polymorphisme des 
fourmis par des différences quantitatives et qualitatives 
dans l’alimentation des larves comme chez les abeilles. Je 
crois avec Weismann, que c'est là une généralisation 
prématurée. Comment la différence de l’alimentation ex- 
pliquerait-elle des soldats aussi gros que les ©, des $ — 
Q plus petites que les $ major (Formica rufa), deux 
formes de mâles chez la même espèce, les © ergatomor- 
phes, etc. ? Je suis d’avis, comme Weismann, qu'il s’agit 

7 


98 SOCIETE HELVETIQUE 


la de variations phylogénétiques du protoplosma du germe, 
de puissances héritées, choisies et fixées par la selection 
naturelle. Par là je n’entends pas nier qu’à une époque 
embryogénique primitive la larve ne soit encore indiffé- 
renciée à l’égard de l’une ou de l’autre forme du poly- 
morphisme de l’espèce. Il est même fort probable que tel 
ou tel facteur alimentaire, calorique ou autre puisse, s’il 
agit assez tôt, déterminer en dernier lieu telle ou telle 
forme de polymorphisme plutôt que telle ou telle autre. 
Il ne s’ensuit pas qu’il les détermine toutes ni que la cause 
première ne soit par l’hérédité par sélection. Les fourmis 
n'ont pas d’alvéoles pour confectionner des aliments di- 
vers. 

On comprend mal Darwin et Weismann. Tous deux 
admettent les forces intérieures (intrinsèques), les puis- 
sances primitives du protoplasma du germe, puissances 
immenses qui renferment toutes les possibilités de l’évo- 
lution organique. Darwin les a reconnues par sa loi de 
variabilité et la théorie de Weismann est basée sur elles. 
La sélection ne crée pas; elle choisit, comme son nom 
l'indique. Elle trie et adapte en fixant les espèces dans le 
long cours phylogénétique. Elle n’agit jamais sur les ca- 
ractères vraiment acquis par l'individu en dehors du 
protoplasma du germe. 

Elle ne peut que choisir parmi les variations diverses 
produites par les combinaisons si multiples et si divergen- 
tes qui proviennent toujours de deux noyaux conjugués, is- 
sus d'individus différents. Elle agit en conservant les com- 
binaisons qui résistent avantageusement aux conditions 
variables du combat pour l’existence et en laissant perdre 
celles qui n’y résistent pas. 

Le climat, la nature des êtres ambiants, etc. sont des 


DES SCIENCES NATURELLES. 99 


«conditions variables du combat pour l’existence et déter- 
mineront par conséquent une variation différente par sé- 
lection chez la même espèce en choisissant d’autres 
expansions des puissances héréditaires intrinsèques du 
protoplasma de ses germes (Räumliche Sonderung de 
Wagner). Mais de plus l'alimentation, le milieu chimique 
(Branchipus et Arthemia), la température, etc., peuvent 
avoir — les faits le prouvent — une action ontogéné- 
tique déterminante sur la production individuelle de va- 
riations d’une autre nature, de formes polymorphes, de 
phénomènes de convergence, même de certains caractères 
qu’on avait cru à tort être spécifiquement fixés. Il ne faut 
donc pas faire des théories opposées, là où il ne s’agit 
que de faits à expliquer par les combinaisons de plusieurs 
facteurs complexes qui ne s’excluent pas, mais s’entremé- 
lent en se soustrayant ou s’additionnant. 

Je me range entièrement à l'opinion de Weismann : 
toute action qui ne modifie pas le protoplasma du germe 
n’a aucun effet héréditaire et ne peut en avoir. Aucun 
fait sérieusement observé ne prouve le contraire. Les ca- 
ractères hérités qui paraissent avoir été acquis par l’un 
ou l’autre des ancêtres ne sont jamais des caractères 
vraiment acquis. Ce sont des expansions élues des puis- 
sances héréditaires intrinsèques du protoplasma du germe. 

Dans le tableau suivant, une croix marque pour cha- 
que genre, espèce ou groupe, les diverses sortes de poly- 
morphisme qui lui sont propres; celles qui lui manquent 
sont laissées en blanc. 


Tableau des diverses formes de polymorphisme chez les fourmis. 


dii So 
| . 
© 2 © = © & » 
3 DI = 2 ta) A È 
= 2 So st sE LE a = Su "= 
Se = STE DI = servers = 6 os 
SEME = zo ESEL e 
D -= 2208 =) © 1 = © e=! © Sa 
23 =2 S0+r a À ,2 © = © 
| © © Fi 80 = = | 53 Po) © 
| È 3 = Ki 5 au = 
| = | [am & (SR © 8 
| je ri den es | ne 
Genres Myrmica Latr., | | 
Polyrhachis Shuck., etc. 10,00 .. - 5 + lee 2 A 
| 
GenresCamponotus Mayr., ll | | 
Atta F-, Pheidologeton Le mIa De 


Mayr., ete. 

Genre Pheidole Westw., 
sous-genre Colobopsis 
Mayr. 

Eeiton hamatum F., 
quadriglyme Halid, Foreli, 
Mayr, etc. 


! 
\ 
Cryptocerus Dil 
) 
N 


| 
2. 


iis 


® 


Sm., angustus Mayr, ete 
Gis Strongylognatus 
Mayr. 

Genres Carebara Westw. 


et Solenopsis Westw. 
(sauf geminata F.) 


D 
O 
. 
O 
. 
. 
. 
O 
0 


Solenopsis geminata Fab, 


2 


Formica rufa L.. .. 


di us Di 


| | par 

sn | exceplion. 

Ponera punctatissima 
Roger. 


ooo elio dilatate 


. 


= 


Ponera ergatandıia Forel.. 


U 
Cardiocondyla Emeryi 
Forel. 


Cardiocondyla Wroughto- | 
\ 


ae 2 


nii Forel et Stambulofii è 
Forel. 


Dior nicoxenus nitidulus 
Nyl. 
nenne haematodes 


+ 
dd # 


par 
exceptien 


+ ia. 


Genre Polyergus Latr. . + soa ilo + also lalla olo 0 me + 
assez l'égu- 
| lierement, 
Genre De Do | > | 
Anomma Shuc le 010 © 5 0 . 0 glia 5 : 
et Eciton Latr. (partim). | | ei ur Im 
Genre Aenictus Shuck . . eye ne PO) CSS EC OS |. 
Genre Lobopelta Mayr.. | | 
Leptogenys Roger, A DUR MA AE rene Mie 
‚entogenya Roger, { si | 
Myrmecocystus melliger | 3 | 
Forel et mexicanus Wesm.| : Ir | 2110. Roo ono Oo oa . SF ° ° ° sin 
| el nourrices 
| a jabot 
gonflé. 
Ponera Eduardi Forel. .|. + .|. +. .|....).... + Pl + 
| à grands Jeux 
Jeux. atrophiés. 


Genre Anergates Forel., ) 
reproduction consanguino| . SORA Se a. SE 


perpétuée. à moitié er- 
gatomorphe. 
- Rudiment 
‘Genre Tomognathus Mayr. ) d'arti 1 
reproduction AREA En Er + alaires 


parthénogénétique. | 


DES SCIENCES NATURELLES. 101 


Botanique. 


President : M. le D" STIZENBERGER, de Constance. 
Secrétaire : M. le prof. Ed. FiscHER, de Berne. 


Prof. E. Fischer. Nouvelles recherches sur les Urédinées. — Prof. E. Fischer. 
Selerotinia Ledi. — V. Fayod. Structure du protoplasma démontrée au 
moyen d’injections de gélatine colorée. — C. de Jaczewski. Forme ascos- 
porée d'Oidium Tuckeri, — Prof. Schröter. Communications diverses. — 
Prof. Meister. Herbier schaffhousois. 


Dans l’assemblee générale M. le prof. Ed. FiscHER, de 
Berne, présente les résultats de quelques nouvelles recher- 
ches sur les Urédinées. On trouve parmi ces champignons, 
en nombre assez considérable, des espèces qui se distin- 
guent nettement par les plantes hötes qu’elles habitent, 
tandis que leurs difierences morphologiques sont presque 
insaisissables. Pour ces espèces, M. J. Schröter a proposé 
la designation de species sorores. Nous trouvons par exem- 
ple dans le genre Coleosporium des espèces qui different si 
peu les unes des autres, qu’il n’est pas possible de les dé- 
terminer sans connaitre la plante höte de leurs uredo- et 
teleutospores. Aussi leurs æcidiums, qui tous habitent 
les aiguilles du pin silvestre furent-ils tous réunis sous le 
seul nom de Peridermium Pini, forma acicola, car on les 
croyait appartenir tous au Coleosporium Senecionis. Main- 
tenant on sait, d’apres les expériences de MM. Klebalm ' 


1 Zeitschrift für Pflanzenkrankheiten, herausgegeben, von P. So- 
rauer. Bd II, Heft 5-6, Bd IV, p. 7 et suivantes, p. 194. 


102 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


et Fischer‘, qu’il s’agit ici de la forme æcidienne de neuf 
espèces au moins, savoir Coleosporium senecionis, C. Fus- 
silaginis, C. Inulæ, C. Sonchi-arvensis, C. Petasitis, C. Ca- 
calie, C. Euphrasiæ sur l’Alectorolophus, C. Euphrasiæ sur 
le Melampyrum, C. Campanule. On pourrait citer aussi le 
Puccinia coronata qui, d’après les recherches récentes, 
doit être divisé en deux espèces dont l’une ne produit ses 
æcidiums que sur le Rhamnus cathartica, l’autre sur le- 
Rh. Frangula et qui cependant ne peuvent presque pas. 
être distinguées par leurs caractères morphologiques. 

Le même phénomène se répète dans d’autres groupes: 
de champignons. Les Phanérogames aussi présentent dans 
certains genres (par exemple Erophila, Hieracium et d’au- 
tres) des espèces qui sont séparées par des différences. 
morphologiques héréditaires mais très petites et souvent 
presque insaisissables ; seulementici il estassezrare de voir 
des différences biologiques venir en aide, comme par 
exemple le choix du substratum dans les Anemone Alpina 
et sulphurea *. 

Au point de vue phylogénétique, on considérera ces 
species sorores comme un commencement de différencia- 
tion de nouvelles espèces. 


M. le prof. Ed. Fischer (Berne) entretient l’assemblée 
des recherches récentes de M. NawascHIN (Berichte der 
deutschen botanischen Gesellschaft, 1894, Heft 5, p. 117) 
sur le Sclerotinia Ledi, qui, sous tous les rapports, res- 


! Mittheilungen der naturforschenden Gesellschaft in Bern aus 
dem Jahre 1894. Sitzungsberichte, Sitzung vom 28 April 1894. 

? F. Prévost-Ritter. Anemone alpina et A. sulphurea. Expérien- 
ces sur leur culture. Bulletin de Vherbier Boissier, Vol. I, n° 6, 
p. 305. 


DES SCIENCES NATURELLES. 103 


semble au Scl. Rhododendri dont M. Fischer a décrit le 
développement dans l’assemblée de l’année passée. 


M. V. Fayop, de Paris. — Note sur la structure du 
protoplasme démontrée au moyen d’auto-injections de gélatine 
colorée par des substances insolubles. 

Les résultats du Prof. Bütschli relatifs à la structure 
du protoplasme, ont pu paraître concluents pour beau- 
coup de physiologistes, en ce sens qu’ils avaient élucidé 
sinon complètement la structure de celui-ci, du moins 
indiqué nettement la voie que devaient suivre les investi- 
gations futures. Nous rapportons ici les paroles suivantes 
de cet auteur, où il nous parait se résumer d’une manière 
très concise : « Das Plasma ist, soweit unsere Kenntnisse 
reichen, durchaus nicht höher structurirt als die von mir 
künstlich dargestellten Schaüme... ' » 

Bien que plusieurs travaux récents se soient inspirés 
de cette opinion, je pense n’être pas le seul à persister 
malgré cela dans l’idée de Brücke, qui croyait fermement 
qu’à côté d’une structure moléculaire chimique, le proto- 
plasme devait posséder en outre une organisation. * 

Or la « structure alvéolaire » n’est pas une organisa- 
tion; ce n’est pas même une structure dans le sens ordi- 
naire du mot qui implique sinon toujours une inégalité 
des parties constituantes d’un tout, au moins une dispo- 
sition relative immuable de celles-ci. Les « alvéoles » 
étant mobiles puisqu'elles représentent autant de goutte- 
lettes, il est clair que la structure alvéolaire est acciden- 


! O. Bütschli : Untersuch. ub. mikroskopische Schaüme und 
das Protoplasma. — 1892, p. 121. 

? E. Brücke : Die Elementarorganismen. Acad. der Wissen- 
schaften. math. naturwiss. Kl. 1861, p. 386. 


104 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


telle, ce qui ne veut pas dire qu’elle n’a pas peut-être une 
signification quant au développement en surface du pro- 
toplasme. Mais enfin, et le Prof. Bütschli le reconnaît, 
toute spécificité, tant morphologique que physiologique 
appartient au protoplasme hyalin qui constitue les parois 
des alvéoles. Ce dernier ne diffère guère de la sarcode de 
Dujardin que nous retrouvons typique dans les pseudo- 
podes de la Gromia Dwardinü. Ils sont vivants, mobiles 
ces pseudopodes, mais sans aucune trace de structure al- 
véolaire. * — En somme cette structure alvéolaire ne fa- 
cilite pas la compréhension mécanique des fonctions du 
protoplasme (but loyalement et franchement exprimé 
des recherches du Prof. Bütschli, ce qui n’est pas leur 
moindre mérite). On est piutòt embarrassé de la retrou- 
ver dans la fibre nerveuse où des fibrilles contractiles dans 
le sens de Hermann, Boveri et Klein seraient beaucoup 
plus compréhensibles. 

La présence de réticules dans le protoplasme est in- 
contestable, mais sont-ils bien comme le veut le Prof. 
Bütschli toujours l’expression de la coupe optique de pa- 
rois alvéolaires ? Seules les auto-injections avec de la gé- 
latine liquide colorée par l’indigo en poudre impalpable 
ou avec le noir de nickel précipité, c’est-à-dire avec des 
substances insolubles, peuvent décider la chose, car il est 
évident que si le protoplasme a la structure alvéolaire 
nous ne retrouverons des particules de corps étrangers 
dans son intérieur que dans les alvéoles ou aux points 
de contact de irois parois (voyez Bütschli loc. cit. p. 158) 
mais jamais sous forme de fibrilles continues. — La pré- 
sence de ces dernières dans le protoplasme ne peut s’ex- 


1 Butschli. loc. cit., p. 70-71. 


DES SCIENCES NATURELLES. 105 


pliquer que sì ce dernier est sillonné de canalicules. Si 
les dites fibrilles sont disposées en manière des réticuies 
décrits par d’autres auteurs, qu’elles soient aussi munies de 
nœuds réticulaires et qu'enfin elles se soumettent mutuelle- 
ment à des tractions évidentes, nous serons autorisés à en 
conclure que le protoplasme n’a pas une structure alvéo- 
laire, mais qu'il est constitué par un tissu reticulaire de 
fibrilles ÉVIDÉES tubulaires, et par conséquent, que les pa- 
rois alvéolaires supposées sont en réalité le contenu, seul 
visible, des fibrilles hyalines, qui se sont injectées par 
capillarité. 

Or il suffit d’examiner les préparations que je présente 
a la Société pour voir dans la grande majorité des cellules 
marginales un réseau, remarquable par sa netteté, de 
fibrilles continues bleues ou noires qui occupe tout l’in- 
térieur de celles-ci et sillonne en tout sens le boyau pri- 
mordial avec lequel il se retire fréquemment de la paroi 
cellulaire. Dans les trachees, comme aussi, par exemple 
dans les trachéides du bois ancien de conifères la masse 
d’injection est parfaitement compacte. Les réticules ne se 
produisent que dans les cellules où le protoplasme n’a 
pas été désorganisé. — Avant de passer à l’étude de ces 
réticules et à celles de leurs fibrilles il est indispensable 
d'exposer ici brièvement la technique employée. Des ham- 
pes florales de monocotylédones (Tulpa, Fritillaria, 
Amaryllis tuberosa, etc.) étaient réduites en tronçons, 
très rapidement à l'aide d’un rasoir effilé. Ceux-ci étaient 
reçus dans le liquide d'injection chauffé à 40° (à cause 
de son refroidissement au contact de la plante). Le liquide 
d'injection, d’un beau noir, était d’une solution de géla- 
tine à 3 °/, dans une solution saturée d’hydroxyde de nic- 
kel, qui avait été ensuite précipité par H,S et débarrassé 


106 i SOCIETE HELVETIQUE 


de ses gaz (H,S et NH.) par cuisson. D’autres fois la gé- 
latine liquide était mélangée intimement avec de l’indigo 
en poudre impalpable. — La durée de l’immersion des 
tronçons dans ces liquides varia de '/, à 3 minutes; après 
quoi ils étaient plongés dans de l’alcool absolu éosiné 
(pour colorer les noyaux), coupés et montés au baume 
de Canada dissous dans du xylene après les opérations 
ordinaires. 

Voici donc ce que l’on constate dans mes préparations : 
1° La comparaison des coupes tangentielles et frontales 
démontre que là où la masse d'injection a pénétré dans 
les celinles vivantes, elle se retrouve sous forme de réti- 
cules délicats, fournis par des fibrilles noires ou bleues 
qui remplissent tout l'intérieur de la cellule. ' — 2° Ces 
réticules sont munis au points de jonction des mailles, 
de nœuds de réticule en forme d’anneau. Ils sont de diffé- 
rentes grandeurs et généralement traversés au centre par 
une fibrille. Les plus grands en ont souvent un pius petit 
au centre. — 3° Les mailles sont formées par des fibrilles 
de différente longueur et épaisseur, qui s’appuyent sur la 
paroi cellulaire ou sur d’autres situées souvent très dis- 
tinctement dans l’épaisseur du boyau primordial. — 4° 
La direction de ces fibrilles est très capricieuse; leur lon- 


1 Je rappellerai ici que Flemming (Zellsubstanz, Korn und 
Zelltheilung, p. 51) dit avoir obtenu desréticules (très semblables 
à ceux que je décris ici) à l’aide d’acide osmique chez Spirogyra 
et qui remplissaient entièrement la cellule « so dass man auf dem 
ersten Blick denken konnte der Zellsaft sei nicht eine Flüssis- 
keit sondern besitze noch eine derartige Struktur die nur im Le- 
ben zu blass sei um gesehen zu werden. » Il les considère, proba- 
blement à tort comme des phénomènes de coagulation, ce que lui 
permettait sa méthode, mais s’il les eût obtenus au moyens d’auto- 
injections aucun doute n’aurait été possible. 


DES SCIENCES NATURELLES. 107 
gueur, très variable : certaines d’entre elles sont plus lon- 
gues que la cellule n’est large. — Elles se soumettent mu- 
tuellement à des tractions évidentes. — 5° Les fibrilles les 
plus fines sont ordinairement rectilignes, les plus épaisses 
sont distinciement spiralées et contractées (ce qui justifie le 
nom de spirofibrilles que je leur ai donné ') ou méme 
variqueuses et déformées dans les cellules qui ont séjourné 
trop longtemps dans la masse d’injection. — C’est une 
preuve qu'il s’agit ici d’une désorganisation, ensuite d’une 
dilatation démesurée des fibrilles tubulaires; dilatation 
qui est indiquée déjà par la différence d'épaisseur des 
fibrilles et qui explique comment elles peuvent s’injecter 
et comment cette injection entraîne fatalement la contrac- 
tion en spirale de la fibrille. Je rapellerai ici que toute 
spirale qui augmente son diamètre intérieur se raccourcit. — 
Je vois dans ce simple phénomène l’explication complète 
de la propriété du protoplasme de se sursaturer de liquide 
comme les colloïdes et de l’abandonner à la moindre 
pression, et par conséquent l’explication mécanique de 
la contractibilité et de l'irritabilité du protoplasme. Une 
conséquence nalurelle est 6° que ce dernier lorsqu'il est 
fortement injecté se contracte (comme par la plasmolyse) 
au centre de la cellule ou contre une de ses parois. — 7° 
Beaucoup de fibrilles distinctement spiralées (nos spirofi- 
brilles) se montrent enroulées autour d’une fibre-axe rec- 


1 V. Fayod . Ueber die wahre Struktur der lebendigen Proto- 
plasma und der Zellmembran (Naturwiss. Rundschau V Jahrgang 
n. 7). — Structure du protoplasma vivant. — Revue gen. de Bo- 
tanique. T. III. p. 293. 1891. — De l’absorption de bouillies de 
poudres insolubles par les tissus végétaux et animaux comme uni- 
que moyen propre à démontrer que le protoplasma est un tissu 
géliforme dont les fibrilles sont tubulaires et spiralées. — Comptes 
Rendus, Soc. de Biologie, 26 déc. 1891. 


108 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


tiligne faisant partie du réseau. — Plus rarement — dans 
ces préparations — deux fibres spiralées sont tordues 
l'une autour de l’autre (nos spirospartes). 8° Beaucoup 
de fibres-axes sont chargées de débris de fibrilles, qui 
comme le démontre l’étude sont dus à la rupture de la 
spirofibrille qui les enveloppait (évidemment parce que 
cette dernière était fixée à ses deux extrémités et que l’in- 
jection de son canal lui fait subir un raccourcissement 
forcé). — 9° Les fibrilles d'injection du cytoplasme pé- 
netrent dans le noyau cellulaire. Le fait est plutôt rare, 
probablement parce que ce dernier est bondé de chroma- 
tine, mais il peut être constaté sans aucun doute dans 
plusieurs noyaux. Ils se montrent alors en partie défor- 
més et désaggrégés. — 10° Les cordons nucléaires que 
j'ai décrits, et que je maintiens, ne sont visibles nulle part 
distinciement dans ces préparations. — 11° Si l’on fait 
végéter pendant quelques jours des racines de l’Himan- 
tophyllum loreum dans du limon fait de poudre d’indigo 
on constate ensuite la présence de granules bleus souvent 
disposés en chapelet et de bouts de fibrilles non seulement 
dans des poils radiculaires infacis mais encore jusque dans 
les cellules de la 6e et 8m assise interne appartenant au 
velamen qui en sont souvent toutes bleues. — 12° Des 
racines intactes de celte même plante plongées pendant 1 
à 3 minutes dans de la gélatine liquide noircie au NiS, 
absorbent cette dernière, qui pénètre autant que l’indigo 
en poudre et dessine d’une manière permanente dans 
l'intérieur des cellules des réticules identiques en principe 
à ceux décrits ci-dessus pour les cellules des Liliacées. — 
Cette experience, facile, vient à l’appui d’autres faites 
avec des racines de fève et avec du Mucor stolonifer qui 
m'avaient fourni des résultats identiques quoique moins 


DES SCIENCES NATURELLES. 109 


évidents. Elle démontre que la cellule n’est pas close à 
l'extérieur et les nombreuses communications protoplas- 
miques intercellulaires si bien étudiées par Kienitz-Ger- 
loff, ' sont le contenu de fibrilles traversant les parois 
cellulaires. Leydig avait donc probablement raison de 
penser que la paroi cellulaire est toujours poreuse. 


M. A. DE Jaczewskı, de Montreux. Sur la forme ascos- 
poree de l’'Oidium Tuckeri. 

On sait que le parasite si dangereux pour la vigne et 
connu sous le nom d’Oidium Tuckeri Berk. n'avait 
paru jusqu'ici en Europe que sous sa forme conidifere. 
M. Viala avait supposé dès l’année 1887 que cette espèce 
devait être rapportée à l’Uncinula spiralis, champignon 
qui se rencontre sur les vignes en Amérique sous les deux 
formes conidifère et ascosporée. Mais cette supposition 
était encore toute gratuite, car elle ne reposait que sur 
l’analogie de structure des formes conidiennes américaine 
et européenne et sur l'identité de l'habitat. Or en novem- 
bre 1892, M. Coudere, viticulteur français, découvrit 
dans une serre froide, à Aubenas (Ardèche), les péri- 
thèces de I’Ordium qu'il retrouva aussi plus tard en plein 
air dans l’Ardèche, la Drôme et à Rueil aux environs de 
Paris. Il fit à ce sujet une communication à l’Académie 
des Sciences et à l'examen de ces échantillons, il fut re- 
connu qu’on avait réellement à faire avec l’Uncinula spi- 
ralis. 

Les périthèces de l’Oidium se sont particulièrement 
developpes en 1893 en France où ils furent recueillis 


1 Kienitz-Gerloff: Die Protoplasmaverbindungen zwischen be- 
nachbarten Gewebeelementen in der Pflanze. Bot. Zeit. 1891. p. 1. 


110 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 


dans diverses localités par Viala et Ravaz (Allier, Hérault, 
Gard, Aude, Var, Yonne, Savoie, Eure et Loire), et 
par Boyer (Gard, Hérault, Eure et Loire), qui a eu l’ama- 
bilité de m'envoyer quelques échantillons sur lesquels j'ai 
pu baser les observations suivantes. 

Le mycélium présente un petit nombre de conidies 
hyalines, ellipsoides de 30 sur 12 x. Ces conidies repré- 
sentent l’Oidium tel qu’il est généralement connu des vi- 


CN € 


1. Conidies (Oïdium). 4. Asques. 
2. Périthèces. 5. Spore. 
3. Appendices des périthèces. Grossissements 1/150 et 1/720. 


ticulteurs. Les périthèces sont d’un brun noir, globuleux, 
de 90-100 y de diamètre, entourés d’appendices simples 
de 300 sur 6-7 u, le plus souvent fortement cutinisés à 


DES SCIENCES NATURELLES. 111 


la base jusqu'à la moitié de leur longueur, ei recourbés 
plus ou moins en spirale au sommet. Ces appendices sont 
au nombre de 10 et plus. Les asques sont généralement 
au nombre de 4 dans chaque périthèce, ovoides, brieve- 
ment pédicellés, jaunâtres, de 55-45 p et plus. Ils con- 
tiennent 6 spores ellipsoides d’abord jaunätres puis hya- 
lines, de 16-20 sur 10-12 u avec une grosse goutte 
d’huile au centre. 

Si nous cherchons à déterminer l’espece avec ces carac- 
tères, nous verrons tout de suite que c’est bien dans le 
genre Uncinula qu’il convient de la placer à cause de la 
forme de ses appendices. Ceux-ci font tout d’abord l’im- 
pression des appendices du genre Erisyphe à cause de leur 
longueur, mais la présence constante d’une spirale plus 
ou moins accusée au bout établit nettement la différence. 
Les autres caractères correspondent d’une manière frap- 
pante à la description de l’Uncinula ampelopsidis Peck 
qui vient en Amérique sur la vigne vierge et ne se distin- 
gue du veritable Uncinula spiralis B. et C. que par la 
cutinisation de la base des appendices. Ce caractère est-il 
vraiment spécifique? Dans ma Monographie des Pyréno- 
mycétes de la Suisse, j'ai cru pouvoir indiquer comme un 
caractère constant et par conséquent propre à la deter- 
mination, la couleur des appendices chez deux espèces 
voisines l’Erisyphe communis Fries et l’Erisyphe Marti 
Lev. Dans le cas qui nous occupe cependant ce ca- 
ractere ne semble plus avoir la méme valeur, car on 
trouve souvent sur les mömes feuilles des périthèces a ap- 
pendices cutinisés à côté d’autres à appendices hyalins. 
En présence de ce fait et vu l’identité des autres carac- 
teres, on est autorisé à admettre la synonymie de l’Unci- 
nula ampelopsidis Peck et de l’Uncinula spiralis B. et C., 


112 SOCIETE HELVETIQUE 


et à rapporter, par conséquent, à cette dernière espèce 
les périthèces trouvés en Europe. 

Je terminerai cette petite notice en relevant une erreur 
assez curieuse au sujet de l’Oidium Tuckeri et qui se ren- 
contre dans plusieurs livres. Winter, Die Pilze, donne 
pour la mesure des conidies 8 sur 5 u. Saccardo avait 
déjà constaté cette erreur dans son Sylloge. Cependant 
elle se retrouve encore dans le bel ouvrage de M. le Pro- 
fesseur Ludwig, [Die Niederen Kryptogamen]. Tous les 
échantillons que j'ai eus entre les mains m’ont toujours 
donné les mesures indiquées plus haut, soit 30 sur 12 y. 


M. le prof. ScHRÔTER, de Zurich, présente différentes 
petites communications sur les sujets suivants : 

1. Dispersion des fruits de Diplachne serotina Link, gra- 
minée à fleurs cleistogames. Les fleurs de cette espèce 
restent enfermées entre le chaume et la gaine (voy. Schrò- 
ter : Bau und Leben des Grasfonds. Landw. Jahrb. Schweiz 
1893). Le chaume lui-même reste vertical pendant long- 
temps après la maturité des fruits (jusqu’au printemps 
suivant); les limbes des feuilles tombent, mais les gaines 
persistent et tandis qu’au début elles sont presque com- 
plètement fermées, elles s’ouvrent peu à peu en se dessé- 
chant, comme les carpelles d’un fruit, s’écartent du chaume 
et laissent ainsi sortir les graines. Leur dispersion est en- 
core facilitée par la courbure de l’axe de l’épi qui s’écarte 
du chaume et se projette ainsi hors de la gaine. Lorsque 
l'air devient plus humide, la gaine se referme, applique 
de nouveau le fruit contre le chaume, pour se rouvrir de 
nouveau lorsque l’air redevient sec. Ce mouvement alter- 
natif de la gaine suivant les oscillations hygrométriques 
n’a je crois pas encore été observé et est, sans aucun 


DES SCIENCES NATURELLES. 113 


doute, en relation intime avec l’existence möme des fruits 
cleistogames. 

2. Fleurs nectariferes de Leontopodium alpinum. Jusqu’a 
présent on n’avait observé sur l’Edelweiss que deux for- 
mes de fleurs : fleurs mäles avec stigmates avortés et style 
portant seulement quelques poils en brosse, et fleurs fe- 
melles avec androcée avorté. L’auteur en a trouvé une troi- 
sieme forme au champ d'essai de la station suisse du con- 
trôle des semences : ce sont des fleurs nectarifères sem- 
blables à des fleurs mâles à étamines rabougries. Tous les 
intermédiaires se rencontrent entre les fleurs mâles et les 
fleurs nectarifères complètes qui ne possèdent plus qu’un 
style rudimentaire avec quelques poils très courts et point 
d’étamines. 

La répartition des fleurs mäles et femelles dans les 
capitules de Leontopodium alpinum donnait déjà nais- 
sance a trois types d’inflorescence : il restera è rechercher 
les rapports de ces fleurs nectarifères nouvellement décou- 
vertes avec les autres. 

3. Polymorphisme des feuilles de Castanea vesca. Mr. C. v. 
Ettingshausen a déjà, en 1872, attiré l’attention sur 
l'extraordinaire variabilité des feuilles de chätaigner et 
en a publié de nombreuses figures (Sizungsber. K. Akad. 
Wiss. Wien, Bd LXV, Abth. I, fév. 1872). M. Schròter 
a reçu de M. le prof. Mariani, à Locarno, une série ex- 
traordinairement complète de feuilles de châtaignier qui 
étend même de beaucoup le champ des variabilités ob- 
servé antérieurement. La longueur peut varier de 5,5 à 
30 cent. ; la largeur de 2,2 à 11 cent. La forme générale, 
celle de la base, du sommet, la dentelure, la nervation, ne 
sont pas plus fixes. L'auteur fait ressortir l'importance 
des collections de cette nature pour l'étude des plantes 

8 


114 SOCIETE HELVETIQUE 


vivantes aussi bien que des fossiles et engage vivement les 
botanistes à s’en occuper. 

4. Exemplaires de Lathrea squamaria avec des suçoirs 
bien caractérisés, développés sur les racines du pommier. 
Ce parasite se rencontre fréquemment à Oberrieden sur 
le lac de Zurich, soit sur les ceps de vigne (« Böse 
Blume ») soit sur les racines des pommiers. D’après ses 
observations, l’auteur a pu constater que les sucoirs se 
développent non seulement sur la racine principale, mais 
aussi à l’aisselle des écailles du rhizöme; les échantillons 
présentés montrent en outre que, ainsi que l’avait cons- 
taté Heinricher, les suçoirs peuvent se développer tout le 
long de la racine et non pas seulement au sommet. 

5. Fragments de tige de Cecropia spec. conservés dans 
l’alcool. Ces pièces ont été envoyées à Zurich des envi- 
rons de Rio, par le D' Göldi, actuellement directeur du 
musée de Para; on peut facilement y constater l’existence 
sur les coussinets foliaires des corpuscules nutritifs de 


Müller. 


M. le prof. MeistER, de Schaffhouse, a réuni, de con- 
cert avec M. O. AppeL de Sonneberg, des series da50 espe- 
ces de plantes, qui peuvent être considérées comme carac- 
téristiques pour la flore schaffhousoise. Vingt-cinq collec- 
tions soigneusement déterminées sont offertes aux mem- 
bres de la section. 


DES SCIENCES NATURELLES. 115 


Geolegie. 


Meister. Terrain pléistocène de Schaffhouse. — Lang. Nouvelle carte 
géologique de la Suisse au 1: 500000. 


Dans son discours d’ouverture de la session, M. le 
prof. Meister, président annuel. débute par quelques 
communications sur l’activité scientifique du canton de 
Schaffhouse depuis la dernière session de la Société 
helvetique tenue dans ce canton en 4873. Puis il entame 
son véritable sujet, le terrain pléistocène de Schaffhouse. 

A. La premiere glaciation. 

L’erosion qui a corresponde à la progression la plus 
ancienne des glaciers n'a pénétré nulle part plus profon- 
dément que 480 m. au-dessus du niveau de la mer. Puis, 
lors du retrait des glaciers s’est déposé le Deckenschotter. 
L’on en connait une série d’affleurements déjà deerits; 
en outre M. Meister en indique ici encore deux : l’un au 
« Berg » près de Thayngen a 540 m. et l’autre sur le 
« Neuhauserwald » à 568 m. En ce dernier point la ci- 
mentation des galets est très incomplète: le ciment du 
poudingue se brise en petits fragments et les galets de 
malm qui y abondent sont complètement décomposés et 
souvent même réduits en poussière. L'auteur en conclut 
qu’une bonne partie des cavités qu'on trouve dans la 
« löcherige Nagelfluh » contenaient primitivement des 
galets de calcaire du Randen. En outre, de la position de 
ces affleurements de Deckenschotter, il déduit que ce dé- 
pôt ne faisait pas partie d’un delta incliné vers le nord- 


116 SOCIETE HELVETIQUE 


ouest, mais bien des alluvions normales d’une rivière 
dont le niveau était de 700 mètres vers l’est et de 570 
mètres dans les environs de Schaffhouse. L’inclinaison 
des couches et la direction de la pression indiquée par 
les galets ne sont pas constantes. Enfin l’âge ancien de 
la löcherige Nagelflüh est démontré encore par les nom- 
_breuses stries glaciaires qu'on peut voir a sa surface tout 
particulièrement au Geissberg. 

B. L'avant-dernière glaciation. L'érosion ne semble pas 
avoir atteint à l’époque de l’avant-dernière glaciation 
dans le Mühlethal aux Buchwiesen le niveau actuel de la 
vallée, comme c’est du reste le cas d’après M. Penck dans 
les préalpes allemandes. Par contre, si, comme cela pa- 
raît probable, les masses de galets que l’on trouve dans le 
lit du Rhin au-dessus de l’ancien pont de Schaffhouse et 
les poudingues qui bordent la chute du Rhin vers l’ouest 
sont de cette même époque, le lit du Rhin devait être 
alors plus bas qu'aujourd'hui. En effet le pilier du pont 
du chemin de fer traverse 9 m. de graviers sans atteindre 
les couches sous-jacentes et le poudingue indiqué à l’ouest 
de la chute du Rhin descend jusqu'à 360 m. au-dessus 
du niveau de la mer. 

En fait d’alluvions de cette même époque l’on peut 
citer encore les poudingues du versant nord du Geissberg, 
ceux qui reposent sur la terrasse à l’est du Wirbelberg, 
ceux du Felsenthäli entre Platte et le Wirbelberg, ceux 
du flanc droit du Mühlethal depuis le « Loch » jusqu’à 
l'hôpital de la ville, ceux des envirens de Belair et Wiesli 
et enfin ceux de Rundbuck près de Neuhausen. 

Tous ces poudingues sont sans doute relativement 
anciens, comme l’adınet déjà M. Gutzwiller, d’après leur 
composition générale et la nature de leur ciment. Cette 


DES SCIENCES NATURELLES. 117 


hypothèse est encore confirmée par le fait qu'on en trouve 
des blocs roulés en grand nombre, en particulier près de 
Loch. Quant à leur âge exact il paraît impossible de dé- 
cider s'ils sont sûrement contemporains des terrasses mé- 
dianes de Steinmann. 

L’on trouve en différents points sur ces poudingues 
des dépôts glaciaires, ainsi sur le versant est du Randen 
et sur la Enge entre 530 et 540 m. Ces dépôts ne con- 
sistent guère qu'en blocs isolés de calcaire jurassique et - 
d’amphibolite qui font dû souvent être remaniés. Les 
connaissances actuelles ne sont pas suffisantes pour dis- 
tinguer avec certitude les moraines de fond de cette épo- 
que. Les dépôts qui semblent avec le plus de probabilité 
en être sont les moraines sableuses du Geissberg, de la 
Klus, du Hauenthal et du Orsernthal. 

C. Dernière glaciation. 

L’on peut prouver nettement l'indépendance absolue 
des terrasses situées au sud de l’Enge, indépendance déjà 
admise par Penck, par les deux coupes suivantes : 

1° Coupe créée par un détournement de cours d’eau 
près de Turbachbürgli lors de Pagrandissement de la 
gare : 


1.2 m. | Terrain desagrege. 


Limon plus ou moins gras avec des intercallations 
DEI. de sable, de galets et méme de blocs atteignant 
2 m?; les galets striés font défaut. 


0.4 m. Limon jaune clair et compact. 

0.6 m. Limon sableux. 

0.3 m. Limon jaune clair et compact. i 
0.2 m. Limon grisâtre et compact avec sable. 


2 m. Sable. 


g% 


418 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 


0.3 m. | Limon gras. 


2m: | Graviers relativement fins en partie cimentés. 


2° Coupe de l’affleurement près des travaux Fischer : 


0.4 m. Terre végétale. 
en Couches alternantes de limon sableux et de limon 
RS: gras. 


1 m. | Graviers fluviatiles relativement fins. 


Calcaire en plaquette (Plattenkalke). 
e 


. Dans ces deux coupes le limon est très riche en car- 
bonate mais ne renferme point d’Helix. Nous avons donc 
ici deux formations fluviatiles absolument équivalentes 
mais à des niveaux distants d'environ 50 m. Elles doi- 
vent par conséquent être indépendanies l’une de l’autre. 

D. Dépôts interglaciaires. 

(a) M. Penck considère comme un facies morainique 
de la dernière glaciation le cône de débris formé surtout 
de galets de Randenkalk que M. Meister a déjà décrit à 
la session de 1893 à Lausanne. Mais la présence de mo- 
raines de sable sur le versant sud des hauteurs en ques- 
tion pourra, semble-t-il, lorsque ces moraines auront pu 
être mieux étudiées, modifier sensiblement les idées con- 
cernant cette formation. 

(b) Le tuf calcaire de Flurbingen, considéré par 
M. Penck comme interglaciaire, a été étudié au point de 
vue de sa flore par M. Wehrli. Cette flore de même que 
la faune de ce dépôt étudiée par MM. von Sandberger, 
Studer et Gutzwiller sont nettement postglaciaires. C’est 
pourquoi la Société d'histoire naturelle de Schaffhouse a 
fait creuser au mois de juin dernier un puits dans l’af- 
fleurement même. À 3 m. de profondeur et à 13 m. au- 


DES SCIENCES NATURELLES. 449 


dessous de la surface du tuf l’on est arrivé dans une 
formation que M. Meister considere comme un dépòt des 
hautes terrasses fortement désagrégé ou comme une mo- 
raine de l’avant-dernière glaciation. La décomposition 
avancée des galets de cette couche prouve qu’elle a été 
longtemps à l'air libre avant d'être recouverte par le tuf. 
En outre le plongement très net de la base du tuf vers 
l’ouest montre qu'il ne s’est pas déposé au bord de Pan- 
cien Rhin, qui coulait, d’après Penck, en droite ligne 
de Feuerthaler par la fabrique de fil du côté de Neuhau- 
sen, mais bien vers les pentes éboulées d’une valiée creu- 
see par un cours d’eau dont les alluvions ont recouvert 
dans la suite les terrasses de Schaffhouse. Il paraîtrait 
done que le tuf date de la seconde période intergla- 
ciaire comme l’ont deja admis MM. Gutzwiller et Wehrli 
malgré leurs données paléontologiques. 

(c) Il ne reste plus maintenant qu’à rapprocher de la ré- 
gion glaciaire du Rhin la partie du Randen qui ne fait pas à 
proprement parler partie du domaine des anciens glaciers. 
Ceci peut se faire particulièrement bien pour la vallée de la 
Durach. Ainsi la formation de mamelons sur le « Gràte, » 
le « Buchberg, » le « Randenhorn, » la « Thule » et 
l’« Orterberg » correspondrait à une puissante érosion 
qui aurait précédé le dépôt du Deckenschotter et se serait 
prolongée pendant celui-ci. Une seconde érosion aurait 
duré jusqu’au début de la seconde glaciation et aurait 
creusé la vallée jusqu'aux terrasses à mi-hauteur de 
l’Osterberg et aux « Barmen » c’est-à-dire à 610 m. 
Une troisième érosion enfin aurait creusé le bas de la 
vallée jusqu'à 20 ou 30 m. au-dessous des basses ter- 
rasses actuelles vers la Längenberger Ziegelhütte. Puis 
ces basses terrasses déposées près de Buchwiesen furent 


120 SOCIETE HELVETIQUE 


emportées en grande partie a leur tour et remplacées par 
les débris torrentiels de la Durach. C'est sur ces dépôts 
que reposent les couches célèbres du Zchweizerbild qui 
ue remontent donc qu’à une époque où la Durach passait 
de nouveau depuis longtemps dans le Mühlethal pour se 
jeter ensuite dans le Rhin. 

Comme complément à sa communication, M. Meister 
a distribué dans l’assistance une carte géologique du 
pléistocène de Schaffhouse commencée par M. Penck et 
terminée par lui-même. 


M. le professeur Lang, de Soleure, donne quelques 
indications sur la nouvelle carte géologique de la Suisse au 
1 : 500000. 

Après que la carte géologique de la Suisse au 1 : 100000 
d’après Dufour fut terminée, le besoin se fit bientôt sentir 
d’avoir une carte d'ensemble à plus petite échelle. La 
commission géologique a donc fait des premiers essais 
pour colorier géologiquement la carte au 1 : 250000 en 
4 feuilles qui a été publiée il y a quelques années. Mais 
pour cela il y a un grand travail de préparation à faire 
consistant à effacer à force de recherches et de comparai- 
sons les divergences de vue qui existent encore entre les 
géologues des différentes feuilles. 

Ce travail sera forcément de longue durée et ne pou- 
vait en tout cas être terminé avant l’époque du Congrès 
géologique international; c’est pourquoi, étant donnée 
la nécessité d'offrir aux membres de ce Congrès une carte 
générale de petites dimensions, MM. les professeurs Heim 
et C. Schmidt furent chargés de préparer une carte géo- 
logique au 1 : 500000 sur la base de la carte Leuzinger. 
Grâce à l’activité de ces messieurs et à la collaboration 


DES SCIENGES NATURELLES. 191 


de MM. Renevier, Rollier, Schardt, Mühlberg, Lugeon et 
d’autres encore, mais surtout grâce à toutes les don- 
nées accumulées dans les matériaux pour la carte au 
1: 100000 ce travail a pu être terminé pour l'ouverture 
du Congrès. La nouvelle carte donne une image générale 
très nette des différentes formations qui constitue le sol 
de notre patrie. Les couleurs employées sont bien trans- 
parentes et produisent une impression agréable. Les dif- 
férents horizons géologiques sont représentés par 17 
couleurs et 3 indices et se distinguent très clairement 
malgré la petite échelle de la carte. 

Ainsi, grâce aux efforts de ses auteurs, cette carte 
représente bien le point le plus actuel de nos connais- 
sances géologiques sur la Suisse. Elle rendra de grands 
services aux membres du Congrès international et elle 
offrira aux géologues de notre pays l’occasion qu'ils dési- 
raient de perfectionner encore les données que nous pos- 
sédons par une étude de détails consciencieux. C’est 
cette étude qui nous permettra de publier d’ici à quel- 
ques années une carte au À : 290600 telle que nous la 
désirons. 

Outre cette carte qui vient de paraître, nous possédons 
un commentaire fort instructif de M. le professeur C. 
Schmidt. 


TABLE DES MATIÈRES 


IN DBIS DION A ei ae ANO e ER 


Mathématiques, Physique et Chimie. 


D' Gysel. Détermination du centre de gravité d'un polygone plan homo- 
gène. — D' Amsler-Laffon. L’alpengluben. — D' Kleiner. Ther- 
moélectricité de quelques nouvelles combinaisons métalliques. — 
Kleiner. Sur une propriété remarquable d’un diélectrique. — Raoul 
Pictet. Rayonnement à basses températures et applications à la thé- 
rapeutique. — G. W. A. Kahlbaum. Mesure des tensions de vapeurs 
du benzène et de quelques dérivés. — Alf. Amsler. Instrument pour 
la mesure des vitesses de rotation. — F.-A. Forel. La fata-morgana. 
— Margot. Curieux phénomène d’adherence au verre de l’aluminium 
et de quelques autres métaux. — H.-F. Weber. Température à 
laquelle les corps commencent ä émettre de la lumière. — Guillaume, 
Mème sujet. — F. Cornu. Observations des protubérances solaires. 
— D' Huber. Extension du spectre ultra-violet par la photographie. 
— D' de Kowalski. Dispersion d'électricité par les rayons cathodi- 


ques. — Billwiller. Les vents des vallées. — Ed. Hagenbach- 
Bischoff. Observations nouvelles d'électricité. — Billeter. Exposé de 
l’état ectuel de nos connaissances sur les dissolutions — D' Schu- 


macher-Kopp. Nitroglycérine projetée sur une plaque mélallique 
RR RON MR ER En 


Zoologie. 


. Nüesch. Fouilles au Schweizersbild. — Alex. Herzen. Survie après 
double section du nerf vague. — V. Fatio. déplacement de couleurs 
dans l'espèce. — E. Yung. Phénomène de la digestion chez les 
poissons. — E. Bugnion. Développement des Selaciens. — Th. Studer 
et Bannwarth — Crania helvetica. — Th. Studer. Faune du Schwei- 
zersbild. — D' Urech. Variation dans les couleurs du Papilio Machaon. 
— M. Jaquet. Vessie natatoire des loches. — Arn. Lang. Ambulacres 
des Echinodermes. — A. Forel. Polymorphisme des Fourmis....... 


124 TABLE DES MATIERES. 


Botanique. 
Pages 
Prof. E. Fischer. Nouvelles recherches sur les Urédinées. — Prof 
E. Fischer. Selerotinia Ledi. — V. Fayod. Structure du protoplasma 
démontrée au moyen d'injections de gélatine colorée. — C. de Jac- 
zewski. Forme ascosporée d’Oidium Tuckeri. — Prof. Schröter. Com- 
munications diverses. — Prof. Meister. Herbier schaffhousois...... 101 
Geologie. 
Meister. Terrain pléistocène de Schaffhouse. — Nouvelle carte géolo- 
Sique. de la Stresa am vs er 115 


GENÈVE. — IMPRIMERIE AUBERT-SCHUCHARDT 


ET ee 


Archives des Sciences plus. el nat. Seplembre 1994 L XXXII PI.IIT 
+ 20° Temps. 
+ /0° 
7 30." 12 7630 


DITE 


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Archives des Sciences phys el nat Sopl. 1894. E XXXII. PI.IV. 


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